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23 juin 2025
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ÉCHECS, LES VERTUS INSOUPÇONNÉES D'UNE DISCIPLINE
Que vous ayez 7 ans ou 77 ans, voire 90 ans, les échecs sont un jeu qui va vous rendre bien meilleur. Si même vous êtes centenaire, ce jeu de stratégie peut booster votre lucidité comme nous l'explique le professeur de la discipline, Alexis Arnal-Bass.
Que vous ayez 7 ou 77 ans voire 90 ans, les échecs sont un jeu qui va vous faire du bien. Les enfants talibés de Ouakam en tout cas peuvent en témoigner. Si même vous êtes nonagénaire, ce jeu de stratégie peut booster votre lucidité comme nous l'explique le Professeur de la discipline dans cet entretien.
Considéré à tort comme un jeu élitiste ou de bourgeois, le jeu d’échec reste pourtant un jeu ordinaire et accessible aux personnes de toutes les classes sociales, de tous les niveaux d’instruction, de tous les genres. D’ailleurs, dans certains pays comme le Nigéria et même le Sénégal, les enfants des milieux défavorisés, sans instruction aucune, ont été initiés par des volontaires et ces jeunes pratiquent ce jeu avec aisance. Une littérature foisonnante vante les bienfaits de ce jeu de société différents de l’image que le cinéma renvoie de lui.
Dans cet entretien, AfricaGlobe a interrogé Alexis Arnal-Bass, ancien joueur d’échec et enseignant de cette discipline depuis quelques années au Sénégal.
Selon Arnal-Bass, les échecs permettent d’organiser mieux sa vie, d’être stratège, de prendre des décisions éclairées et de mieux gérer sa concentration, etc. C'est à juste titre qu'Alexis Arnal Bass plaide pour l'introduction de ce jeu dans les programmes scolaire.
Par ailleurs, des tutoriels font état de ce que le jeu d’échec permet aussi d’améliorer le quotient intellectuel, de prévenir la maladie d’Alzheimer, entre autres. In fine, ce jeu a quelque chose de thérapeutique pour certaines personnes puisqu’il fait aussi du bien aux autistes légers. Il participe peu ou prou à l’épanouissement et au développement personnel des pratiquants. Le jeu n’est pas totalement inconnu des Sénégalais, même si ces pratiquants peinent encore à le vulgariser comme nous explique Arnal-Bass. Les détails dans la vidéo.
SONKO CANDIDATE POUR LA MAIRIE DE ZIGUINCHOR
Membre de la coalition Yewwi Askan Wi, Ousmane Sonko a annoncé, ce samedi, à Ziguinchor, sa candidature à la mairie de la ville. "Je serai candidat à la mairie de Ziguinchor.
iGFM (Dakar) Membre de la coalition Yewwi Askan Wi, Ousmane Sonko a annoncé, ce samedi, à Ziguinchor, sa candidature à la mairie de la ville.
"Je serai candidat à la mairie de Ziguinchor. Un vent nouveau va souffler à Ziguinchor le 23 janvier prochain. Le pacte que je veux signer avec vous, c’est d’être le maire de la Casamance pour une intercommunalité", a déclaré le leader de Pastef, ce samedi à l'occasion d'un meeting, organisé à Ziguinchor.
Dans cette partie du Sénégal, l'opposant Sonko défiera le maire sortant, Abdoulaye Baldé, mais aussi Benoit Sambou tête de liste de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar. Ce sera la 23 janvier 2022.
SOMMET EXTRAORDINAIRE DE LA CEDEAO
Les chefs d’État ouest-africains se réuniront en sommet extraordinaire dans une semaine. C’est RFI qui donne l’information. Un sommet de la Cédéao est en effet prévu le 7 novembre prochain pour statuer sur l’évolution de la transition en Guinée
Les chefs d’État ouest-africains se réuniront en sommet extraordinaire dans une semaine. C’est RFI qui donne l’information. Un sommet de la Cédéao est en effet prévu le 7 novembre prochain pour statuer sur l’évolution de la transition en Guinée où une délégation s’est rendue vendredi. Mais au centre des discussions, il y aura aussi et surtout la transition au Mali alors que la tension est montée d’un cran ces derniers jours entre la Cédéao et la junte au pouvoir.
En visite à Bamako le 17 octobre dernier, le président ghanéen Nana Akufo-Addo, avait délivré un message de fermeté quant au respect par les autorités du calendrier électoral. Les élections, présidentielle et législatives, sont prévues à partir du 27 février prochain. Or, les responsables de la junte au pouvoir répètent vouloir organiser des assises nationales avant de fixer la date des élections. La tension est montée d’un cran cette semaine avec l’expulsion lundi du représentant de l’organisation sous-régionale à Bamako par le gouvernement malien
Le sommet se tiendra à Accra, selon plusieurs sources, renseigne RFI.
LOCALES 2022, MAME MBAYE NIANG JETTE LES BASES DE SA RÉBELLION
Le chef de Cabinet du chef de l’État décline ses ambitions pour la capitale. Sous la bannière de la "Plateforme Sénégal 2035’’, il compte batailler pour la conquête des communes de Dakar
Le chef de Cabinet du chef de l’État décline ses ambitions pour la capitale. Sous la bannière de la ‘’ ‘’Plateforme Sénégal 2035’’, il compte batailler pour la conquête des communes de Dakar. Ainsi, à Dakar Plateau, il a investi Abdou Khadre Gaye. Ce dernier a présenté, ce samedi, devant ses militants, sa vision pour Dakar. « La vision est claire. Elle est de rendre la mairie de Dakar Plateau aux populations de Dakar Plateau pour en faire une commune moderne dans un horizon compris entre 2022 et 2032 à travers un plan stratégique », a déclaré M. Gaye.
Né au Penc de Thieudeme, au 16 avenue Jean Jaurès, au cœur du Plateau, M. Gaye dit être tout à fait légitime pour donner au Plateau son lustre d’antan.
Cette démarche de Mame Mbaye Niang, qui consiste à faire une liste qui concurrence la coalition présidentielle, Benno Bokk Yakar (BBY), aux élections locales de 2022, est critiquée de toute part par ses camarades de parti. Certains estiment que c’est une défiance au président de la République, chef de cette coalition BBY. Mais devant ses ‘’nouveaux alliés’’, l’ancien ministre du Tourisme a révélé qu’il a la bénédiction de son maître. Mais, cela ne signifie nullement qu’il est en train de ‘’ leurrer’’ les populations. « Je ne réponds pas à certains propos. Nous, ce qui nous intéresse, c’est le travail de terrain. Abdou Khadre Gaye fait partie des premiers qui ont déposé leur caution sous la bannière, Plateforme Sénégal 2035. Et aucun des candidats déclarés n’est plus légitime que lui pour diriger la mairie de Dakar Plateau », a-t-il déclaré.
DÉMARRAGE OFFICIEL DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION DU CENTRE NATIONAL D’ONCOLOGIE
Le chef de l’Etat, Macky Sall, a procédé samedi à la pose de la première pierre du Centre national d’oncologie de Diamniadio, un établissement appelé assure-t-il à traiter tous les types de cancer.
Dakar, 30 oct (APS) - Le chef de l’Etat, Macky Sall, a procédé samedi à la pose de la première pierre du Centre national d’oncologie de Diamniadio, un établissement appelé assure-t-il à traiter tous les types de cancer.
Ce centre dont les travaux vont durer deux ans, va coûter "près de 55 milliards" de francs CFA, un financement qui sera mobilisé par le Sénégal, avec l’appui de la Corée du Sud.
Selon le président Sall, la pose de la première pierre de cet établissement marque une étape importante dans la riposte contre le cancer, "une pathologie redoutable", qui constitue la deuxième cause de décès dans le monde, avec 8,8 millions de morts en 2015, indique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Le chef de l’Etat sénégalais, dont les propos sont rapportés par Radio Sénégal (publique), a eu "une pensée pieuse" pour les malades du cancer au Sénégal, leur faisant part de sa compassion et formulant à leur endroit des "vœux de prompt rétablissement".
Il a dit avoir demandé au ministre de la Santé et de l’Action sociale d’étudier la faisabilité d’une prise en charge intégrale à terme de la prise en charge du cancer par chimiothérapie pour l’ensemble des malades.
En attendant, Macky Sall a évoqué la possibilité de rendre gratuits, "à partir de janvier", les intrants destinés à la chimiothérapie, faisant valoir que le cancer chez les femmes en particulier représente "un fardeau" pour les malades et leurs familles.
Le président de la République promet que le Centre national d’oncologie de Diamniadio sera doté des équipements de dernière génération et va regrouper les différentes spécialités pour traiter cette maladie.
BABA DIOP RECOMPENSE A TUNIS
Le journaliste et critique de cinéma sénégalais Baba Diop a reçu, samedi, un Tanit d’or des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), en récompense de son "parcours exceptionnel" et pour services rendus au cinéma africain.
Tunis (Tunisie), 31 oct (APS) - Le journaliste et critique de cinéma sénégalais Baba Diop a reçu, samedi, un Tanit d’or des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), en récompense de son "parcours exceptionnel" et pour services rendus au cinéma africain.
Il a reçu sa distinction des mains du directeur général des JCC Ridha Behi et de la ministre des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi, samedi à Tunis, lors de la cérémonie officielle de la 32e session (30 octobre-6 novembre).
"Je suis comblé pour cette reconnaissance des JCC. J’ai été honoré au cinquantenaire du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) en 2019, je ne peux qu’être fier si les deux grands festivals du continent africain m’honorent", a déclaré Baba Diop.
Il dit dédier son trophée à "l’ensemble des critiques africains, à tous les journalistes culturels sénégalais et au peuple sénégalais".
"C’est une reconnaissance que je partage avec la Fédération africaine de la critique cinématographique (FACC) créée ici aux JCC en 2004, avec l’Association sénégalaise de la critique, avec mon pays le Sénégal. C’est un hommage rendu à l’ensemble des critiques d’Afrique", a-t-il ajouté.
Baba Diop a été président de la FACC de 2009 à 2013. Il a été aussi président de l’Association sénégalaise de la critique cinématographique de 2007 à 2009.
M. Diop, journaliste au groupe Sud Communication (privé), enseigne le cinéma à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Il estime que cette distinction "marque l’intérêt" que le secteur du cinéma porte à son travail, lui qui fréquente depuis plusieurs années les Journées cinématographiques de Carthage.
"C’est une vieille affaire entre Carthage et moi’’, a lancé Baba Diop, remerciant les pères fondateurs des JCC, premier festival africain créé en 1966 par le Tunisien Tahar Cheriaa, avec les Sénégalais Sembène Ousmane et Ababacar Samb Makharam, ainsi que l’Ivoirien Timoté Bassolé qui ont œuvré à son développement.
"Carthage m’a permis d’être en rapport avec d’autres cinématographies du Moyen-Orient, le Liban, la Palestine, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, des cinémas qu’on n’a pas l’habitude de voir au Sud du Sahara et aussi les cinémas de la Libye, du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie", a souligné Baba Diop.
"Cela vous ouvre des horizons quant à l’Afrique et les différents types de cinématographies qui se côtoient ici aux JCC", ajoute Baba Diop.
Il affirme porter Carthage et son festival dans son cœur.
"Carthage et son festival font partie de ma géographie sentimentale, j’y compte aujourd’hui des amis, j’ai eu des discussions plusieurs fois avec des journalistes, des réalisateurs, des acteurs et des producteurs. Je suis connu dans ce festival et forcément je le soutiens", insiste Baba Diop.
Sollicité souvent pour partager son expérience aussi bien dans "La quotidienne" (le journal du festival) que lors des tables-rondes, le critique sénégalais estime que les Journées cinématographiques de Carthage reste "un festival majeur sur le contient qui a fait émerger beaucoup de cinématographiques africaines et de réalisateurs".
Baba Diop dont la passion pour le cinéma remonte au début des années 1970, au ciné-club du lycée Charles De Gaulle à Saint-Louis et bien avant, avec le Père Jean Vast (1921-2005), dans la vieille ville tricentenaire, estime que les politiques doivent aider davantage les cinématographies africaines.
Le cinéma, argue-t-il, est "le reflet d’un pays" et constitue "une source de réflexion, ce n’est pas seulement la distraction, c’est la connaissance aussi, c’est l’éducation, c’est un lieu d’humanisme, on emmagasine les mémoires avec beaucoup de cinéastes rencontrés".
Il a fait part de sa fierté de voir que "beaucoup de jeunes aujourd’hui s’intéressent à la critique cinématographique", notant que le cinéma offre la possibilité de "suivre l’évolution d’un pays à travers son cinéma et ses préoccupations à travers les thématiques développées dans les films".
Des hommages ont été rendus aussi à d’autres professionnels du cinéma tunisien, arabe et africain.
Il s’agit de l’actrice égyptienne Nelly Karim, du producteur Anwar Sadek Sabbah et du critique de cinéma et journaliste Khamais Khayati (Tunisie).
La Libye et la Belgique sont les pays invités d’honneur de cette 32e session des Journées cinématographiques de Carthage.
KÉMI SÉBA EXPULSÉ DU BURKINA
L'activiste était présent sur place pour une manifestation dont le mot d'ordre était « contre le double jeu de la France dans ses opérations militaires au Sahel et au Burkina Faso et contre la présence militaire française au Burkina Faso et au Sahel »
Le polémiste Kemi Seba a été expulsé du Burkina Faso, samedi 30 octobre. Présent dans le pays pour une manifestation dont le mot d'ordre était « contre le double jeu de la France dans ses opérations militaires au Sahel et au Burkina Faso et contre la présence militaire française au Burkina Faso et au Sahel », l’activiste n’a pas eu le temps de rejoindre la ville de Bobo Dioulasso, où devait se tenir la manifestation. Il a été mis dans un avion et ramené au Bénin.
C’est à l’appel de la Coalition des patriotes du Burkina Faso (COPA-BF) que la manifestation contre la présence des soldats français au Burkina Faso au Sahel devait se tenir. Les organiseurs n’ont pas obtenu l’autorisation de la mairie de Bobo Dioulasso. « Nous avons introduit deux demandes auprès de la mairie qui a refusé d’autoriser la manifestation », explique Salif Nikiema, un membre fondateur de l'organisation.
ANDRÉ PEYTAVIN, UN DES MEILLEURS ARGENTIERS DU SÉNÉGAL
Ils sont nombreux les Sénégalais d’origine étrangère à occuper des postes de responsabilité au sein du Gouvernement et autres institutions étatiques. C’est le cas de feu André Peytavin, première personnalité à diriger le ministère des Finances
André Peytavin est un Sénégalais d’origine roumaine décédé le 03 février 1964 à l’Hôpital principal de Dakar. Il était âgé de 38 ans. Aujourd’hui, celui qui avait reçu un hommage mérité de la Nation sénégalaise pour services rendus a laissé une forte impression aux autorités qui l’ont honoré à titre posthume. Premier argentier du Sénégal, il est le parrain du bâtiment central du Ministère de l’Économie et des Finance, avec le Centre Peytavin bien connu des fonctionnaires et agents de l’Administration, de même que l’avenue Peytavin au Plateau, qui part du rond-point Sandaga à la Direction générale de la Poste, et le lycée technique André Peytavin de Saint-Louis.
Ce docteur vétérinaire, diplômé de la célèbre école de Maisons-Alfort, en banlieue parisienne, avait décroché son Certificat d’études supérieures des Sciences physiques, chimiques, naturelles et génétiques et un autre diplôme de l’Institut d’élevage et des industries animales des pays tropicaux. C’est au Sénégal qu’il avait débuté sa carrière de fonctionnaire en qualité de Chef du Laboratoire de biochimie physiologique et médicale au Laboratoire fédéral de l’élevage de Dakar, en 1952.
Il fut administrateur de la Société sénégalaise de publicité et de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Il servit dans le premier Gouvernement de la Loi-cadre de 1958 avec le titre de Ministre des Finances du 18 mai 1957 au 04 avril 1959, avant de continuer avec l’équipe du Sénégal indépendant. Dans le nouveau Gouvernement, il occupe le poste de Ministre des Finances et des Affaires économiques. Se considérant comme un Sénégalais, il n’hésita pas à prendre la nationalité du pays d’accueil à l’indépendance et participa à la mise en place de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), l’ancêtre de l’Union économique et monétaire ouest-africain (Uemoa).
À l’annonce de son décès, à la suite d’une courte hospitalisation, l’ancien Président Léopold Sédar Senghor soulignait, dans son message à la Nation : « C’est l’un des meilleurs artisans du Sénégal nouveau, un collaborateur sûr et dévoué ». « Il tenait à s’informer lui-même des problèmes soumis à sa compétence et n’hésitait pas à effectuer de fréquents voyages en brousse pour se rendre compte, sur place, des besoins et des possibilités », avait témoigné l’ancien Chef de l’État. Ce fut l’occasion pour le Président de la République d’annoncer, dans l’ancêtre du quotidien national « Le Soleil », « Dakar-Matin », des obsèques nationales pour l’ancien Ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat qu’il considérait comme « un grand commis de l’État ».
André Peytavin fut, en outre, un administrateur du Fonds monétaire international (Fmi) où il effectua des sorties remarquables pour défendre les intérêts des États africains et des pays du Sud. Au cours d’une sortie à Washington, aux États-Unis, à l’Assemblée générale des Gouverneurs du 17 au 22 septembre 1962, il avait souhaité plus de libéralité dans les prêts internationaux.
« La Banque mondiale et ses filiales devraient accorder plus de libéralité à des projets dont la réalisation n’est pas confiée à des entreprises à majorité privée », avait dit le délégué du Sénégal. Et d’ajouter : « Le socialisme africain n’est pas une philosophie, a priori, il répond à des nécessités inscrites dans les faits ». Il poursuivait : « Si un grand nombre d’industries ont été prises en charge par des sociétés à majorité publique, c’est parce que l’initiative privée ne s’est pas manifestée ». Aussi avait-il regretté l’opposition du Fmi à toute formule de compensation automatique des déficits dans la balance des paiements. Ce problème, avait-il martelé, revêt une importance particulière pour le Sénégal, un pays à économie de monoculture. Il avait suggéré l’adoption d’une large politique de redistribution de produits agricoles et alimentaires à l’échelle mondiale. Au nom de tous les pays africains d’expression française, c’est lui aussi qui avait dénoncé, devant le Conseil d’administration du Fmi, que le français devienne au même titre que l’anglais langue officielle de travail de cette institution financière.
À l’origine de la création de la Cour de discipline budgétaire
Lors du vote du budget de 1962-1963, devant les Députés, M. Peytavin expliquait que le Gouvernement veillera à sa bonne exécution et va accroitre l’efficacité de son contrôle sur la gestion des crédits de façon que tout détournement, tout gaspillage soit évité ou sévèrement réprimé. C’est ce jour qu’il annonça aux élus la création de la Cour de discipline budgétaire ; juridiction qui jugeait les actes non conformes à la réglementation financière. Aujourd’hui, cette juridiction est remplacée par la Cour des comptes.
André Peytavin dont la carrière fut très courte a été très actif dans le mouvement catholique et dans le syndicalisme estudiantin. Responsable national des étudiants de 1951 à 1952, il fut Secrétaire de la Fédération d’Afrique noire pendant quatre ans. Il milita au Comité exécutif du Bloc populaire sénégalais (Bps), puis au sein de l’Union progressiste sénégalais (Ups). Il a eu à diriger aussi le Département des Travaux publics du 12 novembre au 16 décembre 1962 avant de revenir aux Finances (19 décembre 1962 au 09 décembre 1963).
Au titre des décorations, il était titulaire du grade de Commandeur de l’Ordre de la santé, Grand Officier de l’Ordre national, de la Croix du combattant et de la médaille du Commandant volontaire de la résistance. À sa disparition, il laissa une veuve et un garçon.
ALLURE DE RURALITÉ DANS LA CITÉ
Les vastes opérations de désencombrement pour embellir certaines artères de Dakar peuvent être considérées comme un coup d’épée dans l’eau. Faute de suivi, une anarchie totale prévaut dans des espaces qui ont été libérés
Le visage qu’affichent les deux voies de liberté 6, menant à la prison camp pénal est hideux, il n’est donc pas beau à voir. Les trottoirs sont encombrés par les vendeurs de divers produits : détergents, denrées alimentaires, jouets pour enfant… Un seul mot d’ordre y règne : tout écouler. Et à tout prix. Les marchandises sont étalées à même le sol, empêchant les piétons de se mouvoir correctement. Les vendeurs de moutons font également partie du décor. Présents sur les lieux depuis la fête de la Tabaski, certains d’entre eux ne sont jamais repartis. L’occupation temporaire tend vers l’installation définitive. Ils ont transformé la place en bergerie. Une anarchie dénoncée par Abdoulaye Diop, un électricien rencontré à Liberté 6. La quarantaine consommée, ce père de famille pense que cette situation est due au laxisme. « Cette place a été libérée il y a quelques mois. Tous ceux qui sont là ont été déguerpis mais, ils sont revenus parce que dans ce pays, on sait prendre les décisions mais, on ne fait pas de suivi après », regrette-t-il avant de s’engouffrer dans le car de la ligne 34 qu’il attendait depuis plus d’un quart d’heure.
C’est le même panorama qui se présente sous le pont de Hann et sur la route de Yarakh. Le désordre est total. La voie publique est occupée de façon anarchique. Des vendeurs d’accessoires d’automobiles sont visibles par-ci, des véhicules stationnés de manière irrégulière par-là. Les vendeuses de lait caillé ne sont pas en reste. Inhalant les gaz d’échappement des moteurs des voitures, elles sont installées presque sur la route. Ces actes d’incivilité et inciviques font partie de ce qui crée les embouteillages sur cet axe très emprunté par les automobilistes.
Les rues, les nouveaux marchés
Moustapha Mbaye ne cache pas son indignation face à cette situation qui, à son avis, défigure le visage de Dakar. « La situation est identique partout à Dakar. Les gens ont transformé toutes les rues et ruelles en marché. Tous les trottoirs sont occupés par les marchands et les mendiants », regrette-t-il avant de rejeter la responsabilité sur les agents municipaux qui, à l’en croire, cautionnent les actes inciviques en faisant payer aux occupants de ces artères des taxes. Une manière de légaliser leur présence sur les lieux. D’ailleurs, cet encombrement de l’espace public ne laisse pas indifférent le Chef de l’État, Macky Sall qui, lors de son discours à l’expo universelle Dubaï 2020 , a demandé aux Sénégalais d’être plus exigeants en propreté tout en annonçant le retour du « cleaning day ». «Nous allons reprendre les opérations de salubrité mais aussi de désencombrement des rues. On ne doit pas occuper la voie publique sous prétexte que l’on doit travailler pour gagner sa vie. On va y remédier avec l’aide des maires, pour que ceux qui y viennent aient envie de rester ou de revenir », avait déclaré le Chef de l’État.
Efforts d’embellissement
Tout n’est pas sombre au tableau cependant. Des efforts sont en train d’être faits pour donner à la capitale un visage radieux. Il existe, à Dakar, des lieux bien aménagés et entretenus au grand bonheur des populations. C’est le cas, par exemple, de l’espace aménagé à l’autopont sis à la cité Keur Gorgui. L’endroit est très propre. Il est bien entretenu. Ndèye Anta Mbaye, étudiante à l’Institut africain de Mangement (Iam) y passe souvent des heures pour se détendre. « Je viens souvent ici pour enlever le stress et prendre de l’air. C’est un milieu bien entretenu et on y respire un bon bol d’air frais », se réjouit-elle. Poursuivant, elle prodigue des conseils à ceux qui fréquentent l’endroit en leur demandant de s’impliquer dans l’entretien. Comment ? « En évitant de jeter les ordures par terre. Il faut déposer les sachets d’eau et les mégots de cigarettes dans les poubelles qui sont placés ici », affieme-t-elle. À quelques encablures d’elle, est assis Moussa Lèye, lui aussi étudiant à l’institut Confucius de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. « J’ai un rendez-vous à la cité Keur Gorgui mais, comme il n’est pas encore l’heure, je suis venu attendre ici. C’est un bel endroit, une belle place pour se reposer », apprécie-t-il, avant de plaider pour l’embellissement de tous les jardins et places publiques pour changer le visage de Dakar. Après l’autopont de la cité Keur Gorgui, cap sur celui de la technopole de Pikine. Ici, la sécurité est gérée par Pape Diockel Mbaye et son équipe. Ils surveillent les lieux pour qu’ils ne soient pas transformés en dortoir ou dépotoir d’ordures. « Nous surveillons la place afin qu’elle ne soit pas assiégée par les vendeurs et les vagabonds. Elle est interdite aux fumeurs de chanvres indiens et aux ivrognes. C’est un cadre pour se reposer mais pas pour vendre ou faire des actes qui importunent les gens », informe-t-il avant de regretter le manque de propreté de certains qui, malgré les poubelles placées sur les lieux, jettent les résidus par terre. « C’est nous qui les ramassons parfois. Il faut que les gens changent de comportements pour préserver ces lieux ».
LA SOCIÉTÉ CIVILE AUSSI À L'ASSAUT DES LOCALES
Plusieurs personnalités se sont réunies au sein de la nouvelle coalition de l’opposition Jàmmi gox yi, lancée vendredi 29 octobre. Parmi eux, Fadel Barro et Rose Wardini
La société civile sénégalaise se lance aussi dans la course aux élections locales municipales et départementales du 23 janvier 2022. Plusieurs personnalités se sont réunies au sein de la nouvelle coalition de l’opposition Jàmmi gox yi (« La paix des territoires »), lancée vendredi 29 octobre au soir. Parmi eux, Fadel Barro, un des cofondateurs du mouvement Y’en a marre, Rose Wardini, qui travaille dans le social, ou Olivier Boucal, inspecteur du Trésor.
Pour l’instant, la coalition Jàmmi gox yi compte une quinzaine de candidats. Ils ont prévu d’être une trentaine sur tout le territoire pour les prochaines élections locales de janvier 2022. Fadel Barro, l’un des membres de la coalition, explique vouloir revenir au débat local et sortir du clivage entre les grands partis nationaux de l’opposition et du pouvoir.
« La grande majorité des membres n’ont jamais été dans les partis politiques, mais la question de la pauvreté et du développement se règlera au niveau du terroir », martèle le militant Fadel Barro.