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23 juin 2025
INITIATIVE «TAARAL NDAKARU», L’ART POUR EMBELLIR LES BIDONVILLES
C’est avec un workshop en art plastique que le lancement du projet Taaral Ndakaru a eu lieu la semaine dernière à Sandial, un quartier traditionnel de Dakar
C’est avec un workshop en art plastique que le lancement du projet Taaral Ndakaru a eu lieu la semaine dernière à Sandial, un quartier traditionnel de Dakar.
La manifestation avait pour thème : «Taarou Thiébou dieune, notre plat national qui mérite une préservation de toutes ses composantes.» Cela à un moment où l’on parle de «la rareté du bon poisson ainsi que de la cherté des légumes et autres condiments».
L’art est un moyen de rendre belle la réalité. Et ce n’est pas Mamadou Ndiaye Thia, artiste-plasticien et lauréat du premier prix du Salon national des arts plastiques du Sénégal, qui dira le contraire pour avoir fait de l’embellissement des bidonvilles son combat personnel. C’est ce qui lui vaut, en tant que directeur, d’initier le projet Taaral Ndakaru lancé les 14 et 15 de ce mois-ci pour faire des bidonvilles se trouvant dans les 19 communes de la capitale sénégalaise, les plus «beaux endroits». «Le projet a démarré, d’autres étapes seront dans d’autres villes de Dakar, embellir les murs, des bidonvilles, les espaces pour avoir des galeries d’exposition et des airs de jeux pour les enfants», informe Mamadou Ndiaye Thia en parlant du lancement du projet dans le quartier traditionnel de Sandial, situé dans la commune du Plateau.
En partenariat avec la ville de Dakar Art culture (Aac), le Festival miroir international de Dakar (Fesmir), l’initiateur de ce projet de souligner «que ce qui nous a amené à ce projet c’est d’apporter notre touche à l’embellissement des bidonvilles, parce qu’en réalité, la face cachée de Dakar, ce sont ces bidonvilles-là. Je donne l’exemple du quartier où je j’habite et où je travaille, Sandial. C‘est un quartier traditionnel qui se situe à Ponty, au 57 avenue Georges Pompidou, derrière la pharmacie Guignon, l’hôtel Ganalé, jusqu’au Centre culturel français, c’est un grand bidonville où les gens ne peuvent imaginer ce qui se passe à l’intérieur, avec un bouillonnement très dense où se côtoient beaucoup de métiers, telles la menuiserie, la mécanique et la tapisserie. Il y a des gens qui vivent ici», ajoute l’artiste peintre. Et ce dernier de rajouter en parlant de l’autre objectif visé : «il y a tellement de Bidonvilles à Rebeuss, Sandial, au Diamono, Rue Grasland, nous voulons en faire des galeries et transférer la Biennale de Dakar dans ces lieux», avance-t-il. Avant de dire que l’effet recherché est de faire en sorte que «les populations puissent s’approprier de la Biennale en réalité». «Quand ça se passe, la Biennale de Dakar, les populations ne savent pas, c’est le monde de la culture qui est informé», déclare Mamadou Ndiaye Thia.
Revenant sur le thème du projet Taarou Thébou dieune, l’artiste-plasticien de souligner que le choix du thème «renvoie à un combat que nous menons pour Taaral Ndakaru». «Quand vous dites Taaral Ndakaru, d’abord les étrangers tels que les touristes, s’ils arrivent à midi, c’est le plat national qu’ils demandent. Quand le plat national n’est pas embelli par manque de bons poissons, ça pose un problème. Nous plaidons pour que nous puissions avoir des poissons qui sont en voie de disparition», souligne l’artiste-plasticien.
ADAMA DIOP LANCE UNE ÉCOLE À DAKAR
Dakar va accueillir une école spécialisée dans la formation des acteurs et actrices de cinéma de la sous-région. C’est le vœu de l’un des fondateurs de l’Ecole internationale des acteurs et actrices de Dakar
Dans l’attente de l’ouverture de ses salles de cinéma en 2024, Adama Diop, le promoteur de la future Ecole internationale des acteurs et actrices de Dakar (Eaid), a présenté son projet à la presse, ce jeudi dernier au Théâtre national Daniel Sorano.
Dakar va accueillir une école spécialisée dans la formation des acteurs et actrices de cinéma de la sous-région. C’est en tout cas le vœu de Adama Diop, l’un des fondateurs de l’Ecole internationale des acteurs et actrices de Dakar (Eaid), qui a présenté le projet par le biais d’une projection d’un extrait de son mini-spectacle hybride cinéma-théâtre qui est une adaptation, selon lui, de la pièce Roméo et Juliette de Shakespeare, renommée Kouamé et Binette. «Cette pièce questionne un peu sur ça. Pour deux personnes qui s’aiment énormément, est-ce que le fait que l’une soit castée, doit les empêcher de s’aimer, de se marier ?», a-t-il expliqué.
Ainsi, c’était le premier acte de la mise en place de cette école de formation des acteurs. La production complète a été restituée hier soir, à Sorano. Cette pièce questionne la problématique des castes et des amours interdits que provoquent ces coutumes qui contribuent à briser des familles. Cependant, la bienséance sophistiquée du Caucasien a été bien présente, autant dans le vocabulaire que dans le costume.
Pour les deux prochaines années, il s’agira, indique Adama Diop, d’organiser des sessions de formation de quatre semaines sous forme de groupe de travail autour d’une œuvre, d’un texte. «On est en train de monter une école de formation pour les acteurs et actrices de Dakar pour traduire leurs désirs et leurs visions. Romeo et Juliette a constitué ce premier texte. Et l’entrée à l’ecole se fera sur concours, après un appel à candidatures destiné aux résidents du Sénégal et toute l’Afrique de l’Ouest. Un jury va se charger ensuite de la sélection des jeunes qui paraissent les plus intéressants et les garder pendant 3 ans», a expliqué Adama Diop, l’initiateur. Le constat est que le Sénégal manque d’une structure qui permette de donner des outils techniques aux acteurs et actrices et de leur donner la possibilité d’entrer en contact avec de grands réalisateurs, acteurs et producteurs africains pour échanger sur leurs expériences professionnelles. Pourtant, le pays regorge de talents qui n’attendent que d’être découverts. L’Ecole internationale des acteurs et actrices de Dakar, qui sera ouvert en 2024, se veut un pilier dans l’essor du cinéma en Afrique.
Lors de cette formation, les élèves seront initiés aux outils, notamment dans la séquence cinématographique ou théâtrale. Ils apprendront toute la chronologie, depuis les méthodes de l’écriture jusqu’aux différents postes et matériels de tournage. Et pour couronner le tout, des intervenants professionnels issus du milieu se rendront ponctuellement à l’école afin d’exposer sur leur métier en profondeur. Pour ce premier spectacle, les séquences cinématographiques qui y sont apparues ont été réalisées en collaboration avec l’école de formation en postproduction du Centre Yénnenga.
EL HADJI THIAM MEURT A L’HOPITAL DE THIES
Encore une bavure policière qui aboutit à mort d’homme.
El Hadji Thiam, âgé de 29 ans, et habitant au quartier Zone résidentielle de Mbour, a rendu l’âme à l’Hôpital régional de Thiès, ce vendredi. Après une rafle effectuée par des éléments du Commissariat central de police de Mbour le 19 octobre, il a été arrêté par les policiers. Battu par ces derniers, il a fini par succomber. Les lésions anatomiques constatées sur son corps font état de tétraplégie avec niveau sensitif, scanner rachi cervical, luxation...Son père a porté plainte pour tirer cette affaire au clair.
Encore une bavure policière qui aboutit à mort d’homme. C’est ce qui a été constaté avec le décès, à l’Hôpital régional de Thiès hier, du jeune El Hadji Thiam, habitant au quartier Zone résidentielle de Mbour. Etant dans tous ses états et ayant senti que cette affaire risque d’être étouffée, le père de la victime a porté plainte au bureau du procureur près du Tribunal de grande instance de Mbour. Du côté de la police, on nous informe que le Commissaire central est en congé ainsi que le procureur de la République.
Le 19 octobre dernier, El Hadji Thiam ne savait pas, en effet, qu’il avait rendez-vous avec la mort, dans les trois jours qui suivaient son arrestation par la police. Khass Thiam, le père de la victime qui habite près de l’école Ces 4, soutient que son fils est sorti le 19 octobre après le dîner. «Mon fils a dîné avec nous pour aller au robinet Abdou Mané. Lorsqu’il a quitté la maison, il était en bonne santé. D‘ailleurs, il m’a précisé qu’il allait se rendre chez ses amis», raconte M. Thiam. «Il a eu la malchance de tomber sur une patrouille de la police. Il a essayé de se sauver mais c’était peine perdue car il sera rattrapé par les flics qui l’ont fauché. Une fois à terre, il sera roué de coups qui l’ont gravement blessé», poursuit le père de la victime. Au moment où il recevait les coups, fait remarquer le père de la victime, «il a averti les policiers pour leur dire qu’il était gravement blessé mais ces derniers pensaient que c’était pour se tirer d’affaire».
Ayant constaté que le jeune El Hadji Thiam était blessé, les policiers l’ont acheminé à l’hôpital de Mbour où il leur a été demandé de le transférer directement à l’Hôpital régional de Thiès. Le père de la victime indique que les policiers ont pris en charge le jeune. «Ils ont payé la radiographie. Après la sortie des résultats d’analyses médicales, les médecins ont refusé de les leur délivrer. Ils ne veulent nous donner aucune preuve palpable. J‘ai réclamé l’autopsie, les médecins ont catégoriquement refusé, en me disant que tout est clair. Et que si je veux en savoir plus, il faut que je passe voir le commissaire et le procureur pour qu’ils nous donnent des papiers afin de venir récupérer le corps de notre fils et d’aller l’enterrer», déplore M. Thiam qui a rejeté cette demande. Le père du jeune homme a refusé cette suggestion des médecins. Mieux, il déclare que sans autopsie, il ne va pas prendre le corps de son fils. Il insiste pour que l’autopsie soit faite car même sur son lit d’hôpital, le jeune homme ne cessait, indique-t-il, de dire à sa mère que ce sont les policiers qui l’ont tabassé.
NEWCASTLE LORGNE ISMAÏLA SARR
Titulaire indiscutable dans le dispositif de Claudio Ranieri avec Watford, Ismaïla Sarr attire les convoitises. Auteur de quatre buts en neuf matchs de Premier League, l’ailier sénégalais intéresse plusieurs clubs
Auteur d’un bon début de saison avec Watford, Ismaïla Sarr est courtisé de nombreux clubs de la Premier League. Après Manchester United et Liverpool, c’est autour de Newcastle de manifester son intérêt pour faire signer le joueur formé à Génération Foot.
Titulaire indiscutable dans le dispositif de Claudio Ranieri avec Watford, Ismaïla Sarr attire les convoitises. Auteur de quatre buts en neuf matchs de Premier League, l’ailier sénégalais intéresse plusieurs clubs. Après Liverpool, c’est désormais Newcastle qui montre ses intentions de recruter l’international sénégalais.
Les Magpies, rachetés par un fonds d’investissement saoudien, nourrissent de grandes ambitions et comptent bien se renforcer dans les prochains mois. Classé à la 19ème place,Newcastle veut étoffer son secteur offensif pour éviter une relégation. Selon «Daily Mail», l’arrivée du joueur formé à Génération Foot serait érigée en priorité par la nouvelle direction. Séduit par les qualités du natif de Saint-Louis, Newcastle pourrait tenter sa chance dans les prochaines semaines. Néanmoins, l’opération s’annonce très difficile à boucler, car Watford ne compte pas perdre Sarr, et encore moins en cours de saison. E
n effet, les Hornets sont persuadés que le joueur passé par Metz peut, à terme, atteindre unniveau similaire à celui de Jack Grealish devenu cet été le joueur leplus cherde l'histoirede laPremier League avec son transfert d'Aston Villa à Manchester City contre 117 millions d'euros. D'où leur volonté de conserver Sarr pour le moment. Newcastle, qui cible également un certain Eden Hazard, en perdition au Real Madrid, devra donc trouver les bons arguments. Acheté au cours de l’été 2019 contre un chèque de 30 millions d’euros, Ismaïla Sarr dispose d’un contrat courant jusqu’en juin 2024 avec l'équipe dirigée par Claudio Ranieri.
ABIY AHMED, PRIX NOBEL DE LA PAIX DEVENU CHEF DE GUERRE
Son arrivée au pouvoir en 2018 avait suscité espoir et enthousiasme en Ethiopie, consacrés par un prix Nobel de la Paix. Aujourd'hui, le Premier ministre est embourbé dans une guerre au Tigré, qui marque jeudi son premier anniversaire
Le conflit a profondément changé l'image de ce jeune dirigeant, aujourd'hui âgé de 45 ans.L'euphorie qui avait accompagné, dans le pays comme à l'étranger, sa nomination semble bien loin.
"Il est difficile d'imaginer plus grande disgrâce que celle d'Abiy Ahmed, des louanges du prix Nobel jusqu'au (statut de) paria sous sanctions en seulement deux ans.La plupart des dirigeants qui tombent si bas ne partent pas de si haut", estime Cameron Hudson, du centre de réflexion américain Atlantic Council.
Celui qui déclarait en 2019 - lors de la remise du prix Nobel après avoir conclu la paix avec l'Erythrée voisine - que "la guerre est l'incarnation de l'enfer pour toutes les parties impliquées" reste droit dans ses bottes, malgré les ravages causés par le conflit qui oppose depuis le 4 novembre 2020 l'armée à des rebelles dans la région du Tigré.
Les douze mois de guerre ont fait des dizaines de milliers de morts, placé des centaines de milliers de personnes au bord de la famine et lui valent la réprobation d'une grande partie de la communauté internationale.Plus largement, le conflit a fragilisé le pays et menace de déstabiliser la Corne de l'Afrique.
Mais Abiy Ahmed martèle que les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont provoqué les hostilités et accuse les puissances occidentales d'ignorer les atrocités commises par les "terroristes" tigréens.
Dans le pays, son opération de "maintien de l'ordre" au Tigré bénéficie d'un certain soutien populaire et son parti a remporté une victoire écrasante lors des élections législatives du 21 juin.
- De l'uniforme au costume -
Abiy Ahmed est né en 1976 à Beshasha (ouest) d'un père musulman et d'une mère chrétienne.Il aime raconter qu'il dormait par terre dans une maison sans électricité, ni eau courante.
Adolescent, fasciné par la technologie, il rejoint l'armée en tant qu'opérateur radio.
Dans son discours de Nobel, il décrivait son expérience de la sanglante guerre frontalière de 1998-2000 avec l'Érythrée, où son unité avait été anéantie par une attaque d'artillerie alors qu'il avait quitté la tranchée pour chercher une meilleure réception radio.
Devenu lieutenant-colonel, il prendra en 2008 la direction de la toute nouvelle Agence de sécurité des réseaux d'information, l'organe de cyberespionnage éthiopien.
En 2010, il troque l'uniforme pour le costume de député, puis de ministre des Sciences et Technologies en 2015.
Un mouvement de protestation contre la coalition au pouvoir (EPRDF) agite alors les deux principales communautés du pays, les Oromo et les Amhara.Ce mouvement aboutira à la démission du Premier ministre Hailemariam Desalegn en avril 2018.
Aux abois, l'EPRDF désigne Abiy Ahmed pour sauver la situation.Il devient le premier Oromo à occuper le poste de Premier ministre.
- Le Nobel, puis la guerre -
Ce père de famille - il a eu trois filles avec sa femme Zinash Tayachew avant d'adopter un garçon en août 2018 - offre alors l'image d'un dirigeant jeune et ouvert.
En six mois, il conclut la paix avec l'Erythrée, fait libérer des milliers de dissidents, s'excuse des violences d'Etat et accueille à bras ouverts les membres exilés de groupes qualifiés de "terroristes" par ses prédécesseurs.
Mais il est rattrapé par les violences ethniques persistantes, y compris dans son Oromia natale.
Dans la région septentrionale du Tigré, la tension avec les autorités locales atteint en 2020 un point de non-retour. Le TPLF, qui avait dominé la vie politique nationale avant son arrivée au pouvoir et dirige la région, l'accusait régulièrement de le marginaliser.
Après des mois de tensions, Abiy envoie l'armée au Tigré en novembre, accusant le TPLF d'avoir attaqué des bases militaires fédérales.
Il promet une victoire rapide mais douze mois plus tard, le conflit fait toujours rage: le TPLF a repris l'essentiel du Tigré et les combats se sont étendus aux régions voisines de l'Afar et de l'Amhara.Les récits de massacres et de viols de civils se sont accumulés, tandis que la famine menace.
- "Comme un enfant perdu" -
L'"Abiymania" de 2018 s'est dissipée.
Le Premier ministre se voit reprocher de se concentrer sur l'embellissement de la capitale et la médiation des conflits à l'étranger, plutôt que sur la situation intérieure.
Il est également accusé d'avoir adopté le même autoritarisme que ses prédécesseurs, cautionnant des arrestations de masse et des abus des forces de sécurité.
Pour Merera Gudina, dirigeant de l'opposition en Oromia, "il se comporte comme un enfant perdu à un carrefour: il ne peut pas revenir sur ses pas parce qu'il ne sait pas d'où il vient, et il ne peut pas continuer son chemin parce qu'il ne sait pas où il va".
Mais Abiy Ahmed peut compter sur le soutien indéfectible de certains partisans.Au début du conflit au Tigré, l'un d'entre eux formulait même une proposition déroutante: récompenser ses efforts pour résoudre le différend avec le TPLF par un "deuxième prix Nobel".
LA SOCIETE CIVILE VILIPENDE LE MONSTRE QUI VEUT CONFISQUER LE QUATRIEME POUVOIR
Pour soutenir le groupe de presse D-Média dans son bras de fer contre l’administration fiscale, des organisations de la société civile, des anciens journalistes et des syndicalistes ont tenu un sit-in hier devant le siège du groupe
Pour soutenir le groupe de presse D-Média dans son bras de fer contre l’administration fiscale, des organisations de la société civile, des anciens journalistes et des syndicalistes ont tenu un sit-in hier devant le siège du groupe. Particulièrement virulents, les manifestants ont dénoncé les manœuvres du régime en place visant à museler et à bâillonner la presse.
Le rédacteur en chef de «Zik Fm» et de «Sen Tv» est convaincu que le groupe D-Média n’est pas seul dans son combat contre l’administration fiscale. Simon Faye en veut pour preuve la forte mobilisation des organisations de la société civile, des syndicats et des acteurs de presse. Il considère que la forte mobilisation d’hier montre que le sort du groupe de presse préoccupe beaucoup de monde. «Si ce coup contre D-Media réussit, que les autres organes se préparent ! Et cela montre que la presse est consciente de cela puisqu’elle s’est mobilisée. Cette forte mobilisation de la presse, des citoyens et de la société civile doit pousser le gouvernement à réagir. Le monstre est toujours là. Mais ce qui est sûr, les régimes vont chuter et la presse va rester. Il faut que la presse reste forte et solidaire. Donc si D-Média tombe, c’est la démocratie qui va en prendre un sacré coup. Pour éviter le bâillonnement de la presse, le combat, c’est maintenant», a déclaré Simon Faye lors du sit-in tenu hier devant l’entreprise de Bougane Guèye Dany.
Une thèse que conforte Guy Marius Sagna. Figure de proue du rassemblement, le leader du mouvement Frapp France-Dégage précise d’emblée que ce n’est pas la cause de Bougane Guèye Dany qui a motivé sa venue. «Mais que tu l’aimes ou pas, tu dois être d’accord que Bougane a mis en place une entreprise qui emploie plus de 500 personnes. Et ces travailleurs sont des pères de familles et des soutiens de familles. Nous sommes venus soutenir les travailleurs de D-Media. On a l’habitude de l’oublier, mais les journalistes sont des chefs de familles. On les voit sur les plateaux très bien habillés, mais ils ont des devoirs envers leurs familles. Et si on reste sans rien faire contre ce qui se trame, plus de 500 travailleurs vont perdre leurs emplois. Et 500 travailleurs, c’est au minimum 1.000 individus qui vivent l’angoisse, la souffrance. Car l’entreprise de leur soutien est sous le coup d’une fermeture imminente», alerte le leader de Frapp France Dégage.
Pour prévenir cela, l’activiste invité toutes les forces vives de la nation à s’ériger en boucliers de la liberté de la presse, d’opinion, d’information et des droits des travailleurs. «Tous les organes de presse sont interpellés. On ne va pas se demander si Bougane a payé ou non ses impôts. Notre préoccupation, c’est que les droits des travailleurs sont menacés dans un pays où chaque année, il y a 300.000 nouveaux demandeurs d’emploi et l’Etat ne leur offre que 30.000 emplois. Ce n’est pas un problème d’argent, mais un problème de liberté d’informer, d’opinion et de lignede rédaction. Cela ne va pas arriver, car D-Media en sortira vainqueur», clame Monsieur Sagna. Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal / Authentique (Sels/A), Abdou Faty, a assuré son engagement et celui des organisations syndicales de l’enseignement au groupe D-Média. «Le principe des organisations syndicales, c’est la solidarité. Si nous n’y prenons garde, des travailleurs vont perdre leur travail. C’est inadmissible. C’est pourquoi vous pouvez compter sur les organisations syndicales de l’enseignement. Nous sommes prêts à vous accompagner sur toutes autres formes de lutte.
Les journalistes sont les derniers remparts contre la confiscation des libertés et de l’injustice dans ce pays. Si vous prêtez le flanc, ce sera la catastrophe. Que tous les journalistes s’unissent pour faire face au monstre ! Car si nous ne prenons pas garde, il risque de nous empêcher de dormir», avertit le syndicaliste.
LA CAPS LANCE UN APPEL FORT AUX ACTEURS DE LA PECHE
Protection et préservation des ressources halieutiques
Le ministre des Pêches et de l’Economie maritime et la Coalition des acteurs de la pêche du Sénégal (CAPS) ont procédé hier à la cérémonie d’immersion des pots à poulpes dans la mer de Joal Fadiouth. Cela entre dans le cadre de leur initiative de cogestion avec les communautés maritimes en vue de protéger les ressources halieutiques du pays. L'évènement a vu la présence d’acteurs et partenaires d’organisations professionnelles industrielles, de pêcheurs artisanaux, de mareyeurs et de femmes transformatrices.
Introduire les pots à poulpes dans la mer afin que les poulpes puissent s’y reproduire. C’est l’initiative lancée par le ministre Alioune Ndoye, le président de la Coalition des Acteurs de la Pêche du Sénégal (Caps), Alioune Thiam et les différents acteurs de la pêche. Cette activité qui s’est tenue hier (vendredi 29 octobre 2021) à Joal, a vu la présence de la ministre de l’Energie et du Pétrole Aissatou Sophie Gladima, du maire de la localité Boucar Diouf, du directeur des Pêches maritimes, entres autres personnalités.
En effet, dans le cadre de l’accord de partenariat de pêche durable entre l’Union européenne et l’Etat du Sénégal, il est prévu chaque année l’immersion de pots à poulpes au fond des océans pour créer des récifs artificiels non polluants pour la régénération du poulpe, très prisé en pêche artisanale et en pêche industrielle. Ces pots en argile (canaris) positionnés en profondeur constituent un abri favorable à la ponte. Cette technique pratiquée par les communautés côtières de Joal, Sindia, Ngaparou, Somone, entre autres, constitue aujourd’hui une importante opportunité pour la reproduction de l’espèce. Le président de la Caps, Alioune Thiam qui a apporté 6000 pots à poulpes estime que sans ressources, il n’y a point d’activités.
Ainsi, il en appelle à l’union de tous les acteurs de la pêche. «Ensemble, administrations, acteurs industriels et artisanaux, consommateurs et partenaires, donnons-nous la main pour agir en synergie afin de protéger et préserver nos ressources. En effet, l’immersion des pots en poutre est un acte de nature à renforcer les opportunités de préservation de nos ressources. Leur gestion durable et le renforcement de notre passivité économique dans un secteur aussi vital que la pêche », a-t-il déclaré. C’est donc dans le cadre de cet engagement citoyen que s’inscrit l’appui de la Caps pour la restauration des habitants marins en vue d’une régénération des ressources halieutiques, par la mobilisation de moyens logistiques et matériels.
En plus d’un don de bateau immergé il y a quelques mois, souligne Alioune Thiam, les 10 000 pots de canaris offerts par la Caps constituent sa participation dans la stratégie des programmes et des actions visant à protéger et préserver les ressources halieutiques. Lui emboitant le pas, le ministre Alioune Ndoye a tenu à remercier tous les acteurs présents en passant par le gouverneur etle maire de la région ainsi que le ministre Sophie Gladimy qui a mis à sa disposition 4 000 pots à poulpes.
Après avoir apporté 12 000 pots, Alioune Ndoye a magnifié cette activité. « Nous sommes fiers que cette activité initiée par les acteurs eux-mêmes donne chaque année le résultat qu’elle donne. Nous les encourageons donc à continuer», déclare-t-il. Sur un autre registre, le ministre des Pêches et de l’Economie maritime a indiqué que le gouvernement est à pied d’œuvre pour développer ce secteur, mais aussi réhabiliter l’environnement halieutique qui est menacé. «Aujourd’hui, les efforts de captures sur toutes les espèces sont exagérés. La plupart des espèces sont en situation de surexploitation voire pleinement exploitées. Donc, l’effort que nous devons faire aujourd’hui, c’est d’organiser la diminution de ces efforts de captures», affirme Alioune Ndoye.
LA LITTÉRATURE SÉNÉGALAISE VIT, MAIS IL SERAIT INAPPROPRIÉ DE PARLER DE RENOUVEAU
Mbougar Sarr, Felwine Sarr, Khalil Diallo seraient-ils des hirondelles qui n’annoncent guère un printemps littéraire des écrivains sénégalais au plan international ?
Certains auteurs sénégalais ont le vent en poupe actuellement sur le plan international. Pour le critique littéraire et fondateur de la maison d’édition «Nuit et Jour», Waly Ba, on est en face d’un nouveau contexte intéressant. Toutefois, il estime qu’il ne serait pas judicieux de parler de renouveau.
Mbougar Sarr, Felwine Sarr, Khalil Diallo seraient-ils des hirondelles qui n’annoncent guère un printemps littéraire des écrivains sénégalais au plan international ? La réponse est affirmative, si l’on se fie aux propos du critique littéraire Waly Ba. Malgré l’avènement de ces grands auteurs dont certains commencent à avoir une reconnaissance mondiale, le professeur de français ne trouve pas convenable de parler de renouveau de la littérature sénégalaise. «Mouhamed Mbougar Sarr a été nominé pour le Goncourt, ce qui est très exceptionnel parce que les Sénégalais n’ont pas été très favorisés dans ces grands prix.
Dans les années 80, Aminata Sow Fall avait été nominée avec son roman «La Grève des Bàttu». Boris Diop, quant à lui, est un auteur confirmé qui a un vécu en matière de création. Sur le plan de la représentativité, du point de vue de la production, du point de vue de la pertinence des idées qu’il met en œuvre, il n’a plus rien à prouver. Mais cela ne peut être considéré comme un élément clef pour lire la nouvelle littérature sénégalaise comme étant l’expression d’un renouveau », affirme l’écrivain avant de renchérir : «C’est vrai qu’on produit beaucoup au Sénégal. Il y a une quantité d’ouvrages que l’on produit, notamment grâce à la maison d’édition «L’Harmattan» qui fait de gros efforts et qui publie beaucoup d’auteurs, de poètes, d’essayistes, de romanciers qui étaient presque désespérés. Mais quand on parle de renouveau, il faudrait qu’on réfléchisse sur le sens des mots. Parler de renouveau, c’est considérer qu’il y a non seulement de la quantité, mais aussi de la qualité. La littérature sénégalaise vit, mais il serait inapproprié de parler de renouveau».
Reconnaissant que les gens publient actuellement, il estime toutefois que des doutes persistent sur la qualité de ce qui est produit. A l’en croire, beaucoup d’auteurs sortent des livres, mais ils restent anonymes. «La littérature n’est pas simplement le fait de sortir un livre et d’avoir le plaisir de caresser une couverture avec des images. C’est beaucoup plus profond. Ce sont des idées que l’on organise, que l’on essaie de défendre de façon imagée. C’est cela la littérature. Il faut viser grand et aller au-delà de ses limites. Faire des œuvres qui soient achevées du point vue stylistique. Et je ne suis pas convaincu que dans l’état actuel des choses, c’est ce qui se passe », souligne Pr Ba. Il pense toutefois qu’il existe des auteurs qui font de gros efforts pour bien écrire comme Moustapha Diop, Ameth Guissé, l’auteur de «Une Mort Magnifique». Il cite aussi Abdourahmane Ngaidé qui, selon lui, fait aussi de gros efforts pour écrire des textes de qualité. «On ne voit pas d’auteurs porteurs de projets qui puissent créer des révolutions mentales»
Pour lui, ces auteurs sont capables de faire bouger les lignes. «Il y a quand même du bon. La littérature sénégalaise vit, mais ce n’est pas une raison pour dire qu’il y a un renouveau. On ne voit pas d’auteurs porteurs de projets fermes qui puissent créer des révolutions mentales. Les gens écrivent par instinct, par émotivité et la plupart des œuvres tombent dans l’anonymat», se désole l’enseignant.
Dans le même sillage, Pr Waly Ba trouve qu’il n’y a pas de critique littéraire pour accompagner cette production. «Aujourd’hui, il sort une quantité de romans et de recueils par mois au Sénégal, mais qui en parle ? Même au niveau de la presse, quand on amène un ouvrage, il n’y a personne pour le lire, parce que les gens ne sont pas armés pour pouvoir le faire. Même s’ils sont armés, ils n’ont pas le temps. Ils sont emballés par la frénésie du commentaire politique. Il n’y a pas de voix autorisées pour commenter ce qui sort. Et si on parle de renouveau, on doit prendre en compte tout cela, tranche-t-il.
Disséquant toujours le paysage littéraire sénégalais avec, l’éditeur déclare : «Il y a deux Sénégal sur le plan littéraire. Il y a le Sénégal des hommes de lettres anonymes, ayant un talent moyen et qui se débrouillent pour sortir des livres. Il y un autre Sénégal littéraire, c’est le Sénégal d’une littérature portée par des gens de grands talents, mais ils ne sont pas nombreux. C’est par exemple Sokhna Benga, Ken Bugul, Rahmata Seck Samb. Il y a Mbougar Sarr qui est vraiment la révélation de ces dix dernières années. Il y a aussi Felwine Sarr qui est très pointu et un auteur de grande dimension. Ces auteurs essaient de représenter le Sénégal au-delà de ses frontières». Il explique dans la foulée qu’une littérature, pour pouvoir enclencher son renouveau, doit être portée par des voix autorisées et des talents purs. «Or aujourd’hui, on ne peut pas citer une vingtaine d’auteurs qui ont cette dimension. Il y a trop d’anarchie et de dispersion dans les productions. Tout ceci n’est pas de nature à nous conforter dans la thèse selon laquelle la littérature sénégalaise est en train de vivre», clame le critique littéraire.
LES ECRIVAINS SENEGALAIS A LA RECONQUETE DU MONDE
Auteurs à succès, lauréats ou finalistes de grands prix littéraires
Boubacar Boris Diop s’est vu décerner, il y a quelques jours, le Prix international de littérature Neustadt pour l’ensemble de son œuvre. Une consécration pour le journaliste et écrivain de 75 ans. Etil n’est pas le seul auteur sénégalais à conquérir actuellement le monde sur le plan littéraire. L’économiste et essayiste Felwine Sarr ainsi que Mbougar Sarr sont également au sommet de leur art. Le dernier est toujours en course pour le prestigieux prix Goncourt qui sera décerné mercredi prochain.
Léopold Sédar Senghor, Alioune Diop (le ‘’Socrate‘’ noir), Birago Diop, Mariama Ba, CheikhHamidou Kane, Aminata Sow Fall, Ousmane Sembène, Abdoulaye Sadji, Amadou Lamine Sall… On peut dire sans conteste que les Sénégalais ont écrit les plus belles pages de la littérature africaine et même mondiale. D’ailleurs beaucoup d’Africains ne comprennent toujours pas pourquoi le Président-poète n’a pas été lauréat du Nobel de littérature, tellement il trônait sur les Lettres. Mais depuis plusieurs années, les auteurs sénégalais peinaient à rayonner sur le plan international, détrônés surtout par les auteurs anglophones. D’ailleurs, les deux seuls prix Nobel de littérature africains à ce jour sont des auteurs d’expression anglaise. Il s’agit du Nigérian Wole Soyinka (1986) et du romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah (il y a quelques jours).
Toutefois, certains auteurs sénégalais sont en train de combler cette ‘’disette‘’ en redonnant au Sénégal ses lettres de noblesse. Auteur prolifique et figure de proue de la littérature dans le continent, Boubacar Boris Diop continue d’impressionner son monde. A 75 ans révolus, l’ancien lauréat du Grand Prix littéraire d’Afrique Noire est d’une vivacité et d’une densité à couper le souffle. Recueils, nouvelles, essais, théâtre, l’auteur de «Doomi Golo» (2003) a un don d’ubiquité littéraire. Panafricain et adepte de Cheikh Anta Diop, il s’attelle depuis quelques années à promouvoir les langues nationales et à dénoncer les écrivains ‘’collabos’’. Sa dernière sortie au vitriol contre des écrivains comme Achille Mbembé lors du sommet Afrique-France restera gravée dans les mémoires. Et le Prix international de littérature Neustadt pour l’ensemble de son œuvre littéraire qu’il a reçu récemment est une consécration pour lui et pour le Sénégal.
FELWINE SARR, LA NOUVELLE BOUSSOLE
Economiste de formation, Felwine Sarr a osé investir d’autres champs épistémiques. Conscient que le savoir est un véritable outil d’émancipation, il est avec Dr Ndongo Samba Sylla l’auteur qui travaille le plus ces dernières années sur la «décolonisation» des imaginaires africains. Pour lui, l’Afrique n’a personne à rattraper. Elle ne doit plus, insiste-t-il, courir sur les sentiers qu’on lui indique, mais marcher prestement sur le chemin qu’elle a tracé. Et dans ce cadre, il est en train d’être la nouvelle référence, le guide de la génération africaine. Comme Cheikh Anta Diop, il est cité tout le temps dans les conférences, les colloques et autres panels. Il est invité dans toutes les universités du monde séduites notamment par ses thèses sur l’Afrique, qui sortent des sentiers battus. Ses écrits sous-tendent par ailleurs les actions de plusieurs activistes et artistes du continent. Son ouvrage «Afrotopia» est le livre de chevet de plusieurs d’entre eux. C’est pourquoi, le Président français Emmanuel Macron l’avait désigné avec Bénédicte Savoy pour diriger la commission de restitution des œuvres africaines. Reprenant ce que Victor Hugo avait dit sur Baudelaire, Boubacar Boris Diop indique que Felwine Sarr crée un frisson nouveau. Il le partage certainement avec plusieurs personnes dans le monde. Beaucoup pensent que s’il y a un Sénégalais qui peut espérer gagner le prix Nobel de la Littérature dans les années à venir, c’est bien Felwine Sarr.
MBOUGAR SARR, UN GENIE AUDACIEUX
Né en 1990 et jeune écrivain talentueux et prolifique, Mbougar Sarr est bien parti pour gagner cette année le prix Goncourt. En effet, il fait partie de la dernière sélection avec trois autres auteurs. Beaucoup de critiques littéraires pensent qu’il est fort probable qu’il le gagne mercredi prochain. Tout en espérant que cela advienne, ce qui est une quasi-certitude en revanche, c’est que l’ancien enfant de troupe fait partie des auteurs les plus prometteurs et les plus audacieux du continent. Ses livres traitent de thèmes aussi sensibles que le terrorisme et l’homosexualité.
PAPE ALIOUNE SARR, JOURNALISTE CULTUREL A ITV «CETTE NOUVELLE GENERATION A LA CAPACITE DE TRAITER DES THEMES EN BRISANT LES FRONTIERES QUI EXISTENT ENTRE L’AFRIQUE ET L’OCCIDENT»
Dans un pays qui ne badine pas avec ces questions, l’écrivain a visiblement repoussé ses limites. C’est ce qui fait sa particularité comme le pense d’ailleurs le journaliste culturel et présentateur de l’émission «Belles Lignes» sur «ITV», Papa Alioune Sarr. «Cette nouvelle génération est entre deux rives et a l’esprit ouvert. Mbougar Sarr a fait ses études au Sénégal, il a été meilleur élève du Concours général en 2009 avant de partir en France. Elgas et Khalil Diallo ont aussi vécu en France. Ils ont la capacité de traiter des thèmes en brisant des frontières qui existent entre l’Afrique et l’occident », souligne ce journaliste féru de littérature. A l’en croire, ces nouveaux auteurs ont réussi à internationaliser et extérioriser les maux internes. «Quand on prend l’exemple de ‘’Un Dieu et des Mœurs’’, Elgas a fait fi des pesanteurs sociales et retracé la banalisation du phénomène des talibés avec une objectivité sans faille. Quand on prend ‘’Terre Ceinte’’ de Mbougar, son premier roman, il y a l’aspect terrorisme. C’est un thème régional, mais également international. Et ‘’la Plus Secrète Mémoire des Hommes’’ constitue l’ouvrage qui fait tilt lors de la rentrée littéraire et qui est un voyage à travers le temps, à travers le personnage de Diégane qui rend hommage à ces écrivains qu’on pensait être des oubliés dans l’histoire de la littérature comme Yambo Ouologuem», explique Pape Alioune Sarr avant d’indiquer que ce livre de Mbougar Sarr est un éloge à l’écriture.
«LE TRAITEMENT MEDIATIQUE N’EST PAS A LA HAUTEUR DES ECRIVAINS QUE NOUS AVONS»
Dans la foulée, Pape Alioune Sarr insiste sur le fait que ces auteurs ne soient pas des écrivains typiquement africains ni des écrivains typiquement occidentaux. «Ils sont des écrivains tout simplement. C’est ce qui fait leur charme, parce que la civilisation sera mondiale ou ne le sera pas », tranche le journaliste de «ITV» qui ajoute que Mbougar Sarr et les autres auteurs sont en train de faire des pas de géant sur le plan de la littérature. Malgré ce réveil des écrivains sénégalais, le journaliste pense néanmoins que la culture et le livre sont les parents pauvres des programmes médiatiques. «L’audience est orientée vers des émissions beaucoup plus divertissantes et qui vont vers la recherche du buzz au détriment des émissions qui sont importantes comme celles du livre », se désole Monsieur Sarr avant de trancher : «Le traitement médiatique n’est pas à la hauteur des écrivains que nous avons. Il y a la réalité médiatique qui fonctionne selon la logique commerciale, surtout dans le secteur privé. Les sponsors ne financent pas les émissions qui parlent du livre parce qu’il y a peu d’audience».
Seulement, il pense que les dirigeants des medias doivent se rappeler qu’au-delà du divertissement et de l’information, les medias ont un rôle d’éducation. «Et à travers le livre, on peut voyager, on peut apprendre, on peut discuter, on peut débattre et former la jeunesse. Former la conscience de la jeunesse», s’enflamme le journaliste passionné des belles lignes. Il urge de souligner que la liste des écrivains sénégalais qui brillent sur le plan international est loin d’être exhaustive. La romancière Fatou Diome fait partie de cette constellation, notamment avec son roman «Le Ventre de l’Atlantique» quitraite de l’immigration. En 2019, elle a été lauréate du Prix littéraire des Rotary Clubs de langue française pour son roman «Les veilleurs de Sangomar».
LE REWMI D’IDRISSA SECK DANS TOUS SES ECLATS A THIES
Même si les 3 communes et la ville de Thiès lui reviennent de droit, le Rewmi est dans une mauvaise passe.
Même si les 3 communes et la ville de Thiès lui reviennent de droit, le Rewmi est dans une mauvaise passe. En effet, le choix d’Idrissa Seck de reconduire les 3 maires fait l’objet de vives contestations. D’ailleurs, il ne serait pas étonnant que Rewmi se retrouve en mille morceaux.
Sur la base de son hégémonie politique dans la ville, Rewmi s’est taillé la part du lion, à l’occasion des investitures pour les élections locales de 2022. En effet, Idrissa Seck est chargé de désigner dans les rangs de son parti les têtes de liste dans les 3 communes et au niveau de la ville.
Si le choix porté sur Yankhoba Diattara pour diriger la liste de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) de la ville ne souffre d’aucune contestation, l’opposition est forte dans les trois communes, suite aux velléités de reconduction des maires Pape Bassirou Diop de l’Est, Alioune Sow de l’Ouest et Lamine Diallo du nord. Dans ces trois communes, de hauts responsables de Rewmi sont montés au créneau pour dénoncer l’idée de reconduire ces maires.
Au niveau de la commune de Thiès-Nord, les différents coordonnateurs des centres de vote, les responsables, mouvements de jeunes et de femmes se sont retrouvés hier pour s’opposer au second mandat de Lamine Diallo. La rencontre s’est tenue en présence de Christine Léa Faye, première adjointe au maire, coordonnatrice du centre de vote Cheikh Souleymane Diouf de Diakhao et par officier d’état civil principal. Cette dernière a expliqué dans les moindres détails comment elle a été réduite à une simple spectatrice en ce qui concerne la gestion de la municipalité. Conseiller municipal et porte-parole du jour, Adama Diop indique que les populations de Thiès-Nord souffrent de la gestion calamiteuse du maire Lamine Diallo.
Aux yeux des populations de Thiès Nord, dit-il, Lamine Diallo représente le problème. «Son règne est émaillé de dérives et de malversations ostentatoires», clame Monsieur Diop qui ajoute que cette gestion est marquée par le népotisme et la privatisation du marché central. Après avoir peint en noir la gestion du maire, il ajoute que ce dernier a échoué dans sa responsabilité d’assurer le bien-être des populations du nord de Thiès. «Par conséquent, il ne peut prétendre être candidat à sa succession, il doit faire ses adieux, demander pardon aux populations de la commune de Thiès-Nord et céder la place à un autre plus valeureux. Nous attirons l’attention du président Idrissa Seck sur le danger que court le parti Rewmi un insérant Lamine Diallo sur une liste. Nous ne parlons pas de tête de liste, mais Lamine Diallo sur une liste, même comme conseiller, c’est un danger. Thiès-Nord regorge de potentialités énormes en termes de ressources humaines, avec des compétences qui dépassent l’espace communal, régional et même national et dépositaires de qualités et vertus avérées et reconnues de tous», indique Adama Diop.
ALIOUNE SOW, MAIRE DE THIES-OUEST «LA FAMILLE POLITIQUE D’IDRISSA SECK DOIT RESTER INTACTE APRES LES ELECTIONS»
Réagissant hier aux contestations dont il fait l’objet de la part de ses frères de partis qui crachent sur sa reconduction à la tête de la commune de Thiès Ouest, le maire Alioune Sow soutient que l’heure est à la démocratie. «Tout le monde peut avoir des ambitions, mais il faut faire preuve de retenue. Il urge de revenir à la raison, car la vie politique ne s’arrêtera pas au soir des élections locales de 2022. C’est Idrissa Seck qui a fait de moi le coordonnateur de Rewmi dans la commune de Thiès-Ouest, mais je n’empêcherai jamais à qui que ce soit d’avoir des ambitions. Il faut cependant les exprimer avec la bonne manière d’autant que cette famille politique doit rester intacte après les élections. Et il est de mon devoir de l’unir dans cette commune».