SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
5 août 2025
PÉRIL SUR L’ENVIRONNEMENT
Le Centre de Suivi Ecologique (CSE) a présenté son Rapport sur l’Etat de l’Environnement au Sénégal (REE), édition 2020, le quatrième du genre, après ceux de 2005, 2010 et 2015.
Le Centre de Suivi Ecologique (CSE) a présenté son Rapport sur l’Etat de l’Environnement au Sénégal (REE), édition 2020, le quatrième du genre, après ceux de 2005, 2010 et 2015. Il ressort de cette étude prospective, réalisée tous les 5 ans, un tableau peu reluisant de la situation de l’environnement due à la conjugaison de plusieurs facteurs.
EXPLOITATION FUTURE DU PETROLE ET DU GAZ : Un coup de plus porté à l’environnement
L’exploitation future du pétrole et du gaz conduira à des impacts négatifs sur l’environnement au Sénégal. Le constat est fait par le Rapport 2020 sur l’Etat de l’Environnement au Sénégal, réalisé par le Centre de Suivi Ecologique (CSE) et publié hier, vendredi 7 janvier.
«Le Sénégal se situe dans un contexte où le développement des projets gaziers et pétroliers offshore est en pleine expansion. Cela présente sans doute des risques environnementaux et socioéconomiques non négligeables», décèle le Rapport 2020 sur l’Etat de l’Environnement au Sénégal (REE) du Centre de Suivi Ecologique (CSE). En effet, précise le document, «les déversements d’hydrocarbures peuvent avoir des répercussions sérieuses sur l’environnement marin, tant par engluement physique que par toxicité». Le rapport précise aussi que la sévérité de l’impact dépend généralement de la quantité et du type d’hydrocarbure déversé, des conditions ambiantes, ainsi que de la sensibilité aux hydrocarbures des organismes touchés et de leurs habitats. Les impacts potentiels notés sont liés, de manière succincte, aux activités sismiques, aux forages pétroliers et déversements et aux activités pétrolières. Les équipements de production d’énergie pour les installations situées à terre sont à proximité des récepteurs et ont un impact plus direct sur l’environnement entourant le site. Par ailleurs, le forage de puits nécessite l’utilisation de machines volumineuses et lourdes alimentées par des générateurs, et le forage fonctionne généralement en continu sur une période de temps entraînant une pollution sonore et lumineuse. Des incidents comme des explosions de puits peuvent se produire pendant le forage et ont un effet négatif immédiat sur l’environnement et les zones environnantes, notamment une pollution des eaux souterraines, des déversements de pétrole dans les plans d’eau de surface et des rejets de gaz dans l’air. Il faut également noter que les activités de construction d’une plateforme de puits impliqueraient des travaux d’excavation des revêtements et des installations de soutien telles que les routes, pipelines et installations de stockage. Ces activités auront une incidence sur la localité en raison de l’exposition des terres. Le site est de nature industrielle, avec des mouvements continus de véhicules et de construction contribuant aux perturbations et aux impacts potentiels sur la faune, la flore et les communautés. Les autres aspects environnementaux, qui diffèrent à terre des activités conduites en mer, sont associés à l’occupation des sols, à la localisation des puits par rapport à l’environnement bâti, et à l’utilisation des ressources en eau. A côté, il y a aussi le risque de pollution causée par l’usage des énergies. Le rapport signale qu’entre 2015 et 2030, les capacités de production en électricité vont augmenter de 355,3%, entraînant un accroissement des émissions de CO2 de 366,4%. Cette forte augmentation des émissions est provoquée par l’accroissement de la demande. L’essentiel des nouvelles capacités de production repose sur la combustion d’énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) dont la part, dans le total des capacités de production électrique, passera de 89% à 96% entre 2015 et 2030. Par ailleurs, il est aussi indiqué que le Sénégal a actuellement recours au charbon, alors qu’il n’était pas utilisé pour la production électrique en 2015 ; le charbon représentera 51% du total des capacités en 2030.
RISQUES INDUSTRIELS ET TECHNOLOGIQUES : Les régions de Dakar, Thiès, Kédougou et Matam, des poudrières
L e CSE rappelle que la région de Dakar est la plus exposée aux rejets industriels et technologiques, à cause de la forte concentration d’industries, notamment chimiques (Senchim à Thiaroye sur Mer, ICS et SAR à Mbao, Sococim à Rufisque…), de centrales thermiques (Kounoune, Cap des Biches, Bel-Air) et à charbon (Sendou/Bargny). Elle est suivie par les régions de Thiès avec les industries d’extraction de calcaire (les cimenteries du Sahel et de Dangote), et chimiques (ICS Mboro et Taïba). Les industries d’exploitation des mines aurifères à Sabodala constituent également des menaces pour la région de Kédougou. A Matam, l’exploitation des mines de phosphate de Ndendory est nuisible à l’environnement. Il est aussi signalé que la vulnérabilité face aux risques industriels est renforcée par l’absence de périmètres de sécurité, le non-respect des normes de manipulation et de transport de produits chimiques et d’hydrocarbures, l’absence d’études de dangers relatives à chaque établissement classé, la vétusté des équipements industriels et l’insécurité au travail. Les régions de Sédhiou, Kolda, Kaffrine et Diourbel sont les moins exposées, du fait de leur faible niveau d’industrialisation et de l’absence de mines extractives. L’autre problème que les villes devront gérer, c’est la gestion des déchets. Il est établi, selon le CSE que la population sénégalaise devrait atteindre environ 21 millions d’ici à 2030. Et, compte tenu de ces projections démographiques et des prévisions de croissance économique, la production de déchets devrait donc augmenter significativement. Or, actuellement, il y a un déficit important de structures pour la collecte des ordures ménagères et le système d’assainissement urbain est peu performant. Cela pose des problèmes sanitaires et accentue les différentes pressions sur l’environnement. Seuls 13% des ménages sont raccordés à un réseau d’assainissement collectif (l’égout), 46% sont connectés à des fosses septiques individuelles, tandis que 38% ne disposent d’aucun système d’évacuation et de collecte des eaux usées. Dans le monde rural, la connexion au réseau d’assainissement est inexistante.
PREVISION A L’HORIZON 2035 : Hausse des températures et baisse de la pluviométrie
L’étude du Centre de Suivi Ecologique (CSE) prévoit, selon des projections climatiques du Laboratoire de Physique de l'Atmosphère et de l'Océan (LPASOF) et l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de Météorologie (ANACIM), dans le cadre de la Contribution déterminée au niveau national (CDN), prévoient également une augmentation et une forte variabilité interannuelle des températures à l’horizon 2035. Cette hausse comprise entre 1 et 1,8°C sera plus marquée au Nord, au Sud-est et à l’Ouest du pays. Pour le Centre de Suivi Ecologique, cela montre que le Sénégal pourrait faire face à une augmentation d’événements extrêmes tels que les vagues de chaleur. Par ailleurs, les prévisions font aussi état d’une baisse de la pluviométrie comme une conséquence des changements climatiques, à l’horizon 2035. Le nombre de jours de pluie risque également de diminuer, avec comme corollaire une raréfaction des fortes pluies au Nord-ouest et plus de pluies extrêmes (dépassant le 95ème percentile) au Sud-ouest.
EROSION COTIERE : Une menace de plus en plus croissante
Le CSE, citant une projection de la Banque mondiale en 2100, averti que la plupart des zones littorales, comme Yenne Tode, seront menacées en cas d’ondes de tempête occasionnelles. Dans le cas de la ville de Saint-Louis, et selon toujours les prévisions de la Banque mondiale, la zone exposée aux inondations par la montée du niveau de la mer sera limitée au Nord de la ville et au bord de la rivière Salow, en 2050. L’étude montre également que la vulnérabilité des zones côtières et des terres situées le long du fleuve Sénégal, face aux inondations, est devenue plus intense. Il y a aussi le fait que la région côtière abrite plus de la moitié de la population qui y exerce des activités de diverses natures. Cela constitue également une forte pression qui contribue, de façon significative, à la fragilisation du littoral et à la pollution des eaux côtières. De même, les infrastructures construites sur le littoral, pour des besoins différents, participent pour certaines, à protéger le littoral et pour d’autres à favoriser l’érosion côtière en déséquilibrant la dynamique littorale. Les pressions et les activités humaines sur le littoral sont aujourd’hui encore accentuées par les changements climatiques.
CONSEQUENCES DES ACTIVITES ANTHROPIQUES : Perte continue de la biodiversité
Les pressions notées sur la biodiversité au Sénégal, au regard des ressources importantes qu’elle procure, ont entrainé son érosion progressive. Malgré l’absence d’une évaluation scientifique globale de la dynamique des écosystèmes et des espèces, la plupart des écosystèmes et des espèces souffrent de dégradation relativement élevé, note le quatrième Rapport sur l’Etat de l’Environnement (REE – édition 2020) du Centre de Suivi Ecologique rendu public hier, vendredi 7 janvier 2022, par le ministère de l’Environnement et du Développement durable. Les superficies forestières sont passées de 9.348.000 ha en 1990 à 8.273.000 ha en 2015. La superficie a continué à baisser avec 8.188.160 ha en 2017. Le taux annuel de changement de la superficie forestière de 2016 à 2019 est de 0,49. La superficie des forets a diminué d’environ 6,9% entre 2001 et 2016. La dégradation se poursuit et affecte même des sites sacrés. Les principales causes de perte de biodiversité sont liées aux activités anthropiques notamment l’exploitation frauduleuse et abusive des ressources biologiques, les activités agro-sylvo-pastorales, les feux de brousse, la pression démographique, entre autres. Le Rapport du CSE annonce que le réchauffement de la planète, dû aux changements climatiques, pourrait entrainer une élévation du niveau de la mer de 20 cm en 2030 et de 80 cm en 2080. Les impacts sur le littoral sénégalais seront grandement exacerbés par la combinaison de l’élévation du niveau de la mer avec la prévision de diminution des précipitations, l’urbanisation croissante et les risques actuels des crues des fleuves, entre autres. A cela s’ajoute la fermeture actuelle de la brèche de Saint-Louis. Cette fermeture empêchera une communication entre le fleuve Sénégal et l’océan atlantique et aura comme conséquence directe, une réapparition des risques d’inondation d’origine fluviale au niveau des quartiers de la commune de Saint-Louis.
RESSOURCE EN EAU : Une revalorisation insuffisante
Le Rapport 2020 sur l’Eta de l’Environnement au Sénégal (REE) étude du CSE montre que le cumul des prélèvements sur les ressources en eau de surface et souterraine est d’un peu moins de 3 milliards de m³/an ; soit près de 12% de l’ensemble des ressources renouvelables par an. Cette situation montre qu’au Sénégal, la question de la disponibilité des ressources en eau ne se pose pas, mais plutôt les difficultés liées à leur mobilisation. A cet effet, il faudra, recommande le CSE, une plus grande capacité de mobilisation des ressources pour une meilleure satisfaction des besoins des populations et des actions de développement, une plus grande capacité de valorisation des eaux de ruissellement et un traitement et une réutilisation des eaux usées.
«TERANGA PHARMA» LIVRE SES PRODUITS
Le Sénégal détient sa marque de fabrique pharmaceutique. Une quinzaine de produits est désormais disponible dans les rayons des officines privées. Ils ont été produits par des nationaux privés sous le label de « teranga pharma »
Le Sénégal détient sa marque de fabrique pharmaceutique. Une quinzaine de produits est désormais disponible dans les rayons des officines privées. Ils ont été produits par des nationaux privés sous le label de « teranga pharma ».
Le marché pharmaceutique sénégalais représente 150 milliards de F Cfa en 2019, soit 1 à 2% du marché africain et à plus de 200 milliards en 2020. Ce marché est dominé à 80% par le secteur privé et 20% par le public. Ayant eu une croissance de 12% par an en 2014-2019, le marché devrait continuer sur une dynamique, avec une croissance projetée de plus de 10% par an d’ici 2024. Pour booster la production locale, des Sénégalais se sont investis dans le domaine de l’industrie pharmaceutique. Depuis le mois de septembre, leurs produits sont désormais présents dans les rayons pharmaceutiques allant des anti-douleurs, aux antibiotiques entre-autres. Il s’y ajoute que tous les médicaments pour la prise en charge du coronavirus sont aussi fabriqués au Sénégal par l’industrie pharmaceutique Terranga pharma qui appartient à des Sénégalais.
Selon son directeur général, Docteur Mouhamadou Sow, les problèmes de rupture de médicaments dans le traitement de cette pathologie restent un mauvais souvenir. « Nous avons mis sur le marché sénégalais au mois de septembre, 15 représentations pharmaceutiques et attendons 09 autres au cours du premier trimestre 2022 » a-t-il laissé entendre.
Et de poursuivre : « Ceci marque le début de la grande et longue marche vers la réalisation de la souveraineté pharmaceutique pour 17 des 18 molécules jugées prioritaires par le gouvernement sénégalais à l’horizon 2030 ».
Rappelons que « Teranga Phama » est une nouvelle industrie pharmaceutique qui appartient à plus de 670 actionnaires sénégalais dont 90% de pharmaciens et de médecins et membres du Conseil national du patronat et du Club des investisseurs sénégalais. Avec un investissement de 1, 6milliard de nos francs, les actionnaires comptent aller à 6milliards dans les deux ans à venir selon Dr Sow. Avec comme vision d’assurer la souveraineté pharmaceutique du Sénégal à l’horizon 2030 pour sa gamme de produits.
Très présent dans les produits génériques, « Teranga pharma » n’exclut pas dans le futur de produire un médicament qui va porter l’entreprise. « Notre industrie a l’ambition d’être un champion sénégalais et sous régional pouvant répondre à tout besoin actuel et futur des populations sénégalaises et ouest africaines en produits pharmaceutiques abordables et de qualité requise et de constituer ainsi une infrastructure résiliente pour toute nouvelle épidémie », a déclaré Dr Sow.
VIDEO
LES ASP INTERPELLENT MACKY ET MENACENT
Les Agents de sécurité de proximité (ASP) continuent de décrier les conditions précaires dans lesquelles ils travaillent depuis 2013.
En conférence de presse, hier vendredi 7 janvier 2022, après un mouvement de grève de trois jours, les Agents de sécurité de proximité (ASP) ont haussé le ton pour dénoncer les mauvaises conditions de travail dans lesquelles ils exercent leur fonction depuis 2013. Ils réclament aussi leur intégration dans la fonction publique et exhortent à l’Etat de revenir à de meilleurs sentiments.
Les Agents de sécurité de proximité (ASP) continuent de décrier les conditions précaires dans lesquelles ils travaillent depuis 2013. Après une grève de 72H observée du mercredi 5 au vendredi 7 janvier 2022, ils ont fait face à la presse hier, pour exprimer leur désaccord, hier ils ont renouvelé leur souhait et réclament leur intégration dans la fonction publique. Aïcha Koné, membre de l’Union des ASP, de déclarer : «après plusieurs années de bons et loyaux services rendus à la nation, Monsieur le président, vous n’êtes pas sans savoir que depuis le début, jusqu’au moment où nous parlons, ce sont des pécules que nous recevons de la part de l’Etat du Sénégal. Aucune avancée significative n’a été notée dans le cadre du traitement salarial. Nous marquons toujours le pas et faisons du surplace, au moment où d’autres travailleurs sociaux avancent, sans tambour ni trompette.
S’agissant de la protection sociale et d’autres avantages, n’en parlons même pas», soutient Aicha Koné. Selon elle, les ASP sont relégués au second plan. «Nous sommes tous réunis ici, pour élever la voix, pour nous faire entendre, afin que l’Etat du Sénégal revienne à de meilleurs sentiments», fait-elle savoir. Avant de s’adresser au président Macky Sall qu’elle interpelle en ces termes : «nous savons qu’impossible n’est pas l’Etat. Tout n’est qu’une question de volonté. Tout ce que nous demandons et souhaitons, c’est une intégration dans la fonction publique, sans conditions, à l’instar des autres travailleurs sociaux ainsi qu’une reconsidération de la fonction d’ASP. Tout travailleur qui s’active dans n’importe quel secteur aspire aux progrès et à l’avancement», relève-t-elle. Aïcha Koné n’a pas manqué d’évoquer l’impact de la cherté de la vie car, dit-elle, «depuis quelques temps, nous assistons à une inflation généralisée du coût de la vie, sans une réelle augmentation de salaires», peste-elle.
POUR UN SALAIRE MENSUEL DE 50.000, «SI TU T’ABSENTES UN JOUR, ON T’ENLEVE 15.000 F CFA ET IL TE RESTE 35.000 F CFA»
Prenant part à cette conférence, Samba Cisse revient sur les conditions précaires de leur travail et estime que l’exploitation que les ASP subissent est inconcevable. «L’exploitation pendant 8 ans de service ou plus, c’est dure et nous réclamons notre avenir. A vrai dire, 50.000 F CFA comme salaire, c’est peu et cela ne peut pas entretenir un célibataire et encore moins un père de famille sur qui les autres comptent», assène-t-il. «Nous lançons un appel au président Macky Sall qui avait créé ce corps, en 2013. Lors de sa création, on a entendu toutes sortes de propos malveillants de la part des opposants. Malgré ça, nous avons faits le sourd. Les ASP font un excellent travail dans les Polices, Gendarmeries, Préfectures et partout. Il y a même des ASP qui perçoivent moins de 50.000 F CFA parce que ce qu’on coupe sur leur salaire, est énorme», révèle Samba Cisse. Il explique : «si tu t’absentes un jour, on t’enlève 15.000 F CFA et il te reste 35.000 F CFA, une somme qui n’est pas raisonnable. Monsieur le président, les autres personnes que vous recrutez dans les autres domaines ne sont pas meilleures que nous. Aucun responsable de la communication n’a évoqué notre sujet et on est au bout du gouffre. C’est pour cela qu’on a décidé de faire cette conférence pour réclamer nos droits. Et si nous n’obtenons pas ce que nous voulons, nous allons passer à la vitesse supérieure», menace-t-il.
Selon lui, le combat ne s’arrêtera pas là. Et s’ils veulent qu’il s’en s’arrête là, l’Etat doit agir. «Nous avons démarré en 2013 pour un contrat de deux ans renouvelable. Il a été renouvelé deux ans puis un an. Ce contrat est arrivé à son terme depuis le 31 décembre. Lors de son discours à la nation, il n’a pas évoqué le sujet sur les ASP et aucune des autorités ne l’a fait. Aujourd’hui, nous élevons la voix pour nous faire entendre, malgré les menaces que nous recevons».
POURQUOI LE GOUVERNEMENT A LEVÉ LA TAXE D’EXPORTATION SUR L'ARACHIDE
Le président de la République soucieux du pouvoir d’achat des producteurs a instruit le Gouvernement de lever la taxe sur les exportations de l’arachide pour rendre cette activité plus compétitive et permettre aux exportateurs d’acheter
C’est l’une des informations phares données vendredi à l’occasion de la conférence de presse du Gouvernement.
« Le Président de la République soucieux du pouvoir d’achat des producteurs a instruit le Gouvernement de lever la taxe sur les exportations de l’arachide pour rendre cette activité plus compétitive et permettre aux exportateurs d’acheter dans les meilleures conditions possibles », a indiqué le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Moussa Baldé, lors de ce face-à-face avec les journalistes en compagnie de son collègue chargé des Pêches et de l’Economie maritime, Alioune Ndoye.
D’après le ministre Baldé, les recettes arachidières sont vitales pour l’économie sénégalaise, cela malgré les difficultés ponctuelles auxquelles le secteur est confronté. ‘’C’est normal qu’il y ait des remous, parce que le secteur est dynamique », a-t-il notamment tempéré, rappelant, dans la foulée, que l’année dernière, les producteurs d’arachide ont engrangé plus de 216 milliards de F CFA pour 718 tonnes. 158 milliards proviennent de l’exportation. Ce qui a permis au trésor public d’encaisser près de 9 milliards FCFA de taxe.
Depuis le lancement de la présente campagne, il y a 41 jours, pas moins de 112 794 tonnes ont été collectées. Une nette avancée par rapport à l’année précédente, 2020, où 74 835 tonnes d’arachides ont été collectées, s’est enfin réjoui Moussa Baldé.
VIDEO
KARIM GUEYE ET 8 AUTRES ACTIVISTES ARRÊTÉS PAR LA POLICE
Le rappeur et activiste Karim Guèye alias Xrum Xaax et 8 de ses camarades ont été arrêtés vendredi pour avoir incendié le drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBT
Le rappeur et activiste Karim Guèye alias Xrum Xaax et 8 de ses camarades ont été arrêtés vendredi pour avoir incendié le drapeau arc-en-ciel de la communauté Lgbt.
Selon un de leurs avocats, Me Cheikh Khoureychi Ba, l’incident a eu lieu juste après la prière du vendredi devant l’Assemblée nationale.
Ils ont été conduits au Commissariat de Police du Plateau où ils sont actuellement placés en garde à vue.
Selon des informations obtenues de leurs proches, ils protestaient, à travers cet acte, contre le rejet, mercredi dernier, par le bureau de l’Assemblée nationale, de la proposition de loi initiée visant à durcir les sanctions prévues contre les actes contre-nature, dont l’homosexualité et le lesbianisme.
J’ENCOURAGE TOUTES LES DÉMARCHES LÉGALES VISANT À LUTTER CONTRE L’HOMOSEXUALITÉ
A travers un communiqué de presse de la cellule Rawdu Rayâhîn, le patriarche de Darou Minane dit encourager « toutes les démarches légales visant à lutter contre ce crime odieux » et estime être contre « toute tentative pour le défendre »
Le khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, a réagi suite au rejet par le bureau de l’Assemblée nationale de la proposition de loi visant à modifier le Code pénal en vue de corser les sanctions prévues contre les actes contre-nature au Sénégal.
A travers un communiqué de presse de la cellule Rawdu Rayâhîn, le patriarche de Darou Minane dit encourager « toutes les démarches légales visant à lutter contre ce crime odieux » et estime être contre « toute tentative pour le défendre ».
Il dénonce avec la dernière énergie « toute action visant à promouvoir ce crime envers le créateur (Swt) et contre l’humanité toute entière ».
« Nous conseillons tous les musulmans et tous les hommes dotés de raison à éviter ce péché majeur et à le dénoncer autant qu’ils le peuvent, car c’est un péché envers Dieu le tout-puissant et un crime contre toute l’humanité », lance Rawdu Rayâhîn au nom de Cheikh Mouhamadou Mountakha Mbacké.
Dans une note, le bureau de l’Assemblée, qui a déclaré « irrecevable » la proposition, a souligné qu’il n’est pas nécessaire de modifier l’actuelle législation. « Tous les Sénégalais connaissent la position définie et affirmée […] par le président de la République ». Les parlementaires ajoutent que « cette position est claire, pertinente », et s’oppose « à toute forme de dépénalisation et de légalisation de l’homosexualité ».
Par B. Khalifa NDIAYE
ATTENTE FORTE
« On veut la coupe. Ce n’est pas pour vous mettre la pression ».
« On veut la coupe. Ce n’est pas pour vous mettre la pression ». Le premier supporter des « Lions » s’est fait, hier, le porte-parole de ses 17 millions de compatriotes qui ne rêvent que d’un premier sacre continental, au soir du 6 février prochain à Yaoundé. Ce n’est peut-être pas une pression que le peuple sénégalais met à Coach Cissé et à ses hommes. Mais, c’est une attente très forte, presqu’une demande … sociale.
Et comme tous les Sénégalais, le président Mack Sall sait que ce cru-ci a tout ce qu’il faut pour s’imposer, même si cette Can sera certainement la plus difficile à remporter. D’abord parce que tous les grands d’Afrique seront au rendez-vous. Ensuite parce que les « Lions » seront attendus à chacune de leurs sorties. Enfin parce que la compétition se déroulera au pays des « Lions indomptables » qui décupleront leur légendaire rage de vaincre et leur « fighting spirit » pour ne pas connaître la désillusion de leurs pères qui, il y a 50 ans, n’avaient pas pu aller au-delà des demi-finales de la première Can organisée chez eux (en 1972).
Qu’importe ! Même si la progression n’est pas toujours linéaire en football, même si tous les 24 qualifiés à cette 33ème Can peuvent se permettre de rêver d’un sacre final (le ballon ne rebondit pas toujours dans le sens espéré et attendu), nos « Lions » sont individuellement et techniquement suffisamment outillés pour prétendre décrocher la timbale. Surtout qu’en 2019, ils avaient été jusqu’en finale. L’Algérie qui leur avait soufflé le titre après les avoir déjà battus en match de groupe, sera encore là. Peut-être plus forte que jamais, car n’ayant pas connu de revers depuis. Et d’autres équipes encore se dresseront face à cette équipe du Sénégal qui semble cultiver le savoureux paradoxe de n’avoir jamais rien gagné mais d’être toujours classée parmi les favoris, à chaque fois qu’elle se qualifie à une phase finale de Can du fait de la qualité de ses joueurs.
Première équipe africaine au classement de la Fifa depuis 36 mois, le Sénégal passe en réalité pour un roi sans couronne. Une incongruité à gommer. À force de « cette hargne de vaincre » que le président Macky Sall, à l’unisson de tous ses compatriotes, appelle de tous ses vœux. Car, comme disait quelqu’un, ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin.
Les « Lions » ont été « armés » à tous égards pour survivre à tous les pièges de la compétition. « On nous tue, on ne nous déshonore pas », les joueurs, par la voix de leur capitaine Kalidou Koulibaly, ont fait leur la devise de l’Armée nationale. On attend d’eux qu’ils joignent l’acte à la parole. Et c’est sur le pré vert que tout se décidera. Rugir comme jamais au pays des « Lions indomptables », c’est ce que tout un peuple attend de ses « Lions ». Un énorme défi qui, au lieu de les inhiber, devrait les transcender.
OUVERTURE DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE DES TERRITORIALES : LE COMPTE À REBOURS A COMMENCÉ
La campagne électorale des départementales et communales démarre ce samedi, 8 janvier et prend fin le 21 janvier 2022 prochain (Art. L. 257 et L. 292 du code électoral).
La campagne électorale des départementales et communales démarre ce samedi, 8 janvier et prend fin le 21 janvier 2022 prochain (Art. L. 257 et L. 292 du code électoral). Les candidats auront deux semaines pour convaincre les citoyens-électeurs de leurs localités, se peser et faire valoir leurs offres politiques, leurs projets de société alternatives pour espérer remporter la palme, le dimanche 23 janvier, jour de l’élection.
La campagne électorale des territoriales fait suite à plusieurs opérations et taches préélectorales arrêtés par le ministère de l’Intérieur via la direction générale des élections (Dge). Elle intervient après que la Cour suprême a fini d’examiner les recours introduits par l’opposition et l’administration territoriale et de vider définitivement tous les contentieux pré-électoraux ; notamment ceux portant sur la conformité ou non des listes de candidatures suivi de la publication et la notification par l’autorité administrative habilitée, le 3 janvier dernier, de l’arrêté portant liste des membres de bureau de vote. Pendant que le matériel électoral est déjà en train d’être convoyé dans l’arrière-pays pour gagner du temps, le 9 janvier prochain, lendemain de l’ouverture de la campagne, l’autorité administrative compétente procèdera à la délivrance d’un récépissé qui garantit les droits attachés à la qualité de mandataire.
Le processus continue avec les listes qui sont en train d’être imprimées. A quelques heures du démarrage officiel de la campagne électorale, les différents états-majors politiques en compétition s’activent pour aller à la conquête des 662 collectivités territoriales du Sénégal. Une campagne qui présage d’âpres luttes pour charmer et convaincre les citoyens-électeurs ; véritables maitres du jeu. Eu égard des nombreuses listes en compétition et au regard de la spécificité des élections municipales et départementales, la victoire n’est assurée d’avance pour aucun camp. Toutefois, la bataille sur le terrain (visites de proximité) et sur les réseaux sociaux et l’argent (achat de conscience) ainsi que les votes-sanctions seront déterminants pour départager les candidats aux territoriales que d’aucuns considèrent comme étant le premier tour de la présidentielle de 2024.
Des élections aux enjeux multiples
Selon les analystes et observateurs politiques, compte tenu des enjeux, à l’issue de ces joutes, le landerneau politique sera forcément complètement reconfiguré vu la diversité des listes et de la représentativité des candidats. On voit deux affiches importantes se dessiner pour deux grandes villes. Il s’agit de Dakar qui est pour l’instant entre les mains de l’opposition où la question est de savoir si la majorité va réussir ou non à conquérir la capitale et Ziguinchor un enjeu important pour le leader de Pastef, qui avait réalisé une percée spectaculaire lors de la dernière élection présidentielle de 2019, joue son avenir politique pour se positionner au niveau de l’électorat sénégalais. Selon Moussa Diaw, professeur de Science politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, « les enjeux de ces élections vont bien au-delà du contrôle des grandes villes. Elles permettront aux différentes forces politiques en compétition de confirmer leur ascension, d’asseoir leur hégémonie, ou d’essayer d’enrayer leur déclin ». Si pour le journaliste et analyste politique Pape Amadou Fall « rien n’est gagné d’avance pour qui que ce soit et personne ne peut avoir la garantie de rafler la mise, surtout aisément » ; notamment au niveau des grandes villes comme Dakar qui « sera âprement disputée », son confrère Pathé Mbodji, est d’avis que pour la mouvance présidentielle comme pour les toutes autres coalitions en compétition, «l’enjeu de ces élections est la victoire en gagnant gagner dans toutes les villes, pour tout le monde ».
Avec la campagne électorale, poursuit-il, « on verra au fur et à mesure comment se présenteront les choses et en priorité comment chacun va pouvoir gagner chez lui et partout». En tout état de cause, dans un paysage politique en mutation avec l’apparition de jeunes élites, les enjeux nationaux vont peser dans le choix des électeurs lors de ces joutes qui seront un test grandeur nature pour tous les leaders, aussi bien de la vieille garde que les nouvelles apparitions. D’où les risques de nouvelles poussées de tensions en gestation que des médiateurs en missions de bons offices tentent de contenir pour des élections sereines, transparentes et calmes aux fins de préserver la paix et la stabilité sociales. Pour le directeur de publication de l’hebdomadaire « La Gazette », après les territoriales, « ça sera un autre challenge qui va se présenter pour l’élection des députés mais également pour la succession du président Macky Sall». Pour Pr Diaw l’enjeu de ces élections pour le président Macky Sall qui s’apprête à prendre la présidence de l’Union africaine, c’est qu’ « elles lui permettront de savoir si les Sénégalais ont apprécié sa gouvernance, sa politique, est-ce qu’il est soutenu. C’est en fonction de ce résultat-là qu’il va se déterminer, me semble-t-il, par rapport à des enjeux importants (NDLR : Législatives 2022 et Présidentielle de 2024) pour l’avenir ».