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26 juin 2025
CARNET NOIR, LE LION ABDOULAYE THIAM REND SON DERNIER SOUFFLE
Abdoulaye Thiam, l’emblématique supporter des équipes nationales du Sénégal est décédé ce dimanche à son domicile, à Rufisque (30 kms de Dakar), a appris l’APS de sources concordantes.
Dakar, 24 oct (APS) – Abdoulaye Thiam, l’emblématique supporter des équipes nationales du Sénégal est décédé ce dimanche à son domicile, à Rufisque (30 kms de Dakar), a appris l’APS de sources concordantes.
Décédé à l’âge de 71 ans, l’agent de la Poste à la retraite ne s’était jamais remis d’un accident de moto dont il a été victime lors de la CAN de beach soccer en juin dernier, à Saly Portudal, a confié un proche du défunt.
Muni de son tambour, il a participé à de nombreuses campagnes des équipes nationales du Sénégal, notamment celles de football. Et la victoire (1-0) des Lions contre les Bleus à l’ouverture de la Coupe du monde 2002 à Séoul (Corée du Sud) l’a projeté au devant de la scène mondiale.
A la tête d’une poignée de supporters, Thiam avait ravi la vedette aux nombreux supporters des Bleus, devenant le temps d’un match aussi populaire que les coéquipiers de Pape Bouba Diop, buteur de ce match.
Cheikh Tidiane Fall, responsable de la Communication de la Fédération sénégalaise de football (FSF) à l’époque et témoin privilégié de ces moments estime qu’il était à lui seul le symbole même de cette belle épopée.
’’Si on devait retenir une image forte symbolisant la belle épopée des Lions en 2002, ce serait celle de Thiam Gaïndé, véritable homme-orchestre inégalable pour donner le ton dans une profusion de couleurs chaudes et de sons bien de chez nous’’, écrit-il, dans un post sur les réseaux sociaux.
‘’Une aubaine pour les chaînes de télévision et les journaux à l’affût d’images originales et marquantes’’, a poursuivi l’ancien rédacteur en chef du quotidien gouvernemental, le Soleil.
Selon lui, ‘’il a été aussi toujours au premier rang pour pousser nos représentants vers la victoire, quelle que soit la discipline en compétition internationale’’.
‘’Il a vécu sa passion du sport et son amour des couleurs sénégalaises jusqu’au bout’’, a ajouté l’ancien reporter sportif, rappelant qu’il était une figure emblématique du 12-ème Gaindé qui ne pourra ‘’malheureusement pas jouer sa partition lors de la prochaine CAN au Cameroun’’.
‘’Il mérite un hommage exceptionnel’’, a-t-il par ailleurs ajouté.
SAINT-LOUIS EN PLEIN DESARROI
A la Langue de Barbarie, dire que la pêche traverse des moments difficiles est un secret de polichinelle. Les pêcheurs de cette localité ne savent plus à quel saint se vouer, pour trouver de réponses sérieuses à leurs nombreux problèmes
Ibrahima Bocar SENE (Saint-Louis) |
Publication 25/10/2021
Le secteur de la pêche à Saint-Louis souffre de nombreux maux. Il s’agit, entre autres, de la rareté des ressources halieutiques, du manque d’infrastructures de conservation et de transformation, du manque de financements et de formation des femmes transformatrices, de l’insuffisance des licences de pêche, du changement climatique, de la future exploitation du gaz et de la surexploitation des ressources halieutiques par les bateaux étrangers. De multiples difficultés qui font le lit du mal-vivre des pêcheurs de la Langue de Barbarie.
A la Langue de Barbarie, dire que la pêche traverse des moments difficiles est un secret de polichinelle. Les pêcheurs de cette localité ne savent plus à quel saint se vouer, pour trouver de réponses sérieuses à leurs nombreux problèmes. La rareté des ressources halieutiques, des licences de pêche, des financements et les effets néfastes du changement climatique sont autant de facteurs qui ont pratiquement anéanti leurs activités. A Saint-Louis, l’érosion côtière, l’avancée de la mer, la disparition d’habitats côtiers, de plages de débarquement et de sites de transformation sur le littoral sont une parfaite illustration du phénomène impactant négativement le secteur de la pêche.
De l’Hydrobase à Goxu Mbacc, en passant par Guet-Ndar et Santhiaba, les sous quartiers de la Langue de Barbarie sont très affectés par le phénomène et les dégâts sont énormes. « Les impacts des changements climatiques ont fini de bouleverser la vie de la plupart des communautés de pêche, surtout à Saint-Louis. Car, on a l’habitude de dire que : quand la pêche va bien, tout marche à merveille à Saint-Louis, parce que c’est le secteur qui tire l’économie locale vers le haut. Malheureusement, ce n’est plus le cas, depuis belle lurette », regrette Moustapha Dieng. Pour le secrétaire général du syndicat national des pêcheurs du Sénégal (SYNPS), les possibilités de pêche ou de signatures de protocoles se sont amoindries avec les pays voisins et l’expansion des activités des pêcheurs guet-ndariens sont très limités.
"Au Sénégal, plus de 23 000 pirogues sont répertoriées, Saint-Louis en compte le plus grand nombre, mais aussi, le plus grand nombre de pêcheurs en activité. Dans tous les sites de pêche du pays, vous trouverez des saint-louisiens et des pirogues de la Langue de Barbarie. Le nombre de licences octroyées par la Mauritanie est insuffisant par rapport à la forte demande. C'est la même situation qu'on note dans les autres pays de la sous-région. Tous ces ingrédients combinés avec la rareté des ressources halieutiques sur nos côtes, constituent un véritable handicap dans les activités de nos braves pêcheurs. A Saint Louis, il y a un déficit criard d'infrastructures de débarquement et de conservation des prises. Les quais de pêche n'obéissent à aucune norme de sécurité et les chambres froides sont inexistantes", dénonce Tapha Dieng.
Les bateaux étrangers au banc des accusés
Revenant sur la longue liste des dures conditions de vie et de travail des acteurs de la pêche de la Langue de Barbarie, le secrétaire général national de l'Unapas fustige, également, l'oubli volontaire dont l'un des plus vieux quartiers de la commune est victime. "Les populations sont confrontées à d’énormes difficultés. La brèche continue de tuer quotidiennement et menace dangereusement l’existence de la Langue de Barbarie. La rareté des licences de pêche et des ressources halieutiques ont accentué le chômage, la pauvreté dans le quartier et multiplié les incidents avec les gardes côtes mauritaniens. Plusieurs centaines de familles sont dans le désarroi total entre l’Hydrobase, Guet-Ndar, Santhiaba et Goxu-mbacc, parce qu’elles ont tout perdu et, malheureusement, laissées à elles-mêmes. Une situation qui oblige certains à violer les eaux maritimes de la Mauritanie pour des raisons de survie. Puisqu’il est très difficile pour un responsable de famille de voir ses enfants et autres membres de sa famille rester des jours sans manger ou ne pouvoir régler les besoins les plus élémentaires", se désole M. Dieng.
Malheureusement, pour le syndicaliste, les difficultés des pêcheurs de Saint Louis et du Sénégal en général continueront, tant que le gouvernement n'arrêtera la délivrance de licences de pêche aux bateaux étrangers, surtout ceux de l'Union Européenne. "Notre mer est vidée de ses ressources halieutiques par les bateaux étrangers. Pour trouver du poisson, les pêcheurs sont obligés d'aller très loin et c'est la cause de plusieurs disparitions et d'accidents en mer. Les 34 bateaux de l'EU, censés pêcher le thon et le merlu, raclent dangereusement le fond de nos eaux maritimes. Si on permet à ces bateaux, en dehors de leur quota du thon et du merlu, de pêcher 5% de crustacés, de 15% d'autres espèces dorsales, cela veut dire que les autorités n'ont pas mesuré la dangerosité de ces licences octroyées aux bateaux étrangers et les effets négatifs qu'elles engendrent sur la pêche artisanale. Non seulement, les bateaux européens pillent nos recherches, mais aussi, utilisent des appâts vivants via les alevins. A cause de ces bateaux, les pêcheurs paient un lourd tribut à la mer, plus de 40 morts par an sont recensés", déplore le SG de l'Unapas.
La découverte du gaz une autre menace de leurs activités
A côté des menaces des bateaux de l'UE et de la rareté du poisson, les pêcheurs de Guet-Ndar doivent faire, également, face aux effets négatifs de la découverte du gaz dans les côtes saint louisiennes. Dans la commune de Saint-Louis, malgré l’espoir suscité par les gains économiques immédiats, les acteurs de la pêche font part de leurs inquiétudes quant aux impacts négatifs de l’activité extractive sur l’environnement marin et par voie de conséquence sur le secteur de la pêche qui constitue la principale source de revenus des populations.
"A l'opposé des retombées positives de l'exploitation du gaz, il y aura beaucoup d’impacts négatifs. D’ailleurs, cela a commencé avec les recherches et l’exploration au fond de l’océan. Avec l’exploitation, il est demandé aux pêcheurs de s’éloigner des installations d’un périmètre de 500 mètres à un kilomètre, ce qui réduira davantage les côtes de Saint-Louis. Pourtant, c’est à cause de l’étroitesse de la côte que les pêcheurs guet-ndariens ont souvent eu des accrochages avec les garde-côtes mauritaniens, si on y retire encore 500 mètres voire un kilomètre, c’est tuer la pêche dans cette partie du pays", martèle Moustapha Dieng. Avant d'ajouter que d’autres impacts négatifs peuvent survenir, telles que la nuisance sonore qui éloigne les poissons, le déversement éventuel dans les eaux de produits toxiques, entre autres.
"Ces effets occasionneront beaucoup de pertes d’emplois directs et indirects dans les secteurs et sous-secteurs de la pêche. C'est pourquoi, les acteurs que nous sommes devons tenir un plaidoyer fort auprès des autorités pour que ce manque à gagner des travailleurs de la pêche soit pris en charge dans les retombées financières", dit-il.
Dures conditions de travail des femmes transformatrices
Les femmes transformatrices de la Langue de Barbarie qu'on surnomme les "jambar-sine" ne sont pas mieux loties que leurs hommes. Malgré leur bravoure, elles peinent à trouver des financements et des formations pour mener à bien leurs activités. Pire, elles travaillent dans des conditions très artisanales sur des sites qui ne respectent aucun code d'hygiène. "Le site de transformation de Guet Ndar, qui était acquis dans le cadre de la coopération espagnole, est dans un état de délabrement très avancé. Toutes les installations sont hors d'usage. Celui de Goxu Mbacc ne peut pas contenir toutes les femmes et il n'est pas bien équipé. Les femmes transformatrices de la Langue de Barbarie sont complètement ignorées dans l'octroi des financements et ne bénéficient pas de formation pour se moderniser dans la production et pour pouvoir s'ouvrir au marché international", regrette une des responsables du site de Guet Ndar.
Ainsi, pour toutes ces difficultés vécues quotidiennement, les populations de la Langue de Barbarie invitent les autorités sont à se pencher sérieusement sur les effets de l’érosion de la langue de Barbarie, à régler les effets dévastateurs de la brèche, à sécuriser les outils de travail des pêcheurs et des femmes sur les berges et sites de transformation et à engager des négociations franches avec les autres pays voisins de la sous-région pour l'obtention de nouvelles licences de pêche. Mais aussi, de tenir compte dans la perspective de l’exploration et l’exploitation, dans le futur, des hydrocarbures découvertes au large de côtes saint louisiennes et des inquiétudes qu’elles suscitent chez certains acteurs.
----------------------------------------------------------------------------------------------------------- L’aquaculture, une alternative pour faire face à la problématique
A part le tourisme, la pêche artisanale constitue l’un des deux piliers sur lesquels repose l'économie de la commune de Saint-Louis. Avec la rareté des ressources halieutiques en mer et les multiples problèmes que traversent le secteur, les autorités ont inscrit l'aquaculture comme secteur prioritaire à développer pour renverser la tendance.
Saint-Louis dispose d’un potentiel aquacole et d’opportunités inestimables pour faire de l’aquaculture, un levier de développement et de lutte contre le sous-emploi des jeunes. Des opportunités de l’aquaculture que la structure d’appui à la maîtrise d’ouvrage communale a partagées avec des jeunes issus de différents quartiers de la ville et de la Langue de Barbarie. "Le nombre réduit de licences de pêche octroyées aux milliers de pêcheurs de la Langue de Barbarie par la Mauritanie et la rareté des produits halieutiques dans les côtes sénégalaises font que l’aquaculture peut constituer une alternative et des réponses à la problématique de l'emploi au Sénégal aux jeunes", déclare le directeur de l’agence communale de développement (ADC) de Saint-Louis.
A en croire Boun Daouda Soumaré, l’exploitation de ce sous-secteur à fort coefficient de main d'œuvre peut participer, d’une manière très efficace, à la lutte contre l’émigration clandestine, à l’emploi des jeunes et à la réinsertion des pêcheurs de la Langue de Barbarie touchés par les effets des changements climatiques. "A l’horizon 2023, l’aquaculture permettra de produire environ 10% du volume de pêche de capture et de fournir plus de 20 000 emplois directs et indirects. C’est pourquoi, nous informons et sensibilisons les jeunes, surtout ceux de la langue de Barbarie sur les conditions de réalisation d'une aquaculture commerciale privée, compétitive, capable de générer des profits intéressants, tout en étant socialement équitable, respectueuse de l'environnement et techniquement maitrisée", renseigne M. Soumaré.
Ainsi, les 100 premiers jeunes ciblés, dont les 50% sont des jeunes pêcheurs de guet-Ndar, seront accompagnés financièrement, grâce à la coopération allemande pour la réalisation de quelques projets.
« IL FAUT ENTERRER UNE CERTAINE OPPOSITION... »
Selon Mahmouth Saleh, l'opposition nihiliste incarnée par Yewi Askan Wi (Sonko et Cie) est à enterrer et celle républicaine de Wallu est à encourager, a-t-il dit ce dimanche à Mbour.
iGFM - (Dakar) Pour le directeur de cabinet du président Macky Sall, il y a une certaine opposition au Sénégal, qu'il faut enterrer après les élections locales. Mahmouth Saleh, que l'opposition nihiliste incarnée par Yewi Askan Wi (Sonko et Cie) est à enterrer et celle républicaine de Wallu est à encourager, a-t-il dit ce dimanche à Mbour.
"Il faut enterrer une certaine opposition, mais pas toute l'opposition. Parce que le Sénégal a besoin comme nous d'une opposition républicaine. Qui respecte les institutions, qui respecte la physionomie de la société sénégalaise.
Cette opposition est incarnée par Wallu contrairement à Yewi Askan Wi, une opposition nihiliste, anti institutionnelle qui veut casser l'harmonie de la population sénégalaise, sa structuration. Qui ne reconnaît pas ce que nous reconnaissons comme autorités religieuses, qui a incarné l'orthodoxie musulmane.
Une opposition qui vient menacer ses fondamentaux. Cette opposition-là est à enterrer après les élections locales, c'est possible, c'est à notre portée. Parce que nous avons la majorité.
« LA CANDIDATURE DE MACKY SALL EN 2024 EST DANS LES RESULTATS DE 2022... »
Mahmouth Saleh, le ministre Chef de cabinet politique de Macky Sall, a levé un coin du voile sur la candidature de son leader pour un autre mandat en 2024
iGFM - (Dakar) "La candidature de Macky Sall en 2024 est dans les résultats de 2022...". C'est la déclaration faite ce dimanche par Mahmouth Saleh, directeur de Cabinet du Président Macky Sall, à Mbour.
Face aux responsables et militants de la coalition Benno Bokk Yakaar de Mbour, Mahmouth Saleh, le ministre Chef de cabinet politique de Macky Sall, a levé un coin du voile sur la candidature de son leader pour un autre mandat en 2024.
Pour lui, "les élections locales à venir, ne seront locales que de nom. C'est des élections politiques, c'est des élections nationales. Peu importe, la personne qui incarne notre liste. Elle n'est pas déterminante. C'est l'enjeu politique contenu dans les élections qui est déterminant.
Les résultats seront déterminants pour les élections législative qui se tiendront cinq mois après. Nos résultats vont trancher le débat sur la candidature de Macky Sall à la présidentielle de 2024. Si on perd ces élections ce n'est pas la peine de continuer. Mieux vaut rendre le tablier. Ces élections vont déterminer notre avenir politique en 2024" a-t-il avoué devant les responsables de Benno de Mbour.
Avant de poursuivre: "Je pense qu'on ne puisse pas laisser le président Macky Sall terminer les projets qu'il a commencé pour le Sénégal. Nous sommes dans les élections de 2024 en démarrant la préparation de celles de 2022. Nous sommes dans les élections de 2022 en démarrant la préparation de celles de 2022. Les deux sont reliées. C'est les circonstances politiques actuelles qui déterminent la nature et le caractère de ces élections.
Le Football Sénégalais est en deuil. Abdoulaye Thiam 12e gaïndé n'est plus. Il a rendu son dernier soufle ce dimanche à Rufisque. Une nouvelle des plus tristes pour le sport sénégalais, tant l'homme s'est donné corps et âme pour accompagner l'équipe nationale de Football.
Suite à l'annonce du décès, la réaction du chef de l'Etat ne s'est pas faite attendre. "Le sport sénégalais vient de perdre un de ses plus grands supporters. Fidèle compagnon de toujours de nos équipes nationales, Abdoulaye Thiam était un homme passionné et un vrai patriote", a témoigné Macky Sall.
INTERNET, UN OUTIL DE DISTRACTION ET DE DÉCONCENTRATION MASSIVE ?
« Lire permet de lutter contre le vieillissement du cerveau, d'améliorer sa mémoire, son empathie, son imagination mais aussi de prendre une pause». Mais à l’ère du numérique quel temps pour la lecture ? Réponses recueillies dans les rues de Dakar
Dans le Courrier de l'Unesco de 1961, le journaliste et écrivain français André Maurois écrit : «Notre civilisation est une somme de connaissances et de souvenirs accumulés par les générations qui nous ont précédés. Nous ne pouvons y participer qu'en prenant contact avec la pensée de ces générations. Le seul moyen de le faire, et de devenir ainsi un homme «cultivé», est la lecture. Rien ne peut la remplacer. Ni le cours parlé, ni l'image projetée n'ont le même pouvoir éducatif». Mais l’ère du numérique lit-on sérieusement ?
Les bénéfices de la lecture sont donc certains et irréfutables. La lecture ne permet pas seulement de s'améliorer à l'écrit comme à l'oral, de s'évader et de s'enrichir intellectuellement. Ses bienfaits vont au-delà même de ce que dit André Maurois. Il y a même un enjeu de santé dans la lecture. Tandis que cet auteur célèbre si bien la lecture, notre ère est marquée par un déclin considérable de cette activité intellectuelle. Les écrans (smartphones, tablettes) avec leurs innombrables contenus de distraction et de déconcentration massives, ont volé notre temps de lecture. Les réseaux sociaux, les applications de ceci ou de cela, ne nous donnent pas de répit.
Même si le numérique nous offre la possibilité de lire avec la panoplie de livres disponibles en ligne, cela reste difficile d’y consacrer le temps. On va sur le web pour y faire autre chose, avec une attention très sollicitée, par une myriade de petites choses éparses.
Dans ce numéro de VOX POP’ AfricaGlobe Tv est allé à la rencontre des hommes et des femmes dans la rue. Ils sont interrogés sur la lecture aujourd’hui. La question centrale est : «INTERNET VOUS A RAPPROCHÉ OU ÉLOIGNÉ DE LA LECTURE ?». Les réponses sont diverses et variées, nuancées par moments. Mais toutes intéressantes. Pour les uns, l’internet les a effectivement éloignés de la lecture. Pour les autres, internet les a plutôt facilités la lecture. Pour d’autres encore, Internet les a plus rapprochés de la lecture, il est juste question de s’adapte du passage du papier à l’écran. Florilège dans cette vidéo.
VIDEO
ON VA VERS DES ÉLECTIONS BRUYANTES
L'expert en communication politique, Momar Thiam, décrypte l'actualité sociopolitique marquée par des tiraillements au sein des différentes coalitions en gestation dans le cadre des prochaines locales
L'expert en communication politique, Momar Thiam, décrypte l'actualité sociopolitique marquée par des tiraillements au sein des différentes coalitions en gestation pour les prochaines locales, dans l'émission Objection de Sud FM.
journal d'une confinée, par annie jouga
ANGOISSE CONTINUE
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - Appelez en ces moments de C. les parisiens, ce n’est pas drôle du tout ; la plupart sont déprimés et en leur parlant on a vraiment l’impression de ne pas vivre sur la même planète
#SilenceDuTemps - Hier j’ai pris des nouvelles d’une de mes nombreuses fifilles. Aicha qui est confinée dans la forêt des baobabs de la Somone, où elle habite, le rêve non ! Et dans notre longue et animée conversation, nous avons beaucoup ri de tout et de rien bien entendu tournant autour de C.
Son mari Jak’, italien de la Somone, a eu la bonne idée en compagnie de deux amis de faire du trekking direction la Casamance, quelques jours avant que le C. n’apparaisse au Sénégal. Voyage sûrement de rêve et lorsqu’ils arrivent dans le premier village en Casamance, c’est quasiment l’émeute. Imaginez « deux toubabs » débarquant à pieds au moment où le danger est compris comme venant du Nord … Le chef du village a dû jouer les médiateurs et leur a fait comprendre qu’ils n’étaient pas les bienvenus.
Au niveau du deuxième village, la gendarmerie a dû s’interposer, leur demandant de rentrer chez eux. C’était au tout début de cette folie, bien avant que les mesures et autres directives ne soient officiellement prises. Et pourtant, même au fin fond de la Casamance, face à cette grande inconnue venue déranger leur tranquillité, les populations étaient dans le désarroi le plus total.
Aïcha a retrouvé son petit mari sain et sauf ! Lol …, nous en avons bien ri !
Par contre, appelez en ces moments de C. les parisiens. Ce n’est pas drôle du tout ; la plupart sont déprimés et en leur parlant on a vraiment l’impression de ne pas vivre sur la même planète. Où sont les parisiens et leur célèbre « Pariiis est magiiiique » les jours de grand match, c’est maintenant que le grand match se joue, non ?
En quittant ma fille Aicha, nous avons décidé de continuer de vivre l’instant présent et surtout éviter toute spéculation.
Ce qui ne doit pas nous empêcher de continuer de respecter les « mesures barrière » même s’il semble évident que vérité au-delà, erreur en deçà, alors on réajuste nos gestes comme on peut.
J’ai vu plus d’un passant crachant au sol ces jours-ci. Ramadan et C. ne font pas bon ménage. Ces habitudes vont-elles changer ? Elles le devront ? J’ai par contre le sentiment que certains gestes doivent demeurer après C. et notamment l’hygiène domestique et les chaussures ! Je sais que l’on s’amuse de mon périmètre de sauvegarde à l’entrée de la maison, qui depuis ce matin a enfin une marque plus visible. Le fameux scotch rouge promis par Adeye Ababa est enfin arrivé. Je vais d’ailleurs le faire survivre à C., ce périmètre-là en l’organisant à la Japonaise. En offrant au visiteur une paire de babouches s’il n’a pas de chaussettes, contre les chaussures laissées dans l’entrée. Et puis d’ailleurs ce n’est même pas à la Japonaise car combien de maisons ici nous imposent pareil rituel fort salubre et à préserver.
Un petit voyage au Maroc s’impose, il était programmé pour assister à ce fameux festival de musique sacrée à Fez. Ben c’est raté pour cette année, le festival étant annulé mais je trouverai bien un autre prétexte pour aller y faire entre autres ma provision de babouches … et de « cornes de gazelles » (ça se mange et c’est délicieux !)
Le Maroc qui défie les économies des Occidents en produisant en quantité ce qui manque au monde ! Faut-il un roi à la tête pour que les choses bougent dans le bon sens ? Alors nous sommes sauvés nous, puisque Buur Sine …
Jour 43
Me mettre à ma chronique avant 20/21.00 me semble héroïque ! Je tente cependant, j’ai comme des ailes aujourd’hui et envie de dire plein de choses.
Oui, j’entends certains dire : « pas étonnant !» Mais non, cela n’a rien à voir. C’est drôle, à travers l’écriture de cette chronique, je constate plus encore combien tous les jours sont différents. Pourtant le décret présidentiel est tombé Pan ! On remet ça encore pour un mois, le 4 mai étant la première date annoncée pour la fin de l’état d’urgence. Ce décret est passé comme lettre à la poste.
Je trouve le pays raisonnable, en apparence en tout cas et loin de cette « angoisse collective » comme chez nos parents de là-bas qui spéculent sérieusement sur leur 11 mai à venir.
En plus de recevoir des masques du Maroc entre autres, mes amis de là-bas me questionnent sur le port du masque, viennent chercher conseils, et idées originales pour les modèles en tissu « bien de chez nous » (enfin il faut le dire vite !). Et comme on a une petite longueur d’avance, ils demandent presque comment le porter ? J’ai vu à l’écran hier comment un ministre Belge essayait de mettre son masque. À mourir de rire … Vous me direz c’est un Belge !
Dans la lettre de madame de Sévigné qui a circulé la semaine dernière sur les réseaux sociaux, s’adressant à sa fille : « Je vous envoiedeux drôles de masques, c’est la grand’mode ; tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer … »
Alors pourquoi faire des vagues avec ce masque C., les asiatiques le portent depuis si longtemps ? Nous étions persuadés qu’ils se protégeaient de nous, en fait ils nous protégeaient d’eux et c’est ainsi que l’on doit … le porter !
Dans ma promenade autour de Sandaga dimanche, je suis tombée sur une pub’ de préservatif « coloré et perlé » !
C’est une espèce de masque finalement et celui-là très évocateur. J’en profite pour demander naïvement à Viou si « perlé » signifie qu’il y a aussi le bruit des perles en prime … Il a ignoré ma question. Moi par contre, ça me renvoie à la grande fête en préparation avec les amis. Une approche C. torride, voire érotique ! Avec des masques assortis à toutes sortes de tenues y compris … bétiô ? ou encore « fil’U fér’U » de la mère Thiathiaka porté si fièrement à son retour du Brésil ? ou encore « bin bin » … Ça va chauffer, dé !
Si le masque doit être notre nouvel « obligé » alors en plus de se protéger, autant s’en amuser. De toute façon il y aura les jours d’après !
Jour 44
Cela fait bien longtemps que je n’aperçois, ainsi assise à mon poste de travail, les couleurs dans le ciel après le coucher du soleil. Les immeubles me séparent de l’horizon vers l’ouest mais je profite d’un « entre-deux » pour avoir les couleurs quand elles existent et ce soir, elles sont un peu timides certes, mais là j’imagine le coucher du soleil quelques minutes avant car en ce moment, cela va vite le passage du coucher du soleil à la nuit.
Demain matin tôt, je vais essayer de capturer le lever du soleil de l’autre côté de la maison, celui vers lequel les chambres sont ouvertes et que je vois toujours « entre-deux » quand il est là. Serait-ce un signe que vraiment la pollution s’est apaisée ? Quelqu’un me disait la semaine dernière qu’une étude a montré que l’impact C. sur la qualité de l’air n’aurait finalement pas tant changé. Information à vérifier quand même …
Le lever de soleil correspond à peu près à l’heure où toujours au lit, j’écoute les nouvelles, allant d’une radio à une autre. A ce moment, je capte parfois des informations qui me servent à nourrir mes chroniques et quand je me lève vraiment, mon premier geste est de tirer les rideaux pour regarder au loin.
Il y a quelques temps, en pleine nuit, j’ai traversé l’appartement pour aller vérifier l’état du building administratif, cela me démangeait depuis si longtemps. Je pensais naïvement qu’au moins après minuit, ses lumières seraient éteintes. Que nenni ! C’est quand même terrible non !
Aujourd’hui, mon amie Geneviève de Marseille, celle qui m’a passé le virus de C. et qui me promène avec une extrême précision dans les rues de son Marseille natal - je m’en délecte -, m’envoie sa J + 51 ou J – 6 !
Ça y est ! son compte à rebours est déclenché. Ses chroniques vont me manquer, elle qui contrairement à moi, envoie celle de la veille le lendemain après-midi. J'apprends même des choses sur le Sénégal, sur Dakar où elle a vécu près de 15 ans.
Elle se rapproche réellement du jour d’après, j’ai hâte de l’entendre.
Ce matin, mon ami Charles de Dakar, parlant de la constance de mes chroniques s’interrogeait sur le comment de mon écriture : « Eh bien tout comme un projet d’architecture, je les construis ! ». Avec des fondations qui sont les différentes petites notes que je prends tout au long de la journée, que je couche dans mon carnet qui ne me quitte pas et surtout le stylo que je me dispute des fois avec Viou … Il me le pique et ne le rend jamais. Et le projet monte dès que je me mets à l’ordinateur pour rédiger : je couche les idées ou l’idée sur la page blanche. C’est selon ! Comme on pose des agglos sur le sol, puis les uns à côté des autres et ensuite les uns sur les autres, je construis autour de l’idée les phrases comme on enduit les agglos, monte le second-œuvre et enfin vient le travail de finition, le moment où je retire des mots, relie les mots, intervertis des paragraphes si nécessaires pour l’équilibre, et pour finir le point final, certes en bas de page, mais qui est supposé donner de la hauteur à la chronique telle la ligne qui finit au sommet l’immeuble, la ligne de front.
Cette partie attendue par certains lecteurs dont j’écoute les conseils, qui m’inspirent des mots d’amour et que j’offre certains jours de chronique, sachez que c’est sur les sommets des immeubles que l’on vient fixer les paratonnerres anti-foudre qui viennent protéger tout ce qui est plus bas et aux alentours.
Quelle grande responsabilité !
Annie Jouga est architecte, élue à l’île de Gorée et à la ville de Dakar, administrateur et enseignante au collège universitaire d’architecture de Dakar. Annie Jouga a créé en 2008 avec deux collègues architectes, le collège universitaire d’Architecture de Dakar dont elle administratrice.