J’ai l’habitude de jeter un rapide coup d’œil sur les décisions prises par le président-politicien dans le cadre des nominations individuelles, lors des conseils de ministres. Deux d’entre elles, prises lors de celui du mercredi 27 octobre 2021 ont retenu mon attention, comme de nombreuses autres avant elles.
Il s’agit de :
1 – Madame X, juriste, nommée Directeur de la Promotion de la bonne gouvernance ;
2 – Monsieur Y, Enseignant-chercheur, nommé Directeur du Suivi et de l’Evaluation des Politiques de Bonne Gouvernance.
Je précise que j’ai écrit exactement comme dans le communiqué dudit conseil. Je précise également que je ne doute point de la compétence des deux promus, ne les connaissant ni d’Adam ni d’Ève, comme on dit familièrement. Ce sont les titres pompeux que l’on colle souvent à des compatriotes bombardés à de hauts postes de responsabilités qui me posent souvent problème. Des titres comme «juristes», «économistes», «experts» en ceci ou en cela, «titulaires» de master ou de diplômes d’études approfondies (DEA) en ceci ou en cela.
Des gens nantis de ces seuls titres (souvent non vérifiés semble-t-il) sont bombardés ministres, secrétaires généraux, directeurs de l’administration et de l’équipement(Dage), inspecteurs des affaires administratives et financières (Iaaf) dans les différents ministères, etc. Ces postes exigent quand même une compétence avérée, une connaissance approfondie des différentes procédures de l’administration, notamment de gestion de nos deniers publics.
Il faut vraiment être le «père» ou le « fils » pour nommer Dage ou secrétaire général d’un ministère un homme ou une femme qui n’a pratiquement jamais travaillé dans l’administration. Peut-être même, qui étreint le premier poste de sa vie. Oui, cela existe bien dans notre pauvre pays, depuis le 1er avril 2000. Dans mes différents livres comme dans mes nombreuses contributions, j’ai vigoureusement dénoncé cette pratique à mille lieues de la bonne gouvernance. Cette bonne gouvernance pour la promotion de laquelle le président politicien a nommé une directrice le 27 octobre 2021, et un autre chargé de l’évaluation et du suivi des politiques. C’est énorme tout cela. Pour assurer la promotion d’une bonne gouvernance ou pour en assurer l’évaluation et le suivi des politiques, il faut quand même qu’elle existe.
Or, où est cette bonne gouvernance dans toute la politique que met en œuvre le président politicien depuis le 2 avril 2012 ? Je lui lance un défi, à lui et à ses vuvuzela. Qu’ils répondent à cette question ! Une bonne gouvernance, c’est d’abord un président de la République digne de la fonction, qui met en place un gouvernement resserré, avec des ministres eux aussi à la hauteur de la fonction pour laquelle ils sont nommés, donc connus pour leurs compétences, leur expérience, leur esprit d’entreprise, leur intégrité morale, etc. Une bonne gouvernance, c’est une administration neutre, donc loin de la politique politicienne, efficace et au service des seules populations, sans tenir compte de leurs quelconques appartenances. Ses principaux responsables sont choisis, non en fonction de leur qualité de membres du parti gouvernemental ou de leur proximité avec le président de la République chef du parti, la « première dame», un chef dit religieux ou un quelconque porteur de voix présumé, mais en fonction de leurs seules compétences et intégrité morale. Dans cette administration, directeurs généraux, directeurs et autres responsables se préoccupent exclusivement à faire avancer les services qui leur sont confiés, plutôt que de s’occuper à massifier le parti dans leurs localités respectives, en faisant montre d’une générosité qu’ils auraient bien du mal à justifier .
Cette administration-là, est-elle celle que nous vivons depuis le 1er avril 2000 ? Une bonne gouvernance, c’est une gestion vertueuse des différentes ressources du pays, protégées par des autorités qui sont intraitables dans la lutte qu’elles mènent contre la corruption, les détournements de deniers publics et tous autres actes crapuleux, plutôt que de les nourrir au niveau le plus élevé de l’État. Une bonne gouvernance, ce sont des organes de contrôle dotés de suffisamment de moyens humains, financiers, matériels, logistiques et surtout d’une bonne autonomie, leur permettant de faire leur travail sans pression, et en fonction de leur seule conscience.
Des organes qui, s’il y a lieu, saisissent directement la justice des dossiers mettant gravement en cause des gestionnaires. Une bonne gouvernance, c’est la lutte contre l’impunité, celle pour l’égalité devant la loi de tous les citoyens et de toutes les citoyennes, et quelles que soient leurs différentes origines et/ou appartenances. C’est donc une justice équitable, qui ne fasse pas de différence entre «Kumba am ndey» et «Kumba amul ndey ». Une justice qui est, au contraire, la « ndey », la mère de tous les citoyens et de toutes les citoyennes. En résumé, une justice totalement indépendante et à leurs services exclusifs, et non à ceux d’une quelconque autorité, fût-elle au niveau le plus élevé de l’État et distribuant, par ses décrets, de «juteuses» stations à une minorité de compatriotes bien identifiés. La gouvernance qui vient d’être passée en revue, et non de façon exhaustive d’ailleurs, est-elle vraiment celle que nous vivons depuis le 1er avril 2000 ? Qui peut me situer, dans la seconde, une seule politique, une vraie, que l’on peut considérer comme de bonne gouvernance ? Donc, quelle bonne gouvernance Madame X a-t-elle pour mission de promouvoir ? Quelles politiques de bonne gouvernance Monsieur X va-t-il suivre et évaluer ?
En tout cas lui aura bien du mal à s’acquitter de sa mission, le suivi et l’évaluation n’étant pas le point le fort de la politique de son mentor. Nos deux amis vont donc passer tout le temps à la tête des «services» qui leur sont confiés, pour être payés à ne rien faire, en tout cas à ne pas faire grand-chose. Comme d’ailleurs de nombreux autres compatriotes nommés sur la base des mêmes « titres » ministres d’État (oui, ministres d’État), ministres, ministres conseillers spéciaux, ministres conseillers, conseillers spéciaux, ambassadeurs itinérants (qui ne bougent pas d’un mètre), chargés de missions (qui ne mettent pas un pied à la présidence de la République) directeurs généraux, directeurs, présidents de conseils d’administration, de conseils de surveillance (quine surveillent rien), etc.
C’est tout cela, depuis le 1er avril 2000, la nauséabonde gouvernance du «père», du fils biologique, des deux « fils putatifs» et des autres acolytes, membres de cette famille dite libérale qui travaille à se retrouver pour rester au pouvoir bien au-delà de février-mars 2024. Sans doute, le peuple sénégalais est-il-facile, très facile à gouverner. Cependant, les laissera-t-il réaliser tranquillement leur rêve ? Je laisse le soin aux lecteurs et aux lectrices de répondre à cette question.
LA COMMISSION SPÉCIALE POUR L'EXAMEN DE LA DEMANDE DE LEVÉE DE L'IMMUNITÉ PARLEMENTAIRE IMPLOSE
Dénonçant le mode de fonctionnement de la commission, Cheikh Abdou Bara Doly Mbacké a déclaré hier avoir remis sa lettre de démission à Moustapha Niasse pour montrer son désaccord vis-à-vis du comportement de Aymérou Gningue
Le vice-président de la Commission des Lois de l’Assemblée nationale n’est plus membre de la commission ad hoc chargée d’examiner la demande de la levée de l’immunité parlementaire de Boubacar Biaye et El Hadji Mamadou Sall. Cheikh Abdou Bara Doly Mbacké a remis sa démission hier à Moustapha Niasse.
Composée de onze membres dont huit représentants du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (Bby), deux du groupe Liberté et démocratie et un député choisi parmi les non-inscrits, la commission ad hoc de l’Assemblée nationale chargée d’examiner la demande de la levée de l’immunité parlementaire de Boubacar Biaye et El Hadji Mamadou Sall ne compte plus que dix députés.
Dénonçant le mode de fonctionnement de ladite commission, Cheikh Abdou Bara Doly Mbacké a déclaré hier avoir remis sa lettre de démission à Moustapha Niasse pour montrer son désaccord vis-à-vis du comportement de ses collègues de la mouvance présidentielle, plus précisément du président du groupe parlementaire Bby, Aymérou Gningue.
Selon lui, depuis la mise en place de la commission ad hoc, les travaux ne se sont pas déroulés dans la transparence. «Une seule réunion a été tenue depuis la mise en place de la commission. Elle a été consacrée à l’agenda de ladite commission et ce, malgré l’absence de consensus ainsi constaté. Lors de cette réunion, le président Aymérou Gningue a fait une lecture en moins de 5 minutes des éléments du dossier», peste-t-il.
Mieux, le vice-président de la Commission des Lois de l’Assemblée nationale souligne qu’il y a de la rétention d’information. Le responsable du parti Bokk Gis Gis pense dur comme fer que les éléments du dossier ne sont pas mis à la disposition de tous les membres de la commission tel que convenu. Et pour lui, aucune disposition de l’Assemblée nationale ne l’interdit. «Le président de la commission ad hoc Aymérou Gningue a tout bonnement refusé de nous soumettre le dossier. Seulement, il a préféré nous inviter à passer les consulter dans son bureau tout en précisant qu’aucune photocopie ne nous sera remise», déplore le membre du groupe parlementaire Liberté et démocratie.
Pour rappel, la commission ad hoc chargée d’examiner la demande de la levée de l’immunité parlementaire des députés Boubacar Biaye et ElHadji Mamadou Sall doit se réunir aujourd’hui. Mais la démission de Cheikh Abdou Bara Doly Mbacké n’aura aucun impact sur la poursuite de la procédure.
LE SENEGAL COMPTE 25 NEUROCHIRURGIENS POUR SES 15 MILLIONS D’HABITANTS
Difficultés dans la prise en charge des traumatismes cranio-encéphaliques
Les membres de la Société Sénégalaise de Neurochirurgie (Ssnc) profité hier de leur congrès pour se pencher sur «Les urgences neurochirurgicales». Au cours de cette rencontre, ils sont revenus sur cette spécialité très complexe de la médecine, avant de diagnostiquer les différents problèmes qu’on y rencontre. Parmi ces problèmes, figure le manque criant de neurochirurgiens qui ne sont que 25 sur toute l’étendue du territoire national.
Du fait de leur fréquence, de leur gravité et surtout des séquelles lourdes qu’ils entrainent, les traumatismes crânio-encéphaliques (Tce) constituent un problème majeur de santé publique. Conscient de cela, le président de la Ssnc, Pr Seydou Boubacar Badiane, en est arrivé à la conclusion que la neurochirurgie est un point particulièrement sensible, dans la mesure où elle s’installe toujours dans une situation de drame. A l’en croire, les pouvoirs publics essaient depuis de nombreuses années de régler cette question, mais elle tarde à être réglée.
En effet, cette spécialité rencontre d’énormes difficultés, notamment dans le domaine du matériel, des infrastructures mais aussi du recensement des données. «Au-delà du maillage en imagerie médicale de tout le territoire, l’implantation de Samu régionaux, la construction de nouveaux hôpitaux, il y a encore et toujours des problèmes», souligne-t-il. Pour lui, les équipements dans les hôpitaux sont loin de répondre aux normes requises. «Il reste beaucoup à faire dans le domaine des infrastructures. Et en termes d’équipements, il y a beaucoup plus d’efforts à faire. En termes de ressources humaines, la faculté est en train de former des spécialistes, mais il faut qu’ils soient recrutés et affectés», affirme-t-il.
25 NEUROCHIRURGIENS POUR 15 MILLIONS D’HABITANTS
Renchérissant sur cette question, Pr Youssoupha Sakho fait une révélation de taille en soutenant que le Sénégal compte en tout et pour tout 25 neurochirurgiens. «Le Sénégal est un pays où la traumatologie occupe une place très importante. Avec le nombre d’accidents qu’il y a, la mortalité qui est forte. Le plus souvent, le neurochirurgien est en première place pour la prise en charge de ces traumatisés ; et le plus souvent, ce sont des traumatismes crâniens», renseigne Pr Youssoupha Sakho qui souligne par ailleurs que le nombre de neurochirurgiens est très restreint. «Nous sommes 25 neurochirurgiens. C’est une spécialité très complexe où nous sollicitons autant le mental que le physique. Ce sont des pathologies qui sont lourdes et la formation est assez longue ; c’est 6 ans après le doctorat», dit-il. Pr Badiane revient à la charge en alertant sur le manque criant du personnel paramédical. «En effet, il n’y a pas d’infirmiers spécialisés en anesthésie réanimation, ni d’infirmiers spécialisés du bloc opératoire, encore moins d’infirmiers réanimateurs», se désole-t-il.
PRES DE 1 000 MALADES SONT OPERES CHAQUE ANNEE A FANN
Les causes principales des traumatismes crânio-encéphaliques sont les accidents de la circulation. Selon le président de la Ssnc, la décennie passée (2010- 2020) était considérée comme celle de prévention des accidents de la circulation. «Car, il ne passe pas de jour où on ne fait pas part d’accidents successifs survenus et qui responsables de décès patents, parce qu’ils ont été mal pris en charge ou mal assurés. Les accidents sont graves et les malades perdus», explique le neurochirurgien. Hormis les accidents, il y a les agressions qui causent beaucoup de dégâts. Interpellé sur les chiffres, Pr Bodian affirme qu’il serait incapable de dire le nombre de personnes victimes des traumatismes crâniens parce qu’il y a une insuffisance de l’épidémiologie. «Les données sont fragmentées, chaque hôpital a ses données, il n’y a pas d’harmonisation informatique de l’ensemble de ces données». Raison pour laquelle, il exhorte le ministère de la Santé à mettre en place un système de données fiables.
«LES FEMMES SONT UNE MINE D’OR POUR CHAQUE ECRIVAIN»
Palabre avec… Me Serigne Amadou Mbengue, avocat – écrivain
Entretien réalisé par Alassane Seck Guèye |
Publication 29/10/2021
Avocat au Barreau de Dakar, Me Serigne Amadou Mbengue est également un écrivain à la bibliographie riche de six œuvres dont la dernière, « Gorée Coumba Castel », nous fait découvrir l’île mémoire dans toutes ses facettes à travers ses murs et ses hommes. Dans cet entretien, Me Serigne Amadou Mbengue revient sur son univers littéraire. Entretien…
Vous êtes avocat et écrivain. Y a-t-il un temps pour l'écriture et un autre consacré au barreau ?
Les deux métiers ne sont pas incompatibles. Je reste persuadé que l'écriture peut servir d'appoint à la profession d'avocat. Etre à son service. Tout avocat est un potentiel écrivain. En effet, outre les plaidoiries, il faut bien dire que l'avocat passe le plus clair de son temps à écrire et l'habitude d'écrire peut mener vers la production de livres et de romans. Etant relevé qu'en règle générale, un livre s'impose à son auteur. La littérature qui se définit comme l'ensemble des œuvres produites par les écrivains -en tout cas le travail de l’écrivain- ne saurait être un champ fermé pour quiconque à fortiori pour un avocat, témoin de son temps, dernier rempart de la liberté, défenseur de la veuve et de l'orphelin. Donc, homme nourri par la sève créatrice de l'émotionnel et du réel et vivant toujours avec les pulsations intimes du peuple et de son environnement. L'immixtion des avocats sur la scène littéraire n'est pas nouvelle. Si dans la Grèce antique le métier d'avocat n'existait pas, il y avait en revanche des logographes, c’est-à-dire des personnes qui écrivaient des discours à l'intention des justiciables, discours que ceuxci venaient réciter devant le prétoire. Démosthène en a conçu tant pour des parties demanderesses que défenderesses. De par le monde, on peut citer de nombreux avocats qui ont produit ou publié des romans : Jacques Isorni (Les cas de conscience de l'avocat) René Floriot (Les erreurs judiciaires) le bâtonnier Jacques Charpentier (Remarques sur la parole) Paul Lombard (Mon intime conviction), l'actuel ministre de la justice Eric Dupont-Moretti (Bête noire). Au Sénégal, on peut citer aussi des avocats comme Me Bocar Ly (Histoire de la coupe d'AOF de football) Me Dano (un recueil de nouvelles) Me Alassane Cissé (Les Sanguinaires). Et à dire vrai, le barreau regorge de confrères qui s'illustrent par leur belle plume. Je ne citerai personne de crainte d'en oublier mais on peut penser au Bâtonnier Pape Laïty Ndiaye, Samba Bitèye, Souleymane Diagne, François Sarr, Bamba Cissé entre autres.
Quels sont les moments où vous écrivez ?
Oui, je pense qu’il y a un temps pour l'écriture et un autre pour le barreau. Chaque chose en son temps. L'une procède d'une obligation, l'autre d'une passion. Or, lorsqu'on exerce une passion, on ne sent pas la difficulté. Je puis même dire que l'exercice de cette passion, véritable Violon d'Ingres, nous aide à mieux aborder les tâches professionnelles. Je puis dire aussi que ces deux activités, tout en cheminant dans une « interfertilisation » réciproque, créent une compartimentation et nous permettent de prendre pleine conscience du temps réel qu'on consacre à l'une ou l'autre activité. Je puis dire ine fine que pour l'essentiel, l'écriture est d'essence divine. C'est le Créateur qui inspire l'écrivain. Je veux parler surtout du premier jet. Le reste c'est une affaire de technique et c'est là maintenant qu'intervient le talent qui différencie l'écrivain de l'auteur. Par conséquent, l'inspiration peut venir à tout moment, à tout instant, où vous vous trouvez. Tous ceux qui écrivent à l'ordinaire vous le diront, il est recommandé dès qu'on sent l'inspiration, dès que vous êtes assailli par des idées, de les accoucher aussitôt sur une feuille autrement elles peuvent se volatiliser et disparaître. On peut retenir qu'écrire un livre est un véritable marathon, un chemin de persévérance et chaque jour doit être mis à profit, chaque jour constitue une fraction de cet objectif, ô combien exaltant qui part de la feuille blanche à l’édition.
L'essentiel de votre œuvre épouse les réalités de la société sénégalaise. Est-ce des récits de vies ou bien la somme de votre imagination ?
L'écrivain doit pouvoir appréhender le thermostat de sa nation. Il doit être bien au fait des choses qu'il décrit. Personnellement, avant d'écrire, je recueille des informations sur le sujet, je me rends toujours sur place. Je fais des repérages. Je m'entretiens au besoin avec les personnes concernées. Peut-on pertinemment écrire sur la presse sans parler avec des journalistes ? Il y a, à de certaines moments, des récits de vie, une touche personnelle parce qu'on laisse forcément des traces de soi même dans un roman. Mais pour une très large part, on donne libre cours à l'imagination. Albert Einstein disait que « l'imagination est plus importante que la connaissance». Car la connaissance est limitée tandis que l'imagination englobe le monde entier, stimule le progrès, suscite l'évolution. Donc à maints égards, l’imagination demeure la sève nourricière du roman par cela seul que le roman c'est une possible vérité. Le roman tire sa source du réel que ce soit les personnages, les descriptions, les narrations, les dialogues et même les scènes d'ouverture ; tout part de la réalité. On ne fait pas un roman ex nihilo.
On sent également chez vous cet art de raconter des histoires…
Je laisse cette question à l'appréciation des lecteurs mais je dois dire que je fais des efforts afin que celui qui me lit puisse être dans l'ambiance des scènes décrites.
Dans votre œuvre les femmes sont fortes. C'est l'idée que vous vous faîtes d'elles ?
Je crois pouvoir dire que les femmes sont une mine d'or pour les écrivains. Les femmes ne font –elles pas l'histoire ? Quand j'ai montré mon premier roman à un ami il m'a posé la question : « Pourquoi pas le persévérant ? » Je pense que le titre la persévérante est plus attrayant que celui de persévérant. Il m'est revenu que plusieurs femmes dont les époux avaient acquis ce livre l’ont aimé…. c'est la raison pour laquelle on n'a pas besoin de s'étendre là-dessus. L’ancien académicien André Maurois dans son roman « Climats » fait dire à l'un de ses personnages Solange : « Un homme a une carrière, une femme a beaucoup plus de" possibles" devant –elle. Un homme a une carrière tandis qu'une femme peut vivre la vie de tous les hommes : un officier lui apporte la guerre, un marin l'océan, un diplomate l'intrigue, un écrivain les plaisirs de la création … elle peut avoir les émotions de 10 existences sans l'ennui quotidien de les vivre. Et son interlocuteur lui fera observer qu'on pourrait en dire autant des hommes.
Seriez – vous un partisan de la polygamie ?
Comme vous le savez, mon second roman intitulé « La Rivale » qui est la suite de « La Persévérante » traite de la polygamie, d'un mari qui vit sous le même toit que ses deux épouses et qui, au quotidien, déploie des talents de funambule et d'équilibriste pour les gérer. Ce qu'il convient de retenir, c'est qu'Il faut de tout pour faire un monde. Dans la vie chacun fait son choix personnel. Certains choisissent le célibat, d'autres la monogamie ou la polygamie. Très précisément, la polygamie ressort d’un choix ou d’une option. C'est une affaire personnelle. Il s'agit surtout et autant que faire se peut d'être juste visà-vis de ses épouses. Dans la sourate 4 An - Nissa les femmes, au verset 3 Dieu dit : " Epousez 2, 3, ou 4 femmes. Mais si vous craignez d'être injuste alors prenez une seule." Au demeurant, le Code de la famille dispose qu'en cas de polygamie, chaque femme peut prétendre à une égalité de traitement…
Dans votre roman, « Gorée Coumba Castel », vous dévoilez l’île mémoire sous toutes ses facettes. Mais également la vie des Goréens avec une très bonne mémoire sur les hommes et certains faits ?
Oui, dans Coumba Castel il est question de Gorée sous plusieurs aspects mais aussi de la vie des Goréens, tout cela agrémenté de récits d'anecdotes et de souvenirs. « La mémoire, disait Bachelard, est nécessaire pour toutes les opérations de la raison. » Je rends grâce à Dieu qui m'a doté d'une capacité de mémorisation. En effet bien mémoriser relève d'un don divin. Dieu n'a-t-il pas dit dans la sourate Al Ahla : « Nous t'apprendrons bientôt à réciter le Coran et tu n'oublieras que ce que Dieu veut que tu oublies »
Comment vous est venue l'idée d'écrire ce livre. Tenez-vous un carnet ou c'est le reflux de vos souvenirs ?
Ce livre est le reflux de mes souvenirs. Birago Diop, le père des Lettres sénégalaises, disait : « Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle rapporte le fagot qu’il lui plait ». Comment n'aurais-je pas écrit un livre sur Gorée ? Avant d'y habiter, j'avais un certain nombre d'idées reçues. J'entendais parfois des choses énormes. Par la suite, j'ai vécu pendant 10 ans à Gorée. Après cela, je n'ai eu de cesse de me rendre dans l'île mémoire. Cela vous fait plusieurs approches et angles d'attaque et vous engrangez par là même beaucoup de constats, d'anecdotes et de souvenirs. Voilà pourquoi j'ai écrit ce roman qui porte le nom du génie de l’île : Coumba Castel. Il fallait bien qu'un jour que j'accouchasse tout cela, que j'écrivis sur ce thème et que je partageasse le livre y afférent.
On sent également que vous tenez à la précision des faits ?
Réponse affirmative j'ai déjà dit qu'à l'instar du réalisme, je m'évertue à peindre la réalité telle quelle.
Vous avez publié également des poèmes tels Florilèges de souvenirs ?
Florilèges est mon premier recueil de poèmes, préfacé par Alioune Badara Bèye, Président des écrivains du Sénégal. Il s'agit à la fois d'inspiration et de souvenirs. D'une part souvenirs de certaines personnes chères, certains lieux tels : Dakar, Gorée, Rufisque, Saint Louis... Chacun sait que la poésie est expression de sentiments, d'émotions et de vécu. C'est le reflet des états d'âme de l'auteur. D'autre part, il y a une sorte d'inspiration, la poésie étant par définition l'art de la fiction littéraire. Et sous ce rapport, j 'aime à rappeler le mot de David Diop qui considère que la poésie, c'est la fusion harmonieuse du sensible et de l'intelligible, la faculté de réaliser par le son et le sens, par l'image et par le rythme, l'union intime du poète avec le monde qui l'entoure". Le poète ne fait-il pas corps avec son environnement ?
On a beau vous lire, on a l'impression que vous fuyez la prise de position en politique ?
Je ne souhaite pas voir les personnages de mes romans s'emberlificoter dans les dédales de la politique.
Que pensez-vous justement des hommes politiques ?
Ils sont héroïques. J'exècre seulement la démagogie (Toute comparaison avec un homme politique ancien ou contemporain n'engage que celui qui s'y livrera !
Par Abdoul Aly KANE
LA CULTURE DU CONTROLE PARLEMENTAIRE SUR L’EXECUTIF
La culture de bonne gouvernance, du contrôle de gestion et de la préservation des deniers publics doit être diffusée à tous les niveaux de responsabilité dans le secteur public, et, d’une manière plus générale, dans la vie sociale
Dans une précédente contribution, nous avions évoqué la nécessité de renforcer le contrôle dans les entreprises du secteur public après avoir fait le constat d’une tendance à la dégradation du management du fait d’une « mal gouvernance » dénoncée par les corps de contrôle, dont on retrouvait les rapports dans la presse. Nous y mettions l’accent sur l’obsolescence des textes relatifs à l’organisation et au contrôle des entreprises du secteur public, en particulier sur la loi 90-07 instituant le Conseil d’Administration comme organe de contrôle interne de l’entreprise pour scinder les fonctions de Directeur général — chargé de la gestion générale de l’entreprise — et de Président de Conseil d’Administration, en charge du contrôle de la gestion de ce dernier.
Avec cette réforme, le législateur avait, sans doute, voulu diminuer les pouvoirs exorbitants des Présidents Directeurs Généraux, tout en allégeant le contrôle a priori des corps de contrôle. Mais, au final, on constatait que le type de contrôle institué ne permettait pas de « prévenir» les dérives de gestion, du fait des attributions peu claires du Conseil d’Administration, et du poids de la tutelle technique sur les Directeurs généraux nommés sur proposition de cette dernière. Nous déplorions également que les recommandations et même les directives présidentielles issus des rapports des corps de contrôle (IGE, Cour des Comptes, et même Contrôle financier siégeant en conseil d’administration), demeuraient peu dissuasives parce que peu suivies de sanctions.
Dans la même veine, notre propos porte ici sur le contrôle de l’Exécutif par l’Assemblée nationale en matière de budget (ou loi de finance). Le contrôle de l'Assemblée nationale relatif à l'action du gouvernement est une prérogative constitutionnelle. L'Assemblée nationale, au moyen des lois de finances, exerce trois sortes de contrôles. Il s'agit du contrôle a priori via la loi des finances initiale, du contrôle en cours d'exécution du budget via la loi des finances rectificative, et du contrôle a posteriori avec la loi de règlement. Il s'exerce essentiellement au moyen de vote des lois de finances initiales et des lois de règlement, d'une part, des questions écrites ou orales avec ou sans débat et des commissions (d’enquêtes) parlementaires chargées d'une investigation d'autre part. Depuis 2020, les lois de finance des pays de l’UEMOA sont élaborées en tenant compte des objectifs macro-économiques des Etats mais aussi des obligations du Pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité des Etats membres de l’UEMOA.
Le contrôle parlementaire a posteriori de l’exécution du budget s’exerce lors de l’examen et du vote du projet de loi de règlement. La loi de règlement approuve les différences entre les réalisations et les prévisions budgétaires et constate les résultats. La Constitution confère ainsi à l'Assemblée nationale, à travers cette loi, un important pouvoir de contrôle de l'exécutif. Un pouvoir cependant peu utilisé si l’on sait que l’Assemblée nationale n’exerce cette prérogative que de façon très irrégulière.
A notre connaissance, la dernière loi de règlement adoptée par l’institution parlementaire de notre Parlement est celle de la gestion budgétaire 2017 présentée par le ministère de l’Economie et des Finances le 25 janvier 2019. Aujourd’hui, la politique budgétaire de notre pays est principalement encadrée par les critères de convergence des pays membres de l’UEMOA parmi lesquels le ratio du solde (du déficit en l’occurrence) budgétaire global sur le PIB nominal, devant être supérieur ou égal à -3%, et le ratio de la dette publique intérieure et extérieure rapportée au PIB nominal, devant être inférieur ou égal à 70 %. La loi organique n°2020-07 du 26 février 2020 relative aux lois de finances, tirée des textes de l’UEMOA, organise de façon précise le calendrier de l’ensemble du processus budgétaire, du vote de la loi de règlement en particulier. L’article 62 de cette loi dispose que « Le projet de loi de règlement, accompagné du rapport de la Cour des Comptes sur l’exécution de la loi de finance, est déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale et distribué au plus tard le jour de l’ouverture de la session ordinaire de l’année suivant celle de l’exécution du budget auquel il se rapporte.
La Cour des Comptes y donne son avis sur le système de contrôle interne et le dispositif de contrôle de gestion, sur la qualité des procédures comptables et des comptes ainsi que sur les rapports annuels de performance. Cet avis est accompagné de recommandations sur les améliorations souhaitables ». Le défaut d’observation des délais d’élaboration et de vote de la loi de règlement induit un déficit d’information de l’Assemblée nationale sur les réalisations du budget précédent, éléments très utiles pour l’appréciation, par le député, de la pertinence et de la sincérité du projet de budget à examiner. Les prescriptions de l’UEMOA en matière de contrôle vont loin ; l’Union demande de surcroît au gouvernement de transmettre trimestriellement à l’Assemblée nationale des rapports d’exécution du budget, à mettre également à la disposition du public.
Pour conclure, nous pensons que la culture de bonne gouvernance, du contrôle de gestion et de la préservation des deniers publics doit être diffusée à tous les niveaux de responsabilité dans le secteur public, et, d’une manière plus générale, dans la vie sociale. Le contrôle de l’Assemblée nationale, c’est d’abord une question de démocratie citoyenne. Les citoyens ont le droit de savoir comment les ressources de la nation sont employées. Le contrôle est également une question économique.
Le déficit budgétaire est devenu la norme, et l’endettement, la solution pour le couvrir. Il est donc important que les représentants du peuple exercent leur contrôle sur l’élaboration et l’exécution budgétaire, et principalement sur les dépenses (en particulier leur montant, leur structuration, soit leur répartition entre Investissement et fonctionnement et leur ventilation sectorielle). Le principe de base est qu’on ne peut dépenser sans en avoir au préalable les moyens. Autrement, c’est le libre cours donné à l’endettement public dont les échéances de charges d’intérêts viennent se surajouter à la masse des dépenses. Faute d’instaurer, comme prévu par la loi, l’élaboration systématique d’un projet de loi de règlement six mois après la clôture de l’année civile, le député se voit ôté la latitude d’appréhender les écarts entre prévisions contenues dans les lois de finances (initiale et rectificative) et l’exécution réelle du budget.
La Loi de règlement, instrument le plus complet de contrôle de l’action de l’Exécutif
La possibilité offerte depuis 2020 de rendre le contrôle de l’exécution du budget trimestriel renforce la qualité du contrôle, et permet d’affiner les prévisions budgétaires de l’année suivante. Les députés doivent en effet avoir sous les yeux les prévisions budgétaires de l’année précédente, le profil de l’exploitation de l’année pour juger de la bonne qualité des prévisions pour l’année N+1 proposées par le gouvernement. En vertu du principe de la séparation des pouvoirs, l’Assemblée nationale doit exercer pleinement son contrôle. Il y a va de l’approfondissement de la démocratie et de la surveillance de la bonne utilisation des ressources nationales. Notre pays entrant dans l’exploitation du pétrole et gaz à l’horizon 2023/2024, le renforcement du contrôle de l’Assemblée nationale sur l’Exécutif devient une impérieuse nécessité, en particulier sur les comptes de résultats et la répartition des mannes financières attendues au profit d’investissements structurants et d’infrastructures sociales. La loi de règlement est, à notre sens, l’instrument le plus achevé de contrôle de l’action de « l’Exécutif » par le « Législatif » ; cet instrument symbolise, à nos yeux, le principe de la séparation de ces pouvoirs, en vertu duquel le « Législatif » fait les lois et en contrôle l’exécution, et « l’Exécutif » met en oeuvre ces lois et les fait appliquer.
Dans la pratique, il reste ce qu’on peut appeler le facteur humain. Ces réformes, qui vont toutes dans le sens du renforcement du contrôle parlementaire, ne sauraient être efficaces si la représentation nationale censée être renforcée dans ses pouvoirs se définit comme étant « l’obligée » du Chef de l’Exécutif, mettant ainsi entre parenthèses le mandat populaire donné par les populations. Il revient donc aux partis politiques auxquels il revient d’investir les candidats à la représentation nationale d’exhorter ces derniers, une fois élus, de bien faire le distinguo sur les rôles qui leur sont impartis.
«MON ECOLE A ETE RAVAGEE PAR LA PREMIERE VAGUE DE COVID-19»
Ahmadou Bamba Dieng lance un cri de détresse sociale à l’endroit du président de la République. « Le Témoin » vous livre cet entretien qui caractérise l’échec de la politique d’emploi au Sénégal
Propos recueillis par Pape Ndiaye |
Publication 29/10/2021
Agé de 34 ans, Ahmadou Bamba Dieng dit Cheikhouna est un bachelier en Série S2 et diplômé en gestion d’entreprises à l’Ecole française d’enseignement technique de Fès (Maroc). Bien avant son départ pour le Royaume chérifien, Cheikhouna a fait mathématique-informatique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Confronté à un chômage chronique, il s’est débrouillé pour ouvrir une « petite » école de six salles de classe au quartier Almadies de Keur-Massar. A peine démarré en 2018, l’établissement a été violemment balayé par la première vague de l’épidémie de Covid-19. Considéré dans sa localité comme l’un des prototypes de la précarité et du chômage des jeunes diplômés, Ahmadou Bamba Dieng lance un cri de détresse sociale à l’endroit du président de la République. « Le Témoin » vous livre cet entretien qui caractérise l’échec de la politique d’emploi au Sénégal.
Le Témoin : En tant que jeune diplômé, pourquoi avez-vous choisi de plonger dans l’entreprenariat ?
Ahmadou Bamba Dieng : Pour lutter contre le chômage ! Dans mon pays, j’ai constaté que l’entrepreneuriat est devenu une réelle tendance pour les jeunes diplômés chômeurs. Il est vrai que je m’étais lancé dans un domaine d’activité à l’exact opposé à mon parcours universitaire afin de sortir du chômage. Mais, pour moi, l’enseignement est à la fois une passion et une vocation. Vraiment, j’aime enseigner ! C’est pour cela qu’au début, mon école « Amadou Hampaté Ba » sise Keur Massar marchait très bien avec de nombreux élèves régulièrement inscrits. Malheureusement, la première vague du Covid 19, tel un incendie, a dévasté tout mon établissement. Avec la fermeture des écoles assortie d’un couvrefeu anticipant les grandes vacances, les élèves ne sont plus revenus ! Pire, les parents d’élèves n’ont jamais voulu payer les arriérés de scolarité, les enseignants n’étaient plus motivés pour continuer l’aventure etc... Un malheur ne venant jamais seul, le bailleur m’a expulsé de la maison abritant l’établissement. Conséquence : l’entreprise a complètement disparu et a été rayé de la carte scolaire de Keur-Massar. Naturellement, ma situation est allée de mal en pis. Et je me suis résolu à jongler entre le chômage endémique et la précarité chronique. Vous savez, l’arrivée du président Macky Sall avait suscité beaucoup d’espoirs en moi et ma famille dont je suis l’ainé. Mais aujourd’hui, je commence à croire ceux qui se disaient « désespérés » de trouver un emploi sous le régime de Macky Sall ! D’ailleurs, je profite des colonnes du « Témoin » pour lancer ce cri de détresse sociale au président Macky Sall ainsi qu’aux ministres de l’Emploi et de la Jeunesse. A défaut d’un emploi, je veux rouvrir mon école l’année prochaine car j’ai déjà raté cette rentrée 2021. Ou alors, je demande au président de la République de me faciliter l’obtention d’un financement pour que je puisse obtenir une aide ou une subvention de deux millions cfa seulement. Avec cette somme, je pourrai lancer d’autres activités dans l’entreprenariat. Récemment, le président Macky Sall a annoncé avoir validé un programme d’urgence pour l’emploi des jeunes dit « Kheuyou Ndawgni » financé à hauteur de 450 milliards cfa. Et comme objectif, 50.000 emplois. Etant un prototype de la précarité et du chômage des jeunes diplômés, je me retrouve dans ce programme. Comme d’autres jeunes diplômés d’ailleurs…
Il parait que vous êtes politiquement très engagé dans l’Apr-Keur Massar aux cotés de Mme Aminata Assome Diatta. Madame le ministre a-t-elle fait quelque chose pour vous sortir du chômage ?
Sincèrement, je remercie Mme Aminata Assome Diatta car elle ne cesse de m’aider pour le quotidien. Je suis convaincu qu’elle a oublié mon problème d’emploi durable bien que je m’active tous les jours à ses cotés. Mais cela n’enlève rien à mon engagement politique dans l’Apr-Keur Massar.
Comment un jeune diplômé-chômeur comme Cheikhouna s’est-il débrouillé jusqu’à créer une école privée frappée de plein fouet par la pandémie ?
D’abord, permettez-moi de vous rappeler que je me suis débrouillé et donné à fond pour en arriver là ! Après mon bac en série S2, je suis inscris en Mathématique-Informatique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Deux ans après, je suis parti au Maroc, précisément à l’Ecole française d’enseignement technique de Fès où j’ai obtenu mon diplôme en gestion d’entreprise. De retour au Sénégal, je n’ai jamais connu l’expérience d’un premier emploi, jamais ! Je n’ai jamais touché un premier salaire alors que j’ai formulé des centaines de demandes d’emploi et frappé à toutes les portes et fenêtres publiques comme privées, rien ! Et n’eussent été les conseils et les encouragements de ma mère, j’allais disjoncter. Juste pour vous dire que j’étais complètement désespéré et découragé, faute d’emploi. A un moment donné, je m’étais dit à quoi bon aller à l’école et faire des études supérieures pour se retrouver finalement dans le chômage. Originaire de Guédiawaye, je suis issu d’un milieu familial précaire où mes frères et sœurs instruits et diplômés sont aussi confrontés au chômage ou à l’inactivité. En juillet 2015, j’ai déménagé de Guédiawaye à Keur Massar ou j’ai transformé deux chambres de la maison familiale en salles de classe. A cet effet, je rassemblais tous les élèves du quartier de la CI à la terminale pour leur dispenser des cours de renforcement. Au départ, j’avais six (06) élèves à encadrer. Et l’année suivante, avec les bons résultats obtenus, je me suis retrouvé avec soixante (60) élèves. De bouche à oreille, ces bons résultats ont fait le tour des quartiers et cités environnants. Parce que tous mes élèves à domicile ont réussi à leurs examens. Les uns ont obtenu leur Cfee ou Bfem ; les autres leur baccalauréat. Fort d’un excellent taux de réussite à domicile, l’idée de créer une école m’est venue en tête. Et comme je n’ai jamais eu l’expérience d’enseigner dans une vraie école et notamment dans des salles de classe, je me suis rapproché de l’école privée « Yvette Parès » de la cité gendarmerie de Keur Massar. Une fois sur place, le directeur Monsieur Guèye, que je remercie au passage, m’a dispensé des cours de pédagogie c’est-à-dire les différents modèles d’apprentissage et d’approche. Ensuite, le directeur m’a confié une classe dont j’étais le répétiteur pendant l’année 2017. Et l’année suivante, la direction de l’école privée « Sen Collège Excellence » m’a recruté comme professeur de mathématique bénévole ou volontaire pour les classes de 5ème et 3ème secondaire. Dans le même temps, je donnais également des cours dans d’autres écoles comme « Madiba », « Jazaaka » etc. Avec ces petits cachets de motivation et les rémunérations des cours à domicile dans le quartier, je percevais au total près de 200. 000 cfa/mois. Sur cette somme, j’épargnais les 100.000 cfa/mois et donnais le reste à ma mère. Au bout de l’année scolaire, je me suis retrouvé avec une somme de 800.000 cfa. Avec un projet de création d’école, la Banque Pamecas m’a accordé un prêt de 300.000 cfa pour compléter un budget de près d’un million cfa. C’est ainsi que j’ai ouvert mon école dans une maison louée. Pour le démarrage des activités, des anciens camarades étudiants en quête d’emploi sont venus me prêter main forte en y dispensant des cours. Ils étaient 15 enseignants dont 03 à l’élémentaire et 10 au Moyen secondaire. Lors de la première année scolaire, j’avais 60 élèves de la Ci à la seconde. Malgré les charges, je parvenais à payer régulièrement tout le personnel et le corps professoral. Pour la deuxième rentrée 2019/2020, j’avais 99 élèves. Hélas, à peine l’année entamée, la première vague du Covid 19 a frappé l’établissement de plein fouet.
C’est ainsi que votre école a disparu…
Oui ! Que voulez-vous… Le président de la République avait fermé toutes écoles à cause de la pandémie de coronavirus. Ensuite, le couvre-feu assorti de l’état d’urgence sanitaire a anticipé les grandes vacances. Ainsi, mes élèves se sont évaporés dans la nature pour ne plus revenir. En plus de cela, les parents d’élèves n’ont pas voulu honorer le paiement des trois mois d’arriérés de scolarité. Je les ai compris puisque leurs enfants n’ont pas fait cours. Et si les parents avaient payé tous ces moins d’arriérés, j’allais rouvrir l’école et démarrer les cours, mais rien ! Pourtant après la reprise de cours pour les élèves en classe d’examen, j’ai eu de bons résultats. Au Bfem, j’avais eu un taux de réussite de 66 %, 100 % pour Cfee et 100 % au Bac.
Allez-vous recommencer l’aventure d’une école privée ?
A défaut d’un emploi, je suis prêt à rouvrir l’école pour lutter contre le chômage car j’aime enseigner, je le répète ! Ou alors explorer d’autres activités dans l’entreprenariat car je suis diplômé en gestion d’entreprise. C’est regrettable de le dire, mais je commence à comprendre pourquoi les jeunes diplômés désireux de se lancer dans l’entrepreneuriat sont freinés par de nombreuses contraintes. Non seulement il y a l’inexpérience professionnelle, mais il y a également un manque de ressources financières et de capital social. C’est en raison de ces obstacles que très peu de jeunes franchissent le pas vers le monde entrepreneurial c’est-à-dire leur propre boite. Et mon cas est une preuve papable qui symbolise l’échec de la politique de l’emploi et, surtout, d’entreprenariat du gouvernement. En ce qui me concerne, depuis la fermeture de mon école, je ne me souviens pas à avoir eu plus de 15.000 cfa dans ma poche…
par bassirou dieng
BALDÉ, UN TRAÎTRE TRAHI
Le président de l'UCS a tué par l’épée et aujourd’hui, il périt par l’épée. Reste maintenant à savoir qui de lui ou Sonko sera dans le fauteuil de maire de Ziguinchor
Le président Macky Sall a ainsi choisi Benoît Sambou, au détriment du maire sortant Abdoulaye Baldé, pour diriger la liste de la coalition Benno Book Yaakar à Ziguinchor. Un choix perçu par le maire sortant et désormais ex-membre de la coalition Benno Book Yaakar comme une trahison. Un « traitre » qui crie à la trahison…
La décision du président Sall de faire de M. Benoît Sambou la tête de liste de Benno Book Yaakar à Ziguinchor a mis dans tous ses états le maire sortant de la capitale de la région éponyme. « Je me sens trahi par le président de Benno qui, lorsque nous nous verrons, c’est lui qui baissera la tête parce qu’il n’a pas respecté sa parole », s’est lamenté le maire de Ziguinchor, mardi dernier, face à la presse. Mais, comme dit l’adage, chacun récolte ce qu’il a semé. Un adage qui s’applique parfaitement au maire de Ziguinchor au vu des actes qu’il a posés dans le passé. Avant d’être le maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé s’était fait connaître aux Sénégalais comme un fidèle et fervent partisan de Karim Wade durant la toute-puissance du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade. C’est à ce titre qu’il avait été nommé directeur exécutif de l’Agence nationale de l’Organisation de la Conférence Islamique (Anoci), conférence qui a coûté des milliards de francs au contribuable sénégalais dépensés dans des conditions de gestion opaques. A la chute du président Abdoulaye Wade, père de Karim, sans tarder, Abdoulaye Baldé a rompu les amarres avec Wade-fils tout en se démarquant du Parti démocratique sénégalais (PDS). Il va ainsi fonder le parti « Union centriste du Sénégal » en juillet 2012. Offusqué par l’acte de son ancien binôme, Karim Wade classa Abdoulaye Baldé, son poulain et homme de confiance d’antan, dans la catégorie des « traîtres » politiques.
Traqué par le procureur Alioune Ndao, Macky Sall le place sous son parapluie
Au plus fort de la traque des biens supposés mal acquis des hommes de l’ancien régime, Abdoulaye Baldé fut inscrit sur la liste des 25 personnalités poursuivies par la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI) pour s’en être mis plein les poches sous le régime libéral. Pendant que le procureur de cette Cour, le redoutable Alioune Ndao, lançait les limiers à ses trousses en vue de son arrestation, Abdoulaye Baldé avait disparu de la circulation. Il aurait d’ailleurs été caché par Macky Sall alors qu’il était recherché de partout par les gendarmes. L’actuel maire de Ziguinchor n’avait réapparut qu’après le limogeage-express de Alioune Ndao en pleine audience. L’on se rappelle que c’est alors que le procureur Ndao était en train de requérir dans une affaire, qu’on était lui chuchoter à l’oreille qu’il… n’était plus le procureur de la CREI. Pour comprendre l’affaire, il faut aussi savoir qu’Abdoulaye Baldé est l’époux de la fille de Macky Gassama, ancien maire de Fatick et homonyme du Gardien de la Constitution, Macky Sall. De fortes pressions familiales avaient été exercées pour sauver Abdoulaye Baldé d’un séjour à la citadelle du silence de Rebeuss. S’en suivirent de longues négociations politiques entre Macky Sall et son “beau-frère” Abdoulaye Baldé. Ce dernier s’était gardé d’informer ses partisans, notamment “ses” maires qui, de guerre lasse, avaient fini par rejoindre Macky Sall. Et le jour de l’investiture de Macky Sall par la Coalition Benno Bokk Yaakaar, Abdoulaye Baldé s’était présenté dans la salle du CICAD où se tenait l’événement, à la surprise générale. A la dernière minute, Baldé avait cédé aux desiderata — et pressions ! — de Macky. Il aurait ainsi négocié sans succès l’extinction de son dossier à la CREI. C’est ainsi qu’il avait pris la décision, la mort l’âme, de rejoindre le Macky. Là également, ses partisans avaient crié à la « trahison », tout comme l’opposition dont il se réclamait. Deuxième acte de « trahison » après celui dénoncé par Karim Wade.
Abdoulaye Baldé a tué par l’épée et aujourd’hui périt par l’épée...
Selon de nombreux observateurs, M. Baldé est à l’origine de l’ascension vertigineuse de Ousmane Sonko en Casamance car les populations auraient aussi sanctionné la tortuosité politique de M. Baldé. Le voilà aujourd’hui qui crie à la trahison de Macky Sall, lequel aussi soupçonne de son côté le maire sortant de Ziguinchor de vouloir lui faire un enfant dans le dos en engageant des négociations souterraines avec Ousmane Sonko. Comme dans un film western, Macky Sall aurait juste tiré le premier coup en Lucky Luck de la politique. Abdoulaye Baldé a tué par l’épée et, aujourd’hui, il périt par l’épée. Reste maintenant à savoir qui de lui ou Sonko sera dans le fauteuil de maire de Ziguinchor. Comme le dit l’adage wolof, le lézard veut exactement ce que le varan veut. On voit mal Ousmane Sonko renoncer si facilement à la mairie de Ziguinchor qui est à portée de main. Un Abdoulaye Baldé sans la machine Benno est plus affaibli que jamais surtout qu’il n’avait pas levé le petit doigt lorsque Sonko était aux portes de la prison dans l’affaire Adji Sarr. Et c’est connu que les Pastéfiens ne sont pas des enfants de chœur. Une troisième trahison en perspective ? L’avenir très proche nous édifiera.
LE MARIAGE ENTRE ABDOULAYE BALDÉ ET OUSMANE SONKO PRESQUE SCELLÉ
De sources bien informées, les discussions sont très avancées entre les deux leaders et bientôt la nouvelle sera rendue publique.
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 29/10/2021
Il y a de fortes chances que Abdoulaye Baldé, le leader de l’Ucs (Union des centristes du Sénégal), qui vient de claquer la porte de BBY (Benno Bokk Yaakar) avec fracas se coalise avec le Pastef de Ousmane Sonko pour les prochaines locales. De sources bien informées, les discussions sont très avancées entre les deux leaders et bientôt la nouvelle sera rendue publique.
Selon ces sources, le schéma envisagé est que Baldé soit investi pour la mairie et que le représentant de Sonko aille au département. L’objectif majeur de cette alliance, que rien ne laissait entrevoir il y a quelques semaines encore, est de préparer les législatives de juin 2022 et la présidentielle de 2024. Autrement dit, le compagnonnage entre les deux leaders de la région de Casamance — et chefs de partis — se poursuivra après les locales. Nos sources se veulent formelles : il ne resterait plus que quelques réglages à faire pour officialiser ce compagnonnage qui se prépare. Dans les états-majors politiques des deux partis que nous avons interpellés pour en savoir plus, aucune information ne filtre à ce sujet.
Dans le camp de Sonko que nous avons contacté en premier, le coordinateur communal du parti à Ziguinchor dit ne pas disposer d’informations relatives à une telle alliance. Il soutient ne pas être informé d’un échange quelconque entre Sonko et Baldé à propos d’une éventuelle alliance, mais estime cependant que ce n’est pas une chose impossible. Seulement voilà, notre interlocuteur dit se trouver à un niveau très bas pour être au courant de certaines tractations menées par son leader. Cela dit, il convient qu’en politique tout reste possible. Abdoulaye Baldé, contacté par nos soins, n’a pas voulu apporter des éclairages par rapport à ce sujet. Il s’est limité à nous dire que ‘’d’ici le week-end vous allez tout savoir’’, avant d’ajouter qu’il va discuter cependant avec tout le monde.
À la question de savoir s’il pense que si une telle coalition se formait elle aurait des chances de gagner à Ziguinchor, l’édile de Ziguinchor s’est empressé de répondre par l’affirmative. ‘’Oui bien sûr’’, a-t-il répondu sans hésiter. Mais déjà un lieutenant du patron de l’Ucs nous a soufflé que jeudi soir, juste après son meeting tenu devant la mairie de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé avait longuement rencontré un émissaire dépêché par Sonko. Une information confirmée par un proche de Sonko qui révèle que cette discussion portait sur des réglages à faire pour dessiner les contours de la coalition en vue entre les deux partis.
À signaler qu’au moment où on s’entretenait avec Baldé, il était en pleine réunion avec des délégués du Pds de Ziguinchor qui, selon toute vraisemblance, feront partie de cette coalition si jamais celle-ci venait à voir le jour. On signale que le maire de Boutoupa Camarakounda, Malang Gassama, un ancien de l’Ucs qui avait transhumé à l’Apr a rejoint la coalition que Baldé est en train de créer et que des discussions sont en cours pour faire venir le maire de Niaguis, un ancien de l’Ucs lui aussi, qui avait migré vers l’Apr.
Par Moussa KAMARA
DEUX POINT ZERO
Aujourd’hui on en est arrivé à un point où tout se règle à travers et par le Net. Où les impies attaquent les érudits. Les maudits, les bandits,
Aujourd’hui on en est arrivé à un point où tout se règle à travers et par le Net. Où les impies attaquent les érudits. Les maudits, les bandits, les mécréants, les arrogants tous se sont donnés rendez-vous dans les réseaux sociaux.
Quand l’idiot du village n’ayant jamais dépassé le cycle primaire toise l’universitaire, on peut alors bien attester que le respect a disparu des réseaux sociaux. Et moi je fais partie de ceux qui croient que l’homme ou ceux qui ont créé Internet ne l’ont pas fait sans prévoir de contrefeu. Qui peut utiliser ces pare-feu ou contre-feux dans la quintessence de cet outil de la communication moderne ? Je sais trop bien que les Etats, surtout africains, n’y ont aucun accès pour dissuader quelques ressortissants impénitents.
Contrairement au gouvernement américain sur le territoire duquel se trouve le staff d’Internet. Internet est devenu si puissant pour laisser indifférents ces gens avides de tout contrôler dans ce vaste monde. On y rencontre tout ce que l’humanité compte de voyous et de filous. Des coureurs de jupons, coureurs de sexes, des intellos et faux intellos de maintes nationalités y côtoient des dames et des jeunes filles prêtes à toutes les aventures. Salaces et autres. Les applications foisonnent et représentent toutes sortes de groupuscules.
Comme sur Internet la parole est libre, alors tout ce monde s’en donne à cœur joie. Le net est devenu la nouvelle religion de tous ces accros. Il a fallu pour s’en rendre compte cette panne de quelques heures dans les réseaux sociaux.
Désemparés et pas seulement eux, tous plongés dans le trou noir ! Internet qui transcende les frontières devient ainsi le casse-tête des Etats souverains. Qui, par des menaces et des fanfaronnades, font appel à des pouvoirs qu’ils sont loin de maitriser. Et les activistes, intégristes et autres insulteurs de sévir de plus belle, défiant Police et Gendarmerie qui calent encore à empêcher ces dérives ignobles. Ce n’est pas rien si les Américains avaient quitté l’Unesco de Amadou Mactar Mbow qui flairait assez tôt ces dérives en voulant instaurer le Nomic… Les Américains cèderont-ils à cogérer cet outil formidable qu’est Internet qui a véritablement révolutionné le monde ?
KEEMTAAN GI - LES INVESTIS
Depuis hier, je cherche des femmes sur la liste des investis du cartel du Chef en attendant son implosion. Si, si, c’est une question de jours !! Cependant, rassurez – vous, ce n’est pas mon côté lubrique qui s’exprime quand je vous cause de nos dames de la politique. Je voudrais juste les reluquer, histoire de savoir les critères qui ont prévalu. Pourquoi me regardez- vous de la sorte, vous aussi ?... C’est à croire qu’on ne leur fait pas confiance. Et pourtant, on doit être rassurés de les voir gérer la Cité comme elles s’occupent si bien de nos foyers. Mais rien ! Plutôt que de les entendre geindre et maugréer contre le Chef, ce sont des mecs qui s’expriment. Et à une exception près, ils disent tous les mêmes âneries, formulant leurs remerciements au faiseur de maires qui leur a fait confiance en les choisissant parmi d’autres tocards. Comme quoi, ils savent pertinemment que sans le Chef, ils sont tous « zéro ». Autrement dit, ils n’existent que par celui qui choisit. Et c’est là, l’une des plus grosses tares voire escroqueries de notre démocratie. Le Chef a donc porté son choix sur ses favoris, même si les électeurs ne sont pas d’accord sur son choix et le disent. Surtout tous ces maires qui ont été reconduits et qui n’ont rien foutu durant leur mandat. Et Dieu sait qu’ils sont nombreux. Ayant passé leur gouvernance à transformer leur commune en de gigantesques marchés et les devantures des écoles en souks. D’autres à se livrer à une forte spéculation foncière. Des messieurs et dames toujours à couteaux tirés avec leurs administrés et sans aucune idée prospective pour le développement de leur Cité. Et à voir tous ces recalés manifester leur déception, on peut bien deviner l’idée qu’ils se font de la fonction de maire. Une station pour s’engraisser et balancer quelques billets de banque à des miséreux. KACCOOR BI
LOCALES ABDOULAYE DIOUF SARR CHOISI COMME TETE DE LISTE A DAKAR
Le maire de Yoff Abdoulaye Diouf Sarr aurait été choisi comme tête de liste de la ville de Dakar par le président de Benno Bokk Yakaar Macky Sall. L’information a circulé hier soir tardivement. DakarActu l’a confirmée. Nos tentatives pour joindre le maire de Yoff pour une confirmation de l’information n’ont pas abouti. Si Abdoulaye Diouf Sarr est choisi, c’est dire que Amadou Ba a été finalement écarté. Ce dernier, dit-on, aurait opté pour être mandataire national de la coalition Benno Bokk Yakaar. Il reste que dans les heures à venir, tout sera finalement clair sur les choix définitifs du président Macky Sall sur les investitures de Dakar qui va constituer la mère des batailles entre la majorité et l’opposition.
ASSEMBLEE NATIONALE AUDITION DES DEUX DEPUTES CE VENDREDI, CHEIKH ABDOU MBACKE DEMISSIONNE DE LA COMMISSION AD HOC
L’audition par la commission Ad hoc de l’Assemblée nationale des députés Mamadou Sall et Boubacar Biaye prévue ce vendredi dans le cadre de l’affaire du trafic de passeports diplomatiques se fera sans le député Cheikh Abdou Mbacké. Ce dernier a présenté hier sa lettre de démission à la commission Ad hoc ce 28 octobre 2021. Le député proteste ainsi contre le mode de fonctionnement de ladite commission, qui a été mise en place pour examiner la demande de levée de l’immunité parlementaire des députés Mamadou Sall et Boubacar Biaye, suspectés d’être impliqués dans une affaire de trafic de passeports diplomatiques. Cheikh Mbacké affirme que depuis la mise en place de la commission, « une seule réunion a été tenue. Elle a été consacrée à l’agenda de ladite commission, et ce, malgré l’absence de consensus ainsi constaté. Lors de cette réunion, le président Aymérou Gningue a fait une lecture en moins de 5 minutes des éléments du dossier». Poursuivant, le parlementaire de l’opposition dénonce le fait que les éléments du dossier ne soient pas mis à la disposition de tous les membres de la commission tel que convenu, alors qu’aucune « disposition de l’Assemblée ne l’interdit ». « Le président de la commission (Aymérou Gningue) a tout bonnement, refusé de nous soumettre le dossier. Seulement, il a préféré nous inviter à passer les consulter dans son bureau, tout en précisant qu’aucune photocopie ne nous sera remise » ajoute-t-il. Cheikh Mbacké se considère, face à cette situation, incapable « de pouvoir valablement représenter les Sénégalais ».
THIES : SIRE DIA CONDUIT LA LISTE DEPARTEMENTALE DE BBY
Siré Dia va conduire la liste départementale de Benno Bokk Yakaar de Thiès. C’est l’intéressé qui a fait l’annonce sur sa page Facebook. « J’ai été désigné par son excellence le président Macky Sall comme candidat de Benno Bokk Yakkar pour la présidence du conseil départemental de Thiès. Je voudrais adresser mes remerciements au président de la République pour son choix qui représente pour moi un nouveau défi à relever. Pour cela je voudrai lancer un appel à tous les militants sympathisants, à mes frères de parti et de coalition et plus généralement à toute la population de la ville de Thiès, à la mobilisation dans l’unité et la concorde pour une large victoire lors des prochaines élections territoriales » écrit le PCA de la Lonase et ancien directeur général de la Poste.
MAMADOU NDIONE ACCEPTE LA DECISION DU PRESIDENT MACKY SALL
Quelques heures après avoir été informé de la décision du président de la République ne pas le mettre tête de liste de BBY à Diass, le directeur général du COSEC a réagi sur sa page Facebook. « Il est dans la vie d’un Homme des moments durant lesquels s’adapter est signe d’obéissance à la seule boussole divine. En dépit de titanesques efforts collectifs, le destin aurait choisi pour nous autre chose que le souhaité. Le destin paraît-il, en général, pousse au meilleur choix parce que relevant d’abord du divin. C’est pourquoi s’essayant à élaborer sa destinée, l’Humain doit toujours laisser s’accomplir son destin. Le destin s’accomplit, la destinée s’élabore. Nullement le coup du destin de ce soir n’ébranle nos convictions » écrit Mamadou Ndione sur sa page Facebook. « Au contraire cela réconforte dans l’effort alléchant à encore fournir pour Diass, cette Commune du cœur. FOREVER. Pour Diass, on s’adaptera comme dit hier et aujourd’hui. S’adapter ? Oui, on y reviendra certainement. DIASS FOREVER. DIASS. Que Dieu fasse ce qu’il y a de mieux pour tous. Diass au cœur » conclut le patron du Cosec
LOCALES A MEDINA INVESTI PAR MACKY SALL, CHEIKH TIDIANE BA REAGIT
Le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) est sorti de sa réserve. Ce, après avoir été investi par le président de la République Macky Sall comme candidat à la marie de la commune de Médina. « Chers frères et sœurs de la MEDINA, en avant TOUS ! Permettez-moi d’abord d’exprimer mon infinie gratitude au Président Macky SALL qui, en portant son choix sur ma modeste personne pour diriger la liste de Benno Bokk Yakar de la Médina, me donne l’opportunité de servir la cité qui m’a vu naître, où j’ai reçu toutes mes éducations, familiale (merci papa, merci maman), religieuse (merci au Daara de Mame Abdou), scolaire (merci à l’école Médina), sociale (merci à tous les Medinois) » indique le Dg de la CDC dans une déclaration. « Ma candidature à la mairie est donc naturelle et légitime. Par devoir principalement ! Elle est basée sur une ambition saine afin de porter haut, avec les Médinois et les Médinoises, le flambeau laissé par nos valeureux pères. La Medina mérite mieux. Elle peut avoir mieux. Je fais ici et maintenant le serment de participer à son émergence » a ajouté le candidat apériste. La Médina a été créée, rappelons-le, le 24 juillet 1914 par arrêté du Gouverneur général du Plateau de l’AOF. La grande Dame a aujourd’hui 107 ans. « Aujourd’hui, les défis à relever sont nombreux et portent sur les questions aussi cruciales que l’assainissement, la voirie, les infrastructures socioéconomiques, la dégradation continue du tissu social, les potentiels conflits communautaires, la dégradation des mœurs, l’appauvrissement, le sous-emploi, le chômage des jeunes, les grossesses précoces et non désirées, les violences, la déperdition scolaire, la drogue et la prostitution clandestine. La jeunesse médinoise âgée de moins de 20 ans et représentant plus de la moitié de sa population, exprime de fortes demandes en matière d’éducation, de formation, d’emploi, de renforcement des capacités et de participation dans le cadre d’une citoyenneté active. Ces problèmes persistent, s’aggravent et deviennent de plus en plus complexes. Les solutions pour les résoudre ne sont pas simples, ni évidentes » souligne le patron de la CDC.
AFFAIRE CLINIQUE MADELEINE L’INTOUCHABLE DR AIDIBE ?
L’affaire du bébé Roya Saleh mort brûlé à la Clinique de la Madeleine est en passe de connaitre des rebondissements inattendus aux allures d’une Justice à deux vitesses. Dans sa dernière édition, « Le Témoin » dénonçait les intenses manœuvres et tractations exercées en direction du juge d’instruction chargé du dossier pour une libération provisoire des trois employés placés sous mandat de dépôt le 12 octobre dernier. Il s’agit du pédiatre Dr Hussein Joubaïly, d’une infirmière et d’une nurse. Et le directeur de la clinique Dr Mouhamed Aïdibé dans tout ca ? Lui, il a été entendu et placé sous contrôle judicaire dès le début de la procédure. Et pourtant, c’est dans une affaire similaire que l’honorable entrepreneur Youssef Saleh, directeur du Parc Magic Land, avait été arrêté et placé sous mandat de dépôt. C’était en 2013 lorsque un garçon de trois ans avait trouvé la mort dans un accident de manège après. Le pauvre homme d’affaires sénégalo-libanais Youssef Saleh, bien qu’étant le propriétaire de Magic-Land, n’était même pas sur les lieux du drame. Mais le procureur de la République n’avait rien voulu comprendre. Pour preuve, en moins de 24 heures, il avait fait emprisonner Youssef Saleh en sa qualité de personne morale alors que le Parc avait un directeur général. Sans oublier les opérateurs, techniciens et machinistes chargés de veiller sur la sécurité des enfants et sur la sureté des manèges. Plus récemment, la propriétaire de la garderie d’enfants « La Cigogne bleue » a été jetée en prison après la mort accidentelle d’un bébé survenu dans son établissement. Elle est sortie de prison il y a dix jours. Hélas, ces deux jurisprudences n’ont pas été appliquées au Dr Aïdibé. Là où Youssef Saleh et Mme Sène de la « Cigogne bleue » ont été arrêtées, le directeur de clinique de Madeleine Dr Aidibé se voit libéré et soulagé. Justice à deux vitesses ? On ne vous le fait pas dire !