SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
18 mai 2025
Par Mamoudou Ibra Kane
DIPLOMATIE SOUS DIOMAYE : PARIS OU MOSCOU ?
L’option du non-alignement adoptée par Senghor après la célèbre Conférence de Bandung en Indonésie en 1955, option poursuivie par Abdou Diouf, est bien la preuve que le Sénégal a toujours rechigné à faire dans l’exclusivité dans le Concert des Nations
L’option du non-alignement adoptée par Senghor après la célèbre Conférence de Bandung en Indonésie en 1955, option poursuivie par son successeur Diouf, est bien la preuve que le Sénégal a toujours rechigné à faire dans l’exclusivité dans le Concert des Nations. Une posture diplomatique faite d’ouverture quand bien même nos relations avec la France, les États-Unis, le Maroc ou l’Arabie Saoudite, revêtiraient une particularité sans verser dans l’exclusion des autres. C’est la raison pour laquelle le Sénégal n’a jamais hésité à commercer avec des pays comme la Chine, la Russie, l’Inde ou même Israël tout en présidant, depuis 1975, le comité des Nations unies pour l’exercice des Droits inaliénables du Peuple palestinien. Il faut le reconnaître. C’est surtout au cours du dernier quart de siècle, coïncidant avec les magistères des présidents Wade et Sall, que la diplomatie sénégalaise a pris un virage économique plus prononcé.
Cette diplomatie économique s’est accompagnée d’une diversification accrue des partenariats aussi bien avec les Etats qu’avec les multinationales. Par le biais de l’Agence nationale pour la Promotion de l’Investissement et des Grands Travaux, APIX, le Sénégal a pu obtenir d’importants financements auprès d’Etats, d’institutions financières et autres fonds souverains.
C’est grâce à cette orientation que de grandes infrastructures routières, aéroportuaires et portuaires ont pu être réalisées. Trivialement, l’Etat sénégalais s’est évertué à faire plus dans la « diplomatie-business » que dans la diplomatie classique.
Du doing business pur et dur ! Un business d’Etat qui n’est pas sans conséquences au plan de la bonne gouvernance. Le respect des procédures de passation des marchés publics est souvent sacrifié sur l’autel du pragmatisme, et ce d’autant plus que certains des partenaires comme la Chine et les pays du Golfe, pour ne citer que ceux-là, sont très peu enclins à s’engluer dans les lourdeurs procédurales. Toutefois la politique des grands travaux, inspirée de la théorie keynésienne, a ses aspérités. Au Sénégal, le plus célèbre de ces dérapages financiers est relaté dans un livre intitulé « Contes et mécomptes de l’Anoci » du journaliste Abdou Latif Coulibaly. C’était sous la présidence de Me Abdoulaye Wade qui avait confié à son fils Karim, l’organisation du sommet de l’OCI avec toutes les infrastructures routières, hôtelières et autres commodités requises pour un tel événement.
Le Président Bassirou Diomaye Faye et l’ancien ministre d’Etat, alors surnommé « ministre du ciel et de la terre »,se sont entretenus à Doha il y a quelques jours. Que se sont-ils dits ? Ont-ils définitivement soldé les comptes ? Les 138 milliards d’amende due par Karim Wade à l’Etat du Sénégal sont-ils oubliés au nom d’un réalisme économique qui animerait les nouveaux dirigeants sénégalais ? Il se susurre que Karim Wade, qui a quitté Dakar en 2016 à bord d’un jet privé du procureur général du Qatar, est aujourd’hui l’homme par qui il faut passer pour accéder aux importants financements qatariens. Agent d’influence quand tu nous tiens ! Dans un contexte de rareté d’argent à Ndoumbélane, cela fait réfléchir. Comprenne qui pourra.
Autre aspérité et non des moindres dans les choix économico-diplomatiques ou diplomatico-économiques durant les 20 dernières années, c’est l’endettement colossal du Sénégal. La santé financière du pays en pâtit gravement. En outre, la pertinence des dépenses, somme toute somptuaires, pour construire certaines infrastructures notamment routières, laisse à désirer. A titre illustratif, quelle est la pertinence d’investir 14 milliards de fcfa dans un autopont quand un hôpital manque de soluté pour faire des opérations ? Plus grave, l’autopont qui a englouti à lui seul autant d’argent ne règle pas les problèmes de circulation qu’il est pourtant censé solutionner.
Au passif d’une certaine orientation diplomatique, il faut aussi relever le déséquilibre manifeste, à notre détriment, dans nos relations commerciales avec certains pays alors que le partenariat était présumé être du « gagnant-gagnant ». Finalement un « gagnant perdant » dans lequel le secteur privé sénégalais est traité en parent pauvre. Nos supposés champions économiques en sont souvent réduits à un rôle subalterne de champions de la sous-traitance. La rupture tant souhaitée dans ce domaine ne pourrait être que salutaire. Elle doitse faire à travers un Etat stratège, à l’instar de pays émergents comme le Maroc ou la Turquie. Vivement l’avènement d’un Etat-Vrp ! Le tandem à la tête du Sénégal y est très attendu, ce qui n’est pas encore le cas au regard du profil des délégations et des premières retombées ou non-retombées économiques des périples présidentiels.
Il y a une volonté souverainiste indéniable dans le propos cité plus haut du chef de l’Etat quant à la politique étrangère qu’il compte décliner avec son binôme, le Premier ministre Ousmane Sonko. Il appert néanmoins que cette rupture sans complexe a une forte connotation de continuité. Quand on parle de la diplomatie sénégalaise, ce qui relève en apparence du Nouveau plonge en réalité ses racines… dans l’Ancien. Une rupture dans une relative continuité en la matière, c’est déjà pas mal. Tout est dans « l’enracinement et l’ouverture », diptyque cher au poète Senghor, le père de la diplomatie sénégalaise de l’après-indépendance.
Autres temps, autres mœurs. La politique étrangère d’un Etat, plus spécifiquement sa diplomatie est fille de son temps. De surcroît lorsqu’elle se veut souveraine et/ou souverainiste. Question de contexte, la vieille relation avec l’Europe anciennement colonisatrice en général et avec la France en particulier, ne peut plus prospérer. Les ressentiments sont toujours là et ils sont têtus. Ne l’oublions pas, même si le pardon peut être accordé en contrepartie des excuses présentées : la rencontre entre les colonisateurs et les colonisés ne relèvent pas d’un commun vouloir. Elle s’est faite dans le mépris, la violence et la violation des sanctuaires.
La nouvelle génération de dirigeants africains à laquelle fait partie le président sénégalais, aspire à une coopération dépouillée des vieux réflexes et complexes, d’infériorité tout comme de supériorité, et des oripeaux démodés. Cette génération de décideurs du continent est quand même née bien après les indépendances ! Rien d’étonnant qu’elle demande à sa façon à la France, jacobine et pesante, de s’en aller au plus vite avec armes et bagages. Tel est le fatal sort des bases militaires comme au Tchad ou des Eléments français au Sénégal bien que drastiquement réduits depuis quelques années. Tant mieux pour la France, si elle comprend cette naturelle incompatibilité d’humeur. Tant pis pour elle en revanche, si elle reste encore prisonnière de son passé colonial. Dès lors, le risque serait grand qu’elle soit totalement dépassée et déphasée.
A charge pour les adeptes de la diversification à 360° des partenaires au développement, de ne pas se méprendre sur les enjeux géopolitiques et géostratégiques dans le monde. Le dénouement de la crise en Syrie avec la fuite en Russie du maître déchu de Damas, Bachar Al-Assad ; la fin annoncée pour bientôt de la guerre russo-ukrainienne et la situation au Proche et Moyen-Orient ; le tout dans un contexte de come-back de l’iconoclaste Donald Trump aux Etats-Unis, sont autant de paramètres à intégrer et à démêler avant toute prise de décision diplomatique majeure. L’enjeu sécuritaire peut ainsi constituer une limite objective au souverainisme. La diplomatie militaire, si vous nous passez le concept, doit être explorée pour éviter tout jugement approximatif et hâtif. Mieux ou pire, toute erreur stratégique pourrait être fatale.
Dans cette optique, le militaire tient le politique.
Pour reparler plus précisément du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, il imprime sa marque et prend des initiatives sur une scène internationale de plus en plus glissante. S’entretenir au téléphone (distanciel) avec Vladimir Poutine, c’est bien. Se rendre prochainement à Moscou (présentiel), c’est très bien. Mais tenir compte du contexte géopolitique mondial, c’est encore mieux. Pour rappel, son prédécesseur Macky Sall s’était aussi rendu à la fois en Russie et en Ukraine pour « libérer le blé et l’urée ».
La qualité de la ressource humaine dont regorge la diplomatie sénégalaise et l’expérience théorique et pratique des hommes et des femmes qui la servent ou qui l’ont servie, constituent un atout. C’est un capital qui ne demande qu’à être fructifié. Les relations internationales ont leurs codes, leurs réalités et leurs complexités qui ne doivent pas échapper à la vigilance du leadership politique. Avec l’âge les diplomates se bonifient. Ils acquièrent plus d’expérience, d’expertise et de sagesse. Le redéploiement de certains d’entre eux en pleine possession de leurs facultés peut s’avérer judicieux d’autant qu’ils jouissent d’un immense prestige dans les grandes organisations multilatérales. Le Sénégal a donc tout intérêt à mettre en avant l’esprit de co-construction qui, à coup sûr, sera un avantage comparatif pour sa diplomatie qui jouit déjà d’une bonne réputation.
En cette époque de « souverainisme » clamé, proclamé et déclamé, il ne paraît ni opportun ni pertinent de devoir choisir entre la France et la Russie. Certes, la tentation est facile de substituer ou préférer, c’est selon, le « bleu, blanc, rouge » au « blanc, bleu, rouge ». Mais, si c’est pour déshabiller Pierre pour habiller Paul, Macron pour Poutine, le jeu diplomatique n’en vaut sûrement pas la chandelle !
On se gardera jusqu’à preuve du contraire, de prêter au duo Diomaye-Sonko une telle « Vision » du Sénégal à l’horizon 2050 en matière de politique internationale. Leur option volontaire et volontariste est à encourager. Sauf si elle n’est pas synonyme d’échappée solitaire. En diplomatie, le jeu en solo peut être suicidaire. L’Intégration africaine, choix résolu du pouvoir en place et la Diaspora, toujours pas assez valorisée, peuvent constituer des soupapes de sécurité. La bonne diplomatie commence toujours par les voisins et le bon voisinage.
Par Mamoudou Ibra Kane
Journaliste et Leader de Demain C’est Maintenant
Post-scriptum : je soutiens fortement la décision du gouvernement sénégalais de promouvoir la candidature de notre compatriote Amadou Hott à la présidence de la Banque africaine de développement. Le mal que je souhaite à l’ancien ministre de l’Economie est qu’il occupe à la BAD le fauteuil qu’avait occupé un autre Sénégalais, nommé Babacar Ndiaye (paix à son âme).
LE DERNIER JOUR DE BARTH
Le régime a décidé de dépouiller Barthélemy Dias de tous ses mandats électifs : après sa radiation de l’Assemblée nationale, il sera révoqué de la mairie de Dakar aujourd’hui, toujours dans le cadre de sa condamnation dans l'affaire Ndiaga Diouf
Après l’Assemblée nationale, Barth’ va perdre la mairie de Dakar. Il lui sera notifié sa révocation ce vendredi. Une semaine noire !
Même agitée par les responsables de Pastef, la nouvelle va avoir l’effet d’une bombe politique. Le régime a décidé de dépouiller Barthélemy Dias de tous ses mandats électifs : après sa radiation de l’Assemblée nationale, il sera révoqué de la mairie de Dakar aujourd’hui. Il va recevoir la notification de la décision par le Préfet de Dakar. Hier, l’info sur sa convocation par la police avait circulé dans la journée, mais il ne s’agissait nullement d’une quelconque audition : l’autorité voulait lui remettre un document administratif frappé du sceau de la confidentialité que tout le monde devinait dans son entourage. Elle le fera à la mairie de Dakar très tôt ce vendredi, alors que l’édile de Dakar avait prévu de faire des visites de chantiers éducatifs et stratégiques dans sa ville, suivies d’un point de presse.
Aujourd’hui, ce programme va être chamboulé avec ce décret de révocation pris de manière accélérée. Il clôt un chapitre d’inimitié entre Barth’ et les nouvelles autorités. En attendant la prochaine bataille ? En tout cas, c’est une amitié décomposée à l’aune des intérêts politiques. Entre Sonko et Dias, ce fut le parfait amour du temps de Yewwi askan wi. Ton pied, mon pied, ils ont mené ensemble des combats politiques pour se défendre réciproquement dans le cadre du traitement de certains dossiers judiciaires qui les concernaient. Finalement, l’entente filiale ou fraternelle a volé en éclats avec l’organisation du dialogue national, qui a abouti à la candidature de Khalifa Sall à la présidentielle du 24 mars dernier.
En homme politique avéré, il voyait sans doute venir ? Hier, le maire de Dakar avait libéré un chèque de 25 millions F Cfa pour payer les dommages et intérêts dus à la famille de Ndiaga Diouf tué lors de l’attaque de la mairie de Mermoz-Sacré Cœur dirigée à l’époque par Dias-fils, qui avait échappé à une expédition punitive de nervis libéraux en 2011. Il avait été condamné à 6 mois ferme confirmé en appel et par la Cour suprême. C’est cette affaire qui le rattrape aujourd’hui et que l’Etat a décidé de réactiver pour le déchoir de ses mandats électifs. Lors de sa conférence de presse tenue le 9 décembre dernier, Barthélemy Dias affichait clairement son intention de rester à la tête de la Ville de Dakar. Avec des arguments à l’appui. «L’article 135 du Code général des collectivités territoriales stipule que la révocation d’un maire est possible uniquement en cas de condamnation pour crime. Or, j’ai été condamné pour un délit, pas pour un crime», précisait M. Dias. Il dénonce les «manœuvres» visant à le démettre de ses fonctions. «Ceux qui cherchent à manipuler les textes pour justifier une éventuelle destitution, je leur fais savoir dès maintenant que cela n’arrivera pas. Je n’irai pas plus loin, mais nous ne céderons pas d’un millimètre», martelait-il.
La messe est dite.
Par Serigne Saliou DIAGNE
BARTH’ ET MADIAMBAL SERONT TOUJOURS DEBOUT
Toujours dans les œuvres basses allant dans le champ de la politique politicienne et des mesquins comptes, le Premier ministre pense ainsi faire taire toute voix discordante.
Dans le cirque tragique qu’est devenu notre pays, avec des autorités goûtant sans limite à toutes les tasses de l’ivresse du pouvoir, en moins d’un an de règne, le tout-puissant Premier ministre continue avec sa valse d’intimidations et d’actions ciblées pour chercher à abattre des ennemis et à les fragiliser davantage. Ses dernières manœuvres en date sont les convocations du maire de Dakar, Barthélemy Dias, et celle du journaliste Madiambal Diagne, fondateur de ce canard que vous avez en main. Toujours dans les œuvres basses allant dans le champ de la politique politicienne et des mesquins comptes, le Premier ministre pense ainsi faire taire toute voix discordante.
La Justice peut lui permettre d’avoir un pays où toutes les voix contraires et les discours sérieux face à sa gestion des affaires de tous seront écartés du débat public. Il pense régner en maître sans opposition et en seigneur d’une bonne conscience, qui envoie ses sbires pour mater toute velléité contraire. Ses manœuvres sont tellement maladroites, mal inspirées et belliqueuses, qu’on voit de loin le sceau d’amateurisme et la logique aveugle d’une main de fer qui voudrait faire du mal jusqu’à taper sur de l’acier. C’est sur le temps long que notre tout-puissant Premier ministre comprendra et qu’il se lassera de vouloir dicter des consciences, et ne pourra jamais dompter les esprits libres qui pullulent dans ce pays.
Pour avoir été un opposant qui a fait de l’irrévérence, l’impertinence et l’outrage ses marques de fabrique, Ousmane Sonko se montre hostile à toute critique et toute adversité. Il peut être chagriné par l’adversité qu’il peut avoir en face, mais qu’il se mue en autocrate pour imposer des conduites ne passera pas. Au bout du compte, certaines de nos institutions en deviennent ridicules à vouloir mener pour lui des combats par procuration. Sa meute d’obligés et de défenseurs téméraires peut occuper les premiers rangs dans le dessein de lui cirer une statue luisante, mais impliquer dans ce rodéo la Justice, l’Administration et certains corps régaliens ne fait que fragiliser le modèle démocratique sénégalais et transformer davantage notre Etat en république bananière où tout bouge aux caprices d’un prince. Encore que ce prince qui se sent tout puissant n’a pas été consacré chef suprême et commandeur de toutes nos destinées, comme s’il était président de la République.
Des élus légalement et légitimement portés au Parlement se voient du jour au lendemain frappés par la sanction de la déchéance de leurs titres et mandats. Un maire d’une ville cosmopolite comme Dakar en vient à perdre un temps fou dans des auditions sans queue ni tête qui semblent avoir pour objectif d’exercer sur lui une pression psychologique dans l’optique de lui arracher à terme son mandat de premier magistrat de notre capitale. Logique pour logique, les procédures qui ont été menées pour tenter d’arracher à Barthélemy Dias son mandat de député doivent également s’appliquer pour Ousmane Sonko qui a dit suspendre son mandat d’élu. Les condamnations contre sa personne par la Justice du pays restent définitives et il aura épuisé toutes les voies légales de recours qui lui étaient ouvertes. Aller chercher donc la logique de vouloir dépouiller Barthélemy Dias… La même sanction ne doit pas laisser le tout-puissant manitou indemne.
Pour Madiambal Diagne, le dispositif est le même, avec un cercle d’avocats qui s’attaque à lui sur les mêmes dossiers. Convocations, procédures judiciaires à n’en plus finir, avec une trentaine d’avocats ou plus, le maître a désormais les moyens de faire perdre du temps à tous. Le manuel de procédure est assez connu et le disque finit par être rayé à force d’être joué. Il a conscience d’aller prendre sa part du supplice fatalement réservé dans ce pays à tout citoyen honnête et démocrate.
Une chose dont je suis certain concernant Barthélemy Dias et Madiambal Diagne, est qu’ils sont et resteront des hommes courageux et debout. Ils ne sont aucunement gênés par l’adversité et sont conséquents dans leur posture. Ils savent faire face, recevoir des coups et surtout en donner. Ils ont le courage de leurs idées et n’ont pas froid aux yeux, surtout que le manitou qui leur veut une déchéance sociale, politique et morale n’aura jamais eu dans tous ses démêlés avec la Justice de ce pays, la force de se tenir droit et d’affronter ses adversaires, sans chercher de faux-fuyants. L’histoire récente est là pour parler, nul besoin de chercher loin. A ces deux grands hommes, tout mon soutien. Heureux qu’ils aient le courage de rester debout.
UN TRIO AU SOMMET DE L’ÉTAT SENEGALAIS
La victoire de Bassirou Diomaye à l’élection présidentielle, la nomination d’Ousmane Sonko comme Premier ministre et l’élection d’El Malick Ndiaye à la présidence de l’Assemblée nationale ont bouleversé la hiérarchie institutionnelle du Sénégal.
Une incursion spectaculaire dans le paysage politique !
L’échiquier politique sénégalais a récemment connu une reconfiguration inattendue, fruit d’un enchaînement d’événements aussi spectaculaires qu’inhabituels depuis les indépendances. La victoire de Bassirou Diomaye à l’élection présidentielle, la nomination d’Ousmane Sonko comme Premier ministre et l’élection d’El Malick Ndiaye à la présidence de l’Assemblée nationale ont bouleversé la hiérarchie institutionnelle du Sénégal. Si cette troïka puissante constitue une coalition inédite, il reflète une inversion des rôles..
Le turbulent Ousmane Sonko, ancienne figure de proue de l’opposition sénégalaise, avait tout fait pour succéder à Macky Sall. D’ailleurs, il l’avait juré ! Et comme si Dieu l’avait indiqué le bon chemin menant vers le Palais. Charismatique, populaire et porteur d’un discours incisif sur la souveraineté nationale et la lutte contre la corruption, il s’imposait comme le candidat naturel à la magistrature suprême. Tous les projecteurs étaient braqués sur lui. Il captivait les foules et son discours souverainiste de rupture charmait une grande partie des jeunes. Cependant, une condamnation judiciaire controversée l’a écarté de la course présidentielle, suscitant indignations et mobilisations massives dans le pays. Un pays politiquement endeuillé par cette inéligibilité. Plutôt que de céder à l’amertume ou à l’immobilisme, Sonko a opté pour une stratégie inédite depuis sa cellule du Cap Manuel : choisir un successeur politique en la personne de Bassirou Diomaye Faye. Ce choix a permis au Pastef de préserver son unité, sa solidarité et sa générosité pour pouvoir maintenir un espoir de victoire, tout en réaffirmant l’influence déterminante de Sonko surle jeu politique.
Ousmane Sonko, toujours aussi généreux !
L’élection du Président Bassirou Diomaye Faye, présentée comme une victoire pour Ousmane Sonko, témoigne de la capacité de l’homme à influer sur les masses. Peu connu du grand public avant son investiture, Diomaye doit sa réussite à l’appareil politique bâti par Sonko et à l’adhésion massive des électeurs au projet politique porté par ce dernier. En un mot, Sonko a sorti Diomaye de l’obscurité à la lumière. Cette dynamique pose un défi fondamental : dans quelle mesure Diomaye pourra-t-il asseoir son autorité etse libérer de l’ombre de son mentor ? Si le président représente institutionnellement le chef de l’État, les opposants s’interrogent sur son autonomie réelle face à un Premier ministre aussi influent qu’Ousmane Sonko. La stratégie qui consiste à diviser Sonko et Diomaye pour créer une brèche n’a pas connu un succès escompté. La collaboration entre les deux hommes reste harmonieuse pour le moment. Leur récente rencontre est un pied de nez contre leurs détracteurs. « C’est un choix (Diomaye) qui n’est pas fortuit. Actuellement, avec tout ce qui se passe dans ce pays, c’est mieux d’avoir Bassirou Diomaye Faye comme président plutôt qu’Ousmane Sonko» avait souligné Ousmane Sonko lors d’un meeting organisé sur l’esplanade du grand théâtre. Le leader de Pastef avait souligné qu’ « il y avait beaucoup de choses qui se sont passées et que le président montre beaucoup d’indulgence ». « Si les sénégalais connaissaient bien qui est notre président, ils le soutiendront particulièrement. C’est un homme avec un grand cœur… », avait déclaré Ousmane Sonko.
El Malick : la jonction entre Sonko et Diomaye
Le deuxième acteur de ce trio inédit, El Hadji Malick Ndiaye, est une autre figure émergente de la reconfiguration de l’échiquier politique. Son élection à la présidence de l’Assemblée nationale, poste stratégique au cœur du pouvoir législatif, est un signal fort. Proche collaborateur de Sonko, El Malick incarne une nouvelle génération de leaders politiques prêts à prendre les rênes du pays. « Je réitère mes sincères remerciements à Son Excellence le président de la République du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, ainsi qu’au président de notre formation politique, le Premier ministre Ousmane Sonko. Leur soutien indéfectible et leur amitié constante, depuis les premiers jours du Pastef, me sont précieux », a-t-il déclaré après son élection. Ensemble, poursuit-il, « nous avons cheminé dans la détermination pour faire du Sénégal une nation souveraine et un pays prospère afin que chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais puisse laisser s’exprimer son plein potentiel ». Paradoxalement, c’est la générosité politique et humaine d’Ousmane Sonko qui semble constituer le ciment de ce trio. En acceptant de renoncer à ses aspirations présidentielles et en soutenant des figures moins expérimentées, Sonko a démontré une capacité rare à mettre en avant l’intérêt collectif. Cette posture, saluée par ses partisans, a renforcé son image de leader désintéressé et stratège. Elle illustre également sa volonté de construire une dynamique politique durable, capable de transcender les individualités pour servir une vision commune. Cependant, sa proximité avec Sonko alimente les critiques de l’opposition, qui y voit une tentative de monopolisation des institutions par une seule mouvance politique, notamment Aissata Tall Sall. Si Ndiaye veut s’imposer comme un acteur crédible et indépendant, il devra démontrer sa capacité à défendre les prérogatives du Parlement sans se contenter de valider les orientations de l’Exécutif. Carla séparation des pouvoirs était l’un de leurs arguments de campagne.
Une gouvernance à trois têtes: opportunité ou désordre ?
La répartition du pouvoir entre Diomaye, Sonko et Ndiaye illustre une configuration politique inédite au Sénégal. Ce système pourrait constituer un levier puissant pour la mise en œuvre rapide des réformes promises, à condition que les rôles soient clairement définis et respectés. Ils sont jeunes et comprennent les défis à relever. Le Sénégal entre dans une ère politique inédite, marquée par la montée en puissance d’un trio aussi prometteur. Des hommes qui ont cheminé depuis 2014. Ils ont traversé le désert ensemble. Ils ont subi le marteau et l’enclume du régime de Macky Sall. Si Diomaye, Sonko et Ndiaye parviennent à collaborer efficacement, ils pourraient offrir au pays un modèle de gouvernance innovant et durable. La dépendance apparente de Diomaye et Ndiaye vis-à-vis de Sonko alimente par ailleurs les critiques de leurs détracteurs. Cependant, les risques de désordre institutionnel sont réels, notamment si les ambitions individuelles prennent le pas sur le projet collectif. Dans ce contexte, la capacité de Sonko à jouer un rôle fédérateur, tout en respectant les prérogatives de ses alliés, sera déterminante pour l’avenir politique du Sénégal. Malgré ces succès initiaux, le trio Diomaye-Ndiaye-Sonko fait face à des défis colossaux. La gestion des attentes populaires, exacerbées par des années de promesses de changement, sera déterminante pour préserver leur légitimité.
Par Pape NDIAYE
UN PRESIDENT DIOMAYE A LA FOIS PERTINENT ET ELOQUENT !
En quelques mois seulement, Bassirou Diomaye Faye, jadis calme, timide et effacé, a réussi à maitriser les rouages voire les mécanismes de communication politique , c’est-à-dire l’art de parler en public. Et devant une « meute » de caméras et de micros.
Comme le disait l’autre, « le ministre Mouhamadou Makhtar Cissé est un brillant cadre, un homme intelligent qui apprend vite et bien » ! Pour « Le Témoin » quotidien, cette mention est aussi valable pour notre très cher jeune Président de la République.
En quelques mois seulement, Bassirou Diomaye Faye, jadis calme, timide et effacé, a réussi à maitriser les rouages voire les mécanismes de communication politique , c’est-à-dire l’art de parler en public. Et devant une « meute » de caméras et de micros.
Hier , lors de l’inauguration de la statue de Lat Dior Ngoné Latyr Diop à Thiés, « Le Témoin » a longuement observé et écouté le Chef de l’Etat. Non seulement il a livré un excellent discours convaincant, cohérent et captivant, mais il était trop à l’aise dans sa prise de parole. Et bon nombre d’experts et communicants sont tombés sous le charme d’un Bassirou Diomaye très éloquent !
En un laps de temps, il a gagné en aisance sur scène, en s’appuyant plus sur son naturel et sa spontanéité. D’où sa grande liberté de parole qui fait de lui, un Chef d’Etat plus agile, plus réactif et surtout plus connecté avec le public. En effet, cet art de bien s’exprimer en public est une compétence de plus pour le Président Bassirou Diomaye Faye qui a déjà toutes les qualités humaines et professionnelles d’un bon Chef d’Etat. Une chose est sûre et constatée, l’opposant d’alors, Ousmane Sonko, ne s’est pas trompé de choix sur le profil de Diomaye…
LES PIQUES DE L'AS DE CE VENDREDI 13 DECEMBRE 2024
Madiambal Diagne à la Sûreté urbaine aujourd’hui
On pensait que les avocats de Ousmane Sonko avaient renoncé à la plainte contre Madiambal Diagne pendant la campagne électorale des législatives. Eh bien, Me Bamba Cissé et Cie ont activé la police pour une audition du patron du groupe Avenir communication. Madiambal Diagne a annoncé sur X qu’il a reçu une convocation de la police, suite à la plainte qu’Ousmane Sonko avait déposée contre lui durant la campagne électorale. Il est attendu aujourd’hui à 10h à la Sûreté urbaine à Dakar.
Madiambal Diagne publie un livre
Restons avec notre confrère Madiambal Diagne pour dire qu’il publie, ce samedi 14 décembre 2024, un nouveau roman. Il s’agit d’un récit vivant et palpitant sur l'émigration clandestine aux Usa par la route du Nicaragua. L’ouvrage s’intitule : «Le Dîner à la Maison Blanche attendra».
Adama Gaye à la cybercriminalité
Notre confrère Adama Gaye retourne à la division spéciale de la Cybercriminalité aujourd’hui. Alors qu’on croyait que l’affaire était rangée dans les tiroirs, Adama Gaye reçoit un inspecteur de police de la Cybercriminalité lui annonçant sa convocation. À nouveau, il va déférer aujourd’hui à la plainte du ministre Abass Fall concernant l'Aser. Adama Gaye se demande : «pourquoi un mois ? Pourquoi maintenant ? Peuple du Sénégal, je vous prends encore à témoin. Une fois de plus... J'informe la communauté internationale. Mes engagements internationaux, cruciaux, sont hypothéqués. Suis-je en train de payer le verdict du procès instruit contre ma personne par l'Etat du Sénégal sur les circonstances de la mort de l'ancien ministre des Finances ?». Il informe que son avocat est hors du pays, tout en espérant qu'il sera de retour avant son audition.
Dr Babacar Diop réussit son pari
Au-delà de l'acte historique lié à la célébration du héros national Lat DiorNgoné Latyr Diop, à travers une statue en bronze, Dr Babacar Diop Maire de la ville de Thiès n'a jamais caché son ambition de réserver un accueil grandiose au président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Au regard de ce qui a été vu sur la promenade des Thiessois et alentours, force est de reconnaître que ce pari a réussi. En effet, il y avait vraiment du monde à l'accueil. Le Maire de Thiès a aussi profité de la présence de la première personnalité de l'Etat, pour poser quelques doléances pour Thiès. «Vous êtes aujourd’hui l’hôte de la capitale du Rail, c’est dire Excellence, toutes les attentes de la population de Thiès sur la relance effective des chemins de fer, qui pendant longtemps a été notre poumon économique. La ville de Thiès souhaite également bénéficier d’un accompagnement de votre gouvernement et des services de l’État pour la réalisation de nos projets phares dont copie vous sera remise», a-t-il indiqué.
Lutte contre la déforestation
Le ministre de l'Environnement a présidé hier la journée dédiée à son département dans le cadre de la 32e édition de la Fidak. Dr Daouda Ngom annonce la lutte contre la déforestation. Toutefois, il se réjouit de la mise en place du projet SENREM dont l'objectif est de doter surtout les groupements de promotion féminine de foyers améliorés. A l'en croire, ces foyers améliorés permettent de réduire la consommation en bois, la consommation en charbon, et donc ça contribue à la préservation de nos écosystèmes forestiers. «C'est important dans la mesure où nous sommes confrontés à un problème de reboisement, de déforestation, surtout dans la partie méridionale du Sénégal et au Sud. Donc, ce projet contribue à atténuer cette déforestation, mais également à faciliter les travaux domestiques pour les femmes», affirme Dr Daouda Ngom. Il se félicite, en outre de la qualité de l'exposition. «Nous félicitons le Directeur de l'administration générale et de l'équipement et tous les agents qui ont contribué à mettre en place ce stand. Cette exposition est très importante pour nous parce qu’elle permet au ministère de l'Environnement de faire voir ce que nous faisons, mais également de sensibiliser parce que quand vous avez un espace bio diversifié avec des animaux, les élèves, les étudiants peuvent passer pour voir les animaux», dit-il.
O. Sow remplace son ami au concours de gendarmerie…
Soldat libéré, O. Sow ne va plus rendre service à quelqu’un en versant dans la fraude. Il l’a appris à ses dépens. Admis au concours de la gendarmerie pour l’épreuve physique, il est reparti faire cette épreuve pour le compte de son ami, N. Diouf. Pris en flagrant délit, les amis ont été traduits en justice pour fraude à l’examen de gendarmerie. Soldat libéré, N. Diouf est son "classe" en même temps que son binôme. Selon lui, quand ce dernier faisait la formation à Bango, il avait contracté une blessure au pied. Son binôme lui a demandé de l'aider parce que son pied lui faisait mal. Alors il ne pouvait pas lui refuser ce service. Quand il lui a demandé de le suppléer aux épreuves physiques, il l'a fait. Toutefois, le juge lui a fait savoir qu’il a commis l’erreur d’oublier la date de naissance de son binôme, et que c'est cela qui a fait foirer le coup. Son acolyte, N. Diouf, âgé de 26 ans, soldat libéré, a conforté les allégations de son coprévenu. D’après lui, à l'approche des épreuves physiques de concours, son pied lui faisait encore mal. C'est pourquoi il a sollicité son aide pour les épreuves physiques. Il regrette profondément leurs actes. Selon Me Sy, Oumar Sow avait déjà réussi et il ne restait que Ngor Diouf. C'est une nouvelle sanction, dit-il, puisqu'ils n'auront plus la possibilité de postuler à un concours de la gendarmerie. Finalement les prévenus ont été condamnés à un mois assorti de sursis.
Un faux gendarme arrêté
B. Diouf, qui se faisait passer pour un gendarme ou un douanier, a été arrêté. Le faussaire rackettait d'honnêtes citoyens à Dakar. Le soi-disant lieutenant a été arrêté hier, à Hann Marinas par les « vrais » gendarmes de la brigade de recherches de Faidherbe. Il était en possession d'une fausse carte professionnelle, selon des sources de Seneweb. Gardé à vue dans les locaux de la compagnie de gendarmerie de Dakar, B. Diouf a fait plusieurs victimes. Ses photos en tenue ont été découvertes dans son téléphone portable. L'enquête suit son cours.
Des assaillants ouvrent le feu dans un village et tuent une femme
Une femme d’une cinquante d’années a été tuée après avoir reçu une balle à la tête dans la nuit de mercredi à jeudi, dans le village de Faranding, où six assaillants ont ouvert le feu au hasard, a appris l’Aps d’une source sécuritaire. « Ce sont six assaillants armés et encagoulés qui ont envahi notre village en pleine nuit. Ils ont tiré dans tous les sens. Une femme a été tuée par une balle à la tête. Il y a aussi deux blessés très graves », a témoigné le président de la jeunesse du village de Faranding, Fily Sissoko. «Après que les assaillants ont ouvert le feu dans tout le village, ils sont rentrés chez nous en pointant sur nous leurs armes. Ils cherchaient mon oncle qui avait gagné de l’or, mais l’oncle était sorti», a poursuivi M. Sissoko. Selon lui, les assaillants ne sont pas rentrés bredouilles, «puisqu’ils ont emporté de l’or et de l’argent de mon oncle ainsi que des téléphones portables ». La brigade mobile de la gendarmerie territoriale de Saraya s’est lancée aux trousses des assaillants qui ont pris la fuite après leur forfait. Le corps sans vie et les deux blessés ont été transportés à l’hôpital régional Amath Dansokho de Kédougou par les sapeurs-pompiers.
Khalifa Rappeur en garde à vue
Sur plainte de Demba Ka boss de l’entreprise EDK qu’il accuse d’être un criminel financier doublé d’escroc foncier, Khalifa Rappeur a été convoqué hier à la brigade spéciale de cybercriminalité. Il a subi un long interrogatoire au sujet de ses allégations jugées diffamatoires. À l’issue de son audition, il a été placé en garde à vue et transféré pour la nuit au commissariat du Plateau. L’enquête se poursuivra aujourd’hui.
VIDEO
DES ENFANTS S’ÉVEILLENT DANS LE SILLAGE DU DAK'ART
Un atelier d’art initié dans le cadre du Dak’art au profit des enfants a donné des résultats invendus et suscité l’intérêt des adultes à tel enseigne qu’un des animateurs, le plasticien Papa Idrissa Camara appelle les autorités à faire plus dans ce sens
Il n’existe pas de forgerons spontanés. A contrario, c’est à force de forger que l’on devient forgeron. Mais encore faut-il avoir l’occasion de forger et le plus souvent. De même, le Sénégal peut produire une masse critique de jeunes artistes prometteurs si les autorités s’évertuent à faire découvrir la pratique de l’art aux jeunes comme l’initiative qui a eu lieu à l’ancien a palais de justice de Dakar dans le cadre du Dak’Art 2024.Nous avons rencontré un des animateurs qui n’en revient pas de ce qu’il a vu et appelle à faire plus.
Le professeur Momar Seck, enseignant d’art en Suisse, a eu la brillante idée d’initier un atelier d’art dédié aux enfants dans le cadre de la 15e édition de l’art africain contemporain de Dakar, a l’ancien palais de Justice. L’initiative a permis aux enfants de la maternelle en terminale de s’exprimer avec enthousiasme et passion et susciter de l’interet chez les adultes.
Cette atelier a révélé un potentiel artistique dormant en les enfants et qui mériterait d’être cultivé par plus pratique dans la durée et de manière suivie. Nous avons rencontré Papa Idrissa Camara, un des animateur de cet atelier quelques jours avant la fin de la biennale. Dans cette entretue exclusive accordé à SenePlus, Papa Idrissa Seck, surpris par l’engouement explique.
Selon lui, l’atelier a été fort bien apprécié par les enfants et partant, cet enseignant en art plastique plaide fortement pour la continuation de cette initiative y compris en dehors des prochaines éditions de la Biennale.
Dans la même optique, Papa Idrissa Camara souhaite la création aussi d’ateliers pour adultes afin de laisser chaque personne s’exprimer et partager ses émotions.
LES AFFAIRES POLITICO-JUDICIAIRES AU MENU DE LA PRESSE DU JOUR
Les quotidiens de ce vendredi font le point des convocations servies par la police à certains opposants
Les convocations servies par la police à certains opposants font le menu de la plupart des quotidiens parvenus vendredi à l’APS.
« Le ballet des opposants s’intensifie » à la Sûreté urbaine et à la Division de la cybersécurité, des unités de la police nationale, titre à ce sujet Walfquotidien. « Après Moustapha Diakhaté en détention, commissaire Keita en liberté, de nouvelles convocations viennent d’être distribuées », renseigne le journal.
« C’est reparti pour les affaires judiciaires politisées à tort ou à raison, car les acteurs principaux [sont] des hommes qui fricotent avec les politiques », note L’info. « L’histoire se répète-t-il ? », se demande le quotidien Enquête, parlant à propos de « tentation historique d’une justice politique ».
Le journal pointe « des arrestations et convocations en série » qui divisent, dit-il. « Si certains pensent que cela relève de l’application normale de la justice, d’autres craignent que le régime du duo Diomaye-Sonko marche sur les traces de ses prédécesseurs qui ont tous, de Senghor à Sall, recouru à la justice pour neutraliser des adversaires ».
« Ce début d’ennuis judiciaires concerne Adama Gaye, Madiambal Diagne et Barthélémy Dias », précise Walfquotidien, lequel affiche. « Pression maximale sur les opposants ». « Sale temps pour les politiques », renchérit L’As via sa manchette consacrée au même sujet.
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, revient indirectement sur ce sujet, en précisant, dans des propos rapportés par le quotidien Libération : « Les attributions de mes fonctions, je les ferai quelle que soit la personne ».
La descente aux enfers de Barthélémy Dias
En visite hier jeudi au CICES, le Centre international pour le commerce extérieur du Sénégal, Ousmane Diagne s’est prononcé sur la radiation de Barthélémy Dias de l’Assemblée nationale, rapporte le journal.
L’As ajoute le ministre de la Justice « a ainsi réitéré sa volonté d’appliquer la loi dans toute sa rigueur et sans parti pris ». « Ce serait sans état d’âme », a commenté le garde des Sceaux.
L’As constate « la descente aux enfers » de l’édile de Dakar, déjà radié de la liste des députés à l’Assemblée nationale. Le journal écrit que « le premier magistrat de la ville de Dakar doit déférer à une convocation mais les limiers ne parviennent pas à voir le concerné pour lui remettre la convocation », sans davanatge de précision.
Selon Enquête, la convocation du maire de Dakar pourrait être liée à une plainte déposée contre lui par la BIP, brigade d’intervention polyvalente de la police nationale, suite aux accusations qu’il avait portées contre cette unité d’élite au cours d’une conférence de presse.
Pour ne rien arranger, L’Observateur soutient que la procédure de révocation de Barthélémy Dias à la mairie de Dakar « semble imminente, malgré les critiques sur la légalité du processus lancé par Bayna Guèye, militant de Pastef », le parti au pouvoir.
Diomaye Faye s’incline devant la mémoire des résistants coloniaux
Le journal Le Quotidien est affirmatif : Barthélémy Dias sera révoqué à la mairie de Dakar ce vendredi. « Après l’Assemblée nationale, écrit le journal, Barth’ va perdre la mairie de Dakar. Il lui sera notifié sa révocation ce vendredi. Une semaine noire ! »
Selon Les Echos, la sœur de l’édile de la capitale a pourtant versé, à la place de ce dernier, une somme peu plus de 26 millions de francs CFA au titre des dommages et intérêts dus à la famille de Ndiaga Diouf, en lien avec une affaire qui pesait jusque-là sur la tête de Barthélémy Dias comme une épée de Damoclès.
Il s’agit de l’affaire Ndiaga Diouf. Ce dernier avait été tué par balle, le 22 décembre 2011, lors de violences survenues à la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur que M. Dias dirigeait à l’époque des faits.
Le maire de Dakar fait allusion avait écopé d’une condamnation pour coups motels dans cette affaire où il était poursuivi pour les délits de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
»Barthélémy Dias sauvé d’une contrainte par corps par sa sœur », relève Sud Quotidien.
Le Soleil revient sur l’inauguration d’une statue du résistant anticolonial français Lat Dior Diop à Thiès, une cérémonie présidée par le chef de l’Etat. « C’est dans la diversité des mémoires que nous construisons un futur de dignité, de solidarité et de cohésion », a déclaré, à cette occasion, Bassirou Diomaye Faye, dans des propos rapportés par le même journal.
Sud quotidien note que par la même occasion, le président de la République « s’est incliné devant la mémoire de toutes les figures historiques de la résistance coloniale ».
VIDEO
J'OSE L'ASSUMER, JE SUIS ARTISTE
EXCLUSIF SENEPLUS : Dans cet entretien, Germaine Anta Gaye parle des visiteurs de son expo, de Diomaye Faye et surtout de comment elle a été «bombardée» artiste mais sans calcul aucun. Elle en a profité pour révéler son ange gardien au grand jour.
À quelques heures de la tombée des rideaux du Dak’Art 2024, Germaine Anta Gaye, tire un bilan largement satisfaisant de la présent édition et dit toute sa reconnaissance à la Biennale qui l’a honorée, au public et à tous ses collaborateurs. Non sans profiter pour dévoiler au bel honneur du jour son ange gardien qui s’active dans les coulisses, décante des situations inattendue, anticipe de situations d’urgence et sert presque de fusible pour l’artiste. Il a été le maître d’œuvre de la fabuleuse et mémorable de la chambre mémoire de Germaine.
Le Dak’Art 2024 a vécu, mais les souvenirs demeurent. Et parmi les souvenirs les plus vivaces sans doute la chambre mémoire de Germaine Anta Gaye, la spécialiste de la peinture sous-verre y figurera.
Elle était l’une des rares artistes présentes souventes fois sur place, tout près de son exposition pour recevoir les visiteurs, échanger chaleureusement, expliquer avec amour et enthousiasme son installation jusqu'au jour de la clôture.
La magnificence de « sa maison » montée dans l’enceinte de l’ancien Palais de Justice était le point de mire des visiteurs. Beaucoup été émerveillés par sa proposition, touchée par cette installation. Originale et bien pensée. D’aucuns une fois passés, allaient chercher des amis, parents ou proches pour venir à leur tour assouvir leur curiosité.
L’artiste et enseignante en arts a profité pour réaffirmer le fait qu’elle est artiste. Mais une artiste attachée à la beauté et à la finesse. Par conséquent, tout ce qui est rugueux n’est pas Anta. J’ose assumer que je suis artiste », a-t-elle affirmé.
Dans la foulée de cette émotion que suscite son installation, Germaine Anta Gaye était même devenue presque une « confesseuse » malgré elle, recevant des confidences des personnes touchées qui lui racontèrent, de facto, leur propre histoire familiale.
Germaine Anta est très est reconnaissante d’avoir été mise en avant par le Dak’Art 2024 et que son œuvre plaisent au public de manière indifférenciée.
Honorée par la 15e édition du Dak’art, Germaine Anta Gaye, spécialiste de la peinture sous-verre a pu toucher beaucoup de visiteurs par son installation originale qui met en exergue un art de vivre saint-Louisien très en vogue quelques années auparavant à Saint-Louis.
par El Hadji Ibrahima THIAM
(LAT DIOR) UNE EPOPEE QUI MERITE BIEN UNE STATUE
Dans tous les pays, le devoir de mémoire revêt un caractère sacré, parce que le récit national a besoin de célébrer les gestes des héros ou des faits historiques qui ont contribué à bâtir une nation, à libérer un peuple
Déjà érigé en Héros national par le président Léopold Sédar Senghor, ensuite célébré à l’occasion de l’anniversaire du centenaire de sa mort en 1986 par le chef de l’État Abdou Diouf, puis un musée créé à Dékheulé en son honneur en 2018 par le président Macky Sall, le plus illustre des Damel du Cayor voit sa mémoire honorée et ses faits d’armes portés au pinacle pour l’éternité à travers cette statue inaugurée par le président Bassirou Diomaye Faye à Thiès.
En moins d’un mois donc, le chef de l’État a posé deux actes à caractère mémoriel. Dans tous les pays, le devoir de mémoire revêt un caractère sacré, parce que le récit national a besoin de célébrer les gestes des héros ou des faits historiques qui ont contribué à bâtir une nation, à libérer un peuple. Nourrir cet imaginaire historique participe à renforcer l’appartenance à la même communauté de destin. Voir cette représentation de Lat Dior trônant au cœur de la ville de Thiès, quoi de plus normal. Le lieu est doublement symbolique. D’abord, parce que Thiès est aujourd’hui la circonscription administrative régionale qui abrite l’ancien royaume du Cayor. Ensuite, on l’appelle la capitale du rail or, comme on le sait, la question du ferroviaire a été un casus belli entre Lat Dior et le colonisateur. En effet, en 1879, le résistant à la pénétration française avait refusé de signer la convention du chemin de fer Dakar–Saint-Louis, qui impliquait une cession gratuite des terrains et la fourniture de la main-d’œuvre. Le Damel s’était opposé aux travaux et avait interdit à ses sujets de cultiver de l’arachide pour contraindre les Français à partir. De cet épisode est parti le mythe de son cheval « Malaw » qui refuse de traverser le rail.Sur le plan historique, ériger cette statue n’est pas saugrenu. Lat Dior fut un roi dont l’histoire est transversale.
De son Cayor natal en passant par le Sine, jusque dans le Rip, il a toujours défendu le sens du patriotisme, élevant au rang le plus haut possible l’esprit du sacrifice, du courage, mais aussi le commun vouloir de vivre ensemble qui est le fondement d’un royaume, d’un État. Chef de guerre « Thieddo » intrépide qui accéda au trône à l’âge de 16 ans seulement, Lat Dior a prouvé aux troupes coloniales qu’il ne céderait pas si facilement sa patrie, son territoire. Question d’honneur. Ainsi, pendant une vingtaine d’années, il leur livra des batailles mémorables comme celle de NgolNgol – où il a défait les troupes coloniales françaises – de Loro ou encore de Mékhé. Ensuite, durant son exil, il a continué à combattre les Français aux côtés notamment de l’Almamy du Rip, Maba Diakhou Bâ. Lat Dior a notamment pris part à la mythique bataille de PaosKoto au cours de laquelle l’armée coloniale française a été battue à plate couture.
Bien qu’il soit « Thieddo », le Damel du Cayor a toujours su nouer des alliances stratégiques avec les marabouts. Outre Maba Diakhou Bâ, il a tissé des liens étroits avec le père de Serigne Touba, Mame Mor Anta Salli. 138 ans après sa mort, cette statue en son honneur aura le mérite de revivifier sa mémoire, afin que ses faits d’armes et les valeurs qu’il défendait continuent d’inspirer la jeunesse et d’irradier la marche du pays.