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23 août 2025
DISSOLUTION DE LA STRUCTURE REGROUPANT LES ETUDIANTS DE L’UADB : LA COORDINATION NATIONALE EXIGE SON RETABLISSEMENT
La Coordination nationale des étudiants du Sénégal a déclaré, dans un communiqué, que ses membres déplorent le manque de sérieux noté dans la prise en charge des préoccupations estudiantines, tant dans le domaine social que pédagogique
La Coordination nationale des étudiants du Sénégal a déclaré, dans un communiqué, que ses membres déplorent le manque de sérieux noté dans la prise en charge des préoccupations estudiantines, tant dans le domaine social que pédagogique. Laquelle coordination a ainsi exigé le rétablissement sans condition de celle des étudiants de l’Université Alioune Diop de Bambey (Uadb).
Le même document a également indiqué que «ces états de fait déplorables se manifestent par un déficit criard en infrastructures socio-pédagogiques, une altération crescendo de la qualité de la restauration dans les campus universitaires conduisant parfois à des intoxications (plus de 200 étudiants à Uadb) ou à d’autres maladies. Ainsi, la Coordination nationale des étudiants du Sénégal étale toute son amertume devant l’opinion nationale et déplore avec fermeté, l’injustice infligée aux camarades de l’Uadb par les autorités de ladite université, qui dépassent leurs prérogatives en empêchant le fonctionnement normale de la représentation légitime des étudiants».
Dans la même veine, le communiqué a rappelé les préoccupations des étudiants de l’Uadb : «Nous exigeons une communication claire sur les circonstances du décès de notre camarade, Badara Ndiaye, victime d’intoxication alimentaire, avec l‘ouverture d’une enquête sérieuse afin de sanctionner les responsables des événements malheureux de Bambey. Nous demandons au¬ssi l‘annualisation de la session unique, la poursuite et la finalisation des projets au niveau de toutes les universités.»
Sur ce, la Coordination nationale des étudiants du Sénégal a invité les autorités à satisfaire les points susmentionnés dans les meilleurs délais et prend à témoin l’opinion nationale. «Si dans un délai raisonnable les dispositions nécessaires ne sont pas prises, elle passera à la vitesse supérieure pour rétablir l’étudiant dans son droit d’étudier convenablement. L’autorité sera seule et unique responsable de tout ce qui adviendra le cas échéant», préviennent les membres de la Coordination nationale des étudiants du Sénégal.
CRISE A LA POSTE : L’UNSAS APPORTE SON SOUTIEN AU SNTPT
Réunie ainsi hier, l’Unsas encourage même «le Sntpt à poursuivre le combat jusqu’à l’assainissement total de l’entreprise, pour la préservation des emplois, le paiement régulier des salaires, et surtout pour la réforme qui s’impose
Suite à la crise de mauvaise gouvernance qui secoue la poste ces jours-ci, l’Unsas a décidé d’apporter son soutien aux travailleurs de cette structure. «L’Unsas exprime son soutien total au Sntpt dans la lutte qu’il a engagée contre la mauvaise gouvernance et la violence économique», a indiqué le Secrétariat exécutif dans un communiqué rendu public.
Réunie ainsi hier, l’Unsas encourage même «le Sntpt à poursuivre le combat jusqu’à l’assainissement total de l’entreprise, pour la préservation des emplois, le paiement régulier des salaires, et surtout pour la réforme qui s’impose».
Un soutien que le Secrétariat exécutif de l’Unsas explique par le fait que La Poste, en plus d’être un symbole de l’économie nationale, est une entreprise qui emploie plus de 4500 salariés.
Pour ces raisons, l’intersyndicale «ne peut accepter que les postiers soient abandonnés dans la tourmente et la désolation».
En fait, pour cette affaire «qui pointe la responsabilité de certains responsables et quelques salariés, et qui a installé La Poste dans une situation financière catastrophique engendrant le paiement difficile des salaires», l’Unsas ne s’explique pas «le mutisme président du Conseil d’administration de La Poste».
Selon les syndicalistes, «il n’a jamais voulu éclairer les travailleurs et administrateurs sur les dysfonctionnements constatés et se permet de prendre des décisions unilatérales, sans consulter les administrateurs». C’est dans ce sens que l’Unsas «interpelle le chef de l’Etat en l’invitant à assumer sa responsabilité en vue du retour à la légalité, la transparence et la sérénité dans le fonctionnement de La Poste». Car pour elle, «rien ne peut justifier son silence devant les menaces qui pèsent sur cette entreprise».
LES ÉLÈVES DOIVENT ÊTRE ÉPARGNÉS DES JEUX D’ACTEURS
Directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’école publique (Cosydep), Cheikh Mbow évoque dans cet entretien, les prochaines élections locales
Directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’école publique (Cosydep), Cheikh Mbow évoque dans cet entretien, les prochaines élections locales. Il invite les maires à épargner l’espace scolaire du phénomène de la «cantinisation», les acteurs à respecter la neutralité politique de l’institution scolaire. Il jette, entre autres, un regard critique sur la privatisation rampante de l’école, revisite le concept d’établissement d’excellence et fait le bilan de l’ouverture des classes, à deux semaines de la fin du premier trimestre.
Les élections municipales vont se tenir au mois de janvier prochain et les Législatives 6 mois plus tard. N’est-ce pas une période sensible qui pourrait impacter négativement l’école ?
Comme on le sait, les gouvernants, les enseignants tout comme les élèves n’ont jamais été indifférents aux événements électoraux. L’année 2022, jalonnée d’élections municipales et législatives, s’inscrit dans un contexte sensible qui génère des tensions politiques et sociales pouvant impacter l’institution scolaire. Les enseignants, qui sont engagés à ces élections, sont tenus de se conformer aux textes en vigueur. L’administra¬tion scolaire ne doit pas reléguer au second plan leurs responsabilités dans le fonctionnement normal de l’école. Les acteurs politiques doivent respecter la neutralité de l’institution scolaire. Les élèves doivent être épargnés des jeux d’acteurs. Si chacun fait de l’éducation sa priorité, l’école serait au-delà des préoccupations partisanes qui l’éloignent de ses missions principales : éduquer et former.
Quel regard critique portez-vous sur la «cantinisation» des écoles avec la complicité des communes ?
La «cantinisation» est l’occupation de l’environnement de l’école par des boutiques et autres cantines. Les conséquences sont nuisibles à la quiétude et à la sécurité requises pour des enseignements de qualité.
Une étude que nous avons menée en 2017 montrait que parmi les déterminants de la qualité de l’environnement des apprentissages, il y a la sécurité, la sûreté et la salubrité. Chacun de ces déterminants s’oppose à la «cantinisation». La «cantinisation» entraîne donc des rassemblements qui polluent l’atmosphère scolaire. L’école a besoin de tranquillité et de protection pour les élèves et leurs enseignants mais aussi pour son patrimoine. Les principaux responsables sont les maires, qui vendent des portions de l’espace scolaire pour élargir l’assiette des taxes. Les élections offrent ainsi l’opportunité de demander aux maires d’arrêter la commercialisation de l’espace scolaire. Ils devront s’engager à fournir aux écoles de leur commune des toilettes fonctionnelles, des espaces d’épanouissement et un personnel d’appui tel que gardien et femme de ménage. Tenant compte de la démographie galopante, un maire visionnaire devrait penser à prévoir des réserves foncières pour le développement du réseau scolaire. La campagne électorale devrait amener les candidats à se prononcer de manière claire pour la protection et la sécurisation de l’école, en lieu et place de cette propension à la «cantinisation». Les autorités scolaires, les responsables des collectivités territoriales doivent assumer leurs responsabilités face à ce phénomène.
Les résultats du concours d’entrée à Mariama Bâ illustrent un recul de l’école publique. Quelle est votre analyse des écoles d’excellence ?
Je voudrais d’abord signaler que notre système éducatif compte peu d’établissements dits d’excellence. L’entrée dans ces écoles est soumise à une sélection rigoureuse, par voie de concours. Ces dernières années, le quota du public dans ces écoles d’excellence a fortement baissé. Les élèves du privé confessionnel sont souvent premiers dans les concours d’entrée. En effet, leurs élèves passent par une triple sélection : test d’accès à l’école privée, concours d’entrée en 6ème et concours d’entrée à l’école d’excellence Mariama Bâ.
En tout état de cause, la Cosydep soutient l’excellence mais s’oppose à l’élitisme. Toutes les écoles, notamment celles du public, doivent offrir de bonnes conditions pour que l’excellence soit démocratisée et que le système ne creuse pas davantage les inégalités entre riches et pauvres.
Pour soutenir les écoles classiques, il faut s’appuyer sur ce qui justifie les performances des établissements d’excellence. Dans ces établissements, on trouve les professeurs les plus motivés, les meilleurs équipements, des élèves bien entretenus, un encadrement particulier du fait des effectifs réduits. Pour la Cosydep, il s’agit de modèles à ne pas opposer aux autres établissements mais à multiplier. Par ailleurs, le statut d’école privée n’est pas toujours un critère de performances. L’exemple de Matam est là. Cette région qui compte le moins d’écoles privées, est sortie 1ère au bac à plusieurs reprises. Il faut aussi célébrer des lycées publics comme Limamou Laye qui, malgré leurs conditions, font partie du peloton de tête.
On assiste de plus en plus à une privatisation de l’éducation. Comment appréciez-vous ce phénomène ?
La marchandisation est un phénomène que nous constatons dans le monde ; elle gagne de plus en plus l’Afrique, surtout celle anglophone. Elle fait ses pas au Sénégal. Or, l’éducation est un droit, elle ne doit pas être un produit à vendre ou à acheter. Notre Constitution, précisée par la Loi d’orientation, affirme que l’éducation fondamentale doit être gratuite et obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans, quelle que soit leur situation. Cette obligation repose sur l’Etat. Cependant, on note de plus en plus, que notre école coûte cher. Les parents sont sur-sollicités avec des frais d’inscription qui, cette année, ont connu des hausses exorbitantes.
En 2021, la Cosydep a mené une étude sur l’impact de la privatisation sur le droit à l’éducation. Cette étude définit la privatisation de l’éducation comme l’augmentation de la proportion des acteurs privés impliqués dans un système éducatif. La marchandisation de l’éducation est comprise comme la transformation de l’éducation en produit marchand, source de profit.
L’étude a révélé que les établissements privés de l’échantillon sont majoritairement à but lucratif (84%) et font des bénéfices (60%). Moins de 20% des écoles comptent 15% d’agents qualifiés. 74% des parents interrogés déclarent scolariser leurs enfants en écoles privées non pas par choix mais par obligation. 26% des écoles étudiées sont reconnus, 69% sont autorisés et 5% non autorisés. Au pré-primaire, le privé représente 43%, l’élémentaire 17% et le moyen 18%. Le développement de l’élémentaire privé est 5 fois plus rapide que celui du public.
L’étude a conclu par 8 recommandations parmi lesquel¬les l’exigence de renforcer le dispositif de contrôle des normes du secteur privé, d’évaluer régulièrement l’impact des interventions des acteurs privés sur le droit à l’éducation, d’améliorer les conditions d’enseignement dans les écoles publiques, souvent sous dotées d’infrastructures, d’équipements, avec des ratios élèves-enseignant élevés et un quantum horaire insuffisant.
Deux mois après la rentrée, quel bilan ?
C’était une rentrée scolaire assez particulière qui succède aux premières années Covid, avec des pertes importantes sur le quantum horaire. Nous avons marqué la fin de l’année par des recommandations, à travers «Yobelu vacances», en soutien à la campagne «Ubbi tey, Jàng tey». Cette campagne d’anticipation sur les défis potentiels, les conditions indispensables au bon déroulement et à un dénouement heureux de l’année est une contribution pour une année totalement apaisée et performante au bénéfice des enfants.
Sur la base des rapports des antennes de la Cosydep, le constat est que beaucoup d’écoles ont fait des efforts dans le démarrage. Cela s’aligne à l’objectif de la campagne «Ubbi tey Jàng tey», qui n’est pas d’avoir du 100%, mais de constituer un processus et un baromètre dont la fonction principale est de stimuler l’effort des institutions, des collectivités et des communautés, pour assumer à temps leurs responsabilités. A la rentrée, il a été noté une présence timide des élèves alors que les enseignants étaient présents dans leur quasi-totalité. Des raisons diverses sont avancées : établissements insuffisamment apprêtés, montant élevé des inscriptions, calendrier scolaire non conforme avec la date choisie dans la semaine du Mawlid, etc. Ces goulots d’étranglement sont à prendre en compte, à l’avenir.
En termes de déficits, il est signalé le manque d’enseignants, l’insuffisance de tables-bancs, etc. Une planification pertinente pour résorber ces déficits et combler les lacunes s’impose.
Les mouvements d’humeur ont repris avec les syndicats d’enseignants. Quelles dispositions pour paci¬¬¬fier le système éducatif ?
La longue pause dans le monitoring n’a pas permis un suivi correct des accords. Pourtant les syndicats avaient lancé des alertes à temps. Des questions à affronter par l’Etat sont d’abord la réduction des disparités dans le système de rémunération, ensuite la mise aux normes des écoles, enfin la prise en charge des sous-secteurs et autres questions négligées.
La Cosydep recommande aux autorités de saisir à temps les alertes lancées mais aussi les opportunités qui s’offrent au système telles que les vacances scolaires et les moments d’accalmie pour anticiper efficacement les perturbations. Il n’y a pas de doute que la pacification de l’espace scolaire nécessite un dialogue permanent, franc et inclusif. Ce qui suppose l’organisation régulière de rencontres techniques sectorielles érigées en règles et un monitoring objectif des décisions.
LE SAEMS ET LE CUSEMS EN GREVE JEUDI ET VENDREDI
Le Saemss et le Cusems ont décidé d’harmoniser leurs plans d’actions pour exiger l’apurement des accords signés avec le gouvernement le 30 avril 2018
Faire cause commune en harmonisant leurs plans d’actions, c’est la décision prise par le Saems et le Cusems. Ces deux organisations syndicales vont observer un mouvement de grève jeudi et vendredi afin de pousser l’Etat à aller dans le sens d’apurer les accords signés avec elles.
Le Saemss et le Cusems ont décidé d’harmoniser leurs plans d’actions pour exiger l’apurement des accords signés avec le gouvernement le 30 avril 2018. Dans un communiqué conjoint, les deux organisations annoncent un débrayage le jeudi 16 décembre à 9h qui sera suivi d’une grève totale et boycott de toutes les évaluations des activités sportives et des cellules pédagogiques le vendredi 17 décembre. De même, les syndicalistes informent qu’après «la réunion d’évaluation du comité prévue le 15 décembre, des stratégies diversifiées et des actions de rue seront envisagées».
Persuadés que c’est l’unité syndicale qui va leur permettre de gagner cette lutte, le Saemss et le Cusems «invitent les organisations sœurs du G7 à se joindre à la dynamique pour contraindre le gouvernement du Sénégal à respecter ses engagements».
En décidant de se battre ensemble, les camarades de Saourou Sène et de Abdoulaye Ndoye disent répondre aux suggestions de la base pour une unité syndicale, une harmonisation des plans d’actions, une diversification des méthodes de lutte et le renforcement de l’efficacité de l’action syndicale. Dans ce cadre, «pour un suivi plus rigoureux des plans d’actions», les deux syndicats demandent «aux responsables de produire des statistiques précises pour informer objectivement sur le niveau d’observation des mots d’ordre».
Par Seybani SOUGOU
MACKY SALL A DEUX OPTIONS : UNE SORTIE PAR LA PETITE PORTE OU LA DÉCHÉANCE
C’est une certitude juridique claire, nette et définitive : Macky Sall ne pourra en aucun cas, être candidat aux élections présidentielles qui se dérouleront en 2024
C’est une certitude juridique claire, nette et définitive : Macky Sall ne pourra en aucun cas, être candidat aux élections présidentielles qui se dérouleront en 2024.
On peut tourner l’article 27 de la Constitution dans tous les sens et le traduire dans toutes les langues (wolof, bambara, ou swahili), la conclusion est invariablement la même : « Nul ne peut exercer plus de 2 mandats consécutifs ».
La démarche qui consiste à poser la question d’une éventuelle 3éme candidature à Macky Sall, et à lui demander son avis sur son intention ou pas de candidater à la magistrature suprême en 2024 est ridicule, insensée (ce n’est pas l’avis de Macky qui compte, mais la Constitution)
Au Sénégal les règles de la compétition électorale sont régies par le droit ; le nombre de mandats consécutifs auquel peut prétendre le président de la république est clairement défini dans la Constitution. Au Sénégal, le nombre de mandats consécutifs pour un président est de 2.
Par conséquent évoquer une 3éme candidature, là où le nombre maximal de mandats consécutifs est limité à 2 relève d’une hérésie : 2 c’est 2. Qu’on en arrive à demander à Macky Sall de se prononcer sur une question définitivement tranchée par la Constitution, prouve à quel point la démocratie sénégalaise a été balafrée par ce régime moribond.
Aux Etats Unis ou en France personne n’imagine une seule seconde demander aux présidents s’ils souhaitent briguer un 3eme mandat, puisque non seulement la Constitution le leur interdit formellement ; mais qui plus est, une telle idée n’effleure pas l’idée des dirigeants.
En vérité, la seule question qui vaille est la suivante : Macky Sall osera t’il tenter un coup d’état constitutionnel en 2024, et si tel est le cas, quelle doit l’attitude du peuple ? La réponse est claire : la riposte doit être immédiate, massive et fulgurante.
En effet, face à un coup d’état constitutionnel, il est parfaitement légitime, en droit, pour un peuple, d’exiger que l’ordre républicain soit rétabli. Dans une interview accordée à RFI, Macky Sall, auteur d’un énorme coup d’état constitutionnel en 2016 (modification de l’avis du conseil constitutionnel en décision) s’insurge de manière hypocrite contre les coups d’état en Afrique de l’Ouest.
En réalité, entre les 3 types de coup d’état que sont le coup d’état institutionnel, le coup d’état armé, et le coup d’état populaire ; il n’existe pas un coup d’état plus acceptable que l’autre : les 3 se valent. Un coup d’état est un coup d’état : ni plus, ni moins. Le coup d’état constitutionnel consiste pour un président (en exercice) à planifier et organiser des hold-up électoraux pour détourner la volonté populaire ou se maintenir au pouvoir, en violation totale de la légalité constitutionnelle, Le coup d’état armé consiste en une prise du pouvoir par les militaires ou par un groupe politique, Le coup d’état populaire se manifeste par un soulèvement du peuple qui aboutit à la chute du régime en place.
Lorsqu’un peuple est brimé, et dépouillé de tous ses droits, lorsque le régime en place abuse du pouvoir et viole les dispositions constitutionnelles, comme c’est le cas dans de nombreux pays africains, il ne faut point s’étonner que le coup d’état populaire soit la seule issue pour permettre au peuple de reprendre la maitrise de son destin.
Dans la déclaration des Droits de l’homme et du Citoyen de 1793, le droit à l’insurrection a été consacré par l’Article 35 «Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».
Dans 2 ans, Macky SALL sait ce qu’il à faire. S’il respecte les sénégalais et la Constitution (art 27), il sortira par la petite porte (un départ contraint, subi car non voulu). A défaut, la déchéance l’attend (sort réservé à Alpha Condé et CAMPAORE).
SEULS 40 SE SONT PENCHÉS SUR LA PREMIÈRE ÉPREUVE À L'UNIVERSITÉ DE BAMBEY
La direction de l'UFR Ecomij décale les épreuves de 24 heures pour donner une seconde chance aux absents
Le Recteur de l’université Alioune Diop de Bambey a réquisitionné la police pour sécuriser l’établissement d’enseignement supérieur et protéger l’administration, le corps professoral et les étudiants venus passer leurs examens dans un contexte de grève illimitée décrétée par des étudiants qui exigent, entre autres, le rétablissement des amicales et celui des deux sessions aux examens. Une grève qui a beaucoup perturbé les examens pour les étudiants en Licence 1 et 2 de l’UFR Management et économie.
Le Recteur de l’université Alioune Diop de Bambey a réquisitionné les forces de l’ordre au niveau des campus pédagogique etsocial pour barrer la route aux étudiants qui «perturbent» le déroulement des examens. Ces étudiants, qui seraient déjà «identifiés» par l’administration, s’opposent par la violence aux décisions prises par les instances statuaires de l’université et portant sur trois points relatifs à la dissolution de la coordination et des amicales affiliées, aux mesures disciplinaires prononcées à l’encontre d’étudiants et au nombre de sessions d’examen. Réunie en session restreinte, l’Assemblée de l’université avait instruit la commission de discipline de convoquer et d’entendre les étudiants identifiés dans les perturbations.
Au cours de cette rencontre, le recteur avait pris la décision de requérir la présence des forces de l’ordre dans le campus pédagogique. Des menaces mises à exécution hier et qui se sont traduites par une forte présence des forces de l’ordre dans le campus. Environ 700 policiers du Groupement mobile d’intervention (GMI) qui se sont affrontés avec les étudiants qui ont décrété une grève illimitée depuis plus d’une semaine. Durant la journée d’hier, le portail de l’Université a été saccagé par des étudiants qui exigeaient le retrait de ces bérets rouges du campus pédagogique. Des affrontements qui ont naturellement impacté le bon déroulement des examens de l’Ufr Management et Economie en Licences 1 et 2.
En effet, sur un total de 230 étudiants attendus à ces examens, seuls 40 étudiants se sont présentés à l’amphithéâtre pour se pencher sur la première épreuve des examens. Soit un taux de présence de 17,39 %.
Pour le directeur de l’UFR Ecomij, Pr Amadou Gaye, ce taux élevé d’absence serait lié à la peur des étudiants du fait de la présence des forces de l’ordre. Se voulant rassurant, il explique que ces policiers sont réquisitionnés pour assurer la sécurité des étudiants qui désirent faire leurs examens et protéger l’administration et le corps professoral. «Je précise que leur présence c’est pour sécuriser l’université, protéger le personnel administratif et les enseignants pour qu’ils puissent faire le travail correctement et pour que les étudiants puissent composer dans de bonnes conditions. C’est ce qui justifie leur présence au sein du campus», a-t-il dit.
Revenant sur l’organisation des examens au niveau de Bambey, le directeur de l’UFR Ecomij, Pr Amadou Gaye, déclare que les examens sont à 80 % de taux d’exécution. «Il ne restait, dit-il, que les épreuves de ce jour (Ndlr, hier) pour le premier semestre dans l’UFR du département de Management et d’économie qui ont respecté toutes les formalités. Mais à une semaine des examens, qui étaient prévus ce lundi 13 décembre, il y a eu malheureusement ces évènements. Aujourd’hui, on a commencé la première épreuve avec la présence de quelques étudiants. Mais il y a eu beaucoup d’absents. On espère qu’ils seront là dans l’après- midi pour la deuxième épreuve».
A la centaine d’étudiants qui doivent composer pour boucler le premier semestre avant les fêtes de Noël, Pr Gaye leur offre une chance. L’administration compte décaler de 24 heures la poursuite des examens, à partir d’aujourd’hui. Ce, pour permettre aux étudiants, qui n’étaient pas présents par peur de la présence des forces de sécurité, de pouvoir se rattraper. « Nous sommes en train de préparer une note dans ce sens pour décaler l’examen », a informé Pr Amadou Gaye.
par Pape NDIAYE
L’ETAT NOUS ÔTE LE BOUT DE PAIN DE LA BOUCHE
L’Etat devait tout augmenter sauf le prix du pain. Gare à la colère des « Ndiobènes », elle peut être terrible !
Le gouvernement a finalement cédé à la flambée des cours du blé sur le marché international en augmentant le prix du pain. Ce alors qu’il pouvait trouver d’autres mécanismes pour satisfaire la revendication des meuniers et boulangers que de faire payer les pauvres consommateurs sénégalais.
Surtout pour un produit de survie comme le pain, base de tous les « repas » de fortune. Il se mange à toutes les sauces et est assaisonné à tous les goûts. D’où les multiples variations autour de cet aliment pour « goorgorlous » fait avec de la farine : Du « pain-thon » au « pain-boulettes » en passant par le « pain-ndambé », le « pain-chocolat », le « pain-beurre », le « pain-mayonnaise » ou le « pain-omelette », il y en a pour tous les goûts ainsi que pour toutes les bourses ! Objection ?
Même le pain « sec » dépourvu de sauce existe dans certains foyers ayant atteint le seuil de l’extrême pauvreté. Hélas, au Sénégal des années Wade et Macky, le dîner du soir autour d’un grand bol tel qu’on le connaissait dans les décennies 60-90 voire 2000 n’existe plus. Et le bout de pain qui nous restait, jusqu’à hier, a été ôté de notre bouche car devant être vendu beaucoup plus cher : 175 fcfa. A prendre ou à mourir de faim ! Evidemment, à prendre la mort dans l’âme car ce petit morceau parvient à tromper notre faim du soir. Or, le pain est un aliment ancré dans nos habitudes alimentaires.
Et si le Sénégal n’a jamais connu des émeutes du riz, c’est parce que nos compatriotes ont toujours pu se rabattre sur le bon vieux « mbourou » ! Mais si le riz reste et demeure l’aliment de base par excellence des Sénégalais, le pain constitue son compagnon inséparable dans nos ventres ! Un compagnon idéal et incontournable puisque jamais un repas sans pain. Cela est valable aussi bien pour les riches que pour les pauvres. Surtout pour les pauvres d’ailleurs puisque, dans les ménages les plus démunis, le pain constitue le principal complice des repas en tartes : petit déjeuner, déjeuner et diner. D’où des millions de baguettes de pain vendues chaque jour à Dakar et sa banlieue.
De même que dans les villages les plus reculés où le « tapalapa » ou pain traditionnel se vend comme de petits… pains. Sans compter les miches de pain rassis collectées dans les boulangeries et expédiées dans les villages où ils retrouvent une seconde vie dans les panses des… Ndiobènes. Il s’y ajoute qu’avec la multiplication des recettes de tartes sucrées ou salées, la dépendance alimentaire vis-à-vis du pain s’est aggravée. Comme quoi, les Sénégalais ne peuvent plus vivre sans pain. Pour eux, c’est le pain ou la mort !
Sous d’autres cieux, le pain ou la mort !
Sous d’autres cieux, c’est la mort comme ce fut le cas lors des émeutes du pain (1983 et 1984) en Tunisie où des dizaines (70) de personnes ont été tuées dans des manifestations contre la hausse du prix du pain. Et malgré la proclamation de l’état d’urgence et le couvre-feu décrétés par le président Habib Bourguiba, les émeutes se sont poursuivies dans tout le pays jusqu’à faire vaciller le régime. Et pour sauver sa peau et éviter de se faire « tartiner » par le pain de la rue, le président de la République avait convoqué la télévision nationale à 5 h du matin pour annoncer avoir annulé toutes les augmentations du prix du pain !
En Algérie aussi, 31 ans avant les actuelles manifestations pour exiger que le Système (Bouteflika en tête) dégage, il y avait eu en 1988 des émeutes du pain qui avaient fait une centaine de morts. Comme quoi, on ne plaisante pas avec le pain ! Récemment, au Soudan, c’est le triplement du prix du pain qui a d’abord fait trembler le régime soudanais jusqu’à provoquer la chute du président Omar El-Béchir. Cette augmentation avait provoqué un soulèvement des populations dans un pays dirigé d’une main de fer depuis plus de 30 ans par un dictateur féroce.
Certes, le pain n’est pas le riz et comparaison n’est pas raison ! Seulement, ils sont tous les deux des aliments « siamois » qui volent quotidiennement à nos secours. Autant de choses qui font que l’Etat devait tout augmenter sauf le prix du pain. Car, gare à la colère des « Ndiobènes », elle peut être terrible !
AFFECTATION DANS LES RÉGIONS PÉRIPHÉRIQUES, SANCTION, PROMOTION OU NÉCESSITÉ DE SERVICE ?
« Monsieur Guy Marius Sagna, assistant social, matricule de solde n° 657.190/P, précédemment en service au Centre de Promotion et de Réinsertion sociale de Liberté 3 B, est affecté au Service régional de l’Action sociale de Kédougou
« Monsieur Guy Marius Sagna, assistant social, matricule de solde n° 657.190/P, précédemment en service au Centre de Promotion et de Réinsertion sociale de Liberté 3 B, est affecté au Service régional de l’Action sociale de Kédougou. La présente note prend effet à partir de sa date de signature ».
C’est la note de service diffusée dans les réseaux sociaux depuis 18 jours. Chacun y va de son commentaire. Si certains dénoncent le caractère arbitraire qui caractérise de cette note de service, d’autres trouvent normal que Guy Marius Sagna puisse être affecté dans n’importe quel endroit du territoire national pour nécessité de service. Mais dans l’imaginaire des Sénégalais, quitter la capitale pour des régions à la limite de la frontière du Sénégal n’est qu’une sanction qui ne dit pas son nom. Aujourd’hui tous les fonctionnaires se battent pour être affectés à Dakar. Cela se comprend dans la mesure où tout est concentré dans la capitale.
Avec 0,28 % du territoire national, la région de Dakar regroupe, sur 550 km2, 25 % de la population et concentre 80 % des activités économiques du pays. Les conditions de travail sont meilleures à Dakar. C’est ce qui explique pourquoi Dakar fait l’objet de tant de convoitises. Dans l’éducation, les enseignants qui se trouvent dans les lieux éloignés de la capitale bénéficient de plus de points pour remplir des demandes d’affectation. A chaque sortie de promotion dans certaines professions, les majors ont toujours la latitude de choisir de rester dans la capitale. C’est ce qui montre l’iniquité entre les régions reculées et la capitale.
Dans l’imaginaire des autorités, les régions périphériques du Sénégal sont des lieux de déportations de fonctionnaires sanctionnés, de pandémoniums pour ceux qu’ils considèrent comme les ennemis de la République. Et tout cela découle de l’héritage colonial. Les Blancs colons ont de tout temps montré et démontré que la pire des sanctions contre les récalcitrants à l’ordre colonial, c’est de les éloigner de leur pays d’origine. Samory Touré, héros de la résistance guinéenne, est mort au Gabon en 1900 où il a été déporté par les Français. Cheikh Ahmadou Bamba est déporté au Gabon, exilé en Mauritanie avant d’être mis en résidence surveillée à Diourbel. Béhanzin, roi d’Abomey, est mort en exil à Alger le 10 décembre 1906.
Aline Sitoé Diatta, icône féminine de la résistance anticoloniale, a été déportée en Gambie puis à Tombouctou au Mali où elle a trouvé la mort le 28 mai 1944. Mamadou Dia, président du Conseil du gouvernement dans les années 60 a été jugé, condamné et incarcéré par le régime senghorien dans une prison infernale à Kédougou pendant 14 ans avec certains de ses proches. Boubacar Sall, le lion du PDS des années 80 a vécu la même injustice sous le régime du Président Diouf en étant expédié à Kédougou. Barthélémy Dias sous le régime de Wade a été nuitamment transféré à la Mac de ladite localité. Kédougou, l’une des contrées les plus riches du Sénégal, est diabolisée par l’image carcérale que nos dirigeants en font. Tout cela montre combien ces régions, qui sont pauvres en matière d’infrastructures bien que riches en ressources minières, sont victimes du manque de considération de ceux qui nous dirigent.
Léopold Sédar Senghor avait hérité des colons français cette transformation des régions reculées en purgatoire alors que ce sont ces régions qui porteuses jusqu’à aujourd’hui du développement du pays. Si une bonne politique d’équité territoriale était amorcée depuis l’indépendance, si nos dirigeants n’avaient pas appliqué une politique d’exclusion et de discrimination vis-à-vis de certaines régions considérées comme de simples purgatoires qui doivent accueillir des condamnés, aucun fonctionnaire ne trouverait rien à dire sur une quelconque affectation dans les zones reculées.
Dans le milieu de la presse, des journalistes rétifs à toute instrumentalisation ont vécu ces affectations considérées comme des sanctions punitives. Feu le journaliste Moussa Paye, dans un document intitulé « La presse et le pouvoir », rapporte comment les confrères Lamine Touré et Demba Ndiaye, journalistes à l’ORTS, ont été mutés arbitrairement hors de la maison mère. « En début d’après-midi du 22 août 1985, alors qu’une coalition de partis de l’opposition a appelé à une marche antiapartheid vers le palais présidentiel, le téléphone sonne dans la salle de rédaction du journal parlé de la radio pour annoncer la diffusion prochaine d’un communiqué du ministre de la Communication Djibo Kâ. Le communiqué tombe effectivement sous forme d’une dépêche de l’Agence de Presse Sénégalaise qui invective “la poignée de 50 manifestants”.
Les journalistes de service, Lamine Touré à 20 h et Demba Ndiaye pour le prochain journal, vont refuser de lire la dépêche sans citation de la source APS comme le demandaient, avec une insistance pressante, jusque dans le studio, le directeur de la radio, Pathé Dièye Fall et le rédacteur en chef Ibrahima Sané. Les deux journalistes furent mutés à Saint-Louis et à Ziguinchor, après une molle résistance de la section SYNPICS de la radio », écrivait Moussa Paye.
Lui-même sera victime de l’arbitraire du régime socialiste en 1987. « Après plusieurs vexations, la direction du Soleil ne trouve, en septembre 1987, rien de mieux que de dégrader dans les faits Sidy Gaye et moi-même respectivement chef du service étranger et grand reporter classés donc à la quatrième catégorie de la convention collective et subitement affectés en qualité de chefs de bureaux régionaux de Saint-Louis, et Thiès, postes correspondants à la troisième catégorie », dénonce l’ancien journaliste de Sud. Cet arbitraire consistant à éloigner des fonctionnaires peu accommodants est aussi constatable dans le milieu de la magistrature où certaines consultations à domicile sont organisées pour envoyer au purgatoire certains magistrats refusant la soumission et le diktat imposés par la dyarchie du Conseil supérieur de la magistrature. Un procureur de la République servant à Mbour n’a-t-il pas été affecté en pleine année scolaire parce qu’il a avait osé mettre au gnouf une militante de l’Apr détenant illégalement des cartes d’électeurs ?
Le juge Souleymane Teliko, connu pour son combat en faveur de l’indépendance de la justice, est aujourd’hui envoyé à Tambacounda. Les autorités des différents régimes pensent que le meilleur moyen pour déstabiliser un mouvement syndical ou citoyen, dirigé par un fonctionnaire coriace, c’est le décapiter en éloignant son leader dans un endroit qui le couperait de sa base. Seuls les enseignants y échappent parce que leur ministre ne peut en aucun cas s’offrir la liberté d’affecter un enseignant déjà en service sans son consentement. Il ne peut affecter dans la même zone que pour des raisons de complément horaire.
Le cas de GMS peut être rangé dans la même catégorie des affectations-sanctions. Alors si ce sont ceux qui sont chargés de réduire les inégalités, de gommer certaines disparités sont les premiers, de par les actes administratifs qu’ils prennent, à déconsidérer les régions éloignées de la capitale, tout fonctionnaire affecté de Dakar vers les régions sans promotion a la latitude de le prendre comme une sanction vindicative. Il est notoriété publique que le leader de Frapp cause des insomnies au pouvoir en place et son ministre de tutelle, candidat à la mairie de Dakar, penserait certainement que Guy Marius Sagna pourrait constituer un obstacle à son élection le 23 janvier prochain. Une erreur politique pour beaucoup qui croient que cette tentative d’isolement et de bâillonnement du leader charismatique de Frapp coûtera cher à Abdoulaye Diouf Sarr au soir des locales du 23 janvier prochain...
Par Mamadou Oumar NDIAYE
GOULAG TROPICAL
Souleymane Teliko et Marius Sagna, qui donnent du fil à retordre au pouvoir, ont été affectés respectivement à Tamba et à Kédougou. Pour se débarrasser des têtes brûlées et autres gêneurs, Macky Sall fait comme Senghor mais dans un tout autre contexte
Pendant la colonisation française, les têtes brûlées et autres personnes indésirables en Métropole étaient exilées en Nouvelle Calédonie, un territoire surnommé aussi « Le Caillou ». Et dont les habitants viennent d’ailleurs de décider de rester français à l’issue du troisième référendum d’autodétermination organisé par les autorités de ce pays. Un troisième référendum boycotté, soit dit en passant, par les indépendantistes du Fnlks.
En Afrique, les mêmes indésirables, objecteurs de consciences ou personnes considérées comme dangereuses étaient exilées en Mauritanie, à Madagascar, au Gabon, en Algérie etc. Après notre indépendance, au Sénégal, les fonctionnaires récalcitrants, en guise de sanction, étaient affectés à Kédougou ou en tout cas dans la région de Tambacounda dont dépendait justement cette ville.
A la suite de leur « coup d’Etat » contre le président Senghor, le président du Conseil — équivalent du Premier ministre actuel — Mamadou Dia et ses compagnons avaient été incarcérés à la prison de Kédougou, une ville considérée alors comme le bout du monde, si ce n’est l’enfer car très éloignée, enclavée et avec un climat particulièrement inhospitalier. C’est dans ce bagne, donc, que ces nationalistes avaient été détenus pendant plus d’une décennie.
Plus près de nous, l’opposant Barthélémy Dias avait été lui aussi emprisonné très loin de Dakar, à Tambacounda, par le régime du président Abdoulaye Wade pour le couper de ses supporters et lui faire ressentir, en quelque sorte, les rigueurs de « l’exil » car il s’agissait bien d’une sorte d’exil intérieur qui frappait le maire de Mermoz-Sacré-Cœur. Avant cela, au lendemain des événements de 1988, Boubacar Sall surnommé le « Lion du Cayor », alors fougueux et radical numéro deux du Parti démocratique sénégalais (Pds) avait été lui aussi envoyé en exil intérieur dans une région périphérique, celle de Kolda plus précisément, où il avait été détenu avant d’être libéré à la faveur des négociations entre le président Abdou Diouf et son principal opposant d’alors, Me Abdoulaye Wade.
Eh bien le président Macky Sall, bien que né après les indépendances, est en train de s’inspirer des méthodes de ses prédécesseurs non pas en emprisonnant ses opposants dans l’ex-région du Sénégal Oriental (non, non il a embastillé aussi bien Khalifa Sall et Karim Wade à Rebeuss pour les avoir en quelque sorte sous les yeux) mais, de plus en plus, en les exilant à l’intérieur du pays. Comme le faisaient les autorités soviétiques en envoyant les dissidents et autres objecteurs de consciences en Sibérie !
Coup sur coup, donc, le magistrat Souleymane Teliko, très courageux président sortant de l’Union des Magistrats du Sénégal (UMS) et l’éducateur spécialisé Guy Marius Sagna, parce qu’ils ont donné du fil à retordre à son pouvoir, ont été affectés respectivement à Tambacounda et à Kédougou ! C’est-à-dire, encore une fois, dans ce qui, jusque dans les années 2000, constituait la région administrative du Sénégal Oriental. Ah, j’allais oublier ! Quelques-uns des leaders de la fronde estudiantine de 1971, enrôlés dans l’Armée, avaient été mis dans un avion avant d’être débarqués dans un camp militaire en plein cœur du Parc national de Niokolo Koba rempli de lions, d’hyènes et d’autres bêtes sauvages. Un parc situé…dans l’actuelle région de Kédougou. Le grand banquier Bassirou Faty, qui faisait partie de ces étudiants martyrs, ne me démentira pas. Bref, le régime du président Macky Sall, donc, pour se débarrasser des têtes brûlées et autres gêneurs, fait tout simplement comme celui du président Senghor mais dans un tout autre contexte ! Nous pensions évoluer en plein 21ème siècle et à l’ère du numérique, de la mondialisation et de la démocratie triomphante — le Sénégal ne fait-il pas partie des pays invités par le président américain Joe Biden à son Sommet mondial de la démocratie tenu la semaine dernière ? — mais hélas, nous voilà retournés à la sombre période du parti unique, de la guerre froide et des méthodes staliniennes de répression des opposants par l’emprisonnement et/ou l’exil intérieur !
Post scriptum : La région de Kédougou, c’est aussi celle qui abrita, au début de nos indépendances, le fameux maquis du PAI et où, ces temps-ci, on dit que des djihadistes seraient signalés dans la zone de Kidira qui en dépend administrativement. Prenons garde à ce que l’ami Guy Marius Sagna ne fasse ami-ami avec ces fous de Dieu !
KEEMTAAN GI - CROISSANCE DE MISÈRE !
La vie est belle ! Il ne faut pas bouder votre plaisir d’être des citoyens de ce charmant pays. Une terre bénie des dieux, on vous dit ! La preuve par le satisfecit décerné par la Directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI) à nos si brillantes autorités. Et quand cette institution financière, qui a tendance à nous ramollir depuis nos glorieuses indépendances par des pratiques iniques, applaudit la bonne tenue de nos finances et que les autorités pavoisent sur un éventuel doublement du taux de croissance du PIB, y a de quoi espérer des lendemains qui chantent. Un chemin qui nous parait cependant long comme ce bout de phrase qui précède. Une croissance, d’ailleurs, dans laquelle nos pays ont tendance à mordre comme dans un bout de pain. Une baguette que nous allons acheter plus cher dès ce matin. Le bonheur, c’est simple comme un satisfecit du FMI ! On nous promet l’Eden et voilà que s’entrouvrent devant nous les portes de l’enfer. Il ne faut surtout pas y voir du cynisme. C’est le chemin qui mène au bonheur. Aussi loin soit-il, on apercevra le bout du tunnel. Comme cette société qui nous promettait de nous vendre le liquide précieux moins cher et qui nous mène vers la déchéance psychologique. Elle déroule son projet d’appauvrissement face au silence — ou la complicité ! — de l’Etat. Nos députés ont beau geindre, le ministre en charge de ce secteur n’a apporté aucune réponse à leurs complaintes. Plutôt de nous rendre le sourire, ces gentils Toubab sont en train de nous torturer comme durant le sinistre « commerce du bois d’ébène ». Une véritable torture « aquatique » qui pourrait mettre des familles dans un cercle vicieux de dénuement. Des factures qui passent du double au triple voire plus sans que l’Etat cherche à décrypter les raisons de nos misères. Si ce n’est pas être complice de ces nouveaux négriers dont la mission semble être de nous appauvrir davantage, ça y ressemble beaucoup. Et tant pis pour la populace que nous sommes du moment que la patronne du FMI est contente ! KACCOOR BI
FIDAK UNE PREMIÈRE DE SALIOU KEITA QUI S’ENFOIRE
L’édition 2021 de la Foire de Dakar, lancée le 06 décembre dernier, peine véritable à connaître un succès. Lors de notre passage sur les lieux, le décor était triste. Les exposants affichaient des mines patibulaires aux regards perdus guettant le moindre geste du visiteur. A d’autres niveaux, des exposants continuent de s’installer. Des coups de marteaux accompagnent ce processus qui devait être fini depuis longtemps. L’édition 2021 de cette Fidak, qui se voulait celle de la relance, risque véritablement d’être un échec alors que la clôture est prévue dans une semaine (officiellement le 20 décembre). Pour une première, Saliou Keita est entrain de rater son entrée en matière. L’Apériste de Dakar Plateau peine à faire oublier son prédécesseur Cheikh Ndiaye. Pourtant rien ne devait l’empêcher d’aller prendre leçon chez ce dernier. En tout cas, très volubile, Saliou Keïta avait promis d’impulser une nouvelle dynamique au CICES et rompre avec ce passé qui réduit les activités du centre à la seule foire internationale de Dakar (FIDAK). « Le CICES qui date de 1974 doit changer de visage et être rénové aux normes des standards internationaux » disait-il. Il ajoutait aussi que la mission du CICES n’est pas seulement d’accueillir des foires, mais aussi de promouvoir la culture. Seulement avec ce qui se passe à l’édition 2021, il est en train de passer complètement à côté.
SAPCO LA GESTION DU DG AMADOU MAME DIOP FORTEMENT DÉCRIÉE
S’il y a un directeur général qui peine à trouver ses marques à la tête de la Société d’aménagement et de promotion des zones touristiques de la Petite Côte (SAPCO), c’est bien Amadou Mame Diop par ailleurs maire de Richard-Toll. Figurez-vous que jusqu’au moment où vous lisez ces lignes, les travailleurs de la SAPCO n’ont pas encore perçu leurs salaires du mois. Si le problème s’était posé ce mois-ci seulement, on n’aurait pas crié au scandale. Mais les retards de salaire sont fréquents. Le plus inquiétant est à venir. Pour une structure qui devait être la cheville ouvrière de la politique de promotion touristique de l’Etat à travers la station balnéaire de Saly — la plus importante du pays — , la Sapco peine à payer correctement sa location. Jusqu’à ce qu’elle soit menacée d’expulsion pour des arriérés de location. On se demande d’ailleurs à quoi sert son budget de fonctionnement. Amadou Mame Diop, nommé en avril 2021, n’en fait qu’à sa tête puisqu’il se sent soutenu par le tout-puissant Mansour Faye en tant que patron du parti présidentiel dans la région de Saint-Louis. Il est vrai que, plus préoccupé parsa réélection en tant que maire de Richard Toll aux prochaines élections locales, Amadou Mame Diop n’a guère de temps à consacrer à la Sapco.
BEM-DAKAR FÊTE LA PROMOTION NMA FEU AMETH AMAR
Auréolée pour la 6ème année du titre de meilleure école de management du prestigieux classement de Jeune Afrique, BEM-Dakar va vivre un grand moment de communion avec ses étudiants, le monde de l’Enseignement supérieur et le milieu professionnel ce samedi 18 décembre 2021. Au Grand Théâtre, BEM-Dakar, dirigée par son PDG, Dr Pape Madické Diop, organise la cérémonie de remise de diplômes Promotion NMA de feu Ameth Amar décédé le 22 juillet 2019 à Paris. En se classant, une nouvelle fois 1ère Business School d’Afrique subsaharienne francophone au classement 2021 de Jeune Afrique, BEM Dakar confirme sa place de leader en Afrique subsaharienne. Depuis sa création, en 2008, BEM Dakar a démontré une excellence académique qui lui a valu d’occuper la tête de ce classement durant trois années consécutives (2011, 2012, 2013) puis en 2019 année de reprise du classement et cette année encore. Tout comme les autres années, le magazine Jeune Afrique, dans ce classement 2021, a encore valorisé l’attractivité/sélectivité, la pédagogie, le professionnalisme, le rayonnement international et le service aux étudiants de l’établissement fondé et dirigé par Dr Pape Madické DIOP.
PAPE MADICKE DIOP « ETRE LA BUSINESS SCHOOL DE RÉFÉRENCE »
Absent de Dakar pour un séjour à Abidjan où BEM-Dakar a ouvert une succursale à succès, le PDG Pape Madické Diop n’avait pas pu commenter cette nouvelle performance lorsqu’elle a été annoncée. Mais ce samedi, une importante annonce du fondateur de BEM-Dakar est attendue selon Mme Yacine Keita, Directrice de la Communication et de la Veille stratégique. Mme Keita s’est fortement réjouie de la nouvelle performance de son école. Pour le reste, elle souhaite laisser le soin de faire des annonces à son PDG. Ce dernier disait, au lendemain de la publication du classement Jeune Afrique 2020, que « nous sommes fiers de ce que nous avons accompli ensemble. Le mérite de ces résultats remarquables revient à toute la communauté éducative de BEM Dakar : les parents d’élèves, les étudiants, les enseignants, le personnel d’encadrement et de soutien, les autorités de tutelle et bien sûr les chefs d’entreprises. BEM Dakar, c’est une conviction et une passion partagées par des hommes et des femmes pour qui l’éducation est un sacerdoce et pour qui l’Afrique est une terre d’histoire et d’avenir ; un continent de toutes les histoires et de tous les avenirs. A Dakar comme à Abidjan, l’ambition reste la même : être la Business School de référence du continent » peut-on lire sur le site du groupe. Partenaire stratégique de KEDGE Business School, BEM Dakar c’est 41 programmes de management, 1300 étudiants dont 700 en formation initiale et 600 en formation continue, 29 nationalités représentées, 20 universités partenaires et plus de 215 professeurs (permanents et vacataires).
BAISSE DES BUDGETS DES ARMÉES ET DU MINISTÈRE DE L’ECONOMIE
Sur les 33 ministères, seuls deux ont connu une baisse de leurs budgets. Il s’agit du ministère des Forces Armées et de celui l’Economie. Abdoulaye Daouda Diallo s’est essayé à une explication ce dimanche devant les députés sur cette situation. « Le Ministère des Forces armées verra ses crédits reculer très légèrement, de -0,1 %. Mais en vérité, avec le financement des Opérations Extérieures (OPEX) de 30 milliards FCFA et celui d’opérations classées « secret défense », les ressources de ce ministère augmenteront en réalité de plus de 29,7 milliards FCFA, traduisant la poursuite de l’effort d’équipement et de mise à niveau opérationnelle de nos Forces de défense et de sécurité » a commenté Abdoulaye Daouda Diallo. Concernant le ministère de l’Economie, l’argentier de l’Etat a expliqué que la baisse de son budget « n’en est pas une, en réalité. En effet, si les crédits budgétaires reculent en valeur absolue de 3,604 milliards de FCFA, dans le même temps plus de 5 milliards de FCFA seront accordés au FONSIS et au FONGIP, qui sont sous la tutelle de ce ministère, par le biais d’opérations de financement. Autrement dit, c’est juste une question de traitement comptable mais, dans les faits, les moyens alloués au Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération vont augmenter de plus de 1,4 milliard de FCFA ». Tout le monde est content, donc !
SANTE/COVID19 LES AGENTS RÉCLAMENT LEURS PRIMES ET MENACENT…
Le collectif des travailleurs des Centres de traitement épidémiologique (CTE) élève la voix, réclamant plusieurs mois d’arriérés de motivations. « Quand on prend, par exemple, l’hôpital Dalal Jamm, on lui doit huit mois d’arriérés de motivation. Quand on prend les hôpitaux de Fann et Principal, ils sont à cinq voire six mois, quand on compte le mois de décembre. Quand on prend le Samu national, ils sont à douze mois », a dénoncé Elimane Fall, leur porte-parole. Fall et ses camarades ont fait face à la presse, ce lundi 13 décembre. Ils réclament le paiement de la totalité des sommes dues par les services du ministère de la Santé. Ces agents de santé, en première ligne dans la lutte contre la Covid-19, soutenus par le mouvement Frapp / France dégage, promettent de passer à la vitesse supérieure si leurs revendications ne sont pas satisfaites dans les plus brefs délais. En voilà des travailleurs qui n’ont pas compris que leur ministre n’a pas leur temps car absorbé par sa campagne électorale pour être le futur maire de la capitale !