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24 août 2025
«C’EST BIEN DE VOTER DES LOIS, MAIS IL FAUT METTRE LE PAQUET SUR LEUR APPLICABILITE»
Marième Soda Ndiaye a profité hier de la clôture du projet «C’est la Vie» de l’Ong Raes pour revenir de façon large sur les questions qui touchent essentiellement les jeunes dans divers domaines
Hier lors de la cérémonie de clôture du projet «C’est la Vie» de l’Ong Raes qu’elle présidait, la députée Soda Marième Ndiaye a fait un plaidoyer fort en faveur des jeunes et demandé l’application des lois qui dorment dans les tiroirs.
Marième Soda Ndiaye a profité hier de la clôture du projet «C’est la Vie» de l’Ong Raes pour revenir de façon large sur les questions qui touchent essentiellement les jeunes dans divers domaines.
«Nous ne cessons de le dire et de faire un plaidoyer sur les questions du Vih Sida pour que l’Etat du Sénégal accepte d’augmenter son enveloppe. Pour nous, c’est une question de souveraineté. La santé doit être d’abord une priorité. Ce n’est pas normal que notre pays cotise à hauteur de 24% et que les bailleurs donnent 76%», indique la parlementaire qui n’a pas manqué de rappeler que l’Etat du Sénégal a voté une loi sur la santé de la reproduction.
«Combien de jeunes et de mamans connaissent cette loi ? C’est bien de voter des lois, mais il faudrait mettre le paquet sur leur applicabilité et leur vulgarisation. Nous attendons des jeunes élus de porter les vrais problèmes qui sont occultés par nos aînés», souligne Soda Marième Ndiaye avant d’ajouter : «Nous sommes en train de former une dynamique de jeunes autour de 30% qui seront dans les instances de décisions pour pouvoir plaider nos réels problèmes, parce que si nous ne le faisons pas, nous continuerons à être dans la rue publique à revendiquer et poser des doléances alors que les choses sérieuses se décident dans les sphère de la République».
Poursuivant, elle estime qu’on ne peut pas parler toujours des questions de santé et de femmes sans représentation masculine. Il faudrait impliquer et influencer les hommes. «Mon meilleur ami était mon père. Et la première fois que j’ai eu la chance de voyager dans le cadre de mes activités professionnelles, il m’a dit : «Fais-toi ta police physique et morale».
Nous avons besoin de déconstruire ce discours tabou quand il s’agit de la santé de la reproduction, des menstrues et autres en pensant que ce sont des questions féminines. Nous avons besoin d’avoir des hommes champions qui vont aller vers cette destruction là. Nous avons besoin de l’appropriation des populations pour faire avancer les choses».
Pour sa part, la directrice exécutive de l’Ong Raes, Mbathio Diaw, indique que le projet «C’est la Vie» ambitionne d’accompagner le changement social et comportemental en matière de santé sexuelle et reproductive, de santé maternelle et infantile, de violence basée sur le genre et de la qualité des soins à travers la campagne d’éducation par le divertissement. «Le projet a ciblé, dans cette phase, les jeunes de 15 à 35 ans. Informer et sensibiliser et préparer cette jeunesse à l’avenir est un véritable challenge. Il faut donner la clé aux jeunes pour qu’ils pussent prendre soin de leur santé et leur bien-être», affirme-t-elle.
A l’en croire, 9 pays de l’Afrique de l’ouest ont été touchés par le projet. Il s’agit notamment du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali, du Niger, du Sénégal, du Tchad et du Togo.
AUGMENTATION DU PRIX DE L’ENGRAIS, LE SAC D’UREE VA COUTER 10 000 FCFA AUX AGRICULTEURS
De 330.000 FCFA, le coût de la tonne d’engrais est passé actuellement à 750.000 FCFA à cause du renchérissement du prix au niveau international
De 330.000 FCFA, le coût de la tonne d’engrais est passé actuellement à 750.000 FCFA à cause du renchérissement du prix au niveau international. Ainsi, avec la subvention de 50%de l’Etat, selon les calculs du ministre de l’Agriculture, les agriculteurs devront débourser 10.000 FCFA pour le sac d’urée.
Le renchérissement du prix de l’engrais risque de constituer un frein majeur à la prochaine campagne agricole. A cause de l’augmentation du fret maritime liée à la pandémie de Covid-19, le prix de la tonne d’engrais est passé de 330.000 FCFA à 750.000 FCFA, soit plus du double. Une situation qui s’explique par la rareté de la ressource. C’est pourquoi, afin d’éviter que les producteurs locaux souffrent de cette hausse de prix, l’Etat compte continuer à subventionner l’engrais à hauteur de 50%. «L’Etat subventionne l’engrais à 50%. Cela veut dire que le sac d’engrais qui coûtait 9 000 FCFA au moment où la tonne s’échangeait à 330.000, si l’Etat subventionne le paysan à hauteur de 50 %, le sac devrait coûter 18.750 FCFA.
Ainsi, grâce à cette subvention, les paysans vont acheter le sac d’engrais à 10.000 FCFA au maximum », a indiqué le ministre de l’Agriculture qui défendait le vote du budget de son département. Sur ce, Moussa Baldé a fait savoir qu’il s’est entretenu la semaine dernière avec les acteurs de la filière horticole pour leur faire part de la situation. Sur ce chapitre, le ministre a indiqué que dans une semaine, il va se réunir avec ses homologues de l’Uemoa à Bénin pour étudier la question de la flambée des prix de l’engrais dans la sous-région.
Pour la prochaine campagne agricole, il a précisé que son département avait réaménagé son budget pour pouvoir améliorer la fourniture d’engrais au niveau des producteurs, avec des prévisions de l’ordre de 180 000 à 200 000 tonnes d’engrais. Malheureusement, au courant du mois de mars dernier, il y a eu des informations concernant la flambée des prix de l’engrais. Une hausse qui a justifié la baisse de la quantité initialement prévue pour cette campagne agricole. Toutefois, sur l’importation de l’urée, a indiqué le ministre, son département a réajusté son budget pour injecter 62 000 tonnes lors de la campagne agricole.
Par ailleurs, il a indiqué, en ce qui concerne l’urée, un accord avec les opérateurs pour la livraison de l’engrais d’ici la semaine prochaine pour l’horticulture et la contre-saison. Au niveau national, le ministre a fait savoir que le gouvernement avait engagé l’année dernière des discussions avec les Industries chimiques du Sénégal pour trouver une formule afin de satisfaire les besoins de notre pays en termes d’engrais. « Cette année, nous avons renoué les discussions avec les ICS pour mettre en place un planning de production, au plus tard le 31 mai, qui permettra au Sénégal d’avoir le stock nécessaire pour la prochaine campagne agricole. Nous sommes convaincus que d’ici la fin du mois de janvier, nous allons terminer le plan pour qu’à la date du 31 mai, cet engrais fabriqué localement soit accessible aux paysans avec un prix raisonnable», a indiqué le ministre de l’Agriculture devant la représentation nationale.
PLUS DE 2000 EMPLOYES DE SCA/SA ET DE CONDAK RISQUENT LE CHÔMAGE
La Société de Conserverie Africaine/Société Anonyme (Sca/Sa) et la Conserverie Dakaroise (Condak) n’ont toujours pas vu leurs licences de pêche renouveler
Les membres du Syndicat des Travailleurs des Industries de l’Alimentation (Stia) affilié à la Cnts en veulent terriblement au ministre de la Pêche et de l’Economie Maritime, Alioune Ndoye. Ils lui reprochent d’avoir délibérément refusé de renouveler les licences de pêche des entreprises Sca/Sa et Condak. Selon eux, plus de 2000 employés risquent de se retrouver au chômage si l’Etat ne fait rien.
La Société de Conserverie Africaine/Société Anonyme (Sca/Sa) et la Conserverie Dakaroise (Condak) n’ont toujours pas vu leurs licences de pêche renouveler. Une situation qui a poussé le Syndicat des Travailleurs des Industries de l’Alimentation (Stia) à faire face à la presse pour tirer à boulets rouges sur le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime.
Selon les syndicalistes, le ministre Alioune Ndoye a délibérément refusé de renouveler les licences de pêche des entreprises Sca/Sa et Condak. Pourtant, souligne le secrétaire général adjoint de la Cnts Mamadou Lamine Fall, ces deux unités de production ont leur armement propre pour un approvisionnement régulier en matière première. Et depuis 2015, elles ont toujours bénéficié d’un renouvellement de leur licence sans difficulté. «En 2021, le ministre Alioune Ndoye tarde à renouveler ces licences de pêche sans pour autant dire les raisons. Il sait très bien que sans approvisionnement, ces deux unités regroupant plus de 2000 emplois vont directement à l’arrêt», lance Mamadou Lamine Fall.
Par conséquent, les membres du Stia dénoncent avec la dernière énergie ce qu’ils considèrent comme une tentative de liquidation. «Nous pensons que le ministre Alioune Ndoye ne mesure pas le danger qu’il fait courir aux milliers de travailleurs pour son bon vouloir. Les services techniques du ministère ont fait tout le travail nécessaire et les dossiers bien ficelés sont sur sa table pour le renouvellement de ces licences. Et le renouvellement de ces licences découlent d’une convention signée par l’Etat du Sénégal et le groupe Dong Wong en 2013 lors de la reprise de l’ancienne Sncds par le groupe Coréen», explique Mamadou Lamine Fall qui sollicite l’intervention du Président Macky Sall pour la préservation de plus de 2000 emplois.
PAUL GOMIS, DELEGUE DE SCA/SA : «ON PECHAIT 3000 TONNES PAR MOIS, MAINTENANT N’ON ARRIVE PLUS A AVOIR LE 1/3»
Abondant dans le même sens, le délégué de Sca/Sa, Paul Gomis, indique que leur entreprise traverse une passe difficile. «Sca/Sa pêche le thon qu’il transforme pour en faire un produit fini. En ce moment, la société est dans une phase très délicate et s’achemine inéluctablement vers une rupture pour notre approvisionnement en poisson. Nous avons un besoin de 3000 tonnes par mois. Mais depuis le 20 juillet, les bateaux de la société ne parviennent plus à capturer suffisamment de poisson, car on n’a plus de licence de pêche au Sénégal. Plus grave, à partir de janvier, certains techniques de pêche ne seront plus utilisées à cause du repos biologique. Actuellement, le poisson va migrer vers les eaux sénégalaises. Et nos bateaux n’ont pas de licence pour y pêcher. La Sca/sa n’arrive plus à avoir le 1/3 de sa production. Ce qui justifie que de nombreux emplois seront réduits», souligne Paul Giomis, délégue de Sca/Sa.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
LETTRE OUVERTE AUX POLITIQUES MALIENS
Qu’est-ce qui vous fait croire que vous ferez mieux que IBK si vous ne balisez pas ensemble au préalable les voies menant au développement à la justice à la paix et à l’indépendance sans tutelle ?
Au Sénégal nous avons tenu des Assises nationales en 2008-2009 qui ont généré une production riche en analyses diagnostics et recommandations pour une refondation du Sénégal après 50 ans d’indépendance octroyée.
Malheureusement, le gouvernement installé après l’alternance de 2012 n’a pas estimé propice de s’approprier le fruit de ce travail. Je souhaite de tout cœur que cette initiative puisse vous inspirer.
Je me permets de vous écrire parce que je suis d’une certaine manière tout aussi Malien que Sénégalais. Je suis le neveu de Seydou Badian Kouyate. Il avait épousé la sœur de ma mère. Son épouse Henriette Carvalho a accompagné tonton Seydou toute sa vie durant ses années de prison et ses années d’exil, tous deux dédiant leurs vies au Mali. Puissent leurs âmes reposer en paix !
Ce qui se passe au Mali nous concerne donc tous.
Mais ce que je ne comprends pas, c’est votre précipitation à vouloir revenir au pouvoir le plus rapidement possible sans avoir réglé les dysfonctionnements qui ont mené au soulèvement populaire et au coup d’État.
Qu’est-ce qui vous fait croire que vous ferez mieux que IBK si vous ne balisez pas ensemble au préalable les voies menant au développement à la justice à la paix et à l’indépendance sans tutelle ?
Croyez-vous que la volonté politique seule suffise à transformer le Mali si les fondamentaux ne sont pas remis à l’endroit et sans cet esprit partisan?
Ne voyez-vous pas que votre précipitation à vouloir revenir au pouvoir au plus tôt attire la suspicion ?
Démocratie ! Élections ! Retour à l’ordre constitutionnel ! Ne voyez-vous pas que vous faites le jeu de la puissance coloniale en actant une division qui n’a pas lieu d’être ? D’autant plus que bien que la transition soit présidée par un soldat, il n’y a point de dictature, les libertés n’ont pas été suspendues, la presse est libre et la justice fait son travail sans contraintes.
Le Mali fait face à une opportunité unique de changer le cours de l’histoire africaine et vous vous empêtrez dans vos calculs politiciens habituels
Le peuple malien mérite mieux que ça. Et in fine, il demeure le seul souverain. Les chefs d’État de la CEDEAO peuvent accompagner et encourager une transition paisible et inclusive et pourquoi pas déployer des troupes pour combattre les bandes criminelles. Il ne leur appartient pas de se substituer au peuple malien qui a soutenu le changement de régime.
La où vous êtes attendus, c’est dans un grand dialogue national pour refonder le pays et non pas des cris d’orfraie pour des élections immédiates.
Soyez à la hauteur de l’histoire glorieuse du Mali et montrez la voie à l’Afrique dans la sérénité et dans l’union.
Penchez-vous sur les maux profonds du pays et de la société et trouvez des solutions consensuelles sur le long terme. Ça prend du temps, c’est vrai. Mais là est l’urgence.
La vraie urgence !
ALIOUNE NDOYE ANNONCE LA DISTRIBUTION DE 10.000 MOTEURS POUR UN MONTANT DE 10 MILLIARDS FCFA
L’avancement du Programme de modernisation des moyens de production et de transport des produits halieutiques intéresse fortement les députés qui ont interpellé à ce sujet le ministre des Pêches et de l’Economie Maritime
En marge de l’adoption du budget 2022 du ministère des Pêches et de l’Economie maritime, les députés ont interpelé le responsable du département Alioune Ndoye sur de nombreuses questions comme le Programme de Modernisation des Moyens de Production et de Transport des Produits Halieutiques. Réagissant aux interpellations des parlementaires, Alioune Ndoye a annoncé la distribution de 10.000 moteurs pour un montant de 10 milliards FCFA
L’avancement du Programme de modernisation des moyens de production et de transport des produits halieutiques intéresse fortement les députés qui ont interpellé à ce sujet le ministre des Pêches et de l’Economie Maritime. Selon Alioune Ndoye, il est prévu la distribution de 10.000 moteurs aux pêcheurs artisanaux. «Pour la première phase, 5.000 moteurs ont été distribués pour un montant de 5 milliards Fcfa. Dans la deuxième phase. En tout, il est prévu la distribution de 10.000 moteurs pour un montant de 10 milliards Fcfa», a indiqué le maire de Plateau hier à l’Assemblée Nationale lors de l’adoption du budget de son département. A l’en croire, la distribution a démarré en 2020 avec 2179 moteurs.
«121 LICENCES ACTIVES POUR L’ARMEMENT DU SENEGAL ET 29 POUR L’ARMEMENT ETRANGER»
Interpelé en outre sur la rareté des ressources halieutiques notamment du poisson par le dé- puté Mamadou Diop Decroix, Alioune Ndoye souligne que cette situation découle de l’augmentation de la population. Il cite également l’impact des changements climatiques et de la pollution. «Malheureusement sur cette question, on pointe du doigt les accords de pêche. Or, seuls 161 navires disposent des licences, dont 129 navires séné- galais, 31 de l’Union Européenne et 1 du Cap-Vert. Et depuis que je suis à la tête du département, je n’ai ajouté aucune licence de pêche», affirmet-il. Dans la même veine, Alioune Ndoye renseigne qu’à l’heure actuelle, 121 licences sont actives pour l’armement du Sénégal et 29 pour l’armement étranger. Concernant la surpêche, il estime que les responsabilités sont communes et partagées entre les acteurs de la pêche artisanale et industrielle. Selon Alioune Ndoye, la pêche industrielle est un secteur pourvoyeur d’emplois, créateur de richesses et de devises, et représente 17% des débarquements de poissons. En revanche, la grosse part des dé- barquements est représentée par la pêche artisanale qui concentre plus de 24.000 pirogues motorisées pour lesquelles les difficultés de gestion et d’encadrement rendent difficile le respect des règles relatives notamment au repos biologique
LES GILETS DE SAUVETAGE PASSENT DE 5000 A 2500 FCFA
S’agissant des pirogues en fibre de verre insubmersibles, le ministre des Pêches rappelle qu’elles ont été fabriquées dans l’usine «Cfao» installée à Ouakam et sont le fruit de deux années de tests et d’études menés avec des pécheurs sénégalais, les équipes «Cfao Motors», Yamaha Motors» et l’Agence japonaise de Coopération internationale (Jica). Actuellement, renseigne-t-il, cette usine dispose d’une capacité de production de 16 pirogues par mois. «D’ailleurs, il est envisagé l’installation d’une usine à Bayakh avec une capacité de production de 20 pirogues, et dans d’autres localités comme Mbaling, Sandiara, Saint-Louis et Ziguinchor», indique le maire de Dakar-Plateau. Pour l’acquisition de ces pirogues, il annonce les financements de la DER pour accompagner les acheteurs avec des prix préfé- rentiels. «Ces pirogues de nouvelle génération optimisent les conditions de sécurité des équipages et des matériels. Elles préservent la biodiversité et gé- nèrent des économies pour les pêcheurs, et permettent de ré- cupérer 20 à 30% des pertes post capture», dit-il. Concernant les gilets de sauvetage, le ministre Alioune Ndoye souligne que leur port est obligatoire. A l’en croire, il est prévu un programme visant à réduire les pertes en vies humaines en mer. «Et cet effet, le prix de cession du gilet de sauvetage a été baissé de moitié, en passant de 5000 Fcfa à 2500 Fcfa», renseigne-t-il.
Faux médicaments à la Patte d’Oie : les prévenus relaxés
Le patron de Dahaico et le pharmacien Aliou Dia sont libres de toutes poursuites. Finalement la montagne a accouché d’une souris. Le juge de la correctionnelle qui a rendu son verdict hier a relaxé tous les prévenus dans cette affaire présumée de vente illicite de médicaments à la Patte d’Oie. Ainsi le directeur de la société Dahaico, le pharmacien Aliou Dia, les deux Chinois et Mamour Niang ont tous humé l’air de la liberté après 07 mois passés en prison. Le juge est allé plus loin en ordonnant la restitution de tous les biens saisis par devers eux, au moment de leur interpellation, y compris le terrain d’une valeur de 300 millions de francs Cfa. Le Dr Aliou Dia et les deux Chinois encouraient une peine de 04 ans de prison et 02 ans d’emprisonnement contre Mamour Niang. Pourtant la décision n’est pas une grande surprise parce que le juge avait accordé la liberté provisoire à ces quatre prévenus. Ils étaient poursuivis pour association de malfaiteurs, vente illicite de médicaments, blanchiment de capitaux, mise en danger de la vie de personnes, faux et usage de faux dans des documents administratifs, exercice illégal d’une fonction légalement réglementée.
Courroux des travailleurs d’Excaf Telecom
La situation est délétère au groupe de presse Excaf Telecom. Pour cause, le non-respect des accords par la direction générale. La section synpics du groupe dénonce avec la dernière énergie cette violation des accords. Les travailleurs continuent de réclamer l’application de la convention collective, le paiement intégral des arriérés de salaires qui varient entre 02 et 10 mois, le paiement des droits de congés pour certains travailleurs; le versement des cotisations sociales (IPRES et CSS) et la signature de contrats de travail. Selon la section Synpics, la direction s’était engagée à diligenter le plus rapidement toutes ces revendications. Mais le constat est qu’après des années, les promesses sont restées en l’état. Le syndicat organise un point de presse dans les prochains jours pour dévoiler son plan d’actions.
Y en a marre et FRAPP bravent la décision du préfet de Dakar
Le mouvement Y en a marre et FRAPP ne comptent pas se plier à la décision du préfet de Dakar qui interdit leur marche contre une justice à deux vitesses (Yoon a ngi jengg!). C’est dire que ça risque de chauffer encore dans les rues de Dakar aujourd’hui dans l’après-midi. Les mouvements FRAPP et Y en a marre ont décidé de résister à cette interdiction qu’ils jugent illégale et illégitime. « La décision du préfet prouve, s’il en était besoin, les graves reculs démocratiques en cours au Sénégal depuis 2012, particulièrement dans le domaine de la justice », déclarent les deux mouvements. Ils renseignent qu’outre Dakar, il y aura des manifestations à Thiès, Tivaouane, Saint-Louis, Bambey, Rufisque, Kaolack, Tambacounda, Louga, Kolda, Koungheul, Kédougou, Ziguinchor et Bignona. A signaler que dans son arrêté, le préfet motive l’interdiction de la manifestation par des risques de troubles à l’ordre public, l’arrêté Ousmane Ngom et une entrave à la libre circulation des personnes et des biens.
Le préfet de Dakar fait capoter la mobilisation…
Restons sur la manifestation de Y en a marre et de Frapp pour dire que le Préfet de Dakar a brisé une marche qui était partie pour être un succès sur le plan de la mobilisation. Car les deux mouvements avaient déjà rencontré l’opposition et des organisations de la société civile qui avaient donné leur feu vert pour y participer. D’ailleurs, le mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) a lancé un appel à la marche pacifique pour l’indépendance de la justice. D’après ce mouvement, des pans entiers de la justice sénégalaise sont privatisés et ne servent plus que les intérêts de Macky Sall, ceux de son clan et ses courtisans ; le principe de l’égalité des citoyens devant la loi est purement théorique ; la démocratie est bâillonnée et l’état de droit n’est plus qu’une coquille vide ; la corruption, le détournement de deniers publics, le gaspillage des ressources, entre autres maux, ont atteint des proportions traumatisantes au moment où plus de la moitié du peuple sénégalais n’a pas accès aux services sociaux de base. Pour toutes ces raisons, le mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D) exprime sa solidarité aux mouvements Frapp et Y en a Marre. Le M2D lance un appel aux syndicats d’enseignants, de transporteurs, de la santé, aux partis politiques de l’opposition ainsi qu’à toutes les forces vives pour qu’ils se joignent à cette lutte du peuple sénégalais.
La LD pour une réorganisation du mouvement «navétanes»
Le Secrétariat permanent de la Ligue Démocratique (LD) pense que l’heure est venue de réorganiser le calendrier et mieux encadrer les acteurs du mouvement «navétane», au regard des violences notées dans les stades. Les jallarbistes condamnent ces actes inadmissibles et invitent les autorités à sanctionner leurs auteurs conformément aux lois. Aussi, au regard des dérives récurrentes notées lors des manifestations sportives, la LD en appelle à la responsabilité de tout le monde pour que de pareilles situations ne se reproduisent plus. Convaincu que le sport et la culture sont des instruments efficaces pour l’unité de la jeunesse du pays, les jallarbistes invitent le gouvernement et toutes les associations sportives et culturelles à se donner les moyens nécessaires pour organiser des activités susceptibles d’assurer l’épanouissement de la jeunesse, dans la paix et la sécurité.
Le syndicat du secteur du pétrole et de l’énergie en rogne
Le syndicat national des travailleurs du secteur du pétrole et des énergies (Sntspe) tape du poing sur la table. Il déplore la suspension des programmes de financement des énergies fossiles dans les pays sous-développés par les pays développés. Pour le secrétaire général du Sntspe, Pape Bakary Traoré, cette décision unilatérale prise par 19 pays lors de la Cop26 est faite pour anéantir l’élan des pays du Sud comme le Sénégal. A l’en croire, ils veulent empêcher ces pays de tirer profit des ressources pétrolières et gazières parce qu’ils n’ont pas les moyens requis pour exploiter leurs ressources.
Keur Massar
La décision des autorités étatiques de rééditer les cartes d’identité et d’électeurs des populations du département de Keur Massar victimes du découpage administratif inquiète les acteurs politiques, à cause des lenteurs dans la distribution. Des responsables de la Coalition «And Nawle» de Yeumbeul-Sud, à leur tête la juriste Ndèye Soukèye Guèye, appellent les populations à la vigilance et à aller retirer leurs cartes d’électeurs cette semaine, pour ne pas être privés de leur droit de vote. Ndèye Soukèye Guèye demande également aux autorités administratives de faire des communiqués dans les radios pour expliquer aux populations ces changements en vue d’éviter des conflits le jour du scrutin.
Remise de dons par la directrice de la case des tout-petits
La directrice de l’Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (Anpectp), Maimouna Cissokho, a procédé hier à la remise symbolique de lots de kits d’hygiène aux écoles maternelles publiques de Guédiawaye. Un don qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet de développement de la petite enfance et de préparation scolaire de 2019-23, financé par l’agence de coopération internationale de Corée pour un coût global de 02 milliards 868 millions 439 mille francs. Selon la directrice de l’Anpectp, ce don va contribuer à assurer une bonne année scolaire pour les tout-petits. Les enseignants ont également reçu leur lot de matériels préventifs contre le covid-19. Il s’agit de gels hydro alcooliques, de mouchoirs en tissus, des cartons de savons, des masques et des thermo-flashs pour les structures de la direction intégrée de la petite enfance.
Financements des femmes de Ndiarème Limamou Laye
Le maire de la Commune de Ndiarème Limamou Laye,Racine Talla, a procédé hier à la remise de financements d’un montant de 50 millions aux femmes de sa commune. L’édile de Ndiarème Limamou Laye et les acteurs de la microfinance ont exhorté les bénéficiaires à utiliser à bon escient les ressources financières allouées en vue de permettre à d’autres d’en bénéficier. Des conseils qui ne sont pas tombés dans l’oreille de sourds. Après avoir remercié Racine Talla, les bénéficiaires ont promis de relever le défi et d’accompagner le maire pour le développement de Wakhinane-Nimzaat.
Fin à leur grève de la faim
René Capin Bassène, Omar Ampoï Bodian et Cie avaient, pour la troisième fois, décrété une grève de la faim mardi dernier. Un mot d’ordre que les grévistes ont décidé de lever suite à leur rencontre avec des membres de la société civile à la prison de Ziguinchor. Selon des sources de Libération online, proches des familles des détenus : «C’est suite à la médiation de la société civile locale, avec à sa tête le coordonnateur du mouvement citoyen «Vision citoyenne» Madiadiop Sané, qu’ils ont décidé de surseoir à leur grève de la faim ». D’après les mêmes interlocuteurs, «d’autres bonnes volontés, des dignitaires religieux et coutumiers de la région, des leaders d’opinion se sont aussi impliqués pour une issue heureuse». «Nous avons convaincu René Capin Bassène et ses amis de renoncer à leur grève de la faim illimitée. Il s’agit maintenant pour nous de porter leur combat afin qu’ils puissent être jugés et édifiés sur leur sort», confirme Madiadiop Sané à Libération online.
Le plaidoyer de And Gueusseum
En perspective des élections locales, le directoire national de «And Gueusseum» interpelle les candidats sur la protection sociale dans le secteur de la santé et de l’action sociale. And Gueusseum révèle que dans le secteur de la santé et de l’action sociale, des armées de travailleurs ne sont pas rémunérés. Il s’agit d’agents de santé communautaire, de «Bajenu Gox» et de relais communautaires généralement et paradoxalement sans couverture médicale et ne disposant d’aucune protection sociale pendant qu’ils sont en activité, et dans le désarroi à la retraite, au mépris de leurs employeurs à savoir les comités de développement Sanitaire (CDS) et les collectivités territoriales. Ainsi «And Gueusseum» invite tous les candidats à la prise en compte dans leurs programmes, le recrutement et la protection sociale de cette catégorie de personnels sur laquelle repose principalement la prévention médicale. Les syndicalistes soulignent que l’Acte 3 de la décentralisation qui consacre la communalisation intégrale et le pouvoir de recruter offre des opportunités de prise en charge décente de ces vaillants piliers du système sanitaire et social, avec la récente création de la fonction publique locale, un des acquis de haute lutte de And Gueusseum. Sous ce rapport, le syndicat indique que les agents de l’ex CTO, intégrés dans la fonction publique en 2010, ne sont pas présentement mieux lotis avec des pensions modiques, malgré la prise en charge partielle du directeur de la solde de la “part employeur” des cotisations sociales, car le reliquat n’étant pas encore versé à l’IPRES.
Le grand conclave de Tendouck
Les fils et filles de Tendouck, une commune du département deBignona, se sont donné rendezvous le week-end prochain pour la tenue de la 45e édition du congrès de l’association «Honoro», une structure qui regroupe l’ensemble des associations (jeunes, adultes, vieux et femmes) de Tendouck. Ils vont se pencher sur les questions relatives au développement économique et social de la localité. Les populations sont préoccupées par le statut de Tendouck. Il est le seul chef-lieu d’arrondissement qui n’est pas érigé en commune. Ce qui constitue une injustice aux yeux des populations. Ainsi la rencontre du weekend sera l’occasion pour la population de Tendouck de passer en revue toute cette question. Cette association qui a été portée sur les fonts baptismaux vers les années 1960 a réalisé plusieurs infrastructures éducatives, sanitaires et sociales. Sous la houlette de son président Baboucar Salifana, l’association, en partenariat avec l’association ERABE de Boutégole, a mis en place un programme rizicole avec plus de 75 mille hectares d’emblavures.
Par Abdoul Aly KANE
L’ARGENT NE CIRCULE PAS !
Loin de nous l’intention de faire un jugement de valeur, ou trancher sur les politiques suivies, ce qui nous intéresse ici étant essentiellement la question de la redistribution et ses formes dans une société marquée par l’inégalité sociale
Ce refrain entamé dès l’arrivée au pouvoir du président Macky Sall voulait souligner en réalité la différence d’approche de celui-ci d’avec son prédécesseur, le président Abdoulaye Wade, qui avait le souci de la redistribution avec des moyens et des stratégies dont lui seul détient le secret. Même au sein de son parti, le président WADE s’assurait que les moyens financiers et matériels de campagne parvenaient bien à la base, en envoyant ses propres émissaires vers les responsables locaux.
Loin de nous l’intention de faire un jugement de valeur, ou trancher sur les politiques suivies, ce qui nous intéresse ici étant essentiellement la question de la redistribution et ses formes dans une société marquée par l’inégalité sociale. Le président du Bénin, Patrice Talon, dit que « l’argent qui ne circule pas, c’est de l’argent volé ; il faut nuancer ; c’est peut-être de l’argent volé aussi. En tout cas, cet argent est sorti du circuit ».
Dans son message à la nation du 31 décembre 2012, le président de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara disait que ‘‘l’argent ne circule pas mais l’argent travaille’’. Et que c’est grâce à cet argent (FMI, BM emprunté et affecté aux projets) que « la Côte d’Ivoire est au travail, que le pays est aujourd’hui un vaste chantier avec des routes, des autoroutes, des ponts, des hôpitaux, des écoles, des infrastructures diverses. Cela est visible voire palpable. L’on n’a pas besoin d’un microscope polarisant pour le voir ».
Poursuivant, il estime que les populations ivoiriennes doivent se réjouir de voir que « Chaque jour, la construction d’un pont progresse, un grand axe routier voit le jour, pour la première fois depuis notre indépendance, une ville comme Doropo, dans le Zanzan, a de l’eau courante, Bouna a de l’électricité 24h/24. C’est encore grâce à cet argent qui travaille que 1900 kilomètres de routes ont été reprofilées, que des milliers d’enfants, avec des kits scolaires gratuits, étudient sur des bancs neufs, que nos universités ont été entièrement rénovées et équipées de technologies de pointe, aux standards internationaux, que les dialysés sont désormais pris en charge avec moins de 2000 FCFA, qu’un fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire a été mis en place pour le financement de microcrédits pour nos soeurs et nos filles, que nos villes sont plus propres car débarrassées des dépôts d’ordures sauvages, etc. ».
D’une manière générale, pourtant, dans notre pays en particulier, il n’est pas rare d’entendre les citoyens parler de l’inopportunité voire l’inutilité de certaines infrastructures de transport par rapport à la satisfaction de leurs besoins vitaux immédiats. A l’adresse du président Macky Sall, on a souvent entendu dire que « les infrastructures ne se mangent pas ». On aurait l’impression que la question posée par le citoyen lambda est : « où est passé l’argent?». Nous croyons, pour notre part, que leur question est plutôt : « où est notre part ? ».
La réponse donnée par les dirigeants interpellés est la réalisation d’infrastructures visibles, et des promesses d’emplois dans la fonction publique ou d’auto-emploi. Le salaire est un vecteur essentiel de cette circulation monétaire en ce qu’il permet de nourrir l’ensemble d’une famille, de pourvoir à ses besoins de nourriture, de logement, d’éducation, de santé, et de redistributions du reliquat aux socialement « moins lotis ».
Ce salaire relève du secteur public et privé. L’effectif de la fonction publique nationale était de 158 074 agents au mois de septembre 2021, soit un stock de travailleurs inférieur de moitié au flux de demandeurs d’emploi qui arrivent annuellement sur le marché du travail. Ce stock équivaut à environ 6 % de la population en âge de travailler, dont les salaires engrangent près du cinquième des ressources nationales du pays.
La solution de revalorisation des salaires de la Fonction publique serait elle-même insignifiante par rapport à la masse, en ce qu’elle ne toucherait qu’une faible portion de la population (6 % de la population adulte). Pour ce qui concerne le secteur « formel », il occupe environ 9 % de cette population, soient 237 000 personnes.
La création d’emplois dans ce secteur se heurte à l’étroitesse d’un marché peu évolutif, et à la tendance à la sophistication des techniques de production faisant de moins en moins appel à la main d’œuvre. Les solutions sont, à notre sens, à chercher du côté du secteur formel par la promotion de PME à vocation exportatrice, et du secteur informel qui concentre près de 90 % des emplois du pays.
Cette politique de promotion de PME formelles et de modernisation du secteur informel devrait se faire en lien avec des pays ayant le même historique de développement que nous, soient les pays d’Asie comme la Chine, l’Inde, le Pakistan, la Turquie, qui ont le savoir-faire en la matière.
Les Sénégalais de la classe moyenne : Des institutions de sécurité sociale ambulantes !
La situation économique précaire du pays participe également de la précarité sociale. Après une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 5,3 % en 2019, le Sénégal a été durement touché par les conséquences de la pandémie de Covid-19, la croissance étant estimée à 1,1 % pour 2020. Les mesures de soutien mises en place par le gouvernement et la Banque centrale des États d’Afrique de l’ouest (BCEAO) ont permis de limiter ce ralentissement économique.
La gestion de la pandémie au niveau mondial a, jusque-là, figé les activités touristiques depuis 2020, et entraîné des fermetures d’hôtels et des mesures de déflation d’effectifs sans compter la dette intérieure qui obère la trésorerie des entreprises avec un encours total de l’ordre de 9 790,7 milliards de francs CFA en 2021 ; cette dette est composée pour trois quarts de dette extérieure, et pour ¼ d’une dette intérieure qui avoisine 2400 milliards de francs CFA, soit en FCFA. Outre ce qui est dû aux entreprises privées, elle comprend les arriérés de versements aux organismes sociaux, en particulier aux bourses de sécurité familiale.
Le ralentissement de l’activité économique rend plus difficile l’accès du secteur informel aux marchés d’entreprises (bureautique, produits d’impression divers), aux services portuaires de transit et autres services générateurs de flux de trésorerie pour d’autres entreprises, des courtiers et divers intermédiaires. Ces difficultés diverses ont accru le poids des charges déjà lourdes d’une classe moyenne solidaire, participant pleinement à la cohésion sociale.
Le partage des revenus de cette classe prend diverses formes telles que l’aide pour le mouton de la Tabaski, la prise en charge de soins de santé, d’électricité, d’eau, la participation aux frais de scolarité, entre autres, en faveur des plus défavorisés. N’eut été l’apport des émigrés la précarité sociale serait plus forte.
Perspectives et rôle de l’Etat
En conclusion, il s’agit de créer de l’emploi par la promotion d’un secteur privé national, auquel on fournirait les leviers essentiels tenant au financement et à l’accès aux marchés extérieurs. Dans cette perspective, il faudrait miser d’emblée sur la formation et la mise à jour des connaissances. Les nouvelles technologies évoluent très vite, et leur appréhension n’est pas hors de portée.
Les niveaux de compétence exigés par les employeurs sont en perpétuelle évolution, au regard des besoins du marché international. Avec une population africaine qui va se situer autour de 2 milliards d’individus en 2050, le secteur salarié formel (urbain) ne créera pas suffisamment d’emplois pour absorber tous les nouveaux arrivants sur le marché du travail et ceux qui migrent des zones rurales vers les villes.
La réalité de l’économie du Sénégal, c’est aujourd’hui le secteur informel. Il représente 41,6 % du PIB et emploie environ 48,8 % de la population active, et est concentré dans des domaines d’activité tels que la pêche, le petit commerce, l’artisanat. Les travailleurs de ce secteur ne bénéficient ni de retraite, ni de protection sociale.
Aussi, l’Etat devrait encourager la création de structures de protection sociale pour ce secteur, et y apporter une quotepart. La création de richesses supplémentaires attendue de l’exploitation des revenus du pétrole et du gaz, devrait permettre de démultiplier les options de redistribution sociale.
La responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) devrait être encouragée, via des mesures d’ordre fiscal en faveur des entreprises évoluant dans des secteurs d’activité à haute valeur ajoutée comme l’or, les mines en général, les télécommunications.
La logique « assistantielle » du modèle français, reconnue comme étant l’une des plus protectrices au monde, serait un exemple à suivre, contrairement au modèle américain qui miserait plutôt sur l’aptitude de l’individu à saisir les chances qui s’offrent à lui. Au Sénégal, l’Etat a mis en place divers instruments, tels la Bourse de sécurité familiale, qui est une sorte de prestation de protection sociale sous forme d’un versement d’argent effectué par un organisme public à un ménage pour couvrir des dépenses sociales essentielles.
Il se traduit par une injection monétaire de 7,5 milliards de francs CFA chaque trimestre en faveur des ménages les plus démunis, soient 30 milliards par an pour environ 300 000 bénéficiaires choisis à partir d’un Registre national unique, dont la transparence de l’élaboration est souvent remise en question, avec l’argument de la préférence partisane.
En toutes hypothèses, cette bourse est notoirement insuffisante, bien qu’elle réponde au souci de réduire la pauvreté. Elle est de 25 000 FCFA par trimestre, soit 8000 FCFA par mois, montant ne couvrant même pas le prix d’un sac de riz de la vallée de 25 kg.
En l’absence d’une assurance chômage qui ferait davantage « circuler l’argent », la plupart des jeunes Sénégalais se débrouillent pour subvenir à leurs besoins en montant de petites affaires ou en travaillant de façon informelle. Pour sa nouvelle politique d’emploi, le Président a annoncé « une réorientation des allocations budgétaires à hauteur de 450 milliards de FCFA au moins, sur trois ans, dont 150 milliards pour cette année », et l’allocation, dès le mois de mai, de « 80 milliards de FCFA au recrutement de 65 000 jeunes, sur l’ensemble du territoire national, dans les activités d’éducation, de reforestation, de reboisement, d’hygiène publique, de sécurité, d’entretien routier et de pavage des villes, entre autres ».
Ce type de mesure en faveur de l’emploi public devrait également être étendu au secteur informel qui, désormais, doit recueillir toute l’attention des autorités parce que constituant la vraie source d’emplois dans notre pays. Et devant, par conséquent, bénéficier des mêmes mesures de protection que le secteur privé formel.
Ceci devrait être l’objet d’un débat avec les représentants de ce secteur totalement déprotégé.
105 TRAVAILLEURS BÉNÉVOLES EN COLÈRE RÉCLAMENT LE DÉPART DE SERIGNE MBAYE THIAM
Nous abattons un travail pénible au niveau du monde rural. Nous sommes sur le terrain 24/24 heures, 7/7 jours
Cheikh CAMARA, correspondant permanent à Thiès |
Publication 10/12/2021
« Nous abattons un travail pénible au niveau du monde rural. Nous sommes sur le terrain 24/24 heures, 7/7 jours. Dans certaines zones, nous sommes souvent obligés de travailler la nuit, de 21 heures à 3 heures du matin, ce, rien que pour satisfaire le monde rural, lui permettre de s’approvisionner normalement du liquide précieux ». Ce cri de cœur émane du collectif national des 105 travailleurs bénévoles de l’Hydraulique, qui hurlent son désespoir.
« Nous sommes là depuis 15, 20, voire 30 ans, sans ‘’contrat’’, et nous courrons depuis très longtemps derrière l’Etat pour nous faire embaucher, mais, hélas, que des promesses non tenues », souligne le secrétaire général national dudit collectif, Babacar Ly. Il pense que « face aux efforts consentis par l’Etat pour le recrutement de milliers d’agents à la fonction publique, embaucher 105 travailleurs bénévoles de l’Hydraulique au niveau national ne devrait pas constituer un problème pour un Etat ambitieux et conscient de l’enjeu de l’eau dans le monde rural ».
Le cœur meurtri, M. Ly rappelle qu’« en 2018, Mansour Faye avait recruté 40 jeunes politiciens qui n’avaient aucune formation, aucune qualification, et n’avaient aucune connaissance du secteur hydraulique. Aussi, en 2020, le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, et le Directeur général de LOFOR, avaient recruté 50 chauffeurs de camions citernes qui, malheureusement, ne savaient pas conduire. Puisqu’après des tests, 31 parmi ceux-ci se sont fait recaler faute de savoir conduire ». Pour dire, selon Babacar Ly, que Serigne Mbaye Thiam, « en particulier », avait choisi de « délaisser à tort 45 chauffeurs qui évoluent dans ce secteur depuis 15 à 20 ans, sans contrat, qui sont toujours sur le terrain pour satisfaire les populations en eau, pour caser des gens non méritants ».
Quand le ministre de l’Eau raconte honteusement des bobards aux députés
Les membres du Collectif national des travailleurs bénévoles de l’Hydraulique, dans une colère noire, s’en sont pris vertement au ministre de l’Eau et de l’Assainissement, à qui ils reprochent de « n’avoir pas dit la vérité devant les députés lors du vote de budget de département, avant-hier, à l’Assemblée nationale ».
Selon Babacar Ly et ses camarades, « Serigne Mbaye Thiam a donné de fausses informations aux parlementaires, par rapport à l’âge ‘’exact’’ de six travailleurs bénévoles sur les 105, faisant croire que « ces derniers, d’après ses calculs, ont intégré l’Hydraulique à l’âge de 11, 12, 15 ans, une façon de jeter le discrédit sur le collectif, alors que nos collègues ont fait des jugements ». Ils trouvent que « c’est honteux, pour un ministre, d’aller raconter des bobards face aux députés » et réclament « le départ immédiat de Serigne Mbaye Thiam de la tête du Ministère de ministre de l’Eau et de l’Assainissement ».
Aussi ils ne manquent pas d’alerter : « si d’ici quelques jours l’Etat ne pose aucun acte par rapport à nos revendications, on va déposer un préavis de grève de 72 heures et ce sera une catastrophe dans le monde rural, qui pourrait aboutir à de sérieuses perturbations, voire une pénurie généralisée d’eau partout au niveau des forages, ce qui, du coup, impactera réellement sur le quotidien du monde rural ». Ils déplorent le fait que « Serigne Mbaye Thiam soit un ministre qui refuse de privilégier le dialogue, la discussion, avec ses travailleurs ».
LES POPULATIONS DE BARGNY DISENT ENCORE NON À TOYSALI
La communauté de Bargny dans sa totalité marque son opposition à l’installation de Tosyali sur le territoire communal
Arfang Saloum SANE Correspondant permanent à Rufisque |
Publication 10/12/2021
Les populations de Bargny ont vivement contesté de nouveau le projet d’installation d’une usine de sidérurgie prévue sur une superficie de 100 hectares dans la Zone économique spéciale (ZES). Elles ont saisi l’occasion hier d’une audience publique portant sur le projet d’étude d’impact environnemental et social pour fustiger la forte industrialisation dans une zone économique spéciale de la commune.
La communauté de Bargny dans sa totalité marque son opposition à l’installation de Tosyali sur le territoire communal. Une résolution ferme réaffirmée hier mercredi au centre socio-culturel Ndiouga Dieng qui abritait l’audience publique pour l’étude d’impact environnemental et social EIES. « Bargny est la seule commune au monde qui polarise à elle seule quatre établissements classés de type 1.
Mais, il y a également les entrepôts qui vont servir de stock pour les produits toxiques comme le soufre et le nitrate qui sont extrêmement dangereux pour les populations. Bargny en a assez. Il faut que le Président de la République cherche un autre lieu pour l’installation de ces établissements dangereux », dénonce vivement Omar Mbengue. Le membre du collectif de lutte contre Tosyali a fustigé par la même occasion les multiples agressions dont la communauté est victimes depuis des décennies. Une contrainte qui continue avec l’implantation d’industries polluantes dans la zone économique spéciale de 100 hectares au sud-est de la commune. « Bargny a tellement subi des dommages écologiques et environnementaux que nous ne pouvons plus abriter un autre établissement parce que le cadre de vie des bargnois est assez pollué », fustige Omar Mbengue non sans décrier l’effet de l’impact de projets comme la centrale à charbon, le port minéralier et vraquier de Bargny Sendou, et la Sococim sur la vie des populations locales.
Même griefs du côté des femmes transformatrices de produits halieutiques installées à quelques encablures du site de 100 hectares prévu pour le projet de production de sidérurgie. Pour les milliers de femmes dont l’activité est menacée, l’histoire se répète à Bargny qui a connu pareil sort dans le passé. D’où la nécessité de lutter contre l’implantation de ce projet qui participe à désarticuler davantage l’économie locale. « Notre économie repose essentiellement sur la pêche et ses dérivés. Des milliers de femmes s’activent au quotidien sur le site de Khelcom qui est à quelques mètres du site dédié. Le projet ne respecte pas les normes environnementales et sociales. La marge de sécurité entre le quartier Wakhandé et le site de transformation fait moins de 500 mètres », fulmine la présidente Fatou Samba à la tête des femmes transformatrices du site de Khelcom.
Les pêcheurs présents à cette manifestation ont pour leur part rejeté ce projet néfaste pour leur activité. « Nous rejetons catégoriquement ce projet qui à l’image de la centrale va accentuer nos souffrances. La ressource se fait de plus en plus rare. Qu’allons-nous devenir. Nous disons non et non », insiste Mouhamed Ndoye, un pêcheur de la localité. A la suite de cette manifestation publique, les Bargnois appellent à la mobilisation pour barrer la route aux promoteurs du projet d’installation d’une usine de sidérurgie à Bargny. Une mobilisation citoyenne pour faire bloc afin de dire non à l’Etat du Sénégal et Non à Tosyali. « Bargny ne peut plus continuer de vivre dans ces conditions. Non à Tosyali », scande avec véhémence les populations venues en masse.