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24 juin 2025
LA CAF RÉDUIT LA SANCTION INFLIGÉE À YOUSSOU DIAL
La Confédération africaine de football (CAF) a réduit d’un an la durée de la peine infligée à Youssou Dial, le chargé du football au Jaraaf, qui avait écopé en juin dernier d’une interdiction de mener une activité liée au football pendant deux ans
Dakar, 28 oct (APS) – La Confédération africaine de football (CAF) a réduit d’un an la durée de la peine infligée à Youssou Dial, le chargé du football au Jaraaf, qui avait écopé en juin dernier d’une interdiction de mener une activité liée au football pendant deux ans, a appris l’APS de ce club d’élite de Dakar.
‘’Nous avons effectivement reçu, cela fait un peu plus d’un mois, un courrier notifiant que la sanction a été réduite d’un an’’, a déclaré, dans un entretien téléphonique, le secrétaire général du Jaraaf, Léonard Diagne.
Le club de Ligue 1 sénégalaise avait interjeté appel de la sanction prise à l’encontre de son secrétaire général, que la CAF a décidé maintenant de réduire de moitié.
Youssou Dial a été suspendu par la Confédération africaine de football à la suite d’incidents survenus lors d’un match de Coupe de la CAF, entre le Jaraaf de Dakar et le Coton Sports de Garoua.
Selon le secrétaire général du club dakarois, d’autres sanctions prises par l’instance confédérale ont été maintenues.
Il s’agit des sanctions visant les joueurs Mamadou Sylla et Albert Lamane Diène, a précisé Léonard Diagne.
Sylla et Diène seront privés de six matchs en compétitions interclubs, et l’équipe de La Médina doit payer une amende 50.000 dollars US, environ 28,2 millions de francs CFA.
Les arbitres du match, qui s’est joué au stade Lat Dior de Thiès, ont accusé le chargé du football au Jaraaf et les joueurs d’être à l’origine d’une agression dont ils ont été victimes à la fin de la rencontre.
Le Jaraaf a inauguré ses nouvelles installations et a démarré, depuis plus de deux semaines, son stage de préparation de la saison 2021-2022. Mais il n’a pas encore réuni tout son effectif.
En attendant la publication de la liste officielle des joueurs devant intégrer son groupe de performance, trois de ses joueurs majeurs ont rejoint d’autres équipes. Il s’agit du gardien de but Pape Seydou Ndiaye et des attaquants Pape Ndiaye et Matar Ndiaye.
Le portier international a rejoint un club de D2 danoise, Pape Ndiaye a signé un contrat avec le Horoya AC (Guinée), Matar Ndiaye est allé à Diambars de Saly-Portudal.
BEACH SOCCER, NGALLA SYLLA RENFORCE SON EQUIPE POUR LE TOURNOI DE DUBAÏ
Le sélectionneur national du Sénégal, Ngalla Sylla, a fait appel à Seydina Thioub, Serigne Fallou Mboup et Seydina Samb, pour l’International Beach Soccer Cup de Dubaï, un tournoi prévu du 2 au 6 novembre
Dakar, 28 oct (APS) - Le sélectionneur national du Sénégal, Ngalla Sylla, a fait appel à Seydina Thioub, Serigne Fallou Mboup et Seydina Samb, pour l’International Beach Soccer Cup de Dubaï, un tournoi prévu du 2 au 6 novembre, a appris l’APS de la Fédération sénégalaise de football (FSF).
Thioub et Mboup sont des joueurs de Kawsara Beach Club, Samb, lui, est un joueur de l’APLN de Dakar, précise la FSF sur son site Internet.
Contrairement à ces trois joueurs, les neuf autres du groupe constitué pour le tournoi de Dubaï ont pris part en août dernier à la dernière édition de la Coupe du monde, dont le Sénégal a atteint les demi-finales.
Il sagit d’Al Seyni Ndiaye (Vision Sport de Dakar), de Mamour Diagne, de Seydina Issa Diagne (Yoff Beach Soccer), de Mamadou Sylla (Jaraaf de Dakar) et de Jean Ninou Diatta (Golf Beach Soccer). Auxquels s’ajoutent Pape Mar Boye (Galaxie Beach Soccer), Amar Samb (Ngor Almadies Beach Soccer), Raoul Mendy (Mamelles Beach Soccer), Mamadou Sylla et Seydina Mandione Diagne (Jaraaf de Dakar).
Les Lions du Sénégal, dem-finalistes du Mondial 2021, sont considérés comme l’une des meilleures équipes du beach soccer mondial.
A Dubaï, ils partageront la poule du pays organisateur, les Emirats Arabes Unis. Le Portugal et l’Espagne font partie du même groupe.
L’autre poule est constituée de la Russie, le champion du monde en titre, de l’Iran, du Japon et du Paraguay.
Les Beach Soccer Stars, une cérémonie de remise de récompenses aux meilleurs joueurs de la saison 2021, se tiendront à la fin du tournoi.
DIOUF SARR CANDIDAT DE BBY A LA VILLE DE DAKAR
Après une rude bataille de communication entre Amadou Ba et Abdoulaye Diouf Sarr, le président de l’Alliance pour la République (Apr) a tranché. Macky Sall a finalement a porté son choix sur Abdoulaye Diouf Sarr pour diriger la liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) à la ville de Dakar. Suite à la décision du Président Sall, les militants du maire de Yoff se sont donné rendez-vous à la mairie de la commune pour communier avec leur leader. Ils promettent de se mobiliser davantage pour la victoire de la coalition Bby à Dakar.
TAMBA : SIDIKI KABA ZAPPE AU PROFIT DE MAME BALLA LO
Le Président Macky Sall a encore dribblé son monde. Alors que tout le monde s’attendait à voir le ministre des Forces Armées, Me Sidiki Kaba, pour diriger la liste de la coalition Bby dans la commune de Tambacounda, Macky Sall a choisi le maire sortant Mame Balla Lo. Toutefois, le ministre des Forces Armées Me Sidiki Kaba, qui tient à son rêve d’être le premier magistrat de Tambacounda, compte aller sous sa propre bannière. Il va défier Mame Balla Lo en présentant sa liste. Quant au Conseil départemental de Tambacounda, le socialiste Sina Cissokho est zappé au profit de Mamadou Kassé, directeur général de la Sicap.
LA MAIRESSE DE GOLF SUD AÏDA SOW DIAWARA ECARTEE
Sans surprise, les socialistes du département de Guédiawaye sont zappés par le Président Macky Sall dans les investitures pour les élections locales. Aucun des responsables du Parti Socialiste n’a été investi tête de liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar dans une commune de Guédiawaye, y compris leur secrétaire générale départementale Aïda Sow Diawara, maire de Golf Sud. Elle a été mise au placard au profit de Lat Diop, directeur général de la Lonase et responsable politique de l’Alliance pour la République (Apr).
L’APR PREND PRESQUE TOUTES LES COMMUNES ET CEDE UNE A REWMI
Restons avec les investitures de Benno Bokk Yaakaar à Guédiawaye qui vont faire beaucoup de bruits à cause des déceptions des partis alliés. Pour la commune de Sahm Notaire, Benno a misé sur Modou Bousso Ndiaye de l’Apr ; Mor Wore Guèye du parti Rewmi estinvesti à la place du défunt Mamadou Baidy Sèye maire de la commune de Ndiarème Limamoulaye, et Racine Talla de l’Apr est reconduit à la commune de Wakhinane-Nimzaat. Toutefois, le candidat de Benno à la commune de Médina Gounass n’est pas toujours choisi à cause des divergences entre le maire Baïdy Ba et ses adversaires internes qui ont porté leur choix sur l’actuel directeur de l’agriculture, Omar Sané.
LA CDC ACCUSEE DE VIOLATION DES DISPOSITIONS DU CODE ELECTORAL
L’expert électoral pense que le ministre de l’Intérieur ou la Commission Electorale Nationale Autonome (Cena) ne laisseront pas la Caisse des Dépôts et consignations (Cdc) violer le code électoral. Car le directeur général de la Cdc avait, dans un communiqué, fixé samedi 30 octobre comme date butoir pour le dépôt de la caution. Mais selon Ndiaga Sylla, cette décision n’est pas fondée sur le code électoral, ni sur l’arrêt fixant le montant de la caution. De plus, ce délai n’est pas non plus conforme à la pratique en la matière, précise M. Sylla. Le directeur général du cabinet Ceelect rappelle que le quitus et l’attestation, établis par la Cdc et remis au mandataire, constituent des éléments du dossier de candidature et doivent être présentés au moment du dépôt des candidatures. Il s’y ajoute, dit-il, que la Cdc reçoit un chèque de banque (émis par la banque et non par le client) par conséquent, elle est en mesure de disposer suffisamment de garanties de la disponibilité des fonds. Ainsi, Ndiaga Sylla ose croire qu’à défaut du ministère en charge des élections, la Cena veillera à ce que des correctifs nécessaires soient apportés sur ce délai. Le code électoral permet aux coalitions et partis de déposer leurs cautions jusqu’au dernier jour de dépôt des listes.
UN GENDARME ECRASE PAR UN AUTOMOBILISTE SUR L’AUTOROUTE A PEAGE
Le gendarme A. Seck a été mortellement renversé par un taximan sur l’autoroute à péage. Selon nos sources, le drame s’est produit hier, en début d’après-midi sur l’autoroute à péage. Le gendarme avait arrêté le chauffeur de taxi qui avait refusé d’obtempérer. Le conducteur du taxi a appuyé sur l’accélérateur. Le gendarme a pris sa moto et s’est lancé à sa trousse. Le pandore a vite rattrapé le taximan avant de l’inviter de la main à s’arrêter. Alors qu’il roulait devant le véhicule, le taximan qui ne voulait pas obtempérer l’a percuté violemment. Le gendarme est décédé sur le coup. Nos sources renseignent que le corps sans vie du gendarme a été déposé dans une structure sanitaire de la place pour les besoins de l’autopsie. Quant au taximan, il est actuellement dans les locaux de la Gendarmerie de Mbao.
A. TALL, UN DEALER RECIDIVISTE
Connu dans le milieu interlope, A. Tall a été condamné à plusieurs reprises pour détention et trafic de chanvre indien. Malgré ses multiples séjours carcéraux, le présumé dealer ne veut pas abandonner ses activités illicites. A. Tall est tombé encore sur une patrouille de la police des Parcelles assainies à Grand Médine, au site dénommé «café gui». Surpris par la présence policière, il laisser tomber 04 cornets par terre. Interrogé sur la provenance de la drogue, le vendeur de chanvre déclare qu’elle est destinée à sa consommation personnelle. Il a été placé en garde à vue avant d’être envoyé à la prison de Rebeuss.
GREVE DES SYNDICATS DE TRANSPORT ROUTIER
Le Cadre unitaire des syndicats de transport routier n’en démord pas. Malgré les tentatives de dissuasion, les syndicats de transport ont décidé d’aller en grève de 48 heures les 01 et 02 décembre prochains. C’est une dizaine de syndicats de transport routier qui ont déjà déposé un préavis de grève générale pour exiger de meilleures conditions de travail et de vie.
L’UCS D’ABDOULAYE BALDE A DEPOSE SA CAUTION
Comme annoncé par le maire de Ziguinchor, le parti union des centristes du Sénégal (Ucs) est sur la ligne de départ pour les prochaines élections territoriales. Hier, une délégation de l’Ucs, composée de Mamadou Dione qui est désigné mandataire national, Samba Baldé, le trésorier général et Aziz Thiaw, a déposé la caution de leur parti pour les élections locales du 23 janvier 2022. Abdoulaye Baldé appelle les militants à se mobiliser comme un seul homme pour une victoire éclatante de la coalition qu’il est en train de mettre en place sur toute l’étendue du territoire national.
CONVENTION COLLECTIVE DU SECTEUR DE LA BOULANGERIE
La Fédération nationale des Boulangers du Sénégal (Fnbs) représentant le patronat, et le syndicat national des Travailleurs de la Boulangerie (Sntbs) affilié à la Cnts ainsi que le Syndicat professionnel des Ouvriers Boulangers du Sénégal (Syprobos) affilié à l’Unsas, ont signé hier la convention collective. Selon un communiqué du ministère du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, cet accord qui doit contribuer à instaurer des relations sociales apaisées dans les lieux de travail est conclu, à un moment où le secteur de la boulangerie est à la croisée des chemins. D’après la même source, les partenaires sociaux, ayant pris conscience des transformations qui sont intervenues dans le secteur, ont décidé de participer à l’œuvre de modernisation de l’activité. Le ministère du Travail a accompagné ce processus qui entre dans le cadre du chantier de réactualisation du droit négocié entrepris ces dernières années par les mandants tripartites. Pour rappel, la boulangerie à forte intensité de main d’œuvre occupe plus de 30 mille personnes qui travaillent dans près de 1400 unités, avec un chiffre d’affaire annuel de plus de 500 milliards de francs Cfa.
ACCES LIMITE DES FEMMES AUX RESSOURCES FINANCIERES
Malgré les progrès réalisés dans la promotion de l’égalité des sexes, certaines femmes sont toujours confrontées à des contraintes pour l’accès à des ressources économiques. C’est la conviction de la présidente de l’Union des femmes et chefs d’entreprises, Nicole Gakou. Elle s’exprimait ainsi en marge d’un webinaire organisé hier par Think Tank Citoyen pour l’Afrique de l’Ouest,(WATHI), en collaboration avec l’Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID. Nicole Gakou estime que cette situation est due à un manque de communication des autorités. A l’en croire, beaucoup de femmes ignorent que ces ressources existent parce qu’elles ne vont pas vers l’information économique. L’autre élément, souligne-t-elle, est lié au critère d‘éligibilité. La plupart des femmes s’activent dans le secteur informel certes, mais dans la réalité, ce sont des informels formalisés, dans la mesure où elles paient des impôts indirects, a-t-elle relevé. Elle regrette toutefois la politisation des mécanismes d’accompagnement des femmes. Elle souligne que son organisation est signataire de la convention des 1 milliard Fcfa, et depuis bientôt un an, tous leurs projets sont sur la table de la Délégation à l’entrepreneuriat rapide (Der) sans aucune exécution. Elle se demande même s’il y a une réelle volonté d’accompagner leurs entreprises qui ont commencé avec 25.000 FCFA.
86 MILLIONS DE PERSONNES FORCEES DE MIGRER…
En prélude à la 26e session de la Conférence des Nations unies sur le climat (COP 26), la Banque mondiale alerte sur une catastrophe migratoire qui risque de se produire en Afrique dans quelques décennies. D’après un communiqué de la Banque mondiale le changement climatique pourrait peser sur les perspectives de reprise du continent et contraindre 86 millions d’Africains à migrer au sein de leur propre pays d’ici 2050. Dressant un tableau préoccupant de l’ampleur des migrations climatiques internes en Afrique de l’Ouest comme au Sénégal et au Nigeria et dans le bassin du Lac Victoria comme en Ouganda et en Tanzanie, les auteurs de cette série d’études Groundswell Africa ont conclu qu’avec 86 millions de migrants climatiques d’ici 2050, le continent africain pourrait devenir la région du monde la plus durement touchée par les dérèglements du climat. Cette situation forcerait 32 millions de personnes en Afrique de l’Ouest à migrer à l’intérieur de leur pays d’ici 2050. Les estimations sont encore plus élevées pour la région du bassin du lac Victoria qui risque de compter 38,5 millions de migrants internes sur la même période. Selon l’institution financière, les effets graduels du changement climatique, comme la pénurie d’eau, la baisse de productivité des cultures et des écosystèmes, l’élévation du niveau de la mer et les ondes de tempête, contraindront de plus en plus les populations à migrer
VINGT-HUIT NOUVEAUX NOTAIRES ENTRENT EN FONCTION
Vingt-huit nouveaux notaires ont prêté serment jeudi, portant à 86 le nombre de personnes exerçant ce métier, en attendant de porter ce total à 100 ’’d’ici l’année prochaine’’.
Dakar, 28 oct (APS) - Vingt-huit nouveaux notaires ont prêté serment jeudi, portant à 86 le nombre de personnes exerçant ce métier, en attendant de porter ce total à 100 ’’d’ici l’année prochaine’’.
Les nouveaux notaires ont prêté serment au cours d’une cérémonie solennelle, en présence du président de la Chambre des notaires du Sénégal (CNDS), Me Alioune Ka.
"Aujourd’hui, nous avons un total de 86 notaires, et normalement il doit rapidement arriver à 90 avant d’atteindre d’ici l’année prochaine la barre symbolique des 100 notaires", a déclaré Me Alioune Ka.
Il a souligné, pour s’en réjouir, "le doublement de l’effectif des notaires", avant de rappeler qu’il y a encore deux mois, ils n’étaient "juste que cinquante notaires".
"Maintenant, nous avons un maillage complet du Sénégal parce que ce n’est pas simplement à Dakar que les chambres des notaires ont été créées. Nous avons aussi la moitié des chambres qui ont été créées dans les régions", a-t-il fait remarquer.
Selon lui, "il y a vraiment un maillage complet du territoire national". Dans toutes les capitales régionales, "il y a au moins un à deux notaires", dit-il, soulignant que le notariat peut désormais "s’enorgueillir d’être la première sinon la seule profession à assurer le service public dans tout le territoire national".
Ces nouveaux notaires représentent la première promotion à entrer en fonction depuis l’entrée en vigueur de la loi de 2019, laquelle a institué un concours d’entrée au notariat.
A ce sujet, le président de la Chambre des notaires du Sénégal note que "la jeunesse en soi est une force et non une faiblesse parce qu’elle peut être un vivificateur" du secteur, en ce qu’elle "apporte de la nouvelle énergie".
Dans cette optique, il a invité les jeunes à faire preuve de rigueur et de patience, et de rester "à l’écoute des anciens pour qu’ils puissent donner aux jeunes les bonnes expériences qu’ils ont vécues et qui leur ont permis de donner au notariat ses lettres de noblesse".
"Aujourd’hui, toutes les personnes qui étaient dans les cabinets de notaires, qui faisaient des stages, se doivent d’être remplacées, donc il est normal que dans les prochains mois ou l’année prochaine, le concours soit rouvert pour copter de nouveaux stagiaires qui auront à faire leur stage et qui auront également à exercer leur fonction en attendant évidemment qu’ils soient nommés", a-t-il indiqué.
Il précise : "Car il faut savoir également (...) que ce n’est pas parce que vous avez été reçu au concours d’entrée et que vous avez terminé votre formation que vous devez automatiquement voir une charge".
"Les charges sont des charges publiques’’, et à la différence des cabinets d’avocats, le notaire qui a terminé son stage ne peut pas ouvrir directement son cabinet car il est obligé d’attendre que l’Etat ouvre une charge dans une localité précise, qu’il fasse acte de candidature et c’est à partir de ce moment-là qu’il peut être nommé à cette charge", a poursuivi Me Ka.
Il a expliqué que le notaire est un officier public bénéficiant d’une délégation de puissance publique et dont le rôle est de "conférer le caractère d’authenticité aux actes auxquels les différentes parties doivent ou veulent donner le caractère d’authenticité".
Le notaire assure donc "le service de la preuve et de l’authenticité", a conclu le président de la Chambre des notaires du Sénégal.
ÉLECTRIFICATION UNIVERSELLE, LA COMMUNE DE TAÏBA NDIAYE CITÉE EN MODÈLE
La commune de Taïba Ndiaye a été donnée en modèle en tant que première collectivité territoriale à avoir atteint 100% d’électrification, jeudi, lors d’une journée de lancement de l’accès à l’électrification universelle.
Taïba Ndiaye, 28 oct (APS) - La commune de Taïba Ndiaye a été donnée en modèle en tant que première collectivité territoriale à avoir atteint 100% d’électrification, jeudi, lors d’une journée de lancement de l’accès à l’électrification universelle.
Cette journée organisée devant la mairie de Taïba Ndiaye a été l’occasion de vanter les performances de cette commune.
"Taïba Ndiaye est l’une des premières communes du Sénégal à atteindre 100% de villages ayant accès à l’électricité, à l’adduction d’eau potable et à des pistes de désenclavement", a relevé son maire, Alé Lô.
La rencontre qui a connu une forte mobilisation populaire, a enregistré la participation des ministres en charge du Pétrole et des Energies, Aïssatou Sophie Gladima, et des Collectivités territoriales, Oumar Guèye, ainsi que d’autorités administratives, territoriales et religieuses de la zone.
Jusqu’ en 1990, Taïba Ndiaye n’était pas encore électrifiée, a rappelé Alé Lô. La commune, qui a accueilli son premier poste électrique en 1996, a accompagné ses partenaires dans l’atteinte du résultat actuel, a-t-il souligné.
Soixante-dix pour cent de son électrification ont été réalisés par la Senelec, tandis que la commune y a contribué pour 20%, contre 10% pour les autres partenaires que sont l’ASER et le PUDC. Aujourd’hui, tous les 35 villages de Taïba Ndiaye ont accès au courant électrique.
"Nous sommes l’une des communes qui dépendent le moins des transferts de l’Etat - 10% des transferts de l’Etat-, parce que nous avons compris très tôt que pour développer la commune, il faut d’abord la vendre, il faut attirer les investisseurs", a expliqué Alé Lô.
Il explique que c’est cette conception qui a valu ce résultat à la commune qu’il dirige depuis 30 ans.
"Aujourd’hui, notre seul souci, Mme le ministre, c’est de trouver des emplois pour les jeunes et (...) des financements pour les femmes", a-t-elle relevé.
Il fait valoir que c’est d’ailleurs la raison qui le pousse à rester à la tête de cette commune, pour faire en sorte ’’que le témoin soit bien passé". Le moment étant venu selon lui de "préparer la relève", après 30 ans d’exercice.
De trois millions au début de son mandat, le budget de la commune approche aujourd’hui le milliard de francs CFA, a-t-il dit.
"Taiba Ndiaye a beaucoup changé", a relevé pour s’en réjouir Aïssatou Sophie Gladima, ministre du Pétrole et des Énergies.
Elle s’est souvenue qu’en 1981, lorsqu’elle était venue travailler dans les mines de phosphates de Taïba Ndiaye, en tant que première femme dans ce secteur, il n’y avait dans cette zone que des champs où rôdaient les hyènes pendant la nuit.
"Vous n’avez pas seulement mis le budget dans le fonctionnement, mais aussi dans l’investissement’’, a dit la ministre, se disant convaincue qu’"il y aura un retour sur investissement’’.
Pour le ministre des Collectivités territoriales, "Taïba Ndiaye est un symbole de la décentralisation". Il a rappelé que son maire est une "icône" de ce type de politique publique, auquel il a consacré toute sa vie, faisant de sa commune "l’épicentre de la décentralisation".
Oumar Guèye a saisi l’occasion pour rendre hommage à Alé Lô pour tous les combats qu’ils ont menés ensemble en faveur de la décentralisation.
Il a dans le même temps souligné le travail abattu dans ce domaine par les pouvoirs publics sénégalais dont il a listé les nombreuses réalisations.
M. Guèye a exprimé son souhait de voir l’exemple de Taïba Ndiaye faire tache d’huile à travers le pays.
Oumar Guèye, évoquant la dynamique engagée par la Senelec et son ministère de tutelle, s’est dit "persuadé" que le Sénégal atteindra l’électrification universelle d’ici 2035.
"Nous sommespersuadés" que le pays atteindra l’émergence avant 2035, malgré la pandémie. Avec un taux de croissance de 1,5 %, "nous projetons un taux de 5,5% l’année prochaine", a dit Oumar Guèye.
Pour Alé Lô, "l’émergence tant souhaitée commence par les collectivités territoriales, et si toutes les collectivités émergent, le Sénégal va forcément émerger".
La commune de Taïba Ndiaye reste confrontée à d’autres défis, qui concernent par exemple le relèvement du plateau technique sanitaire, avec la construction d’un hôpital de niveau 2 dans la zone de l’arrondissement de Méouane, dans le cadre d’une intercommunalité.
Dans l’éducation, il s’agit de l’achèvement des clôtures des écoles qui a démarré cette année, l’éradication de tous les abris provisoires, l’équipement du centre de formation professionnelle et la promotion de l’enseignement des sciences à Taïba Ndiaye.
L’annexe de la mairie de Taïba Ndiaye a été inaugurée à cette occasion.
LA FIRME BIOTECH RECOIT UN APPUI DE LA BELGIQUE
La Belgique, par la voix de sa ministre de la Coopération au développement et de la Politique des Grandes villes, a apporté son soutien au projet de la firme BioNTech portant sur la construction au Sénégal d’une usine de production de vaccins à ARNm.
Dakar, 28 oct (APS) - La Belgique, par la voix de sa ministre de la Coopération au développement et de la Politique des Grandes villes, a apporté son soutien au projet de la firme BioNTech portant sur la construction au Sénégal d’une usine de production de vaccins à ARNm.
Les vaccins à ARNm sont un nouveau type de vaccin n’utilisant pas un virus vivant pour déclencher une réponse immunitaire. Ils permettent aux cellules de fabriquer une protéine qui déclenchera une réponse immunitaire.
Cette dernière favorise la production d’anticorps aptes à combattre l’infection de Covid-19 si le vrai virus pénètre dans le corps humain.
‘’La Belgique rejoint d’autres Etats membres européens dans ce projet qui vise à garantir que les vaccins seront produits efficacement’’, a déclaré Meryame Kitir dans un communiqué reçu à l’APS.
Mme Kitir, en visite de travail au Sénégal (27-30 octobre), ‘’se réjouit de l’annonce faite mardi par BioNTech’’, la société allemande de biotechnologie qui ‘’financera, construira et opèrera une usine au Sénégal, afin de lancer une capacité de production locale de vaccins à ARNm’’.
‘’Dès que des garanties de qualité suffisantes seront atteintes, l’usine sera confiée à l’Institut Pasteur de Dakar. La construction débutera à la mi-2022. BioNTech estime qu’elle sera en mesure de produire environ 50 millions de vaccins par an. La Belgique soutient cette initiative’’, ajoute le communiqué.
Il cite la ministre belge, selon laquelle ‘’la construction d’une usine ne suffit pas’’.
‘’Une augmentation de la production locale nécessite également une expertise suffisante. En collaboration avec le gouvernement sénégalais, la formation nécessaire et la recherche de nouveaux médicaments et vaccins seront assurées, afin qu’il puisse faire face à l’augmentation de la production’’, ajoute Mme Kitir.
Il s’agit de préparer le secteur public sénégalais à une production plus locale, entre autres, des vaccins contre le Covid-19, selon le communiqué.
Il signale que ‘’d’autres médicaments et vaccins très importants pour le pays - comme les médicaments contre le sida ou le vaccin contre la fièvre jaune - seront également inclus dans la coopération’’.
‘’De cette manière, nous investissons dans l’amélioration des soins de santé pour les Sénégalais’’, a dit Meryame Kitir avant de conclure : ‘’C’est important, car plus vite tout le monde sera vacciné et mieux nous serons tous préparés à répondre aux futures épidémies et même pandémies, plus vite tout le monde - y compris nous - sera en sécurité.’’
LA REGLE DES 5 REMPLACEMENTS CONSERVÉE AU FOOTBALL
Cette règle avait été initialement introduite pour soulager les organismes des joueurs après le premier confinement et éviter la multiplication des blessures dans un calendrier toujours plus chargé
L'International board (IFAB), garant des lois du football, a annoncé ce mercredi que chaque compétition pourra opter sans limite de temps pour un passage à cinq remplaçants au lieu de trois. Toutes les compétitions pourront donc conserver cette règle adoptée temporairement en 2020 pendant la crise sanitaire liée au Covid-19.
L'organisme "a recommandé que chaque compétition puisse décider d’augmenter le nombre de remplaçants en fonction des besoins de leur environnement footbalistique, tout en maintenant le nombre de fenêtres pour effectuer ses changements (trois, plus la mi-temps)".
Cette règle avait été initialement introduite pour soulager les organismes des joueurs après le premier confinement et éviter la multiplication des blessures dans un calendrier toujours plus chargé.
ÉCONOMIE DU SENEGAL, COMMENT PROFITER D’UNE CROISSANCE A DEUX CHIFFRES?
Durant les années 80, l’Afrique a traversé une crise économique sans précédent due à plusieurs facteurs. Les deux chocs pétroliers de 73 et 79 ont impacté les exportations et on assiste aussi à une chute des prix des produits de base.
Le FMI a annoncé qu’en 2022, le Sénégal fera partie des pays qui espèrent afficher une croissance à deux chiffres. Logiquement, cette croissance devrait réduire la pauvreté et créer des emplois, même si dans le passé, cette croissance n’a pas vraiment eu les effets escomptés. Il est temps que cette croissance commence à nourrir les sénégalais. Dans cette contribution, nous ferons d’abord l’état des lieux avant de proposer ensuite dans une autre contribution des solutions pour tirer profit de cette croissance à deux chiffres.
Durant les années 80, l’Afrique a traversé une crise économique sans précédent due à plusieurs facteurs. Les deux chocs pétroliers de 73 et 79 ont impacté les exportations et on assiste aussi à une chute des prix des produits de base. Un malheur ne venant jamais seul, on assiste aussi à la hausse des taux d’intérêt qui a rendu le service de la dette insoutenable pour les pays africains qui ont vu leur dette extérieure exploser.
C’est ainsi que le premier Plan de stabilisation a été mis en place en 1979 qui a pour but d’augmenter les recettes de l’Etat tout en suspendant les taxes à l’exportation sauf l’arachide et les phosphates. À partir de 1980, le Plan de développement économique et social est conçu par la Banque mondiale et le FMI qui avait pour but d’assainir les finances publiques.
Les institutions de Bretton Woods nous avaient demandé de fermer une vingtaine d’ambassades, de réduire le parc automobile et le carburant de l’Etat et la réduction des subventions des denrées de première nécessité entre autres. Ayant considéré ce plan comme un échec, notamment dans sa dimension structurelle, un autre plan a été mis en place, il s’agit du Plan d’ajustement économique et financier à moyen et long terme. Pour réaliser les objectifs de ce Plan, des mesures ont été prises, la création de la Nouvelle politique agricole (NPA) pour responsabiliser les paysans, et la Nouvelle politique industrielle (NPI) pour redynamiser le secteur secondaire.
La vision politique du Sénégal au lendemain des indépendances est caractérisée par la voie africaine du socialisme. Cette voie accorde une importance au monde rural et à l’agriculture. Le taux de croissance tournait autour de 2 % sur la période de 1960 à 1970. Ce faible taux de croissance économique est dû aux déséquilibres financiers dans le secteur public, au faible taux de rentabilité des investissements, à l’impossibilité de mobiliser une épargne publique et un service de la dette insoutenable entre autres.
La monoculture arachidière semble mieux se porter, avec la production qui était tombée en dessous de 300 000 tonnes en 1980, était passée à 800 000 tonnes grâce au bon hivernage de 1980 et 1981. Malheureusement, ce ne sera pas assez, car en 1983, la situation économique était très mauvaise et les institutions de Bretton Woods exigent la diminution de l’effectif de la fonction publique, l’augmentation des prix des denrées de première nécessité, l’arrêt des subventions dans le secteur arachidier et la libéralisation du secteur secondaire.
Les premières mesures tombent le 19 août 1983, les prix des denrées de première nécessité augmentant de plus de 10 %. Un nouveau Plan d’ajustement économique et financier à moyen terme est négocié avec les bailleurs de fonds. Il faut aussi noter que durant les années 80, la France avait sa mainmise dans notre économie ; l’aide française était évaluée à presque 136 milliards FCFA, représentant presque le tiers des aides reçues par le Sénégal. Elle était aussi notre partenaire économique privilégié avec presque 75 % du secteur privé sénégalais provenant des capitaux français.
Les politiques de développement menées par le président Diouf n’ont pas été des succès. Le secteur privé n’a pas répondu présent à l’appel. La dette était de 800 milliards de FCFA et représentait presque 70 % du PIB, et le service de la dette représentait 50 % des recettes budgétaires. La dette extérieure augmente de 20 % par an depuis l’ascension du président Diouf.
Comme alternative à la dévaluation, le président Diouf conçoit le plan Sakho-Loum, un plan d’urgence économique pour assainir les finances de l’Etat. Les mesures étaient entre autres de réduire les salaires des fonctionnaires de 15 %, de prélever une journée de salaire par mois dans le privé, de généraliser la TVA et de supprimer les exonérations douanières. Les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille et on assiste à un dialogue de sourds. Le 12 janvier 1994, le franc CFA perd 50 % de sa valeur. Du jour au lendemain, les prix augmentent de presque 25 %, l’inflation est aux alentours de 30 % et les prix des denrées de première nécessité ont aussi connu une hausse comprise entre 40 et 70 %.
La libéralisation économique a été nécessaire pour le développement de tous les pays ; avec cette libéralisation, nous avons assisté à une entrée massive des multinationales en Afrique. C’est ainsi que nous notons une importante présence des multinationales dans les pays d’Afrique. Elles sont présentes dans tous les secteurs, on les voit dans les secteurs des infrastructures, des télécommunications, de l’industrie et de l’agro-industrie, des services, du transport et de la grande distribution.
Malgré les réformes financières, les économies de l’Afrique subsaharienne n’ont pas réussi à mobiliser une épargne intérieure importante, à cause du financement provenant du marché monétaire de l’extérieur. Ces politiques néo-libérales n’ont pas marché en Afrique subsaharienne et on peut imputer cet échec à l’imperfection de nos marchés, aux asymétries, un environnement instable et un manque d’infrastructures non propice au secteur privé national qui était déjà faible. On note une interdépendance entre l’Etat et le marché, car l’Etat est omniprésent dans tous les domaines de l’économie, de la facilitation de création d’emplois, à la création d’emplois sans oublier la stabilité politique et sociale. Son omniprésence est un frein majeur au développement.
Après plusieurs échecs, l’initiative PPTE a été mise en place en 1996, avant d’être renforcée en 1999. Il s’agit d’alléger la dette des pays très pauvres et très endettés. Il fallait pour chaque pays demandeur de cet allègement de mener pendant 3 ans des politiques économiques approuvées par le FMI et la Banque mondiale sous forme de programmes d’ajustement structurel.
Tous les pays concernés ont adopté un document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP). À la fin des 3 années, si le ratio du stock de la dette extérieure/exportations est supérieur à 150 %, le pays est déclaré éligible. En juin 2005, le G8, grands pays industrialisés avec le FMI, l’AID, de la Banque mondiale et du Fonds africain de développement ont annulé leurs créances sur les pays éligibles.
Finalement, en mars 2009, dans un document intitulé « Réponse du FMI à la crise financière et économique » le FMI a affirmé avoir commis des erreurs et avoir appris de ces erreurs et a même assuré que depuis la crise financière, aucun des prêts accordés n’était adossé aux conditions draconiennes utilisées dans le passé.
Selon une étude de la Banque mondiale, la dette extérieure totale des pays à revenu faible et intermédiaire a augmenté de 10 % en 2017 pour atteindre 7,1 billions de dollars, un rythme d’accumulation de dette plus rapide que l’augmentation de 4 % en 2016. Cette augmentation est due à des entrées nettes de dette de 607 milliards de dollars. Parmi les pays à revenu faible et intermédiaire, 31 % avaient un ratio dette extérieure/RNB supérieur à 60 % fin 2017, soit le double du nombre de pays ayant un ratio comparable à fin 2008, dont 11 pays où le ratio était supérieur à 100 %.
Lorsque la dette dépasse un niveau critique, elle devient un fardeau et exerce une pression négative sur l’investissement et la croissance. Plutôt que de s’endetter pour croître, les pays surendettés comme la plupart des pays africains peuvent renoncer à la croissance pour rembourser leurs dettes. Un pari risqué.
Comme de nombreux pays en développement, le Sénégal a été confronté à une grave crise de la dette extérieure, qui a conduit les autorités à signer 13 accords de réaménagement de la dette avec les créanciers du Club de Paris entre 1981 et 2000.
Au lendemain de cette crise, les initiatives prises par la communauté internationale au cours des années 2000, notamment l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM), ont permis au Sénégal de bénéficier de plusieurs centaines de milliards de francs CFA de remise de dette.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
VOUS AVEZ DIT ANTI-FRANÇAIS
EXCLUSIF SENEPLUS – Il n’y a pas en Afrique de ressentiment anti-anglais ou anti-allemand, anti-espagnol, anti-chinois ni même anti-américain ou anti-russe. Pourquoi la France alors fait-elle l’unanimité contre elle ?
On entend souvent cette rengaine débitée de manière plaintive ou agressive par des hommes politiques, des commentateurs et journalistes français. Cette question faussement naïve a toujours visé à mettre les critiques africains de la colonisation puis de la françafrique sur la défensive, à les sommer de nuancer, de faire la distinction entre l’État et le peuple français, à la limite à se rétracter, à admettre les "bonnes choses" que malgré tout la France fait en Afrique ou même qu’elle a faites durant la colonisation. Ou encore à les discréditer en insinuant qu’ils sont manipulés par la Russie l’Angleterre ou la Turquie et que sais-je ? Au fond ça revient à une tentative très peu subtile d’intimidation.
Pathétique !
Si critiquer la Françafrique c’est être anti-français alors je suis résolument anti-français. Point barre. Je suis farouchement pro-africain et puisque la France est l’ennemie de l’Afrique, je suis anti-français. C’est tout. Nul besoin de circonvolutions inutiles. Car comme l’écrivait Frantz Fanon "l’erreur des Africains est d’avoir oublié que l’ennemi ne recule jamais sincèrement. Il ne comprend jamais. Il capitule, mais ne se convertit pas".
J’ai choisi mon camp.
D’ailleurs, je serai en bonne compagnie, la compagnie des résistants français résolument anti-allemand durant l’occupation nazie pendant la deuxième guerre mondiale. Ou le camp des communistes français qui ont toujours pris fait et cause pour les victimes du capitalisme français y compris dans les colonies. Ou le camp des militants anticolonialistes français qui dénoncent depuis fort longtemps la perfidie et l’hypocrisie des gouvernants français et des multinationales qu’ils servent. Et bien entendu de tous nos résistants du continent qu’il faut constamment réinstaller dans nos imaginaires afin d’inspirer les générations montantes.
Il faut vraiment être totalement ignare pour poser une telle question à un Africain issu de la Zone de Nuisance Française (ZNF). Et surtout quand, après la fausse question, on ajoute que l’esclavage et la colonisation, c’est de l’histoire ancienne et qu’il n’y a plus de raisons d’entretenir un ressentiment anti-français d’autant plus qu’il ne saurait y avoir de responsabilités intergénérationnelles. Ah bon ? La jouissance présente du butin accumulé par des siècles de rapines étant du coup évacuée.
Qui est fou ?
Le président Emmanuel Macron poussa même l’outrecuidance jusqu’à convoquer les présidents africains des pays du Sahel pour leur intimer l’ordre de mettre fin au ressentiment anti-français sans quoi il quitterait le Sahel. Les Maliens ont bien entendu applaudi en lui souhaitant bon vent. Ils attendent toujours le départ annoncé. La patrie autoproclamée des droits de l’homme qui exige la répression de la libre expression d’un ressenti légitime ? Il faut le faire.
Il n’y a pas en Afrique de ressentiment anti-anglais ou anti-allemand, anti-espagnol, anti-chinois ni même anti-américain ou anti-russe. Pourquoi la France alors fait-elle l’unanimité contre elle (j’exclus bien évidemment les supplétifs et autres collabos) ?
Et bien, posons-nous la question.
Quelle armée d’occupation a osé bombarder une résidence présidentielle en Afrique après avoir envahi les rues d’Abidjan, massacrant dans la foulée des milliers de jeunes ivoiriens aux mains nues et sans que cela n’émeuve le Tribunal pénal international. Du jamais vu dans l’histoire des conflits dans le monde.
Quel président du monde occidental est venu dire aux Africains qu’ils n’étaient pas entrés dans l’histoire ? En 2007 ? Que la civilisation et la lumière leur ont été apportées par une France magnanime ? Comment peut-on oser afficher un tel mépris en public, dans l’université qui porte le nom de Cheikh Anta Diop ? En face de son hôte le président du Sénégal, le très "décomplexé" Nicolas Sarkozy.
Ou nous a lancé à la figure avec une insolence assumée que nos femmes faisaient trop d’enfants. En quoi ça le regarde ? Vont-ils maintenant oser s’introduire dans nos chambres à coucher ? Dixit, le très « post-colonial », Emmanuel Macron.
Sans compter la pitoyable tentative d’entourloupe concernant l’Eco, les 50 interventions militaires depuis les indépendances, les complots et coups d’États, les assassinats de présidents rétifs, les ingérences systématiques dans nos affaires intérieures, l’utilisation de mercenaires, l’occupation militaire de nos nations, les relations suspectes avec les bandes de "terroristes", le soutien à des régimes illégitimes, le chantage et la corruption systématisée, l’imposition de leur langue, la fourberie de la soi-disant aide au développement. La liste des crimes et méfaits impunis est longue (1) de de Gaule à Macron. Et ils ont le culot de s’indigner d’un ressentiment anti-français !
Non, nous n’oublierons jamais !
La France est décidément mal en point. Elle me fait penser à une vieille marâtre aigrie rabougrie et acariâtre qui se dispute avec tout le monde : États-Unis, Angleterre, Australie, Turquie, Russie, Algérie, Mali, Centrafrique, etc. Elle est aux prises avec ses angoisses existentielles, celle du « grand remplacement ». Elle pourrait très bien élire un président aigri rabougri et acariâtre qui incarne pourtant tout ce qu’elle a toujours rejeté : Juif Algérien issu de l’immigration. Cela s’appelle de la schizophrénie. La France vieillit mal.
Mais ce n’est pas nos oignons. Tout ce qu’on demande à la France c’est qu’elle nous fiche la paix. Les déclarations d’amour d’un Emmanuel Macron ou l’assertion maintes fois répétée que l’Afrique c’est l’avenir de la France sonnent creux. L’avenir de l’Afrique c’est l’Afrique. La France c’est notre passé. Qu’il nous faut enterrer au plus tôt.
Au fond la France, elle m’indiffère. C’est sa barbarie et son hypocrisie qui m’horripilent.
Pierre Sané, ancien Sécrétaire général d'Amesty International, est le directeur d'Imagine Africa.
(1) Pour celles et ceux qui veulent être édifiés (et pour certains horrifiés), je recommande vivement la lecture du livre codirigé par mon jeune ami historien Amzat Boukari-Yabara : L’empire qui ne veut pas mourir. Une histoire de la Françafrique, Éditions du Seuil, octobre 2021.