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6 juillet 2025
TABASKI NGOM ENVOYEE EN PRISON, DJIM MOMATH BA VERSE 90 MILLIONS FCFA !
Ça bouge du côté du Pool judiciaire financier, où l’un des juges d’instruction a distribué des fortunes diverses ce jeudi, dans le cadre de l’affaire de détournement présumé d’environ 700 millions de F Cfa, a appris le Soleil digital.
Ça bouge du côté du Pool judiciaire financier, où l’un des juges d’instruction a distribué des fortunes diverses ce jeudi, dans le cadre de l’affaire de détournement présumé d’environ 700 millions de F Cfa, a appris le Soleil digital.
L’inspectrice du Trésor, Tabaski Ngom, passera sa première nuit en prison. Elle a été placée sous mandat de dépôt ce jeudi 23 janvier par le juge d’instruction financier. Mme Ngom fait face à des accusations graves, à savoir : « association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, détournement de deniers publics, accès frauduleux à un système informatique et entrave au bon fonctionnement de ce système ».
Ces charges s’inscrivent dans le cadre d’une enquête qui met en lumière des pratiques illicites dans la gestion des finances publiques.
Son co-prévenu, Mor Gueye, impliqué dans cette affaire, est également inculpé et placé sous mandat de dépôt pour des faits d’association de malfaiteurs, de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux, entre autres, selon des sources proches du dossier. Mais, il faut le préciser, le patron des entreprises Sen-Setal et Webeom.Sen n’a jamais consigné, selon son avocat Me Faty.
À noter que Djim Momath Ba, ancien directeur général de l’Agence de promotion des sites industriels (Aprosi), également sous enquête, a comparu devant le juge d’instruction ce jeudi.
Cependant, contrairement aux deux premiers, le maire de Nioro a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire, après avoir accepté de consigner une somme de 90 millions de FCfa.
Le parquet financier avait demandé un mandat de dépôt à son encontre.
Cette affaire de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux, portant sur environ 700 millions de FCfa, impliquant l’inspectrice Tabaski Ngom, a pris une nouvelle tournure en début de semaine. Le dossier, transmis aux enquêteurs de la Division des investigations criminelles (DIC), a révélé l’existence d’un circuit complexe de détournement de fonds publics au sein de l’Agence de promotion des sites industriels (Aprosi), où l’intéressée occupait la fonction d’agent comptable particulier avant de rejoindre la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse).
Elle avait, à l’époque, cité l’ancien directeur général de l’Aprosi, Djim Momath Ba. Convoqué et entendu par la Dic, lundi, ce dernier a été placé en garde à vue, tout comme l’homme d’affaires Mor Gueye.
SIX PRÉSUMÉS MALFAITEURS ARRÊTÉS DANS LE CADRE DU CAMBRIOLAGE À L’HOTEL RIU BAOBAB
Pas moins de six présumés malfaiteurs ont été arrêtés suite au cambriolage de l’hôtel Riu Baobab, situé à la Pointe de Sarène, le week-end dernier. Ils avaient emporté plus de 12 millions de francs CFA et des objets de valeur.
Pas moins de six présumés malfaiteurs ont été arrêtés suite au cambriolage de l’hôtel Riu Baobab, situé à la Pointe de Sarène, le week-end dernier. Ils avaient emporté plus de 12 millions de francs CFA et des objets de valeur. Le cerveau du groupe, ancien indicateur de la gendarmerie de Popenguine, devenu malfaiteur, a été neutralisé.
Grâce à une collaboration efficace entre la Section de recherches de Thiès, la brigade de gendarmerie de Nianing et la brigade de recherches de Saly Portudal, l’enquête a abouti. L’exploitation des caméras de surveillance a permis aux forces de l’ordre de donner l’assaut dans la matinée du jeudi, vers 5h. Surpris en plein sommeil, les malfaiteurs, principalement des repris de justice, se sont rendus sans résistance.
Bien que certains membres du groupe aient tenté de se cacher à Mbour, leur arrestation a été rapide. Un sixième malfaiteur a été capturé lors d’une descente à la plage de Ngazobil.
Selon L’Observateur, l’homme a exprimé sa surprise face à l’efficacité de l’opération. Cette arrestation spectaculaire a attiré l’attention des habitants de la Petite Côte, qui se sont massivement rassemblés pour assister à l’événement.
QUEEN BIZ SUSPEND PROVISOIREMENT SES ACTIVITES MUSICALES
Sur sa page Facebook, Queen Biz a remercié le président de la République pour cette distinction et a annoncé la suspension temporaire de ses activités artistiques et musicales, pour se consacrer pleinement à ses nouvelles responsabilités
La chanteuse Coumba Diallo, plus connue sous le nom de « Queen Biz », a exprimé sa reconnaissance suite à sa nomination en tant que Présidente du Conseil d’administration (PCA) du Théâtre national Daniel Sorano. Cette décision a été officialisée lors du Conseil des ministres du mercredi 22 janvier 2025, sous la présidence de Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Dans une publication sur sa page Facebook, Queen Biz a remercié le président de la République pour cette distinction et a annoncé la suspension temporaire de ses activités artistiques et musicales, afin de se consacrer pleinement à ses nouvelles responsabilités.
« Je voudrais, à la Suite de ma nomination à la Présidence du Conseil d’Administration du Théâtre National Daniel Sorano, exprimer mes sincères remerciements au Président de la République, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Faye et au Premier ministre, Monsieur Ousmane SONKO, pour cette confiance placée en ma modeste personne.
J’associe à ces remerciements Mme Khady Diène Gaye,ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture.
Je mesure l’importance que revêt cette nouvelle responsabilité et assure de la remplir avec humilité, honneur et dévotion.
J’adresse également mes remerciements à ma Famille, aux membres de mon Mouvement Politique (MJR), à mes amis et Sympathisants, et à tous les Sénégalais
pour leurs conseils et leurs prières.
Pour assumer pleinement mon rôle de PCA et mieux servir mon pays, j’ai décidé de suspendre mes activités artistiques et musicales ».
LE SENEGAL ET L’ITALIE LANCENT DE NOUVEAUX PROJETS DE COOPERATION
Le ministre sénégalais de la Formation Professionnelle et Technique, Monsieur Amadou Moustapha Ndieck Sarré, a rencontré l’Ambassadrice d’Italie au Sénégal, Madame Caterina BERTOLINI, ce jeudi 23 janvier 2025 à Diamniadio.
Le ministre sénégalais de la Formation Professionnelle et Technique, Monsieur Amadou Moustapha Ndieck Sarré, a rencontré l’Ambassadrice d’Italie au Sénégal, Madame Caterina BERTOLINI, ce jeudi 23 janvier 2025 à Diamniadio. Cette rencontre a été l’occasion de discuter des initiatives conjointes visant à améliorer l’insertion professionnelle des jeunes et des femmes au Sénégal.
Les deux parties ont évoqué plusieurs projets en cours, notamment le Projet d’Appui à l’Insertion des Jeunes et des Femmes (PAIJEF), qui a permis l’intégration de 462 jeunes dans 345 entreprises à travers le pays. Ce programme a mis en lumière les efforts entrepris pour favoriser l’accès à l’emploi, avec une attention particulière aux jeunes, aux femmes et aux personnes en situation de handicap.
Un autre projet clé discuté lors de la réunion est le Projet d’Appui à la Territorialisation des Politiques d’Insertion Professionnelle des Jeunes et Femmes (PATIP-JF), qui vise à accompagner 2224 jeunes diplômés, dont 50% de femmes et 140 personnes en situation de handicap. Ce projet met en exergue l’importance de l’adaptation des politiques d’insertion aux réalités locales.
Dans le cadre de cette coopération renforcée, un programme d’insertion sera également formulé avec le soutien de la coopération italienne, afin d’optimiser les stratégies d’accompagnement des jeunes et des femmes vers l’autonomie professionnelle.
Afin de rendre compte des progrès réalisés et des résultats obtenus, une campagne de communication conjointe sera lancée dans les prochains mois. Cette initiative vise à partager les succès de la collaboration et à promouvoir les bonnes pratiques adoptées dans le cadre de ces projets de formation et d’insertion.
Ce partenariat entre le Sénégal et l’Italie marque une étape significative dans la lutte contre le chômage des jeunes et l’inégalité des genres, en offrant des opportunités concrètes d’insertion professionnelle et de développement personnel.
LE SENEGAL DISPOSE DES BASES POUR DEVENIR UN LEADER REGIONAL EN CYBERSECURITE
Daouda Sow, co-fondateur et directeur général de Techso Group, analyse la situation actuelle et propose des solutions pour permettre au pays de combler ce retard et de devenir un leader régional
Entretien réalisé par Adama NDIAYE |
Publication 24/01/2025
Malgré des initiatives prometteuses, le Sénégal accuse un retard dans le domaine de la cybersécurité. Daouda Sow, co-fondateur et directeur général de Techso Group, analyse la situation actuelle et propose des solutions pour permettre au pays de combler ce retard et de devenir un leader régional.
En tant qu’expert, comment évaluez-vous la situation actuelle de la cybersécurité au Sénégal ?
Le Sénégal accuse un retard considérable dans ce domaine. Alors que des pays comme le Maroc ont confié la gestion de la cybersécurité à des entités militaires pour des raisons de souveraineté, ici, il n’y a pas encore de feuille de route claire ni de responsabilités définies. Chaque acteur tente de gérer les enjeux de cybersécurité à sa manière, alors qu’il faudrait une stratégie coordonnée et des mécanismes bien établis.
Mais en 2022, le Sénégal avait lancé sa stratégie nationale de cybersécurité. Comment l’analysez-vous ?
C’est une excellente chose, car une stratégie est d’abord la base. Rien ne peut se faire dans ce domaine sans une vision claire. Cette stratégie était censée servir de feuille de route pour mettre en place des mécanismes. Cependant, une stratégie datant de 2022 n’est plus totalement pertinente aujourd’hui. Face à l’évolution rapide des technologies et des menaces, elle doit être actualisée. Il est crucial d’intégrer de nouveaux facteurs, comme les évolutions technologiques, l’émergence de nouvelles menaces et les changements d’acteurs. Cela permettra de mettre en place les instruments nécessaires pour répondre efficacement à ces enjeux.
Quels sont les mécanismes sur lesquels le Sénégal doit miser pour se mettre à niveau ?
Pour combler son retard en cybersécurité, le Sénégal doit miser sur plusieurs aspects clés. Le premier concerne le capital humain, car la technologie seule ne suffit pas. Il est essentiel de disposer de professionnels compétents capables d’utiliser et de développer les outils nécessaires. Cela passe par la formation, avec des cursus spécialisés pour les jeunes et les étudiants, afin de créer une main-d’oeuvre qualifiée dans ce domaine en forte demande. En parallèle, le pays doit investir dans des technologies modernes pour surveiller, prévenir et réagir face aux cybermenaces. Enfin, une gouvernance efficace est cruciale, avec une organisation bien structurée, des processus clairs et une réglementation adaptée qui permettent de coordonner les efforts de tous les acteurs impliqués.
Vous avez parlé de métiers. Qu’est-ce que la cybersécurité peut apporter à un pays comme le Sénégal où le chômage est très important ?
La cybersécurité représente une opportunité immense pour réduire le chômage. De nombreux jeunes ont les prérequis pour se former dans ces métiers d’avenir. Avec la digitalisation croissante et l’essor de l’intelligence artificielle, les besoins en cybersécurité ne feront qu’augmenter. En investissant dans des formations adaptées, l’État peut garantir à ces jeunes des emplois stables et bien rémunérés.
Quels sont vos espoirs pour l’avenir de la cybersécurité au Sénégal ?
Le Sénégal dispose des bases pour devenir un leader régional en cybersécurité. Cependant, cela nécessite des investissements massifs, une vision claire et une mise en oeuvre rigoureuse. Une stratégie adaptée, une coopération internationale accrue et un accent sur le capital humain permettront au pays de relever les défis et de saisir les opportunités qu’offre la cybersécurité. Par ailleurs, le cadre légal doit évoluer. Aujourd’hui, un juge peut se retrouver démuni face à des termes techniques comme «déni de service » ou « cybercriminalité ». La stratégie nationale doit inclure des lois adaptées pour réguler ces aspects. Le cadre juridique actuel, bien qu’il couvre certains domaines comme la protection des données personnelles ou la signature électronique, doit être actualisé pour répondre aux enjeux actuels. Avec de telles mesures, le Sénégal pourra faire face aux cybermenaces et prospérer dans l’économie numérique.
REVELATIONS SUR LES CONCLUSIONS DE LA COMMISSION AD-HOC RELATIVE À L'AFFAIRE FARBA NGOM
Le député Mouhamed Ayib Salim Daffé, président du groupe parlementaire Pastef Les Patriotes, a abordé, jeudi soir, la question de la levée de l’immunité parlementaire du député Farba Ngom.
Le député Mouhamed Ayib Salim Daffé, président du groupe parlementaire Pastef Les Patriotes, a abordé, jeudi soir, la question de la levée de l’immunité parlementaire du député Farba Ngom. Ce sujet sera discuté lors de la prochaine séance plénière prévue ce vendredi.
Selon lui, l’importance de respecter rigoureusement les procédures légales par la commission ad hoc et l’Assemblée nationale. Selon lui, après examen du dossier, la commission a recommandé la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, précisant que l’Assemblée nationale n’est ni un tribunal ni un lieu de jugement, mais un organe chargé de vérifier la conformité de la demande aux lois, au règlement intérieur et à la Constitution. Il a assuré que toutes les étapes procédurales ont été respectées.
« La commission ad hoc a fait son travail. Elle recommande la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, et nous nous sommes assurés que toutes les étapes ont été respectées. Le député n’est pas au-dessus des lois. Nous sommes dans un État de droit, et il est de notre responsabilité de respecter ce cadre », a-t-il notamment martelé sur la Rts.
Il a également rappelé que, en tant que représentants du peuple, les députés ne sont pas au-dessus des lois. « Nous qui votons les lois, nous devons aussi accepter de répondre aux institutions judiciaires », a-t-il insisté, soulignant que l’essentiel réside dans le respect des droits et l’absence de règlements de comptes.
Mouhamed Ayib Salim Daffé a précisé que la procédure suit un cadre légal strict, notamment les récentes lois sur le blanchiment de capitaux. Il a insisté sur l’importance d’une justice indépendante, à l’abri des considérations partisanes. « La commission a fait son travail, elle recommande la levée de l’immunité, et nous avons veillé à ce que toutes les étapes aient été respectées », a-t-il martelé, réaffirmant que personne n’est au-dessus des lois dans un État de droit.
Si la levée de l’immunité est validée, elle pourrait permettre des poursuites judiciaires contre Farba Ngom, selon les recommandations de la commission. La séance plénière de vendredi sera donc décisive, envoyant un message fort en faveur de la justice et de la transparence.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE VENDREDI 24 JANVIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Wiwsport
Pourquoi cette pratique classique de toujours voir le gouvernement en place se servir du parquet pour se faire justice et non pour une justice équitable ?
Les réformes présumées de la Justice, n’annoncent-elles pas une nouvelle inversion dans le processus de judiciarisation, une inversion où les juges-vedettes d’hier risquent de devenir ou de redevenir les juges-réprouvés d’aujourd’hui face aux politiques et à l’opinion publique mis en évidence par la VAR ? Peut-on dire que la rupture en matière de justice est pour maintenant tant que le pouvoir utilise l’appareil judiciaire soit pour renforcer et conforter des partisans soit pour écarter, marginaliser, affaiblir et anéantir des adversaires politiques ? Peut-on, pour de nouveaux dirigeants, parler de rupture, tant que la parole d’honneur est discréditée et désacralisée par des revirements et des reniements ? Pourquoi le politicien sénégalais est-il si inconstant et si versatile ? Pourquoi est-il si peu attaché à la probité, à la droiture et à l’exemplarité tant prônées ? Pourra-t-on engager des ruptures tant qu’il y aura continuité ou aggravation du clientélisme, du népotisme, du parti avant la patrie ? Les ruptures vertueuses ne sont-elles pas ajournées à plus tard ? L’application des conclusions des Assises Nationales et de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI) n’est-elle pas toujours attendue ? Ne faudrait-il pas réformer de manière systémique la gouvernance politique, institutionnelle, économique, sociale et environnementale ?
Peut-on sereinement engager en profondeur des telles ruptures lorsqu’on est constamment rattrapé, contredit et confondu par ses propres déclarations ? Le vent annonciateur d’un Sénégal nouveau, juste et prospère soufflera-t-il tant que le système si bruyamment décrié du bout des lèvres se perpétuera en se renforçant si inéquitablement ?
Ne parlait-on pas au départ de fonctionnaire ou de soldat d’une nation et non d’une région ? Pourquoi s’entêter dans la politisation de l’administration, des syndicats et de l’armée ? La sphère politique et la sphère judiciaire ne seraient-elles pas devenues des sœurs siamoises où la complexité juridique se manifeste plus par une rhétorique de la judiciarisation ? En effet, la majorité parlementaire est devenue ou redevenue non seulement une arme de destruction massive, mais une arme privilégiée dans le combat politique pour briser, casser et anéantir les adversaires. N’est-ce pas d’ailleurs ce que rejetaient les actuels tenants du pouvoir et opposants d’hier ? Ne conviendrait-il pas de constater, de noter et de clamer haut et fort, qu’avec tous les différents régimes sénégalais issus des trois alternances, il y a toujours eu beaucoup de difficultés dans la politique de réforme de la justice ? Combien de révisions constitutionnelles le Sénégal a-t-il déjà connues ? Ne devons-nous pas convenir qu’il y a une pente glissante sur laquelle le pouvoir juridictionnel est dangereusement engagé ? Pourquoi cette pratique classique de toujours voir le gouvernement en place se servir du parquet pour se faire justice et non pour une justice équitable ?
Le Sénégal est-il vraiment attaché aux principes ? Pourquoi autant d’alliances contre nature des politiciens ? Pourquoi les interprétations des versatiles politiciens doivent-elles primer sur la généralité et l’impersonnalité de la loi ? L'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et des citoyens ne dispose-t-il pas que « la loi doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse ? Le droit est-il véritablement considéré comme un instrument de régulation ? La décision de justice n’a-t-elle pas pour fonction de trouver la solution aux conflits d’intérêts qui surgissent dans la société ? Le justicier rend-il toujours des décisions conformes à la loi par respect au justiciable ? Pourquoi le récurrent débat sur juridictionnalisation/judiciarisation ou juridicisation du pouvoir politique par ricochet sur l’action politique et sur la vie publique ? Est-il normal que le pouvoir politique puisse tant soit peu intervenir par l’intermédiaire du parquet dans le traitement de dossiers à caractère judiciaire ? Le ministère de la justice, un ministère public et donc du peuple doit-il faire des injonctions dans les dossiers judiciaires ? Le gouvernement doit-il donner des instructions/ordres aux parquets ? Ne faudrait-il pas désormais procéder à une collégialité de l’instruction ? La loi n’est-elle pas obscure ? Les juges mais surtout les politiques ne s’accrochent-ils pas à l’obscurité-absurdité de la loi à travers une interprétation tendancieuse à leur profit ?
Y aura-t-il véritablement rupture en matière de justice tant que le pouvoir utilisera l’appareil judiciaire pour écarter et affaiblir des adversaires politiques ? Les acteurs de la justice sont-ils suffisamment respectueux de leurs devoirs pour rendre des décisions de justice de qualité et d’équité ? Leurs responsabilités déontologiques et disciplinaires doivent-elles faiblir, s’affaiblir et faillir face aux incursions et ingérences du pouvoir politique ? Pourquoi constate-t-on un glissement de plus en plus fréquent et gênant de l’arène politique vers l’arène judiciaire quand il s’agit de traiter des problèmes-chefs de la société ? Les magistrats et les avocats ne sont-ils pas quotidiennement confrontés à l’aléa judiciaire ? Le justiciable est-il assuré de l’impartialité totale des juges ? N’y a-t-il pas une politisation de la justice, et donc du pouvoir judiciaire, et une judiciarisation du pouvoir politique ? Cette union incestueuse entre la justice politisée et le pouvoir judiciarisé n’affaiblit-elle pas considérablement les institutions (pouvoir exécutif, pouvoir législatif, pouvoir judiciaire ? Ces institutions déjà fortement handicapées par les agissements et agitations de ceux qui les incarnent, ne se ridiculisent-elles pas à force de faire soit naitre/renaitre ou à faire soit disparaitre aux aléas de leurs humeurs d’autres institutions comme le conseil économique, social et environnemental et le haut conseil des collectivités territoriales ? Les libertés en droits et devoirs ne sont-elles pas arbitrairement censurées, confisquées, bornées et inféodées au hasard des intérêts de l’exécutif du moment ? L’amertume d’une décision de justice ne résulte-t-elle pas toujours d’un sentiment de justice mal rendue ? Une justice mal rendue n’est-elle pas la conséquence d’une instrumentalisation-politisation de l’appareil judiciaire ? N’y a-t-il pas une ingérence illégale et illégitime de l’Etat dans l’intimité du juge-instructeur ou du juge-plaideur ? Les vainqueurs ou actuels tenants du pouvoir doivent-ils s’inscrire dans une posture de justiciers ? N’y aurait-il pas déjà une justice des vainqueurs et une justice des vaincus ? Quelles-en seraient les dangers et les conséquences sur l’état de droit ? Quel que soit le régime en place, le Sénégal n’a-t-il pas la même famille judiciaire ? Alors pourquoi tant de frictions et de contradictions ? Cela n’affaiblit-il pas la justice ?
Le Général Jean-Baptiste Tine qui avait semble-t-il refusé de réprimer les manifestations en 2021 ne s’est-il pas discrédité à travers sa protection tendancieuse des personnes et des biens des proches du pouvoir ? Pourquoi les services de la police peinent-ils encore à démasquer les auteurs du saccage du siège de Sam sa kaddu ? De plus, la police avait-elle besoin de défoncer les portes de la mairie de Dakar pour neutraliser Barthélémy Dia? Quand est-ce que le Sénégal réussira-t-il à concilier pouvoir déconcentré et pouvoir décentralisé pour un fonctionnement holistique de ses institutions ?
Le droit, à défaut de triompher, de rayonner et de régner par sa splendeur et par sa beauté finit, hélas, par s'éclipser dans sa laideur la plus hideuse et la plus ignoble. Puissent donc les juges et juristes, toujours lire et dire le droit, pour qu'à chaque fois, la beauté et la splendeur de la vérité l’emporte sur la répugnance du mensonge ! Puisse le Seigneur Dieu, lui le Juge par excellence, ordonner qu’en tout lieu et en tout temps, le charme de la lumière libératrice dissipe l'horreur des ténèbres de l’enfermement et du naufrage collectif !
NOTE OUVERTE SUR LES PÊCHES ET LES MIGRATIONS
La mer comme horizon politique du Sénégal : tel est le fil conducteur du nouvel essai d'Abdoul Aziz Diop. S'inspirant de Machiavel, l'auteur livre une analyse novatrice des enjeux de pêche et de migration qui attendent Bassirou Diomaye Faye
Vingt-deux ans après son recueil "Nous avons choisi la République...", Abdoul Aziz Diop revient avec un essai politique ambitieux. Mêlant philosophie machiavélienne et enjeux contemporains, il propose une lecture nouvelle des défis maritimes du Sénégal. Son livre « Migrer comme le poisson… » (L’Harmattan Sénégal, janvier 2025), adressé au président Faye, dessine les contours d'un patriotisme ancré dans la mer. Une réflexion profonde sur l'avenir d'un pays dont le destin est intimement lié à ses espaces maritimes. Ci-après la préface :
Ce livre - au lieu d’une longue lettre ouverte - est une note ouverte bénévole adressée d’abord au président du Sénégal élu le 24 mars 2024 dès le premier tour de scrutin avec 54,28 % des suffrages valablement exprimés. Notre conviction est que le sens de notre démarche sera mieux compris à la suite du rappel de quelques préceptes clés tirés du Le Prince de Nicolas Machiavel (1469-1527). Avec lesdits préceptes doit commencer tout dialogue à distance ou en tête-à-tête avec, en tout temps et en tout lieu, le héros universel du philosophe italien. Bref, les lectrices et les lecteurs comprendront enfin pourquoi conseiller Diomaye sans qu’il l’ait demandé - c’est le cas dans cette note - sur les pêches et les migrations avec lesquelles elles peuvent être positivement corrélées.
Né en 1469 à Florence (Italie), Machiavel rédige, à partir de 1513, Le Prince, qui assure au nom du philosophe sa célébrité universelle. « Le livre, [qui ne fut imprimé qu’en 1532, cinq ans après la mort de Nicolas Machiavel], a été admiré par Napoléon, Lénine, de Gaulle, mais aussi Mussolini. » Le romancier et essayiste Jean Anglade - agrégé d’italien -, soutient que « le scandale a été que ce petit livre ait osé étudier, étaler au grand jour, noir sur blanc, une façon d’être toujours soigneusement enveloppée jusque-là de voiles hypocrites ».
Oscar Morgenstern, cité par Raymond Aron dans une préface au Prince, « déplore que les spécialistes modernes de la science politique n’aient pas soumis les préceptes de Machiavel à une analyse rigoureuse afin de dégager ceux qui, [aujourd’hui encore], gardent (...) une valeur opérationnelle ».
Le trait commun aux princes « machiavéliques » est plutôt le manque de vertu machiavélienne. Celle-ci recouvre « les divers talents physiques et spirituels, que la nature peut donner à un homme ». Elle « correspond alternativement ou tout ensemble à l’intelligence, l’habileté, l’énergie, l’héroïsme ». C’est sans doute cette vertu-là qui détermine, plus que toute autre chose, la manière dont un prince « doit se comporter pour acquérir de l’estime ». Premièrement, un prince vertueux doit « accomplir de grandes entreprises et donner de soi des exemples rares et mémorables ». Deuxièmement, il doit « donner d’insignes exemples de savoir-faire dans les problèmes intérieurs ». Troisièmement, le prince vertueux doit avoir « soin (...) de préserver la majesté de son rang, qui en aucune occasion ne doit être ternie ». Quatrièmement, enfin, il « doit (...) montrer qu’il apprécie les divers talents accordant travail et honneurs à ceux qui s’illustrent le plus en tel ou tel art ».
« (…) On peut juger de la cervelle d’un seigneur rien qu’à voir les gens dont il s’entoure », écrit Nicolas Machiavel. « Quand [les ministres du prince], écrit-il, sont compétents et fidèles, on peut croire à sa sagesse (...) mais s’ils sont le contraire, on peut douter de ce qu’il vaut lui-même (...) » D’aucuns disent qu’un président en exercice est moins fidèle en amitié que l’opposant qu’il fut. C’est que « (...) celui qui cause l’ascension d’un autre se ruine lui-même ; il a pu pour ce faire employer l’habileté ou la force ; mais l’un et l’autre seront ensuite insupportables à celui qui a gagné en puissance ». « Si les hommes qui paraissaient suspects au début du règne d’un prince ont besoin pour se maintenir de l’appui du prince, il pourra très facilement les gagner à sa cause. Ils le serviront alors avec d’autant plus de zèle qu’ils se sentiront plus en devoir d’effacer la mauvaise opinion qu’il avait d’eux en son début. » Ce dernier précepte explique peut-être mieux la façon dont on s’accommode de la transhumance - recrutement d’anciens adversaires -, pour massifier un parti. Mais les transhumants - les nouvelles recrues - se garderaient d’entretenir le président d’autre chose que du pays si ce dernier savait « fuir les flatteurs » qu’ils sont tous devenus. Machiavel exhorte le « prince avisé [à choisir] dans le pays un certain nombre d’hommes sages à qui (...) il permettra de s’exprimer librement, (...) sur les matières de son choix ». « Le prince qui agit autrement est perdu par les flatteurs, on change souvent d’avis, selon le dernier qui a parlé, ce qui ne peut guère lui valoir d’estime. » « Un prince qui manque de sagesse ne sera jamais sagement conseillé », soutient Machiavel. « Les bons conseils, d’où qu’ils viennent, procèdent toujours de la sagesse du prince, et non la sagesse du prince de ces bons conseils », écrit l’auteur de l’« opuscule sur les gouvernements », titre originel du Prince. « Un prince, écrit Machiavel, doit (...) se soucier peu qu’on le traite de ladre, pour n’être point porté à piller ses sujets, pour pouvoir se défendre, pour éviter la pauvreté et le mépris, pour n’être point réduit aux stratagèmes. »
« Une République défendue par ses propres citoyens tombe plus difficilement sous la tyrannie d’un des siens (...) » Pour ne l’avoir pas compris, l’aile radicale du Sopi - changement en ouolof -, déliquescent aurait fait entrer des mercenaires dans le pays sous l’ancien président Abdoulaye Wade. Mais, « les mercenaires, avertit Machiavel, (...) sont inutiles et dangereux, car si [le prince] fonde [son] État sur l’appui de troupes mercenaires, [son] trône restera toujours branlant ». Hier comme aujourd’hui, les mercenaires « acceptent d’appartenir au prince tant que dure la paix, mais sitôt que vient la guerre, ils ne songent qu’à jouer des jambes ».
« Le nombre des "machiavéliques" qui n’ont pas lu un traître mot de Nicolas Machiavel dépasse assurément (...) celui des "marxistes" qui n’ont point lu Karl Marx », commente Jean Anglade. Pour avoir lu Machiavel, l’essayiste camerounais Blaise Alfred Ngando publie l’ouvrage Le Prince Mandela : Essai d’introduction politique à la Renaissance africaine (Maisonneuve & Larose, 2005) « Pour Ngando, le "Prince Mandela" et le "Prince" de Machiavel seraient mus par la même "valeur essentielle" : le patriotisme. » Mais pas n’importe quel patriotisme ! Celui de Ngando ne se résume pas en un « projet » que l’on dit « systémique », « holistique » ou que sais-je encore. Le patriotisme dont il est question ici trouve dans nos 198 000 km² d’espaces maritimes, la continuité territoriale des 196 720 km² sur lesquels sont tracées les voies, encore insuffisantes, voire même insignifiantes, de notre plein épanouissement collectif, le seul susceptible de nous affranchir définitivement de notre déshumanisante dépendance de l’autre à la fois si lointain et si méprisant. Le patriotisme dont il est enfin question ici trouve dans l’incoercible appel de la mer nos raisons objectives de nous accommoder de la belligérance de l’autre dans le débat gagnable du monde avec l’irrépressible opinion - la nôtre -, constitutive de notre double identité sénégalaise et africaine.
Comme le montre son sous-titre, cet opuscule est la note perpétuelle destinée au président en exercice de tous les Sénégalais. Le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye est le premier à l’avoir entre les mains pour en tirer le parti que l’auteur bénévole est en droit d’en attendre. Perpétuelle est la note dès lors que la mer s’invitera jusqu’à la fin des temps dans le débat sénégalo-sénégalais, nécessitant du coup les mises à jour irrévocables à chaque alternance démocratique.