SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
18 août 2025
CICES, AUX ORIGINES D'UNE ARCHITECTURE ATYPIQUE
Reconnaissable entre toutes par son architecture faite de pavillons triangulaires, le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices) tient debout depuis le début des années 1970. Récit d'un de ses concepteurs
Reconnaissable entre toutes par son architecture faite de pavillons triangulaires, le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices) tient debout depuis le début des années 1970. Un de ces deux concepteurs, l’architecte Jean-François Lamoureux, raconte comment lui et Jean-Louis Marin avaient réussi à gagner sur concours le droit de construire ce site auquel ils ont imprimé leur vision.
On est au début des années 1970. Le Sénégal veut se doter d’un centre ouest-africain spécialisé dans la promotion des échanges et des investissements internationaux. Pour faire sortir l’idée de terre, le Gouvernement lance un concours international d’architecture. Deux jeunes français âgés de 28 ans, sans grande expérience, mais avec beaucoup de « conviction », dament le pion à leurs concurrents dont certains étaient des architectes « aguerris », se rappelle l’un deux, Jean-François Lamoureux. Lui et Jean-Louis Marin furent donc choisis par les autorités sénégalaises pour réaliser ce qui deviendra d’abord le Centre international d’échanges de Dakar (Cied), puis le Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices). « Il y avait beaucoup d’incertitudes sur la réalisation de ce projet extraordinairement ambitieux. Mais, à la fin, ce fut assez libératoire pour nous parce qu’ayant réalisé un projet intellectuel abstrait sans les pressions qui pouvaient y avoir. Nous avons fait ce que nous avions pensé, avec conviction et sans craintes. Le rendu a été fidèle », souligne M. Lamoureux.
Près de 50 après, les deux concepteurs du Cices ont été invités à participer aux travaux du Comité de réhabilitation du site mis en place par l’État du Sénégal et présidé par l’architecte du Palais. On y retrouve des experts internationaux dont la Marocaine Aziza Sawi et l’architecte sénégalais Mourtada Guèye. Mercredi dernier, ils ont participé à une table-ronde sur la réhabilitation du Cices aux côtés du Dg Salihou Keïta.
Pour Jean-François Lamoureux, dès le départ, lui et son collègue ont voulu imprimer leur marque en jouant sur l’aspect symbolique tout en tenant compte des aléas budgétaires du projet. « Cette opération avait peu de chance de succès, car la mobilisation du financement n’était pas évidente à l’époque. Nous sommes partis d’une idée forte qui met l’accent sur l’aspect symbolique, la ventilation et la pérennité. Nous étions imprégnés dans la volonté de faire quelque chose de spécifique. Le Cices, c’est l’élégance, la visibilité, un port et une allure qui renvoient à la grâce de la femme sénégalaise. L’aspect ventilation naturelle a été très importante dans la conception ; d’où l’alternance de grands et de petits triangles. Donc, c’était des idées de base, des idées simples », dit-il.
De ces idées basiques est né le Cices tel qu’on le connaît avec un mélange de formes primaires : du rond, de la sphère et du triangle. Le tout en deux composantes. D’abord, un Parc des expositions disposant de vastes espaces modulables et composé de six pavillons principaux et sept pavillons dits « régionaux », l’ensemble couvrant une superficie totale de 27 000 m² ; des aires extérieures d’exposition sur 29 000 m² ; un bâtiment technique comprenant des entrepôts (50 à 400 m²) et des bureaux, et un bloc d’édifices abritant les bureaux des services administratifs. Ensuite, un Centre de congrès composé de salles polyvalentes.
Près d’un demi-siècle après, Jean-François Lamoureux est heureux de constater que leur bébé d’alors a grandi et tient toujours sur ces deux jambes, robuste comme un gaillard. « Quand on voit le Cices, c’est la vitalité, c’est l’énergie avec une position privilégiée en centre-ville. Pour nous, à l’époque, il avait vocation à être à l’abandon ou démoli comme cela a commencé avec la pression immobilière. Ce qui est incroyable, c’est qu’il y a un coup d’arrêt de cette pression immobilière. C’est un miracle », se réjoui-t-il.
L’architecte est d’autant plus fier qu’il se souvient que « tout a été construit avec des moyens et des matériaux locaux » et avec une main-d’œuvre locale qualifiée. « Nous n’avons pas eu besoin d’utiliser de supers grus. Avec des échelles et des seaux, nous avons pu construire le Cices. Et pour le revêtement des pavillons, nous avons utilisé du marbre, du coquillage, du galet, de la latérite, lesquels représentaient l’idée de la région et des tissus africains », précise-t-il. S’exprimant sur la vétusté du Cices, M. Lamoureux invite à relativiser. Si vétusté il y a, elle n’est pas, selon lui, fondamentale mais plutôt superficielle. « Le Cices a résisté au temps. Il faut insister sur l’entretien », préconise-t-il.
LE FARDEAU DE LA CHERTÉ DES ÉCOLES DANS LE PRIVÉ
De plus en plus de parents d’élèves se plaignent de la cherté des services offerts par les écoles privées. A leur avis, toute une stratégie est mise en œuvre pour leur soutirer de l’argent
A la zone de captage à Castors près de la station-service, la librairie du coin ne désemplit pas en cette matinée d’octobre. Moustapha, la mine sévère, en ressort, tenant un sachet rempli de fournitures scolaires. Interrogé, il lance : « où allons-nous avec ce coût de plus en plus élevé de l’école sénégalaise ». Il renseigne avoir dépensé pour les fournitures près de 75.000 FCfa pour ses trois enfants qui sont inscrits dans une école privée à Castors. A cela, précise-t-il, s’ajoutent les frais d’écolage qui s’élèvent à 25.000 FCfa par mois et par enfant. « Je dépense 150.000 FCfa par mois pour mes trois enfants en termes de frais d’écolage, de cantine, de transport ainsi que les cours de renforcement et l’initiation à l’informatique », souligne Moustapha qui dit travailler comme agent commercial dans une multinationale. Le quinquagénaire trouve qu’il y a trop de charges mises sur le dos des parents d’élèves.
Une dame qui écoutait notre conversation s’en mêle. « Le privé est devenu un gouffre pour de nombreux parents d’élèves. C’est devenu trop cher. On nous impose même des cours de renforcement à payer », déplore Salimata Sall, agent de la Fonction publique. Trouvé à la zone de captage, Adama Sarr pense que l’Etat doit intervenir pour mettre de l’ordre dans l’enseignement privé car la cherté des prestations est en train de ruiner les parents. « Il y a toute sorte de stratégies pour soutirer plus d’argent aux parents. Les frais d’écolage sont très élevés. Il y a les cours de renforcement, l’initiation à l’informatique et en anglais », déplore M. Sarr, qui travaille dans les télécoms. Son fils de 12 ans étudie dans une école privée au Mariste avec des frais d’écolage de 70.000 FCfa par mois. « La cantine me revient aussi à 15.000 FCfa et le transport à 10.000 », détaille le quadragénaire. Selon ce dernier, l’établissement demande également de payer pour des cours de renforcement et d’initiation à l’informatique. En face de l’agence Senelec de Jaxaay, Ami tient une gargote très fréquentée le matin. Elle, par contre, elle a retiré, cette année, ses quatre enfants du privé pour le public. « Mes enfants ont toujours étudié dans le privé mais cette année, je les ai inscrits dans le public car la charge était lourde pour moi », témoigne la dame qui ajoute se battre seule pour sa famille car son mari ne travaille pas. Autre problème qu’elle soulève : il n’y a pas suffisamment d’écoles publiques dans cette zone du nouveau département de Keur Massar, ce qui place les parents pauvres dans des difficultés.
Ses récriminations n’épargnent pas le public, devenu cher à son avis. Prenant son petit déjeuner dans la gargote, Amadou Diop, le vieux maçon, évoque avec nostalgie les années où tout était gratuit à l’école. « Avant, le gouvernement donnait toutes les fournitures. Ce n’est plus le cas maintenant. Le public est cher et le privé est réservé aux riches », déplore M. Diop. Mme Fam, habitante de Almadies 2, a inscrit ses deux filles dans le privé. L’une est en classe de sixième et la plus petite au Ci. La dame confie n’avoir pas jusqu’à présent pas fini de payer les fournitures (en octobre). « J’ai privilégié le paiement des droits d’inscription. Pour le reste comme les fournitures, je paie par étapes », déplore la mère de famille. Agent de sécurité de proximité, Tounkan Faty au cours d’une discussion entre voisins dans la Cité Yacine Immo (Almadies 2) révèle que la scolarité de sa fille inscrite dans le privé lui coûte 25.000 FCfa par mois. Un montant qu’il juge élevé.
1,5 MILLIARDS DÉTOURNÉS À LA LONASE: 6 SUSPECTS PRÉSENTÉS AU PARQUET
C’est la Division des investigations criminelles (DIC) qui a fait l’enquête préliminaire pour refiler le morceau au Procureur de la République
Les six personnes interpellées dans l’affaire qui secoue la Loterie nationale sénégalaise (Lonase) et présentées hier devant le Procureur de la République sont en retour de parquet. Elles feront à nouveau face au parquet qui va décider de leur sort. Un dossier qui devrait bien révéler des surprises, maintenant qu’il est sur le point d’aller en instruction.
C’est la Division des investigations criminelles (DIC) qui a fait l’enquête préliminaire pour refiler le morceau au Procureur de la République. Le préjudice subi par l’Etat est estimé à près d’1,5 milliard de francs Cfa. Certaines caissières ont nié au cours de leurs interrogatoires, les faits qui leur ont été reprochés et argué que si des opérations délictuelles ont pu être menées à partir de leur poste de travailler, cela se serait fait à leur insu.
L’enquête avait révélé que la dame D.D a joué un rôle très actif. Mais le doute persiste selon nos sources qu’une seule personne puisse se jouer de tout le monde et pomper à souhait et sans être inquiétée pendant longtemps. Si l’omerta a été observée et les systèmes de contrôle défaillants, c’est que cela a été facilité par des complicités à plusieurs niveaux.
Pour rappel, c’est le Directeur général de la Lonase, Lat Diop, qui avait déposé, une plainte sur la table du procureur de la République pour faux, usage de faux et détournement de deniers publics. Ladite plainte portait sur la somme de 1,5 milliard de Fcfa. Car, la Direction du contrôle, mise en place à la Lonase, a décelé que durant plusieurs années, et bien avant l’arrivée de Lat Diop, des sommes ont été détournées à travers des gagnants fictifs sur les différents jeux de la Lonase.
VERS L’ADOPTION D’UNE LOI POUR LE FINANCEMENT DES CANTINES SCOLAIRES
Le Sénégal est en passe de se doter d’une loi visant à pérenniser l’alimentation scolaire, en installant des cantines dans toutes les écoles élémentaires
Le Sénégal veut financer ses cantines scolaires. Même si une enveloppe d’un milliard a été dégagée dans le budget de 2022, les acteurs de l’éducation veulent une loi pour la pérenniser. Un vœu qui est en passe d’être réalisé.
Le Sénégal est en passe de se doter d’une loi visant à pérenniser l’alimentation scolaire, en installant des cantines dans toutes les écoles élémentaires du Sénégal. C’est le ministre-conseiller en charge des questions de l’Education, qui a en fait l’annonce. «Le ministère de l’Education nationale est en train de travailler sur des propositions, pour rendre l’alimentation beaucoup plus présente sur l’ensemble du territoire national. C’était une directive du Président qui avait décidé en 2019, de mettre en place le programme national de cantines scolaires dans les zones rurales et périurbaines. Ce programme a touché 500 mille élèves dans le préscolaire, les daaras, au primaire et à l’école fondamentale», a déclaré Boubacar Siguiné Sy hier, lors de l’atelier national sur l’alimentation scolaire.
Cette rencontre avait pour objectif de lancer officiellement le groupe multisectoriel pour accompagner la politique du gouvernement en matière d’alimentation scolaire. C’est un organe de coordination, d’échange et de mutualisation des bonnes pratiques. Cela va permettre d’être plus efficace dans leurs interventions. Ainsi d’après Bou¬bacar Siguiné Sy, «il a été proposé une loi pour pérenniser cette disposition. Cette proposition est à l’étude au ministère de l’Education nationale. Des consultants sont recrutés et ils sont en train d’y travailler».
Il faut préciser que dans le budget du ministère de l’Edu¬cation nationale, une enveloppe d’un milliard Cfa a été réservée au programme national de cantine scolaire. C’est le premier pas d’une marche qui aspire à financer directement les cantines scolaires. Qui, jusqu’ici, profitent de l’aide publique au développement. Le pays se donne quatre 4 ans pour y parvenir.
LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE MIGRANTS : LA POLICE ET LA JUSTICE MONTENT LA GARDE
Si le trafic de migrants ne cesse pas, la répression est toujours intense.
Face à la persistance du trafic de migrants, les autorités judiciaires et responsables de l’appareil sécuritaires multiplient les mesures pour stopper ce phénomène, devenu un vrai business entretenu par des réseaux de criminels. Les acteurs intervenant dans ce domaine, à savoir les magistrats, la police, la gendarmerie et les enquêteurs, réfléchissent sur «le traitement judiciaire des infractions liées au trafic illicite des migrants».
Si le trafic de migrants ne cesse pas, la répression est toujours intense. «Des centaines de personnes impliquées dans le convoyage clandestin croupissent en prison», annonce le commissaire Mame Seydou Ndour, directeur de la police de l’air et des frontières et coordonnateur national du Pro¬gramme opérationnel con-joint. Il intervenait hier, lors du séminaire sur «le traitement judiciaire des infractions liées au trafic illicite de migrants», organisé par le Centre de formation judiciaire en partenariat opérationnel conjoint (Poc).
En dépit de la traque, le phénomène persiste à une vaste échelle. «A l’état actuel du nombre des recruteurs, passeurs, capitaines, organisateurs, on a eu à déférer 392 personnes», insiste le patron de la police de l’air. Selon lui, «la répression, au même titre que la prévention, est aussi importante. Elle est dissuasive». Et cela semble porter ses fruits. «On a vu que le nombre de départ, en ce qui concerne l’émigration clandestine par voie maritime, a baissé de manière extraordinaire. Et pour les arrivées pour toute l’année 2021, il y en a eu, venant du Sénégal, que 4», souligne-t-il.
Aujourd’hui, la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants, qui a une «compétence nationale» et logée au sein de la police de l’air et des frontières, est en train de se déployer pour anéantir le phénomène. Notamment dans les zones minières, où le trafic de migrants est une fâcheuse réalité. «On aura une antenne de la division à Tambacounda, Kédougou. Nous allons décentraliser l’action pour mieux lutter. Parce que les gens qui font le voyage, ne sont pas tous de Dakar. Il est important que les zones frontalières soient bien maillées dans le cadre de la prévention», annonce l’ex-patron de l’Office central de répression contre le trafic des stupéfiants.
A l’image du trafic de drogue, ce «business», qui génère beaucoup d’argent, nourrit des réseaux criminels, prêts à tout pour contourner les lois. Les acteurs intervenant dans ce domaine, à savoir les magistrats, la police, la gendarmerie et les enquêteurs, participent, essaient de connaître «le traitement judiciaire des infractions liées au trafic illicite des migrants».
Dans le même sillage, Mme Aïssé Gassama Tall, Secrétaire générale du ministère de la Justice, salue le renforcement de la chaîne pénale des infractions liées au trafic de migrants. «Il faut qu’il y ait une répression ferme, sérieuse, pour venir à bout du phénomène», indique Mme Tall. Signataire de la Convention internationale sur la criminalité transnationale et de son protocole additionnel et de la loi du 10 mai 2005 relative à la traite des personnes et les trafics assimilés, le Sénégal s’est engagé dans la lutte contre cette pratique. «En novembre, le ministre de la Justice avait fait une circulaire pour demander à tous les magistrats du Parquet, d’engager des poursuites lorsqu’ils sont convaincus d’un cas de traitement de migrants et de faire en sorte que les magistrats du siège prennent des réquisitions fermes, pour que ces réseaux de criminels puissent prendre des peines de prison assez sévères, qui pourraient être dissuasives.»
LES DRONES POUR LUTTER CONTRE LA CRIMINALITÉ ENVIRONNEMENTALE
Avec des yeux dans le ciel, les gardes des parcs forestiers et les conservateurs des aires marines protégées disposent d’un nouvel outil pour lutter contre les attaques
Toujours audacieux et mobiles, les délinquants environnementaux seront désormais traqués par des drones. Avec des yeux dans le ciel, les gardes des parcs forestiers et les conservateurs des aires marines protégées disposent d’un nouvel outil pour lutter contre les attaques de notre écosystème.
Malgré les changements climatiques, les actions de l’homme continuent à dégrader notre écosystème. Aujourd’hui, la criminalité environnementale est un fléau, qui continue à se propager. Pour faire face à cette situation, l’Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) parie sur l’utilisation des drones. Elle a formé des gardes de parcs forestiers et des conservateurs des aires marines protégées, issus de 5 pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Niger, Côte d’Ivoire et Sénégal) dans la réserve de Bandia, avec l’utilisation de cette technologie.
Selon Christian Noirard, coordinateur régional des Aires marines protégées et de biodiversité à l’Uicn au Sénégal, «cette activité entre dans le cadre du projet Pap bio et est financée par l’Ue et mise en œuvre par l’Uicn. Elle vise à renforcer les capacités des gardes des parcs forestiers et des surveillants des aires marines protégées. Nous accueillons au Sénégal dans la réserve de Bandia, 5 champions de la conservation et de la lutte contre la criminalité environnementale». Il poursuit : «Les gouvernements ont fait des efforts significatifs et importants pour contribuer à lutter contre toute forme de criminalité environnementale. Le rôle de l‘Uicn, c’est d’appuyer les Etats, les accompagner et renforcer les capacités, en s’alignant sur les politiques nationales.»
Aujourd’hui, l’utilisation du drone est apparue comme une priorité. «Ces nouveaux outils permettent d’accomplir des tâches que l’on ne pouvait pas faire avant pour la conservation de la nature, à la fois dans la lutte contre le braconnage mais également pour le suivi écologique des espèces. Donc c’est dans ce sens qu’on a fait venir ces champions-là au Sénégal, pour renforcer leurs capacités. Le fait de devenir des pilotes mais surtout adapter cette nouvelle compétence de drone à leurs activités de tous les jours, parce qu’ils sont en patrouille, mais aussi lorsqu’ils font les exercices de suivi de la faune sauvage», précise Christian Noirard.
C’est une nouvelle compétence que viennent d’acquérir ces agents des parcs et ces conservateurs des aires marines protégées, pour surveiller ces espaces souvent exposés au braconnage, qui a vidé les grandes réserves de la plupart de leurs espèces. «Ils pourront désormais améliorer la qualité de leur travail au quotidien. Ce sera dans la lutte contre le braconnage ou dans le suivi des espèces de leur réserve au Sénégal, par exemple nous avons les représentants du parc de Djoudj, Niokolo Koba, des aires marines protégées qui sont un patrimoine mondiale où les efforts de conservation et de lutte contre le braconnage sont les priorités», rajoute-t-il.
Evidemment, cette formation ravit les agents des Eaux et forêts, contraints souvent à faire leur travail avec des moyens rudimentaires. A leurs risques et périls. «Cette formation a été d’un grand apport pour nous. Surtout pour le gestionnaire de la surveillance, cela va beaucoup nous aider dans la lutte contre la criminalité environnementale. Au cours de cette formation, nous avons appris à connaître l’outil innovant qu’est le drone, son mécanisme de fonctionnement, son utilisation sur le terrain», acquiesce Luc Touré Joseph, participant ivoirien et porte-parole des agents des forêts.
Que va apporter le drone dans la gestion de nos aires marines protégées de la lutte contre la criminalité environnementale ? «Vous n’êtes pas sans ignorer que dans nos différentes aires marines protégées, ce sont les mêmes crimes que nous avons, en l’occurrence le braconnage, la transhumance, ainsi de suite et avec cet outil, ça nous permettra d’être trop actifs et puis gagner en temps, en énergie et en économie», souligne M. Touré.
AMNISTIE DE KARIM ET KHALIFA : LA MAJORITE S’ENGAGE DEVANT LE CUDIS
Dans la lignée des déclarations du président de la République, la majorité ne s’opposera pas à une amnistie pour Khalifa Sall et Karim Wade
La majorité ne s’opposera pas à une amnistie pour Khalifa Sall et Karim Wade. Devant les acteurs politiques engagés aux Locales du 23 janvier 2021, Mor Ngom, Me El Hadji Amadou Sall et Cheikh Sarr demandent même que les consensus du dialogue politique soient versés dans la charte.
Dans la lignée des déclarations du président de la République, la majorité ne s’opposera pas à une amnistie pour Khalifa Sall et Karim Wade. Cela a été exprimé lors d’une rencontre, initiée hier par le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis) et la plateforme Jammi Rewmi, avec Wallu Sénégal, Gueum sa bopp, Benno bokk yaakaar, Jammi goxx yi, Bunt bi, le mouvement Frapp, des organisations syndicales et patronales, notamment la Cnts et le Cnp. Mor Ngom, Me El Hadji Amadou Sall et Cheikh Sarr, qui représentaient le camp du pouvoir, ont même rajouté des propositions pour montrer leur bonne foi. «Dans le cadre des restitutions, il a beaucoup été question de la privation des droits civiques de Khalifa Sall et Karim Wade. La majorité s’engage à cautionner la charte. Elle est même allée plus loin, car elle a proposé que les consensus du dialogue politique soient versés dans la charte. Cela veut dire qu’on donne des délais aux préfets pour répondre sur la privation des libertés. En cas de rejet, que les initiateurs puissent faire des recours auprès de l’autorité judiciaire avec des réponses à temps», a rapporté une source bien au fait de la réunion.
Yewwi askan wi, la grande absente
Cette réunion était l’avant-dernière phase, avec la mouture finale de la charte de non-violence. D’ailleurs, des restitutions ont été faites après des semaines de consultations avec des acteurs politiques. Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy a lu son rapport au nom du Cudis, tandis que Moundiaye Cissé l’a fait pour la plateforme Jammi Rewmi. Doudou Wade et Nafissatou Diallo du Pds défendaient les intérêts de la Coalition Wallu Sénégal au cours de cette réunion, à laquelle la Coalition Yewwi askan wi n’a pas participé. Jusqu’ici, seule la Coalition Yewwi askan wi a décidé de ne pas signer la charte. Le 21 novembre dernier, à Grand-Yoff, lors de l’investiture des candidats dans le département de Dakar de cette coalition de l’opposition, Ousmane Sonko avait très tôt rejeté cette initiative, en accusant le régime de Macky Sall d’être le promoteur de la violence.
Rendez-vous ven¬dredi pour la finalisation de la charte
Le 30 novembre 2021, le président de la République a reçu en audience le Cudis et Jammi Rewmi, pour engager la Coalition Benno bokk yaakaar à signer la charte. Selon des personnes bien informées des discussions, Khalifa Sall a envoyé une lettre lundi, pour dire que la Coalition Yewwi askan wi ne pouvait pas participer à la rencontre. «C’est un communiqué laconique lu séance tenante», a informé un acteur politique. Les acteurs politiques se sont donné rendez-vous vendredi prochain, pour finaliser le rapport du Cudis et Jammi Rewmi. Ce que ne mentionne pas le communiqué conjoint du Cudis et Jammi Rewmi. «Un comité restreint d’écriture de la charte a été mis en place, pour préparer la signature et l’affinement des mécanismes de suivi pour le respect des engagements souscrits par les différentes parties, afin de les soumettre aux autorités religieuses du pays», a annoncé en revanche la note.
Selon les promoteurs de la charte, ces consultations sont menées sous l’égide des chefs religieux, pour pacifier l’espace politique en perspective des élections locales du 23 janvier 2022. «(…) Les préoccupations et positions exprimées par les parties prenantes ont fait à cette occasion, l’objet d’approfondissement et ont été prises en compte dans la rédaction d’une charte de non-violence», ont promis le Cudis et Jammi Rewmi.
En tout état de cause, le Cudis et la plateforme Jammi Rewmi «saluent le sens de responsabilité des acteurs politiques de tous bords et les remercient de leur engagement à poursuivre la dynamique de paix et de non-violence, en prélude aux élections à venir».
«JE SUIS TENU DE METTRE EN ŒUVRE LES DECISIONS D’INSTANCES»
Alors que la situation semble tendue, Mahy Diaw, recteur de l’Université Alioune Diop de Bambey (Uadb), essaie de calmer le jeu
Alors que la situation semble tendue, Pr Mahy Diaw, recteur de l’Université Alioune Diop de Bambey (Uadb), essaie de calmer le jeu. Même s’il n’est pas opposé aux discussions, il reste en revanche ferme sur l’application des décisions prises par l’Assemblée de l’université, qui a requis la présence des Forces de l’ordre dans le campus pédagogique.
Depuis quelques jours, la situation est tendue à l’Uadb. Vous ne pensez pas que la présence des Forces de l’ordre attise le feu au niveau de l’université ?
Les étudiants ne sont pas en grève, il y a des perturbations parce que la grève a été interrompue par l’Assemblée de l’université (Au). Par rapport aux Forces de l’ordre, c’est le contraire parce que leur présence vise à mettre les étudiants en sécurité, c’est-à-dire pour ceux qui veulent travailler, le personnel de l’université et l’espace universitaire en général. Ce n’est pas moi qui ai amené les Forces de l’ordre, mais cette disposition a été prise par l’Assemblée de l’université qui a trouvé que pour sécuriser les gens qui sont au niveau de cet établissement, il était nécessaire de recourir à la puissance publique. Nous nous sommes toujours mis autour d’une table, mais maintenant il y a eu des perturbations. Les décisions se prennent au niveau des instances statutaires de l’université. Cependant, nous sommes ouverts à tout ce qui peut ramener la paix dans notre institution et actuellement, nous sommes en relation avec ces perturbateurs. Les Forces de l’ordre sont réquisitionnées pour accompagner ceux qui sont venus pour travailler et non pour autre chose.
Des jets de pierres et tirs de lacrymogène ont été notés et des blessés ont été aussi dénombrés lundi…. Que faire pour baisser la tension ?
A l’université, il y a deux campus, dont un campus social et un campus pédagogique, et les faits de violence notés hier (lundi) ne se sont pas passés au campus pédagogique. Pour intervenir au niveau du campus pédagogique, les Forces de l’ordre ont besoin de réquisitions rectorales et pour le campus social, elles peuvent intervenir comme elles veulent.
Ces manifestations dont vous parlez se sont passées au niveau du campus social. Les étudiants avaient interrompu les examens de juillet 2021 par la violence. C’est pourquoi, l’université a été contrainte d’organiser une Assemblée de l’université pour la dissolution des amicales et de la coordination, maintenant ce sont les mêmes personnes qui reviennent au mois de décembre par la violence, pour parler de la suspension des deux sessions. Ils imposent par la violence, en disant qu’ils veulent à nouveau qu’on fasse deux sessions. Ce que l’Etat avait refusé, il y a cinq mois.
Aujourd’hui, c’est ce qu’ils réclament 5 mois après. Lors des incidents du 7 décembre dernier, il y a eu beaucoup de saccages d’infrastructures. Je ne voudrais pas que demain par la violence, ils imposent la restauration de tout ce qu’ils ont saccagé au cours des manifestations précédentes. Ce sont des décisions d’instance et elles sont claires : la première session devait avoir lieu à partir du 26 juillet 2021. Par la violence, la coordination s’est opposée à la tenue de la première session et par la violence, ils réclament les deux sessions. Ce sont des décisions d’instances que je suis tenu de mettre en œuvre, en tant que le recteur de cette université.
Ne pensez-vous pas que ces séries de manifestations peuvent paralyser l’année et l’idéal ne serait-il pas de réhabiliter la coordination ?
Dans le système Lmd, il n’y a pas de possibilité d’année perdue, parce qu’actuellement nombre d’étudiants ont déjà fait des examens pratiquement dans toutes les Ufr (unité de formation et de recherche). Pour ce qui est de la dissolution de la coordination, nous ne sommes pas la seule université qui a eu à dissoudre des coordinations pour des faits de violences. Cela s’est passé dans toutes les universités sénégalaises. C’était une décision de l’Assemblée de l’université. Pour ce qui relève des amicales, il s’agit plutôt d’une suspension qui n’est pas éternelle, ce sont des empêchements temporaires. Nous sommes une institution qui prend des décisions à partir de l’Assemblée de l’université. Il y a certaines décisions quand les gens pensent qu’elles ne sont pas justes, il est possible de faire des recours au niveau des juridictions compétentes. Par contre, les décisions de l’Assemblée de l’université s’imposent à toute la communauté universitaire, quelle que soit la nature de la personne.
Les étudiants ont également demandé que les circonstances de la mort de l’étudiant Badara Ndiaye soient éclairées !
Je ne suis pas médecin et je présente mes condoléances à sa famille. Par contre, il y a des autorités habilitées pour cela. Mais, le certificat de genre de mort qui a été délivré à la suite du décès de l’étudiant Badara Ndiaye, n’a jamais fait état d’intoxication alimentaire, mais a révélé autre chose. Vous l’avez évoqué tantôt, mais les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar ne sont pas en grève à cause de nos étudiants. Ce qui se passe à l’Uadb n’a pas d’impact sur le déroulement des enseignements au niveau de l’Ucad.
UNE CROISSANCE DE 11,5% EN 2023 PROJETÉE CONTRE 5,5% EN 2022
Impact de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières sur l’économie sénégalaise
Une étude réalisée par la direction générale de la planification et des politiques économiques (Dppe) révèle que les prévisions intégrant la production du pétrole et du gaz tablent sur une croissance économique de 11,5% en 2023 contre 5,5% en 2022, soit un gain de 5,7 points de pourcentage. Selon le document, cette forte évolution de la dynamique économique serait attendue avec des implications significatives sur les finances publiques.
Les prévisions sur le moyen terme, intégrant la production du pétrole et du gaz dans la branche des activités extractives tablent sur une croissance économique de 11,5% en 2023 contre 5,5% en 2022, soit un gain de 5,7 points de pourcentage (scénario de base). C’est ce qu’a révélé une étude de la direction générale de la planification et des politiques économiques (Dppe).
Cette étude s’inscrit dans ce contexte avec comme objectif principal de mesurer l’impact des revenus issus de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières sur l’économie Sénégalaise. Un Modèle d’Equilibre Général Calculable dynamique inter temporel est utilisé pour réaliser les simulations en tenant compte des recettes provenant des trois projets en cours de développement, en l’occurrence GTA, Sangomar et Yakaar-Teranga.
Selon le document, cette forte évolution de la dynamique économique serait attendue avec des implications significatives sur les finances publiques. Pour le scenario de base, les résultats montrent que le financement des dépenses d’investissement grâce aux recettes provenant de l’exploitation aurait une incidence positive sur l’activité avec le PIB, la consommation et les investissements privés qui augmenteraient en moyenne respectivement de 2,56%, 1,8% et 3,08% sur toute la période d’exploitation.
Les échanges extérieurs s’amélioreraient avec notamment une hausse moyenne plus importante des exportations de 5,46% contre 2,42% pour les importations, se traduisant par une évolution favorable du compte courant de 0,97%. Suivant l’étude, le scenario favorable offrirait globalement les mêmes tendances avec des impacts nettement plus élevés. «Les orientations du PSE, comme clé de répartition sectorielle 3 des recettes provenant de l’exploitation, seraient propices à la diversification de l’économie.
Enfin, de nouvelles découvertes pourraient entrainer une perte d’efficience des dépenses publiques imputables à la contrainte d’absorption budgétaire», lit-on dans le document. Selon l’étude, les simulations révèlent que les revenus tirés de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières devraient davantage être investis. Dans ce sens, la source recommande aux autorités publiques de mettre en place un portefeuille de projets prioritaires sur le moyen et long terme. Une telle approche, rapporte le document, renforcerait la transparence et la confiance des sénégalais dans la gestion.
"FESTI-SERERE", UNE TRIBUNE POUR VALORISER LA CULTURE SÉRÈRE (INITIATRICE)
"Le +Festi-Sérère+ est une manifestation culturelle sérère qui compte montrer la culture sérère dans certaines de ces facettes pour valoriser ce patrimoine et permettre aux sérères de se ressourcer"
La première édition du Festi-Sérère, prévue samedi à la maison de la Culture Douta Seck, se veut "une tribune pour valoriser la culture sérère", a déclaré la journaliste Mame Salla Faye, initiatrice de cet évènement culturel.
"Le +Festi-Sérère+ est une manifestation culturelle sérère qui compte montrer la culture sérère dans certaines de ces facettes pour valoriser ce patrimoine et permettre aux sérères de se ressourcer", a souligné mardi lors d’une conférence de presse, la promotrice et directrice d’une association dénommée "Femme et promotion" Elle estime que la manifestation compte montrer comment les sérères célèbrent de manière particulière leurs cultures et traditions selon les différentes étapes de la vie de l’homme. "Dans un monde globalisé où la perte des valeurs est monnaie courante, il faut s’enraciner pour s’ouvrir comme disait le président-poète Léopold Sédar Senghor", a lancé Mame Salla Faye.
Pour inviter les Sérères à mieux s’approprier leur identité culturelle, le festival organise un colloque sur le thème "La Construction de l’identité culturelle sérère".
Le professeur Pape Massène Sène, chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan), Amade Faye, professeur titulaire à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Aloïse Gorgui Ndione, conseiller aux affaires culturelles et le sociologue Djiby Diakhaté, animeront les débats. "Des professeurs d’université, des chercheurs et sociologues reviendront sur l’identité culturelle sérère, l’initiation, le mariage en pays sérère et l’histoire des royaumes du Sine lors du colloque", a indiqué Mme Faye. Une exposition mettra en exergue le patrimoine immatériel, selon les organisateurs.
Selon Mame Salla Faye, des artistes vont danser, chanter lors de la soirée notamment les femmes de Djilor, l’orchestre national, le guitariste Latyr Faye, Mbaye Ndiaye du théâtre national Daniel Sorano, Ndèye Mbaye fille de la griotte Yandé Codou Sène, entre autres.
L’artiste Baba Maal est l’invité d’honneur de cette manifestation qui verra aussi la participation des Diolas "pour renforcer le cousinage à plaisanterie, ciment de notre nation", a-t-elle précisé.