SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
23 août 2025
LA DIRECTIVE DE DETHIE FALL AUX CANDIDATS DE YEWWI ASKAN WI
Le mandataire national de la Coalition Yewwi Askan Wi demande aux jeunes «de se porter massivement volontaires pour siéger dans les bureaux de vote, pour faire échec à la stratégie de fraude électorale mise en place par l’actuel régime».
Le mandataire national de la Coalition Yewwi Askan Wi demande aux jeunes «de se porter massivement volontaires pour siéger dans les bureaux de vote, pour faire échec à la stratégie de fraude électorale mise en place par l’actuel régime».
«Nous demandons à tous nos candidats investis dans les communes, de concert avec le coordonnateur du comité électoral communal, de procéder au recrutement des représentants dans les bureaux de vote et les mandataires dans les centres de vote.» C’est la décision prise hier, à travers une circulaire publiée par Déthié Fall, mandataire national de la Coalition Yewwi askan wi (Yaw).
Le député non inscrit signale que la liste originale, avec le cachet et la signature du plénipotentiaire comprenant les noms et informations électorales des représentants dans les bureaux de vote, ainsi que ceux des mandataires au niveau des centres de vote, «devrait être déposée auprès de l’autorité administrative compétente du ressort par le plénipotentiaire et une copie en format de tableau Excel, transmise à la Commission électorale nationale de la coalition par le biais du coordonnateur départemental de la coalition».
L’ancien vice-président de Rewmi dit attendre les retours pour cette opération de recrutement et de désignation des mandataires de centres de vote et des représentants dans les bureaux de vote , au plus tard le 17 décembre 2021. «Pour appuyer les comités électoraux communaux dans la collecte et la transmission des informations demandées, la Commission électorale mettra à leur disposition un tableau en format Excel», a informé le mandataire national de Yaw.
Cette coalition de l’opposition demande par la même occasion aux jeunes du pays, qui se retrouvent dans le programme et les valeurs incarnées par Yaw, «de se porter massivement volontaires pour siéger dans les bureaux de vote auprès de nos candidats, pour une surveillance optimale du scrutin, seule garantie pour faire échec à la stratégie de fraude électorale mise en place par l’actuel régime».
DES MILLIERS D’HA EN FUMEE EN 2020-21 : 45 MILLIARDS POUR ETEINDRE L’INCENDIE
Le Sénégal n’a jamais été autant ravagé par des feux de brousse. C’est la preuve ou la conséquence des changements climatiques
Ces dernières années, le Sénégal est confronté, à l’image de tous les autres pays, à d’importants feux de brousse. Signe de l’impact des changements climatiques. Face à cette situation, l’Etat a décidé de débloquer 45 milliards pour lutter contre ce fléau et assurer la protection de l’environnement.
Le Sénégal n’a jamais été autant ravagé par des feux de brousse. C’est la preuve ou la conséquence des changements climatiques. Si la région de Matam est la plus touchée, les autres contrées du pays ne sont pas épargnées, poussant l’Etat à mettre en place un système d’acquisition d’unités de lutte fonctionnelle et d’équipements de comités de vigilance. «J‘ai le plaisir d’annoncer la décision du président de la République, d’autoriser pour cette année 2022, un programme exceptionnel inédit d’équipement des services du ministère de l’Environnement et du développement durable, d’un montant de 45 milliards de francs Cfa. Ce programme concerne l’acquisition de matériels de lutte contre les feux de brousse, le trafic illicite et l’exploitation abusive de bois, le braconnage au niveau des différentes aires protégées et les pollutions», explique le ministre de l’En¬vironnement et du développement durable, qui a présidé à Semmé, un Crd sur cette question.
A ses yeux, le combat pour la préservation de l’environnement se gagne grâce à l’implication des collectivités locales. «Le président de la Répu¬bli-que, Macky Sall, dans sa volonté de mettre le Sénégal sur les rails de l’émergence, a confié à mon département, l’importante mission de reforestation et préservation du potentiel forestier. Cette noble mission ne peut réussir et s’inscrire dans la durabilité, que si l’ensemble des acteurs sont mobilisés à la cause. C’est pourquoi j’invite les collectivités territoriales à poursuivre et renforcer les efforts de prise en charge de cette action comprise dans les compétences qui leur sont transférées, en accompagnant périodiquement les jeunes et les femmes, pour faire face au fléau qui détruit forage, produits alimentaires, sol, bois, infrastructures», insiste Abdou Karim Sall.
En 2020, 170 feux de brousse ont été déclarés, et 14 000 hectares ont été brûlés. Les régions de Kaffrine, Louga et de Matam ont été les zones les plus touchées.
Par Madiambal DIAGNE
DE FRANCE DEGAGE À FRANCE, SAUVE-NOUS
Les élites de nos pays ont encore besoin manifestement d’un tuteur. Mais puisque la France semble ne plus vouloir d’un tel rôle, conviendrait-il de lui trouver un remplaçant ? Est-ce dans cette logique qu’il faudrait entendre les appels à la Russie ?
Le sujet est très sérieux et l’heure est grave, sinon on aurait pu rire de ces scènes de jeunes Burkinabè et Nigériens, barrant de leur corps des convois de camions militaires français, partis de la Côte d’Ivoire pour apporter des renforts en moyens humains et logistiques à d’autres soldats basés à Gao, au Mali. Ces jeunes voulaient retenir les troupes pour qu’elles défendent leurs pays contre le péril islamiste que leurs armées nationales respectives n’arrivent plus à contenir. La France n’aurait pas assez défendu le Burkina Faso ou le Niger contre les hordes de terroristes islamistes, pestaient les manifestants. On allait dire que c’est l’allégorie du serpent qui se mord la queue car, que n’a-t-on pas entendu comme exigences, de jeunesses panafricaines et de leaders politiques, demandant le retrait des forces françaises et européennes du sol africain ?
Même les populations maliennes, destinataires des troupes, ont eu à manifester bruyamment pour demander le départ de l’Armée française qui n’aurait pas assez combattu les jihadistes et qui passait à la limite, aux yeux de nombreux leaders, comme une armée d’occupation.
C’est au Mali, au Burkina Faso et au Niger que les critiques les plus virulentes contre la présence militaire française ont été émises, jusqu’à ce que des officiels de ces pays aient pu en arriver à épouser de telles idées et provoquent, du coup, l’ire des autorités françaises. Piqué au vif, le Président Macron avait réagi en interpellant ses pairs africains en leur demandant de se déterminer clairement par rapport à la poursuite de la présence militaire française dans ces pays. Mieux, la junte au pouvoir à Bamako a justifié son putsch par la nécessité de prendre en main le destin militaire du Mali. On a bien vu ce qu’il en est advenu. Les militaires maliens ont songé, au nom d’une certaine souveraineté nationale, à faire rétrocéder la sécurité de leur pays à la société Wagner, une entité d’une nouvelle internationale de mercenaires russes.
La France avait menacé de plier bagage pour que le régime du Colonel Assimi Goïta ne finisse par se résoudre à mettre sous le boisseau son projet de faire appel aux Russes. Nous avions alerté dans ces colonnes que le Mali risquait de lâcher la proie pour l’ombre (voir : La solution Wagner ou le cynisme de la junte malienne. 4 octobre 2021). Pourtant, ils étaient nombreux à croire que la France était derrière le putsch des militaires maliens contre le Président Ibrahim Boubacar Keïta, jusqu’à ce qu’on découvre au grand jour, que ces putschistes agissent sous la dictée de Moscou qui les avait formés dans ses différentes académies militaires. Toutes ces situations semblent avoir produit un certain effet auprès de hérauts (héros ?) qui criaient à tue-tête, «France dégage !», et développent leur argumentaire dans un français exquis, pour ne pas dire des plus raffinés. Un tel slogan n’est presque plus entendu qu’au Sénégal.
Bien que vilipendée, la France va rester en Afrique
Mais le plus paradoxal dans tout cela est que quand les élites panafricanistes se trouvent confrontées à des tribulations dans leurs propres pays, du fait des régimes politiques qui violent les droits les plus élémentaires des populations, elles en appellent à une réaction ou une condamnation de telles dérives par la France notamment. Si la France décide de s’en laver les mains, elle est accusée d’être complice des régimes politiques et si elle s’y intéresse ou se prononce d’une façon ou d’une autre, elle passe pour faire de l’ingérence.
Désormais, la France en devient naturellement bien frileuse pour s’engager davantage sur les questions africaines et on lui reprocherait cette posture. C’est ainsi qu’on lui reproche de détourner le regard du drame qui se joue à huis clos au Bénin, où le régime de Patrice Talon distribue, à tour de rôle, des condamnations scandaleusement fortes en peines de prison, aux opposants, notamment les anciens candidats à l’élection présidentielle. Les partisans de Reckya Madougou et Joël Aïvo appellent la France au secours.
En Guinée, la classe politique supplie la France d’intervenir auprès du Colonel Doumbouya, afin d’abréger la transition militaire qui est partie pour durer le temps d’un mandat présidentiel. En Côte d’Ivoire, toute la classe politique a compté sur la France pour que la paix revienne dans le jeu politique. Au Sénégal, où des enseignes françaises ont même été attaquées en mars 2021 par des manifestants qui traduisaient un sentiment anti-français, la Société civile et de nombreux opposants attendent de la France qu’elle donne des signaux au Président Macky Sall pour le dissuader de briguer un éventuel autre mandat présidentiel en 2024.
Toutes les revendications sur l’autonomie monétaire, manifestées dans de nombreux pays membres de la zone franc, ont cédé la place à la panique, dès que la France a entrepris de se détacher de tous les instruments monétaires qui la liaient aux pays africains. En effet, quand le Président Macron a accédé à la demande de voir la France se détacher de la gestion du franc Cfa, les mêmes élites qui portaient la revendication ont crié, qu’en agissant de la sorte, la France sabotait le processus de gestation du projet de la monnaie «Eco».
Tout cela pour dire que, de façon consciente ou pas, les élites de nos pays ont encore besoin manifestement d’un «Tuteur». Mais puisque la France semble, de plus en plus, ne plus vouloir d’un tel rôle, conviendrait-il de songer à lui trouver un remplaçant ? Est-ce dans cette logique qu’il faudrait entendre les appels à la Russie ? En tout cas, l’expérience russe en Centrafrique devrait dissuader toute velléité de faire appel à Wagner sur le terrain africain. Comment lire la demande insistante de la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Me Aïssata Tall Sall, exprimée lors du dernier Forum Chine-Afrique à Dakar, invitant la Chine à une plus grande présence aux côtés des pays africains, notamment dans le domaine de la sécurité ?
La partie chinoise a réservé un silence bruyant à une telle demande, avait-on pu observer. Il reste que ce n’est certainement pas vers la Chine, la Russie ou la Turquie que les élites politiques africaines se tournent pour espérer un soutien quand elles exigent, de leurs chefs d’Etat, plus de liberté, de respect des droits de l’Homme, de démocratie ou de respect des bonnes pratiques dans la gestion des affaires publiques. Même sur le plan économique, on a fini de mesurer combien la Chine, par une politique d’endettement sans scrupule, a réussi à aliéner à son propre profit, des secteurs essentiels de l’économie et de la souveraineté de pays comme le Kenya, la Tanzanie, la Zambie, l’Ethiopie ou Djibouti. Les méfaits de la Chine dans le secteur minier en République démocratique du Congo (Rdc), semblent rattraper en quelques années, tous les ravages de l’ancien colonisateur.
Pour autant, la France ne saurait être exempte de tout reproche. Bien au contraire, dans une chronique en date du 11 octobre 2021, nous mettions en avant : «Macron, les méthodes d’une France effrontée en Afrique.» En d’autres termes, la France a plus que jamais besoin de redéfinir ses relations avec ses anciennes colonies africaines. Elle y est condamnée et les pays africains aussi. Il apparaît que chacun d’entre nous a en lui une part de France. Le Président Léopold Sédar Senghor rétorquait à ses opposants comme Cheikh Anta Diop ou Abdoulaye Wade, qui lui reprochaient d’être «inféodé» à la France que «chacun a son Français et, à l’occasion, sa Française !». Dans son chef d’œuvre Les Misérables, Victor Hugo écrivait : «Ce dilemme, perte ou salut, aucune fatalité ne le pose plus inexorablement que l’amour.»
A cette époque, de nombreux opposants africains percevaient des salaires que Moscou leur versait au nom d’une fraternité internationale des peuples ! Que reste-t-il de cette relation ?
En plus, les intérêts économiques et stratégiques vont obliger la France à devoir rester en Afrique. Elle aura pour ce faire à travailler à se rendre plus sympathique aux yeux des jeunesses africaines, d’autant que ses rivaux sur le terrain ne manquent pas de développer des campagnes d’influence pour saper son image en Afrique. Des pays comme la Russie, la Chine ou la Turquie ne font aucun cadeau à la France et leurs sirènes pourraient attirer les élites politiques et sociales africaines. Il ne saurait nullement être question d’un manichéisme quelconque, mais les pays africains auront à évaluer le niveau de sacrifice de tel ou tel pays pour la préservation de la sécurité des populations.
A ce que l’on sache, tous les soldats étrangers tombés sur des théâtres de guerre contre les terroristes islamistes au Sahel sont européens ou plus particulièrement français. Ce prix ou tribut du sang est respectable tout autant que les liens culturels, sociaux, diplomatiques et historiques. On sait comment les populations ont réagi, en Centrafrique, face à la tentation du régime du Président Faustin Archange Touadéra de remplacer dans les écoles l’enseignement de la langue française par la langue russe.
DES ORGANISATIONS D’ÉMIGRÉS MONTRENT LA VOIE CONTRE LES FLUX CLANDESTINS
La coordination des associations sénégalaises de Catologne, Diaspora, développement, éducation, migration et leurs partenaires ont plaidé pour la mise à disposition de moyens et ressources pour l’élaboration d’une politique migratoire qui profite
Afin de contrôler les flux migratoires et réduire les vagues de la migration clandestine, des associations de Sénégalais établis en Espagne et des organisations internationales, en collaboration avec la Direction générale d’appui aux Sénégalais de l’extérieur (Dgase) et les collectivités locales partenaires ont organisé durant, le week-end écoulé, un atelier de deux jours. Au cours de cette rencontre dont le thème portait sur «Co-développement et gestion des migrations : le rôle des communes et de la diaspora », en relation avec les enjeux et mécanismes du pacte mondial. Les pistes d’une synergie d’actions entre organisations diasporiques et collectivités locales ont été visitées.
La coordination des associations sénégalaises de Catologne (Casc), Diaspora, développement, éducation, migration (Diadem) et leurs partenaires dont la Direction générale d’appui aux sénégalais de l’extérieur (Dgase) ont plaidé pour la mise à disposition de moyens et ressources pour l’élaboration d’une politique migratoire qui profite aux terroirs locaux. « L’objectif de ce séminaire à Rufisque, c’était justement d’impulser, de lancer une relation sur deux axes majeurs », a précisé samedi Abdou Mawa Ndiaye, membre de la Casc.
Ainsi, les collectivités locales partenaires ont été appelées à réfléchir sur les voies et moyens pour leur permettre de profiter des ressources, avec plus d’efficience et d’encourager ceux qui sont restés sur place « On veut que les collectivités locales avec qui nous collaborons sur certaines questions puissent commencer à penser à des politiques locales de migration. La politique de migration, ce n’est pas simplement de penser à des départs et à des arrivées ou des retours de migrants », a estimé Abdou Mawa Ndiaye, membre de la Casc.
Selon lui, le curseur doit être mis sur des stratégies qui prennent en compte les causes de ces départs ainsi que les capacités à appuyer le développement de retour au pays. « C’est ces éléments qu’il faut prendre en compte pour élaborer des stratégies de migration et non pas des faits e des actes ponctuels sur la migration. C’est de cette seule façon que nous pensons que la migration peut aider au développement local », conformément aux recommandations du pacte mondial sur la migration, signé par les Etats au niveau des Nations Unies.
L’autre levier sur lequel la politique migratoire doit insister, c’est la formation et l’employabilité des jeunes. « Formation professionnelle adaptée aux besoins locaux comme base de la politique active des instances locales » et « Economie sociale solidaire comme outil d’insertion professionnelle des jeunes en ville », ont été également préconisés par les participants. La CASC et ses partenaires travaillent avec les collectivités depuis une décennie.
Outre le travail d’assistance aux migrants sénégalais en Espagne, la CASC collabore aussi avec des collectivités locales du pays. « Nous avons une coopération avec les collectivités locales en Casamance depuis 10 ans. Il s’agit de Sédhiou, Kolda et Ziguinchor. On a déjà entamé un partenariat avec la commune de Rufisque nord », a informé le responsable de la CASC basée en Catalogne. La structure qui regroupe des Sénégalais établis en Catalogne se dit prête à appuyer d’autres collectivités territoriales.
ABABACAR FALL DU GRADEC POSE SON DIAGNOSTIC SUR LE PROCESSUS ÉLECTORAL
Dépôt des listes électorales, bras de fer administration territoriale-cours d’appel…
Près d’une semaine après l’entrée en vigueur de la période de « précampagne », le Secrétaire général du Groupe de recherches et d’appui à la démocratie participative et la bonne Gouvernance (Gradec) dresse le bilan de la phase de dépôt des listes électorales. Ababacar Fall revient ainsi sur la controverse qui a suivi la publication des listes électorales et se projette sur le bras de fer engagée par l’administration territoriale devant la Cour suprême contre les Cours d’appel qui ont annulé certaines décisions invalidant des listes de candidatures
Quel bilan faites-vous de la phase de dépôt et de publication des listes qui vient de se terminer ?
Comme vous le savez, le dépôt des listes a été caractérisé par de nombreuses difficultés relatives au manque de maîtrise des procédures par certaines coalitions d’une part et la rigueur exercée par certaines autorités administratives dans la réception et le contrôle des dossiers de candidatures. Cela a évidemment engendré des contentieux qui se prolongent au niveau de la Cour suprême après les décisions rendues par les Cours d’appel et qui ont donné lieu à des contestations. En tout état de cause, notre législation a prévu des mécanismes de traitement de ces contentieux; il appartient maintenant à la justice de les traiter de façon transparente, sans pression aucune et sans parti pris.
Que vous inspire cette bataille de recours devant la Cour suprême engagée par l’administration territoriale contre les décisions de Cours d’appel qui ont annulé certaines de leurs décisions que beaucoup qualifient de situation inédite ?
C’est vrai que cette situation est inédite du fait de la décision de certaines autorités administratives de se pourvoir en cassation pour contester les décisions des Cours d’appel. C’est le contraire qu’on avait l’habitude de voir car, en 2014, la Cour suprême a rendu beaucoup d’arrêts concernant ce type de contentieux suite à des saisines émanent des mandataires des listes de candidats. Sur ce plan, je n’ai pas de commentaires particuliers à faire, il faut comme je l’ai dit plus haut que la Cour suprême rende ses décisions en toute indépendance afin que chacun puisse en tirer les conséquences qui s’imposent.
Qu’en est-t-il de la réaction du ministre de l’Intérieur qui, après avoir fortement encouragé le dépôt de ces recours, est revenu à la charge lors de son passage à l’Assemblée nationale, à l’occasion de l’examen de son budget ?
La réaction du ministère de l’Intérieur est somme toute normale. C’est lui qui assure la tutelle de l’administration territoriale. Je rappelle qu’en 2014, lorsque vous parcourez les arrêts de la Cour suprême, vous verrez que le Ministère de l’Intérieur et l’agent judiciaire de l’Etat étaient dans la procédure.
N’y a-t-il pas un risque que ce bras de fer devant la Cour suprême impacte négativement le calendrier électoral en cours ?
Ce bras de fer dont vous parlez n’affectera nullement le calendrier électoral. Dès que les arrêts de la Cour suprême seront rendus, la procédure va être reprise pour les listes validées et la Direction générale des élections qui dispose déjà des maquettes des bulletins va procéder à leur confection.
AFRIKAJOM CENTER ET OSIWA DEMANDENT DES REFORMES RADICALES
Le Think Tank Afrikajom Center de Alioune Tine, coupe l’herbe sous les pieds des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao)
Afrikajom Center en partenariat avec Osiwa, ont publié, le samedi 11 décembre, une résolution de 16 recommandations issue d’un webinaire organisé le mercredi 08 décembre dernier portant sur l’évaluation des « 20 ans de pratique du Protocole de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance » Ce document a été publié en prélude à l’ouverture du 60e sommet ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de cette instance communautaire hier, dimanche 12 décembre, à Abuja (Nigéria)
Le Think tank Afrikajom Center de l’ancien directeur d’Amnesty International/Afrique de l’Ouest et du Centre, Alioune Tine, coupe l’herbe sous les pieds des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cedeao).
En prélude à l’ouverture hier, dimanche 12 décembre à Abuja (Nigeria) du 60e sommet ordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de cette instance communautaire, Afrikajom Center en partenariat avec Osiwa, a publié une résolution issue d’un webinaire organisé le mercredi 08 décembre dernier portant sur l’évaluation des « 20 ans de pratique du Protocole de la Cedeao sur la démocratie et la bonne gouvernance ».
Ce document de résolution de 04 pages signé par Alioune Tine, président fondateur, Think tank Afrikajom Center, et parcouru par Sud quotidien, comporte 16 recommandations adressés aux chefs d’états et de gouvernements de la Cedeao en conclave a Abuja dont le premier est de « repenser et reformer le modelé institutionnel de la Cedeao» qui, selon les «éminentes personnalités ayant participe aux différents panels de ce webinaire «ne répond plus a sa fonction et qui menace de plus en plus la viabilité des États et la capacité du leadership politique a faire face à ses obligations régaliennes de protection des populations civiles et d’assurer la sécurité des biens ». Il a été également proposé le renforcement des mécanismes de surveillance et de mise en œuvre des dispositions pertinentes du Protocole sur la gouvernance et la démocratie, relatives à la protection des droits humains et de l’espace civique, à la lutte contre la corruption et l’impunité.
Mais également les prérogatives du Parlement de la Cedeao par l’élection des membres au suffrage universel afin de leur donner plus de légitimité et plus de pouvoirs de contrôle de l’exécutif de la Cedeao.
Toujours dans cette résolution, il est également recommandé aux chefs d’états et de gouvernements d’intégrer le principe de la limitation des mandats présidentiels a deux afin de renforcer l’Etat de droit et de prévenir les crises liées à l’instrumentalisation de la Constitution pour faire sauter le verrou de la limitation de mandats, qui constituent des sources profondes d’explosion des violences et tensions politiques et pire des coups d’états militaires pour ne citer que ces exemples.
NANDO CABRAL GOMIS
LE SUDES/ESR DÉCRÈTE 48 HEURES DE GRÈVE
L’université Cheikh Anta Diop renoue avec les perturbations
L’université Cheikh Anta Diop renoue avec les perturbations. Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur a décidé de suspendre les enseignements suite à une «agression des collègues» de l’Institut de français pour les étudiants étrangers (IFE) par la «sécurité» du recteur, Ahmadou Aly Mbaye alors qu’ils «protestaient pacifiquement et légalement contre la tenue d’un test illégal, organisé en catimini à l’ENSEPT».
Il a ainsi décrété un mot d’ordre de grève de 48 heures à l’Ucad à compter du lundi 13 décembre 2021, informe un communiqué rendu public. Face à ce qu’il qualifie «d’acte indigne et inédit», le Sudes/Esr va «donner une suite judiciaire à cette affaire en portant plainte contre le recteur de l’UCAD qu’il tient pour personnellement responsable de cette agression inacceptable contre les enseignants».
Dr Oumar Dia et CIE comptent aussi «internationaliser la question de cette agression à travers une pétition de l’International de l’Education (IE) en soutien aux collègues et camarades de l’IFE». En effet, avant-hier, samedi 11 décembre, des enseignants de l’Institut de Français pour les Etudiants étrangers protestaient contre la tenue d’un test à l’ENSEPT par l’IFE. «Ils (Recteur et Cie) avaient décidé de se cacher pour le faire en catimini. Nous avons décidé d’aller protester pacifiquement contre ce test et nous avions voulu accéder à la salle d’examen organisé par notre institut. Ce qui est notre droit puisque nous sommes enseignants de cet institut mais c’est là que le service de sécurité de recteur qui s’apparente à une milice privée, est arrivée et nous a agressés physiquement pour nous empêcher d’accéder à la salle», a expliqué la déléguée de l’U.S.B. SUDES /ESR de l’IFE, Ndiabou Sega Touré.
Le Sudes/Esr compte ainsi «tirer toutes les conséquences de cette affaire et se réserve le droit de recourir à tous les moyens légaux quant aux suites à donner à l’agression de ses membres». Depuis quelques semaines, un bras de fer oppose des enseignants à l’IFE et le Recteur de l’Ucad, Ahmadou Aly Mbaye.
En effet, les nominations du directeur de l’IFE et du directeur des Etudes par le recteur de l’Ucad fâchent le Sudes/Esr (Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur et recherche). Il dénonce un «coup de force administratif».
LE GAEC - AFRICA PROMEUT UNE ALIMENTATION PROPRE, SAINE ET JUSTE ET LE CONSOMMER LOCAL
Le Groupe d’Action et d’Etude Critique - Africa (GAEC) est résolument engagé et déterminé à faire de l’alimentation une arme dé-coloniale
L’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis a abrité, le week-end (vendredi, samedi et dimanche) la première édition du Festival Panafricain Street Food, initié par le Groupe d’Action et d’Etude Critique - Africa et placé sous le thème “L’Alimentation comme Arme Décoloniale”. Il a regroupé des ressortissants de plusieurs nationalités dont le Bénin, le Burkina Faso, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Togo et le Sénégal. Le but est de promouvoir le consommer local et une alimentation saine, propre et juste pour une meilleure santé des populations.
Le Groupe d’Action et d’Etude Critique - Africa (GAEC) est résolument engagé et déterminé à faire de l’alimentation une arme dé-coloniale. Ses responsables ont initié, le weekend, la première édition du Festival Panafricain Street Food. D’où le choix du thème : “Faire de l’Alimentation une Arme décoloniale”.
Plusieurs activités étaient au programme de ce festival notamment une journée d’action et de sensibilisation, une campagne populaire, de l’animation musicale, des prestations artistiques et culturelles, une exposition de stands et une séance de dégustation de plats locaux.
Ce festival a permis aux étudiants sénégalais et leurs camarades venus d’autres pays de la sous-région (issus de 9 nationalités différentes), de valoriser l’alimentation de la rue, en présentant au public des plats somptueux et autres victuailles, qui donnent une idée précise de leurs traditions, coutumes et autres valeurs culturelles relatives à leur gastronomie.
Il a également permis, durant trois journées, à un public venu d’horizons divers, de découvrir et déguster des mets riches, variés et équilibrés, faits à base de produits locaux qu’on retrouve au Sénégal, au Mali, au Niger, au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Congo, au Tchad, au Gabon, en Mauritanie, entre autres.
Ainsi, le GAEC - Africa se veut être un réseau de gens de quartiers, de volontaires, de professionnels, de penseurs, d’activistes sociaux, d’étudiants et d’enseignant-chercheurs, qui veut concourir aux luttes pour les droits des individus et groupes vulnérables, discriminés, victimes d’injustices historiques, culturelles, politiques, épistémiques, économiques, raciales et sociales. Il s’agit, en effet, d’une initiative africaine de dialogue avec les diasporas du continent, orientée dans la co-production de savoirs situés au cœur des mobilisations communautaires, pour atteindre des transformations structurelles émancipatrices et respectueuses de l’environnement et de la biodiversité. Pour rappel, le Groupe d’Action et d’Étude Critique - Afrique a été créé en 2019 à Saint-Louis.
DU DIAGNOSTIC DES PARTICIPATIONS SÉNÉGALAISES À LA CAN
La participation du Sénégal à la Coupe d’Afrique est au cœur la réflexion menée ce samedi par l’Association national de la presse sportive du Sénégal (ANPS)
Le Sénégal repart en janvier prochain à la conquête d’un premier continental que tout un peuple attend. En partance au Cameroun, quel dispositif à mettre en branle pour augmenter les chances de sacre du Sénégal dans la compétition majeure du continent. Quels sont les écueils et facteurs de blocage qui empêchent le Sénégal de décrocher le titre. Dans cette perspective, l’association nationale de la presse sportive (ANPS) a posé le débat à travers son 3ème panel organisé ce samedi 10 décembre, avec comme thème “diagnostic des échecs du Sénégal en 15 éditions de la CAN”. Dans cette perspective techniciens, observateurs, administrateurs du sport, anciens footballeurs ont, le temps d’un panel, passer en revue le parcours du Sénégal à explorer des pistes de réflexion susceptible d’inscrire le Sénégal sur la voie du succès.
La participation du Sénégal à la Coupe d’Afrique est au cœur la réflexion menée ce samedi par l’Association national de la presse sportive du Sénégal (ANPS) à travers le panel organisé ce samedi avec comme thème “diagnostic des échecs du Sénégal en 15 éditions de la CAN”, qui a réuni des acteurs, techniciens du football et observateurs. En d’autres termes, de poser le débat et de lister les écueils qui empêchent le Sénégal de remporter le titre après 15 participations en 33 éditions de CAN.
Dans ce sillage, l’ancien chef de service sport du Soleil Babacar Khalifa Ndiaye a fait l’historique en s’adossant sur des faits et chiffres qui ont jalonné le parcours de l’équipe nationale du Sénégal de la première participation, sur invitation, à la CAN 1965 à la dernière jouée en 2019. «En 15 participations, le Sénégal a eu 25 victoires, 12 matchs nuls et 24 défaites. Les Lions ont inscrit 68 buts et on en a encaissé 46. Le solde est positif. En phase finale, l’Algérie est notre bête noire. Elle a battu le Sénégal quatre fois dont deux lors de la dernière CAN et nous avons fait deux nuls. Le Nigeria à quatre reprises dont deux en 2006. Sadio Mané avec 5 buts et Henry Camara avec ces deux buts sont les deux meilleurs buteurs du Sénégal. Ce dernier détient le record de participation avec cinq éditions (2000, 2002, 2004, 2006, 2008). Le Sénégal a disputé deux finales de la CAN (2002 et 2019) et quatre demi-finales (1990 et 2006). Mais à chaque fois il perd le match de la troisième place. En 1965, il n’y a pas eu de demi-finales croisées. Le Sénégal a disputé cinq quart de finale (1992, 1994, 2000, 2004, 2017 et 2019)», a-t-il rappelé. «Nous allons à la CAN 2021 au Cameroun avec l’espoir que l’on va gagner cette fois ci ». Mais qu’est ce fait perdre le Sénégal ? A cette interrogation, le directeur technique nationale Mayacine Ma, dans un exposé a fait son diagnostic et relève un certain nombre de blocages qui empêchent le Sénégal de remporter le trophée continental.
Selon le technicien, les équipes sont formées sur «une génération spontanée». Il ressort de son analyse, la précarité des entraineurs et l’instabilité des effectifs. «Sur le diagnostic j’ai pu retenir un certain nombre de points. Je considère que les générations spontanées sont un gros handicap pour le Sénégal mais aussi pour la plupart des pays africains. La plupart des pays ont gagné des Coupes d’Afrique sur des générations spontanées sauf quelques pays comme l’Egypte à partir d’un travail. Mais vous verrez qu’après l’avoir gagné, ils restent deux à trois CAN pour se relever. Je les vois comme un handicap. C’est un groupe de joueurs talentueux dont la vie ne dure que le temps d’une compétition. C’est ensuite une équipe qui s’effiloche. On l’a vu avec le Sénégal en 1986, en 2002 et en 2012», confie-t-il. «On avait les éléments pour gagner une Coupe d’Afrique malheureusement on ne vit que le temps d’une compétition. Est-ce que le Sénégal doit s’inscrire dans cette logique ou travailler autrement ? Parce qu’une génération spontanée, c’est à quitte ou double. On gagne ou on perd».
«L’INSTABILITÉDES EFFECTIFS, CONSÉQUENCES DES CHANGEMENTS D’ENTRAÎNEURS»
Le DTN sénégalais estime que l’instabilité des entraineurs constitue un facteur bloquant. «Au Sénégal en 20 ans (2000 et 2021), nous avons eu 9 entraineurs sur le banc… Les entraîneurs n’ont pas la chance d’apprendre de leurs erreurs. C’est un problème. La stabilité est gage de performances. Aliou Cissé, le dernier, lui a la chance de faire trois CAN. La stabilité de l’entraineur sur le banc est gage de performance. Si ce n’est pas le cas, cela peut éloigner un pays à gagner un trophée», analyse-t-il. «Il y a aussi l’instabilité des effectifs qui est la conséquences des changements d’entraîneurs. Mais aussi l’instabilité de structures fédérales qui entraine un manque d’expériences pratiques des dirigeants, un problème d’organisations et un défaut d’anticipation. Entre 2000 et 2021, six fédérations sont parties. On ne donne pas la possibilité à une fédération de réparer ses erreurs», ajoute- t-il.
«ROMPRE AVEC LES GÉNÉRATIONS SPONTANÉES ET CONSTRUIRE DANS LE TEMPS»
En sus de ces impairs, Mayacine Mar a, dans le même temps, esquissé des solutions qui devraient inscrire le Sénégal dans la performance et d’atteindre son objectif de trophée. De son point de vue, cela commence par une rupture avec les «générations spontanées» et la construction d’une équipe. Ce, en donnant la priorité aux sélections de petites catégories en les permettant d’avoir une meilleure présence dans les compétitions internationales. «Je considère qu’il faut rompre avec les générations spontanées. Une équipe se construit dans le temps. Il faut donner la priorité aux sélections de jeunes U20, U17 et olympiques. Depuis 2012, la fédération sénégalaise a eu ce projet. En 2012 quand nous avons été aux Jeux olympiques, c’était avec une équipe composée essentiellement de joueurs provenant des centres de formation. Ce qui nous a valu de participer à la Coupe du monde 2015 et de jouer les finales de la CAN U20, des U17 au Niger en 2019. Ces participations nous ont offert une bonne relève. Il faut donner la chance aux jeunes qui méritent d’être appelés en sélection et ouvrir la sélection aux footballeurs binationaux. Il faut aller les chercher», propose-t-il.
LA STABILITÉ DU GROUPE, ESSENTIELLE POUR LA PERFORMANCE
Cette piste est aussi sous-tendue par la lutte contre la précarité des entraîneurs. «Il faut donner la possibilité aux entraineurs de bénéficier d’un contrat de confiance d’au moins de deux voire trois CAN. Une Can ne peut pas être un baromètre pour être un bon entraineur. Je dis qu’en 2004, si Bruno Metsu était resté, on aurait pu, peut-être, gagner la coupe d’Afrique en 2004 et 2008. On a eu quatre entraîneurs en quatre CAN. Même si les résultats n’ont pas été mauvais, il faut savoir stabiliser un groupe. Il y a l’exemple de Abdoulaye Sarr qui a travaillé avec Peter Schnittger, Bruno Metsu, Guy Stephan. Il a pris l’équipe en 2006. Avec son duo avec Amara Traoré, il a amené le Sénégal en demi-finale. C’està-dire que sa longévité lui a permis d’arriver à ces résultats.»
Poursuivant son exposé, il précise que l’ouverture et la stabilisation des effectifs dans la vie de groupe en sélection nationale, constituent également un point essentiel de performance. «Il faut une intégration, une acceptation des nouveaux et une convergence des idées. En 2012, nous avions la meilleure équipe sur le papier. On avait éliminé le Cameroun avec un parcours sans défaites. On était avec un contingent composé des meilleurs buteurs en Europe. Mais, il y a cette question de stabilité et conflits d’intérêts qui ont fait que l’on avait deux groupes dans la même sélection. Ce que l’on appelle les Sénéfs et les autres. Ce n’était pas facile de créer cette dynamique. Il faut aussi lutter contre les conflits de générations en réglant la question entre cadres et novices. Et enfin l’acceptation et la prise en charge des objectifs de performance. Autrement, en créant cette symbiose», souligne le directeur technique. Avant de conclure, «l’actuelle fédération actuelle est gage de stabilité. Toutes les questions liées à l’organisation des compétitions africaines sont derrière nous. One parle plus des questions de primes. Il y a des missions avancées, de prospections. Les équipes sont mises dans d’excellentes conditions. Ensuite, il y a de bons rapports entre la fédération sénégalaise de football et le ministère des Sports. Ce qui fait dire que nous sommes sur la bonne voie».