L’effondrement d’un immeuble à Hann BelAir au début du mois a provoqué la mort de six personnes dont deux enfants de 2 et 5 ans et plusieurs blessés. Ce n’est pas uniquement dans ce quartier où l’on trouve des maisons dans un état de délabrement avancé. Le péril est aussi visible au cœur de Dakar, notamment au Plateau et à la Médina. Reportage.
C’est un immeuble vétuste qui peut s’écrouler à tout moment. Niché au quartier Plateau de Dakar, à la rue Tolbiac X Grasland, l’état de dégradation des différents compartiments de cet habitat est saisissant. La façade est fissurée de toutes parts. Une partie du balcon a cédé. Les détritus restent suspendus sur la tête des passants de cette rue de forte intensité commerciale. Les occupants sont partis ailleurs, laissant derrière eux un bâtiment dont l’état est susceptible de compromettre la sécurité publique. Car au bas de la maison, se tient un magasin. Derrière son comptoir, le commerçant reçoit le ballet incessant de clients. A l’extérieur pendant ce temps, des jeunes déchargent des cartons d’un camion. A côté, un vendeur de café sert un client en toute tranquillité. C’est sous ce balcon menaçant ruine qu’a choisi de travailler un vendeur de petits articles sous une bâche. «Les passants doivent faire très attention à ce bâtiment qui peut tomber à tout instant, surtout les vendeurs qui sont là», conseille Ibrahima Téli, de nationalité guinéenne, trouvé assis sur son pousse-pousse à quelques mètres de la maison en danger. Le véritable danger, il n’est pas loin. Avec cette autre concession remplie de locataires à la rue Tolbiac X Grasland, le péril est permanent.
A première vue, difficile d’imaginer que des gens vivent dans cet immeuble. Au balcon, l’on aperçoit deux femmes. Les habits accrochés sur la ligne aux premier et deuxième étages témoignent également de la présence d’individus, comme indiqué par les personnes interrogées en bas de l’immeuble. «Je n’ai pas l’esprit tranquille dès que je mets les pieds ici. Walahi, j’ai très peur. C’est même risqué de passer par cette rue», déclare ce vendeur de portes au parc Lambaye situé en face.
Habillé d’un jean bleu couplé à une chemise, cure-dents dans la bouche, Abdou Diouf ne quitte pas du regard cette maison qui menace ruine. Il ne cesse de penser aux conséquences en cas de désastre, confesse-t-il. «Cela fait des années que ce bâtiment est dans cet état-là. Je pense que si les locataires avaient le choix, ils allaient tous quitter cette maison. D’ailleurs, il y a parmi eux des gens qui sont partis. Mais à chaque fois, il y a de nouveaux qui viennent louer les appartements. Ce sont les balcons qui menacent ruine mais le reste du bâtiment est très solide, dit-on. Parce que j’ai entendu dire qu’à l’intérieur, même avec une pointe, il est très difficile de percer le mur. Mais cela ne me rassure pas du tout», laisse entendre ce commerçant présent ici depuis plus de 33 ans. Il est convaincu que «les autorités sont bel et bien au courant. Elles ne réagissent jamais. Elles attendent qu’un drame se produise pour venir barricader les rues pour nous empêcher de travailler». Pour l’heure, commerçants et acheteurs vaquent à leurs occupations en cet après-midi d’octobre. «Ndox ! Ndox ! Ndox !», (de l’eau ! de l’eau !, de l’eau !), répète un vendeur d’eau fraîche.
A proximité d’une vendeuse de café, motos, tricycles y sont garés. C’est devant Mbaye Diouf, établi ici depuis de 40 ans. Il connaît le quartier comme les bouts de ses doigts. «L’état de ce bâtiment ne nous arrange pas nous les riverains, les occupants, n’en parlons pas», avance l’homme à la chevelure blanche. Ce dernier essaye d’analyser l’état de santé financière de ces familles qui, malgré le risque, préfèrent habiter ici. «Ce sont des familles entières qui sont logées ici, qui n’ont pas les moyens d’aller se payer des appartements ailleurs, parce que le loyer est très élevé à Dakar. Si elles arrivaient à trouver un logement à leur portée et capable de contenir tout le monde, ce qui est difficile à trouver, c’est sûr qu’elles n’hésiteront pas à partir. Je crois que cette situation est due à un manque de moyens», raisonne le vieux.
L’inquiétude grandissante des riverains ne concerne pas seulement cette maison, il y a également celle qui jouxte. Peinture jaune complétement dégradée, fenêtres arrachées, fer de béton à l’extérieur, faux plafond troué de partout, tel est le décor. Sur le mur fendu a poussé un arbuste comme dans une forêt. Ces deux immeubles ne sont pas les seuls qui menacent de s’effondrer en plein cœur de Dakar. Rue Robert Brun X Faidherbe. Une maison abandonnée. Porte principale, magasin, portes à l’étage sont tous fermés. Sous les balcons détériorés, un homme tient une horlogerie sans se soucier du danger. Cet horloger ainsi que toutes les personnes qui fréquentent ces lieux côtoient la mort au quotidien. L’état de délabrement des bâtiments dans la capitale n’est pas seulement constaté au Plateau. A la Médina, ils sont nombreux également. A la rue 22 X 27, les balcons d’un grand immeuble situé à l’angle peuvent s’écrouler à tout moment. Visiblement les occupants ne sont plus là. Aucun signe de la présence d’une âme qui y vive. Par contre les magasins en bas sont occupés par des cordonniers. Un peu plus loin, précisément à la rue 13 X 20, une autre vieille maison inhabitée de deux étages. Le propriétaire a détruit les balcons. Portes et fenêtres verrouillées subissent les effets de la rouille. Cette maison attend-elle d’être rasée ou réfectionnée ? On ne saurait le dire. Ce qui est sûr, à la Médina, de nombreuses maisons sont rafistolées. La tendance est de descendre les balcons, peindre ou carreler la façade à nouveau pour donner l’impression d’avoir un nouveau bâtiment. Un phénomène qui peut présenter un danger pour la sécurité de ses occupants ou du voisinage.
LA DOUANE SAISIT DE FAUX MEDICAMENTS D’UNE VALEUR DE PLUS 165 MILLIONS DE FRANCS
Contre vents et marées, les Forces de défense et de sécurité œuvrent quotidiennement au démantèlement des réseaux de trafic de stupéfiants dans la région de Fatick, notamment dans les îles du Saloum devenues un point de passage privilégié des contrebandiers. C’est dans ce cadre que la Brigade maritime de la Douane de Foundiougne a, dans la nuit du dimanche 17 au lundi 18 octobre 2021, procédé à une saisie d’une importante quantité de médicaments prohibés dont les plus représentatifs sont des antalgiques, des antibiotiques, des vitamines, des aphrodisiaques, entre autres, d’une valeur globale estimée à 165 millions 95 mille 100 francs Cfa.
Selon les gabelous, cette énième saisie a été opérée dans la zone insulaire du département de Foundiougne, sur une pirogue dont les occupants ont réussi à prendre la poudre d’escampette après avoir abandonné leur embarcation. Dans le même ordre d’idée, renseignent toujours les soldats de l’économie, la Brigade maritime de Toubacouta a effectué, le 9 septembre dernier, une saisie de 12 colis de chanvre indien soit un poids total de 450 kg d’une valeur estimée à 27 millions de francs Cfa.
Pour rappel, cette même Brigade maritime de la Douane de Foundiougne avait, en mars 2019, réussi une saisie record d’une énorme quantité de faux médicaments d’une valeur estimée à 1 milliard 43 millions de francs. «Cette saisie est le résultat combiné d’un renseignement et d’une filature sans faille qui ont permis de mettre hors course le véhicule transportant la marchandise à hauteur de Niakhar sur l’axe Fatick-Bambey», se réjouissait le commandant Abdou Thiam, chef de la Subdivision de la Douane de Fatick d’alors.
LE SENEGAL MIEUX ASSURE QUE LES AUTRES PAYS DE LA CEDEAO
ASSURANCES Règlement des sinistres par la Carte brune
Le Sénégal a fait des progrès dans le règlement des sinistres transfrontaliers par la Carte brune Cedeao. Le pays, qui a payé une centaine de millions rien qu’en 2021, est en avant par rapport à ses pairs de l’espace communautaire.
Le Sénégal devance les autres pays par rapport à l’utilisation de la Carte brune de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). A travers son Bureau national, le pays fait beaucoup d’efforts pour le règlement des sinistres. «Depuis le début de l’année 2021, une centaine de millions ont été payés aux sinistrés en termes d’assurance», informe Dr Mahktar Faye. Le Directeur exécutif de l’Association des assureurs s’exprimait hier au séminaire d’information sur le rappel de l’Arrêté ministériel rendant obligatoire la délivrance de la Carte brune Cedeao.
Pour rappel, les bénéficiaires de cette carte pouvaient rester un à trois ans sans être payés. Aujourd’hui, grâce à une nouvelle organisation, le système est beaucoup plus fluide et plus sûr, selon les assureurs. «Le temps d’avoir la confirmation de la garantie de l’autre pays prenait beaucoup de temps. Aujourd’hui, avec la systématisation, il suffit qu’on envoie un message, tout de suite on nous répond. Une fois que la garantie est acquise, on met en branle la procédure», a détaillé Dr Faye. «Il y a des années, les gens se peignaient, on les envoyait souvent au niveau de la fédération mais depuis quelque temps, au niveau de la Direction des assurances, on reçoit de moins en moins de contestations. Cela veut dire que les choses marchent bien», corrobore Ousmane Sy, le représentant du directeur des assurances.
Le problème du pays se situe au niveau des recours. «Quand vous réglez le compte d’autrui, il faut faire un recours après, c’est ça qui pose problème», explique Ousmane Sy. Il invite ainsi les autres pays à rejoindre le Sénégal en mettant en place le même système. Aux compagnies d’assurance, le contrôleur des assurances exhorte d’acheter les talons qui permettront au bureau d’avoir des ressources requises pour la prise en charge des sinistres. Pour faciliter le règlement des sinistres transfrontaliers, un arrêté a été mis en place en 2016 rendant obligatoire la délivrance de la Carte brune à tout souscripteur d’une assurance responsabilité civile automobile au Sénégal. A l’époque, note M. Sy, il y en avait beaucoup surtout avec le Mali, la Guinée Bissau et la Guinée Conakry.
Ainsi, toutes les compagnies d’assurance ont l’obligation d’acheter les talons sans augmentation de la prime d’assurance. La Carte brune Cedeao, mise en place en 1982 par les Etats de la Cedeao, vise à permettre une libre circulation des usagers de la route pour une réelle intégration régionale, assurer aux victimes d’accidents de la circulation routière transfrontalière une indemnisation prompte et équitable des dommages qui leur sont causés par les automobilistes non-résidents, et encourager le développement des échanges commerciaux et du tourisme entre les pays de l’espace communautaire.
Afin de booster les ventes et garantir ainsi une couverture optimale du marché, l’Etat du Sénégal, par sa Résolution n°5 du 1er juillet 2021, de l’Assemblée générale extraordinaire du Bureau national sénégalais, a approuvé la révision du prix de vente de l’attestation Carte brune qui passe de 500 francs à 300 francs Cfa, et a validé sa facturation au même prix aux souscripteurs à titre de coût de police
LE PS S’ÉCARTE DE SA DÉMARCHE VICTORIEUSE DE 2014
Le parti motivé par Aminata Mbengue Ndiaye, a pris la décision d’aller aux prochaines locales au sein de BBY. Au vu des ambitions débordantes des membres de l’APR, cette décision risque d’enfoncer davantage l’ancien parti unique
En 2014, Ousmane Tanor Dieng avait, dans beaucoup de localités, engagé le Ps hors de Benno bokk yaakaar avec plus ou moins de succès. Pour les prochaines élections locales, le Ps a pris la décision d’y aller au sein de la coalition sur décision de Aminata Mbengue Ndiaye. Au vu des ambitions débordantes des membres de l’Apr, cette décision risque davantage d’enfoncer l’ancien parti unique.
«Notre parti a librement décidé de participer aux prochaines élections territoriales du 23 janvier 2022, dans le cadre de la coalition Benno bokk yaakaar, conformément à notre qualité de membre de cette coalition depuis 2012 et de la volonté réaffirmée par les camarades, lors des rencontres tenues avec les unions régionales», a déclaré mercredi, dans une circulaire, Aminata Mbengue Ndiaye. Mais la Secrétaire générale du Parti socialiste a précisé «qu’en cas de désaccord objectif que la recherche d’une autre alternative gagnante, préservant les intérêts majeurs du Parti et de la coalition, devra être envisagée, à l’exclusion de toute candidature sous la bannière de l’opposition.
Dans tous les cas, vous pouvez compter sur moi, pour soutenir et sauvegarder les intérêts du parti au sein de la coalition», s’est-elle engagée. Engager le Ps dans la coalition présidentielle lors de ces Locales apparaît comme un chemin délicat pour l’ancien parti unique qui a dominé la vie politique de 1960 à 2000. Au moment où l’Apr se montre gourmand et annonce des candidats un peu partout, le Ps avait la possibilité de montrer ses forces au sein de la coalition. Après sa décision historique de ne pas avoir de candidat à la Présidentielle de 2019, l’influence de ce parti est difficile à cerner, plus de 2 ans après le décès de son inamovible Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng.
En 2014, ce dernier avait pris ses responsabilités en soutenant Khalifa Sall et Taxawu Dakar. A l’époque, l’Apr cherchait à supplanter les maires socialistes dans beaucoup de communes à Dakar et dans les régions. Ousmane Tanor Dieng, Serigne Mbaye Thiam et beaucoup de responsables socialistes n’avaient pas hésité à descendre sur le terrain pour prêter main forte à leurs camarades de Dakar.
A la Médina, Bamba Fall écrasait Seydou Guèye, Youssou Ndour, Maïmouna Ndoye Seck, Awa Marie Seck et consorts de Bby. A Grand Yoff, l’accélération de la cadence de Aminata Touré a été freinée par Khalifa Sall. Au Plateau, Salihou Keïta et Yakham Mbaye s’opposaient au maire sortant, Alioune Ndoye, qui a remporté haut la main cette commune.
A Fann Point E Amitié, Palla Samb, presque anonyme avant les élections, n’a pas eu trop de difficultés face au duo Pape Mael Diop et Dr Malick Diop. A Mermoz-Sacré Cœur, Barthélemy Dias a été réélu face à Marième Badiane et Zator Mbaye. Finalement, Taxawu Dakar a remporté 15 des 18 communes où elle a présenté des listes (pour la 19ème commune, à savoir Gorée, il y avait une liste commune).
Le Ps a le plus grand nombre de maires dans Bby Dakar
Au-delà de Dakar, les Apéristes n’avaient pas tenu compte de leur compagnonnage avec les Socialistes. Moustapha Diop s’est emparé de la coalition Benno bokk yaakaar pour déloger Aminata Mbengue Ndiaye à la mairie de Louga tandis que Abdoulaye Wilane a dû batailler hors de Bby pour obtenir une réélection à Kaffrine. Ousmane Tanor Dieng a été battu dans le département de Mbour par le Bby de Oumar Youm même si le Sg du Ps était parvenu à conserver les communes de Nguéniène et Mbour. 7 ans plus tard, le Ps, même s’il ouvre une brèche pour voler seul, a perdu beaucoup de plumes durant cette période. Le départ de Khalifa Sall et ses hommes, exclus le 30 décembre 2017, a beaucoup affaibli le parti de Senghor.
Dans la capitale, les Socialistes auront forcément des arguments à faire valoir lors des investitures. Au sein de Bby, le Ps a plus de maires dans le département avec Alioune Ndoye (Dakar Plateau), Jean-Baptiste Diouf (Grand Dakar), Banda Diop (Patte d’Oie), Mame Amadou Samba (Cambérène), 2 de l’Afp en l’occurrence Ousmane Ndoye (Fass Colobane Gueule Tapée) et Pape Seck (Hlm) contre 1 de l’Apr en la personne de Abdoulaye Diouf Sarr à Yoff. D’après des membres du Bureau politique du Ps, ce décompte sera l’un des arguments du Ps à l’heure des choix au sein de la coalition. Hier, des responsables du Secrétariat exécutif national du Ps ont même dénoncé des «équivoques» dans le communiqué de Aminata Mbengue Ndiaye. «Elle donne l’impression que le Ps va se diluer dans la coalition», a dénoncé un responsable socialiste.
De patron de Dakar depuis 2009 à porteur d’eau pour l’Apr
A l’heure de parler des candidatures pour Dakar, Amadou Ba et Diouf Sarr ont pris de la distance au sein de Bby. Un temps annoncé comme potentiel candidat socialiste à la Ville de Dakar, Alioune Ndoye serait en route pour être reconduit au Plateau. Un recul qui pourrait s’expliquer par les multiples choix hasardeux des Verts de Colobane. De patron de Dakar depuis 2009, le Ps est en train devenir le porteur d’eau de l’Apr. D’ailleurs, la coordination Ps des Parcelles Assainies a déjà choisi Amadou Ba comme son candidat à la mairie de Dakar. A Kaffrine, le duel entre Abdoulaye Wilane et Abdoulaye Sow devrait avoir lieu tandis qu’à Tivaouane, les Apéristes Diagne Sy Mbengue et Abdou Ndéné Sall se sont partagé les candidatures à la mairie et au Conseil départemental.
Responsable chargé de l’Administration et des finances du Ps, Mame Bounama Sall, a été oublié tout comme la députée Yéya Diallo. A Mermoz, le coordonnateur de Vision socialiste, Alpha Bayla Guèye, se bat contre les Apéristes qui ne vont pas lui faire de cadeaux. Les investitures approchent à grands pas. Elles pourraient dessiner l’avenir du Ps. Ou sa survie tout court.
«UN FILM SUR L’AMOUR PATERNEL ENTRE L’IMAM ET SON FILS, L’AMOUR ROMANTIQUE ENTRE AÏCHA ET SON AMOUREUX…»
Mamadou Dia, réalisateur de Baamoum Nafy, sur son long métrage
Par Malick GAYE (Envoyé spécial à Ouaga) |
Publication 22/10/2021
Logé dans la catégorie des favoris à l’Etalon d’or du Yennega de la 27ème édition du Fespaco, Baamoum Nafy est perçu comme un film qui souligne la stupidité de l’extrémisme religieux. Mais en réalité «c’est un film sur l’amour paternel entre l’imam et son fils, sur l’amour romantique entre Aïcha et son amoureux et sur l’amour de sa ville», pour le réalisateur. Mamadou Dia dit n’attendre rien de spécial du Fespaco, mais ne boudera pas son plaisir s’il est sacré.
Baamoum Nafy (le père de Nafy, en français), porte étendard du Sénégal au Fespaco, est en compétition pour l’Etalon d’or du Yennenga. A cet effet, Mamadou Dia est revenu largement sur sa réalisation et ses aspirations. Perçu comme un film qui traite du terrorisme, Baamoum Nafy est, pour le réalisateur, la réponse imagée de deux interrogations. «En 2014 quand je suis arrivé aux Usa je me présentais en disant que Mamadou veut dire Mouhamed et je me mettais à expliquer. Si j’étais d’une autre religion je n’aurais pas à le faire. Je disais aux Américains qu’au Sénégal qon a un cimetière mixte pour musulmans et catholiques, on a une mosquée avec une cloche. Malgré ces explications, ils ne sont pas convaincus. Et la 2ème raison c’est l’élection de Trump. Comment a-t-on pu élire une personne comme ça dans un pays aussi démocratique ? Ce sont deux raisons qui m’ont poussé à faire un film qui parle de l’amour dans l’islam et le christianisme. C’est un film qui parle de l’humanité», a dit Mamadou Dia. Qui, interpellé sur la thématique de l’extrémisme religieux, a affirmé que son objectif était d’exalter «l’amour paternel entre l’imam et son fils, l’amour romantique entre Aïcha et son amoureux et l’amour de sa ville». Ce long métrage, qui a obtenu le salut de la critique, a été tourné dans la région de Matam par faute de moyens. «C’est un plaisir, un honneur et une responsabilité d’être là. C’est une autoproduction avec l’apport d’autres financiers.
A part les deux acteurs principaux, tous les autres n’étaient pas des acteurs. Ils viennent de la ville natale. La présence de Baamoum Nafy au Fespaco est un remerciement. C’est un choix qui s’est imposé parce qu’on voulait tourner très vite et on n’avait pas autant d’acteurs en puular. On n’avait pas aussi beaucoup d’argent, c’est pourquoi on a fait le choix de Matam où je connais beaucoup de monde comme Aïcha. Je suis allé la bas plutôt pour faire des ateliers», a détaillé le réalisateur. Pour Mamadou Dia, le simple fait de voir son film en compétition est, en réalité, une victoire. A cet effet, il a affirmé qu’il n’attend rien du Fespaco et que s’il obtient un prix il ne boudera pas son plaisir.
Interpellé sur la langue puular, Mamadou Dia a martelé que «le film s’est imposé en puular, car je rêve et écris en puular. C’est une victoire pour nous de ne pas doubler le film parce la voix des acteurs sont très particulières. En plus, nos langues sont mélodieuses, il faut les présenter dans nos films». L’imam Thierno (père de Nafi) et Ousmane sont deux frères germains mais l’islamisme radical va les diviser. Thierno est aimé par sa communauté de Yonti. Il est modéré et tolérant. Son frère, Ousmane, se revendiquant d’être El hadj Ousmane, prête allégeance à des terroristes et veut apporter un autre islam au sein de la communauté.
Pour mener à bien sa «vision», Ousmane est candidat à la mairie de Yonti. Une fois maire, il lui sera facile d’imposer l’islam de ses amis (terroristes). Avec l’argent, beaucoup de personnes ont fini par se ranger derrière lui. Son fils unique, Tokara, a forniqué, alors qu’il devrait se marier dans peu de jours. Le gourou demande à Ousmane d’abattre publiquement son fils afin qu’on soit rassuré de sa «bonne foi» pour le groupe. Dilemme. Ousmane et son fils mourront la même nuit. Yonti retrouvera son ancienne vie. Tokara, quant à lui, est le promis de Nafy, sa cousine germaine. Nafy est la fille de l’imam Tierno. Elle aimait son fiancé et cousin Tokara, mais n’était pas prête à abandonner ses études. Dans le film, après le décès de Tokara, elle part à Dakar pour fréquenter l’université.
MARCHER SUR L’EAU DE AÏSSA MAÏGA, PHOTOGRAPHIE D’UNE VIE DEVASTEE PAR L’EAU
Au Nord du Niger, le village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, se bat pour avoir accès à l’eau. Chaque jour, Houlaye 14 ans, comme d’autres jeunes, marche des kilomètres pour aller puiser l’eau, essentielle à la vie du village.
Par Malick GAYE (Envoyé spécial à Ouaga) |
Publication 22/10/2021
Le réchauffement climatique a des conséquences sur la vie des populations insoupçonnées. Houlaye, jeune fille de 14 ans, se voit propulser à la tête de sa famille à cause de ce problème. Son père, éleveur, passe ses journées dans la brousse pendant que sa mère est à la recherche de la pitance en ville. Elle se démène pour occuper leur place dans la famille, tout en s’accrochant à ses études. Récit d’une vie difficile que l’eau aurait pu simplifier.
Au Nord du Niger, le village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, se bat pour avoir accès à l’eau. Chaque jour, Houlaye 14 ans, comme d’autres jeunes, marche des kilomètres pour aller puiser l’eau, essentielle à la vie du village.
Cette tâche quotidienne les empêche, entre autres, d’être assidus à l’école. L’absence d’eau pousse également les adultes à quitter leur famille chaque année pour aller chercher au-delà des frontières les ressources nécessaires à leur survie. Pourtant, cette région recouvre dans son sous-sol un lac aquifère de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Or, il suffirait d’un forage pour apporter l’eau tant convoitée au centre du village et offrir à tous une vie.
C’est ce que Aïssa Maïga, la réalisatrice sénégalo-malienne, a voulu montrer dans son documentaire Marcher sur l’eau. En compétition au Fespaco, le documentaire a été projeté mardi dernier. «Ce qui m’a vraiment intéressée, c’est de mettre mon attention sur une communauté, un village, avec des personnes à travers lesquelles le spectateur pourra s’identifier. J’ai voulu aborder, par le problème du manque d’eau, l’impact sur les enfants, sur l’école, la façon dont les femmes sont frappées de plein fouet, etc. L’important a été que tout le monde soit représenté. Maintenant, il est vrai que les voix féminines ont retenu un peu plus mon attention. Notamment à travers le parcours des jeunes filles et des mamans. Elles sont impactées de façon très frontale par le réchauffement climatique, ne serait-ce que quand elles donnent naissance ou qu’elles doivent faire les toilettes. Cette question est cruciale chez elles», a-t-elle expliqué.
Derrière le prétexte du réchauffement climatique se cache la forte capacité de résilience de la gent féminine. En effet, dans ces contrées, les hommes occupés à faire brouter le détail n’ont pratiquement pas le temps pour leur progéniture. Les femmes, à la recherche de la pitance, s’éloignent du village pour travailler comme femmes de ménage dans les villes et abandonnent leurs enfants.
C’est dans ce contexte que Houlaye, adolescente, joue à la fois le rôle de père et mère pour ses frères et sœurs tout en essayant de continuer ses études. «Dans cette communauté peulh wadaabé, les femmes sont souvent amenées à quitter le village pour trouver des moyens de subsistance, faire des tresses, vendre de la pharmacopée, faire du ménage, être employées de maison dans les capitales des pays voisins, etc.
Pendant ce temps-là, elles laissent leurs enfants au village. Ce qui m’a encore plus intéressée c’est comment les enfants se comportent quand leurs mamans ne sont pas là et que leurs papas partent aussi avec les bétails dans les pâturages. Il était intéressant de voir comment une jeune fille est mise à la tête de sa famille, tout ce qu’elle doit endurer et ce à quoi elle doit faire face», explique Aïssa Maïga.
«Houlaye a 14 ans quand ses parents partent et qu’elle doit prendre soin de la petite famille tout en continuant à aller à l’école, l’approvisionner en eau, s’occuper de ses petits frères et surtout garder le moral malgré le manque qu’elle ressent. Donc, la question de comment rendre à l’écran l’extraordinaire force que toute une génération doit mettre en œuvre et la dignité du peuple sahélien était primordiale», a argumenté la réalisatrice sénégalo-malienne.
KEEMTAAN GI - LES PHILANTROPES
Y a à bien brouter pour qui sait être ingénieux. Et ça commence… Ils sont subitement devenus si généreux. Des philanthropes ? Tu parles, de vraies crapules, oui ! Ils ne font jamais rien gratuitement et attendent toujours qu’on leur rende l’ascenseur. Leur subit accès de libéralités, ça s’inscrit dans leur funeste entreprise d’aspirer nos voix pour gagner les stations de maires. Le Graal ! Et croyez –nous, il y aura de l’agitation. Noël sera si gratifiant pour les mômes et la Saint Sylvestre gargantuesque comme jamais auparavant. La fête quoi ! Musique, cadeaux et ripaille à gogo. Déjà, dans les coalitions et au sein des partis, surtout celui au pouvoir, c’est la guerre fratricide. Chaque vizir voulant être calife. Et pour y arriver, tous les coups sont permis. Mêmes les plus déloyaux. Ça tire à hue et à dia. A qui tuera l’autre… Et ils ont des relais dans notre belle et sinistrée corporation où l’on dresse des profils à la place des électeurs. Faisant mieux que notre Madame Soleil tropicale, Selbe Ndom. Ces aspirants nous font expressément la cour. Sans gêne… L’opposition ? Plutôt que d’unir ses forces, chacun de ses responsables veut être candidat, amenuisant ainsi leurs chances face à des gens qui ont les tunes. Qui graissent et qui corrompent. Même les pauvres écoliers n’échappent pas à cette entreprise de corruption, malheureusement. Ainsi, des sacs et autres fournitures scolaires sont utilisés comme des gadgets de propagande électorale à la gloire de ces messieurs et dames. Des gadgets offerts gratuitement à de pauvres élèves. Une pauvreté que ces gens du régime ont créée. Et ils osent parler de solidarité. Quels menteurs ! Dans ces zones où ils distribuent fournitures et autres, des huttes servent de salles de classe et de bureaux aux élèves et à l’administration. Dans la capitale, les latrines — là où elles existent — sont si repoussantes que les apprenants frappent à la porte du voisinage pour faire leurs besoins. C’est làbas que devrait commencer le cleaning day ! Et puis, « day », tout le monde sait ce que ça signifie en ouolof… KACCOOR BI
CAMPAGNE ELECTORALE DE MAME BOYE DIAO LE PREFET DE KOLDA DECHIRE LES CAHIERS DE PROPAGANDE
Candidat autoproclamé de Bby à la mairie de Kolda, le directeur des Domaines, Mame Boye Diao, a profité de la misère des élèves de cette ville parmi les plus pauvres du Sénégal pour leur offrir des cahiers à son effigie. Ces supports de propagande en milieu scolaire ont été dénoncés et condamnés par tous les acteurs de l’éduction. Dans le lot, l’enseignant-chercheur en droit public Mouhamadou Ngouda Mboup qui avait demandé au préfet de Kolda de faire retirer ces cahiers de propagande et interdire leur utilisation par les élèves bénéficiaires au sein des établissements publics scolaires. Chose faite ! Hier, le préfet de Kolda a pris son courage à deux mains pour pondre un arrêté retirant et brûlant tous les cahiers à l’effigie de Mame Boye Diao. Il est vrai que le futur maire voulait bien faire en remettant ces dons, mais il a été particulièrement mal inspiré en mettant sa photo sur les manuels. D’où la colère et la frustration des gardiens du temple. Justement dans cette édition (voir page 5), « Le Témoin » rappelle la mauvaise expérience en matière de marketing de la Société industrielle de papeterie au Sénégal (Sips) qui avait produit et commercialisé des cahiers à l’effigie des lutteurs comme Balla Gaye 2, Tyson, Yekini etc. Envoyée chez « Dr Ardo », la Sips avait fini par arrêter la production des cahiers de la controverse. Mais le mal était déjà fait !
AFFAIRE SOKHNA AÏDA DIALLO TENTATIVE D’ASSASSINAT OU CAMBRIOLAGE A MAIN ARMEE ?
Dans la nuit de dimanche à lundi, c’est-à-dire la veille du Maouloud à Madinatou Salam (Mbour), des individus, cagoulés, armés de pistolets et de machettes, se sont introduits dans la résidence de Mme Sokhna Aida Diallo, une des veuves de Cheikh Béthio Thioune. Les malfaiteurs sont passés par-dessus le mur comme l’attestent les vidéos de surveillance que détiennent les avocats de Mme Sokhna Aïda Diallo. « Ces personnes au nombre de vingt voulaient assassiner notre cliente compte tenu de leur armement et leur détermination à s’introduire dans la maison » dénonce l’un des conseils Mme Sokhna Aïda Diallo joint par « Le Témoin ». « D’ailleurs, dès demain (Ndlr : ce vendredi), je vais déposer une plainte contre x au niveau du parquet de Mbour pour tentative d’assassinat » ajoute l’avocat. Par contre, les premiers éléments découlant du constat de la gendarmerie laissent croire à une tentative de cambriolage. La suite de l’enquête nous édifiera…
ECOLES ET JEUNESSE DE ZIGUINHOR INNOCENCE NTAP NDIAYE LANCE DES «CLEANING DAY » ET OFFRE DU MATERIEL
S’il y a quelqu’un qui avait anticipé sur la communication du président de la République ce mercredi 20 octobre en conseil des ministres sur le retour des cleaning day pour la propreté des villes du pays, c’est bien la présidente du Haut Conseil du dialogue social Innocence Ntap Ndiaye. En parfaite intelligence avec l’Unité de Coordination et de gestion des déchets (UCG) dont les actions ont été magnifiées mercredi par le chef de l’Etat, la présidente du HCDS, en ressortissante modèle de la verte Casamance, a décidé de voler au secours des écoles de Ziguinchor et de la jeunesse de sa ville. Sous le label « Inno, partenaire de l’Education », la candidate à la mairie de Ziguinchor a lancé ce jeudi l’opération de nettoiement des écoles François Ntab, Luc Mendy, Centre de Sauvegarde Kande Alassane, CEMT Amilcar Cabral, Nayoncle et Elisabeth Bidault. Cette grande opération de nettoiement de ces écoles sera suivie d’une cérémonie de remise d fournitures scolaires, des serviettes hygiéniques réutilisables et des produits de nettoiement. Ce grand engagement citoyen de la présidente du HCDS sera clôturé le dimanche 24 octobre sous le label « Inno, partenaire de la jeunesse » par une cérémonie de remise de dons au profit de l’ASC Tilène. Au siège de ladite ASC, la présidente Innocence Ntap Ndiaye remettra à l’équipe des cartes membres, des cartes VIP PVC, des tee shirts, des ustensiles de cuisine, des chapiteaux, du matériel de nettoiement et d’assainissement, des moutisquaires imprégnés. Ziguinchor va vraiment vibrer cette fin de semaine avec l’arrivée de Tata Inno, les bras chargés pour soutenir les écoles de la ville, mais aussi la jeunesse ziguinchoroise. Ce qui mettra de l’ambiance dans la capitale du Sud surtout au lendemain des échauffourées entre partisans de Doudou Kâ et d’Ousmane Sonko !
YEWWI ASKAN WI PASTEF DAKAR ANNULE SA SUSPENSION
Pastef Dakar a décidé d’annuler la suspension de ses activités au sein de la coalition Yeww Askan wi de la capitale. Dans un communiqué, la coordination départementale de Pastef Dakar informe qu’elle a décidé de lever sa suspension et de reprendre ses activités au sein de la Coordination départementale de la Coalition Yewwi Askan Wi. Le Pastef Dakar s’est dit convaincu par les échanges « fructueux et fraternels » entre les leaders membres de YAW pour parvenir à une meilleure entente au sein de la coalition. Pastef Dakar a profité de son communiqué pour préciser également que les militants et sympathisants de la coalition Yewwi Askan Wi sont invités à la cérémonie d’investiture de ses candidats aux candidatures qui va se tenir ce vendredi...
ELECTIONS LOCALES GUEUM SA BOPP A DEPOSE SA CAUTION
«La Grande coalition Gueum Sa Bopp a déposé ce jour la caution de 30 millions de FCFA à la Caisse des dépôts et consignations en vue des élections municipales et départementales de janvier 2022. La délégation était conduite par le mandataire national chargé des élections M. Kalidou Niasse accompagné des leaders de la coalition Gueum Sa Bopp», renseigne Bougane Guèye Dany sur sa page Facebook.
COVID ENTRE 80.000 ET 180.000 SOIGNANTS MORTS DANS LE MONDE
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime dans un rapport que 80.000 à 180.000 personnels de santé sont morts dans le monde, entre janvier 2020 et mai de cette année. L’institution appelle à la vaccination prioritaire de cette catégorie de travailleurs, particulièrement exposés au virus. Sur les 135 millions de professionnels de la santé dans le monde, entre 80.000 et 180.000 d’entre eux sont morts du Covid-19 entre janvier 2020 et mai de cette année, selon une estimation de l’Organisation mondiale de la santé publiée ce jeudi. « Ces estimations découlent des 3,45 millions de décès liés au Covid-19 déclarés à l’OMS en mai 2021 ; un nombre qui, en soi, s’avère bien inférieur au nombre réel de décès », a précisé l’organisation dans un communiqué. « C’est pourquoi il est essentiel que les professionnels de la santé soient vaccinés en priorité. Les données de 119 pays suggèrent qu’en moyenne, deux professionnels de la santé sur cinq dans le monde sont entièrement vaccinés », a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en présentant les données aux médias.
Avis de tempête sur les états-majors des deux principales coalitions de partis politiques engagés dans la course pour le contrôle des 557 mairies et 46 conseils départementaux
A quelques jours du démarrage des dépôts de dossiers de candidature pour les prochaines élections municipales et départementales du 23 janvier 2022, un vent de turbulence plonge les deux principales coalitions politiques dans une situation plus qu’incertaine. En effet, de plus en plus, les responsables de ces blocs étalent sur la place publique leurs divergences sur la procédure des investitures. Des choix de candidats qui risquent de plomber de manière drastique l’élan de ces coalitions en perspective des élections locales, à défaut de les imploser.
Avis de tempête sur les états-majors des deux principales coalitions de partis politiques engagés dans la course pour le contrôle des 557 mairies et 46 Conseils départementaux que compte le Sénégal : les coalitions Benno Bokk Yaakaar et Yewwi Askan Wi. A dix jours du démarrage des dépôts de dossiers de candidature pour les prochaines élections municipales et départementales du 23 janvier 2022, prévue sur la période du 30 octobre au 04 novembre prochain, des responsables de ces deux blocs étalent de plus en plus leurs divergences sur la place publique. Cette situation est plus que préoccupante et n’augure rien de bon pour ces deux blocs qui semblent foncer tout droit vers des dissensions profondes après la publication de la liste des candidatures.
Du côté de Yewwi Askan Wi, ces divergences ont atteint un niveau tel que les investitures qui étaient prévues dans un premier temps le samedi dernier si on en croit nos confrères du quotidien «Source A» ont été renvoyés du fait de l’absence de consensus dans plusieurs localités. Dans le département de Dakar tout comme à Bounkiling, ou encore à Diourbel pour ne citer que ces localités, les responsables de Pastef-Les Patriotes, le parti politique d’Ousmane Sonko, déplorant le mode de désignation des futurs candidats de cette coalition sont allés jusqu’ à annoncer pour ce qui est de Dakar la suspension de leurs activités. Et c’est dans ce contexte que le guide des Moustarchidines, pourtant un des membres fondateurs de Yewwi Askan Wi avec sa formation politique, le Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), a fait faux bond la nuit du Maouloud à la délégation conduite par Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Aïda Mbodj, Ahmet Aïdara (Guédiéwaye la bokk) et Babacar Diop (Fds).
Toutefois, il faut souligner que ces divergences autour de la liste des futurs candidats aux prochaines locales ne sont pas l’apanage de cette coalition de l’opposition. Puisque, depuis quelques temps, la coalition majoritaire au pouvoir fait également face à des déclarations unilatérales de candidatures de la part de certains de ses responsables dont plusieurs maires sortants qui ont décidé de ne pas se soumettre à la consigne dictée par leur chef, le président Macky Sall. En effet, s’adressant aux responsables de son parti, l’Alliance pour la République (Apr) lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau Centre hospitalier régional Thierno Birahim Ndao de Kaffrine, le 29 mai dernier, le Président Sall avait précisé sans détours que les investitures pour les élections locales du 23 janvier 2022 se feront dans le cadre de Benno Bokk Yaakaar, avant d’inviter tout le monde à rester à son écoute.
DÉFIANCE AUTOUR DE LA LIGNE DIRECTRICE DE BENNOO
Seulement, cette consigne ne semble pas faire l’unanimité au sein de l’Apr et des alliés dans la coalition présidentielle. La preuve, de Dakar à Ziguinchor en passant par Thiès, Louga, Saint-Louis, Diourbel, Kaolack, Kaffrine, Kolda pour ne citer que ces villes-là, le constat est le même. Partout dans ces localités, des responsables de la mouvance présidentielle prennent leur responsabilité et déclarent officiellement leur candidature. C’est le cas de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, le professeur Mary Teuw Niane qui a officialisé avant-hier, mercredi 20 octobre, sa candidature à la mairie de Saint-Louis. «J’ai décidé librement d’être candidat maire de Saint-Louis du Sénégal. J’ai l’intime conviction qu’il ne revient à aucune autorité à Dakar de choisir le maire de Saint-Louis. Il appartient aux Saint-Louisiennes et aux Saint-Louisiens, à travers leur vote, de choisir leur maire et l’équipe municipale », a-t-il précisé dans un texte rendu public. Il faut également préciser que cette décision de l’ancien recteur de l’Université Gaston Berger de Saint louis de ne pas se soumettre à la consigne du président Macky Sall intervient quelques jours après la démission de l’ancien coordinateur des cadres républicains de Tamba des rangs de l’Apr.
Décidé à aller à la conquête des voix de ses concitoyens avec son mouvement dénommé les Jeunes leaders de Docteur Diallo (Jld), Dr Salif Samba Diallo a annoncé sa démission de Bby au niveau local. Il en est de même à Diourbel ou le député-maire sortant, Malick Fall refusant toute compromission autour de sa candidature pour un deuxième mandat à la tête de l’institution municipale a pris les devants en déposant sa caution de quinze millions puis annoncer la fin de son compagnonnage avec la mouvance présidentielle.
Dans la commune de Mbao également, le maire Abdoulaye Pouye a lui aussi décidé de tourner le dos au Président Sall et sa coalition pour rallier la coalition «Yewwi Askan wi » mettant ainsi fin à six années de compagnonnage avec la mouvance présidentielle pour ne citer que ces cas puisque la liste est loin d’être exhaustive. C’est dire à quel point la question des investitures risque d’être source de distorsion de ces grandes coalitions qui entendent imposer leur pouvoir sur les collectivités locales, au soir du 23 janvier prochain.