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23 juin 2025
LA CDC OUVRE EXCEPTIONNELLEMENT CE SAMEDI POUR LE DÉPÔT DES DERNIÈRES CAUTIONS
la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) informe les partis politiques, les coalitions de partis politiques et les entités regroupant des personnes indépendantes que ses guichets seront exceptionnellement ouverts ce samedi 30 octobre 2021
Dans un communiqué transmis à Emedia, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) informe les partis politiques, les coalitions de partis politiques et les entités regroupant des personnes indépendantes que ses guichets seront exceptionnellement ouverts ce samedi 30 octobre 2021 de 9 heures à 16 heures 30 minutes pour la réception des cautions relatives aux élections territoriales du 23 janvier 2022.
En application de l’arrêté n°027880 du 23 août 2021 fixant les montants de la caution pour les élections départementales et municipales du 23 janvier 2022, le versement de la caution avait démarré le 1er octobre 2021. Ce, pour un délai d’un mois.
Pour rappel, en application des articles L 247 et L 282, du Code électoral, le montant de la caution en vue de la participation aux élections départementales d’une part aux élections municipales, est fixé à trente millions F CFA, à raison de quinze millions F CFA, pour chaque type d’élection.
A l’heure des investitures dans les différents camps, le champ politique est déjà en ébullition à trois mois de la tenue du scrutin perçu comme les primaires de l’élection présidentielle de 2024.
CAN 2022, GERVINHO OUT POUR 6 MOIS
Sorti sur blessure vendredi dès la 14e minute du match du championnat turc entre son club de Trabzonspor et Rizespor (2-1) en voulant s’arracher pour empêcher un ballon de filer en sortie de but, Gervinho sera indisponible entre cinq et six mois
Coup dur pour l’international ivoirien… Sorti sur blessure vendredi dès la 14e minute du match du championnat turc entre son club de Trabzonspor et Rizespor (2-1) en voulant s’arracher pour empêcher un ballon de filer en sortie de but, Gervinho sera indisponible entre cinq et six mois, d’après son entraîneur Abdullah Avci. Ce dernier, repris par Afrik-foot, a annoncé que l’ailier de 34 ans a été touché aux ligaments croisés.
L’ancien Gunner va manquer les deux dernières journées décisives des éliminatoires du Mondial 2022 contre le Mozambique et le Cameroun mi-novembre mais aussi la CAN 2021 (9 janvier-6 février 2022), qui aurait certainement dû être sa dernière.
Les Eléphants, sacrés en 2015, sont logés dans le groupe E, en compagnie du tenant du titre, l’Algérie, de la Guinée Équatoriale et de la Sierra Léone.
par Mamadou Abdoulaye Sow
LES ZONES GRISES DU RECOUVREMENT D'IMPÔT PAR HUISSIER
EXCLUSIF SENEPLUS - Il n’existe aucun texte qui définit les conditions d’utilisation des services d’un ministère d’huissiers. Pourquoi les redevables devraient-ils payer des droits d’enregistrement pour un acte de commandement de nature fiscale ?
Recouvrement forcé de l’impôt confié à des huissiers de justice : une procédure à réglementer afin qu’elle ne soit pas une source d’enrichissement d’une minorité d’huissiers au détriment des contribuables
En vertu des dispositions de l’article 657 alinéa 1 du Code Général des Impôts (CGI), les poursuites en matière de recouvrement forcé sont engagées par les comptables publics compétents par l’intermédiaire des agents de poursuite de l'Administration, faisant fonction de porteurs de contrainte. Toutefois, le même article prévoit la possibilité, pour le comptable poursuivant, sur autorisation de son comptable supérieur ou de son supérieur hiérarchique, d’utiliser le ministère d'huissier.
On peut se demander s’il existe un texte qui définit la doctrine d’emploi des huissiers de justice à la place des agents de poursuite du Trésor public
La présente contribution est consacrée à quelques commentaires sur l’exercice des poursuites en matière fiscale par voie d’huissiers de justice qui n’est pas réglementé (I) et, en particulier, sur les frais de poursuite indûment mis à la charge des redevables en violation du CGI. (II). Accessoirement, nous évoquerons une disposition du statut des huissiers de justice qui réserve à ces derniers une compétence exclusive en matière de recouvrement des impôts et autres taxes de toutes natures sous réserve de dispositions contraires. Ce qui est illégal (III).
Le mandat donné aux huissiers de justice en matière de poursuite contre des contribuables défaillants devrait être réglementé
Il résulte des dispositions de l’article 657 du CGI que le comptable chargé du recouvrement doit justifier l’existence préalable d’une décision personnelle de son supérieur hiérarchique ou de son comptable supérieur avant de diligenter un huissier de justice.
À notre connaissance, il n’existe aucun texte qui définit les conditions d’utilisation des services d’un ministère d’huissiers de justice ou plus précisément il n’y a pas de règles impersonnelles et précises qui organisent le recours aux huissiers de justice pour le recouvrement des impôts et taxes. Normalement, ce n'est « que lorsque les nécessités réelles et sérieuses du service l’exigent qu’il convient de mandater des huissiers de justice pour la mise en œuvre des procédures d’exécution [1]» (par exemple face à une surcharge de travail des porteurs de contrainte de l’Administration). L’exécution des poursuites devrait donc être réservée en priorité aux agents de poursuite de l'Administration faisant fonction de porteurs de contrainte et pourquoi pas à des contrôleurs principaux des Impôts ou du Trésor commissionnés.
L’utilisation d’un ministère d’huissiers de justice devrait s’exercer dans la cadre d’une convention de partenariat entre le ministère des Finances et l’Ordre national des huissiers du Sénégal
Avec la pratique en vigueur, qu’en est-il de la répartition équitable des dossiers de recouvrement entre les huissiers ? Un seul office d’huissiers ne devrait pas avoir le monopole du recouvrement pour le compte des comptables publics : une organisation égalitaire des dossiers par circonscription territoriale entre les différents huissiers est à mettre en place.
Il nous parait opportun d’avoir une convention entre le ministère des Finances et l’Ordre national des huissiers de justice du Sénégal qui indiquerait les conditions juridiques et financières dans lesquelles les comptables publics délèguent leurs compétences à des huissiers de justice partenaires, la méthodologie à appliquer et les frais de fonctionnement que les huissiers seraient en droit de facturer aux débiteurs et à l’État ainsi que les exigences de contrôle quotidien de leurs actes et performances par les comptables publics concernés.
La mise en œuvre du contrat de partenariat devrait être sous-tendue par des offres de collaboration à conclure par marché public
L’utilisation d’un ministère d’huissiers devrait s’effectuer selon une procédure transparente et non discrétionnaire. Nous estimons que l’intervention des huissiers de justice devrait faire l’objet d’une consultation publique selon une procédure adaptée du Code des Marchés Publics.
Le décret portant tarifs des huissiers de justice ne devrait pas servir de base de calcul des frais des actes de poursuite de nature fiscale
Le CGI (article 659 I), reprenant l’article 47 de l’Acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de recouvrement et des voies d’exécution de l’OHADA, a retenu le principe de mettre à la charge du débiteur les frais d’exécution forcée en vertu d’un titre exécutoire. Les frais de poursuites comprennent un coût d’acte calculé en fonction de la somme portée sur l’acte (article 659 III CGI) et un droit de recette égal à 1,5% de la dette (article 659 IV CGI).
La question qui se pose est celle de savoir si les huissiers de justice sont en droit de mettre à la charge des débiteurs fiscaux des frais de poursuite calculés selon des barèmes établis par voie décrétale. Nous sommes d’avis que le périmètre du décret n° 2009-503 du 29 mai 2009, modifié par le décret n° 2012-318 du 29 février 2012, vise les affaires civiles et commerciales et non les impositions de toutes natures dont les modalités de recouvrement relèvent du domaine de la loi (article 67 de la Constitution).
Seuls les frais de poursuite calculés conformément aux barèmes fixés par l’article 659 du CGI devraient être mis à la charge des débiteurs ou redevables défaillants. Tous autres frais accessoires réclamés par l’huissier devraient être supportés par le Trésor public. Or, il est constaté que les huissiers de justice mettent à la charge des contribuables divers frais d’huissier par application des tarifs en matière civile et commerciale prévus par le décret du 29 mai 2009, modifié.
Des frais de poursuite indûment mis à la charge des redevablesen violation du CGI
1) Les redevables payent des frais de poursuite cinq fois supérieurs à ceux exigés sur les actes de poursuite de droit commun
Prenons une signification de commandement tendant à saisie pour une créance réclamée de 382 000 FCFA. Le coût de l’acte de signification de commandement de l’huissier de justice est de l’ordre de 79 000 francs alors que si la signification avait été faite selon le droit commun par un agent de poursuite de l’Administration le coût serait de 15 730 francs soit 10 000 francs de frais de commandement plus un droit de recette de 5 730 francs (voir article 659 III et IV CGI).
Le montant de 79 000 francs réclamé par l’huissier inclut divers droits résultant de l’application de l’article 1-24 du décret du 29 mai 2009 précité, à savoir notamment des droits de : « Correspondance », « Timbre », « Enregistrement », « Transport », « Vacation », « Droit de recette », « Rôle » et « TVA ».
2) Des dispositions du décret portant tarifs des huissiers de justice mal appliquées
Les frais de transport d’un huissier au titre d’un mandat reçu d’un comptable public sont à la charge de l’État et non du redevable
Pourquoi faire payer aux redevables défaillants des frais de rôle alors que le juge n’est pas intervenu pour la délivrance du titre exécutoire ?
Pourquoi faire payer aux redevables des frais de vacation si l’huissier n’intervient pas en tant qu’audiencier et, au surplus, si le titre exécutoire ne résulte pas d’un jugement. ?
Pourquoi les redevables devraient-ils payer aux huissiers un droit de recette pour un acte de commandement de nature fiscale ?
Sur le fondement de l’article 1-25 du décret de 2009, il est alloué aux huissiers de justice qui ont reçu mandat de recouvrer ou d’encaisser des sommes dues par un débiteur un droit de recette aux taux fixés à l’article
1-13 du décret de 2009. Si on s’en tient à l’article 1-13 du même, il s’agit d’un droit de recette à allouer à l’huissier audiencier c’est-à-dire, en cas d’adjudication, à l’huissier ayant procédé à la saisie. Et même dans cette hypothèse, le droit de recette est à la charge de l’adjudicataire.
Reste à savoir pourquoi certains huissiers exigent-ils le paiement d’un droit de recette au stade de la signification d’un commandement, donc avant l’étape de la saisie et, plus précisément, de l’adjudication, alors que l’encaissement ou le recouvrement n’est pas encore intervenu ? Or l’article 1-13 du décret précité est très clair : « le droit de recette est calculé sur les sommes effectivement encaissées ou recouvrées ».
3) Des dispositions du CGI oubliées des huissiers de justice
Pourquoi les redevables devraient-ils payer des droits d’enregistrement pour un acte de commandement de nature fiscale ?
Selon l’article 464. 4°) du CGI, sont assujettis aux droits d’enregistrement les actes des huissiers. Ainsi sont enregistrés au droit fixe de 5 000 FCFA, les actes des huissiers « lorsqu’ils ne portent pas sur des actes ou faits juridiques donnant ouverture au droit variable » (article 471.4 CGI). Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que l’article 465-2 du CGI exempte des droits d’enregistrement « les actes et pièces relatifs aux commandements, poursuites, saisies et ventes ayant pour objet le recouvrement d’impôts et taxes ». Pourquoi devrait-on alors faire payer aux redevables poursuivis par les huissiers de justice des droits d’enregistrement ?
Quel est le fondement légal du paiement de la TVA par les redevables à l’occasion de la notification d’un commandement de payer ?
Il ne ressort pas de la lecture combinée des articles 352 et 353 du CGI qu’un commandement de payer des impôts devrait être soumis à la TVA. En demandant aux redevables défaillants de payer la TVA sur un acte de commandement d’impôts, on viole la loi fiscale.
Enfin, la question est posée de savoir si les huissiers de justice reversent aux comptables publics le coût des actes de poursuite ainsi que le droit de recette de 1, 5% ?
Les huissiers de justice qui engagent des poursuites pour le compte des comptables publics sont tenus de porter sur les actes de poursuite, en plus de la dette fiscale, le coût des commandements et divers procès -verbaux ainsi que le droit de recette de 1, 5% de la dette. Leurs encaissements doivent être reversés au Trésor public sans compensation de leurs propres frais de fonctionnement.
Énoncer dans le statut des huissiers de justice que ces derniers sont les seuls habilités à recouvrer les impôts et taxes de toutes natures est une violation de la loi
L’article 22 du statut des huissiers de justice énonce que « l’huissier de justice est seul habilité, à …recouvrer …les impôts et autres taxes de toute nature ». Cette disposition est manifestement illégale malgré le fait que l’article 22 en question débute par l’expression suivante : « Sous réserve des cas pour lesquels la loi prévoit l’intervention d’autres fonctionnaires ». En effet, la désignation de la structure chargée du recouvrement des impositions est une compétence législative.
Il est temps d’engager une réflexion sur les conditions d’application de l’article 657 du CGI en vue d’asseoir une doctrine d’emploi des huissiers de justice avec des règles de rémunération à établir par voie règlementaire sur la base d’un taux variable en fonction des sommes recouvrées par les huissiers de justice.
On rappellera que, pour le recouvrement amiable de toutes créances, les honoraires des huissiers sont fixés d’accord parties (dernier alinéa de l’article 23 du statut des huissiers de justice).
Enfin, c’est l’occasion d’insister sur l’urgence à réfléchir sur une éventuelle réforme du système sénégalais de recouvrement de l’impôt qui présente des imperfections à corriger. « La psychologie face à l’impôt exige, dès lors, que les contribuables appréhendent la réalité du fonctionnement des administrations chargées du recouvrement des impôts. Or, l’organisation et les structures administratives ne sont pas homogènes en raison, notamment de l’existence de deux réseaux comptables. [2]» : celui de la Direction Générale des Impôts et Domaines et celui de la Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor.
Mamadou Abdoulaye Sow est inspecteur principal du Trésor à la retraite
[1] Thierry Gasquet in « Action en recouvrement. Poursuites », Jurisclasseur Procédures fiscales, n° 72.
[2] Expression de Philippe Boras et Alain Garay dans « Le contentieux du recouvrement », L.G.D.I, 1994, p. 13.
LA FBK RAPPELLE L’IMPORTANCE DES MÉDIAS POUR LA DÉMOCRATIE
La conseillère scientifique chargée des programmes de la Fondation Konrad Adenauer (FKA), Ute Bocandé, a rappelé samedi l’importance d’une presse libre pour la démocratie et la prospérité.
Toubacouta, 30 oct (APS) - La conseillère scientifique chargée des programmes de la Fondation Konrad Adenauer (FKA), Ute Bocandé, a rappelé samedi l’importance d’une presse libre pour la démocratie et la prospérité.
’’Des médias libres sont importants pour un pays démocratique et pour sa prospérité", a dit Mme Bocandé, lors de la cérémonie officielle d’ouverture du séminaire annuel que l’APS organise conjointement avec la FKA.
"Un pays démocratique ne peut pas prospérer sans une presse libre et démocratique", a-t-elle soutenu.
L’édition 2021 de ce séminaire a démarré vendredi à Toubacouta, dans la région de Fatick, où cette rencontre se poursuivra jusqu’à dimanche sur le thème : "Transformation digitale et nouveau modèle économique de l’Agence de presse sénégalaise".
"Au vu de l’importance de ce que les médias représentent pour un pays, la FKA a initié depuis longtemps au Sénégal un programme de promotion des médias", a rappelé Mme Bocandé.
Intervenant en présence de l’adjoint au préfet de Foundiougne Moussa Aly Bâ et du Directeur général de la SN-APS, Thierno Birahim Fall, elle a évoqué l’engagement de la Fondation Adenauer "pour la qualité dans les médias".
Au Sénégal, a-t-elle insisté, "la FKA est partenaire de la SN-APS depuis très longtemps".
L’APS "est la plus ancienne partenaire médiatique de la FKA au niveau de la presse sénégalaise", a indiqué Ute Bocandé, avant de saluer le travail de ce média public sénégalais, "une des meilleures Agences de presse en Afrique francophone".
La FKA accompagne l’Agence de presse sénégalaise (APS) "depuis plus de 20 ans dans de multiples domaines", a souligné Mme Bocandé.
Elle a expliqué que ce séminaire annuel donne aux journalistes et au personnel de l’APS l’occasion de débattre de questions d’actualité mais aussi de raffermir leurs liens.
Les autorités municipales de Toubacouta, plusieurs journalistes du desk central de Dakar et des bureaux régionaux ont participé à ce séminaire.
par Mohamed Lamine Ly
LES DAMNÉS DE LA BANLIEUE
Le caractère tout à fait superficiel de notre démocratie locale est perceptible à travers cet exemple de Grand-Mbao, où les questions de mobilité urbaine, de cadre de vie, d’assainissement sont relégués à l’arrière-plan
Depuis de longs mois, en effet, entrer et sortir de Grand-Mbao relèvent d’un véritable parcours du combattant. Malgré les protestations des chauffeurs de taxi-clandos et des riverains, les posts sur les réseaux sociaux et même des articles dans la presse, la route principale, qui permet d’accéder au village traditionnel et aux nombreuses cités nouvelles est dans un état scandaleux.
Autant dire que c’est dans la partie historique de la commune de Mbao, que le calvaire de la mobilité urbaine est le plus dramatique.
Les travaux d’entretien et de réhabilitation entrepris depuis presqu’un an, loin d’être terminés, ont plutôt contribué à défoncer la chaussée, créant par la même occasion, d’immenses flaques d’eau, dans lesquelles les automobilistes se voient obligés de barboter, avec le risque permanent de noyer les moteurs de leurs véhicules.
Les responsables municipaux, dont on aurait pu espérer sinon des mesures palliatives, tout au moins des protestations vigoureuses à l’endroit de l’Exécutif, dégagent toutes responsabilités et estiment que l’entretien des routes ne relève pas de leurs compétences.
Il est plus que temps de situer les responsabilités entre les diverses parties prenantes, dont certaines seraient liées à de hautes personnalités de la République.
Autres défis des banlieues
Le caractère tout à fait superficiel de notre démocratie locale est perceptible à travers cet exemple de Grand-Mbao, où les questions de mobilité urbaine, de cadre de vie, d’assainissement sont relégués à l’arrière-plan. Ce qui occupe le devant de la scène, ce sont les querelles stériles entre responsables politiques de la majorité ainsi que les interminables discussions pour échafauder de nouvelles coalitions électorales, dont le point d’achoppement reste et demeure l’identité de la tête de liste.
Et pourtant le martyre des populations de Mbao n’est qu’un petit aperçu du drame vécu par les habitants de la banlieue et qui ont pour noms :
· Défaut de planification préalable et de lotissement dans la construction des cités, gênant le drainage des eaux pluviales, avec des ruelles étroites, inondées, devenant impraticables voire non carrossables, même après l’hivernage ;
· Absence d’espaces verts (parcs, jardins), souvent engloutis par une spéculation foncière effrénée, aggravant l’imperméabilisation des sols,
· Absence de réseaux d’assainissement modernes, avec évacuation des eaux usées manuellement, ou avec des camions de vidanges à des coûts exorbitants ;
· Enclavement de certaines zones avec difficultés d’accès aux soins, surtout le soir ;
· Insécurité avec défaut d’éclairage et insuffisance des services de sécurité, malgré de timides efforts ;
· Chômage des jeunes avec son corollaire d’oisiveté, source d’émigration clandestine, de toxicomanie, de délinquance ...
Pour une véritable société civile locale
L’apathie des pouvoirs publics est telle que ce sont les citoyens eux-mêmes, qui prennent des initiatives, pour mettre en œuvre des solutions d’attente.
L’exemple de Grand-Mbao et le catalogue des innombrables difficultés auxquelles font face les populations des banlieues, démontrent à souhait, qu’ici plus qu’ailleurs, il faudrait procéder à une rupture avec une approche verticale de la gestion municipale. Pour cela, il faudrait des réformes courageuses pour promouvoir l’implication citoyenne dans la vie locale.
Les équipes municipales doivent être représentatives des localités qu’elles sont censées servir, ce qui n’est pas possible avec un mode de scrutin qui favorise la mainmise de groupes politiques puissants (souvent du pouvoir, mais aussi de l’opposition) sur la vie municipale, qui croient plus au fait majoritaire, qu’aux vertus du dialogue et de la concertation.
Il faudrait aussi redynamiser les structures représentatives des populations dans les quartiers (Conseils de quartier), pour au moins deux raisons :
· Elles peuvent constituer des interfaces entre les autorités communales et les populations et faciliter la redevabilité du maire et de son équipe ;
· Elles peuvent jouer le rôle de bouclier pour des élus face aux volontés hégémoniques du pouvoir présidentiel, toujours prompt à débaucher des hommes politiques, après les avoir fragilisés, par asphyxie financière ou en bloquant tous leurs projets et financements.
L’équité territoriale concerne, certes, en premier lieu, nos concitoyens habitant en zone rurale, mais aussi ceux habitant les banlieues, (parfois même plus mal lotis) qui ne doivent plus accepter d’être traités en citoyens de seconde zone. Ils doivent revendiquer les mêmes standards de qualité de vie que les habitants des cités résidentielles de la capitale.
Pour cela, il est nécessaire de renforcer le pouvoir décentralisé en rompant avec les futiles compétitions électoralistes autour des collectivités territoriales mais à travers une approche inclusive, avec une société civile locale forte.
CHINE, LA COVID GAGNE DU TERRAIN
Les autorités sanitaires chinoises indiquent que "la dernière résurgence" de la Covid-19 en Chine s’est étendue à 14 provinces dans lesquelles "de nouveaux cas transmis localement
Dakar, 30 octobre (APS) - Les autorités sanitaires chinoises indiquent que "la dernière résurgence" de la Covid-19 en Chine s’est étendue à 14 provinces dans lesquelles "de nouveaux cas transmis localement ou des porteurs asymptomatiques ont été signalés au cours des 14 derniers jours".
"Vendredi en fin de journée, la dernière résurgence de la COVID-19 en Chine s’est étendue à 14 provinces, où de nouveaux cas transmis localement ou des porteurs asymptomatiques ont été signalés au cours des 14 derniers jours", rapporte l’agence Chine nouvelle, citant le porte-parole de la Commission nationale de la santé.
"La situation de la prévention et du contrôle de l’épidémie est sombre et compliquée, étant donné que les infections continuent de se propager rapidement", a déclaré Mi Feng, porte-parole de la Commission nationale de la santé.
Le média, citant "le plus haut épidémiologiste chinois", Zhong Nanshan, assure toutefois que le pays "sera en mesure de contenir efficacement la dernière résurgence de la COVID-19 d’ici un mois".
Chine nouvelle signale que la partie continentale du pays "a signalé vendredi 59 nouveaux cas de COVID-19 transmis localement".
Les premiers cas de Covid-19 avaient été signalés pour la première fois à Wuhan, en Chine, le 31 décembre 2019.
Le pays était parvenu à maîtriser la maladie, par le biais d’une politique de tolérance zéro consistant en des mesures de restriction draconiennes telles que le confinement de provinces entières.
Le pays avait quasiment fermé ses frontières depuis mars 2020 et mis en place des conditions sanitaires parmi les plus strictes au monde (tests avant le départ et à l’arrivée en Chine, deux à trois semaines de quarantaine strict en hôtel, etc.).
Mais le variant delta a réussi depuis à passer entre les mailles du filet, et au cours des cinq derniers mois, les autorités ont par trois fois (à Canton en mai, à Nankin cet été, dans la province du Fujian en septembre) réussi à étouffer les foyers mais ces flambées éclatent de plus en plus fréquemment.
PAPE GUEYE DE L’OM REJOINT LES LIONS
Pape Guèye, le milieu de terrain de l’Olympique de Marseille (élite française) qui a déjà joué avec les équipes de jeunes de la France, a décidé de jouer pour le Sénégal et devrait être présent dans le groupe de performance des Lions
Dakar, 30 oct (APS) - Pape Guèye, le milieu de terrain de l’Olympique de Marseille (élite française) qui a déjà joué avec les équipes de jeunes de la France, a décidé de jouer pour le Sénégal et devrait être présent dans le groupe de performance des Lions pour les prochains matchs éliminatoires de la Coupe du monde 2022, annonce le quotidien sportif français L’Equipe.
"Il devrait être appelé pour les matchs de qualification à la coupe du monde contre le Togo et le Congo", rapporte le site du quotidien sportif.
Agé de 22 ans, le jeune footballeur formé au Havre AC (France), a rejoint l’OM la saison dernière. Il a joué 11 matchs avec le club phocéen, dont cinq comme titulaire.
L’ancien joueur du Havre "a fait l’objet d’une cour assidue" de la part du sélectionneur sénégalais Aliou Cissé, révèle le site spécialisé.
Le technicien sénégalais cherche à renforcer son milieu de terrain depuis quelques temps. Pape Guèye pourrait être un recours en raison du manque de temps de Nampalys Mendy (Leicester, Angleterre).
Début octobre, Cissé avait réussi à convaincre un autre binational à rejoindre les Lions, en l’occurrence Bouna Sarr, aligné pour la double confrontation contre la Namibie (4-1 et 3-1), comptant pour les 3-ème et 4-ème journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2022.
BIDEN EN OPÉRATION DE DÉMINAGE
VIDÉO - Le président américain veut pacifier les relations avec l'allié français Emmanuel Macron et mener la dynamique contre le réchauffement climatique à la COP26. Analyse et commentaires de René Lake sur VOA
Le président américain veut pacifier les relations avec l'allié français et mener la dynamique contre le réchauffement climatique à la COP26. Analyse et commentaires de René Lake sur VOA.
«LE REWMI N’EST PAS MEMBRE DE BBY, IL L’A INFILTRE POUR FAIRE UN HOLD-UP»
THIES Zappé par Macky, Talla Sylla crée sa liste et tacle Idy
A Thiès aussi Talla Sylla a décidé d’affronter le Rewmi sous la bannière de Waa Thiès. Le maire sortant de la Ville a dénoncé l’accaparement des collectivités par Idrissa Seck qui, selon lui, veut opérer un «hold-up» contre Benno bokk yaakaar.
Comme annoncé par Le Quotidien, le maire de Thiès sortant a été zappé au profit de Yankhoba Diattara, par Macky Sall. Un coup dur pour Talla Sylla qui comptait sur le président de la République pour rempiler.
A travers une audience publique, il a, donc, annoncé la création d’une liste parallèle pour aller à l’assaut de la Ville. «Le Rewmi n’est pas membre de Bby, il l’a, au contraire, infiltré. Le Rewmi assiste à des réunions nationales pour préparer sa stratégie pour faire un hold-up. Notre rôle est de protéger le président de la République et Bby en identifiant les faussaires, les infiltrés et en cherchant à trouver ceux qui sont engagés sincèrement à la cause du Sénégal et du Benno, en les invitant autour d’une table pour échanger en toute dignité, en tout respect, pour aller dans le sens de construire ensemble une liste sous la bannière de la coalition dénommée Waa Thiès».
Talla Sylla se veut clair : «Personne ne peut m’empêcher d’être candidat à la Ville de Thiès. Et Idrissa Seck prendra définitivement sa retraite politique au soir des élections, car il va perdre Thiès.» Il constate, en effet, que depuis «le référendum de 2016, le Rewmi est en chute». Et, ajoute-t-il, «la Présidentielle de 2019 est apparue comme un moment de rupture dans cette chute, mais elle était singulière et particulière». Il est convaincu que le résultat de ce scrutin «n’était pas celui d’un homme, mais d’un candidat soutenu par 21 autres candidats». Il en déduit que c’est après avoir analysé ces résultats que l’actuel président du Cese a décidé de se ranger derrière le Président pour espérer garder dans leur escarcelle, la ville de Thiès.
Talla Sylla qui annonce avoir déjà déposé sa caution dit pourtant être «en phase avec le Bby et son chef». Il a vigoureusement dénoncé, en outre, «l’accaparement» des trois communes et de la Ville par le Rewmi. «Lorsqu’on a donné la place de Aminata Touré à Idy, et celle de Ndèye Tické Ndiaye à Diattara, le Rewmi devrait avoir un compagnonnage sincère. On va vers des élections locales après les discussions, avec plusieurs entités, entre la Ville et les trois communes, la Ville et une commune devraient revenir à Bby et les deux autres communes à Rewmi. Mais ils ont refusé et le Président s’est mis d’accord avec eux pour ne pas gâcher le compagnonnage», a-t-il souligné.
SONKO EST LE PORTE-ÉTENDARD DE LA GAUCHE NOUVELLE CONTEMPORAINE
Entretien avec… Madièye Mbodj, ex-délégué général de Yoonu askan wi, membre de Pastef, Figure de la Gauche sénégalaise, Madièye Mbodj explique les mutations de cette doctrine dans l’espace politique
Figure de la Gauche sénégalaise, Madièye Mbodj explique les mutations de cette doctrine dans l’espace politique. L’ex-Délégué général de Yoonu askan wi, qui a fusionné avec Pastef, refuse de parler de mort de la Gauche. Selon M. Mbodj, Ousmane Sonko est l’incarnation la plus visible de la Gauche nouvelle contemporaine. Dans cet entretien réalisé par mail, Madièye Mbodj parle aussi de son camarade Guy Marius Sagna.
«De la Gauche qui se meurt à la Gauche qui vit.» Ce titre de votre récente contribution suggèrerait-il autrement la renaissance de la Gauche avec Ousmane Sonko ?
En lieu et place du mot «renaissance», je dirais, citant le célèbre écrivain afro-descendant, Aimé Césaire : «C’est d’une nouvelle naissance qu’il s’agit.» Qui dit renaissance sous-entend quelque part déclin voire disparition. Cela n’est pas lié à une personne en tant que telle ni à une organisation spécifique car, tant qu’existeront l’oppression des peuples, l’exploitation de l’homme par l’homme, tant qu’il y aura des classes sociales et la lutte des classes, il y aura toujours, dans la sphère politique, une «Droite» qui se positionne du côté des oppresseurs et exploiteurs et une «Gauche» du côté des opprimés et exploités. En entrant en politique, c’est-à-dire en décidant de participer consciemment à la gestion des affaires de la cité, nous avons choisi, dès le départ, d’être des militants de Gauche et nous nous y tenons, en restant ouverts et disponibles, aux côtés de l’ensemble des hommes et des femmes partageant la même éthique de combat. Dans notre pays comme dans le monde, après les échecs et revers subis dans les tentatives d’édification du socialisme prolétarien, les organisations de Gauche ont enregistré un recul visible ces dernières décennies : certaines ont disparu, d’autres ont capitulé avec armes et bagages. Cependant de nouvelles forces montantes sont nées dans notre pays, sur notre continent et à travers le monde, portées en particulier par les jeunesses patriotiques, anti-impérialistes, panafricanistes et internationalistes, en lutte pour une alternative de rupture souveraine et populaire. C’est cela le sens et la portée du titre de ma contribution : «De la Gauche qui se meurt à la Gauche qui vit». Une «ancienne nouvelle Gauche» se meurt dans le gouffre de la capitulation et de la compromission, pendant qu’une «Gauche nouvelle contemporaine» se forge dans les tranchées des combats populaires, portant l’espoir de tout un Peuple, de tout un continent. Sonko en est, aujourd’hui dans notre pays, le porte-étendard le plus en vue, mais en même temps, il reste lucide car convaincu, comme il le dit lui-même, que «le Sénégal n’a pas besoin de messie ni de héros, mais d’une masse critique de citoyens conscients des enjeux et qui ont le courage d’agir».
En acceptant cette «fusion historique» de votre organisation, Yoonu askan wi, avec Pastef de Sonko, n’avez-vous pas conforté la mort de la Gauche sénégalaise ?
Que nenni ! La vraie Gauche, la Gauche en théorie et en actes, vit, revit et avance, suscitant un nouvel espoir au Sénégal, et plus largement en Afrique et dans le monde, comme je l’ai esquissé plus haut.
Guy Marius Sagna était membre de Yoonu askan wi. Est-il, par conséquent, membre de Pastef version fusion ?
Bien entendu, et cela ne pose aucun problème, tout comme l’appartenance de Guy, en même temps, à Yoonu askan wi et au Frapp n’a jamais constitué un problème ni pour le Frapp ni pour Yoonu askan wi. Il existe des plages de convergence entre les deux sphères, mais chacune respecte l’autre dans ses options et activités.
Comment analysez-vous son activisme qui lui coûte beaucoup de déboires judiciaires ?
Il convient, tout d’abord, de relever que ces multiples «déboires judiciaires» ne font que traduire l’acharnement du régime en place à vouloir confisquer, de façon inacceptable, les libertés démocratiques arrachées de haute lutte par notre Peuple et garanties par la Constitution en vigueur. Dans notre conception, l’engagement politique et citoyen est multiforme. Que ce soit la forme parti politique ou mouvement social citoyen ou une autre modalité, il appartient à chaque militante ou militant de choisir librement le créneau dans lequel il ou elle s’exprime et s’épanouit le mieux. Il reste entendu qu’à nos yeux, il n’existe aucune muraille de Chine entre ces différentes formes d’expression de l’engagement militant, notre seul repère, notre unique boussole demeure partout l’invariant suivant : «Servir le Peuple.».
La Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds) est aujourd’hui composée de partis membres de la mouvance présidentielle. Y a-t-il une possibilité de retrouvailles de cette Gauche de façon générale ?
Aucune organisation, dans notre pays, n’a fait plus que Yoonu askan wi pour l’unification des forces de Gauche. J’ai même un pincement au cœur en évoquant la Cds : j’y compte plusieurs amis à titre personnel ; qui plus est, elle a été créée le jour de mon anniversaire en 2015, au point que j’ai apporté moi-même le gâteau de célébration du premier anniversaire de la Cds en 2016 ! Mais comme je l’ai dit plus haut, la Gauche, ce n’est ni une enseigne publicitaire ni un nom pour se donner bonne conscience. C’est prendre parti, en théorie et surtout en actes, contre l’oppression et l’exploitation, le non-respect des droits des travailleurs ou des accords signés avec leurs organisations syndicales, la soumission aux intérêts des puissances impérialistes, le pillage et le bradage des ressources nationales, la pauvreté galopante, les inégalités et injustices sociales, la corruption et le brigandage financier ambiants, le piétinement constant de la parole donnée, l’instrumentalisation de la justice, la gestion autocratique, prédatrice, sombre et vicieuse des affaires du pays sous l’égide du présidentialisme néocolonial, etc. Sans oublier la ferme condamnation des tripatouillages constitutionnels et des «troisièmes mandats» en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Sénégal et ailleurs. L’on dit bien souvent qu’en politique, il ne faut jamais insulter l’avenir ! Peut-être bien, mais ma conviction, étayée par les faits, est que, pour cheminer durablement ensemble, il est impératif de partager un projet, une éthique, des objectifs communs qui, pour nous, n’ont de pertinence que s’ils s’inscrivent dans le sens de l’alternative de rupture souveraine et populaire évoquée ci-dessus.
En arguant «l’analyse concrète de la situation concrète» chère à la Gauche pour l’alliance entre Sonko, «l’antisystème», et les autres du «système», admettriez-vous que la politique n’est qu’une affaire de circonstances et non de convictions ?
Question pertinente à laquelle j’apporte une réponse claire et nette : Non, jamais ! Les orientations, les principes, les convictions, sont pour nous les piliers inébranlables de toute action politique révolutionnaire. Mais la fermeté stratégique sur la vision, les valeurs, la mission n’a jamais voulu dire, nulle part, faire fi de la réalité ni manquer de souplesse dans la tactique de conduite de la lutte, selon les spécificités, objectifs et besoins propres à chaque étape décisive. Mao Zedong, pour venir à bout de l’occupation japonaise, a dû s’allier avec Tchang Kaï-Chek et les nationalistes du Kuomintang, même si après cet épisode, ces derniers se sont livrés à des massacres de masse des militants communistes ! Les impérialistes français, anglais et américains ont dû s’allier avec l’Urss de Joseph Staline pour faire barrage au péril nazi, et il a fallu la bataille de Stalingrad, lourde de sacrifices et de pertes humaines, pour amorcer le tournant de la guerre en février 1943 en faveur des alliés. Ici, dans l’histoire récente du Sénégal, en 2000, il a fallu au Pôle de Gauche composer avec Wade au sein de la Ca 2000, puis avec Niasse au sein du Fal, malgré la défection au dernier moment de Djibo Ka, afin de dessoucher le règne de 40 ans du régime Ups-Ps ! En 2012, il a fallu le rassemblement de l’essentiel des forces vives de la Nation autour de la coalition Benno bokk yaakaar pour barrer la route au projet de dévolution dynastique du pouvoir concocté par Wadepère, et assurer la victoire de Macky Sall au second tour de l’élection présidentielle, malgré les manœuvres des animateurs de la coalition Macky 2012 pour bénéficier du soutien de l’opposition et des Assises nationales, en évitant soigneusement d’être engagés par toute signature officielle et publique d’une plateforme politique unitaire entre les deux tours ! Voilà pourquoi j’ai tenu à rappeler, dans ma contribution, qu’en réalité aucune révolution, ni même aucun changement significatif dans aucun pays au monde, n’a jamais pu se produire, dans l’histoire contemporaine des luttes des peuples, sans que des pans entiers du «système» en place n’aient basculé, peu ou prou, à un moment déterminé, dans le camp de «l’antisystème».
Vous dites que certains hommes de Gauche ont «succombé à l’appât des pouvoirs» de Diouf, Wade et Sall. La Gauche ne devrait-elle pas participer à la gestion des affaires publiques ?
Ce qui a «perdu» le Pôle de Gauche en 2000, c’est moins de s’être allié à Wade et au Pds pour se défaire du Ps que de s’être disloqué volontairement au lendemain de la victoire, laissant le champ libre aux manipulations et autres menées wadiennes de division, favorisées par «le chacun pour soi», oubliant le projet autonome de transformation sociale porté par la Gauche, projet de l’alternative souveraine de rupture au service des peuples. C’est la même amnésie qui a ruiné la Cds. C’est ainsi que la participation à l’exercice du pouvoir, au lieu de servir à expérimenter et à faire avancer le projet de Gauche, a plutôt largement servi de révélateur des faiblesses idéologiques et politiques de pans entiers de cette Gauche qui n’ont pas réussi à sortir indemnes de l’épreuve du pouvoir, ayant plutôt choisi de capituler face aux «armes enchanteresses» du néolibéral-capitalisme.
Sur quelle base affirmez-vous que Sonko est l’homme de la «Gauche nouvelle contemporaine» ?
Dans ma contribution, je n’ai mentionné nulle part le nom de Sonko en tant qu’individu, même si, avec Plekhanov, je reconnais «le rôle de l’individu dans l’histoire», à travers notamment la capacité du leader à peser sur l’impulsion et l’accélération des processus historiques. Au demeurant, ni Pastef ni le Frapp d’ailleurs ne se dit nommément de Gauche : c’est dire que, pour nous, il ne s’agit nullement ici d’une question de personne ou de terminologie. Mais pouvez-vous seulement, en toute réflexion, me citer dans le landernau politico-social sénégalais actuel une organisation qui, en théorie et surtout en actes, est «plus à Gauche» que Pastef ou le Frapp ?
Que vous inspire l’éclatement de l’opposition en plusieurs coalitions ?
C’est peut-être plus manifeste cette fois-ci, mais nous nous devons, à la vérité, de souligner que l’opposition n’a jamais pu se retrouver dans une seule coalition, ni en 1988, 1996, 2000, 2007, 2012 ou 2014, ni même en 2009 du temps de Bennoo siggil senegaal. On peut cependant concevoir l’existence de différents blocs plus ou moins homogènes qui, cependant, coopèrent dans la lutte, ce que nous appelons : marcher séparément, frapper ensemble !