Natacha Sambou, Neurochirurgienne à l’hôpital régional de Ziguinchor, estime que, sur un total de 270 patients reçus dans leurs services, 185 proviennent des accidents de Jakarta en 2020. Ceux-ci, d’après la spécialiste, souffrent de traumatisme crânien. Mme Natacha Sambou a fait cette révélation hier lors de l’ouverture à l’Ucad 2 du 7ème Congrès de la Société sénégalaise de neurochirurgie (Ssnc).
Pas mal de traumatismes crâniens sont notés dans les accidents de la circulation. C’est ce qui est ressorti des interventions des professionnels de la santé participant au 7ème Congrès de la Société sénégalaise de neurochirurgie (Ssnc) ouvert hier à l’Ucad 2.
«Loin devant, ce sont les accidents de la circulation. Nous l’avons exposé ici lors de la présentation. Il y a la décennie passée, 2011-2020, qui a été considérée comme la décennie de prévention des accidents de la circulation. Et, vous, vous êtes des médias, vous vous rendez compte qu’il ne se passe pas un jour où il n’est pas fait part d’accidents successifs qui sont survenus et qui sont responsables, malheureusement, de décès, non pas qu’ils ont été mal pris en charge, mal acheminés... Mais parce que les accidents sont graves et les malades sont perdus», a fait savoir Seydou Boubacar Badiane, président de la Société sénégalaise de neurochirurgie (Ssnc).
Natacha Sambou, neurochirurgienne à l’hôpital régional de Ziguinchor, a surtout pointé du doigt les motos Jakarta. La spécialiste souligne que «les accidents par Jakarta» occasionnent des dégâts, en ce sens que ceux qui en sont victimes en sortent avec «des traumatismes crâniens» dans la région de Ziguinchor. «Parce qu’à Ziguinchor, les gens se déplacent surtout par Jakarta, c’est beaucoup moins cher que le taxi. Par exemple sur l’année 2020, on a eu, je pense, 185 accidents de Jakarta sur un total de 270 patients reçus. C’est surtout des traumatismes crâniens», fait remarquer Natacha Sambou. «Ils se sont cogné la tête parce qu’ils n’ont pas de casque. Ils ne sont pas protégés, c’est surtout ça», soutient-elle tout en indiquant que les traumatismes crâniens causent le décès de ceux qui en souffrent après avoir été victimes d’accident avec les motos Jakarta.
«C’est l’une des principales causes de décès. Parce que les gens n’ont pas de moyens. Ils viennent à l’hôpital. Et dans les hôpitaux, il faut payer avant qu’on puisse vous prodiguer certains soins. On peut leur faire le scanner. Mais les médicaments qui ne sont pas disponibles à l’hôpital, il faut qu’ils paient pour pouvoir les avoir», argumente la neurochirurgienne qui souligne que l’étude faite sur Ziguinchor révèle que rien qu’en 2020 les accidents par Jakarta ont causé «14 décès». «On a eu 14 décès de traumatismes crâniens», annonce notre interlocutrice qui a tenu à lancer un appel aux autorités pour qu’ils fassent en sorte que «le port de casque» soit obligatoire chez les «jakartamen» et que ces derniers soient aussi «assurés».
«Parce que quand on est assuré, on a le fonds de garantie qui permet à l’hôpital de vous prendre en charge, en attendant que vos parents amènent l’argent. Ils ne sont jamais assurés, ils ne mettent jamais de casque», soutient Natacha Sambou qui dit qu’il faut que «l’Etat fasse en sorte que ces jeunes puissent trouver un autre travail que de conduire les Jakarta». «Comme je l’ai dit à Ziguinchor, quand tu parles à un jeune, pour lui tout ce qu’il peut faire c’est conduire un Jakarta ou être Asp. C’est dommage !», avance-t-elle.
«Investir dans la prévention et surtout nous aider pour l’équipement», est l’autre slogan lancé par Natacha Sambou avant de souligner que «les cas les plus graves» ne peuvent être pris en charge sur place mais doivent être transférés à Dakar. «Ce serait très bien qu’on ait un réanimateur qui soit affecté chez nous. Mais il paraît que c’est en train de se faire. Il y a un réanimateur qui va venir mais c’est surtout ça le plaidoyer», défend la neurochirurgienne.
«HISSER NOTRE NIVEAU DE JEU ET ETRE CONQUERANTS CONTRE LE MALI »
Après avoir franchi facilement l’obstacle du Libéria, l’équipe nationale féminine du Sénégal est appelée à hisser son niveau de jeu, face au Mali, son prochain au dernier tour des éliminatoires de la CAN 2022 qui aura lieu au Maroc
Impressionnante face au Liberia qu’elle a cartonné mardi dernier sur le score 6 à 0, l’équipe féminine du Sénégal va devoir hausser son niveau pour décrocher la qualification à la CAN de 2022 prévue au Maroc. Selon le sélectionneur Mame Moussa Cissé c’est le prix à payer face au Mali qui reste un adversaire “de gros calibre” et revanchard après sa défaite concédée devant le Sénégal en final du tournoi Ufoa en 2020.
Après avoir franchi facilement l’obstacle du Libéria, l’équipe nationale féminine du Sénégal est appelée à hisser son niveau de jeu, face au Mali, son prochain au dernier tour des éliminatoires de la CAN 2022 qui aura lieu au Maroc. C’est ce que indique le sélectionneur national, Mame Moussa Cissé devant cet adversaire qui sera, selon lui, d’un tout autre calibre. “Le Mali est une grande équipe. Lors de la dernière CAN, il était demi-finaliste. C’est donc un gros calibre que l’on va affronter. Mais, pour aller en coupe d’Afrique, on ne choisit pas ses adversaires. Il faudra se mettre à la hauteur de l’événement”, a-t-il indiqué sur Rfm. “Nous avons une équipe jeune et en reconstruction. Mais qui a un potentiel et monte en puissance. Les matchs que nous avons joués, nous ont permis d’engranger beaucoup de confiance et de sérénité. Nous pensons qu’avec une bonne préparation avec des matchs amicaux, on peut s’en sortir devant le Mali” ajoute-t-il.
LE TECHNICIEN SENEGALAIS S’ATTEND AINSI A UN ADVERSAIRE REVANCHARD
Demi-finaliste de précédente CAN féminine, en décembre 2018, au Ghana, les Aigles dames ont été surclassées (3- 0) par les Lionnes à la finale du tournoi de la zone ouest A de l’Union des fédérations ouest-africaines de football, en mars 2020, en Sierra Leone. “Nous serons face à une équipe du Mali revancharde. Il faut rappeler que nous l’avons battue lors du tournoi de l’Ufoa. C’est une équipe qui va se préparer parce qu’elle sait que nous avons un potentiel. C’est à nous de hisser notre niveau de jeu et être conquérants contre le Mali. Comme nous l’avons été contre le Libéria. Notre seul objectif c’est de passer et d’aller à la CAN. Aucun effort ne sera de trop et la Fédération sénégalaise est prête à mettre les moyens pour arriver à ce résultat positif”, soutient-il.
LES CONSUMERISTES AFFICHENT LEUR SCEPTICISME
Sortie du président Macky Sall sur la cherté du loyer au Sénégal
La dernière sortie, en Conseil des ministres avant-hier, mercredi 27 octobre 2021, du président de la République, Macky Sall, sur la cherté des prix du loyer et les instructions données aux ministères et services concernés pour la régulation du secteur ne semble pas vraiment emballer les acteurs et consuméristes. Ces derniers qui affichent leur scepticisme, en appellent plutôt à travailler, à poser des actes concrets arrangeant à la fois les bailleurs et «goor-goorlu» qui croulent sous le poids de l’explosion des coûts du loyer, notamment depuis l’adoption de la loi de 2014, que de donner des directives qui ne seront jamais respectées par le gouvernement.
L a sortie du Chef de l’Etat, Macky Sall, avant-hier mercredi, en Conseil des ministres, demandant au gouvernement «de lui proposer dans les meilleurs délais, des mesures d’urgence pour encadrer davantage et réguler les prix du loyer sur l’ensemble du territoire national, notamment au niveau des centres urbains», rencontre l’adhésion des organisations de défense des consommateurs. Seulement, ces derniers restent sceptiques quant à l’effectivité de cette directive qui n’est pas la première, depuis l’entrée en vigueur de la loi 2014 et les problèmes nés de son application.
Pour Momar Ndaw, président de l’Association nationale des consommateurs du Sénégal (Ascosen), qui milite pour la mise en place d’un observatoire de l’immobilier et du logement, aujourd’hui la volonté politique a été exprimée par le président de la République ; maintenant il appartient aux services concernés d’agir immédiatement sur le terrain. «Je pense qu’il est extrêmement important que l’on puisse, à partir de maintenant, aller dans la réalisation concrète des actions qui vont permettre de régler le problème du loyer. Et nous, nous pensons qu’aujourd’hui la volonté a été exprimée par le président de la République ; maintenant il faut que les services puissent immédiatement agir sur le terrain. Nous avions proposé la mise en place d’un observatoire de l’immobilier et du logement, qui sera un organe qui ne fera que cela ; c’est-à-dire que du matin au soir, ils vont gérer tout ce qui a trait aux réclamations sur le loyer, aux instructions sur le terrain, pour voir un peu la conformité des habitations. C’est le ministère des Finances qui est le ministère en charge du loyer. Or, ce ministre ne s’est jamais impliqué dans la gestion de l’application de la loi sur le loyer et ça, c’est l’une des difficultés que nous avons. Donc, aujourd’hui, l’instruction a été clairement donnée à la fois au ministère des Finances et au ministère des Commerces», a relevé Momar Ndaw.
Pour Me Massokhna Kane, président de SOS Consommateurs, il faut aller au-delà des déclarations qui ne font bonne figure dans le communiqué du Conseil des ministres et donner des instructions fermes aux différents services dans ce sens. Sinon, ces derniers ne feront rien du travail attendu. «Oui ! Mais ça, c’est des instructions de plus, c’est comme une cloche de fil, de temps en temps ça revient. Mais ce qui est sûr, c’est que ces instructions qu’il a donné ne seront pas appliquées. Parce que les ministères dont on a parlé, le ministère du Commerce et celui des Finances ne peuvent pas faire ce travail, ils ne peuvent pas. Il faut autre (chose) pour régler ce problème des loyers, qui est lié au problème de l’immobilier, en général, et de l’immobilier social (en particulier). Mais tout ça ne sert à rien. Combien de fois il donne des instructions comme ça et ce n’est pas respecté. Surtout qu’ils vont en campagne électorale bientôt, ils ne pourront pas. C’est pour faire bonne figure dans le communiqué du Conseil des ministres, mais il doit savoir, lui-même, que ses services ne feront pas le travail», a asséné Me Massokhna Kane.
NECESSITE DE REGULATION DES PRIX DU LOYER : UNE «INSTRUCTION» DE PLUS DE MACKY
En Conseil des ministres avant-hier, mercredi 27 octobre 2021, le président Macky Sall, revenant «sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, …a insisté sur la nécessité d’une régulation urgente des prix du loyer et a demandé aux ministres en charge du Commerce et des Finances, avec le concours des services du ministre en charge du Logement, de lui proposer dans les meilleurs délais, des mesures d’urgence pour encadrer davantage et réguler les prix du loyer sur l’ensemble du territoire national, notamment au niveau des centres urbains», lit-on dans le communiqué du Conseil des ministres. Et ce n’est pas la première fois que Macky Sall donne des instructions du genre au gouvernement, après la multitude de complaintes des populations sur la cherté du loyer dont les coûts ne cessent flamber, malgré l’adoption, en 2014 par l’Assemblée nationale, d’une loi portant baisse des prix du loyer à usage d’habitation et dont l’application pose toujours problème. En Conseil des ministres du 28 septembre 2016, le président Macky Sall, avait fait la même adresse à l’endroit de son gouvernement, demandant notamment aux ministères concernés de lui “faire le point” avant la fin du mois d’octobre de la même année. Aussi, en Conseil des ministers du 30 octobre 2019, Il avait demandé au ministre du Commerce, en rapport avec les ministres chargés des Finances et de l’Habitat “d’intensifier les actions de régulation des loyers… ” Depuis lors, les citoyens qui ne savent plus où donner de la tête face à l’explosion des prix du loyer attendant toujours la traduction en actes de ces “instructions”.
ELIMANE SALL, PRESIDENT DE L’ASSOCIATION POUR LA DEFENSE DES LOCATAIRES DU SENEGAL : «Je préfère même qu’il ne fasse pas de déclaration et qu’il travaille pour...»
«Je pense que pour cette énième sortie du président de la République, ça prouve nettement que ses ministres n’exécutent pas ce qu’il recommande ou bien lui-même, il veut saupoudrer les gens avec des déclarations à n’en plus finir, les appels qu’il lance tout le temps. Parce que, normalement, depuis la baisse sur les prix du loyer, il a fait énormément d’appels au Conseil des ministres que nous avons apprécié, avec vous la presse. Mais, jusqu’à présent, rien ne bouge. Soit c’est lui, soit ce sont ses ministres. Nous, on ne veut plus d’appel, on veut plus de recommandations. Ce qu’on veut, c’est quelque chose de concret sur le terrain, senti par les locataires, parce que nous vivons énormément de difficultés pendant que le président se contente d’appels. Aujourd’hui les «goor-goorlu» sénégalais n’en peuvent plus, tout le monde est exténué avec la cherté du loyer. Et, pendant ce temps, on se contente seulement de nous servir de déclarations. Je pense qu’il faut revoir cette méthode-là. Moi, je préfère même qu’il ne fasse pas déclaration et qu’il travaille avec ses services concernés, avec les acteurs concernés, pour pouvoir trouver des solutions, au lieu de se contenter de faire des appels à des ministres qui ne l’exécutent jamais.
REVOIR ET EVALUER LOI DE 2014, VOIR LA OU ÇA NE VA PAS ET…
Donc, pour ne pas retomber dans les mêmes travers que la loi de 2014, je pense qu’il convient de revoir, d’évaluer la loi votée en 2014. Alors, depuis 2014, on a pu constater sur le terrain les failles de cette loi. Mais il faut évaluer et le président l’avait demandé.
Il faut évaluer cette loi, voir les failles, les subterfuges utilisés pour pouvoir réajuster parce qu’aucune loi n’est parfaite. Mais, comme disent les athéniens, une loi, même si elle est mal faite, dès qu’elle vise l’épanouissement du grand peuple, elle est souhaitable. Donc cette loi était la bienvenue auprès de tout le monde, aussi bien les députés, les bailleurs ainsi que les locataires. Mais, malheureusement, il n’y a rien eu de suivi, il n’y a pas eu de mesures d’accompagnement. Donc il faut éviter les écueils de la loi qu’on avait voté à la va-vite pour pouvoir satisfaire je ne sais quelle clientèle politique. De toute façon, pour éviter les travers de l’ancienne loi de 2014, il faut évaluer, voir là où ça ne va pas et mettre des garde-fous. Il faut des gens sur le terrain et des mesures vraiment draconiennes pour réglementer ce secteur-là.
«IL FAUDRAIT QUE L’ESPRIT QUI AVAIT GUIDE LA LOI DE 2014 REVIENNE»
Je pense que les bailleurs, qu’on appelle communément les propriétaires, sont des Sénégalais comme nous. Alors, il faudrait des mesures qui puissent arranger les deux côtés. Et pour que cela puisse arranger les deux côtés, il faut juste une application équilibrée de la loi… et les dispositions qui sont là ; évidemment aucune loi ne lèse en ma connaissance le propriétaire, même si beaucoup de loi sont en faveur du plus faible, qui est le locataire. Parce que quand une loi est mise en place, il faut quand-même penser à protéger les plus faibles. Et les plus faibles dans ce secteur là, ce sont les locataires. Donc, du coup, le bailleur qui fixe des prix normaux et qui chaque fin du mois reçoit ses honoraires, mais ça ne pose aucun problème. Mais quand vous fixez des prix exorbitants, bonjour les conflits. Il faudrait que l’esprit, je dis bien l’esprit, qui avait guidé la loi de 2014 revienne. Cet esprit c’est quoi ? C’est que les loyers sont chers, les gens n’en peuvent plus aussi bien les bailleurs ; et les locataires qu’ils se mettent en tête que l’esprit, c’est pour bien faire, soulager les locataires et que les bailleurs aussi reçoivent normalement les honoraires. Mais si chacun tire de son côté, ça risque d’exploser. C’est ce qui arrive aujourd’hui.
En collaboration avec la Fédération sénégalaise des Associations de consommateurs, nous sommes en train de travailler sur des solutions. Une solution définitive que nous allons proposer aux autorités. Mais si elles veulent l’appliquer vraiment, on va tourner complètement la page de la cherté. Et çà, les autorités le savent. Un règlement, c’est la seule chose qui puisse régler ce secteur-là. Mais, tant qu’on se contente de déclarations à gauche et à droite, de prendre des lois qu’on applique jamais, ça pose problème.»
L’INVESTITURE D’ISMAILA MADIOR FALL SÈME LA ZIZANIE À RUFISQUE
Après le député Souleymane Ndoye, c’est au tour du maire de l’Est Boubacar Albé Ndoye et du député Seydou Diouf de se mettre en marge de la coalition Benno Bokk Yaakar pour aller à la conquête de la ville
Les investitures à Rufisque continuent de soulever des vagues au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Deux autres responsables de la coalition, Albé Ndoye et Seydou Diouf, ont décidé d’aller aux Locales avec leurs propres listes au lendemain de l’investiture annoncée d’Ismaïla Madior Fall. Suivant en cela les pas de Souleymane Ndoye.
Après le député Souleymane Ndoye, c’est au tour du maire de l’Est Boubacar Albé Ndoye et du député Seydou Diouf de se mettre en marge de la coalition Benno Bokk Yaakar pour aller à la conquête de la ville. Après avoir reçu le soutien des responsables du parti Rewmi de Rufisque à l’occasion d’une rencontre publique tenue au terrain de Basket de Arafat, le maire de Rufisque Est a franchi le pas en déposant sa caution et en décidant d’aller sous la bannière de la coalition « And Liggey Thi Deugg » avec laquelle il avait réussi à rempiler pour un deuxième mandat à la tête de la commune de Rufisque Est en 2014.
Quelques jours plus tard, c’est au tour de Seydou Diouf de prendre le même chemin en s’alignant sur le départ pour aller à la conquête des différentes collectivités territoriales de la ville de Rufisque et du Conseil départemental, en association avec un autre grand responsable de l’Arc de Badara Mamaya Sène, lui-même candidat à la commune de Rufisque Nord.
Présent au rassemblement convoqué pour l’investiture de de nouvel allié, le député Seydou Diouf y est allé sans ambages en disant qu’il allait prendre ses responsabilités et s’engager dans la course après le choix porté sur Ismaïla Madior Fall pour conduire les troupes de la coalition présidentielle dans la ville. Un choix que le député ne semble pas gober, arguant qu’il a plus de légitimité politique que lui : « je n’accepterai pas qu’on nous impose quelqu’un qui n’a pas le même parcours que nous pour diriger la ville de Rufisque. J’ai pris ma responsabilité que demain dès l’après-midi, le PPC, avec ses amis, va proposer notre candidature dans les trois communes de Rufisque, à la Ville et au département. La liberté que j’ai en tant que secrétaire général de parti de proposer des candidatures, de déposer une caution, je crois que les élections locales dépassent le champ des partis politiques traditionnels. Les élections locales, c’est la base. Je ne vais pas saborder le compagnonnage avec des amis pour des maires qui ont été là, qui auraient pu avoir l’intelligence, la courtoisie et la décence de dire qu’ils vont se retirer au profit de personnes qui les ont toujours soutenus », a justifié l’héritier de Mbaye Jacques Diop.
ISMAILA MADIOR FALL RATISSE LARGE
Au même moment, le candidat désigné recevait le soutien d’Alioune Assé Seck, responsable de l’APR à Rufisque qui procédait à sa déclaration de candidature pour le Conseil départemental. Ce dernier qui était candidat à la commune de Rufisque Est, sous la bannière de la coalition Takhawou sa Gokh en 2014, a décidé de soutenir la candidature de l’ancien ministre de la Justice pour la ville de Rufisque. Au cours de cette rencontre, le ministre d’Etat Ismaïla Madior Fall a réitéré son appel à l’unité dans les rangs de BBy à Rufisque, avant de saluer la lucidité politique de M. Seck « Alioune Assé Seck, en fait partie... On a une ambition commune pour Rufisque. Il veut travailler au niveau départemental et il est candidat au Conseil départemental de Rufisque et moi, je suis candidat à la ville. Il m’a apporté son soutien sans commune mesure et moi je ferai de même. Les raisons sont multiples, mais je ne vais en citer que deux. Le premier, c’est son profil intellectuel, son expertise, son profil professionnel en développement urbain, une chose dont le département a plus que besoin... Il va peser de tout son poids sur la balance électorale... », a-t-il ajouté lors de son allocution à cette rencontre qui a mobilisé du monde au jardin publique de Rufisque.
MACKY VOTE DIOUF SARR POUR LA MAIRIE DE DAKAR
Après plusieurs échanges et/ou conciliabules, le chef de l’Etat Macky Sall a pris la décision de parrainer la candidature de son ministre de la Santé et de l’action sociale
Abdoulaye Diouf Sarr sera la tête de liste de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) pour le contrôle de la mairie de Dakar. C’était peut-être un secret de polichinelle. Mais l’information a été confirmée, hier soir, par le président de la République. Après plusieurs échanges et/ou conciliabules, le chef de l’Etat Macky Sall a pris la décision de parrainer la candidature de son ministre de la Santé et de l’action sociale, non moins maire de Yoff.
Game over ! Abdoulaye Diouf Sarr remporte son duel face à Amadou Bâ pour l’investiture à la maire de Dakar. La décision a été prise hier, jeudi 28 octobre, par le Chef de l’Etat, Macky Sall, président de la coalition Benno Bokk Yaakar.
Fidèle parmi les fidèles, Abdoulaye Diouf Sarr s’est illustré en 2014 en étant le seul candidat de la coalition présidentielle à avoir résisté à l’ouragan Taxawu Ndakarou en s’adjugeant la mairie de Yoff sur les 19 communes d’arrondissement toutes tombées dans l’escarcelle de Khalifa Ababacar Sall.
Economiste de formation, expert financier, Abdoulaye Diouf Sarr sera nommé, en avril 2012, Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD). Deux ans après, il fait son entrée dans le Gouvernement de Dionne I en qualité de Ministre du Tourisme et des Transports aériens du Sénégal, en remplacement de Oumar Guèye, avec comme principale mission de repositionner le tourisme sénégalais, dans un contexte de mise en œuvre du PSE, qui a remplacé le Yoonu Yokkute ayant porté Macky Sall à la Magistrature suprême. Abdoulaye Diouf Sarr va migrer par la suite vers le département de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire avant d’atterrir au ministère de la Santé et de l’action sociale en remplacement d’Awa Marie Coll Seck, le 7 septembre 2017 (Dionne II).
Qualifié par le président de la République Macky Sall de «capitaine» de l’équipe dans la lutte contre la Covid-19, Abdoulaye Diouf Sarr aura ainsi la lourde responsabilité de remporter la bataille de Dakar, jusque-là tenue par Khalifa Ababacar Sall. Une défaite au soir du 23 janvier risquerait toutefois de boucher son avenir politique, alors qu’une victoire le propulserait davantage sur la liste des potentiels successeurs de Macky Sall à la tête de la Magistrature suprême. Notamment pour la Présidentielle de 2024, voire celle de 2029.
LE CONSEIL DEPARTEMENTAL INITIE SON MARKETING TERRITORIAL
C’est une véritable opération de charme que le Conseil départemental de Rufisque veut lancer pour attirer les partenaires étrangers et asseoir une véritable politique de développement, dans un contexte d’émergence du pôle urbain de Diamniadio
Afin de promouvoir sa visibilité et susciter l’intérêt des investisseurs étrangers, le Conseil départemental de Rufisque a lancé un master class pour la formation des acteurs du développement à Rufisque. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre en charge des collectivités territoriales, au CICAD.
C’est une véritable opération de charme que le Conseil départemental de Rufisque veut lancer pour attirer les partenaires étrangers et asseoir une véritable politique de développement, dans un contexte d’émergence du pôle urbain de Diamniadio.
Dans cette perspective, le président du Conseil départemental, dans le cadre de la coopération décentralisée a lancé un master class de marketing territorial pour assurer la visibilité de la collectivité. Cette formation cherche à outiller les responsables et les acteurs du développement pour polir l’image du département et la vendre à des fins de promotion économique, d’où le thème choisi « développer l’attractivité du territoire de Rufisque et améliorer les conditions de vie ».
L’objectif est de promouvoir le potentiel économique du département pour en faire un instrument de développement économique, pour susciter la visite d’opérateurs économiques de l’hexagone. « Ce projet est un projet de visibilité du département, pas seulement économique mais aussi de l’identité culturelle et sociale. Ce master class justement sert à cela. C’est un travail conjoint d’identification des enjeux et des opportunités de développement du département. Il s’agira de co-construire une vision commune pour porter le développement du département et porter sa visibilité au plan national et international », a expliqué Mme Diop Fatoumata Binta Sow, Secrétaire générale du Conseil Départemental de Rufisque.
A travers cette formation, les autorités du département veulent développer des solutions à même de permettre aux différentes collectivités qui le composent de déclencher leur essor et s’accrocher au train de la dynamique de développement enclenchée sur le pôle urbain de Diamniadio, en plus de resserrer les liens économiques entre le Sénégal et la France. « Il s’agira de faciliter, de piloter, d’orienter l’arrivée d’entreprises franciliennes au niveau du pôle mais aussi de niveler un peu les communes de Rufisque au standard de développement qui est en train de s’opérer au niveau du pôle urbain. On parle un peu de bidonvilisation de Rufisque au profit du pôle, notre enjeu commun est de voir comment hisser le reste des communes du département afin qu’elles puissent suivre le rythme de développement déjà lancé par les importants projets du Président de la République», a souligné la secrétaire générale de l’institution.
Le ministre des collectivités territoriales a salué la formation avant de montrer son importance pour le département de Rufisque qui, à ses yeux, représente une version miniaturisée du Sénégal, en ce qu’elle concentre l’ensemble des activités économiques. «C’est le lieu de se réjouir de cette coopération entre la région île de France et le Conseil départemental de Rufisque et aussi l’ouverture de cette master class orientée vers une problématique importante le marketing territorial. On parle de vendre la destination Sénégal, mais vendre la destination Sénégal c’est aussi vendre ses territoires. C’est la raison pour laquelle ce département hautement stratégique, qui est le condensé du Sénégal avec tous les secteurs économiques, agriculture, élevage, industrie sans parler des deux ports les plus importants du Sénégal, le port de Bargny Sendou et le port Ndayane-Yenne», a dit Omar Guèye.
Le ministre de rappeler par suite l’importance qu’occupe le département de Rufisque dans les projets de développement initiés par le Président Macky Sall, notamment avec les nombreuses infrastructures construites à Diamniadio, toutes choses qui justifient la pertinence de la formation qui «va profiter aussi bien au département de Rufisque qu’à la Région Île de France ».
«MACKY SALL CHERCHE A FAIRE PAYER AU FRAPP SA PRESENCE SUR LE TERRAIN DES LUTTES SOCIALES»
Laver l’affront. C’est à cet exercice que s’est prêté hier Guy Marius Sagna lors de sa première prise de parole devant la presse depuis son élargissement de prison
Quelques jours après son élargissement de prison pour diffusion de fausses nouvelles, l’activiste Guy Marius Sagna a fait une sortie hier pour s’attaquer au président de la république. Selon lui, Macky Sall cherche à faire payer à Frapp, sa présence sur le terrain des luttes sociales aux côtés des citoyens opprimés.
Laver l’affront. C’est à cet exercice que s’est prêté hier Guy Marius Sagna lors de sa première prise de parole devant la presse depuis son élargissement de prison. Avec la verve qu’on lui connaît, l’activiste a tiré à bout portant sur le Président Macky Sall. Pour lui, la main du chef de l’Etat n’est pas étrangère à son incarcération pour des accusations de diffusion de fausses nouvelles qu’il qualifie d’un ridicule évident, hallucinant.
Se définissant comme un ancien prisonnier d’opinion, il se dit prêt à répondre à Macky Sall et son régime sur tous les terrains judiciaires et devant tous les tribunaux et même devant la Cour de justice de la Cedeao. «Le Président Macky Sall cherche à faire payer au Frapp sa présence sur le terrain des luttes sociales aux côtés des citoyens opprimés», a soutenu l’activiste. Seulement, poursuit-il, «la revanche du Frapp, malgré mon arrestation, ce sont les 10 enseignants des classes passerelles qui étaient au siège du Frapp, qui vont être recrutés dans la fonction publique. Je suis si heureux de ces batailles gagnées !».
Par conséquent, le secrétaire administratif du Frapp invite toutes les victimes d’oppressions de toutes sortes à se donner la main et à mutualiser toutes leurs forces. Par ailleurs, l’activiste accuse le Président Macky Sall de détourner les richesses du Sénégal, de démolir tout ce qu’il y a de bon dans notre pays et d’emprisonner tous ceux qui s’opposent à ses politiques qu’il qualifie de néocoloniales et parasitaires. «C’est pourquoi, il a transformé la devise du Sénégal de Un peuple, un but, une foi» à «deux peuples, deux buts, deux fois». Il détourne les richesses du Sénégal pour sa famille et ses maîtres impérialistes. Il détourne aussi la police, la gendarmerie, la justice…pour faire taire toute action citoyenne salutaire pour que l’Etat de droit et les conquêtes démocratiques inscrits dans notre constitution et nos textes de lois soient respectés. Macky Sall instrumentalise le présidentialisme néocolonial pour appauvrir le peuple avec la vie toujours plus chère, pour spolier les paysans de leurs terres, pour détourner les richesses des Sénégalais… Nous en avons assez d’un Président Macky Sall pompon girl de l’impérialisme, parrain de la mafia foncière, des voleurs de deniers publics, du népotisme».
Ainsi, Guy Marius Sagna ajoute que le combat pour faire respecter l’Etat de droit, et contre la prédation de nos deniers publics, de notre foncier, des richesses de notre sous-sol et contre la 3e candidature est à l’ordre du jour. «Dans ce combat, le peuple sénégalais peut compter sur moi et le Frapp. L’intimidation ne passera pas. La peur ne sera jamais dans notre camp», a-t-il tranché.
BABACAR FALL ZAPPE, JEAN NINOU DIATTA APPELE
Tournoi international de Beach soccer : Ngalla Sylla publie sa liste
Le sélectionneur national a dévoilé hier la liste des 12 joueurs retenus pour le tournoi international de Beach Soccer qui va se dérouler du 2 au 6 novembre au Qatar. Pour conserver sa place de l’un des meilleures nations de cette discipline dans le monde, Ngalla Sylla a pratiquement gardé la même ossature. Même s’il a fait appel à des nouveaux comme Seydina Thioub, Serigne Fallou Mboup. Par contre, Babacar Fall, bien que pardonné, pour avoir disputé des matchs de navétane, n’a pas été sélectionné.
Ngalla Sylla reste dans sa logique lors de la dernière Coupe du monde en Russie où les lions de la plage avaient terminé au pied du podium.
En direction du tournoi international de Beach Soccer qui va se dérouler du 2 au 6 novembre au Qatar, le sélectionneur national a reconduit presque la même liste. Les cadres, comme le portier Al Seyni Ndiaye, Mamour Diagne, Seydina Issa Diagne, Mamadou Sylla ou encore Raoul Mendy seront de la partie. Dans cette liste, on note la présence de trois nouveaux. Il s’agit de Seydina Thioub, Serigne Fallou Mboup et Seydina Samb qui feront également le voyage. Jean Ninou Diatta a été également rappelé après son exclusion pour avoir participé à un match de Navétanes.
Pour sa part, Babacar Fall n’a pas eu la même chance. Bien que pardonné, il n’a pas été retenu par le technicien sénégalais. Au Qatar, les joueurs sénégalais partageront la poule A avec le pays organisateur, les Emirats Arabes Unis, le Portugal et l’Espagne. L’autre poule est constituée de la Russie, le champion du monde en titre, de l’Iran, du Japon et du Paraguay. En dehors de la compétition, l’équipe nationale sera présente au Beach Soccer Stars, un gala qui honore les meilleurs joueurs de l’année 2021. 5 Lions font partie de la short-list des 100 nominés dont le gardien Al Seyni Ndiaye qui est nominé pour le titre de meilleur gardien.
Le but de Jean Ninou Diatta inscrit lors de la rencontre face à la Suisse (match 3e place) est également nominé pour le prix du plus beau but de la coupe du monde Russie 2021.
LISTE DES 12 JOUEURS
Al Seyni Ndiaye
Seydina Issa Diagne
Mamadou Sylla
Jean Ninou Diatta
Pape Mar Boye
Serigne Fallou Mboup
Amar Samb
Mamour Diagne
Raoul Mendy
Seydina Thioub
Seydina Mandione Diagne
Seydina Samb
IBRAHIMA NIANE TIRE LA SONNETTE D’ALARME
L’attaquant sénégalais qui peine à trouver ses marques veut sonner la révolte.
Actuellement à la 19ème place avec six petits points après 11 journées, Ibrahima Niane se dit inquiet de la situation du FC Metz. Absent lors des deux précédentes journées, le joueur formé à génération Foot fera son retour pour la réception de Saint-Etienne. En conférence de presse, le joueur de22ans compte apporter son talent pour aider son club à retrouver une meilleure place dans l’élite française.
Mal en point depuis l’ouverture de la saison, l’équipe de Metz cherche à trouver la bonne formule pour s’imposer dans l’élite française. Et pour y arriver, la formation messine compte sur les qualités de Ibrahima Niane.
L’attaquant sénégalais qui peine à trouver ses marques veut sonner la révolte. Absent lors des deux précédentes journées de la ligue 1 française, l’attaquant de 22 ans fera son retour ce samedi lors de la réception de Saint-Etienne pour le compte de la douzième journée de l’élite française. «Aujourd’hui, je suis bien, je me sens bien. Après ma blessure, c’était compliqué au début. J’ai beaucoup travaillé pour revenir à mon meilleur niveau. Cette année, il est vrai que je ne marque pas beaucoup de buts ; pour le moment, ça ne marche pas comme il le faut pour tout le monde cette saison. Tout ce que je souhaite, c’est de réussir à débloquer mon compteur dans le jeu et je travaille pour ça. Il faut qu’on se réveille», a soutenu Ibrahima Niane en conférence de presse.
Auteur seulement d’un seul but en neuf apparitions cette saison, le joueur formé à Génération veut retrouver la forme après la rupture des ligaments qu’il a contractée en octobre 2020. A l’instar d’Ibrahima Niane, plusieurs joueurs peinent à démontrer leur meilleur niveau. Après 11 journées, le FC Metz occupe l'avant-dernière place du championnat avec six points.
Conscient de cette situation, le natif de Thiès se dit prêt à relancer son équipe. «On a l’équipe pour s’en sortir. Il faut qu’on se réveille. On est conscients qu’on doit faire beaucoup plus. Je suis conscient qu’on va s’en sortir et qu’on réussira à faire la meilleure saison possible. Certes, nous sommes en retard, mais nous ne sommes qu’à la douzième journée. Pour ce match, il faut essayer d’avoir un résultat positif pour lancer notre saison», a ajouté l’attaquant sénégalais.
Par Mody NIANG
PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE, DE QUELLE BONNE GOUVERNANCE S’AGIT-IL ?
Qui peut me situer, dans la seconde, une seule politique, une vraie, que l’on peut considérer comme de bonne gouvernance depuis 2000 ?
J’ai l’habitude de jeter un rapide coup d’œil sur les décisions prises par le président-politicien dans le cadre des nominations individuelles, lors des conseils de ministres. Deux d’entre elles, prises lors de celui du mercredi 27 octobre 2021 ont retenu mon attention, comme de nombreuses autres avant elles.
Il s’agit de :
1 – Madame X, juriste, nommée Directeur de la Promotion de la bonne gouvernance ;
2 – Monsieur Y, Enseignant-chercheur, nommé Directeur du Suivi et de l’Evaluation des Politiques de Bonne Gouvernance.
Je précise que j’ai écrit exactement comme dans le communiqué dudit conseil. Je précise également que je ne doute point de la compétence des deux promus, ne les connaissant ni d’Adam ni d’Ève, comme on dit familièrement. Ce sont les titres pompeux que l’on colle souvent à des compatriotes bombardés à de hauts postes de responsabilités qui me posent souvent problème. Des titres comme «juristes», «économistes», «experts» en ceci ou en cela, «titulaires» de master ou de diplômes d’études approfondies (DEA) en ceci ou en cela.
Des gens nantis de ces seuls titres (souvent non vérifiés semble-t-il) sont bombardés ministres, secrétaires généraux, directeurs de l’administration et de l’équipement(Dage), inspecteurs des affaires administratives et financières (Iaaf) dans les différents ministères, etc. Ces postes exigent quand même une compétence avérée, une connaissance approfondie des différentes procédures de l’administration, notamment de gestion de nos deniers publics.
Il faut vraiment être le «père» ou le « fils » pour nommer Dage ou secrétaire général d’un ministère un homme ou une femme qui n’a pratiquement jamais travaillé dans l’administration. Peut-être même, qui étreint le premier poste de sa vie. Oui, cela existe bien dans notre pauvre pays, depuis le 1er avril 2000. Dans mes différents livres comme dans mes nombreuses contributions, j’ai vigoureusement dénoncé cette pratique à mille lieues de la bonne gouvernance. Cette bonne gouvernance pour la promotion de laquelle le président politicien a nommé une directrice le 27 octobre 2021, et un autre chargé de l’évaluation et du suivi des politiques. C’est énorme tout cela. Pour assurer la promotion d’une bonne gouvernance ou pour en assurer l’évaluation et le suivi des politiques, il faut quand même qu’elle existe.
Or, où est cette bonne gouvernance dans toute la politique que met en œuvre le président politicien depuis le 2 avril 2012 ? Je lui lance un défi, à lui et à ses vuvuzela. Qu’ils répondent à cette question ! Une bonne gouvernance, c’est d’abord un président de la République digne de la fonction, qui met en place un gouvernement resserré, avec des ministres eux aussi à la hauteur de la fonction pour laquelle ils sont nommés, donc connus pour leurs compétences, leur expérience, leur esprit d’entreprise, leur intégrité morale, etc. Une bonne gouvernance, c’est une administration neutre, donc loin de la politique politicienne, efficace et au service des seules populations, sans tenir compte de leurs quelconques appartenances. Ses principaux responsables sont choisis, non en fonction de leur qualité de membres du parti gouvernemental ou de leur proximité avec le président de la République chef du parti, la « première dame», un chef dit religieux ou un quelconque porteur de voix présumé, mais en fonction de leurs seules compétences et intégrité morale. Dans cette administration, directeurs généraux, directeurs et autres responsables se préoccupent exclusivement à faire avancer les services qui leur sont confiés, plutôt que de s’occuper à massifier le parti dans leurs localités respectives, en faisant montre d’une générosité qu’ils auraient bien du mal à justifier .
Cette administration-là, est-elle celle que nous vivons depuis le 1er avril 2000 ? Une bonne gouvernance, c’est une gestion vertueuse des différentes ressources du pays, protégées par des autorités qui sont intraitables dans la lutte qu’elles mènent contre la corruption, les détournements de deniers publics et tous autres actes crapuleux, plutôt que de les nourrir au niveau le plus élevé de l’État. Une bonne gouvernance, ce sont des organes de contrôle dotés de suffisamment de moyens humains, financiers, matériels, logistiques et surtout d’une bonne autonomie, leur permettant de faire leur travail sans pression, et en fonction de leur seule conscience.
Des organes qui, s’il y a lieu, saisissent directement la justice des dossiers mettant gravement en cause des gestionnaires. Une bonne gouvernance, c’est la lutte contre l’impunité, celle pour l’égalité devant la loi de tous les citoyens et de toutes les citoyennes, et quelles que soient leurs différentes origines et/ou appartenances. C’est donc une justice équitable, qui ne fasse pas de différence entre «Kumba am ndey» et «Kumba amul ndey ». Une justice qui est, au contraire, la « ndey », la mère de tous les citoyens et de toutes les citoyennes. En résumé, une justice totalement indépendante et à leurs services exclusifs, et non à ceux d’une quelconque autorité, fût-elle au niveau le plus élevé de l’État et distribuant, par ses décrets, de «juteuses» stations à une minorité de compatriotes bien identifiés. La gouvernance qui vient d’être passée en revue, et non de façon exhaustive d’ailleurs, est-elle vraiment celle que nous vivons depuis le 1er avril 2000 ? Qui peut me situer, dans la seconde, une seule politique, une vraie, que l’on peut considérer comme de bonne gouvernance ? Donc, quelle bonne gouvernance Madame X a-t-elle pour mission de promouvoir ? Quelles politiques de bonne gouvernance Monsieur X va-t-il suivre et évaluer ?
En tout cas lui aura bien du mal à s’acquitter de sa mission, le suivi et l’évaluation n’étant pas le point le fort de la politique de son mentor. Nos deux amis vont donc passer tout le temps à la tête des «services» qui leur sont confiés, pour être payés à ne rien faire, en tout cas à ne pas faire grand-chose. Comme d’ailleurs de nombreux autres compatriotes nommés sur la base des mêmes « titres » ministres d’État (oui, ministres d’État), ministres, ministres conseillers spéciaux, ministres conseillers, conseillers spéciaux, ambassadeurs itinérants (qui ne bougent pas d’un mètre), chargés de missions (qui ne mettent pas un pied à la présidence de la République) directeurs généraux, directeurs, présidents de conseils d’administration, de conseils de surveillance (quine surveillent rien), etc.
C’est tout cela, depuis le 1er avril 2000, la nauséabonde gouvernance du «père», du fils biologique, des deux « fils putatifs» et des autres acolytes, membres de cette famille dite libérale qui travaille à se retrouver pour rester au pouvoir bien au-delà de février-mars 2024. Sans doute, le peuple sénégalais est-il-facile, très facile à gouverner. Cependant, les laissera-t-il réaliser tranquillement leur rêve ? Je laisse le soin aux lecteurs et aux lectrices de répondre à cette question.