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18 mai 2025
SOMMET DE LA CEDEAO, DIOMAYE ATTENDU SUR LE DOSSIER DE L’AES
Envoyé spécial auprès du Mali, du Burkina Faso et du Niger, il devra œuvrer, avec son homologue togolais Faure Gnassingbé, à une médiation décisive avant la date butoir fixée au 28 janvier 2025.
Le chef de l’État a quitté Dakar, samedi, pour se rendre à Abuja où il va prendre part dimanche à la 66e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
Le chef de l’Etat sénégalais est très attendu sur le dossier de l’Alliance des États du Sahel (AES) dans lequel il a été nommé envoyé spécial auprès des trois pays (Mali, Burkina Faso et Niger), qui forment cette confédération.
Dans un communiqué de la présidence sur le réseau social X, il est indiqué que « le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a quitté Dakar samedi pour se rendre à Abuja, en République fédérale du Nigeria, afin de participer à la soixante-sixième session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO prévue dimanche ».
Il a été salué à son départ par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-Baptiste Tine.
Jeudi et vendredi, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’organisation ouest africaine ont tenu une réunion dans la capitale nigériane, pour préparer l’agenda du sommet
Selon des sources médiatiques, les chefs d’État et de gouvernement aborderont des sujets tels que la bonne gouvernance, la lutte contre le terrorisme, qui constitue une des priorités de la Commission de la CEDEAO, l’intégration régionale, avec la question du retour du Burkina Faso, du Mali et du Niger, dans l’organisation communautaire.
Ces trois pays, qui avaient acté leur décision irrévocable de quitter la CEDEAO avant de mettre sur pied l’Alliance des Etats du Sahel, tiennent aussi ce samedi, un sommet de leur confédération.
Bassirou Diomaye Faye, avait été désigné, médiateur, par le président nigérian Bola Tinubu, président en exercice de la CEDEAO, lors du dernier sommet des chefs d’État, en juillet dernier. Le président Faye partage cette mission de médiation avec son homologue togolais Faure Gnassigbé. Les deux leaders ont pour missions de tenter de faire revenir les trois Etats de l’AES dans l’organisation sous-régionale.
Le président sénégalais est très attendu sur cette question, à moins de deux mois de la date butoir du 28 janvier 2025, échéance retenue par les textes au terme de laquelle le départ des pays de l’AES devrait être effectif.
KHALIFA SALL ET BARTHÉLÉMY DIAS, DEUX CHANTIERS POLITIQUES REVÊTUS DE PAVÉS D’ENNUIS JUDICIAIRES
En 2017, les ennuis judiciaires commencent pour l’ancien patron des Jeunesses socialistes. Il est notamment accusé d’avoir profité de ses fonctions pour « détourner » la somme d’un milliard 800 millions de FCFA.
La révocation Barthélémy Dias de son poste de maire de Dakar rappelle celle de son mentor et prédécesseur, Khalifa Ababacar Sall, conséquence de ses ennuis judiciaires dans l’affaire dite de la « caisse d’avance » qui lui avait valu une condamnation à 5 ans de prison.
En mars 2009, sous la bannière de la coalition Benno Siggil Senegaal (s’unir pour relever le Sénégal, en wolof), Khalifa Ababacar Sall est élu maire de Dakar avec 81 voix sur 100 des suffrages exprimés devant Karim Wade, fils du président Abdoulaye Wade et candidat du Parti démocratique Sénégalais, alors au pouvoir.
En juin 2014, il est réélu haut la main cette fois sous la bannière de la liste Taxawu Ndakaaru (Debout pour Dakar). Il avait battu Aminata Touré l’ancienne premier ministre et candidate à Grand Yoff pour le compte de la majorité d’alors.
En 2017, les ennuis judiciaires commencent pour l’ancien patron des Jeunesses socialistes. Il est notamment accusé d’avoir profité de ses fonctions pour « détourner » la somme d’un milliard 800 millions de FCFA.
Khalifa Sall, incarcéré depuis mars 2017 dans l’affaire dite de la « caisse d’avance » de la mairie de Dakar, sera condamné à 5 ans de prison le 30 mars 2018, une peine confirmée par la Cour d’appel de Dakar, le 30 août 2018, et la Cour suprême, le 3 janvier 2019.
Il sera révoqué de ses fonctions de maire de la capitale sénégalaise, au lendemain de la confirmation de sa condamnation par la Cour d’appel.
Khalifa Sall va recouvrer ainsi la liberté après plus de deux ans de détention. Il a bénéficié d’une remise de peines intégrales avec ses codétenus Mbaye Touré et Yaya Bodian.
Privé de ses droits civiques dans l’affaire de la caisse d’avance, Khalifa Sall n’a pas pu se présenter à l’élection présidentielle de 2019.
Ironie du sort, celui qui avait fait cavalier seul, sous la Bannière de Taxawu Dakar pour se faire élire à la tête de la mairie Dakar avant de la perdre après des ennuis judiciaires, sera remplacé par un de ses lieutenants les plus en vue, Barthélémy Dias lors des élections locales de 2022.
M. Dias sera lui aussi rattrapé par ses ennuis judiciaires qui remontent à 2011.
En 2017, il avait été condamné pour « coups mortels », dans l’affaire de l’attaque de sa mairie de Mermoz-Sacré-Cœur, à deux ans de prison, dont six mois ferme, ainsi que des dommages et intérêts de 25 millions de francs CFA à verser à la famille de la victime.
Le verdict a été confirmé en appel. En décembre 2023, la Cour suprême avait rejeté le pourvoi introduit par les avocats de Barthélémy Dias.
Lors de l’ouverture de la session parlementaire, le ministre de la Justice a officiellement saisi le bureau de l’Assemblée nationale de procéder à la révocation du mandat de M. Dias.
En application des dispositions de l’article 61, dernier alinéa, de la Constitution et l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, dernier alinéa, le bureau de l’institution parlementaire, réuni le jeudi 5 décembre 2024, a procédé à la radiation de M. Barthélémy Dias.
Après l’assemblée nationale, l’opposant Barthélémy Dias a été déchu de son poste de maire de Dakar.
Vendredi au cours d’une conférence de presse interrompue par la police dans l‘enceinte de l’hôtel de ville de Dakar, Barthélémy Dias dénonce une « dictature » des nouveaux tenants du pouvoir et compte saisir les juridictions habilitées.
« Personne ne peut me dessaisir de ma fonction de maire de Dakar, tant que mon droit de recours n’est pas encore exercé », clame M. Dias devant des journalistes.
QUAND DIAS RACONTAIT AVOIR DÛ SE BATTRE POUR SA VIE
Barthélémy Dias, désormais ex-maire de Dakar, qui racontait en 2021 comment il avait dû faire face à des assaillants armés dix ans plus tôt, se trouve à nouveau dans une situation de siège, cette fois-ci politique et judiciaire
(SenePlus) - Dans un entretien accordé à Jeune Afrique en juin 2021, Barthélémy Dias revenait sur les événements tragiques du 22 décembre 2011, une journée qui allait marquer un tournant dans sa carrière politique et dont les répercussions se font encore sentir aujourd'hui avec sa récente révocation de ses fonctions de député et de maire de Dakar.
"J'étais le responsable des jeunesses socialistes et luttais contre le troisième mandat du président Abdoulaye Wade", racontait-il à JA, décrivant une période de vives tensions politiques. Ce jour-là, selon son témoignage, des individus "envoyés et convoyés par le Parti démocratique sénégalais (PDS)" ont encerclé la mairie. "Comme la mairie se trouve dans une impasse, je ne pouvais pas m'échapper", expliquait-il au magazine panafricain.
Face à l'inefficacité de l'intervention policière qu'il avait sollicitée, Dias décida de sortir affronter ses assaillants. "J'étais quand même le maire de la commune, je ne pouvais pas fuir devant des voyous !", justifiait-il dans les colonnes de Jeune Afrique. S'en est suivie une fusillade d'une demi-heure, au cours de laquelle il reconnaît avoir "peut-être vidé trois ou quatre chargeurs".
Cette confrontation armée, qui s'est soldée par un mort, a valu à Barthélémy Dias une condamnation en 2017 à six mois de prison ferme. Dans son entretien avec Jeune Afrique, il dénonçait une justice à géométrie variable : "Vous connaissez un pays sérieux où l'on condamne quelqu'un à six mois de détention pour un meurtre ?"
La chute
Douze ans plus tard, cette condamnation, confirmée en appel en 2022 et validée par la Cour suprême en 2023, rattrape l'édile de Dakar. Le 13 décembre 2024, alors qu'il tentait d'organiser une conférence de presse à l'hôtel de ville, les forces de l'ordre ont fait irruption dans la salle, interrompant sa déclaration. "La police est en train d'exécuter une commande politique", a-t-il dénoncé, qualifiant l'intervention de "dictature".
L'arrêté préfectoral, daté du 11 décembre, prononce sa démission du conseil municipal de Dakar, entraînant automatiquement la perte de son mandat de maire. Cette décision intervient une semaine après sa déchéance de son mandat de député.
La coalition qui avait investi Barthélémy Dias a vivement réagi, condamnant dans un communiqué "la décision arbitraire" et "l'incursion brutale, scandaleuse et injustifiée des forces de l'ordre à l'hôtel de ville de Dakar". Elle précise que le maire dispose d'un délai de dix jours pour faire appel de la décision préfectorale.
Cette destitution marque un nouveau chapitre dans la trajectoire mouvementée de celui qui déclarait à Jeune Afrique : "Je suis en paix avec ma conscience." Une conscience qui ne l'empêche pas aujourd'hui de continuer le combat, ayant déjà annoncé son intention de faire appel de cette révocation.
L'ÉTAT OUVRE SON PORTE-MONNAIE POUR LES VICTIMES DES VIOLENCES ELECTORALES
Le président Bassirou Diomaye Faye a inscrit une enveloppe de 5 milliards de FCFA dans le projet de loi rectificative pour les indemniser
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a honoré une de ses grandes promesses avec l’indemnisation des familles des victimes des violences électorales.
Une enveloppe de 5 milliards de FCFA a été inscrite dans le projet de loi rectificative en cours pour « indemniser » ces familles, afin d’apporter un soutien financier aux proches des victimes qui ont perdu la vie ou subi des préjudices lors de ces tragiques événements.
La promesse du président Faye, qui avait évoqué cette mesure dès son accession à la présidence, a été saluée par les Associations des victimes. « Évidemment, ça ne remplace les personnes décédées, mais ça soulage leurs familles. Nous attendons une répartition équitable de cet argent. Il y a des familles qui ont perdu des soutiens, des pères de familles ont perdu la vie dans ces violences », a réagi sur la RFM Djbril Diaw, membre de l’Association des victimes de violences électorales. Selon lui, bien que cette initiative soit un « soulagement pour de nombreuses familles », il est essentiel que « la distribution de ces fonds se fasse de manière juste et transparente », pour éviter toute forme de disparité entre les familles affectées.
Cette mesure, bien que saluée, ne satisfait cependant pas entièrement les attentes des familles des victimes. Si elles considèrent cette indemnisation comme « une avancée », elles appellent également à des mesures supplémentaires. « Nous saluons la mesure, mais les familles attendent l’abrogation de cette loi d’amnistie. Les responsables de ces violences doivent être traduits devant les tribunaux et jugés pour rendre véritablement justice aux familles des victimes », a ajouté Dibril Diaw.
BARTHELEMY-DIAS-EN-VEDETTE-DANS-LES-JOURNAUX DU WEEKEND
Les publications de ce samedi traitent en priorité l’actualité politique relative notamment à la révocation de l’opposant Barthelemy Dias de son poste de maire de Dakar.
Les publications du weekend reçues à l’APS traitent en priorité l’actualité politique relative notamment à la révocation de l’opposant Barthelemy Dias de son poste de maire de Dakar.
L’opposant Barthélémy Dias est déchu de son poste de maire de Dakar. Il était maire de la capitale depuis 2022. M. Dias a signé vendredi un document lui notifiant sa révocation de tête de la municipalité.
Barthélémy Dias avait déjà perdu son mandat de député, il y a une semaine, à cause d’une condamnation datant de 2017 qui le rendrait inéligible.
Au cours d’une conférence de presse interrompue par la police dans l‘enceinte de l’hôtel de ville de Dakar, Barthélémy Dias dénonce une ‘’dictature’’ des nouveaux tenants du pouvoir et compte saisir les juridictions habilitées.
‘’Personne ne peut me dessaisir de m fonction de maire de Dakar, tant que mon droit de recours n’est pas encore exercé’’, clame M. Dias dans des propos rapportés par Sud Quotidien qui titre ‘’Barthélémy Dias révoqué’’.
Le quotidien Le Soleil explique que le ci-devant édile de la capitale a reçu notification de sa révocation par le préfet de Dakar suite à la saisine d’un dénommé Beyna Gueye. Rappelant sa révocation de son poste de député il y a une semaine, Le Soleil porte en manchette ‘’Barthélémy Dias, la double peine’’.
La publication a recueilli l’avis de deux juristes qui sont divisés sur la question. ‘’Abdoul Aziz Mbodj, enseignant-chercheur à l’Université Alioune Diop de Bambey a estimé que la perte du mandat de conseiller de Barthélémy Dias s’inscrit dans l’ordre normal des choses après sa radiation de la 15e législature de l’Assemblée nationale’’, rapporte Le Soleil.
M. Mbodj, constitutionnaliste, ne voit aucun inconvénient sur la révocation du maire de Dakar ‘’à partir du moment où les autorités compétentes peuvent suivre la règle selon laquelle +qui peut le plus peut le moins+’’.
Pour sa part, le juriste Aldiouma Touré, interrogé par le même journal, considère que l’arrêté préfectoral portant notification de la démission du mandat de conseiller de Barthélémy Dias est illégal parce que les textes visés par l’autorité administrative citent une condamnation par crime ou délit de vol, d’escroquerie, d’abus de confiance, de trafic de stupéfiants.
‘’Les faits reprochés à M. Dias n’ont pas reçu une qualification criminelle mais correctionnelle (…) il s’agit d’un délit d’homicide involontaire, donc qui n’entre pas dans la catégorie des infractions visées’’, a estimé M. Touré cité par Le Soleil.
En évoquant la révocation de Barthélémy Dias et l’irruption de la police à l’hôtel de ville de Dakar le journal Walfadjri mentionne à sa Une ‘’La loi du plus fort’’.
‘’Barthélémy Dias, les conseillers municipaux, les journalistes…chassés comme des malpropres. Une situation qui rappelle la brutalité policière sous l’ancien régime’’, regrette le journal Walfadjri.
L’écrasante majorité des autres journaux réserve leur titre au sujet. ‘’Barthélémy Dias révoqué’’ (Libération), ‘’Révoqué de la mairie et exclu de l’Assemble nationale : Barth dénudé’’ (L’As), ‘’Barth évacué manu militari de la mairie (Le Quotidien), ‘’La ville passe du Dias au blues’’ (L’Observateur).
Dans le journal L’Info, l’opposant dénonce une ‘’commande politique’’.
‘’Ce qui est en train d’être fait, ce n’est qu’exécuter une commande politique, qui relève d’une volonté manifeste d’installer le Sénégal dans une dictature. Il y a quelqu’un dans ce pays, que personne n’a élu, mais qui se prend pour un président de la République’’, a accusé Barthélémy Dias dans des propos rapportés par L’Info.
C’est ce qui pousse le journal Les Echos à écrire : ‘’De graves insinuations de Barthélémy Dias contre le Premier ministre Ousmane Sonko sans le citer’’.
En sport, les journaux reviennent sur la nomination de Pape Bouna Thiaw comme nouveau sélectionneur de l’équipe national de football.
Le technicien sénégalais a été nommé entraîneur de l’équipe nationale senior de football du Sénégal en remplacement d’Aliou Cissé, qui a été limogé le 2 octobre 2024. Agé de 43 ans, il devient le 25e sélectionneur national du Sénégal et le 16e technicien sénégalais à diriger les Lions.
La Fédération sénégalaise de football (FSF) l’avait désigné entraîneur national par intérim après le limogeage de Cissé.
‘’Pape Thiaw fait l’unanimité à la FSF’’ titre le journal spécialisé Record. La publication mentionne : ‘’Comme pressenti, c’est Pape Thiaw qui va prendre la relève d’Aliou Cissé. Le jeune technicien tient une nouvelle mission après un intérim assuré avec brio’’.
Par Bachir FOFANA
L’ECONOMIE AGONISE PENDANT QUE SONKO SE VENGE
Ce pouvoir n’est pas prêt pour travailler pour le bien des Sénégalais et l’avancement de ce pays. Mais il est juste concentré à régler des comptes politiques avec Barthélemy Dias, Madiambal Diagne, Adama Gaye...
Mon ami Thierno Diop a posé une question sur sa page Facebook : «Plus sérieusement, en neuf mois y a quoi de neuf ?» Chacun a sa réponse, mais la mienne est que la statue de Lat Dior, que le président de la République est allé inaugurer à Thiès, est la première réalisation du «Porozet» en 9 mois. Ça peut faire sourire, mais c’est la triste réalité, et le pays est économiquement morose.
Pour preuve, le Sénégal est rentré bredouille de sa quête de 25 milliards de francs Cfa, pour une échéance de 39 jours, sur le marché financier de l’Uemoa (Cf : Une du Quotidien du 5 décembre). «La somme, soumise le vendredi 29 novembre, sous forme de Bons assimilés du Trésor (Bat), avait pour date de valeur le lundi 2 décembre. Or, à cette date, le Sénégal a reçu… zéro soumission ; personne n’a voulu de l’émission de la seconde économie de l’Uemoa», écrivait le journal. Suffisant pour que Cheikh Diba, ministre des Finances et du budget, monte sur ses grands chevaux pour démentir «formellement cette information infondée et dénoncer vigoureusement une tentative malveillante visant à porter atteinte à l’image du pays». Il ajoute aussitôt après que «l’émission de titres publics sur le marché régional de l’Uemoa répond à des règles et procédures strictes et transparentes que le Sénégal respecte scrupuleusement dans la mise en œuvre de sa stratégie d’endettement». Il reconnaît toutefois un peu plus loin : «Il est vrai que dans le calendrier indicatif communiqué en février 2024, une émission était prévue pour le 29 novembre 2024. Cependant, en raison de la mobilisation réussie, le 15 novembre 2024, d’un montant de près de 92 milliards F Cfa couvrant les prévisions initiales de 25 milliards F Cfa, cette émission n’a pas été finalement confirmée. Cette mobilisation significative, combinée à d’autres financements externes, a permis de renforcer la situation de trésorerie et d’annuler l’émission initialement envisagée pour le 29 novembre 2024.» Diba a cherché à démentir une information et l’a finalement confirmée ! L’info est simple pourtant : une émission est faite et a été finalement retirée. Et au moment de son retrait, il y avait zéro souscription ! Voilà les faits. Par ailleurs, le ministère nous informe qu’il y a eu 92 milliards dans une émission précédente. Sauf que l’information n’est pas complète. Ce que le ministère ne dit pas aux Sénégalais, c’est qu’il cherchait 130 milliards et n’en a obtenu que 92 ! D’habitude, le Sénégal obtenait souvent plus que ce qu’il cherchait. D’ailleurs, transparence pour transparence, nous attendons le «Rapport d’exécution budgétaire» du dernier trimestre et les services de Cheikh Diba tardent à se bouger.
La morosité économique selon la Dpee
Après Cheikh Diba, c’est au tour de Abdourahmane Sarr, ministre de l’Economie, du plan et de la coopération, de nous décrire la morosité ambiante de l’économie sénégalaise à travers deux documents produits par ses services. En effet, le «Point mensuel de conjoncture» d’octobre 2024 et la «Note de conjoncture» (troisième trimestre) montrent une cartographie pas très reluisante. Des documents produits par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), logée à la Direction générale de la planification et des politiques économiques (Dgppe).
«Au troisième trimestre de 2024, le climat des affaires s’est dégradé, en variation trimestrielle. L’indicateur synthétique a diminué de 4, 6 points et est resté au-dessous de sa moyenne de long terme. Cette situation reflète les opinions défavorables des entrepreneurs de «Bâtiments des travaux publics», des prestataires de services et des commerçants. Sur un an, l’indicateur du climat des affaires a diminué de 3, 0 points au troisième trimestre de 2024», dit la note. Et l’on comprend pourquoi beaucoup d’hommes d’affaires préfèrent d’autres pays de la zone Uemoa, s’ils n’ont pas tout simplement mis la clé sous le paillasson.
Dans l’industrie par exemple, les contraintes à l’activité relevées par les industriels sont la demande (36%), la concurrence (33%), le recouvrement difficile des créances (28%), l’approvisionnement difficile en matières premières (19%) et la fiscalité (8%). C’est dire que les nouvelles autorités sont responsables à 72% de la situation de morosité dans le secteur industriel.
«Deuk bi dafa Diomy»
Même situation dans le secteur du Btp. Selon le «Point mensuel», dans le sous-secteur des bâtiments et travaux publics, «les obstacles soulevés par la majorité des entrepreneurs sont le recouvrement difficile des créances (83%), la fiscalité (67%), l’insuffisance de la demande (50%), l’accès difficile au foncier (33%), la concurrence supposée déloyale (33%), le coût des intrants (33%) et la vétusté des équipements (17%)». On ne peut tout de même pas bloquer les constructions, ne pas payer les fournisseurs (raison du courroux des étudiants de l’Université de Ziguinchor) et espérer que ça marche ! Ce pouvoir n’a pas compris que «quand le bâtiment va, tout va». Car le bâtiment est l’illustration parfaite d’un pays qui avance. En effet, la construction est le principal moteur de la croissance, capable d’entraîner et de faire prospérer le reste de l’économie. Mais quand on a une démarche de répression fiscale, de dénigrement de son secteur privé et d’emprisonnement de ses champions nationaux, il ne faut pas espérer une embellie économique. Le «Point mensuel» conclut à un «pessimisme des entrepreneurs par rapport à l’évolution des commandes publiques et privées reçues».
Les services de Sarr disent également que l’argent ne circule plus. En plus simple : «Deuk bi dafa Diomy.» D’après la «Note de conjoncture», «l’évolution de la situation monétaire, basée sur les estimations à fin septembre 2024, a fait ressortir une contraction de la masse monétaire de 157, 2 milliards de francs Cfa». Le document ajoute : «La masse monétaire a reculé de 157, 2 milliards de francs Cfa entre fin juin et fin septembre 2024, pour s’établir à 9584, 5 milliards de francs Cfa. Cette dégradation de la liquidité globale est notable à travers la circulation fiduciaire (billets et pièces hors banques) qui a diminué de 201, 4 milliards de francs Cfa pour atteindre 2384, 6 milliards de francs Cfa.»
Ce qui a naturellement une incidence sur les prix à la consommation qui «ont augmenté d’1, 0%, en variation trimestrielle». La viande de bœuf (+1, 6%), les poissons frais (+15, 3%) et les «légumes frais en fruits ou racine» (+18, 3%) ont pris l’ascenseur. De même que le riz local (1, 8%). «Sur un an, les brisures parfumée ordinaire, non parfumée et locale ont affiché des hausses de prix respectives de 5, 3%, 19, 1% et 10, 1% en moyenne sur le troisième trimestre 2024. Sur les neuf premiers mois de l’année 2024, des hausses respectives des prix du non parfumé (+18, 8%), du parfumé ordinaire (+4, 6%) et de la brisure locale (+9, 9%) sont notées». Pourtant, le gouvernement se vantait d’avoir baissé les prix des denrées.
La masse monétaire en circulation a baissé de 117 milliards en un mois
Les Sénégalais sont dans le dur. En témoigne la «masse monétaire (qui) a diminué de 117 milliards» entre août et septembre 2024, selon le «Point mensuel de la conjoncture». La masse monétaire a atteint 9584, 5 milliards à fin septembre 2024. «Cette contraction est principalement imputable à la circulation fiduciaire (billets et pièces hors banques) et aux dépôts transférables, qui ont respectivement reculé de 63, 8 milliards et 60, 5 milliards, pour s’établir à 2384, 6 milliards et 4657, 5 milliards».
Au plan des finances publiques, la morosité de l’activité économique a consacré une gestion budgétaire avec «une progression modérée de la mobilisation des ressources, associée à une exécution soutenue des dépenses». La «Note trimestrielle de conjoncture» comme le «Point mensuel de conjoncture» sont unanimes sur une information capitale : «Aucun don budgétaire n’a été mobilisé à fin octobre 2024.» Ceci est la preuve que le retrait du Fmi entraîne une conséquence terrible sur nos relations avec les partenaires techniques et financiers. De plus, comment voulez-vous que des partenaires fassent confiance à un pays dont le chef du gouvernement accuse ses fonctionnaires d’avoir maquillé ses chiffres sur la dette et sur le déficit budgétaire ?
Pendant ce temps, Sonko règle ses comptes politiques
Par ailleurs, pour un pays qui s’attendait à une croissance de 7 à 8%, les documents du ministère de l’Economie projettent une évolution de 3, 7%, et 2, 8% pour le cumul des 9 mois d’activités.
Pendant ce temps, ce pouvoir n’est pas prêt pour travailler pour le bien des Sénégalais et l’avancement de ce pays. Mais il est juste concentré à régler des comptes politiques avec Barthélemy Dias, Madiambal Diagne, Adama Gaye... Ce pouvoir a pour priorité de régler des comptes, pendant que le Sénégal coule. Vengeance et maintien des clivages sont les urgences de Pastef, une formation politique qui est née et s’est entretenue par la haine jusqu’à accéder au sommet. L’histoire bégaie en effet. Après tout ce qu’on a vécu avec Macky Sall, le duo Diomaye-Sonko se débrouille encore pour ramener les mêmes mauvaises pratiques avec les mêmes armes ! Quelle est la valeur ajoutée de cette destitution du maire de Dakar pour nous le Peuple sénégalais ? En quoi cette destitution est-elle si urgente, si importante à nos yeux ? Que gagne Pastef en se rabaissant de la sorte ? La question à poser est celleci : si Dias était toujours du côté de Sonko, aurait-il le même sort ?
C’est Pastef, le parti hors la loi, qui brandit la loi aujourd’hui. Ceux qui nous parlent d’application de la loi ont en effet la mémoire courte. Ousmane Sonko et ses militants n’ont jamais accepté ni toléré les lois et règlements qui leur étaient appliqués, quitte à détruire ce pays. Donc qu’est-ce qui a changé ? C’est Pastef, qui avait hier parlé du «Préfet de Macky Sall», qui a aujourd’hui utilisé le même Préfet pour de basses besognes. En effet, la personne qui a saisi le Préfet pour destituer Barth’ est un membre de Pastef. Donc, c’est bel et bien Pastef qui est à l’origine de cette destitution, sur commande de Ousmane Sonko. Car derrière l’application de la loi, il s’agit ici de règlement de comptes et de revanche, rien d’autre. Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir, et c’est une trahison de la promesse de rupture. Pastef est attendu ailleurs, sa mission sera dure et longue peut-être. Alors, il serait bien que le pouvoir se concentre sur l’essentiel et arrête ces conflits de bas étage.
ENTRE AMBITION DE RUPTURE ET VOLONTE DE REINVENTION DU MODELE DE DEVELOPPEMENT
Le projet de loi de finances 2025 est estimé à 6395,1 milliards de FCfa, contre 7003,6 milliards en 2024. La croissance devrait atteindre 8,8 %, mais le déficit budgétaire reste élevé (prévision de 7,08 % du PIB contre 11 % en 2024).
Le projet de loi de finances 2025 est estimé à 6395,1 milliards de FCfa, contre 7003,6 milliards en 2024. La croissance devrait atteindre 8,8 %, mais le déficit budgétaire reste élevé (prévision de 7,08 % du PIB contre 11 % en 2024).
Si l’inflation devait redescendre sous le seuil de 3 % (projections à 1,9 %), les charges financières de la dette publique (intérêts et commissions) sont prévues à 932,1 milliards de FCfa, contre 578,3 milliards dans la Loi de finances initiale (LFI) 2024 et 824 milliards dans le projet de loi de finances rectificative 2024. Cela représente une augmentation de 108,08 milliards de FCfa en valeur absolue et de 13,1 % en valeur relative.
Le projet de budget du Sénégal pour l’année 2025 est donc estimé à 6395,1 milliards de FCfa, contre 7003,6 milliards de FCfa en 2024, un montant record. Selon le projet de loi de finances qui sera examiné par l’Assemblée nationale à partir de ce samedi 14 décembre, le budget 2025 est réparti comme suit : 4359,6 milliards de FCfa de recettes fiscales, soit une hausse de 179,6 milliards par rapport à la Loi de finances initiale (LFI) 2024, soit 4,3 % ; 200 milliards de FCfa de tirages sur dons-projets (en hausse de 134,5 milliards de FCfa par rapport aux prévisions du projet de loi de finances rectificative 2024) ; et 45 milliards de FCfa de dons budgétaires, correspondant essentiellement au décalage des tirages attendus en 2024 sur la gestion 2025, sous réserve de la conclusion d’un nouveau programme avec le FMI.
Concernant les dépenses, les charges financières de la dette publique (intérêts et commissions) sont projetées à 932,1 milliards de FCfa, contre 578,3 milliards dans la LFI 2024 et 824 milliards dans le projet de loi de finances rectificative 2024, soit une progression de 108,08 milliards de FCfa en valeur absolue et 13,1 % en valeur relative. La croissance prévue est de 8,8 %. Les dépenses de personnel sont estimées à 1485,5 milliards de FCfa, contre 1442,5 milliards dans la LFI 2024, avec une hausse de 43,1 milliards, soit une progression de 3 %.
L’un des enjeux pour 2025 est de finaliser une « stratégie permettant de revenir à une politique d’endettement plus vertueuse, avec une dette plus soutenable ». Le déficit budgétaire est projeté à 7,08 % du PIB (contre 11 % en 2024, à la lumière des résultats de l’audit des finances publiques), avec l’objectif d’atteindre la consolidation budgétaire en 2027 et de ramener le déficit à 3 % du PIB, en conformité avec les critères de convergence de l’UEMOA. Le taux de croissance devrait atteindre 8,8 %, soutenu par le profil émergent du pays en tant que producteur de pétrole, tout en tenant compte du ralentissement des secteurs secondaire et tertiaire, d’une inflation à 1,9 % et d’un taux de pression fiscale projeté à 19,3 %, contre 19,4 % dans la LFI 2024. Une réserve de précaution d’environ 90 milliards de FCfa est également prévue sur les dépenses d’investissements à partir de ressources internes et externes, conformément aux bonnes pratiques en matière de gestion budgétaire.
Ce projet de loi de finances 2025 s’inscrit dans une dynamique de « réinvention de notre modèle de développement pour jeter les bases de la souveraineté économique ». Il repose sur les orientations de l’agenda national de transformation « Sénégal 2050 », nouveau référentiel des politiques publiques, officiellement présenté le 14 octobre 2024. L’exposé des motifs met en évidence le contexte marqué par de nombreux défis et incertitudes économiques, géopolitiques et sécuritaires, tant internes qu’externes. Tout en affichant sa volonté de rupture, ce budget s’adapte aux « contraintes politiques » et aux « priorités » du moment. Ce projet de loi de finances est ainsi présenté comme « un pari sur le présent et aussi un pari sur l’avenir ».
72,53 MILLIARDS DE FCFA DE RECETTES ATTENDUES DE L’EXPLOITATION DU PETROLE
Les recettes sont projetées à 5014,3 milliards de FCfa, contre 4915,2 milliards pour le projet de loi de finances 2024, et 4075 milliards pour le projet de loi de finances rectificatives 2024, soit une hausse de 99,1 milliards en absolue et 2 % en relativ
Les recettes sont projetées à 5014,3 milliards de FCfa, contre 4915,2 milliards pour le projet de loi de finances 2024, et 4075 milliards pour le projet de loi de finances rectificatives 2024, soit une hausse de 99,1 milliards en valeur absolue et 2 % en valeur relative.
Les dépenses devraient atteindre 6614,8 milliards de FCfa contre 5755,4 milliards pour la LFI 2024, soit une hausse de 859,4 milliards de FCfa en valeur absolue et 14,9 % en valeur relative. « Ce budget marque un effet de rattrapage par rapport à l’exercice 2024, fortement impacté par les effets des tensions sociopolitiques durant le premier trimestre 2024 et par la poursuite du ralentissement des activités économiques sur tout le reste de l’année, hors secteur de l’énergie », mentionne le document.
Les estimations des recettes provenant de l’exploitation des ressources d’hydrocarbures, basées sur les hypothèses de prix des perspectives économiques mondiales publiées par les services du FMI, en octobre 2024, sont arrêtées pour les années 2024, 2025, 2026 et 2027, avec des montants respectifs de 49,65 milliards de FCfa, 72,53 milliards, 87,87 milliards et 155,20 milliards de FCfa. Ainsi, le budget 2025 enregistre des recettes fiscales et non fiscales provenant de l’exploitation des hydrocarbures d’un montant de 72,53 milliards de FCfa.
Ce montant est réparti comme suit : 50,85 milliards de FCfa (70 %) pour le budget général, 21,68 milliards (30 %) reversés aux comptes spéciaux (7,25 milliards pour le Fonds intergénérationnel et 14,43 milliards pour le Fonds de stabilisation). En outre, l’année budgétaire 2025 sera l’occasion de « rénover en profondeur nos dispositions fiscales et douanières, avec les réformes du Code général des impôts et du Code des douanes ». Ainsi, la progression des recettes est projetée à 20 % par rapport à la situation attendue en fin 2024 et de 3,6 % par rapport aux prévisions initiales de 2024.
LA BRVM ATTEINT 10 000 MILLIARDS DE FCFA DE CAPITALISATION
La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l’UEMOA a franchi le 13 décembre 2024, un nouveau seuil historique avec une capitalisation boursière de plus de 10 000 milliards de FCFA, soit l’équivalent de plus de 16 milliards de dollars américains.
La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) de l’UEMOA a franchi le 13 décembre 2024, un nouveau seuil historique avec une capitalisation boursière de plus de 10 000 milliards de FCFA, soit l’équivalent de plus de 16 milliards de dollars américains. Ce résultat remarquable témoigne du dynamisme exceptionnel de cette place financière commune aux huit pays de l’espace UEMOA.
Lors de son lancement en septembre 1998, la BRVM affichait une capitalisation de 836,19 milliards de FCFA. En 2008, celle-ci est passée à 3 336,65 milliards de FCFA, puis à 4 031,38 milliards en 2012. En 2021, elle a atteint 6 085,41 milliards de FCFA, et en 2023, le volume des transactions a culminé à 7 966,96 milliards de FCFA.
Aujourd’hui, la BRVM compte environ 200 000 comptes titres et des encours de titres obligataires s’élevant à près de 20 000 milliards de FCFA. Cette progression impressionnante de plus de 1 102,94 % depuis la création de la BRVM est attribuée à la croissance économique soutenue des pays de l’UEMOA, qui affiche une moyenne de 5,8 % de croissance annuelle depuis plus de 20 ans, ainsi qu’au dynamisme des acteurs du marché.
En 2024, avec un gain de plus de 2 000 milliards de FCFA en une année et l’introduction en bourse de la Loterie nationale du Bénin (qui a levé 100,5 milliards de FCFA lors de son entrée), la BRVM se positionne désormais parmi les bourses africaines les plus performantes.
DAKAR, UN NOUVEAU MAIRE OU UNE DELEGATION SPECIALE ?
En attendant la suite, son remplacement est prévu dans un délai d’un mois, conformément à la loi, qui dispose qu’en cas de blocage, le président de la République peut placer Dakar sous délégation spéciale
Le préfet de Dakar, Mamadou Lamine Ngom, se fondant sur les articles L.29, L.30 et L.277 du Code électoral, a déclaré Barthélémy Toye Dias « démissionnaire » de son poste de conseiller municipal à la Ville de Dakar. Cette décision administrative entraîne sa destitution de la mairie, poste qu’il occupe depuis le 17 février 2022. En attendant la suite, (le concerné a annoncé un recours -qui n’est pas suspensif-), son remplacement est prévu dans un délai d’un mois, conformément à la loi, qui dispose qu’en cas de blocage, le président de la République peut placer Dakar sous délégation spéciale.
Par décision administrative rendue officielle ce vendredi 13 décembre 2024, le préfet de Dakar, Mamadou Lamine Ngom, a notifié à Barthélémy Dias sa destitution de son mandat de maire de Dakar. Cette mesure intervient suite à une demande déposée par Bayna Gueye, un électeur de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur. La demande s’appuie sur une « condamnation de Monsieur Dias par le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, enregistrée sous la décision n°219 en date du 16 février 2017, et confirmée par arrêt n°535 du 21 septembre 2022 de la Cour d’appel de Dakar ».
Le pourvoi contre cet arrêt ayant été rejeté par la Cour suprême par sa décision n°76 du 22 décembre 2023, l’inéligibilité de Monsieur Dias est devenue « irrévocable », a précisé l’autorité préfectorale dans un communiqué.
Cependant, la loi permet au concerné de saisir, dans un délai de 10 jours, comme le prévoit l’article 277 du Code électoral, la justice pour contester cette décision. Il peut ainsi introduire un recours pour espérer casser l’acte administratif, même si, rappelons-le, ledit acte n’est pas suspensif. Mais si cette démission devient définitive, ou si une révocation intervient d’ici un mois, il sera impératif de procéder à son remplacement en conformité avec les dispositions du Code électoral. En effet, selon un expert de la décentralisation, le conseil municipal ne peut pas siéger de manière incomplète. Les membres du conseil devront être convoqués pour une nouvelle élection dans un délai d’un mois, comme le prévoit la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités locales, notamment en son article 99 : « Lorsque l’élection est annulée ou que, pour toute autre cause, le maire ou les adjoints ont cessé leurs fonctions, le conseil est convoqué pour procéder au remplacement dans le délai d’un mois. »
Si toutefois le conseil refuse de passer à l’acte, la mairie sera dans une situation de blocage institutionnel, ce qui pourrait amener le président à mettre Dakar sous délégation spéciale. La délégation spéciale peut être décidée pour une durée de 6 mois, renouvelables trois fois. « Et si tel est le cas, nous ne serons pas très loin de la fin du mandat des maires, c’est-à-dire en 2027, pour l’organisation des élections », indique notre interlocuteur.