LE PORT DU BRACELET ÉLECTRONIQUE EST DÉSORMAIS APPLICABLE
Selon le ministre ’’ le principe de la liberté, la prison une exception’’ est une réalité au Sénégal. C’est pourquoi une batterie de mesures a été prise pour désengorger les prisons. ‘
Le port du bracelet électronique est désormais applicable au Sénégal. C’est le Garde des Sceaux, ministre de la Justice qui le confirme. Me Malick Sall, qui présidait une conférence, ce vendredi à Sup Déco, sur ‘’l’aménagement des peines des détenus’’, renseigne que les dispositions législatives et réglementaires qui doivent accompagner cette mesure sont prêtes. ‘’ Aujourd’hui, le bracelet électronique est applicable.
Pendant longtemps, on a attendu d’aménager les dispositions législatives, d’amender et de modifier le Code pénal et le Code de procédure pénale pour prévoir ces dispositions. C’est parce que, comme j’ai eu à le dire, ce qui n’est pas prévu par le Code pénal et le Code de procédure pénale, on ne peut pas l’appliquer. Ce sont des lois qui doivent nécessairement passer par l’Assemblée nationale. Ce qui a pris un peu de temps. Mais aujourd’hui, techniquement et juridiquement, toutes les dispositions sont prises pour mettre à quelqu’un, s’il le veut, le bracelet électronique’’, a-t-il déclaré.
Selon le ministre ’’ le principe de la liberté, la prison une exception’’ est une réalité au Sénégal. C’est pourquoi une batterie de mesures a été prise pour désengorger les prisons. ‘’ Le prisonnier n’est privé que d’un principe. Celui d’un droit d’aller et de venir. C’est pour cela que des mesures ont été prises. Le sursis, l’usage massif, depuis quelques années par le président de la République, de la grâce présidentielle, la libération conditionnelle, et dernièrement, le bracelet électronique’’, a-t-il indiqué.
SAHEL, LE PROFESSEUR SERIGNE DIOP LISTE LES MEFAITS DE LA BALKANISATION
« L’Etat : de la théorie à la réalité au Sahel ». C’est le thème du cours inaugural de la session 2021-2022 du master défense, sécurité et paix du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds)
Si les Etats du Sahel continuent de faire face à certains défis, notamment sécuritaires, c’est en grande partie à cause de la balkanisation héritée de la colonisation. Le diagnostic est de l’ancien médiateur de la République, Pr. Serigne Diop.
« L’Etat : de la théorie à la réalité au Sahel ». C’est le thème du cours inaugural de la session 2021-2022 du master défense, sécurité et paix du Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds). Introduit par le Professeur Serigne Diop, ce cours a été l’occasion pour l’ancien médiateur de la République de dénoncer les effets néfastes de la balkanisation issue de la période coloniale. D’après l’ancien ministre de la Justice, c’est ce qui a rendu les pays du Sahel fragiles. A partir de 1960, ils ont hérité de l’évolution d’Etats parfois monarques ; les puissances déterminantes se réunissaient et partageaient ce qui était devenu leur « bien ». « Ils ont commencé, avec je ne sais quels instruments, par délimiter ce qu’ils ont appelé Etat, sans aucune cohérence territoriale. Ce qui va poser le problème de la fragilité des populations en Afrique. Souvent, une même famille est divisée d’une part et d’autre du fleuve. On a créé des frontières et la Cour internationale de justice pour trancher quand il y a problème avec les frontières », a-t-il déploré.
D’après le Professeur en droit, cela n’a pas manqué de conséquences qui impactent encore la région du Sahel. Par exemple, soutient-il, au Mali, il y a des zones où l’Etat n’était pas présent. Ce sont les djihadistes qui jouent presque le rôle de l’Etat. « Est-ce que ces gens vont considérer l’Etat comme légitime ? », s’interroge-t-il. C’est pourquoi, dit-il, « nous avons des Etats fragiles ». Pr. Serigne Diop estime toutefois qu’il est temps que les pays parlent d’une seule voix et transcendent les frontières issues de la balkanisation. Aujourd’hui, souligne-t-il, aucun Etat n’a les moyens de se développer seul. « Nos pays ne sont pas des marchés. En Europe, par exemple, depuis la fin de la deuxième Guerre mondiale, tout ce qui est fait converge vers l’unité. Alors qu’en Afrique, chacun prêche pour sa chapelle. On ne raisonne pas en Union. C’est pourquoi les pères fondateurs ont refusé la balkanisation à l’indépendance. Même nos partis politiques étaient africains avant les indépendances », a-t-il déploré. Selon lui, il n’y a pas mille chemins : « il faut qu’on rêve ensemble en Afrique. C’est le début de la réalité ».
DEFENSE ET SECURITE : De l’importance des ressources humaines
Avec ce cours inaugural, le Cheds lance le début des cours pour la cinquième promotion de son master en défense, sécurité et paix. Une façon efficace de répondre aux enjeux sécuritaires de plus en plus complexes. C’est la conviction du ministre des Forces armées. D’après Me Sidiki Kaba, la formation des hauts cadres aux défis sécuritaires face aux menaces sécuritaires est une surpriorité pour le Président de la République. « Le terrorisme et la criminalité transnationale organisée constituent des menaces à la paix et à la sécurité au Sahel. Les dynamiques de résilience, qui doivent aller au-delà du cadre des actions militaires, requièrent des ressources humaines de qualité, préparées aux nouveaux défis protéiformes de la sécurité nationale et sous régionale », a-t-il déclaré. En Afrique, plus que partout ailleurs dans le monde, la paix et la stabilité dépendent, souligne-t-il, en grande partie de la capacité des Etats à garantir un environnement apaisé, sécurisé et libre de toute menace.
Le Cheds compte ainsi apporter des réponses pratiques. Selon le Général de brigade Mbaye Cissé, directeur général du Cheds, avec ce Master, ce sont de nouvelles opportunités qui s’offrent aux diplômés. Des universitaires d’ici et d’ailleurs et issus de la défense et de la sécurité délivrent des enseignements de qualité, assure-t-il. Le Général rappelle, dans la même veine, que cette formation vise à « mettre progressivement à la disposition de nos Etats des cadres civils, militaires et paramilitaires ayant les compétences nécessaires pour identifier les enjeux et les défis du temps présent et du futur, concevoir et construire, au niveau national, une vision intégrée de la sécurité, pour le développement et la paix ».
LA TRANSFORMATION DIGITALE, UN "ENJEU MAJEUR" POUR L’APS
Toubacouta, 29 oct (APS) - La transformation digitale constitue un ’’enjeu majeur’’ pour l’Agence de presse sénégalaise (APS), qui se trouve engagée dans un processus de mutation institutionnelle, a souligné, vendredi, son directeur général, Thierno Birahim Fall.
"La transformation digitale est un enjeu majeur pour l’APS. D’ailleurs, des investissements majeurs vont être faits pour renforcer le système informatique et renouveler le parc informatique", a notamment assuré M. Fall.
Il s’exprimait au démarrage des travaux d’un atelier qui se tient à Toubacouta (Fatick, centre), organisé conjointement par la Direction générale de l’APS et la Fondation allemande Konrad Adenauer.
La rencontre, qui se poursuit jusqu’à dimanche, porte sur le thème de transformation digitale de l’APS et son nouveau modèle économique.
’’La percée des réseaux sociaux dans l’espace médiatique constitue de fait une invite aux agences de presse classiques à mener la réflexion sur la nécessité de trouver des solutions pérennes" pour qu’elles ne soient pas laissées en rade, note-t-on dans les termes de référence de cet atelier.
Les responsables de l’APS relèvent, dans ce document, que la révolution numérique et l’irruption des réseaux sociaux ont entraîné des changements dans la façon de produire, de transmettre et de partager l’information.
De ce fait, celles-ci sont ’’obligées’’ de ’’s’adapter rapidement’’ et de ’’se réinventer’’ tout en maintenant ’’intacts’’ leurs standards de qualité, de fiabilité et de crédibilité.
L’adaptation s’impose au quotidien, face à la fragmentation du lectorat, la consultation toujours plus fréquente d’articles et de vidéos depuis les smartphones, notamment par les jeunes lecteurs en quête de gratuité et de diversité.
Il est par conséquent nécessaire d’imaginer un modèle économique viable et pérenne pour les Agences face à la gratuité de l’information sur Internet, et de légiférer pour réguler cet univers face aux risques de fausses informations.
Il s’agira également, pendant cet atelier, de mener la réflexion sur la nécessité de faire évoluer le modèle économique de l’agence qui fait face à un manque de ressources lui permettant d’acquérir les technologies appropriées, de se doter de compétences susceptibles de l’aider à trouver de nouveaux revenus numériques, etc.
’’Il faut renforcer les équipes en termes de logistique. Il faut vraiment faire du +fast-track+. D’ailleurs, les régions vont être dotées de véhicules. Il faut faire en sorte que ceux-ci soient disponibles avant les locales pour faciliter la mobilité des journalistes’’, a lancé Thierno Birahim Fall, notant que l’APS est ’’très bien positionnée’’ dans le cadre de la Fédération atlantique des agences de presse africaines (FAAPA).
LES DÉPUTÉS BIAYE ET SALL AUDITIONNÉS PAR LA COMMISSION AD HOC
Les députés El Hadji Mamadou Sall et Boubacar Villiemmbo Biaye, cités dans une affaire présumée de passeports diplomatiques, ont été auditionnés par la commission ad hoc chargée d’examiner la demande de levée de leur immunité parlementaire
Dakar, 29 oct (APS) - Les députés El Hadji Mamadou Sall et Boubacar Villiemmbo Biaye, cités dans une affaire présumée de passeports diplomatiques, ont été auditionnés par la commission ad hoc chargée d’examiner la demande de levée de leur immunité parlementaire, a appris l’APS de source officielle, vendredi.
Cette commission s’est en effet réunie ce vendredi, signale un communiqué signé de son président, Aymérou Gningue.
"À la suite de cette audition, la commission ad hoc dispose de suffisamment d’éléments pour présenter son rapport à la plénière qui sera convoquée dans les meilleurs délais", indique la même source.
L’Assemblée nationale a constitué, vendredi dernier, une commission ad hoc chargée d’examiner la demande adressée par la justice à son président, Moustapha Niasse, en vue de la levée de l’immunité parlementaire des députés Boubacar Biaye et El Hadji Mamadou Sall.
La nouvelle instance a été mise sur pied à la suite d’une saisine du garde des Sceaux, ministre de la Justice, qui a transmis à M. Niasse un courrier du procureur général près la Cour d’appel de Dakar, le 4 octobre dernier.
Le procureur demande aux députés de lever l’immunité parlementaire des députés Boubacar Biaye et El Hadji Mamadou Sall, afin qu’ils puissent être légalement entendus par les enquêteurs, rappelle un rapport de la commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de l’Assemblée nationale.
MM. Biaye et Sall sont membres du groupe Benno Bokk Yaakaar (BBY), majoritaire au sein de l’institution parlementaire.
La commission ad hoc est composée de 11 membres : huit représentants de BBY, deux du groupe Liberté et démocratie et un député parmi les non-inscrits.
La commission ad hoc n’a pas la compétence de lever l’immunité parlementaire des députés mis en cause, précise le rapport de l’Assemblée nationale.
Il revient aux parlementaires réunis en séance plénière de "décider de la levée ou non de leur immunité parlementaire", ajoute le rapport de la commission chargée des lois.
L'ÉLITE AFRICAINE INVITÉE À SORTIR DE SA ZONE DE CONFORT
L’’ancien ministre et médiateur de la République, Serigne Diop, a invité, vendredi, les élites africaines à dépasser l’ordre dans lequel ils sont confortablement installés depuis la période coloniale.
Dakar, 29 oct (APS) - L’’ancien ministre et médiateur de la République, Serigne Diop, a invité, vendredi, les élites africaines à dépasser l’ordre dans lequel ils sont confortablement installés depuis la période coloniale.
"La grande problématique est qu’il faut que nous dépassions l’ordre dans lequel nous sommes installés depuis les périodes coloniales. J’ai le sentiment que les élites africaines se sont confortablement installées dans cette situation. Le système a fait de telle sorte que les intellectuels se sentent en confort", a-t-il dit.
Selon l’ancien garde des Sceaux, ministre de la Justice sous Abdoulaye Wade (2000-2012), cette situation est lourde de menaces, car porteuse d’instabilité.
Il animait le cours inaugural de la session 2021-2022 du master Défense, sécurité et paix du Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS).
Serigne Diop estime que "les Africains doivent avoir le courage de reconsidérer l’ordre établi".
Cet ordre "n’est pas le propre du contient", car "ne permettant pas de réaliser les projets et programmes voulus pour les populations", a-t-il ajouté, en introduisant ce cours inaugural axé sur le thème : "L’Etat : de la théorie à la réalité au Sahel".
CAS DE DENGUE DANS UNE ZONE INHABITUELLE CETTE SEMAINE
Infomed.com |
Bastien DAVID |
Publication 30/10/2021
Trois (3) ans après la dernière épidémie de dengue localisée dans le centre du pays, la dengue réapparaît de manière au Sénégal et pour la première, fois touche les confins nord du pays où le district sanitaire de Rosso (Sénégal) enregistre 49 cas de type 1. La localité est sous surveillance épidémiologique tandis qu’un cas de type 3 a été détecté dans le district de Dakar Sud.
Tout à commencé dans la région de Fatick, précisément dans le district sanitaire de Gossas où dès le 1er septembre dernier, des premiers cas de dengue ont été signalés, selon le Dr Boly Diop, chef de la Division surveillance épidémiologique et riposte vaccinale au ministère de la Santé et de l’Action sociale (Msas). Cette région avait été le deuxième foyer épidémique après Diourbel lors de la dernière flambée de dengue au Sénégal, il y a tout juste 3 ans.
L’épidémie avait été rapidement contenue avec 3 000 cas suspects prélevés qui avait donné lieu à 377 cas confirmés pour un seul décès enregistré dans le district sanitaire de Touba. La fin de cette épidémie avait été annoncée le 27 décembre 2018. Depuis cette période, rien ne semblait susciter une inquiétude particulière pour les autorités sanitaires qui considèrent désormais cette maladie virale, causée par la piqûre du moustique aèdes, comme endémique et saisonnière.
Cette année, c’est la localisation et le nombre de cas enregistrés sur une même période qui fait craindre une nouvelle flambée de dengue puisque ce dimanche le médecin-chef adjoint du district sanitaire de Saint-Louis, le Dr Alioune Badara Mbacké informait l’opinion publique : « On a eu à détecter 12 cas de dengue au niveau de notre site sentinelle de Rosso, le 8 octobre dernier, et qui ont été confirmés par l’Institut Pasteur de Dakar après analyse. Dès lors qu’on a eu cela, on a déclaré l’épidémie de dengue dans la zone. Ce qui a motivé une investigation et la région médicale nous a appuyé dans ce sens. Également, l’Institut Pasteur de Dakar et le ministère de la Santé et de l’Action sociale, à travers la Direction de la Prévention, nous ont envoyé des équipes pour appuyer le District sanitaire ». Et le Dr Mabcké de poursuivre : «Nous nous sommes rendus sur le terrain, au niveau de Rosso, et nous avons commencé à investiguer les 12 cas qui ont été déclarés positifs, en allant dans leurs maisons et leurs concessions. C’est ainsi que nous avons identifié 22 nouveaux cas testés positifs qui sont venus s’ajouter aux 12 cas suspects. Aujourd’hui, nous avons enregistré 49 cas positifs. »
D’après les informations recueillis auprès du Dr Boly Diop, chef de la Division surveillance épidémiologique et riposte vaccinale, l’ensemble des cas détectés à Rosso concerne le sérotype (ou type) 1 qui entraîne rarement des formes graves. A l’inverse, il nous apprend qu’un cas isolé a été détecté le 28 septembre à Dakar dans le district sanitaire de Dakar Sud et après analyse des résultats il s’est révélé que le cas en question était du sérotype 3, susceptible d’entraîner des formes graves principalement de nature hémorragique.
De nouveaux cas de dengue détectés au Sénégal
Plus de vingt patients souffrant des symptômes de la maladie de dengue ont été enregistrés au nord du Sénégal dans district sanitaire de Rosso. Aucun cas grave n’est signalé à ce jour. Des équipes de l’institut Pasteur et du ministère de la santé et de l’action sociale ont confirmé la présence du virus (DENV) responsable de la maladie de dengue, dans la partie nord du Sénégal. Ce n’est pas la première fois qu’une épidémie de dengue est déclarée au Sénégal. Le pays avait connu une épidémie de cette nature en 1981, ensuite en 1984 puis en 2009. Vers octobre 2018, des cas de dengue ont aussi été signalés à l’intérieur du Sénégal.
Comment se manifeste la maladie ?
Cette maladie dont les symptômes s’apparentent à ceux du paludisme, se manifeste par une forte fièvre (40°C), des céphalées intenses, des douleurs rétro-orbitaires, musculaires, articulaires, des nausées, des vomissements, des éruptions cutanées. Les symptômes perdurent généralement durant 2 à 7 jours et apparaissent à la suite d’une période d’incubation de 4 à 10 jours après la piqûre du moustique, «Aedes aegyptia», l’agent vecteur. Il convient de noter que la transmission de la maladie ne se fait que par la piqûre de moustiques infectés, elle ne se transmet pas de personne à personne, mais par des animaux ou des objets.
Par Pape SAMB
AU VOLEUR !
Le vendredi 23 novembre 2018, le Président Emmanuel Macron avait reçu Monsieur Felwine Sarr et Madame Bénédicte Savoy à l’occasion de la remise de leur « Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle »
Le vendredi 23 novembre 2018, le Président de la République Française, Emmanuel Macron avait reçu Monsieur Felwine Sarr, professeur à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis (Sénégal) et Madame Bénédicte Savoy, professeure à la Technische Universität de Berlin (Allemagne) et titulaire d’une chaire internationale au Collège de France, à l’occasion de la remise de leur « Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle ».
Ce rapport avait été commandé par le Président de la République Française en mars 2018, à la suite de son discours à l’Université de Ouagadougou, le 28 novembre 2017, dans lequel il avait souhaité que « d'ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique ».
Sur ce, et de concert avec le musée du Quai Branly-Jacques Chirac et du ministère français de la Culture, Emmanuel Macron a décidé de restituer 26 œuvres réclamées par les autorités du Bénin, prises de guerre du général Dodds dans le palais de Béhanzin, après les sanglants combats de 1892.
Le 17 novembre 2019, à Dakar, cette forte parole a connu un début de mise en pratique avec la remise officielle du « sabre d’El Hadj Omar » au président sénégalais Macky Sall. Jusque-là, le sabre était conservé au Musée des Invalides de l’Armée française sous le numéro d’inventaire 6995. Dorénavant, le sabre d’El Hadji Omar Tall est conservé définitivement au musée des civilisations noires de Dakar.
Le mercredi 27 octobre 2021, conformément à ses engagements antérieurs, le président français, Emmanuel Macron a présidé une cérémonie officielle de restitution de 26 œuvres appartenant aux trésors royaux du royaume d’Abomey (Bénin) et conservées jusque-là au musée du Quai Branly-Jacques Chirac de Paris.
L'Afrique a subi 300 ans d'esclavage et plus de 200 ans de colonisation française au cours desquels la France et les Français ont systématiquement pillé, spolié, volé et ruiné ses anciennes colonies d’Afrique et d’ailleurs. En les vidant de leurs ressources minières, en exploitant outrageusement leurs cerveaux (ressources humaines), grands intellectuels devant l’Eternel, et en enrôlant leurs fils, appelés « tirailleurs sénégalais », utilisés comme des chairs à canon, pour libérer la France du joug du nazisme.
Le pillage systématique et en ordre des matières premières des pays africains a permis la reconstruction rapide de la France plus que ne l’a fait le Plan Marshall.
Après leur conscription pour aller prêter main forte aux armées françaises en difficulté avec l’armée du 3ème Reich (la Wehrmacht) les tirailleurs sénégalais, engagés dans une guerre qui ne les concernait pas directement, ont été héroïques et ont contribué à libérer la France. Ces tirailleurs, « nos frères noirs à la main chaude, couchés sous la glace et la mort » pour paraphraser le président Senghor. Mais, qu’est-ce que ces pauvres tirailleurs ont récolté en retour ? Le 1erdécembre1944, des gendarmes français, renforcés de troupes coloniales ont tiré, à l’artillerie et sans sommation, sur des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de guerre fraichement rapatriés, et qui manifestaient pour le paiement de leurs indemnités et pécule promis depuis des mois. Le bilan officiel est de 35 morts. Mais dans un rapport du 5 décembre 1944, le général Dagnan dénombrait un total de 70 tirailleurs morts parmi des soldats qui ont pourtant participé au débarquement de Provence en août 1944, libérant Toulon et Marseille. Cette boucherie, plus connue sous le nom de « massacre de Thiaroye », a provoqué une prise de conscience de l’état d'inégalité profonde dans lequel la colonisation maintient les indigènes. Elle constitue, comme l’a avoué François Hollande, ancien chef de l’Etat français, « la part d’ombre de notre histoire ».
Maintenant, de la même façon que la France exige de la Turquie qu’elle reconnaisse officiellement « le génocide arménien » (avril 1915 à juillet 1916), de la même façon, nous exigeons que la France en fasse de même pour le massacre de Thiaroye et qu’elle trouve une solution définitive au problème de la décristallisation des pensions des tirailleurs.
Nous disons NON à cette France ingrate et amnésique, qui a oublié la dette de sang née des deux guerres mondiales pendant lesquelles les tirailleurs sénégalais l’ont aidée à se défaire de l’ennemi et à mettre fin à l’Occupation nazie. Cette France d’aujourd’hui qui se bunkerise, se recroqueville sur elle-même, se barricade derrière des barbelés et vote des lois anti-immigration draconiennes contre les descendants desdits tirailleurs.
Pourtant, ce sont les tirailleurs Sénégalais, ces soldats venus d’Afrique, qui ont versé leur sang dans la 1ère et la 2ème guerre mondiale à Verdun, dans la Marne, dans le Nord-Pas-de-Calais, à Bir Hakeim dans les Ardennes ou à Toulon pour libérer la France.
Nous disons NON à cette France de la stigmatisation des « hommes de couleurs », de ces étrangers, « pas assez intégrés » et qui ont débarqué clandestinement et en « envahisseurs » dans l’Hexagone, pour venir « arracher le pain de la bouche des Français de souche ».
Nous disons NON à cette France distante et hautaine, incarnée par le Discours d'Orléans prononcé le 19juin1991 par Jacques Chirac à l'occasion d'un dîner-débat du Rassemblement pour la République (RPR) à Orléans où l’ex-maire de Paris utilisait des termes-chocs et choquants, mais surtout empreints de stigmatisation (« overdose », « une vingtaine de gosses », « le bruit et l'odeur ») dans les regroupements familiaux des Africains de France.
Nous disons NON à cette France arrogante et provocatrice à travers son président, Nicolas Sarkozy qui, le 26 juillet 2007, est venu au Sénégal, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, pour insulter ses hôtes en des termes on ne peut plus éloquents : « les Africains ne sont pas encore entrés dans l’Histoire ». Aussitôt, le livre « L’Afrique répond à Sarkozy » a paru…
Nous disons NON à cette France dont les ressortissants, notamment dans les services consulaires, se comportent en Afrique comme en territoire conquis. Cette France qui ne veut pas des Africains sur son territoire et qui le matérialise à travers un système de délivrance de visas ou de titres de séjour qui ressemble à un parcours du combattant jalonné d’épreuves humiliantes, avilissantes, dégradantes et portant atteinte à le dignité humaine.
Nous disons NON à cette France interventionniste, impérialiste et expansionniste à souhait : Opération Manta au Tchad en 1983-1984, Opération Epervier au Tchad en 1986, Opération Turquoise au Rwanda en 1994, Opération Licorne en Côte d’Ivoire en 2011, Opération Harmattan en Libye en 2011, Opération Sangaris Centrafrique en 2013, Opération Serval au Mali en 2013, Opération Barkhane au Mali en 2014, etc.
Si aujourd’hui la France, tel un vampire, est devenu un pays riche et développé, elle le doit principalement à l’Afrique qu’elle a appauvrie en suçant le sang des Africains déjà amincis et amaigris par la faim et la soif.
Aujourd’hui que la France se sent mal à l’aise pour garder dans ses musées des trésors issus du vol, un forfait qui leur est toujours resté au travers de la gorge, « nos ancêtres, les gaulois », de peur de suffoquer, crachent le morceau à travers la restitution du butin chapardé. C’est l’histoire du voleur repenti, qui se confesse, avoue sa forfaiture et bat sa coulpe. Tonte honte bue. Ce patrimoine béninois conservé depuis plus de 130 années au musée du Quai Branly retourne enfin au bercail. Des lieux qu’il n’aurait jamais dû quitter. Et sus aux voleurs qui, à défaut d’être pendus haut et court, sans autres formes de procès, devraient être traduits à la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crimes contre l’Humanité. Un tribunal qu’ils affectionnent beaucoup, au demeurant, car très prompts à y trainer d’anciens dirigeants ou chefs de guerre africains, eux aussi pas toujours exempts de tout reproche.
Aujourd’hui, nous disons NON à cette France qui, prenant au pied de la lettre Michel Rocard qui disait que « la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde », vote au niveau de son Parlement les lois anti-immigration qui légalisent la reconduction à la frontière, sans ménagement, des « sans-papiers » africains. Si elle ne les embarque pas tout simplement dans des vols charters pour aller les débarquer en Afrique, avec la complicité de certains dirigeants africains, tout aussi condamnables, la France traque sur son territoire des marchands à la sauvette d’origine africaine qui se livrent, au quotidien, à des courses-poursuites et au jeu du chat et à la souris avec les flics français.
Les conséquences de cette exploitation durable et continue de l’Afrique par la France c’est que cela a rendu l’Afrique pauvre et sous-développée et a poussé les jeunes africains à aller chercher leur pitance dans les « eldorados » européens. Cela passe par la traversée périlleuse du désert du Sahara, avant d’être capturés et réduits en esclaves en Libye. Les autres sautent sur des embarcations de fortune avant d’être engloutis par les océans dans leur odyssée de « Barça ou Barsax ». Les plus chanceux d’entre eux qui arrivent à destination sur la terre ferme européenne sont condamnés à vivre dans la clandestinité, reclus dans des trous comme des rats sous peine d’être raflés et expulsés si jamais ils mettent le nez dehors. Quant aux veinards qui arrivent à disposer d’une carte de séjour en bonne et due forme, ils ne peuvent exercer que de petits boulots (la plonge, le nettoyage des rues, le travail saisonnier dans les plantations) pour assurer leur gagne-pain.
Aujourd’hui, si les Etats africains, anciennes colonies françaises sont officiellement indépendants, l’impérialisme française continue d’être très prégnant en Afrique. Sous d’autres formes. C’est le néo-colonialisme incarné par les colons de type nouveau, appuyés par leurs supplétifs autochtones, qui s’éternisent au pouvoir et règnent en dictateurs.
Les économies des pays africains sont tenues en coupes réglées par des entreprises françaises comme Bolloré, Orange, TotalEnergie, Eiffage, Necotrans, Suez, etc. au Sénégal. C’est ce qui a fait naître des mouvements contestataires comme « FRAPP-FRANCE DÉGAGE » qui reprennent l’initiative pour faire recouvrer à nos pays leur souveraineté économique, dès lors que la bataille politique est perdue.
Maintenant, la restitution d’une partie du patrimoine africain volé ne suffit pas. Il faut continuer le travail de recensement pour récupérer la totalité des trésors et richesses soustraits par la force par le colonisateur. Il faut annuler la dette des pays africains. En totalité. En effet, la dette de sang que la France doit à l’Afrique, avec l’esclavage, la colonisation et les deux guerres mondiales, est infiniment plus grande que les espèces sonnantes et trébuchantes que la France manipule pour tenir nos pays sous perfusion. De fait, le service de la dette annihile tout effort ou projet de développement.
Aujourd’hui, c’est l’Afrique qui doit courir derrière la France, pour exiger, en toute légitimité, une demande de pardon officielle ainsi que des réparations à leur juste valeur. Ce pays, la France, qui s’est reconstruit après avoir été dévasté par des guerres meurtrières et qui a assuré sa prospérité en exploitant pour son propre compte les ressources et richesses minières des pays africains, ne doit pas dormir du sommeil du juste.
LE BEGAIEMENT, PARENT PAUVRE DES HANDICAPS AU SENEGAL FAUTE DE SPECIALISTES
Le Sénégal ne compte que 8 orthophonistes dont 5 nationaux et 3 étrangers en cours de formation.
Le bégaiement est l’un des handicaps les moins bien pris en charge au Sénégal dans un contexte de déficit criant de spécialistes que sont les orthophonistes. Selon Alioune Guèye, premier orthophoniste du Sénégal et président de l’Association sénégalaises pour la prise en charge du bégaiement au Sénégal (Apbs), non seulement les spécialistes sont insuffisants pour l’ensemble du pays, mais les 8 orthophonistes sont basés dans la région de Dakar au détriment de l’hinterland où la demande reste tout aussi forte. « Pour leur prise en charge, ces patients de l’intérieur sont obligés de venir à Dakar », se désole Monsieur Alioune Gueye.
Le déficit d’orthophonistes au Sénégal s’accompagne d’un manque notable d’infrastructures. Le Sénégal ne dispose d’aucune école publique qui forme des orthophonistes. La seule structure sénégalaise dédiée est une école privée logée à l’intérieur de la Faculté de médecine et dont les frais de scolarité sont onéreux et loin d’être à la portée de tous. D’ailleurs, Alioune Guèye a plaidé le weekend dernier pour la construction d’une structure de prise en charge.
« Il est urgent de créer une école de formation en orthophonie, car la demande est très forte. Nous ne sommes que cinq si je prends en compte les deux étudiants en fin de formation », a-t-il dit à la presse, samedi lors de la célébration, à Saint-Louis, de la Journée mondiale du bégaiement, cité par l’Agence de presse sénégalaise. « Je lance un appel aux autorités pour la construction d’une structure publique de formation d’orthophonistes au Sénégal », insiste-t-il.
Au Sénégal, le nombre de bègues est évalué à 170 000 et sont essentiellement pris en charge dans les structures privées. Ce chiffre met en lumière le déficit relevé plus haut. « Le bégaiement, précise Mr Alioune Guèye, n’est pas une maladie, mais un handicap au même titre que les autres qui peut-être bel et bien traité ». Toutefois, poursuit le spécialiste, « certains cas de bégaiement peuvent être accompagnés de trouble de l’attention, d’une perte de confiance en soi, d’anxiété et nécessite une prise en charge psychologique. C’est pourquoi nous travaillons en étroite collaboration avec les neurologues et les psychologues ».
Les causes du bégaiement
Abordant les causes du bégaiement, M. Alioune Guèye, contrairement à certaines opinions véhiculées sur le sujet, explique qu’il est impossible de devenir bègue par imitation. La cause la plus plausible est génétique. « Beaucoup d’orthophonistes se rapprochent plus de la thèse génétique. Des études ont démontré que la plupart des personnes bègues ont des parents ou arrières-parents qui bégaient », explique le spécialiste avant d’ajouter « le bégaiement peut aussi être dû à des facteurs externes tels que le stress, l’émotion ou la colère. L’individu qui devient bègue face à ces situations a besoin d’être encadré par un orthophoniste».
Qu’est-ce qu’un orthophoniste
L’orthophoniste est un spécialiste qui s’occupe de la prévention, de l’évaluation, du traitement des troubles de la voix, de l’alimentation, de la parole, des fonctions associées à la compréhension, à la réalisation et à l’expression du langage oral et écrit. Il a aussi en charge le traitement des autres formes de communication humaine et des troubles associées, chez l’enfant, l’adolescent, l’adulte et la personne âgée. «Toutes personnes présentant un handicap lié à la parole ou à la communication a besoin d’un orthophoniste », estime monsieur Alioune Guèye.
« Le retard de langage chez l’enfant est traité par l’orthophoniste de même que les troubles de la voix chez une personne âgée dus à un accident cardio-vasculaire (AVC). Il est donc difficile dans ces cas-là de se passer d’un orthophoniste, confesse-t-il. Malgré cette importance de l’orthophoniste, les autorités politique ne semble pas prendre en charge la question de la formation de spécialistes dans ce domaine
Cela dénote d’un « manque de volonté de la part des autorités », déplore le professionnel. Dans la sous-région, la situation n’est pas particulièrement reluisante sauf quelques rares pays qui restent en avance sur le Sénégal en termes d’infrastructures. Des pays comme le Togo ou la Côte d’Ivoire ont une longueur d’avance en termes d’infrastructures d’orthophonie par rapport au Sénégal. L’Ecole d’orthophonie du Togo par exemple existe depuis 15 ans. La Côte d’Ivoire est aussi un pays qui forme beaucoup d’orthophonistes. Cependant, des pays comme le Mali ou la Guinée n’en disposent pas. Les ressortissants de ces pays sont obligés d’aller à Abidjan ou de venir à Dakar.
D’après Fatoumata Gaye, coordonnatrice de l’Association pour la prise en charge du bégaiement au Sénégal, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) estime que le nombre de bègue représente 1% de la population mondiale. « Au Sénégal, aucun recensement n’a encore été fait par la tutelle pour connaitre le nombre de bègues »
Le bégaiement, facteur de discrimination
Toujours selon Fatoumata Gaye, il y a une sorte de stigmatisation que vivent les personnes souffrant du bégaiement dès lors qu’il s’agit de recrutement dans l’Administration ou dans les entreprises. Pourtant, il existe selon le Dr Guèye beaucoup de bègues très compétents mais qui malheureusement s’insèrent difficilement ou sont même recalés lors des concours où l’aisance à l’oral est essentielle pour se démarquer des autres candidats.
Par Amadou Guèye
BENNO A LA POURSUITE DE SON GRAAL
Futures investitures de Diouf Sarr et d’Amadou BA, conquête de la mairie de Dakar
Si les candidats à l’investiture au sein de Benno Bokk Yaakaar (BBY) dans le département de Dakar restent encore dans l’expectative, à l’approche du 31 octobre 2021, date initialement prévue pour la validation officielle des candidats de BBY. Même si les tendances laissent présager un éventuel duel entre Abdoulaye Diouf Sarr et Amadou Ba pour le poste de candidat de BBY à la mairie de Dakar, le président Macky Sall doit choisir le meilleur profil susceptible de reconquérir la capitale qui lui échappe depuis 2014.
Au-delà du prestige et de la renommée, la conquête de la ville de Dakar est un enjeu crucial pour les différentes coalitions de la mouvance présidentielle avec Benno ou bien pour celles de l’opposition, avec Yewwi Askan Wi, Wattu Sénégal ou la Grande coalition Guem sa Bopp. Dans toutes ces alliances ou unions politiques, les responsables sont dans les starting-blocks pour aller à la conquête du poste de premier magistrat de la capitale sénégalaise. Les batailles de positionnement, les guerres d'ego et les querelles entre partis s’intensifient, à l’approche des investitures prévues prochainement à Benno.
Même si, en coulisses, les supputations vont bon train et que, selon les différentes versions, le président Macky Sall aurait donné ses faveurs à Amadou Bâ ou à Abdoulaye Diouf Sarr, on peut estimer qu’au sein de Benno Bokk Yaakaar, le suspense est total entre Abdoulaye Diouf Sarr, Maire de Yoff et ministre de la Santé, et Amadou Bâ, l'homme fort des Parcelles-Assainies et ex-grand argentier de l’Etat. En embuscade, l’ancien ministre de la Jeunesse, Mame Mbaye Niang, compte jouer les trouble-fêtes dans ce duel entre Amadou Ba et Abdoulaye Diouf.
Benno Bokk Yaakaar apparaît comme le grand épouvantail de cette élection à Dakar qui, dans le passé, n’a jamais réussi au parti au pouvoir. Dakar, la frondeuse, a résisté à la vague bleue du PDS de 2009 sous le pouvoir de Wade, puis à la déferlante marron de 2014, pour se jeter dans les bras de l’opposition, à deux reprises, de Khalifa Sall (2009, 2014).
Donc, le choix qui doit être fait par le boss de la conférence des leaders Macky Sall, non moins patron de l’Alliance pour la République (APR), doit prendre en compte cet aspect, en portant son choix sur une personnalité consensuelle, susceptible de réunir la grande coalition. Le patron de BBY doit opter, soit pour un profil plus ‘’technocratique’’ avec Amadou Ba ou plus ‘’politique’’ avec Abdoulaye Diouf Sarr.
Un trio Amadou Ba-Diouf Sarr-Mame Niang à la reconquête de la capitale
Abdoulaye Diouf Sarr, l’édile de Yoff, n’a jamais caché son ambition de diriger la capitale sénégalaise. Sa tentative de déstabiliser Taxawu Ndakaru, lors des élections pour le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), lui a valu le respect de la base de l’APR à Dakar. Tandis que son principal challenger a conduit les troupes de BBY à la victoire à Dakar, comme coordonnateur de BBY lors des Législatives de 2017 et de la Présidentielle 2019 : ce qui n’est plus arrivé pour un parti au pouvoir, depuis Abdoulaye Wade en 2007.
Pour sa part, le troisième larron, Mame Mbaye Niang, est bien décidé à jouer les trouble-fêtes dans le camp de la majorité présidentielle, en lançant sa liste Sénégal-2035. Le chef de cabinet du président Macky Sall, qui a décliné son programme intitulé ‘’Mes ambitions pour Dakar”, compte incarner le renouveau dans la course vers Dakar.
‘’On ne peut pas valider ce qui se dit sur la toile, concernant l’investiture d’un tel ou d’un tel dans une commune. Les processus de validation des investitures sont en cours. Des négociations sont toujours en cours et je pense qu’il faut attendre la validation officielle qui pourrait survenir dans les jours et les heures à venir’’, déclare Pape Mahawa Diouf, porte-parole de la cellule de communication de BBY.
Les atouts de BBY dans la perspective des Locales
Le symbole de Dakar, poumon économique, administratif et politique du Sénégal, est au cœur des enjeux électoraux de ce scrutin qui, d’après le conseiller politique du président, Mahmoud Saleh, va déterminer tout l’avenir politique de la majorité : l’élection présidentielle de 2024.
Sur ce, le président Sall veut mettre toutes les chances de son côté pour faire triompher la majorité. Même si aucune confirmation officielle n’émane de la présidence, certaines tendances lourdes font état d’une volonté du chef de l’Etat d’aller à la conquête des 19 communes de la capitale, avec une équipe hétérogène composée de maires sortants expérimentés (Moussa Sy aux Parcelles-Assainies, Alioune Ndoye à Dakar-Plateau, Banda Diop à la Patte d’Oie) et de nouveaux candidats qui incarnent le renouveau : Cheikh Ba à la Médina et Cheikh Bakhoum à Grand-Yoff.
Par ailleurs, la puissance financière de la coalition et l’agrégat de partis historiques comme le PS, l’AFP, la LD, AJ/PADS, qui s’appuient sur leur électorat et leur ancrage dans certains quartiers de la capitale, constituent des soutiens de taille à la machine ‘’apériste’’ pour remporter Dakar. Et l'absence du maire Khalifa Sall, frappé d’inéligibilité, les tiraillements entre ses deux ‘’lieutenants’’, le maire sortant Soham El Wardini et le bouillant maire de Mermoz Sacré-Cœur Barthélémy Dias, pour l’investiture au sein de Yewwi Askan Wi, semblent dégager la voie à une probable victoire de Benno en 2022.
Pour Papa Mahwa Diouf, la dynamique de victoire dans la capitale est dans le camp du pouvoir qui, depuis 2014, a remporté toutes les joutes électorales à Dakar. Concernant les chances de la majorité pour les Locales, le responsable ‘’apériste’’ se veut optimiste : ‘’On ne peut pas présager du résultat final de l’élection. Mais nous tentons de mettre toutes les chances de notre côté. Depuis 2014, l’opposition n’a gagné aucune élection à Dakar, que ce soit le référendum de 2016, jusqu’à la Présidentielle de 2019, en passant par les Législatives en 2017. On veut concrétiser cette chaîne de victoires au soir du 23 janvier 2022’’, indique le directeur de l’Agence sénégalaise de promotion touristique.
La mairie de Dakar, tremplin vers le dauphinat de Macky Sall
De son côté, le journaliste Ibrahima Bakhoum se veut plus prudent, concernant les chances de succès de Benno Bokk Yaakaar pour ce scrutin du 23 janvier 2022, dans la mesure où les forces en présence restent encore inconnues. ‘’Pour vraiment apprécier les chances de Benno, il faut essayer de savoir à quel adversaire il doit faire face au sein de Wattu Sénégal et Yewwi Askan Wi. Pour Benno, on pourrait avoir Amadou Ba et Abdoulaye Diouf Sarr. Diouf Sarr s’est positionné sur la santé. Comment les Dakarois ont-ils apprécié sa gestion de la crise sanitaire ? Quel est son poids politique à Yoff ? Autant de questions qui se posent pour évaluer le poids politique de Diouf Sarr. Amadou Ba a son fief dans les Parcelles-Assainies, mais il peut y avoir d’autres forces dans son fief qui peuvent rejoindre Yewwi Askan Wi de Khalifa Sall et Ousmane Sonko qui risque de faire très mal à Dakar. Il faut analyser un certain nombre d’éléments pour avoir une lecture complète de la situation politique à Dakar’’, souligne l’ancien directeur de publication de ‘’Sud Quotidien’’.
Pour le politologue, les perspectives de la bataille pour la ville de Dakar sont d’une importance cruciale pour tout leader politique de la mouvance présidentielle désireux d'apparaître comme un dauphin pour Macky Sall en 2024. ‘’Si le vote est sincère, transparent et démocratique, le responsable politique qui remporte Dakar sous les couleurs de Benno gagnera un tel aura qui le présentera de facto comme un potentiel successeur de Macky Sall en 2024’’, affirme-t-il.