YOBALEMA
En ce temps clément du mois de ramadan dakarois, alors que dans l’arrière-pays l’enfer n’est pas si éloigné, on entendit de partout Ton’s claironnant « Al xamdulilay, alxamdulilay, une grâce divine m’est tombée dessus, une révélation indéniable. »

En ce temps clément du mois de ramadan dakarois, alors que dans l’arrière-pays l’enfer n’est pas si éloigné, on entendit de partout Ton’s claironnant « Al xamdulilay, alxamdulilay, une grâce divine m’est tombée dessus, une révélation indéniable. »
Tata pensait que c’était le soleil qui courait sur le ciboulot de Ton’s qui disait avoir désormais une mission sur terre, qu’il fallait mettre un frein à nos comportements irresponsables et qu’il fallait être économe en tout. Dieu est économe. Ton’s raisonnait tel un moufti de l’écologie. Dans son prêche, il était question d’effet de serre, de couche d’ozone, de pluies acides. Autant de choses qui tympanisait Tata, qui ne comprenait rien à rien à ce charabia. En fait la terre dont parlait Ton’s ne dépassait guère les limites de sa maison, qui était sa terre, celle de ses parents et aïeux. Alors il édicta les dix commandements de l’écologie en Ramadan où excès et festnoz sont en berne. Ton’s se rapprocha de Tata pour affirmer de manière péremptoire que « Dieu n’aime pas ce qui est excessif ». Par quoi, Tata répondit « deug deug »
Profitant de la brèche, Ton »s ajouta : « Tata moy Ton’s, Ton’s moy Tata. Niari wor si ben keur eupna, donc yobalema »