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19 juin 2025
RETOUR À LA CASE DÉPART POUR MACKY
Conscient que les choses partent dans tous les sens surtout en cette veille d’élections, le président a donc décidé de restaurer la fonction de Premier ministre après l’avoir supprimée pour des impératifs de « fasttrack ». Un aveu d'échec
Lors du Conseil des ministres d’hier, le président de la République a pris la décision de restaurer le poste de Premier ministre. Trente mois après avoir supprimé cette fonction, Macky Sall semble soudain s’être rendu compte de son utilité ! Retour à la case départ, donc, pour un président qui, visiblement, tourne en rond…
Mardi 14 mai 2019, un communiqué du gouvernement indique que « M. le président de la République a promulgué ce jour la loi constitutionnelle portant suppression du poste de Premier ministre ». Macky Sall avait surpris son monde en annonçant cette réforme, qu’il n’avait pas évoquée pendant la campagne pour la présidentielle du 24 février de la même année, deux jours après avoir prêté serment pour un second mandat début avril. Elle a été adoptée par les députés le 4 mai à une très large majorité. La majorité mécanique de Benno Bokk Yaakar s’entend… Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis que le poste de Premier ministre a été supprimé. Depuis lors, que de dysfonctionnements et de cacophonie ! Non seulement on ne sentait plus de coordination des actions du gouvernement, mais encore le traitement des dossiers s’était trouvé ralenti alors pourtant que l’une des raisons avancées par Macky Sall pour supprimer cette fonction qu’il avait occupée naguère c’était en substance d’éliminer cet échelon intermédiaire afin d’être en première ligne au nom d’impératifs de « « Fast-Track ». Une accélération de la cadence gouvernementale, en somme ! Hélas, plutôt que d’être rapides, les choses ont plutôt ralenti tandis que les dossiers s’accumulaient à la présidence de la République où une guerre des chefs empêchait leur traitement diligent…
Entre crise sociale et économique au lendemain de la suppression du poste de Pm...
Les Sénégalais espéraient un nouvel élan après la défénestration de Mahammad Boun Abdallah Dionne et de Maxime Jean Simon Ndiaye, son alter ego au niveau du gouvernement mais le coronavirus avait tout chamboulé. En effet, la pandémie a mis le pays sens dessus-dessous depuis plus de deux ans. Et en sus de la crise économique provoquée par ce virus qui a vu le jour en Chine, le Covid-19 avait créé une crise sociale. Mieux ou pire, elle avait aussi provoqué une cassure entre gouvernants et gouvernés notamment avec la gestion des 1000 milliards de Force Covid-19, les nombreux couvre-feux décrétés, le défaut de communication du gouvernement entre autres. Là aussi une véritable cacophonie a été observée dans la gestion de cette crise avec le confinement suivi d’un déconfinement en catastrophe, le second couvre-feu partiel, le refus de certains centres religieux de fermer leurs mosquées ou de renoncer à leurs événements annuels, les tests à géométrie variable, les stratégies hasardeuses du ministère de la Santé etc. La suppression du poste de Premier ministre semblait également donner davantage de pouvoirs à ses opposants notamment Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Malick Gakou et Cie. Lesquels n’avaient cessé de lui mettre les bâtons dans les roues. Les événements de mars 2020 sont encore frais dans les esprits. Seul contre tous, Macky Sall a été affaibli par le clan Ousmane Sonko lors de ces émeutes qui avaient fait 14 morts et plusieurs dégâts matériels. Il a été ainsi obligé de laisser Sonko en liberté et de le faire placer sous contrôle judiciaire même si Mme Aminata Touré et le défunt médiateur de la République Alioune Badara Cissé ont tenté de le sauver d’une chute. Au lendemain de cet événement, Macky Sall semblait ne plus être le même. Ses « faux » Baye Fall l’avaient laissé seul avec l’opposition. Seule Mimi Touré, même après avoir été remplacée par Idrissa Seck, allait au front pour le défendre à chaque fois qu’il était acculé. Conscient que les choses partent dans tous les sens surtout en cette veille d’élections Locales, Macky Sall a donc décidé de restaurer la fonction de Premier ministre après l’avoir supprimée pour des impératifs de « fasttrack » ! Il s’est rendu compte qu’il a plus que jamais besoin de quelqu’un qui va à la fois assurer le travail de coordination gouvernementale, arbitrer les nombreux conflits entre les membres du gouvernement mais aussi qui va lui servir de disjoncteur tout en lui permettant de souffler un peu...
Macky suit les pas de Senghor et Diouf...
Après la brouille politique entre le président Senghor et Mamadou Dia, à l’époque président du Conseil, le Sénégal avait vécu sans Premier ministre de 1963 à 1970, le poste ayant été supprimé en 1963 à l’issue d’un référendum. Le 26 février 1970, Abdou Diouf, alors ministre du Plan et de la Coopération, a été nommé au poste de Premier ministre, à l’issue d’un nouveau référendum. Arrivé au pouvoir en 1981, le président Abdou Diouf nomme son ami Habib Thiam Premier ministre, une fonction que ce dernier exercera jusqu’au 3 avril 1983. Puis il est remplacé par Moustapha Niasse à la Primature, jusqu’à une révision constitutionnelle qui supprimera à nouveau le poste de Premier ministre le 1er mai 1983. Huit ans plus tard, précisément en mars 1991, Habib Thiam occupera encore ce poste de Premier ministre.
Qui pour occuper le poste ?
Avec l’annonce de sa restauration, les prétendants au poste de Premier ministre seront sans doute nombreux. Mais force est de reconnaître que dans l’Alliance pour la République (Apr) tout comme dans la coalition au pouvoir, Benno Book Yaakar, Macky n’a pas beaucoup de profils qui peuvent occuper ce poste. Seuls Aminata Touré, Amadou Ba ou encore Amadou Hott peuvent prétendre à occuper ce poste. Mais, parmi ces trois prétendants, Mimi Touré semble avoir le meilleur profil. Car, politiquement et intellectuellement, elle est outillée. Son ouverture vers l’extérieur, son courage à aller au front pour à chaque fois défendre Macky Sall sont un plus... Et si Macky pensait à un réaménagement de son équipe. Ce, en amenant Mimi Touré à l’Assemblée nationale pour contenir l’opposition qui aura sans doute de nombreux députés lors des prochaines élections législatives, Amadou Ba à la primature vu qu’il a un caractère docile qui ne fera pas ombrage à Macky Sall et Aly Ngouille Ndiaye au Secrétariat Général de la présidence...
Affaire miss Sénégal : Plus de 300 plaintes contre Amina Badiane
Le procureur de la République qui ne s’est pas saisi du viol présumé de Miss Sénégal 2020, sera alors obligé d’instruire l’affaire. Puisqu’un Collectif constitué plus de 300 femmes a déposé hier 300 plaintes sur la table du procureur de la République contre Amina Badiane, la présidente du Comité d’organisation de Miss Sénégal pour apologie du viol. Les membres du Collectif se sont adressés à la presse pour dénoncer l’attitude «irresponsable et irrespectueuse» d’Amina Badiane sur cette affaire. En plus d’un procès, le collectif réclame le retrait de la licence du Comité d’organisation. Elles ont déjà collecté 75 signatures en quelques jours après le lancement de la pétition. Selon Codou Aicha Faye, ces signatures seront déposées sur la table du gouvernement. Aussi, le Collectif propose la revue du concept.
Le Cusems en grève
Le Cadre Unitaire Syndical des Enseignants du Moyen Secondaire (Cusems) déterre la hache de guerre après une longue pause due à la pandémie de Covid-19. Abdoulaye Ndoye et Cie ont déjà concocté leur plan d’actions pour faire respecter le protocole d’accord du 30 avril 2018. Le Syndicat va observer un débrayage suivi d’une assemblée générale, mardi prochain. Ce mot d’ordre sera suivi par une grève totale le premier décembre prochain. Le Cusems décrète aussi le boycott de toutes les évaluations.
Macky Sall à Kinshasa
Le Président Macky Sall va prendre part aujourd’hui à la conférence de haut niveau sur l’élimination des violences contre les femmes et les filles en Afrique. Le chef de l’État a quitté Dakar hier, à destination de Kinshasa où se tient la rencontre. Le Président Sall rentre au pays à la fin de la conférence
«Gueum Sa Bopp» en cassation
Alors que le dépôt des dossiers de candidatures aux élections locales est oublié, des coalitions de l’opposition poursuivent la bataille judiciaire pour l’acception de leurs listes. Bougane Guèye Dany tient à sa candidature à la Ville de Dakar. Déboutée par la Cour d’appel de Dakar, la coalition «Gueum sa Bopp» a déposé hier, à la Cour suprême, un pourvoi contre le rejet de la candidature de Bougane Guèye Dany à la mairie de Dakar pour les Locales de janvier 2022. C’est Me Khoureyssi Ba qui a déposé la requête du pourvoi en cassation. Outre la ville de Dakar, le leader de «Gueum Sa Bopp» est aussi candidat à la commune de Mermoz Sacré-Cœur jusqu’ici entre les mains de Barthélémy Dias qui, lui aussi, convoite la mairie de la capitale. La coalition Gueum Sa Bopp a présenté au moins 11 listes dans le département de Dakar.
Soham digère mal son éviction
Manifestement, la maire sortante de la Ville de Dakar n’a pas toujours dirigé le choix porté sur le maire de Mermoz Sacré-Cœur, Barthelemy Dias par la coalition Yewwi Askan wi pour briguer la Ville de Dakar. Prenant la parole hier, lors d’un atelier de partage avec les femmes du comité ad hoc sur la paix, la démocratie, le respect des institutions et de l’Etat de droit, en tant que représentante de l’ensemble des femmes candidates aux communes du Sénégal, Soham Wardini s’est juste indignée du comportement de certains hommes qui ne veulent pas de femmes dirigeantes. Félicitant les initiatrices de cette rencontre, notamment la ministre Zahra Iyane Thiam et Fatou Blondin Diop, elle a rappelé le contexte très serré des investitures. «Vous avez vécu les investitures avec nous, et donc vous êtes témoin de ce qui s’est passé pour Fatou Blondin et pour moi», a-t-elle dit. Faisant allusion à la coalition Yewwi Askan Wi dont elle est membre, Soham Wardini révèle que sa candidature a été recalée à cause de son statut de femme. Ne comprenant pas la discrimination faite à son endroit au moment où il était demandé à tous les maires sortants de rester au niveau de leur poste pour candidater, elle dénonce qu’à la ville de Dakar, c’est parce qu’il y a une femme qu’il fallait l’enlever et mettre un homme. Chose qu’elle refuse catégoriquement vu que sa candidature a été portée, dit-elle, par des organisations de femmes et qu’elle a aussi un bilan à défendre.
«Siggil jigéén» exige l’annulation de «Miss Sénégal»
L’affaire du viol présumé suivi de grossesse de la miss Sénégal 2020 inquiète au plus haut niveau les organisations féminines. A l’unanimité, elles exigent l’arrêt immédiat et sans condition de ce concours qui, en réalité, est une violation de la dignité humaine. La présidente du réseau «Siggil jigéén», Safiétou Diop et compagnie ont profité de l’atelier de partage avec les femmes leaders pour tirer à boulets rouges sur le concours qui sacre les plus belles filles du Sénégal. Pour Mme Diop, il faut tout annuler ce concours et retirer la licence au comité d’organisation. A l’en croire, toutes les femmes sont scandalisées, car c’est une violation de leurs droits que d’exposer nos enfants comme des objets de plaisir pour les vendre à qui le veut. «Ne serait-ce que pour le droit à l’intégrité physique et morale, il va falloir qu’on arrête cette histoire de miss parce que c’est un nid d’exploitation sexuelle autour duquel gravitent des prédateurs», peste Safiétou Diop. Très remontée, elle invite tous les acteurs à s’inscrire dans l’assainissement de l’environnement des enfants pour les préserver de ces contrevaleurs qui sont en train de nous assaillir, mais également pour les protéger de cette exploitation mercantiliste de leur corps sous quelque prétexte que ce soit. Abondant dans le même sens, le Pr Amsatou Sow Sidibé se dit anéantie par cette histoire, parce que les filles sont utilisées comme des objets sans valeur. Pour elle, on ne peut pas construire une société de qualité si les filles sont considérées de la sorte, maltraitées, malmenées.
La Cour d’appel valide la candidature d’Amadou Lamine Dieng
La Cour d’appel de Kaolack a validé la candidature du directeur général de l’Ipres, candidat à sa propre succession à la commune de Wakh-Gouna. Selon Libération online, la Cour estime que la candidature du magistrat est recevable car, selon elle, Amadou Lamine Dieng est en disponibilité depuis six ans. Elle ajoute aussi que l’auteur du recours, Mamadou Diouf, aurait introduit son recours hors délai. Pas convaincu, ce dernier compte saisir la Cour suprême.
Les attentes du chef de l’Etat à la Semig
Le Président Macky Sall compte sur la Société d’Exploitation du Marché d’Intérêt national et de la Gare des Gros-porteurs (SEMIG SA) pour impulser et intensifier la modernisation du système de conservation, de transport, de distribution et de valorisation des productions (agricoles, maraîchères, halieutiques, animales…). Ce, avec une forte implication du secteur privé national dans le capital. A ce propos, il demande au ministre du Commerce de veiller au fonctionnement adéquat des infrastructures concernées ; à la consolidation du positionnement stratégique de la SEMIG SA à travers des actions de marketing et la délivrance de services de qualité aux opérateurs économiques ; à l’exploitation rentable des ouvrages réalisés dans le cadre du contrat d’affermage à signer. Le chef espère que ces infrastructures de la Semig vont contribuer à mieux organiser le développement des activités économiques et commerciales au Sénégal, à partir du pôle urbain de Diamniadio.
Cheikh Oumar Gaye en puissance
Restons avec le chef de l’Etat qui a procédé hier, en conseil des ministres, à la nomination à des postes de responsabilité dans le secteur du transport. Coumba Ndoffène Fall est nommée président du conseil de surveillance de l’Agence Nationale de Sécurité Routière (Anser). Jusque-là directeur des transports routiers, Cheikhou Oumar Gaye, Titulaire, est promu directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité Routière (Anser). Quant à l’ingénieur des transports, Valdiodio Ndiaye, il devient directeur des transports routiers au ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, en remplacement de Cheikhou Oumar Gaye. Inspecteur en animation du développement. Mamadou Diouf est nommé inspecteur technique au ministère du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale.
03 nouveaux cas de covid-19 enregistrés
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a enregistré de nouvelles contaminations liées au coronavirus. Sur 1153 tests réalisés, 03 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 0,26%.Détectés dans les régions de Dakar et de Thiès, les nouveaux cas sont issus de la transmission communautaire. Selon les autorités sanitaires, aucun décès n’a été enregistré ce mardi. S’il n’y a pas de patient contrôlé négatif et déclaré guéri ce mercredi, 02 cas graves ont été pris en charge dans les services de réanimation. Depuis le 02 mars 2020, 73 973 cas de covid-19 ont été décelés sur l’étendue du territoire national dont 72 078 gué- ris. Le pays compte 1 885 morts causés par la maladie et 09 patients sous traitement. En ce qui concerne la campagne de vaccination, 1 801 personnes ont été vaccinées le mardi 23 novembre 2021, portant le nombre total à 1 320 032.
Nouvelle flambée de covid-19 en Europe
Près de 3,6 millions de personnes ont contracté, la semaine dernière, le nouveau coronavirus dans le monde, et plus de 51.000 d’entre elles en sont décédées, a indiqué mercredi l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms). A l’échelle mondiale, le nombre de cas et de décès hebdomadaires liés à la Covid-19 a augmenté depuis plus d’un mois. Au cours de la semaine du 15 au 21 novembre 2021, près de 3,6 millions de nouveaux cas confirmés et plus de 51 ;000 décès ont été signalés, ce qui reflète une hausse de 6% des cas et des décès par rapport à la semaine précédente, d’après la même source. L’Europe a enregistré 260,2 nouveaux cas pour 100 000 habitants et les Amériques 73,6 nouveaux cas pour 100 000 habitants et elles restent les régions ayant signalé l’incidence hebdomadaire la plus élevée de cas. L’Europe représente d’ailleurs près de 67% de tous les nouveaux cas, affichant une augmentation de 11% par rapport à la période précédente. Les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Russie et la Turquie signalent plus de cas.
QUEL RÔLE POUR LES MÉDIAS DANS LA PERCEPTION DE LA PLACE DES FEMMES DANS LA SOCIÉTÉ SENEGALAISE ?
Le Think tank Wathi et l'Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID) posent le débat à travers une table ronde virtuelle prévue ce 25 novembre
Le Think tank Wathi et l'Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID) posent le débat à travers une table ronde virtuelle prévue ce 25 novembre, coïncidant avec le démarrage de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes.
Autour de Mme Eugénie Rokhaya Ndiaye Aw, ancienne directrice du CESTI, les panélistes évoqueront le rôle des médias sur l’égalité des sexes et les droits des femmes au Sénégal. Dans un communiqué parvenu à SenePlus, Wathi rappelle que les femmes ont toujours occupé une place importante dans la société sénégalaise mais qu’une certaine perception de cette place est souvent est à l’origine de plusieurs inégalités. Pour les combattre, le Think tank estime nécessaire d’aller vers une revalorisation du rôle de la femme dans la société́, comme citoyenne et actrice du développement. Les médias, dans ce sens, sont des acteurs incontournables.
En tant que « quatrième pouvoir », quel rôle (les médias) doivent-ils jouer dans cette perception et revalorisation de la place des femmes dans notre société ? Cette table ronde virtuelle, sur le thème : « Égalité des sexes et droits des femmes au Sénégal : rôle des médias », s’insère dans le cadre du projet dénommé « Débats citoyens sur la participation des femmes à la vie politique, économique et sociale au Sénégal ». Elle a pour objectif de faire ressortir des connaissances, des idées, des options de changement politique, des pistes d'actions collectives et individuelles ; de donner aux journalistes, acteurs des médias et organisations de femmes l’occasion de proposer de nouvelles pistes d’actions à mettre en œuvre pour réduire considérablement les inégalités hommes femmes; de sensibiliser les médias sur la perception de la place des femmes dans la société pour donner une place particulière dans leurs programmes et interventions aux questions d’inégalités entre hommes et femmes et au dialogue pour améliorer le bien-être des filles et des femmes.
Pour rappel, le Think tank citoyen Wathi offre un cadre de réflexion et d’action collective pour changer les trajectoires nationales ouest-africaines, en mettant à la disposition de tous un cadre permanent permettant de participer à la production et l’échange de connaissances et d’idées, et de contribuer à la consolidation des États, des institutions et des sociétés d’Afrique de l’Ouest, et à ceux du continent africain. Le projet “Débats citoyens sur la participation des femmes à la vie politique, économique et sociale au Sénégal” est mis en œuvre donc dans l’optique de participer au positionnement du genre dans la dimension politique, sociale et économique au Sénégal à travers des débats citoyens. L’objectif est de faire entendre la voix des femmes sur la question des inégalités en promouvant activement l’inclusion des femmes dans les débats sur les inégalités à travers une série d’entretiens et une communication digitale ciblée et dans les médias locaux.
par Benoit Ngom
SÉNÉGAL, LA SINGULARITÉ D’UNE DÉMOCRATIE
EXCLUSIF SENEPLUS - Peut-on douter de la maturité d’un peuple qui en l'espace d'une décennie, a élu et destitué deux fois deux présidents qui exerçaient le pouvoir ; ce qui jusqu'à présent, ne s'est passé nulle autre part en Afrique ?
Les soubresauts aux relents politiques et sociaux, parfois teintés d’une grande violence, observés depuis quelques mois au Sénégal et les remue-ménages consécutifs à la préparation des élections municipales de l’année prochaine nous ont incité à inviter notamment la jeunesse sénégalaise voire africaine à une relecture de quelques pages de l’histoire d’une démocratie à travers le rôle de ses acteurs principaux notamment ceux qui ont gouverné le pays. Cette relecture, nous permettra de mettre l’accent sur les éléments qui ont fondé la singularité de la démocratie sénégalaise afin que la jeunesse puisse savoir et garder le souvenir.
La première singularité de la démocratie sénégalaises est que son apprentissage est né de la volonté du pouvoir colonial d'associer une partie du corps social autochtone a la gestion de la cité au moment où les autres africains dominés vivaient sous le régime de la discrimination entre colonisateur et colonisé.
L'histoire de la démocratie sénégalaise moderne remonte à l'instauration, dès 1848 par la puissance coloniale française des « 4 Communes de plein exercice » dont les ressortissants, bien qu'autochtones de naissance et de vécu, disposaient de la nationalité française et du droit d'être électeurs et d'être éligibles.
Ce privilège octroyé a une minorité de ce qu'on pourrait appeler aujourd'hui de "franco-sénégalais" va constituer la première école, en grandeur nature pour l'apprentissage de la démocratie moderne.
L'expérience acquise de la démocratie communale va essaimer à travers le pays, quand grâce à la Loi Lamine Gueye, député du Sénégal, en 1946 la nationalité française fut octroyée aux ressortissants de l'ensemble des colonies.
Ainsi, en 1960, quand l'indépendance fut accordée à l'ensemble des colonies françaises le Sénégal disposait d'une certaine expérience qu'il ne restait plus qu'à partager avec les différentes composantes de la nouvelle République unie autour des valeurs fondatrices d'une nouvelle Nation. La singularité de cette démocratie nouvelle sera fondée sur l’adoption de nombreux éléments culturels et institutionnels.
Senghor, la naissance d’un État et d’une nation
Le premier président du Sénégal était catholique, dans un pays musulman à plus de 90% et resta 20 ans au pouvoir entretenant les meilleures relations avec les chefs religieux des differentes confréries. À cet égard, il posa les bases de la laïcité sénégalaise dont l’originalité réside dans la pratique effective de la coopération entre l'état et les confréries religieuses et entre ceux qui s'opposent au pouvoir en place et les chefs religieux.
Cependant, malgré les relations presque fusionnelles entre la sphère politique et la sphère religieuse des garde-fous ont été posés par le constituant sénégalais qui a interdit aux partis politiques de s’identifier entre autres à une religion.
Senghor avait compris aussi très tôt que le regroupement de différents groupes autour du drapeau national, ne garantirait pas la stabilité sociale. Dans cet esprit, il s'évertua à bâtir l'Etat-Nation du Sénégal en le posant sur le solide socle culturel des relations traditionnels de cousinages entre les Haalpulaar, les Sérères et les Diolas et en faisant du grand résistant à la colonisation française, Lat Dior Diop un Héros national.
Ce solide massif d'ancrage de la nation sénégalaise nous a jusqu’à présent éviter les dérives qui ont causé tant de mal a beaucoup de nos pays frères d'Afrique. Senghor s'attacha ensuite à la projection internationale de nos valeurs de civilisation grâce à une très active diplomatie culturelle.
Parmi ces valeurs fondamentales furent celles sans lesquelles il ne s'aurait y avoir de démocratie : les droits de l'homme.
Abdou Diouf, au serice de la démocratie et des droits de l’homme
Le successeur de Senghor, le président Abdou Diouf était particulièrement sensible à la question de la défense et de la promotion des droits de l’homme. C’est sur ce terrain que naquit notre relation qui peut me permettre de témoigner de ce qu’il a voulu faire dans ce domaine. À la suite de son prédécesseur Diouf va s’atteler à doter le Sénégal d’un solide soft power s’appuyant sur l’engagement du pays dans la promotion internationale de la démocratie et des droits de l’homme.
Ainsi, le Sénégal, sous la présidence de Diouf va contribuer grandement à la promotion des droits de l'homme en Afrique. À cet égard, l’Afrique lui doit la ratification rapide et la mise en œuvre de la Charte Africaine des Droits de l'Homme et de peuple grâce à ces solides initiatives en sa qualité de président en exercice de l'OUA en 1985-86.
Dans ces efforts de promotion de droits de l'homme en Afrique, le Sénégal, aura posé de solides jalons qui auront contribué à la libération de Mandela et la fin de l'Apartheid en organisant à Dakar en 1987 la première rencontre entre Libéraux blancs et l'ANC parti actuellement au pouvoir. Dans la suite de cet événement et après l’accession de Mandela à la présidence de la République Diouf établit de réelles relations de confiances qu’il appartient au Sénégal de fructifier dans ses relations avec l’Afrique du Sud. Enfin le Sénégal se distinguera dans la création de CPI Cour Pénale Internationale en étant le premier pays à avoir signé et ratifié le statut de Rome.
Sous son mandat, Diouf va s'attacher a laissé aux futures générations un Sénégal démocratique en le dotant en 1992 d'un code électoral consensuel dont il eut le courage d'expérimenter la solidité par lui-même et se présentant aux élections de 1999 et en acceptant avec honneur et dignité de les perdre et de se retirer.
Toutefois, il n’ignorait pas que la démocratie sénégalaise marquée par l’influence du parti dominant ne pourrait pas évoluer sans le découplage au niveau du président de la République des fonctions de chefs de parti et chef de l’État. À cet égard, il esquissa une réorganisation en 1996 qui faisait de de son Directeur de Cabinet Ousmane Tanor Dieng le chef du Parti Socialiste au pouvoir. Sur ce point, il dira : "j'ai voulu apparaître comme un chef d'Etat et non plus chef de parti …. Comme cela se fait dans les grandes républiques ».
Cependant, l’accession du président Wade à la magistrature suprême remit les pendules à l’heure de la prééminence de la fonction exécutive.
En effet, la fonction exécutive dans le système politique du Sénégal confère au président de la République un statut hybride qui fait qu'il est à la fois chef de l'état et chef du parti dominant. Ce positionnement qui a pour conséquence qu’en sa qualité de chef de l'État il a la haute main sur la haute administration dont il nomme les membres et en sa qualité de chef du parti, tout positionnement électif dépend de son bon vouloir, continue à peser lourdement sur l’évolution du système politique sénégalais.
Abdoulaye Wade et la naissance du multipartisme
La naissance du pluralisme politique actuel nous la devons incontestablement au sens de l’opportunité, à l’intelligence politique d’Abdoulaye Wade qui avait compris que devant les pressions internationales, notamment de l’« Internationale Socialiste » dont Senghor était membre, que celui-ci avait besoin de donner des gages de démocratie.
Dans cet esprit, Wade lui proposa en 1974 de créer un parti d'opposition de "contribution". Son intelligence politique, sa résilience vont lui permettre de s'allier tactiquement, au fil des années, à Diouf pour apprendre à mieux connaitre l’appareil d’Etat, à gouverner et à prendre le pouvoir en 2000. Ce fut la première alternance.
Wade accéda au pouvoir dans la liesse populaire avec une majorité très confortable. Son premier geste le plus remarquable fut d’avoir demandé à Diouf, qu’il venait de remplacer, de le représenter dans une rencontre internationale de chefs d’État. Par ce beau geste, le Sénégal montrait au monde qu’il était une démocratie apaisée mue par les bonnes manières.
Par ailleurs, Wade aura mis un accent particulier sur la promotion des droits des femmes à qui il aura permis de bénéficier de la parité avec les hommes dans les mandats électifs à charge à ses successeurs et aux femmes de finaliser la lutte pour l’égalité.
Au niveau international, il va développer une diplomatie très audacieuse dans la diversification des partenaires du Sénégal.
Enfin, le Sénégal doit aussi à wade le début d’une modernisation de ses infrastructures routières avec la construction des premiers tronçons d’autoroutes. Mais aussi, la région de Dakar lui restera reconnaissante de l’avoir structurée en créant réellement une banlieue dotée de routes et de moyens de transports. Toutefois, son mandat, malgré lui, va être caractérisé par le naufrage des valeurs républicaines qui avaient longtemps justifié le Sénégal.
Macky Sall et la restauration des valeurs republicaines
Macky Sall va prendre le pouvoir en bénéficiant d’une large légitimité populaire mais dans un contexte de grande remise en question de l’ordre républicain. Situation dont les conséquences se font toujours sentir comme le montrent les multiples foyers de contestation du pouvoir à travers le pays et les risques de violences que l’on peut percevoir avec la campagne électorale en cours pour les municipales.
L’accession au pouvoir de Macky Sall a été caractérisé aussi par un extraordinaire bouillonnement intellectuel dans la haute administration qui a abouti à la création d’institutions remarquables comme le FONSIS, le FONGIP pour encadrer son programme de développement dénommé le Plan Sénégal émergent PSE structuré autour de grands projets comme le PUDC et le PUMA par exemple. A tout cela, il convient d’ajouter le développement remarquable des infrastructures dont les routes et les programmes d’accession universelle à l’eau et à l’électricité qui sont en cours à travers le pays.
Dès lors, il peut paraitre légitime de se poser la question sur le sens et la signification de la contestation des jeunes qui a abouti aux événements de mars dernier et sur ce qu’il conviendrait de faire pour prévenir de telles situations.
Dans cet esprit, nous semble-t-il, le président Sall devrait d'avantage miser sur la jeunesse républicaine plus que sur la jeunesse strictement partisane, en aidant à la mise en place de programmes de réarmement moral et éthique en sa faveur, car elle seule peut porter le changement qui puisse mener le pays à l'émergence. En ce sens, grâce à une mobilisation de la presse et des moyens de communication, en s’appuyant sur une telle orientation, on pourrait assister à une renaissance des vrais débats contradictoires dont les objectifs essentiels seraient la promotion du respect des valeurs républicaines
Respecter les valeurs républicaines c'est accepter la reddition des comptes et des sanctions qu'elle peut entrainer. Respecter, les valeurs républicaines c'est eviter de dénigrer les institutions de la République notamment la justice qui garantit la paix et la stabilité sociale. Respecter les valeurs républicaines c'est garantir sans faille l’Egalite des citoyens devant la loi en veillant au respect de la libre et responsable jouissance des libertés d'expression et de réunion.
Si ces principes fondamentaux sont respectés, il est certain que la vaillante jeunesse, sénégalaise mobilisée dans de grands travaux d'intérêt général ou encouragée dans l'exercice de ses activités quotidiennes, serait prête à porter les projets de développement du Senegal à bon port.
Dès lors, dans ces situations un peu troubles de la vie politique du Sénégal, la raison ne devrait-elle pas pousser, pouvoirs publics, société civile et partis politiques, à faire confiance au peuple et d’eviter de détruire ce don précieux qu’est notre démocratie.
À cet égard, peut-on douter de la maturité d’un peuple qui en l'espace d'une décennie, a élu et destitué deux fois deux présidents qui exerçaient le pouvoir. Ce qui jusqu'à présent, ne s'est passé nulle autre part en Afrique ?
«A NOUS, HOMMES ET FEMMES DE CULTURE DE METTRE NOTRE TOUCHE POUR QU’IL Y AIT LA PAIX, LA CONCORDE ENTRE LA GUINEE ET LE SENEGAL»
Sansy Kaba Diakite, directeur général des éditions l’Harmattan Guinée
Les relations entre la Guinée Conakry et le Sénégal ont souvent été tendues. La fermeture des frontières entre les deux pays pendant l’épidémie d’Ebola et les élections présidentielles guinéennes ont beaucoup impacté sur la libre circulation des personnes et des biens. Face à cette situation, des hommes de culture ont décidé d’apporter leur touche pour que la paix revienne. A travers le projet dénommé Concorde Guinée-Sénégal (C.G.S), l’ancien ministre de la Culture et ancien ambassadeur du Sénégal à Conakry, Makhily Gassama et le directeur général des éditions l’Harmattan Guinée, Sansy Kaba Diakité veulent raffermir les liens entre les deux pays. Dans cet entretien que M. Diakité, de passage à Dakar, nous a accordé, il revient sur l’origine du projet et ses objectifs. Le Commissaire général du Salon du livre de Conakry, communément appelé «les 72 heures du livre» est d’avis que la littérature peut bien réussir là où les politiques ont échoué.
Avec d’autres hommes de culture, vous venez de mettre en place le projet Concorde Guinée-Sénégal. De quoi s’agit-il et d’où est venue l’idée ?
Nous avons été choqués pendant des mois. C’est un peu pour soigner les blessures qui ont été faites pendant la fermeture des frontières. La Guinée et le Sénégal sont unis par la culture et par l’histoire. On ne peut pas séparer ces deux pays ; mais à cause d’une crise politique et diplomatique, on a compris que les deux chefs d’Etat étaient fâchés et ça a impacté les populations des deux côtés des frontières. Ce qui a créé beaucoup de choses catastrophiques aussi bien du côté guinéen que du côté sénégalais. Parce qu’il y a beaucoup de Guinéens qui viennent au Sénégal, beaucoup de Sénégalais qui viennent en Guinée et nous savons qu’au niveau de la CEDEAO, c’est la libre circulation et des biens et des citoyens. Donc, ça a causé beaucoup de difficultés et nous, hommes de culture, professionnels du livre, intellectuels, nous nous sommes dits qu’on ne peut pas rester en marge de cela. Il faut faire bouger les lignes. Il faut parler. Il faut faire des actions pouvant ramener les deux hommes politiques à la raison, pour que les relations historiques et culturelles entre le Sénégal et la Guinée puissent se raffermir. Donc, c’est le but. Il y avait une crise et on souhaite aujourd’hui renforcer les liens d’amitié et de solidarité entre le Sénégal et la Guinée. C’est pourquoi on a souhaité, à travers des hommes et des femmes qui ont marqué les deux nations, faire des tables rondes, des conférences, une activité sportive, une pièce de théâtre et à travers la culture et le sport vraiment permettre les échanges réels entre les deux pays pour que les jeunes puissent mieux connaître l’histoire pour savoir que des Sénégalais ont fait des choses exceptionnelles en Guinée, des Guinéens ont fait des choses exceptionnelles au Sénégal. Donc, pour nous, le couple Sénégal Guinée doit pouvoir maintenir de très bonnes relations culturelles, diplomatiques, historiques pour le bien des deux nations. Il y avait une crise. Pendant l’épidémie d’Ebola, le Sénégal avait fermé ses frontières, à juste raison. Pendant les élections en Guinée, les autorités étaient sur la pointe des pieds. Elles ont fermé les frontières. Il y a eu des frustrations des deux côtés. Maintenant, revenons à la raison. Ces deux pays méritent mieux. Il faut qu’on renforce les liens d’amitié et de solidarité entre le Sénégal et la Guinée.
Comment comptez-vous déroulez votre programme ?
Vous savez, nous sommes unis par le professeur Djibril Tamsir Niane, El Oumar Tall, Camara Laye, Keïta Fodéba, David Diop, Amadou Matar Mbow, par de grandes personnalités qui ont marqué les deux pays. Nous nous disons : «l’acte que le Sénégal a réalisé quand le professeur Djibril Tamsir Niane est décédé, même si c’était de Covid-19, le Sénégal a envoyé un avion spécial avec la dépouille du professeur en Guinée». Ça, c’est un acte salutaire. Je pense qu’il faut saluer les autorités sénégalaises pour la grandeur, vraiment les remercier pour ce travail qu’elles ont fait pour les deux nations parce que Djibril Tamsir Niane appartient aux deux nations. Djibril Tamsir Niane avait fait un travail sur la Charte de Kurukan Fuga. On souhaiterait jouer cette pièce par le Théâtre national de Guinée au Théâtre national Daniel Sorano de Dakar. On souhaite revenir sur le parcours de ces grands hommes qui ont marqué l’histoire entre les deux pays à l’université de Dakar, à travers des tables rondes, des conférences, une exposition. On va exposer les œuvres d’art des deux pays au niveau du Musée des Civilisations Noires. On souhaite faire une activité sportive, une campagne médiatique pour parler de l’histoire entre les deux pays. On souhaite aussi créer une chanson entre des chanteurs sénégalais et guinéens pour vraiment faire passer le message sur l’histoire et la culture entre les deux pays. Donc, aujourd’hui, nous avons une base pour cette chanson. Des artistes sénégalais et guinéens vont poser là-dessus pour le bien des deux communautés. On va terminer par un match de gala entre deux symboles, Naby Keïta et Sadio Mané qui jouent dans le même club, qui étaient aussi frustrés par la fermeture des frontières et puis montrer à la face du monde que le Sénégal et la Guinée s’aiment, entretiennent de bonnes relations. Ce n’est pas les crises au sommet de l’Etat qui vont créer des difficultés entre les deux peuples. Il y a autant de Guinéens au Sénégal que de Sénégalais en Guinée. On doit pouvoir donner l’exemple aux autres pays d’Afrique de l’Ouest. Si on réussit entre le Sénégal et la Guinée, on va faire la même chose pour les autres pays. Je pense que l’Afrique a besoin d’unité pour vraiment renforcer sa capacité et aller vers l’émergence.
Avez-vous les moyens de vos ambitions ?
Nous avons les moyens de nos ambitions. C’est pourquoi on a commencé par ce qu’on sait faire. Sur le plan culturel, les éditeurs vont se mettre ensemble pour faire sortir des livres. Les écrivains vont écrire ensemble sur l’histoire, la culture entre les deux pays. Ces livres-là seront présentés pendant l’évènement. Les sportifs vont jouer leur partition et nous pensons que les politiques et les diplomates vont nous suivre parce que rien ne vaut la paix. La paix est fondamentale pour la stabilité, le développement et puis nous sommes dans un moment opportun. Il y a de nouvelles autorités en Guinée. Les frontières ont été ouvertes par le président Mamady Doumbouya qui met le rassemblement, l’unité, la paix, la cohésion des peuples au cœur de la transition. Je pense que c’est une opportunité pour nous de relancer toutes ces activités entre la Guinée et le Sénégal. Moi, je sais qu’il y a beaucoup d’étudiants guinéens au Sénégal ; il y a beaucoup d’étudiants sénégalais en Guinée. Ces gens-là ont souffert. Ces deux peuples-là s’aiment. Il faut qu’on arrête. Il faut qu’on se respecte. Il faut qu’on dialogue. Il faut qu’on fasse des choses pour pouvoir vraiment aider nos populations. Donc, ça ne sert à rien de se fâcher, de se créer des difficultés inutiles et pourtant nous sommes liés par la culture et par l’histoire.
Vous avez parlé beaucoup d’écrivains. Aujourd’hui, la littérature peut-elle réussir là où la diplomatie a échoué ?
Je pense que c’est vrai. La littérature est un outil aussi de diplomatie. Là où les politiques n’ont pas pu dialoguer, nous, déjà entre professionnels du livre, on a dialogué. Le Sénégal a été invité d’honneur en Guinée. La Guinée a été invitée d’honneur ici. On a continué, malgré la situation de crise, à communiquer. On a monté le projet Concorde Guinée-Sénégal, ici au Sénégal. On a monté en Guinée. On a continué à échanger, à travailler ensemble, à parler de façon diplomatique, discrète, avec nos hommes politiques, pour apaiser les choses, pour faire en sorte que les choses puissent se calmer et qu’il y ait réouverture. Donc, la littérature peut réussir là où les politiques ont échoué. Je pense que c’est le rôle des hommes de culture souvent de réussir dans des endroits où les autres n’ont pas pu réussir.
L’ex président guinéen, Alpha Condé, avait un peu des relations tendues avec son homologue du Sénégal. Aujourd’hui, son départ contribue-t-il à raffermir les liens entre les deux pays ?
Je pense que le président Alpha Condé aimait beaucoup le Sénégal. Il ne faut pas qu’on se le cache. Ses meilleurs amis étaient des Sénégalais. Il s’est marié au Sénégal. Ce qui s’est passé, c’est possible. Nous sommes des êtres humains, nous comprenons ça. Et, malheureusement, on n’a pas pu résoudre pendant son mandat. Mais, dès qu’il est parti, le président Mamady Doumbouya, conscient du mot clé de la transition qui est le rassemblement, l’unité, la paix, la justice, a toute de suite pris l’engagement de rouvrir les frontières, à résoudre le problème. Je pense qu’aujourd’hui, les choses sont calmes. Il y a la libre circulation des biens et des populations ; mais cela ne veut pas dire que les choses sont complètement résolues. Donc, à nous les hommes et les femmes de culture de mettre notre touche là-dessus pour que ça soit véritablement fait, qu’il y ait la paix, la concorde entre la Guinée et le Sénégal parce que nous ne méritons pas de nous fâcher entre nous.
MBOUR, L'INTERSYNDICAT 3S SUSPEND SON MOT D'ORDRE
L’Intersyndicale 3S (Sames, Sutsas, Syntras, CNTS) de l’hôpital Thierno Mansour Barro de Mbour n’est plus en ordre de bataille
L’Intersyndicale 3S (Sames, Sutsas, Syntras, CNTS) de l’hôpital Thierno Mansour Barro de Mbour n’est plus en ordre de bataille. Après un tiraillement de plusieurs mois avec l’administration de l’établissement public de santé de Mbour 1, les syndicalistes ont annoncé la suspension de leur mouvement d’humeur, hier, lors d’un point de presse. Ils avaient prévu une marche, ce mardi.
C’est un vent de paix qui souffle, désormais, dans l’hôpital Thierno Mansour Barro de Grand Mbour. Une période d’accalmie de trois semaines va être observée par les syndicalistes regroupés dans l’Intersyndicale 3S, qui rassemble en son sein le Sames, le Syntras, le Sutsas et la CNTS qui a rejoint le groupe en dernier. Cela intervient après près cinq mois de tension entre les travailleurs de l’établissement public de santé (EPS1) de Mbour et l’administration sur un problème issu de la convention signée par cette dernière avec le centre d’imagerie médicale Polimed. Les syndicalistes dénonçaient un manque de régularité dans la signature de la convention entre les deux entités.
Une marche était prévue ce 23 novembre, mais elle a été finalement remplacée par une assemblée générale pour informer les membres de l’évolution de la situation, après la rencontre avec les autorités et les acteurs. ‘’Le vendredi 19 novembre 2021, l'autorité de tutelle de l'EPS1 de Mbour a enfin convoqué une réunion au sein du MSAS, afin de voir comment résoudre le problème Polimed. Nous y avons été conviés et la réunion s'est finalement tenue le lundi 22 novembre 2021. Elle a duré trois tours d'horloge en présence du président de Polimed et de son administration, de la directrice de l'hôpital, du Pome, du médecin-chef de région et des différents services (ressources humaines et juridiques), du conseiller technique du MSAS, de la Dos et des partenaires sociaux’’, informe le Dr Mohammar Koudouss Mama.
Dans cette dynamique, poursuit le coordonnateur des 3S, ‘’cette rencontre convoquée et présidée par le directeur de cabinet du ministre de la Santé a trouvé son épilogue par une proposition de la révision complète de la convention EPS1 Mbour/Polimed. Cette révision inclut la possibilité de cession de Polimed à l'EPS1 de Mbour. Les travaux techniques par rapport à cette révision doivent se tenir dans un délai de trois semaines, à compter du lundi 22 novembre 2021’’, renseigne-t-il. Ainsi, ‘’ces trois semaines représentent le délai durant lequel l'Intersyndicale 3S a accepté, après insistance du directeur de cabinet, de suspendre temporairement les actions syndicales tout en participant aux différents travaux de révision et veillant ainsi au grain’’.
Toutefois, les syndicalistes soulèvent une autre question de leur plateforme revendicative concernant le paiement d’arriérées de la part de l’administration de la structure sanitaire. Dans ce cadre, les syndicalistes ‘’exigent le paiement des trois mois d'arriérés de motivation et d'indemnités, au plus tard le mardi 30 novembre 2021’’.
CAMPAGNE ARACHIDIERE 2021/2022, ASSOME DIATTA INTERDIT LES CIRCUITS PARALLELES
Le ministère du commerce veut jouer pleinement son rôle dans la campagne arachidière 2021/2022
A quelques jours de l’ouverture de la campagne arachidière, la ministre du Commerce a rencontré les acteurs de la filière pour discuter des modalités opératoires. A cet effet, Assome Diatta a annoncé que la campagne va se dérouler exclusivement au niveau des points de collecte tel que préconisé par la loi.
Le ministère du commerce veut jouer pleinement son rôle dans la campagne arachidière 2021/2022. Dans ce cadre, Aminata Assome Dilata a rencontré les acteurs impliqués dans la commercialisation à quelques 48 heures de l’ouverture. Une rencontre au cours de laquelle les différentes parties prenantes ont indexé les difficultés qui gangrènent la filière, notamment la collecte itinérante qui porte préjudice aux producteurs et aux stockeurs. Afin de réduire les difficultés et permettre aux producteurs de jouir du fruit de leur travail, la ministre en charge du commerce a invité les acteurs à respecter les textes qui régissent la filière et la commercialisation de l’arachide.
En d’autres termes, elle a indiqué que pour cette campagne, la collecte itinérante doit être bannie parce que n’étant pas prévue par la loi. « Si la loi a prévu un dispositif, il faut nécessairement que tout le monde s’y conforme. Même s’il y a de nouveaux acteurs et des changements dans le contexte, il faut qu’on accepte de respecter les règles en attendant que celles-ci soient changées » pour la prochaine campagne. Le directeur du commerce intérieur a rappelé dans sa présentation introductive l’ensemble des textes qui organisent la filière, de l’ouverture à la transformation ou à l’exportation en passant par la collecte et le contrôle de la qualité. Il s’agit, selon le directeur du commerce intérieur, des décrets 85-178 du 13 Février 1985 et ceux de 1987 et de 88 et enfin celui de 2010 portant libéralisation de l’exportation des arachides. A la lumière de ces textes, la collecte se fait au niveau des points de collecte identifiés et reconnus par le décret et la collecte itinérante n’est pas prévue, cela pour des raisons de traçabilité et de contrôle de la qualité des graines.
Ayant en charge « de veiller à la loyauté des transactions commerciales », le ministère assure que « ses services ministériels vont veiller, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture à la régularité des activités ». L’objectif étant de pouvoir assurer une campagne sans couacs dans l’intérêt de tous les acteurs, notamment des producteurs et des industriels. Cette organisation permettant de pouvoir mieux assurer un suivi du respect du prix plancher, fixé à 250 F, car avec la collecte itinérante, les producteurs sont lésés par les acheteurs qui proposent des prix en dessous du plancher, au grand dam de ces derniers.
La ministre a annoncé par ailleurs une révision des textes afin de les adapter au nouveau contexte avec la diversification des nouveaux acteurs. Ce sera également l’occasion de revoir tous les textes relatifs aux instruments de mesure et de contrôle de la qualité. « Il faut une refonte de ces textes pour prendre en charge les préoccupations des acteurs d’autant plus qu’aujourd’hui, il y a une diversification des acteurs», a-telle reconnu. Dans ce sens, elle a sollicité l’implication de tous les acteurs afin d’aider à résoudre les problèmes de la filière.
COVID-19, LA VACCINATION, UN CASSE-TETE POUR LES FEMMES ENCEINTES
Désormais recommandée dès le premier trimestre de la grossesse, la vaccination protège les femmes enceintes, plus exposées aux risques que les autres, ainsi que leur futur enfant, à la Covid-19
Désormais recommandée dès le premier trimestre de la grossesse, la vaccination protège les femmes enceintes, plus exposées aux risques que les autres, ainsi que leur futur enfant, à la Covid-19. Si plusieurs futures mamans acceptent, beaucoup se posent des questions et certaines refusent de se faire vacciner. Reportage.
La vaccination contre la Covid-19 reste un choix difficile pour de nombreuses femmes enceintes. Beaucoup s’interrogent, dès l’annonce de leur grossesse. Vais-je bien supporter le vaccin ? Y aurait-il des effets secondaires pour moi ou le bébé ? C’étaient les principales craintes de Denise Samba, avant de, finalement, se faire vacciner. Teint clair, mise bien soignée, Mme Samba est secrétaire. Pour sa première grossesse, elle a été confrontée à un véritable dilemme, d’autant que ses documentations sur Internet ne la rassuraient guère.
Certains parlent de fausses couches, de morts in utero ou de malformations. Après son mariage, elle est restée, quelques années, sans recevoir la grâce de la conception. De ce fait, elle ne voulait pas prendre le risque de perdre sa grossesse, à cause d’un vaccin. ‘’Il y a des rumeurs de thrombose et de fièvre qui obligent à l’hospitalisation. Finalement, quand on lit ça, on se dit que ce que peut provoquer le vaccin, c’est la même chose que la Covid-19. J’avais vraiment peur de perdre ma grossesse, à cause d’un mauvais choix. La nuit, avant de dormir, j’ai fait une prière en demandant à Dieu de me guider dans mon choix, de me montrer la bonne voie. Au réveil, le lendemain matin, je suis partie directement prendre le vaccin’’, confie Mme Samba.
Suzanne Ndiaye, comptable dans une société à Dakar, s’est aussi fait vacciner. Elle n’a pas eu une once de doute sur l’efficacité des vaccins. Au marché Sandaga, où nous l’avons rencontrée sous un soleil ardent, elle traine un sachet. La dame, en plus d’être enceinte, est diabétique. Depuis le début de la pandémie, elle se protège comme elle peut contre la Covid. Elle a pris la décision ferme de se vacciner, malgré les réserves de son gynécologue. Ce dernier, explique Mme Ndiaye, ne voulait pas qu’elle se vaccine, tant qu’il n’a pas suffisamment d’éléments sur les vaccins.
De l’autre côté, son médecin diabétologue lui mettait la pression pour qu’elle se vaccine. ‘’J’ai lu tout ce qui se dit sur les risques des femmes enceintes non-vaccinées. En plus, je suis diabétique. Je préfère me protéger et sauver mon enfant que de me retrouver dans un lit d’hôpital ou à la morgue’’, explique-t-elle.
‘’On fait tout ce qu'il faut pour le bien-être de notre enfant à naître’’
Sira Thiam milite aussi pour la vaccination. Soutenant que lors d'une grossesse, les femmes suivent les recommandations de ne plus fumer, de ne pas s'auto-médicamenter, d’adapter leur alimentation, leurs activités sportives, etc. ‘’On fait tout ce qu'il faut pour le bien-être de notre enfant à naître. Il en va de même pour les recommandations liées à la vaccination. Il s'agit d'une recommandation de médecins, de gynécologues. N'étant pas spécialiste du sujet et étant soucieuse de faire les choses convenablement, je suis l'avis des experts en la matière’’, souligne-t-elle.
Nicole Garron est une jeune Martiniquaise vivant au Sénégal. Elle pense que si elle n'avait pas eu le projet d'avoir un enfant, elle se serait faite vacciner, dès lors que cela a été ouvert à sa tranche d'âge. ‘’J'ai profité de ma consultation préconceptionelle pour mettre mes vaccins à jour, n'ayant aucune méfiance vis-à-vis de cela. Concernant le cas particulier de la Covid-19, il semble que le vaccin soit la seule issue. Alors, je pense qu'il est important de participer à cet effort collectif’’, souligne Mme Garron.
Néanmoins, elle précise, dans le cadre d'une grossesse, ‘’qu'il est nécessaire de laisser chaque couple, de concert avec le gynécologue ou le médecin traitant, décider de ce qu'il veut faire concernant le vaccin anti-Covid-19. Même si les premières études sont rassurantes, le recul est encore mince. Je comprends les couples réticents au vaccin. Mais aujourd'hui, ils ne peuvent plus vraiment décider. Même si la vaccination n'est pas obligatoire, une femme enceinte a le choix suivant : se faire vacciner contre son gré, ne pas se faire vacciner et ne pas avoir accès aux lieux publics sans passe sanitaire. Car c'est de ça qu’il s'agit’’, argumente-t-elle.
“Je suis soucieuse que les vaccins ne sont pas étudiés à long terme sur le corps des femmes enceintes’’
Les médecins et les scientifiques recommandent la vaccination des femmes enceintes. Car non seulement c’est sans risque, mais elles font même partie du public prioritaire. Toutefois, de nombreuses mamans ou futures mamans ont peur et pensent que les gynécologues manquent encore de recul sur les vaccins pour franchir le cap.
Parmi elles, certaines refusent d’ailleurs totalement de se faire vacciner. C’est le cas de Yassine Diop, 29 ans et enceinte de 6 mois. Elle a décidé de ne pas se faire vacciner durant sa grossesse. Car, au moment de la conception, soutient-elle, beaucoup de médecins lui ont déconseillé de le faire. ‘’Je fais partie de plusieurs communautés en ligne éco-féministes et plusieurs personnes vaccinées évoquent un dérèglement de leur cycle menstruel. Je suis soucieuse que les vaccins ne sont pas étudiés à long terme sur le corps des femmes enceintes et des femmes en général’’, expose la jeune femme.
Yassine s’inquiète, particulièrement, de ce que le vaccin peut entraîner d’un point de vue gynécologique. “Les témoignages partagés citent des dérèglements des cycles menstruels d’habitude très réguliers, un flux menstruel anormalement abondant, ainsi que du spotting chez des femmes ménopausées. Cela m’a pris des mois pour me reconnecter et guérir les blessures liées à cette partie de mon corps. Les effets indésirables que le vaccin pourrait avoir sur l’appareil génital féminin me préoccupent, à court et long terme“, déclare Mme Diop.
Edwige Ntap précise que, d’une manière générale, la future maman se méfie des vaccins en tout genre. “J’y vais toujours à reculons avec la médecine allopathique, hormis pour certaines chirurgies. Je suis tout de même à jour sur mes vaccins et j’ai fait certains rappels récemment. Mon scepticisme concerne particulièrement les vaccins contre la Covid-19. Je suis encore hésitante à le faire après l'accouchement. J’ai beaucoup de doutes et d’incertitudes pour le moment’’, justifie-t-elle.
Le 9 août 2021, le ministère de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal a recommandé la vaccination des femmes enceintes contre la Covid-19. Dans une note d’information adressée aux médecins-chefs de région, il a été annoncé que les précautions qui étaient préconisées dans la vaccination contre la Covid-19 chez les femmes enceintes sont levées. Aussi, les anciens malades guéris du Covid-19 et les femmes allaitantes font partie de la cible à vacciner.