AUDIOPOUR LA PRÉVENTION DU GÉNOCIDE PAR L'ÉDUCATION
Éduquer les gens à comprendre que leur groupe national, ethnique ou religieux ne détermine pas leur humanité. Il est temps que l'Afrique devienne un chef de file en matière d'expertise universitaire dans les études sur les atrocités criminelles

SenePlus publie ci-dessous, le discours inaugural d’Adama Dieng, ancien Secrétaire général adjoint des Nations Unies/Conseiller spécial pour la prévention du génocide, à l’ouverture du forum d'études des chercheurs africains sur le génocide portant son nom, à Dakar lundi 13 décembre 2021.
« Distingués Invités,
Je suis heureux de m’adresser à vous lors de cette session inaugurale de la conférence des universitaires africains sur «l'intégration des études sur le génocide et autres atrocités criminelles, dans les programmes des universités africaines». Tout d'abord, je tiens à féliciter les organisateurs, le Bureau du Conseiller spécial pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger (OSAPG), pour les efforts déployés dans l'organisation de cette réunion, pour avoir réuni à Dakar tant d'éminents universitaires et d'esprits brillants, et surtout pour la réflexion profonde qui a été consacrée à cette problématique. Sur cette note, je dois remercier la Conseillère spéciale, ma sœur Alice Nderitu, pour l'immense courage dont elle a fait preuve en assumant ce mandat et en poursuivant l'héritage et le travail que les Nations Unies ont initié depuis la nomination du premier Conseiller spécial sur la Prévention du Génocide en 2004, tout en y ajoutant son énergie et ses brillantes idées. Bien que la prévention et la répression du crime de génocide et autres atrocités criminelles soient essentielles pour la survie dans la dignité et le respect des droits humains, elles ont souvent fait face à des refoulements, des rejets. Dès lors, il nous appartient à tous de persévérer dans cette mission sacrée, qui permet de sauver des vies humaines. Dans ma culture, Nit Nitay Garabam. L’Homme est le remède de l’Homme.
Permettez-moi d'ajouter que je suis profondément honoré de voir ce forum porter mon nom. Je partage cet honneur et ce privilège avec tout le peuple senegalais, mon peuple. De voir cette initiative, cette idée, que j'ai semée pendant mon mandat de conseiller spécial, être nourrie et concrétisée par mon successeur immédiat, la conseillère spéciale Alice Wairimu Nderitu, me procure une grande joie et une immense fierté. En effet, dans le système onusien, ce n'est pas toujours que les héritages sont renforcés de cette manière par les successeurs de titulaires de mandat. J'ai une dette particulière envers mon successeur pour cette démonstration d'engagement envers une vision partagée.
Le sujet de ce Forum est très actuel et important, et je suis d'autant plus touché de voir la première réunion en personne de cette initiative, se tenir dans mon pays d'origine, le Sénégal.
Pour illustrer l'importance cruciale de ce Forum, j’entamerai mon discours en rappelant l'une des pires atrocités que notre monde ait connues : le génocide des Tutsis au Rwanda et les leçons que nous en avons tirées. Je me pencherai ensuite sur l'outil le plus important dont nous disposons pour prévenir les atrocités criminelles et promouvoir un monde pacifique et tolérant : l'éducation. Je parlerai également de ce que le continent africain a fait pour construire un cadre normatif et institutionnel pour prévenir les atrocités criminelles, une base essentielle pour que nous puissions développer la recherche universitaire et intégrer les études sur les atrocités criminelles. Je terminerai mon propos en donnant un bref aperçu de mon expérience personnelle, en tant qu'Africain, en tant que citoyen sénégalais, en tant qu'ancien Greffier du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), et – dans mon passé immédiat – en tant que Conseiller spécial sur la Prévention du génocide. Les quatre dimensions de mon expérience ont façonné la vision d'un monde exempt d’atrocités criminelles, cette vision que j'aimerais partager avec vous tous aujourd'hui.
Mesdames et Messieurs,
Comme vous le savez peut-être, le poste de conseiller spécial pour la prévention du génocide a été créé par le regretté Secrétaire général, Kofi Annan, à la suite de l'échec de la communauté internationale à prévenir le génocide de 1994 contre les Tutsis au Rwanda et le génocide de 1995 à oSrebrenica contre les musulmans bosniaques. L'essentiel de mon ancien mandat porte non seulement sur la prévention du génocide, mais – en raison de son lien avec le principe de la responsabilité de protéger, le mandat couvre la prévention des atrocités criminelles, entendez par là crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Comme beaucoup d'entre vous le savent, le mandat consiste à fournir une alerte rapide au Secrétaire général et, par son intermédiaire, au Conseil de sécurité, sur des situations qui pourraient dégénérer en génocide ou en atrocités criminelles connexes. Ce mandat est global, ce qui signifie que le Bureau du Conseiller spécial examine les situations dans le monde entier où il existe un risque que des atrocités criminelles puissent se commettre. En effet, aucune région du monde n'est à l'abri du risque de ces crimes. Toutes les sociétés présentent des facteurs de risque liés aux atrocités criminelles dans une certaine mesure, par exemple les tensions intergroupes et les problèmes politiques, sociaux et économiques. C'est la façon dont ces facteurs de risque sont traités, s'ils sont atténués et atténués tôt, qui détermine si ces risques vont dégénérer en situations plus préoccupantes. Le Bureau a mis au point un outil pour évaluer ces risques et identifier les mesures d'atténuation, le Cadre d'analyse des atrocités criminelles. Cet outil est un document public et je vous encourage tous à lire et à utiliser ce cadre.
L'initiative menée par ce Forum est non seulement cruciale pour l’accomplissement du mandat du Bureau, un mandat auquel j’attache la plus grande importance, mais elle nous engage, nous autres africains, à œuvrer ensemble pour contribuer à prévenir la commission d'atrocités criminelles sur notre continent. En fait, notre continent continue d'être témoin de trop d'atrocités criminelles, et nous n’avons toujours pas tenu notre promesse du ‘plus jamais çà’ , faite après le génocide des Tutsis au Rwanda.
Permettez-moi de vous rappeler qu'au Rwanda, en moins de trois mois, plus de 800 000 personnes ont été délibérément et systématiquement tuées dans la tragédie la plus insensée, qui défie complètement l'imagination humaine. Se souvenir des crimes odieux commis au Rwanda signifie reconnaître les victimes, mais aussi attirer l'attention sur les survivants et les luttes auxquelles ils continuent de faire face. Nous leur devons notre reconnaissance et notre respect pour leur courage et leur résilience au fil des ans. C'est aussi l'occasion de nous rappeler notre incapacité collective à reconnaître les signes avant-coureurs d'un génocide imminent et notre incapacité à empêcher la mort de tant de personnes. Avec ce souvenir, nous devons également tenir la promesse solennelle de prévenir de futurs génocides.
Le Rwanda reste, et restera toujours, une cicatrice sur la conscience de l'humanité. Il est important que les horreurs du génocide de 1994 au Rwanda galvanisent notre engagement durable à « plus jamais ça ». Il est regrettable que, alors que nous nous réunissons ici aujourd'hui, nous vivons encore dans un monde où le risque de génocide reste élevé et réel. Depuis la tragédie du Rwanda de 1994, nous avons continué d'assister à des violations flagrantes des droits de l'homme et à d'autres atrocités criminelles commises contre des civils dans différentes parties du monde et sur notre continent chéri. Que ce soit en République centrafricaine, au Soudan du Sud, au Mali, au Nigeria, en Éthiopie, en RDC, au Soudan, au Cameroun, au Tchad, et la liste n’est pas exhaustive, des centaines de milliers, voire des millions ont péri, tandis que d'autres ont été condamnés à fuir leurs foyers pour chercher refuge dans des terres lointaines. C'est à cette réalité que nous devons réfléchir et nous confronter si nous voulons tenir notre promesse de prévention.
Le Rwanda a prouvé que même après des crises tragiques, il est possible de renaître de ses cendres. Le Rwanda a connu une transformation remarquable, avec des gains de développement impressionnants accompagnés d'améliorations substantielles du niveau de vie, avec une baisse des deux tiers de la mortalité infantile et une scolarisation primaire quasi universelle.
Le génocide des Tutsis au Rwanda nous a appris que le génocide n'est pas un événement instantané, mais le résultat d'un processus qui prend du temps, de la planification et des ressources, et qui peut être stoppé à tout moment. Des événements comme celui organisé ici à Dakar, aujourd'hui, contribuent à nous rappeler les facteurs de risque qui peuvent conduire à la commission de ce crime abominable, ce crime des crimes, et à réfléchir aux mesures qui peuvent être prises pour le prévenir. Aucune partie du monde ne peut se considérer à l'abri du risque d'atrocités criminelles ; tous les pays et toutes les régions doivent renforcer leur résilience face à ces crimes. Aussi, faut-il se garder de croire que c'est une tâche qui incombe seulement aux dirigeants politiques? Bien évidemment, nous avons tous la responsabilité de contribuer à la prévention, quels que soient nos rôles ou nos capacités.
Le fait de ne pas traiter de manière adéquate la perpetration d'atrocités criminelles, de rechercher la vérité sur ce qui s'est passé et d'assurer la reddition des comptes des principaux responsables, conduit à un risque élevé de récurrence.
Mesdames et Messieurs,
L'éducation est l'un des outils les plus importants disponibles pour prévenir les atrocités criminelles. Éduquer les gens à se respecter, à s'accepter, quelles que soient leurs différences. Éduquer les gens à comprendre que leur groupe national, ethnique, racial ou religieux ne détermine pas leur humanité. Que mon Dieu n'est pas plus puissant que votre Dieu. Que ma culture n'est pas supérieure à la vôtre et que la diversité est une richesse, pas un problème. Bref, que nous avons tous les mêmes droits humains. C'est la résilience que nous devons renforcer dans nos communautés et nos sociétés pour prévenir les atrocités criminelles.
L'éducation commence à la maison. Avec des parents qui enseignent à leurs enfants ces valeurs. Nous sommes ce que nous sommes à cause de nos expériences de vie et des principes qui nous ont été transmis quand nous étions jeunes. L'éducation commence également à l'école, nos enseignants transmettant des connaissances sur la science, l'histoire, les différentes cultures et les mêmes valeurs de respect mutuel. Les enseignants sont des influenceurs qui inculquent aux élèves une réflexion critique sur le monde.
L'éducation pour la prévention des atrocités criminelles fait également partie intégrante de l'Agenda 2030 et de ses objectifs de développement durable. L'ODD 4, sur une éducation de qualité inclusive et équitable, parle de la nécessité de garantir que l’acquisition de connaissances et de compétences nécessaires pour promouvoir, entre autres, les droits de l'homme, l'égalité des sexes, la promotion d'une culture de paix et de non-violence.
L'éducation pour la prévention du génocide et autres atrocités criminelles devrait également se pencher sur le passé – pour en apprendre davantage et s’en inspirer. Une plus grande connaissance de la violence et des atrocités passées nous enseigne ce que nous devons empêcher pour notre présent et pour notre avenir, et comment nous y prendre. Cela est important pour toutes les sociétés, mais plus particulièrement dans celles où des atrocités ont été commises. Nous avons vu que le fait de ne pas traiter adéquatement de tels cas augmente la probabilité d'un regain d'instabilité et de violence. C'est une leçon difficile que nous avons apprise maintes et maintes fois en Afrique et dans le monde entier.
Comment cela peut-il être fait? Nous pouvons travailler à la création de musées, de sites commémoratifs, en utilisant l'art ou les nouvelles technologies et les médias sociaux pour sensibiliser et transmettre des connaissances sur ces questions. Mais nous devons aussi travailler dans le cadre de l'éducation formelle. Cela commence à l'école primaire, où l'introduction d'un contenu sur les droits de l'homme dans les programmes scolaires peut inculquer, dès le début, la responsabilité de comprendre l'impact terrible des atrocités passées et l'importance d'empêcher qu'elles ne se reproduisent. Cette éducation ne se limite pas seulement aux enfants du primaire; il doit être soutenu tout au long du cycle d'éducation, jusqu'aux études supérieures. Le rôle des académies est donc essentiel. Nous devons créer des programmes universitaires, des cursus et des cours sur ce sujet, ce qui nécessite le développement d'une expertise académique et une recherche savante soutenue.
Pour cela, nous avons besoin de tout le soutien que nous pouvons obtenir, et l'éducation doit être au cœur de celui-ci. La prévention des atrocités criminelles a besoin du soutien et de l'engagement de la communauté internationale, et en particulier des États, qui sont les premiers responsables de la protection de leurs populations. Dans l’élaboration de stratégies nationales durables à long terme pour éviter le risque d'atrocités criminelles, les États devraient accorder la priorité à l'éducation en tant qu'élément central de ces efforts.
La société civile a également un rôle important à jouer, pour lequel l'éducation est également centrale. Par exemple, les organisations de la société civile peuvent aider à assurer que les gouvernements soient tenus responsables lorsque les personnes sont en danger. Elles peuvent également sensibiliser, éduquer et mobiliser les communautés sur ces questions importantes.
Nous devons également développer l'appropriation de cette expertise, et c'est la priorité de ce Forum.
Mesdames et Messieurs,
En tant qu'Africain, après avoir été conseiller spécial pour la prévention du génocide pendant 8 ans, et ayant dirigé le TPIR, je connais assez bien les lacunes en matière de connaissances et de capacités que notre continent doit combler pour prévenir efficacement les atrocités criminelles. L'éducation est la clé et le centre de tout effort visant à combler les lacunes. Il est temps que notre continent devienne un chef de file en matière d'expertise et de recherche universitaire dans les études sur les atrocités criminelles, une expertise que nous pouvons partager avec le reste du monde. Cela ne peut se réaliser que par une action délibérée, méthodique et une organisation minutieuse. Notre rencontre, ici au Sénégal, est, sans nul doute, l'une des premières étapes critiques pour répondre à ce défi collectif qui nous interpelle.
Force est de constater que le cadre normatif et institutionnel de prévention des atrocités criminelles est relativement développé sur le continent africain. Cependant, la mise en œuvre de ces cadres reste incomplète et nécessite le soutien de toutes les parties prenantes sur le continent, en particulier les universitaires, les instituts de recherche et les groupes de réflexion, pour intégrer la prévention du génocide et autres atrocités criminelles dans nos universités.
Les efforts que nous lançons aujourd'hui peuvent être déterminants pour atteindre cet objectif.
L'intégration des études sur la prévention du génocide et autres atrocités criminelles contribuera à l’émergence d’un état d'esprit qui, à travers des approches ascendantes, fera de la prévention du génocide et autres atrocités criminelles une réalité vivante. Notre travail conjoint fournira également une perspective africaine, avec sa contribution distincte et riche, à la mosaïque mondiale de l'érudition sur la question du génocide et autres atrocités criminelles.
Il existe déjà des indices de cette contribution africaine qui se distingue. Par exemple, l'Acte constitutif de l'Union africaine (UA) oblige l'organisation régionale non seulement à prévenir les conflits violents, mais aussi à soutenir ses États membres pour prévenir le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité. L'UA a élaboré une architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) et développé un mécanisme d'alerte précoce pour la prévention des conflits, connu sous le nom de système continental d'alerte précoce (CEWS). En outre, l'APSA comprend une force africaine en attente pour intervenir dans des situations à risque d’atrocités criminelles, mais cet outil n'a pas été utilisé efficacement à travers le continent.
En 2006, les États membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ont adopté un Protocole pour la prévention et la répression du crime de génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et de toutes les formes de discrimination. En vertu du Protocole, les États membres sont tenus d'intégrer et d'appliquer ses dispositions en mettant en place des lois pour prévenir et punir le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité; des mesures qui élimineront la discrimination; enseigner et encourager la tolérance entre les groupes nationaux, de genre, raciaux et ethniques ; combattre l'impunité et extrader les criminels, ainsi qu'atténuer l'impact des atrocités déjà commises, notamment dans le but de prévenir de futurs crimes. En 2011, le Bureau du Conseiller spécial pour la prévention du génocide a aidé la CIRGL à établir le Comité régional pour la prévention et la répression du crime de génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité et de toutes les formes de discrimination. En outre, le Protocole de la CIRGL donne mandat à chaque État membre d'établir un Comité national pour la prévention et la répression du crime de génocide, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité et de toutes les formes de discrimination. Jusqu'à présent, avec l'appui du Bureau du Conseiller spécial pour la prévention du génocide, la Tanzanie, l'Ouganda, le Kenya, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine et le Rwanda ont mis en place des comités nationaux fonctionnels. Il s'agissait là d'efforts pionniers que d'autres parties du monde voulaient reproduire. Pourtant, ces interventions doivent faire partie des connaissances quotidiennes de la population. Apporter de telles connaissances dans l’espace éducatif garantirait qu'elles soient améliorées en tant que partie intégrante de la vie quotidienne, en tant que pratique vécue.
Au niveau sous-régional, les communautés économiques régionales (CER), telles que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), ont élaboré et avancé des mécanismes d'alerte précoce, mais il existe des limites en termes de leur capacité à déclencher une réponse efficace pour prévenir les risques.
Il y a un besoin d’une dimension supplémentaire à la prévention des atrocités criminelles qui peut être introduite et développée à travers le rôle et la fonction des universités africaines et autres institutions d'enseignement supérieur.
Mesdames et Messieurs,
Les institutions universitaires et de recherche africaines, ainsi que les universités et établissements d'enseignement supérieur, n'ont pas de programmes universitaires spécifiques qui intègrent les études sur le génocide et autres atrocités criminelles. La plupart des études relatives au génocide ou à d'autres atrocités criminelles sont établies sous forme de sous-programmes, ou simplement comme une mention thématique, ou des cours optionnels (au choix), y compris dans le cadre d'études générales de sciences politiques ; relations internationales; études sur la gouvernance, la paix et la sécurité ; sociologie; anthropologie ou droits de l'homme. C'est la réalité et nous devons nous efforcer de faire mieux.
C'est pourquoi je salue aujourd'hui l'initiative du Bureau des Nations Unies pour la prévention du génocide et la responsabilité de protéger de mener ce projet indispensable pour contribuer à l'intégration des études sur le génocide et autres atrocités criminelles en Afrique. Cela est conforme au mandat de ce Bureau, mais surtout à notre engagement collectif envers le leadership universitaire dans un domaine dans lequel l'Afrique est obligée de continuer à montrer la voie dans le respect de l'engagement mondial de «plus jamais ça».
Mesdames et Messieurs,
En conclusion, la prévention des atrocités criminelles est une responsabilité qui nous incombe à tous. Je suis honoré de voir aujourd'hui ces éminents orateurs, hauts fonctionnaires, professeurs et universitaires de différentes parties du continent africain assumer cette responsabilité avec le plus grand sérieux. Nous avons tous un rôle à jouer et chacun d'entre nous peut faire la différence. Comme je l'ai noté, l'éducation joue un rôle particulièrement important dans cette entreprise. J'attends avec impatience de vous entendre tous sur les manières dont nous pouvons utiliser le plein potentiel de l'éducation, y compris l'éducation transformatrice, pour relever ces défis. Comment pouvons-nous adapter au mieux les programmes d’enseignement pour répondre à un besoin si écrasant, mais qui n'a pas encore attiré toute l'attention qu'il mérite ? C'est la question à laquelle nous devons trouver ensemble les réponses appropriées, dans le parcours que nous entamons aujourd'hui.
Je remercie à nouveau la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Conseillère spéciale pour la prévention du génocide, Mme Alice Wairimu Nderitu de nous avoir réunis aujourd'hui, dans mon pays natal, le Sénégal.
Travaillons ensemble pour atteindre les objectifs communs de ce Forum, et - ainsi contribuer avec efficacité à la prévention des crimes les plus odieux dans notre continent béni qu’est l'Afrique.
Je vous remercie. »