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18 août 2025
LA QUESTION DES GSM AU MENU DU CONSEIL DES MINISTRES
Le président insiste sur la nécessité d’une amélioration de la couverture téléphonique du territoire et de la qualité de service des opérateurs de téléphonie
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 15 décembre 2021.
"Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, au Palais de la République, ce mercredi 15 décembre 2021.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a saisi l’occasion de la célébration, le 10 décembre 2021, de la Journée internationale des Droits de l’Homme, pour rappeler au Gouvernement la priorité fondamentale qu’il attache au respect des Droits humains, à travers la mise en œuvre des politiques publiques ; politiques dont les marqueurs essentiels sont l’équité, l’égalité des chances, l’inclusion sociale et le bien-être des populations.
Le Président de la République invite, dès lors, les membres du Gouvernement, à poursuivre dans l’ensemble des secteurs, les efforts de valorisation du capital humain national, dans le respect de l’Etat de droit, des principes et valeurs de la République, ainsi que de notre rayonnement démocratique historique.
Le Chef de l’Etat demande, dans cet esprit, au Gouvernement de renforcer l’encadrement, l’accompagnement, la collaboration et le suivi des structures et organisations évoluant dans les domaines des droits de l’homme.
Le Président de la République invite, à ce titre, les membres du Gouvernement à renforcer les missions, actions et moyens d’intervention du Comité sénégalais des Droits de l’Homme, structure publique inclusive, de propositions, d’orientation et de coordination des actions visant la promotion des droits humains : une identité remarquable du Sénégal à l’international.
Abordant la doctrine de gestion prévisionnelle des ressources issues de l’exploitation du pétrole et du gaz, le Chef de l’Etat réitère, au Gouvernement, toute l’importance qu’il accorde à l’exploitation optimale de ces ressources dont les recettes attendues doivent servir à accélérer l’ancrage d’une économie nationale inclusive et durable, au service des générations actuelles et futures.
Le Président de la République indique que la finalisation rapide du projet de loi portant répartition des ressources issues de l’exploitation du pétrole et du gaz, va concourir de manière innovante et avant-gardiste à la consolidation cohérente de la politique économique et financière du Sénégal.
Dans cette perspective, le Chef de l’Etat informe le Gouvernement, qu’il présidera, le 21 décembre 2021, une session spéciale du Comité d’Orientation stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ), élargie aux représentants de l’opposition et de la société civile, et consacrée à ce projet de loi avant son examen au Conseil des Ministres du 22 décembre 2021.
Sur la question liée à la mise en œuvre du Programme de Modernisation et de Gestion des Marchés (PROMOGEM), le Président de la République demande, au Ministre en charge du Commerce, de prendre toutes les mesures nécessaires, en vue de rendre opérationnel et fonctionnel tous les marchés en construction et en réhabilitation.
Poursuivant sa communication, le Chef de l’Etat revenant sur la cérémonie de réception des dignitaires et personnalités promus dans les ordres nationaux, qu’il a présidée le 15 décembre 2021, félicite, encore une fois, le Conseil de l’Ordre, le Grand Chancelier de l’Ordre national du Lion et toutes les éminentes personnalités distinguées et récompensées, pour leur mérite et leur exemplarité, dans tous les domaines d’activité.
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat a insisté sur les points suivants :
La nécessité d’une amélioration de la couverture téléphonique du territoire et de la qualité de service des opérateurs de téléphonie : sur ce point, le Président de la République demande, au Ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications, de prendre les mesures d’urgence nécessaires à l’amélioration significative de la couverture optimale du territoire national en réseaux de téléphonie mobile.
Le renforcement de la supervision et de l’encadrement de l’enseignement privé au Sénégal : à ce sujet, le Chef de l’Etat demande, aux Ministres concernés (Finances et Budget, Education nationale, Enseignement professionnel, Enseignement supérieur), de tenir, dans les meilleurs délais, une séance de travail avec les mandataires de la Fédération de l’Education et de la Formation (FEF), mais aussi les associations de parents et d’apprenants (élèves et étudiants) afin d’apporter des solutions idoines aux difficultés signalées par les établissements privés.
Le Chef de l’Etat se réjouit des visites récentes dans notre pays de la Directrice générale du FMI, Madame Kristalina Georgieva, ainsi du Vice - Président de la Banque Mondiale, chargé de la Région Afrique de l’Ouest, Monsieur Ousmane Diagana. Ces visites ont été l’occasion de constater le niveau exceptionnel et la qualité des relations entre le Sénégal et les deux institutions qui se sont félicitées de la bonne tenue de nos finances publiques et de l’excellente résilience de notre économie.
Le Président de la République se félicite aussi du dernier rapport de la Fondation Mo Ibrahim, qui classe le Sénégal dans le Top 10 des meilleures performances avec la première place des pays de l’UEMOA et la troisième place des pays de la CEDEAO.
Le Chef de l’Etat se réjouit, également, de l’inscription du "Ceebu Jën", plat national sénégalais, au Patrimoine mondial immatériel de l’Humanité par l’UNESCO.
Le Président de la République a clos sa communication par son agenda diplomatique et le suivi de la coopération.
AU TITRE DES COMMUNICATIONS
Le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives et instructions présidentielles ;
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur l’exécution budgétaire 2021 ;
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur le classement du Sénégal par l’Indice Mo Ibrahim ;
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la campagne de commercialisation arachidière ;
Le Ministre du Tourisme et des Transports aériens a fait une communication sur la gestion environnementale de l’Aéroport international Blaise DIAGNE (AIBD) ;
Le Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises (PME) a fait une communication sur le programme de modernisation des marchés (PROMOGEM) ;
Le Ministre de l’Economie numérique et des Télécommunications a fait une communication sur le secteur postal et la situation du Groupe la Poste ;
Le Ministre auprès du Président de la République, en charge du suivi du Plan Sénégal Emergent a fait une communication sur la stratégie de mise à disposition du foncier pour le développement des cultures fourragères.
AU TITRE DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES
Le Conseil a examiné et adopté :
Le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier l’Accord-cadre pour la protection des investissements entre la République du Sénégal et la Banque Arabe pour le Développement économique en Afrique (BADEA), signé le 12 janvier 2016 ;
Le projet de décret portant application de la loi n°2010-22 du 20 décembre 2010 portant loi d’orientation de la filière des biocarburants ;
Le projet de décret approuvant les Statuts de Société nationale de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine bâti de l’Etat ;
AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Oumar NIANG, matricule de solde n°104 215/A est nommé dans les fonctions de Professeur titulaire, Analyse Numérique, traitement du Signal et de l’Image à l’Ecole Polytechnique de Thiès, à compter du 1er octobre 2020."
RETOUR DU POSTE DE PM, MACKY DANS LE DILEMME
Le président Macky Sall a décidé de ne nommer un Premier ministre qu’après les élections locales. Or, la Constitution l’oblige à promulguer la loi constitutionnelle huit jours après son adoption par l’Assemblée nationale.
Le président Macky Sall a décidé de ne nommer un Premier ministre qu’après les élections locales. Or, la Constitution l’oblige à promulguer la loi constitutionnelle huit jours après son adoption par l’Assemblée nationale. Un décret présidentiel qui, du coup, consacre la démission des ministres actuels. Comment le chef de l’Etat va surmonter cet écueil constitutionnel, si jamais, il persiste à vouloir faire ce qu’il a confié à nos confrères de France 24 et Rfi ?
Le poste de Premier ministre, supprimé en 2019 sur initiative du président Macky Sall, est de retour en faveur du vote par l’Assemblée nationale du projet de révision constitutionnelle n°38/2021, le 10 décembre dernier. Le président semblait pressé, raison pour laquelle il avait choisi la procédure d’urgence pour l’examen de ce projet de loi. Curieusement, alors que son vœu a été exhaussé en mode ‘’fast track’’, il veut finalement faire pédale douce. Il veut attendre les résultats des élections locales de janvier prochain pour y voir clair. «Le Premier ministre sera nommé après les locales», a-t-il, en effet, soutenu dans un entretien avec France 24 et Rfi.
En faisant une telle déclaration, Macky Sall n’avait sûrement pas consulté ses conseillers juridiques. Car, si jamais il tient à ne nommer le Premier ministre qu’après les locales, il risque d’être confronté à un problème constitutionnel.
En effet, l'article 71 de la Constitution auquel renvoie l'article 103 de la Constitution prévoit que la loi adoptée par l'Assemblée nationale doit être transmise sans délai au président de la République pour promulgation. L'article 72, plus explicite, donne un délai de huit (08) jours au président de la République pour promulguer la loi. Même si aucune disposition ne lui donne un délai pour la nomination du Premier ministre, ‘’dès que la loi sera promulguée, le Gouvernement sera considéré comme démissionnaire’’, explique le constitutionnaliste Ngouda Mboup.
Certes, la Constitution ne fixe pas de délai au président de la République pour nommer un Premier ministre, ‘’une lacune regrettable’’, déplorent plusieurs constitutionnalistes. Toutefois, note Ngouda Mboup, le président de la République est tenu de nommer un Premier ministre dans les meilleurs délais, ‘’sous peine de ralentir le fonctionnement de l’Etat, car, les ministres démissionnaires ne pourront qu’expédier les affaires courantes ; ils ne pourront pas prendre d’actes graves’’.
‘’Par définition, les pouvoirs des membres d’un Gouvernement démissionnaire sont limités à l’expédition des affaires courantes. La continuité de l’Etat exige à ce que le président de la République nomme un Premier ministre (en droit constitutionnel, le présent vaut impératif), aussitôt après la promulgation de la nouvelle loi constitutionnelle en vue de la formation d’un nouveau Gouvernement’’, ajoute-t-il.
Le Constitutionnaliste pense que ‘’ne pas nommer un Premier ministre et attendre après les élections territoriales serait une violation de l’esprit général de la Constitution et du principe de continuité de l’Etat’’.
DIGITALISATION, LA SENELEC LANCE SES COMPTEURS INTELLIGENTS
La société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC) compte miser sur la digitalisation pour améliorer ses offres et services, a fait savoir, mercredi, son directeur principal qualité et support, Bassirou Sylla
Dakar, 15 déc (APS) - La société nationale d’électricité du Sénégal (SENELEC) compte miser sur la digitalisation pour améliorer ses offres et services, a fait savoir, mercredi, son directeur principal qualité et support, Bassirou Sylla, lors de la célébration de la journée dédiée à cette entreprise, à l’occasion de la 29e édition de la Foire internationale de Dakar.
’’Au-dela des grands projets d’investissement pour faire face aux besoins de puissance et l’amélioration des réseaux, nous avons un programme de modernisation et de digitalisation de nos rapports avec nos clients, avec la mise en place de compteurs intelligents’’, a-t-il déclaré.
’
’La phase pilote de cette grande opération de déploiement de ces compteurs intelligents a été réalisée avec succès dans la zone de l’île de Gorée’’, a ainsi précise M. Sylla.
Plusieurs étudiants de l’université de Thiès ont pris part à cette journée, sur invitation de la SENELEC. Ils ont été largement briefés, à travers des présentations, sur l’historique et le fonctionnement de cette société.
’’Le but est de donner aux étudiants une compréhension beaucoup plus large de SENELEC par rapport à ses activités, vu tout simplement l’importance que nous accordons à l’acquisition des compétences, à la réalisation de nos activités’’, a expliqué Samba Sylla.
’’Nous avons également, compte tenu de l’importance que nous accordons aux clients et aux innovations que nous leur apportons (...), expliqué l’intérêt du produit woyofal en fournissant toutes les informations que le client doit savoir pour l’utiliser et mettre tous les avantages de son côté par rapport à la consommation de ce produit’’, ajoute-t-il.
Aujourd’hui, signale-t-il, ’’le client n’est plus lié à SENELEC car nous avons développé tout un réseau qui nous permet d’accéder à ce service de manière facile et rapide et parfois même sans se déplacer.’’
’’Et tous ces services, dans un avenir proche, vont être disponibles dans nos smartphones. Donc nous n’aurons plus besoin physiquement d’être en contact avec Senelec pour bénéficier des avantages des services qui sont mis à la disposition des clients’’, a promis M. Sylla.
LE MEURTRIER DE GEORGE FLOYD PLAIDE COUPABLE
Le policier blanc Derek Chauvin, condamné pour le meurtre de George Floyd, a plaidé coupable mercredi de violation des droits constitutionnels du quadragénaire noir, admettant pour la première fois une part de responsabilité dans ce drame
Le policier blanc Derek Chauvin, condamné pour le meurtre de George Floyd, a plaidé coupable mercredi de violation des droits constitutionnels du quadragénaire noir, admettant pour la première fois une part de responsabilité dans ce drame qui a bouleversé l'Amérique et le monde.
En combinaison orange de détenu et menotté, l'ancien agent de 45 ans a comparu brièvement devant un juge fédéral à Saint-Paul, dans le nord des Etats-Unis, pour signer un accord de plaider-coupable qualifié d'"historique" par la famille de George Floyd.
"L'accusé admet avoir fait usage d'une force déraisonnable et injustifiée, et avoir agi de manière délibérée et au mépris flagrant des conséquences pour la vie de M. Floyd", peut-on lire dans ce document judiciaire rendu public peu après.
Derek Chauvin n'a pas fourni d'explications à ses actes, se contentant d'acquiescer aux questions du magistrat.
Le 25 mai 2020, cet agent chevronné de la police de Minneapolis était resté agenouillé sur le cou de l'Afro-Américain pendant près de dix minutes, indifférent aux interventions de passants affolés et aux râles de George Floyd.
La scène, filmée et mise en ligne, avait déclenché d'immenses manifestations contre le racisme et les violences policières dans tous les Etats-Unis et au-delà.
Lors d'un procès très suivi devant la justice de l'Etat du Minnesota, au printemps dernier, son avocat avait plaidé que George Floyd était mort d'une overdose, combinée à des problèmes de santé, et avait assuré que Derek Chauvin avait fait un usage justifié de la force.
Il n'avait pas convaincu les jurés et l'ancien policier avait été déclaré coupable de meurtre et condamné à 22 ans et demi de prison. Il a fait appel de ce verdict.
En parallèle, la justice fédérale avait ouvert ses propres poursuites en l'inculpant, ainsi que ses trois anciens collègues, pour "violation des droits constitutionnels" de George Floyd, plus particulièrement "du droit à ne pas être victime d'un usage déraisonnable de la force par un policier".
Ces "doubles" poursuites sont autorisées aux Etats-Unis mais relativement rares, et reflètent l'importance de ce dossier qui a rouvert un débat enflammé sur le passé raciste des Etats-Unis.
- "Victoire" -
Dans le volet fédéral, le policier avait plaidé non coupable en septembre, mais il a changé de stratégie mercredi.
Dans sa reconnaissance de culpabilité, il admet avoir abusé de la force, "en sachant que c'était mal", et "sans justification légale parce que M. Floyd avait arrêté de résister, mais aussi de parler, de bouger, de respirer, avait perdu conscience et n'avait plus de pouls".
Il a également reconnu des torts dans des violences infligées à un adolescent noir de 14 ans en 2017.
En plaidant coupable, il s'évite un procès fédéral, dans lequel il encourait la perpétuité et qui devait se tenir en janvier.a
Aucune date n'a encore été fixée pour le prononcé de sa peine. Les procureurs fédéraux ont réclamé 25 ans de prison à purger en même temps que la sentence prononcée devant les tribunaux de l'Etat.
L'impact de ce revirement sur le dossier de ses trois co-accusés reste incertain à ce stade.
A la fin de son procès, il avait alimenté les spéculations en déclarant à la famille Floyd: "Il y aura à l'avenir de nouvelles informations, que j'espère intéressantes et qui vous apporteront de la tranquillité d'esprit".
Celle-ci s'est réjouie de son changement d'attitude. "Alors que notre pays reste aux prises avec les démons du passé et du présent, les jours historiques nous donnent de l'espoir. Et aujourd'hui est un de ces jours", a commenté leur avocat Ben Crump dans un communiqué. "C'est une victoire pour les intérêts de la justice, mais nous n'oublierons jamais son coût", a-t-il ajouté.
"Je suis heureux que de plus en plus de gens soient prêts à discuter de ce qui se passe en Amérique", mais "je pleure tout le temps", a ajouté Philonise Floyd, son frère, à la sortie du tribunal: "on ne nous rendra jamais George".
LA JUSTICE BÉNINOISE ACCUSÉE DE SERVIR LE POUVOIR
Cette lutte contre l’impunité est absolument nécessaire au Bénin mais elle perd en crédibilité lorsqu’on a le sentiment qu’elle sert d’abord à neutraliser ses adversaires politiques plutôt que des proches du président
Le sort de deux opposants politiques béninois condamnés la semaine dernière à de lourdes peines d'emprisonnement est désormais entre les mains du président Patrice Talon, accusé d'avoir verrouillé le système judiciaire à son profit.
Les deux verdicts sont tombés mardi et samedi, à chaque fois au petit matin, à l'issue de procès qui ont duré moins de 24H: 10 ans de prison pour l'universitaire Joël Aïvo, jugé pour "complot contre l'autorité de l'Etat", et 20 ans de prison pour l'ex-garde des Sceaux Reckya Madougou, condamnée pour "terrorisme".
C'est un nouveau coup de massue pour l'opposition déjà à genoux depuis l'arrivée au pouvoir du président Talon en 2016, ces deux personnalités ayant incarné au moment de la présidentielle d'avril 2021 un dernier et très mince espoir d'alternance au Bénin.
Leurs candidatures avaient vite été rejetées par la commission électorale, et Patrice Talon avait été réélu avec 86% des voix. Mais cela n'avait pas empêché leur arrestation, quelques jours avant le scrutin pour Mme Madougou, et, au lendemain des résultats pour M. Aïvo.
Ces condamnations douchent notamment l'espoir d'un éventuel apaisement politique entre le pouvoir et l'opposition, matérialisé en septembre dernier par la rencontre entre M. Talon et son rival, l'ancien chef de l'Etat Thomas Boni Yayi.
- Fuite au Togo -
"Nous avons eu affaire à un procès joué d'avance, nous le voyons comme un signal montrant que nous avons bien fait de ne pas rentrer au pays", estime auprès de l'AFP Bill Souleymane Kingninouho, un responsable du parti fondé par M. Boni Yayi, qui a fui avec des dizaines de militants au Togo voisin juste avant le scrutin, par peur d'être arrêtés.
Après les condamnations, les Etats-Unis ont fait part lundi de leurs "graves inquiétudes quant à l'ingérence politique dans le système judiciaire pénal du Bénin", déplorant un "ciblage systématique des figures de l'opposition".
Les deux condamnés ont quinze jours pour faire appel devant la Cour de Répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), une juridiction spéciale mise en place en 2016 par le pouvoir.
Mais jusqu'ici aucun n'a déposé de recours, "car la particularité de la Criet, c'est que vous faites appel devant la même juridiction, donc sans éléments nouveaux, ils seront à priori à nouveau condamnés", souligne le politologue béninois Mathias Hounkpè.
D'autant que la Criet est perçue comme le bras armé du pouvoir : moins d'une semaine avant l'élection, un de ses juges avait fui le pays et dénoncé des pressions exercées par le pouvoir, notamment dans l'incarcération de Mme Madougou.
Le pouvoir dénie lui toute forme d'ingérence, et affirme que la Criet a été mise en place pour mettre fin à l'impunité au sein de la classe politique, faisant fi des appartenances partisanes.
"Cette lutte contre l’impunité est absolument nécessaire au Bénin mais elle perd en crédibilité lorsqu’on a le sentiment qu’elle sert d’abord à neutraliser ses adversaires politiques plutôt que des proches du président", affirme le politologue béninois Gilles Yabi, fondateur du think-tank Wathi.
- Appels à la clémence -
Depuis les condamnations, les appels à la clémence de Patrice Talon se multiplient au sein de l'opposition et d'une partie de la société, qui plaident pour une grâce présidentielle.
"Les Béninois ne sont pas habitués à des sanctions aussi lourdes et à une forme d’absence totale de compassion", souligne M. Yabi.
"Maintenant que le pouvoir a montré qu’il était le plus fort, ce serait le moment de montrer une forme de générosité, de pardon", poursuit-il.
Les autorités n'ont pour l'instant pas réagi, mais le porte-parole du gouvernement Wilfried Houngbedji, interrogé par la presse après la condamnation de M. Aïvo, a laissé une porte ouverte: "le chef de l'Etat, d'après la constitution, a la possibilité d'accorder la grâce à des prisonniers, quelle que soit la nature de l'infraction", a-t-il déclaré, ajoutant cependant ne pouvoir "se plonger dans la tête" du président.
Toutefois, Patrice Talon tient depuis le début de son mandat un discours très ferme quant à l'application de la loi, et a pratiquement toujours rejeté "la recherche de solutions politiques" dans les crises, selon M. Yabi.
Pourtant, en 2014, M. Talon, alors en exil, accusé d'avoir fomenté un complot pour éliminer le président de l'époque Thomas Boni Yayi, avait lui-même bénéficié d'un pardon présidentiel, qui lui avait alors permis de se présenter deux ans plus tard.
Mais, pour M. Hounkpè, une grâce présidentielle ne ferait "que démontrer un peu plus la vulnérabilité de tous les citoyens vis-à-vis du pouvoir": "On peut vous envoyer en prison si on veut, et vous libérer si on veut, pour éventuellement vous y remettre".
MOMENT DE VÉRITÉ ENTRE MACRON ET LA JUNTE MALIENNE
Le président français doit rencontrer lundi à Bamako le président de la transition, Assimi Goïta, dans un climat de tension entre la France et la junte militaire, dont la lenteur à rendre le pouvoir et les velléités de recourir à Wagner exaspèrent Paris
Au terme de cette entrevue, le président français partira célébrer Noël sur la base de Gao (nord-est) avec des soldats français déployés au sein de la force antijihadiste française Barkhane, en pleine restructuration.
Au terme de près de neuf ans de présence au Sahel, Paris a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire en quittant ses trois bases les plus au nord du Mali (Tessalit, Kidal et Tombouctou) pour se recentrer autour de Gao et Ménaka, aux confins du Niger et du Burkina Faso. Ce plan prévoit une réduction des effectifs, de 5.000 actuellement, à 2.500/3.000 d'ici 2023.
Accueillis en libérateurs en janvier 2013 à Tombouctou, d'où ils avaient chassé les jihadistes, les soldats français ont remis mardi les clés de leur base aux forces maliennes, étape symbolique dans la réarticulation en cours.Paris veut désormais concentrer sa mission sur la formation des armées locales, dans l'espoir qu'elles prennent un jour en main la sécurité de leur territoire.
"On passe d'une logique d'opération extérieure à une logique de coopération", résume l'état-major français.
Mais si la coopération militaire entre forces françaises et maliennes se poursuit semble-t-il sans accroc, les relations politiques entre la France et le Mali, gouverné par des putchistes depuis 2020, n'ont cessé de se dégrader, au risque de remettre en cause la légitimité déjà fragile de la présence française.
"Il existe deux sujets de friction avec Bamako: les contacts avec (la société paramilitaire russe) Wagner et le calendrier politique de la transition", souligne le commandant de Barkhane, le général Laurent Michon, dans un entretien à l'AFP.
Un malaise accompagné de déclarations agressives du gouvernement malien et de campagnes anti-françaises sur les réseaux sociaux.Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga lui-même n'hésitait pas récemment à accuser la France de former des jihadistes.
- Wagner "inacceptable" -
Emmanuel Macron va donc s'employer à dissuader le colonel Goïta de recourir aux paramilitaires russes de Wagner, réputés proches du Kremlin et accusés de prédation et d'exactions dans les pays où ils sévissent, comme en République centrafricaine.
Paris a averti que leur déploiement serait "inacceptable". Une inquiétude partagée par les partenaires européens de la France au Sahel, réunis au sein de la force Takuba, nouveau fer de lance de l'action militaire étrangère dans la bande sahélo-saharienne.
L'Union européenne a sanctionné lundi le groupe Wagner ainsi que huit personnes et trois sociétés qui lui sont liées pour les "actions de déstabilisation" menées dans plusieurs pays d'Afrique, dont le Mali, et en Ukraine.Moscou a condamné en retour "l'hystérie" occidentale.
"Il y a des choses qui ne pourraient plus être faites si Wagner venait à se déployer", prévient le commandant de Barkhane.
Second sujet problématique: la junte, après avoir promis d'organiser des élections en février au Mali, traîne des pieds pour présenter un calendrier de transition, au grand dam des membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui la menacent de sanctions supplémentaires dès janvier si le dossier n'avance pas.
Pour justifier un report électoral indéterminé, le gouvernement malien invoque l'insécurité persistante.Mais pour Paris, comment justifier encore le maintien d'une aide militaire à un pouvoir illégitime ?
D'autant que, malgré les efforts militaires, le Mali est toujours livré aux agissements de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique, et aux violences perpétrées par des milices autoproclamées d'autodéfense.
A ce jour, l'entretien devrait se limiter à un tête-à-tête entre MM.Macron et Goïta."Nous travaillons pour que les objectifs de la lutte contre le terrorisme soient atteints et pour promouvoir une transition politique, résume-t-on du côté de l'Elysée."Nous sommes dans un entre-deux que nous essayons de clarifier".
LES EUROPÉENS SE REBELLENT CONTRE LA CAN
L'Association européenne des clubs (ECA) menace de ne pas libérer les joueurs internationaux pour la Coupe d'Afrique des nations en janvier-février au Cameroun, s'inquiétant pour le protocole sanitaire de l'épreuve sur fond de pandémie de Covid-19
L'Association européenne des clubs (ECA) menace de ne pas libérer les joueurs internationaux pour la Coupe d'Afrique des nations en janvier-février au Cameroun, s'inquiétant pour le protocole sanitaire de l'épreuve sur fond de pandémie de Covid-19, selon un courrier que l'AFP s'est procuré mercredi.
"A notre connaissance, la Confédération africaine de football n'a pas encore rendu public un protocole médical et opérationnel adapté pour le tournoi de la CAN, en l'absence duquel les clubs ne seront pas en mesure de libérer leur joueurs pour le tournoi", peut-on lire dans ce courrier électronique adressé vendredi dernier à la Fifa.
Outre le protocole sanitaire du tournoi (9 janvier-6 février), l'ECA pointe surtout le risque d'une absence des internationaux plus longue que la période de mise à disposition prévue, en raison des "quarantaines et restrictions de déplacement" liées notamment à l'émergence du variant Omicron du coronavirus.
Selon les règles assouplies de libération des internationaux, confirmées à plusieurs reprises par la Fifa depuis août 2020, les clubs peuvent retenir leurs joueurs si "une quarantaine d'au moins cinq jours est obligatoire à compter de l'arrivée" sur le lieu "où est censé se disputer le match de l'équipe nationale" du joueur, ou sur le lieu du club de celui-ci à son retour.
Le Conseil d'administration de l'ECA, début décembre, a réaffirmé que ces principes devaient être "strictement respectés", fait valoir le courrier obtenu par l'AFP et adressé à Mattias Grafström, secrétaire général adjoint de la Fifa en charge du football."Dans le cas contraire, les joueurs ne doivent pas être libérés pour leur équipe nationale", juge l'ECA.
Sollicitée par l'AFP, la Confédération africaine de football s'est refusée à tout commentaire et a renvoyé vers un communiqué publié mercredi matin où Véron Mosengo-Omba, secrétaire général de la CAF, exhorte le comité d'organisation camerounais à "travailler jour et nuit afin de s'assurer que tout soit en place pour le match d'ouverture du 9 janvier 2022".
L'envoi de ce courrier de l'ECA à la Fifa intervient alors que s'accumulent les rumeurs autour d'une éventuelle annulation de la CAN, ou bien d'un nouveau report du tournoi, initialement programmé en 2021 mais repoussé d'un an en raison de la pandémie.
Interrogé par l'AFP, un haut dirigeant de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a qualifié ces spéculations de "fake news".
WASHINGTON NON PLUS NE VEUT PAS DE WAGNER AU MALI
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a mis en garde Bamako mercredi contre des conséquences financières et une déstabilisation du pays, déjà en proie aux violences, si le gouvernement recrutait le groupe russe de mercenaires
La junte au pouvoir à Bamako menace de recourir aux services de cette société privée russe soupçonnée d'être proche du président russe Vladimir Poutine pour l'aider dans la lutte contre les jihadistes.
Les Etats-Unis, suivis par l'Union européenne lundi, ont imposé des sanctions contre le groupe Wagner, et M. Blinken a regretté mercredi le refus malien d'un déploiement de forces supplémentaires de l'ONU, "qui auraient contribué à la protection des civils".
"Les forces de Wagner, connues pour leurs activités déstabilisatrices et leurs violations des droits humains, n'apporteront pas la paix au Mali, mais déstabiliseront davantage le pays", a affirmé le secrétaire d'Etat dans un communiqué. "Nous exhortons le gouvernement de transition du Mali à ne pas détourner les maigres ressources budgétaires de la lutte contre le terrorisme menée par les forces armées maliennes", a-t-il ajouté. "Les richesses du pays, y compris les concessions minières, devraient revenir au peuple malien et ne pas être hypothéquées au profit de forces étrangères qui n'ont aucun compte à rendre et qui ont l'habitude d'abuser des populations locales et de compromettre le contrôle que les pays hôtes exercent sur leur propre territoire", a-t-il affirmé.
M. Blinken suggère que le partenariat avec Wagner pourrait coûter 10 millions de dollars par mois au Mali. Le chef de la diplomatie américaine avait fait la même mise en garde au groupe Wagner contre son ingérence au Mali, le mois dernier lors de sa visite au Sénégal.
Les autorités maliennes ont menacé de se tourner vers le groupe de mercenaires après la décision de la France de réduire son dispositif militaire au Mali où elle lutte contre les groupes jihadistes. Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi à Bamako pour rencontrer le président de transition malienne, le colonel Assimi Goïta, arrivé à la tête du pays sahélien par un putsch en août 2020 avant d'être conforté par un second coup d'Etat en mai 2021.
La présence de Wagner a été rapportée en Ukraine, en Syrie et en Afrique. Pour nombre d'ONG et de journalistes, la Russie utilise le groupe Wagner et ses mercenaires pour servir ses intérêts à l'étranger, ce que nie le Kremlin.
Des experts de l'ONU ont accusé en octobre le groupe de harcèlement, d'intimidation et d'abus sexuels en République centrafricaine.
DUEL DANS UN CIEL AGITÉ
Air Sénégal et Air Côte d’Ivoire subissent la reprise chaotique du trafic aérien. Abidjan domine encore par son envergure économique, mais Dakar se montre toujours plus ambitieux
Jeune Afrique |
Valentin Grille |
Publication 15/12/2021
Sans surprise, les chiffres ne sont pas bons pour les deux sociétés, comme ils ne sont pas bons pour le secteur aérien tout entier. « Le chiffre d’affaires est passé de 96 milliards de F CFA (146,5 millions d’euros) en 2019 à 45,7 milliards F CFA en 2020 », décrivait ainsi Laurent Loukou, directeur général d’Air Côte d’Ivoire, en février 2021.
Ibrahima Kane, directeur général d’Air Sénégal, décrivait lui une perte de 25 % du chiffre d’affaires en 2020 – celui-ci s’élevait à 49 milliards de F CFA en 2019. La faute à une fermeture globale de l’espace aérien sénégalais longue de plus de trois mois.
Dynamique : Air Côte d’Ivoire est encore devant
Née en 2019, la compagnie dakaroise arguait face à la crise d’une plus grande agilité financière, avec seulement un tiers de charges fixes, comme le rappelait l’an passé Ibrahima Kane à Jeune Afrique.
Air Côte d’Ivoire, de son côté, chasse la rentabilité depuis sa création en 2012. Le transporteur ivoirien s’endette notamment auprès d’Air France, chargé de la maintenance de sa flotte. Mais cela ne l’empêche pas de continuer à s’appuyer sur son hub à l’aéroport international Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan.
Air Sénégal opère ainsi presque autant de dessertes – 21 destinations dont 18 hors du Sénégal, contre 28 destinations et 18 internationales pour sa concurrente –, mais Air Côte d’Ivoire opère plus de vols. Conséquence sur le nombre de passagers : Air Sénégal en transportait 495 000 en 2019, avant la crise, contre 761 000 pour la compagnie ivoirienne.
Aides publiques : les États mobilisés
Les deux gouvernements sont au chevet de leurs champions nationaux. Air Sénégal s’assoit sur le matelas de cash offert par Macky Sall, à travers un fonds de résilience de 45 milliards F CFA. Non seulement le gouvernement a mené à bien son augmentation de capital, prenant 49 % du pavillon, mais il a aussi injecté de l’argent frais pour assurer à sa jeune compagnie une trésorerie durable. Air Sénégal est donc amplement soutenue par les fonds publics, et continue à chercher un partenaire stratégique privé.
L'Unesco a inscrit mercredi ce plat traditionnel sénégalais composé de riz, de poisson et d'une variété de légumes, au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, au même titre que la pizza italienne ou le couscous marocain
L'Unesco a inscrit mercredi le thiébou dieune (riz au poisson en langue wolof), un plat très populaire au Sénégal, au patrimoine culturel immatériel de l'humanité, a annoncé l'organisation sur les réseaux sociaux.
Le dossier de demande d'inscription du thiébou dieune a été introduit en octobre 2020 par le ministère sénégalais de la Culture. Le thiébou dieune (Ceebu jën, selon l'orthographe wolof) est un plat traditionnel composé de riz, de poisson et d'une variété de légumes. Préparé avec ou sans la tomate, il est servi comme plat de déjeuner dans la plupart des ménages et dans les restaurants du pays. La tradition en est transmise de génération en génération.
L'origine de cette spécialité est associée à Saint-Louis, ville côtière dans le nord du pays. Ex-capitale de l'Afrique Occidentale Française (AOF), Saint-Louis est elle-même inscrite au patrimoine matériel de l'Unesco. "Le colonisateur avait imposé les cultures commerciales à la colonie et introduit du riz importé de ses colonies d'Indochine en substitution aux cultures vivrières. Les communautés ont su, dans la résilience, s'adapter en inventant une recette à base de riz et de poisson : le Ceebu jën", indique l'Unesco.
"Tout le monde attribue l'invention de ce mets à Penda Mbaye, une cuisinière du village de Guet-Ndar" à Saint-Louis, dit l'Unesco.
Le thiébou dieune rejoint la pizza italienne ou le couscous marocain sur la liste du patrimoine immatériel de l'humanité.