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17 mai 2025
PAR Papa S. Traoré
L’ESPRIT DE LA CONSTITUTION SUR LA LIBERTÉ DE LA PRESSE
La pertinence devait commencer à la base, c’est-à-dire apporter une définition neutre et impartiale du journaliste y compris les professionnels des médias selon les références séduisantes, jugées crédibles du présent code de la presse
L’esprit de la constitution du Sénégal, à son article 10, considère la liberté d’opinion comme sacré enfant gâté et intouchable selon les moyens et formes d’expression bien définis.
Article 10 -: « Chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement des opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur et à la considération d’autrui, ni à l’ordre public ».
Dans cette même dynamique s’ajoute l’article 11 certifiant que
- « la création d’un organe de Presse pour l’information politique, économique, culturelle, sportive, sociale, récréative ou scientifique est libre et n’est soumise à aucune autorisation préalable ».
À cet effet, l’article 4 du chapitre 3, de la section première, du premier paragraphe, du présent code de la presse sénégalaise, défini le journaliste et le professionnel des médias comme « toute personne diplômée d’une école de journalisme reconnue par l’État…»
Assainir les écoles du journalisme avant tout
Mais, sur la base des effets paradoxaux, se fonde une triste réalité incontestable. Combien d’écoles de journalisme dites non reconnues, produisent un nombre explosif de journalistes reconnus à tout niveau. Donc la question préalable, c’est de contrôler la reconnaissance des écoles d’abord.
Combien d’écoles de journalisme reconnues y compris l’école mère, en l’occurrence ‘’CESTI’’, forgent des journalistes jugés non reconnus par le fameux système qui promeut la croissance des journalistes dépendants d’une ligne éditoriale. Ici, repose un problème majeur enterré jusqu’à l’infini.
Assainir le secteur, mais par où commencer ?
Qu’en est-il du journalisme indépendant qui n’arrive pas à charmer l’esprit du code de la presse. Ce dernier était juste initié pour protéger certains bourgeois du secteur au détriment des vulnérables. La culture entrepreneuriale n’est ni promue ni encouragée pour certains.
En principe, le journaliste est en parfaite harmonie en la collecte au traitement et à la diffusion de l’information.
Le support dépend de son moyen légal qu’il dispose. L’internet en est une parfaite illustration. Le système de reconnaissance des entreprises de Presse reconnues, initié par le (MCTN) de la république démocratique du Sénégal est susceptible de critique et d’altération.
La presse est par essence, résultat d’une prouesse exaltante, issue de la liberté d’expression sans porter atteinte à l’honneur de X ou de Y. L’esprit de liberté se conjugue au présent dit engagé et à la première personne du singulier.
Combien de soi-disant journalistes, depuis des années, usurpent cette fonction et qui bénéficiaient de toute part privilégiée, parce qu’ils sont à la base des partiaux. Comment peut-on concevoir le militantisme et la partisanerie dans le journalisme ?
Combien de journalistes marginaux, respectent les principes d’éthique et de la déontologie et qui en retour ne gagnent que du feu rouge. Privés de toute sorte de considération sociale et de chance équitable.
En outre, la soi-disant logique d’‘’ assainir le secteur ‘’, épousée par nos autorités de régulation n’est qu’une fausse-couche, anticipée par des inconnus de la nation des journalistes.
En vérité, la pertinence devait commencer à la base, c’est-à-dire apporter une définition neutre et impartiale du journaliste y compris les professionnels des médias selon les références séduisantes, jugées crédibles du présent code de la presse.
Référant à l’article 4, la phrase continue, «…, dont l’activité principale, régulière et rétribuée consiste en la collecte au traitement et à la diffusion de l’information ».
Cette activité principale, destinée à la clairvoyance, n’est qu’une illusion perpétuelle accouchant des contradictions sur contradictions jusqu’à l’infini.
Cependant, la révision et la réforme du code s’annoncent partout comme intérêt supérieur inspirant tous. Contrant tout fourre-tout et tout préjugé attardant le rythme de toute sorte.
En définitive, Le contrôle neutre et impartial du secteur, la réorganisation, la reconstruction , la réforme et l’appui des fonds constituent une parfaite connaissance légaliste prête et apte à répondre aux attentes.
par Assane Seck
CE QUE LES INDUSTRIES ENDOGENES PEUVENT CONTRIBUER AU DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE
Nous entendons par industries endogènes une industrie qui utilise des produits locaux, les transforme et les commercialise au niveau national puis international le cas échéant, respecte les dispositions juridiques environnementales et climatiques
Nous entendons par industries endogènes une industrie qui utilise des produits locaux, les transforme et les commercialise au niveau national puis international le cas échéant, respecte les dispositions juridiques environnementales et climatiques. Ces industries non seulement créent des emplois, des revenus mais luttent contre le lourd fardeau de la dette car exportent plus qu’elles n’importent. Une monnaie forte lutte contre le lourd fardeau de la dette, des industries endogènes y contribuent aussi par la réduction drastique d’importations budgétivores, très budgétivores. Nous essayons de donner des exemples d’industries endogènes.
1. L’Arachide
Suivant la littérature, parmi les principaux pays producteurs d’arachide dans le monde nous avons : la Chine, l’Inde, le Nigéria, les États-Unis, l’Indonésie, le Soudan, le Sénégal. En Afrique, toujours suivant la littérature, plus de 40 pays produisent de l’arachide et les 10 premiers producteurs selon la littérature sont par ordre décroissant : Nigéria, Soudan, Sénégal, Ghana, Tchad, Mali, Burkina Faso, Niger, Cote d’Ivoire.
Les huileries publiques et privées créent des emplois et des revenus en embauchant des travailleurs et en achetant les productions agricoles des agriculteurs. Pour limiter le lourd fardeau de la dette dû à l’importation d’huile alimentaire, l’objectif doit être de satisfaire la consommation locale, l’autosuffisance alimentaire dont le besoin peut être annuellement estimé par les formules suivantes :
Consommation en litre par habitant et par jour X 365 jours X Population annuelle ou Consommation en litre par habitant et par an X Population annuelle.
L’objectif de création d’emplois et de revenus et de limitation du lourd fardeau de la dette dû à l’importation d’huile alimentaire peut être progressivement atteint si les huiliers publics ou privés, en plus d’acheter auprès des opérateurs stockeurs d’arachide, parallèlement cultivent leur propre arachide, achètent l’huile artisanale en vue de la raffiner. L’achat de l’huile d’arachide artisanale par les huiliers est fait dans beaucoup de pays producteurs d’arachide et surtout participe efficacement à la sécurité voire la sureté sanitaire des aliments. Un budget doit toujours être dégagé pour l’achat de l’huile artisanale d’arachide. En rapport avec les acteurs, un prix fixe sera fixé pour la vente aux huileries de l’huile artisanale. Les opérateurs de stockage de graines d’arachide pourraient aussi stocker l’huile artisanale d’arachide pour les huileries exclusivement parce que tout simplement la première destination de l’huile artisanale d’arachide doit être le raffinage. Si nécessaire les textes juridiques seront renforcés.
Sans abandonner les autres cultures agricoles habituelles, cet objectif de création d’emplois et de revenus et de limitation du lourd fardeau de la dette peut être atteint aussi en cultivant de l’arachide dans des zones qui n’étaient pas traditionnellement destinées à la culture de l’arachide. Au Sénégal toujours, les années passées, les huiliers avaient des problèmes aigus et chroniques pour avoir des graines d’arachide ce que les nouveaux gouvernants par des décisions éclairées sont entrain de corriger. Ces activités créent des emplois, des revenus et luttent contre le lourd fardeau de la dette.
2. Le riz
Suivant leur objectif très judicieux et éclairé de souveraineté alimentaire, d’autosuffisance alimentaire, des pays importateurs de riz comme le Sénégal sont appelés à vaincre les tyrannies alimentaires et financières d’importation du riz. Qui dit souveraineté alimentaire et autosuffisance alimentaire dit aussi consommation locale. Toujours au Sénégal, des zones comme la vallée, le Fouta, le Walo, la Casamance ont toujours été des bastions traditionnels de culture du riz local consommé localement aussi. Par exemple, le Walo étant le fief des femmes légendaires de Nder tant chantées par Pape Seck Serigne Dagana et le Star Band (de feu Ibra Kassé un des bâtisseurs de la musique sénégalaise), le Number One, Africando,…
3. L’anacarde
L’anacarde est à industrialiser en parfaite complémentarité avec la culture d’autosuffisance en riz par exemple.
4. Domestication de l’agriculture
De tout temps, l’être humain a toujours cohabité avec l’agriculture par les jardins privés ou publics, les arbres fruitiers, la verdure,…. Avec l’ingénierie agricole, il existe des microjardins, des composteurs ou microcomposteurs pour, entre autres, des cultures vivrières, de rente.
La production arachidière, de l’anacarde et autres produits agricoles ne peut-elle pas être domestiquée aussi par les ménages, toute localité grâce au microjardinage puis le méso et le macrojardinage ? Avec les changements climatiques, cette végétation fait partie des puits à carbone grâce à la photosynthèse (absorption de gaz carbonique et rejet d’oxygène).
Mais cette domestication de l’agriculture ne doit pas favoriser le développement des moustiques. Qui dit moustique dit gîte larvaire par les cultures de plantes à larves, un usage inapproprié des déchets réutilisés (comme les pneus) ou réemployés en agriculture. Selon Robert (2024) « Quand on fait une recherche sur la lutte antimoustique, on voit que le moustique serait l’animal le plus dangereux au monde responsable de 725 000 décès humains chaque année.»
En attendant d’éradiquer les moustiques, ils doivent être contrôlés par la lutte, entre autres, contre les gites larvaires dans les domiciles et en dehors des domiciles, par l’usage de matériaux imprégnés (moustiquaires, rideaux,….) toutes les nuits, toute l’année et par toute la famille (les 3T).Les services techniques compétents sont outillés pour faire la réimprégnation des matériaux à imprégner le cas échéant.
5. Le lait
Des industries endogènes pourront transformer le lait brut en produits finis suivant les besoins à satisfaire.
6. Le poisson
En plus des poissons de mer, la Chine montre la voie d’autosuffisance alimentaire en poisson par le développement de son aquaculture, sa pisciculture
7. Le pétrole
A terme (court, moyen ou long), le pétrole brut est raffiné par les industries endogènes des pays producteurs.
8. Les ressources minières
Comme le pétrole, à terme (court, moyen ou long), les ressources minières se valorisent en produit fini optimal par les industries endogènes des pays producteurs.
9. Etc.
10. One Health
Toutes ces activités sont à combiner avec le One Health .Le One Health peut être considéré comme étant la préservation de la santé par une gestion combinée de la santé humaine, de la santé animale et de la santé environnementale. Prévenir vaut mieux que guérir Une industrie endogène fait des activités en fonction des réalités locales. Avec les développements ou les réhabilitations ou les redynamisations continus des infrastructures routières et ferroviaires, ces industries se consolideront davantage. Que 2025 soit une année d’éclosion ou de développement d’industries endogènes en Afrique !
PAR Jean Pierre Corréa
SUNUGAL NDIAYE
EXCLUSIF SENEPLUS - Plus de la moitié des personnes âgées de 18‐60 ans ne sont pas scolarisés, mais sont certains de tout savoir, et souvent d’ailleurs, même les scolarisés ne comprennent pas… ce qu’ils savent
Le Sénégal, c’est connu, est le centre du monde… Mieux, il est même hors du monde. Quand vous vous étonnez d’une situation incongrue, que vous en perdez vos nerfs, il y a toujours à côté de vous un Sénégalais, impassible, totalement détendu du cortex, qui vous assène un « fi sénégal la » … Sous-entendu… « Ne me fatigue pas avec ta norme, nous on est à côté de la planète. D’ailleurs, notre pays devrait s’appeler Le-ça-m’est-égal ». Quel « DIOMAGE » !!!
Nous sommes 17 millions, dont plus de la moitié de femmes, donc nous sommes 8 millions et demi d’entraîneurs de football.
Le nombre de ménages au Sénégal, a une particularité, c’est que 8 ménages sur 10 ont pour chef un homme. Et vachement vigoureux notre Sénégalais ! Plus de 60% des ménages sont composés de plus de 10 individus. D’ailleurs quand dans le monde entier, on réfléchit en se grattant la tête, chez nous les hommes réfléchissent en se grattant avec concentration…euh… disons…les testicules. Tu m’étonnes qu’ils fassent des familles nombreuses, qu’il faut nourrir à bol de riz continus, puisque 58% des dépenses annuelles des ménages Sénégalais sont consacrées à l’alimentation.
Plus de la moitié des personnes âgées de 18‐60 ans ne sont pas scolarisés, mais sont certains de tout savoir, et souvent d’ailleurs, même les scolarisés ne comprennent pas… ce qu’ils savent… C’est pour cette raison que quand vous demandez à un Sénégalais comment il s’appelle, invariablement, il vous rétorquera « Qui ? Moi ? », respectant la légende qui raconte qu’un Sénégalais répond toujours à une question, par une autre question.
La population adulte est majoritairement mariée à 73,8% contre 17,8% de célibataires, mais comme les « deuxièmes bureaux » prospèrent et que l’adultère est le sport le mieux pratiqué au Sénégal, il n’est guère étonnant que l'espérance de vie moyenne des hommes, qui au bord du « burnes out », ne savent plus du coup où donner de la braguette, est largement inférieure à celle des femmes.
C’est le signe d’une autre singularité sénégalaise : nos femmes ont un appétit sexuel qui nous ruine la santé… Un mythe s’effondre… Celui des hommes sénégalais héros des chambres à coucher ! Ne vous étonnez donc pas que LE PAYS DE LA TERANGA, pardon, de la PACHANGA, soit celui où l’on vend le plus de GORA KENG ET DE VIAGRA.
CQFD…
LA DIGUE DE LA CORNICHE-EST, UN DANGER D’EFFONDREMENT PERMANENT
Cet ouvrage d'art, conçu initialement pour protéger la côte et faciliter la navigation portuaire, subit les assauts répétés d'une mer de plus en plus agressive, accentués par les effets du changement climatique
La digue de la corniche-est est bien réputée pour sa vétusté. Après plusieurs alertes lancées par les habitant de Dakar - Plateau, l’ouvrage menace de s’effondrer à tout moment. Les pêcheurs et les riverains craignent le pire.
Au milieu des blocs pierres éparpillés sur une surface restreinte, un groupe de personnes est en pleine discussion sous un arbre. L’odeur fétide de poisson en décomposition sur le rivage ne semble point lesimportuner. Nous sommes à la pointe de Dakar. Le ciel est nuageux. Un vent frais balaie la côte en cette matinée. Le bruit des vagues se mêlent aux vrombissements des moteurs des voitures qui traversent la route sinueuse et escarpée de la corniche-est pour contourner les embouteillages du centreville. A côté, un engin de chantier terrasse les derniers vestiges de la batterie de Dakar, une fortification construite durant l’époque coloniale. En face, en bas d’une pente escarpée et rocailleuse, la digue de Dakar ou « pont bu bès ». L’ouvrage, une jetée enchâssée et adossée par des blocs de béton, est mise en mal par l’érosion marine depuis quelques mois. Son mauvais état impose les usagers une souffrance et incommodité au rythme des grosses vagues.
Atoumane Ngom, teint clair et barbichette taillée, contemple tranquillement la mer. Les dreadlocks en queue de cheval, Il est assis sur un bloc de pierre à l’entrée d’une cabane. Sandales ensablées, tee-shirt blanc parsemé de taches ocres, cet homme âgé d’une quarantaine d’années profite de ses temps libres pour humer la brise d’air frais. Il affirme que l’infrastructure est devenue très dangereuse depuis quelque temps. « La digue date de l’époque coloniale et elle s’est détériorée à cause de la recrudescence des assauts de la mer dansle secteur. Elle n’a jamais été réfectionnée ni entretenue », déplore -t-il. Selon lui, plusieurs pêcheurs n’osent plus s’aventurer sur l’ouvrage par peur d’être emporté par les vagues.
Un ouvrage vieillissant
A quelques encablures, à l’entrée de la digue, les vagues violents frappent les roches. La brise rafraichissante et l’embrun marin caressent la peau. Des touristes, accompagnés d’un guide, se faufilent et sursautent entre les blocs de latérite pour visiter l’ouvrage. Ici, il est difficile de marcher sans être mouillé par les gerbes d’eau jaillissant verticalement. Des creux et des grosses fissures parsèment la surface de l’ouvrage. Une situation qui inquiète au plus haut point, Mamadou Ndir, la soixantaine. Accroupisur le sable, ce pêcheur capitalise plusieurs années d’expérience. Navette à la main, il rafistole un filet endommagé. Avec dextérité, il répète dans une synchronisation parfaitement millimétrée, les mêmes mouvements. En chemise violet, le pantalon déchiré au genou, ce Lébou autochtone affirme que la digue n’est plus sûre. « L’ouvrage est vieillissant et il est devenu de plus en plus dangereux. La situation s’est empirée depuis l’hivernage passé. Ce fut des temps, on pouvait y pécher tranquillementsans être inquiété par les grosses vagues mais maintenant, c’est impossible à cause de la fragilité et de l’affaissement de certaines parties de la structure », alerte -il. Selon lui, c’esttout une économie qui estmenacée. « La digue fait vivre des familles entières depuis des lustres. Nous pouvons gagner parfois en une semaine autant qu’un fonctionnaire », affirme-t-il
En face de lui, Mamadou Camara prépare des appâts de poissons et des harpons. Dans ses habits de pêcheur, une combinaison gris en bâche, il affirme que les accidents sont devenus récurent dans le secteur. « L’état de la digue est si cahoteux qu’à la moindre inattention, les vagues peuvent t’emporter facilement. Récemment, un touriste chinois venu pour des activitésrécréatives de pêche à la ligne est tombé dans l’eau sous l’effet des vagues. Il a failli se noyer. Heureusement, nousl’avonssecouru grâce à un canoé », déclare -t-il. Visage fermé, bicepssaillants et les yeux craquelés par le vent, il affirme que l’intérêt de l’ouvrage est de protéger la côte. « La digue n’est pas un pont comme le pense la plupart des dakarois encore moins un ancien port. Elle permet d’amortir les grosses vagues qui peuvent menacer le port et la côte lorsque la mer est agitée », confie Mamadou.
La navigation dans le port de Dakar menacée
La digue de Dakar a été construite entre 1938 et 1940 par une entreprise italienne pour stabiliser la mer entre les pointes de Dakar et de Bel -Air et créer un chenal de navigation des navires cargossur l’axe Dakar et Gorée. Les travaux ont été interrompus en 1940 suite à la déclaration de guerre de l’Italie. Pour cause, tous les contremaîtres du chantier furent emprisonnés. Jusqu’à la fin de 1940, il était prévu de reprendre la construction, maisle projet a été finalement remplacé par une opération de dragage dans le port pour créer des fonds suffisants.
Au centre de la digue, à une vingtaine de mètre de la côte, la furie des vagues se fait de plus en plus sentir. A côté, des dizaines de pêcheurs à la ligne, visages contractés, manœuvrent leurs cannes malgré lesrisques de tomber dans l’eau. Le bourdonnement des moteurs des pirogues regagnant le quai de pêche « Terrou Baye Sogi » se font entendre de loin. Saliou Dia exerce la pêche à la ligne depuis une quarantaine d’années. Il est serein malgré l’agitation de la mer. Bossu, teint clair et de petite taille, il est témoin de la dégradation de l’infrastructure. Grelotant sous une combinaison en bâche verte mouillé, ce vieux pêcheur de 70 ans se plaint des conséquences du délabrement de la digue qu’il considère comme « inquiétante ». « Cela fait des dizaines d’années que je pratique la pêche à la ligne ici. L’état de l’ouvrage n’a jamais été aussi mauvais. Les blocs de pierres qui le soutenaient en grande partie ont lâché avec le temps », confie Saliou d’un ton nasillard tout en montrant la partie inclinée. Il affirme que, d’après ses aïeux Lébou, la fonction de la digue est de briser la force de la lame. « L’intérêt de l’infrastructure est non seulement de protéger la côte est jusqu’en Bel-Air. Elle permet également aux gros navires entrant dansle port de Dakar de naviguer et d’accoster tranquillement lorsque la mer est agitée », avance - t-il. Toutefois, il appelle à agir avant que l’irréparable ne se produise. « Si nous ne faisons rien, il se peut que la digue cède un jour et les conséquences seront catastrophiques », avertit-il mine triste.
Archéologue sous – marin à l’université Aix-Marseille, Madické Guéye considère que la dynamique marine et l’effet des courants à long terme ont affaibli la digue au fil des années. « Une plongée sous-marine permet de constater que quelques parties de la fondation de l’ouvrage ont lâché avec le temps », souligne – il. Ce qui menace, d’après le chercheur, d’affaiblir la capacité d’atténuation des vagues. « L’efficacité de la digue est mise en mal par les parties affaissées en dessous. Avec le réchauffement climatique et la montée des eaux, les risques de fissures vont devenir de plus en plus grandes. Dans ce cas, la digue ne pourra plus résister à la pression des houles et des courants puissants », alerte – t-il. Selon lui, l’érosion marine est devenue un phénomène qui s’accentue avec les changements climatiques. « Le niveau de la mer augmente de 3 à 4 millimètres par an sur la côte ouestafricaine », poursuit-il en citant un rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de l’ONU publié en 2019. Il indique que la région de Dakar est mise à rude épreuve depuis quelques années par l’érosion côtière. « L’avancée de la mer s’accentue plus sur la grande côte mais aujourd’hui avec l’effondrement de quelques parties de la falaise de la corniche – est, la question doit être prise au sérieux », affirmet-il. Selon lui, Il urge une restauration ou une conservation et non de démolir tout pour reconstruire une nouvelle infrastructure. « Cette digue a une histoire. C’est un patrimoine qu’il faut préserver malgré tout », conseille -t-il.
LIGUE AFRICAINE FEMININE : L’ASC VILLE DE DAKAR ET LA JEANNE D’ARC TOUJOURS DANS LA COURSE
L’ASC Ville de Dakar et la Jeanne d’Arc se sont qualifiées pour les quarts de finale de Ligue africaine féminine de basket lors desquels les deux représentants du Sénégal vont rencontrer le Rwanda Energy Group (Rwanda) et Ferroviario Maputo (Mozambique)
L’ASC Ville de Dakar et la Jeanne d’Arc se sont qualifiées pour les quarts de finale de Ligue africaine féminine de basket lors desquels les deux représentants du Sénégal vont rencontrer le Rwanda Energy Group (Rwanda) et Ferroviario Maputo (Mozambique) respectivement.
L’équipe de la municipalité de la capitale sénégalaise va rencontrer son adversaire du Rwanda, vendredi, à 18 h 00 GMT, l’autre quart de finale Jeanne d’Arc de Dakar-Ferroviario Maputo étant prévu le même jour à 21 heures.
L’ASC Ville de Dakar a terminé deuxième du groupe A avec deux victoires et une défaite en trois matchs, bilan qui lui permet d’occuper la deuxième place de sa poule, derrière Al Ahly (Égypte), leader avec trois succès en autant de sorties.
La Jeanne d’Arc de Dakar a pour sa part terminé la phase de groupe avec une victoire et deux défaites, se qualifiant pour les quarts de finale en s’adjugeant l’une des places réservées aux deux meilleures troisièmes.
Pour le compte des autres quarts de finale prévus le même jour, Al Ahly va jouer contre la CNSS (RD Congo) à 12 h 00 GMT et Friend’s Basketball Association (Côte d’Ivoire) va défier l’Armée patriotique rwandaise (Rwanda) à 15 h 00 GMT.
Ces deux formations étaient logées dans le groupe B, dans la phase de poules.
Les matchs de classement sont prévus ce jeudi. Forces armées et Police Basketball (Cameroun) va affronter l’ASB Makomeno (RD Congo) à 15 h 00 GMT, pour les 11ᵉ et 12ᵉ places du tournoi.
Le Sporting Alexandria (Égypte), double tenant du titre, va affronter Mountain of Fire and Miracles (Nigeria) pour déterminer les 9e et 10e places de la Ligue africaine féminine de basketball.
Les demi-finales et la finale sont programmées samedi et dimanche, au stadium Marius Ndiaye.
DIOMAYE FAYE AUDITE LES PROGRAMMES ET PROJETS DE MACKY SALL
Face à la multiplicité des programmes existants (ANPEJ, DER/FJ, 3FPT, XEYU NDAW NI...), le président a mandaté une évaluation exhaustive pour mesurer leur impact réel sur l'employabilité des jeunes
Entre l’ANPEJ, la DER/FJ, 3 FPT, XEYU NDAW NI, Domaines agricoles communautaires (DAC), Formation Ecole Entreprise (F2E), AGETIP, FERA…), Diomaye Faye veut voir du clair sur ce qui a été fait pour l’emploi des jeunes. Il a donné hier des directives claires à ce sujet à son gouvernement.
Malgré la multiplicité des programmes et projets de promotion de l’emploi des jeunes lancés surtout par le président Macky Sall, le chômage des jeunes reste une préoccupation qui empêche le président Bassirou Diomaye Faye de dormir. Lors de ce conseil des ministres de ce mercredi 11 décembre, le Chef de l’Etat a abordé la question de la refondation urgente de la politique de promotion de l’emploi des jeunes qui demeure une priorité nationale, au regard de l’extrême jeunesse de la population du Sénégal et du taux de chômage très élevé chez les jeunes. Il a invité le Premier Ministre à finaliser l’évaluation de toutes les initiatives, de tous les programmes, projets et dispositifs publics de promotion de l’employabilité et de l’emploi des jeunes (ANPEJ, DER/FJ, 3 FPT, XEYU NDAW NI, Domaines agricoles communautaires (DAC), Formation Ecole Entreprise (F2E), AGETIP, FERA…). Il a également demandé au Premier Ministre d’engager avec les Ministres et structures de l’Etat concernés, le secteur privé national et les centrales syndicales, l’élaboration consensuelle et la mise en œuvre pragmatique d’une Stratégie nationale innovante d’insertion professionnelle et d’emploi des jeunes.
Territorialisation des politiques de formation
Selon toujours le communiqué du conseil des ministres, Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé son attachement profond au renforcement de la territorialisation des politiques de formation professionnelle et technique en cohérence avec la carte universitaire et les Instituts supérieurs d’Enseignement professionnel (ISEP), la mise en place des huit (8) Pôles de développement, la définition et le déploiement des filières prioritaires du référentiel de politique économique et sociale. Il a, dès lors, souligné l’impératif de renforcer la formation professionnelle et technique à travers la diversification, l’actualisation et l’adaptation des offres de formation et en insistant, dès le collège, sur la préparation à l’orientation professionnelle des élèves. II s’agit aussi et surtout d’accélérer les projets de réalisation de Centres de Formation professionnelle départementaux et d’opérationnalisation de mécanismes d’apprentissage adaptés à l’insertion de jeunes prématurément sortis du système éducatif.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, indiqué au Premier Ministre, l’impératif de réorienter les politiques et dispositifs d’encadrement, de financement, de promotion de l’entreprenariat et de l’auto emploi desjeunes,soutenus par un système d’information fiable et un suivi efficace. Dans la même lancée, il a souligné l’urgence d’une redéfinition des objectifs et desrègles d’établissement des contrats aidés dans le cadre de la Convention nationale Etat-Employeurs (CNEE), instrument qui doit davantage cibler des secteurs fortement créateurs d’emplois. Il a aussi rappelé au Ministre en charge du Travail et de l’Emploisa directive relative à la bonne préparation de la tenue, avant fin avril 2025, de la troisième Conférence sociale sous le thème de « l’Employabilité et l’Emploi des Jeunes ».
L’ACTUALITE ECONOMIQUE DOMINE LA LIVRAISON DES QUOTIDIENS
Les parutions de ce jeudi s'intéressent dans leur majorité aux sujets économiques
Les sujets économiques dominent largement l’édition des quotidiens parvenus ce jeudi à l’Agence de presse sénégalaise.
Le journal EnQuête a cherché à savoir du dossier judiciaire concernant Samuel Sarr plus que ce qui en est dit jusque-là. ‘’Partie pour être le plus grand projet énergétique réalisé entièrement par des Sénégalais, la plus belle histoire de West African Energy (WAE) s’achève en queue de poisson’’, observe-t-il.
Il estime que ce projet devait être ‘’une véritable success story 100 % sénégalaise’’.
Des investisseurs exclusivement sénégalais ont réuni 283 milliards pour la réalisation de cette initiative privée dont le montage financier a valu à l’ancien ministre de l’Énergie une arrestation.
EnQuête parle d’une ‘’désillusion nationale’’ pour mettre en exergue l’envergure du projet et sa malheureuse tournure.
L’Observateur croit détenir ‘’la vérité sur les réserves de Sangomar’’, le champ pétrolier dont l’exploitation a démarré depuis plusieurs mois, à une centaine de kilomètres au sud de Dakar. ‘’Ses performances suscitent même des réactions de traders qui n’hésitent pas à surévaluer ses réserves’’, note le journal, estimant que cela se fait sur la base de ‘’jugements de valeur qui ne correspondent pas à la réalité des chiffres’’.
‘’Prestige diplomatique’’
Libération s’intéresse aussi aux hydrocarbures en dévoilant les résultats d’un audit concernant la société Timis Corporation, l’un des investisseurs du secteur pétrolier sénégalais. ‘’Timis Corporation n’a pas atteint ses engagements en matière d’investissement et aurait dû verser à l’État du Sénégal une indemnité qui équivaudrait à 6.154.000 dollars américains (près de 4 milliards de francs CFA)’’, révèle le journal.
‘’Considérant l’absence de documentation et de justification des coûts de Timis Corporation, l’indemnité qui devait être reversée à l’État du Sénégal s’élève à 8 millions de dollars (presque 5 milliards de francs CFA’’, ajoute Libération.
La Direction générale de la surveillance et du contrôle de l’occupation du sol a demandé aux personnes titulaires de droits sur des lotissements situés dans les régions de Dakar et Thiès (ouest) de remplir un formulaire d’identification de leurs lots et de le déposer à son siège. Cette mesure fait dire au journal Le Quotidien que ‘’le gouvernement s’apprête à lever la mesure suspensive de plusieurs lotissements entre Dakar et Thiès’’.
‘’Tout ça pour ça !’’ s’exclame le journal, estimant que c’est ‘’la charrue avant les bœufs’’.
‘’Il est assez déroutant […] de geler des travaux valant plusieurs millions de francs CFA, de mettre en chômage technique des entrepreneurs, leurs maçons, menuisiers et tâcherons, de bloquer les ressources de leurs fournisseurs… Bref, de paralyser l’activité d’une bonne partie du secteur du BTP, sur la base de présomptions sans aucun début de preuve’’, commente Le Quotidien.
WalfQuotidien constate que ‘’le gouvernement mène une intense campagne pour faire élire Amadou Hott à la présidence de la Banque africaine de développement’’.
‘’Le Sénégal gagnera en prestige diplomatique’’, s’il réussit à faire élire l’économiste, banquier et ancien ministre de l’Économie, ajoute le journal en citant un expert.
Des ‘’limites juridiques’’ et des ‘’obstacles coutumiers’’
WalfQuotidien considère l’interdiction annoncée des importations de friperie comme un ‘’choix cornélien’’. ‘’Il est vrai que le ministre [du Commerce et de l’Industrie est] confronté à un choix difficile : laisser le statu quo et obérer définitivement le développement de l’industrie textile ou alors freiner les importations de friperie et mettre en difficulté des milliers de personnes […] qui vivent dans ce secteur tentaculaire’’, analyse-t-il.
Le Soleil a relevé les ‘’limites juridiques’’ et les ‘’obstacles coutumiers’’ à cause desquels les femmes vivant dans le monde rural éprouvent de la peine à accéder à la terre.
‘’Malgré leur contribution significative à l’agriculture, seules 15 % sont propriétaires de terres au Sénégal’’, indique le journal sur la base de données fournies par la Banque mondiale.
Une juriste interrogée par Le Soleil réclame, sur la base d’une directive de l’Union africaine, que chaque commune attribue au moins 30 % de ses terres aux femmes.
Le Témoin Quotidien dévoile le ‘’business du rein’’ en se demandant à qui profite l’‘’interruption des opérations de la greffe rénale’’ au Sénégal.
‘’Le malheur des malades du rein fait le bonheur des mafieux de la dialyse. Une mafia bien rodée, qui entretient un business florissant, dans lequel fournisseurs, pharmaciens, techniciens, néphrologues, hommes d’affaires et délégués médicaux se disputent férocement un marché annuel estimé à 20 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires’’, révèle-t-il.
Le Bus Rapid Transit (BRT) est confronté à l’‘’incivisme’’ de certains automobilistes, selon Sud Quotidien.
‘’Non-respect des feux de signalisation, blocage des carrefours, occupation illégale des emprises’’, observe-t-il sur le trajet du BRT, qui transporte des milliers de passagers par jour, entre Dakar et Guédiawaye.
LES PME-PMI FORMALISEES RAFLENT 5 % DES MARCHES PUBLICS
En marge de la 32e édition de la Foire Internationale de Dakar, la Direction Générale des Impôts et Domaines a organisé, hier, un panel axé sur la formalisation du secteur informel pour une économie compétitive et pérenne et les différentes procédures
En marge de la 32e édition de la Foire Internationale de Dakar, la Direction Générale des Impôts et Domaines a organisé, hier, un panel axé sur la formalisation du secteur informel pour une économie compétitive et pérenne et les différentes procédures d’obtention de bail et du titre foncier au Sénégal. La DGID se fixe l’objectif d’élargir l’assiette fiscale de l’Etat. Elle informe sur l’avantage de la formalisation puisque 5% des PME-PMI formalisées ont gagné 5% des marchés publics ;
Dans le cadre de la 32e édition de la Foire Internationale de Dakar, la représentante du ministre des Finances et du Budget, Mame Bator Touré, conseillère technique et coordonnatrice de la cellule communication du ministère, a présidé, hier, le panel de la Direction Générale des Impôts et Domaines(DGID).
Selon la conseillère technique et coordonnatrice de la cellule communication du ministère des Finances et du Budget, le panel de la DGID représente une opportunité de réfléchir ensemble à des solutions concrètes face aux défis que posent ces deux thématiques. La formalisation du secteur informel est un sujet qui tient particulièrement à cœur l’Etat. Précisant au-delà de son importance économique que la formalisation constitue un levier indispensable pour bâtir une économie durable, renforcer la compétitivité de nos entreprises et garantir une meilleure protection sociale aux millions de Sénégalais qui évoluent dans ce secteur.
A l’en croire, ce panel représente une opportunité de réfléchir ensemble à des solutions concrètes face aux défis que posent ces thématiques à savoir : la formalisation du secteur pour une économie compétitive et pérenne et les procédures d’obtention de bail et des titres fonciers. « C’est important de renforcer les cadres d’échanges pour recueillir les problèmes des usagers pour que l’administration puisse apporter des solutions », a magnifié Mme Dia qui appelle à déconstruire les freins pour la transformation de notre économie et le bienêtre de nos concitoyens..
5 % des marchés publiques octroyés aux PME et PMI formalisées
L’économie informelle concentre 70 % des activités productives et regorge 80 % des travailleurs du secteur informel, représentant 40 à 50 % du PIB entre 2023 et 2024. Dansson intervention, le panéliste Dame Sène a répondu aux questionssur pourquoise formaliser et les avantages tirés de la formalisation. Pour l’Inspecteur des Impôts et Domaines, Dame Sène, c’est l’économie, l’impôt et les recettes qui font développer un pays. Estimant que pour atteindre le Jub, Jubbal, Jubbanti , il faut participer à l’effort de développement en élargissant l’assiette fiscale de l’Etat. En précisant que toute entreprise doit faire des efforts pour apporter sa participation à l’Etat. « Quand on veut emprunter de l’argent à une banque en tant qu’entreprise, il faut être dans le formel et avoir un NINEA », a dit M. Sène, invitant les entreprises à se formaliser pour bénéficier des marchés publics.
Pour rappel, le Président de la République et son Premier ministre avaient invité les Chambres de commerce à travailler pour la formalisation du secteur informel.
Le foncier fait partie des thématiques les plus développées en 2023 et 2024. Abordant le thématique du foncier, le panéliste Elhadji Mamadou Ndiaye Sy, inspecteur des Domaines, a expliqué les procédures d’obtention des baux et du titre foncier, en listant des mécanismes qui sont particulièrement importants pour renforcer la sécurité juridique, optimiser la gestion foncière et créer un environnement propice aux investissements. Les participants ont remercié la DGID pour la tenue de ces panels annuels pour sensibiliser les citoyens tout en demandant d’accentuer plus la communication pour éclairer les concitoyens. Pour certains participants, c’est bon de parler de formation, formalisation et financement, il faut ajouter le suivi-accompagnement des entreprises.
LA DIALYSE, UN MARCHÉ MAFIEUX DE PRÈS DE 20 MILLIARDS
Des réseaux organisés freineraient délibérément le développement de la transplantation rénale pour maintenir leur emprise sur le marché de la dialyse. Cette situation dramatique, déjà épinglée par l'OFNAC, prend en otage des milliers de patients
Le malheur des malades du rein fait le bonheur des mafieux de la dialyse. Une mafia bien rodée qui entretient un business florissant où fournisseurs, pharmaciens, techniciens, néphrologues, hommes d’affaires et délégués médicaux se disputent férocement un marché annuel estimé à près de 20 milliards cfa de chiffre d’affaires. En plus de l’enveloppe de 9 milliards cfa débloquée par l’Etat du Sénégal pour la prise en charge gratuite de séances de dialyse au profit de quelques 1000 malades souffrant d’insuffisance rénale. Pendant ce temp-s, les maffieux de la dialyse sont accusés d’avoir freiné l’activité de la transplantation rénale. Une accusation qui semble justifier l’interruption des opérations de greffe rénale, faute de subvention durable de l’Etat. « Le Témoin » a enquêté…
Dans une de ses éditions, « Le Témoin » avait déploré l’absence de subventions publiques qui semble freiner le développement de la transplantation rénale alors que des centaines de malades du rein prennent leur mal en patience dansl’espoir d’être greffés. Pourtant l’espoir était permis aumoment où l’hôpital militaire de Ouakam (Hmo), seul établissement accrédité, a réussi à réalisersuccessivement quatre (04) autres transplantations rénales entre novembre 2023 et juillet 2024. Un exploit qui a fait entrer le Sénégal dans l’histoire puisqu’il s’agit d’un grand progrès de l’expertise chirurgicale sénégalaise.
Hélas ! Depuis lors, aucune opération de transplantation rénale n’a été effectuée. Tout est à l’arrêt ! En effet, l’activité peine à prendre son envol chirurgical par manque de moyens financiers. D’où le récent plaidoyer des spécialistes du rein pour une subvention durable de l’Etat afin de permettre à tous les malades d’avoir accès à la greffe de rein et à moindre coût « Depuis les premières greffes, l’activité n’a pas connu l’essor voulu ou escompté pour la bonne et simple raison que pour le moment la transplantation rénale n’est pas prise en charge par l’Etat. Il n’y a pas encore une subvention dédiée pour la transplantation rénale. Toutes les transplantations ont été prises en charge parla direction de l’hôpital militaire deOuakam (Hmo). Un suivi médical très couteux qui ne pouvait pas continuer », avaient déploré certains spécialistes du consortium Hmo/Le Dantec dans les colonnes du quotidien « Le Témoin ».
Dès la parution de l’édition en question, les langues se sont déliées au point de pousser notre curiosité et savoir ce qui plombe réellement l’activité destransplantations rénales. D’abord, il est triste de constater que près de 900.000 sénégalais souffrent de la maladie rénale dont lesséances de dialyse constituent un lourd fardeau financier insoutenable. Il est vrai que chaque année, l’Etat débloque une enveloppe de prés 9 milliards cfa pour la gratuité des séances de dialyse au profit de 1.000 patients. Pour le reste des malades du rein à savoir les quelques 850.000 patients, c’est le branle-bas de combat entre les centres publics et privés d’hémodialyse pour la survie quotidienne. Evidemment la vie de tous les jours passe par la dialyse dont le prix de la séance varie entre 60.000 CFA et 120.000 cfa. Entre deux séances, le patient est en sursis, en survie et chaque dialyse insuffle une dose voire une journée de vie supplémentaire. Ce qui justifie que le marché sénégalais du rein est très florissant ! En poussant ses investigations, « Le Témoin » a appris que chaque année, le marché du rein s’articule autour de 20 milliards de chiffres d’affaires. Et y compris les 9 milliards cfa de l’Etat pour la gratuité des cas sociaux. Cette manne financière a installé une mafia bien rodée et entretenue par des fournisseurs, pharmaciens, techniciens, néphrologues, hommes d’affaires et délégués médicaux. Tout un beau ou « mauvais » monde qui se dispute férocement le gros marché de la dialyse.
Pour de nombreux administrateurs de services de santé contactés par « Le Témoin », l’interruption ou l’arrêt de l’activité de la transplantation rénale ne profite qu’aux maffieux de la dialyse ou marchands de vie. Parce qu’à long terme pensent-ils, la transplantation rénale, qui reste le seul traitement de choix de l’insuffisance rénale chronique, peut freiner l’essor du business de la dialyse. Toujours est-il qu’au lendemain de l’exploit de la première greffe rénale réalisée à l’Hmo, des réseaux de la mafia dénonçaient tout bas ce qu’ils qualifiaient de « discrimination » dans l’attribution des agréments pour la transplantation rénale au Sénégal.
Les marchands de vie se frottent les mains !
Selon l’avis d’un administrateur de santé et directeur d’un hôpital public à Dakar, les difficultés financières auxquellessont confrontées les équipes médicales et chirurgicales du consortium Hmo/Le Dantec sont réelles ! « Mais l’obstacle financier n’est pas la seule cause de la discontinuité de l’activité de la greffe rénale. À l’image de la Côte d’Ivoire, la cause majeure est à trouver dans la précipitation pour dire que telle ou telle structure a été la première à la pratiquer au Sénégal. D’ailleurs en Côte d’Ivoire, la transplantation rénale a tourné cours faute de moyens ! La précipitation en a été la principale cause » estime-t-il. Au Sénégal poursuit-il, il y a un énorme biais dans la sélection des structures à agréer. « Parce que les membres du comité de sélection font partie de l’équipe de Hmo. Comment Hmo peut-il être associé à Le Dantec qui n’existe plus! Pendant ce temps, il y a d’autres cliniques privées et structures publiques plus prêtes et plus équipées à faire la transplantation rénale, mais elles n’ont pas été équitablement évaluées. Ilse n’agit pas seulement de disposer des équipements pour opérer. Il faut et surtout avoir tout le dispositif pour assurer la surveillance appropriée après la greffe. Les trois piliers de la surveillance des malades greffés sont : une Irm pour l’imagerie, l’anatomie pathologie capable de faire de l’immunohistochimie et un laboratoire de biologie de pointe. Si le Sénégal veut réussir le pari d’une transplantation équitablement accessible, il faut un comité de sélection impartiale pour évaluer objectivement les candidatures afin de multiplier les sites. C’est une bonne façon de rendre possible la pratique en route de l’intervention et de réduire les coûts pour que l’Etat puisse les subventionner de façon efficiente. Il faut rappeler que la transplantation est le seul moyen voire remède pour soulager les malades et les finances publiques. A défaut de généraliser la transplantation rénale, la mafia de la dialyse a encore de beaux jours devant elle ! » déplore notre administrateur de santé, histoire de reconnaitre que la greffe est plus économique que la dialyse. En plus de sauver des vies, reconnaitil, la greffe rénale, moins coûteuse que la dialyse, permettrait aussi de réduire le chiffre d’affaires du marché sénégalais du rein où les malades, parents et accompagnants sont financièrement ruinés par les inhumains marchands de vie. Une triste réalité dès lors que la prise en charge des malades du rein est un véritable serpent de mer dans les politiques de santé communautaire au Sénégal.
L’Ofnac aux trousses d’une mafia !
La preuve, l’Ofnac avait épinglé danssesrapportsles mafieux de la dialyse. Au-delà des surfacturations dans l’achat des kits de dialyse par l’Agence de la Couverture Maladie Universelle, les médicaments, lesintrants et autres accessoires d’hémodialyse subventionnéssont revendus dans les pays de la sous-région. Et l’enquête de l’Ofnac a révélé des pratiques frauduleuses, de corruption, d’abus de confiance et de violation d’une convention Etatprivé dans le cadre de la prise en charge de la maladie rénale chronique. Bref, l’Ofnac a mis à nu les activités criminelles de la mafia de la dialyse dont les acteurs, auteurs, rabatteurs, complices et receleurs s’enrichissaient illicitement dans les détournements de fonds publics et dans les conflits d’intérêts. Malgré le scandale, le business du rein est aujourd’hui plus que florissant ! Un marché qui pèse annuellement près de 20 milliards cfa et qui suscite des convoitises jusqu’à « torpiller » l’activité de la transplantation rénale.
LE COSEC CHOISI POUR LA GESTION ET LA COORDINATION DES CORRIDORS
La gestion des corridors routiers, ferroviaires et fluvio-maritimes suscitait toutes les convoitises depuis la tenue du Conseil interministériel du 9 août dernier consacré aux infrastructures maritimes et portuaires.
Pour la gestion et la coordination des corridors routiers, ferroviaires et fluvio-maritimes, le gouvernement a porté son choix sur le Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec). Décision qui met fin à une intense bataille de positionnement entre différents acteurs.
La gestion des corridors routiers, ferroviaires et fluvio-maritimes suscitait toutes les convoitises depuis la tenue du Conseil interministériel du 9 août dernier consacré aux infrastructures maritimes et portuaires. Ce jour-là, lorsqu’il a été question de mettre en place un cadre institutionnel pour coordonner le développement de ces corridors, le Port autonome de Dakar et le Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) ont, tous les deux, manifesté leur volonté d’en être la tête de pont. Chaque entité avançant ses arguments de manière énergique, signe des enjeux stratégiques que la gestion des corridors charrie. Le Premier ministre Ousmane Sonko avait même du intervenir pour appeler à la sérénité, soulignant que le choix de l’entité retenue par le gouvernement serait dévoilé en temps et en heure.
Quatre mois plus tard, la décision est finalement tombée : la gestion et la coordination des corridors sont confiées au Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec). Si l’arrêté officialisant cette décision n’est pas encore publié, les parties prenantes en ont été déjà informées. Mieux, le ministre des Pêches et des Infrastructures maritimes et portuaires, Dr Fatou Diouf, a confirmé publiquement la nouvelle, avant-hier, lors d’un atelier sur le développement durable des corridors, à Pointe Sarrène. « A la suite de ce Conseil interministériel, les autorités ont confié au Conseil Sénégalais des Chargeurs (Cosec) la coordination, la gestion, l’exploitation et le suivi des corridors terrestres, fluvio-maritimes et portuaires, conformément aux missions de l’établissement définies à l’article 2 du décret n°94-606 du 09 juin 1994», a-t-elle notamment déclaré. D’ailleurs, le ministre voit en cet atelier un des premiers pas de la mise en œuvre de ces instructions primatoriales. Tout en réaffirmant l’engagement du gouvernement à appuyer toute initiative allant dans le sens de renforcer l’ensemble des corridors identifiés, Dr Fatou Diouf a invité tous les acteurs à mutualiser leurs compétences afin de permettre au Cosec de jouer pleinement le rôle qui lui est ainsi assigné.
De gros défis à relever pour le Cosec
Avec ces attributions additionnelles, le Cosec a du pain sur la planche au regard des défis qu’il devra désormais relever. De manière concrète, il aura pour mission d’identifier les obstacles à la fluidité du trafic sur les corridors et mettre en œuvre des actions correctives; de veiller au respect des réglementations de facilitation des transports et du transit routiers; de mesurer l’impact des mesures de facilitation sur l’efficacité des corridors; de collecter, diffuser des informations pertinentes et sensibiliser les usagers sur les mesures affectant les corridors; d’assurer la visibilité et l’attractivité des corridors auprès des acteurs publics et privés; de prendre les dispositions nécessaires pour garantir le respect des règles applicables au transport et au transit. La mise en place d’un Programme de développement des corridors, intégrant la réalisation de ports secs avec notamment, la construction d’entrepôts de stockage, d’aires de stationnement, de postes de contrôle juxtaposés, nécessaires à l’amélioration de la connectivité entre les ports et les pôles industriels, mais également avec l’hinterland et les autres pays limitrophes sera également une de ses missions majeures.
Le mérite d’une gouvernance plus claire
La décision du gouvernement de confier la gestion des corridors à une seule entité obéit à deux préoccupations. D’abord une volonté de se conformer à la Décision n°39/2009/Cm/Uemoa portant création et gestion des corridors de l’Union qui suggère que chacun d’eux soit géré par un Comité placé sous l’autorité d’un Conseil d’Orientation et sous la supervision de la Commission de l’Uemoa. Ensuite un souci de gouvernance plus efficace et efficiente car, au Sénégal, beaucoup d’acteurs intervenaient sur les fonctions liées à la gestion des corridors. Ce qui ne permettait pas une coordination clairement définie. Or, comme l’a souligné un expert lors de l’atelier, «la volonté de renforcer la connectivité avec l’hinterland par le développement durable des corridors repose avant tout sur l’établissement d’un cadre institutionnel et organisationnel efficace, capable de soutenir une gestion intégrée et d’assurer la pérennité des infrastructures ». Pour dire la pertinence du choix des autorités qui aura le mérite de rendre le jeu plus clair.
Corridor, un concept, plusieurs sens
Selon le consultant Mamoudou Bocoum, vice-président Afrique francophone de l’ouest du cabinet canadien Cpcs qui intervient dans le développement des infrastructures, il n’existe pas de définition universelle d’un corridor. «Les corridors sont des mécanismes stratégiques permettant une approche coordonnée et intégrée du transport, du transit, de la facilitation des échanges et des questions connexes aux niveaux régional, sous-régional et national. Le terme est utilisé dans différents contextes, selon les objectifs et les secteurs concernés. Il est souvent suivi de qualificatifs tels que « économique », « de transport », ou « de commerce ». En Afrique, il désigne souvent des routes reliant ports et capitales, ignorant des dimensions telles que la multimodalité, la logistique avancée, ou les connexions numériques», a-t-il expliqué. Quant à l’Uemoa, elle définit les corridors comme « les infrastructures des transports routiers traversant au moins deux États membres de l’Union avec comme point de départ ou d’arrivée un port maritime ». Dénommés «Corridors de l’Union», on en relève ceux de commerce qui font référence au réseau d’infrastructures et de services optimisant les échanges commerciaux et ceux économiques qui sont un mécanisme stratégique visant à renforcer les chaînes de valeur, le développement économique et l’intégration territoriale.
Enjeux d’une décision primatoriale
La Directrice générale du Cosec, Ndèye Rokhaya Thiam accueille avec gravité la décision des autorités de confier à sa structure la gestion et la coordination des corridors routiers, ferroviaires et fluvio-maritimes. Elle assure que «le Cosec travaillera avec les autres structures du ministère des Pêches et des infrastructures maritimes et portuaires», dans la conduite de cette mission.
Sur les enjeux, Mme Thiam estime qu’ils sont de plusieurs ordres, notamment économique, sécuritaire et environnemental. Sur l’aspect économique, la Dg du Cosec souligne que la faible performance logistique du Sénégal (3% du Pib) entraîne des pertes annuelles estimées à 900 milliards de Fcfa (selon le document diagnostic présenté lors de l’atelier) en raison de la faible exploitation du potentiel des corridors, particulièrement dans les régions intérieures. Concernant l’aspect sécuritaire, Ndèye Rokhaya Thiam tient à rappeler que l’absence d’infrastructures le long des corridors expose les routiers et les populations à des accidents. «Si nous prenons le cas de la ville de Kaolack, l’absence de voies de contournement oblige les gros porteurs (jusqu’à 1200 par jour) à emprunter les artères de la ville avec les risques d’accidents. Or, la construction d’un port sec à Mbadakhoune et d’une gare des gros porteurs permettrait de minorer les risques sécuritaires», explique-t-elle. En ce qui concerne les enjeux environnementaux, Mme Thiam pense qu’il faut de plus en plus privilégier une approche qui tienne compte de ces questions afin d’inscrire les actions dans la durabilité. «La gestion des corridors ne déroge pas à cette règle. D’où le choix du thème de l’atelier qui s’est voulu d’ailleurs très inclusif», précise-t-elle.