Après l’indépendance du Sénégal, nous avons vu apparaître des mouvements de gauche composés d’intellectuels, d’étudiants et d’enseignants qui luttaient contre une indépendance qu’ils considéraient comme non aboutie. Certains sont partis poursuivre leurs études en France pour devenir des militants acharnés contre l’impérialisme, d’autres se sont rendus en pays amis, chez les camarades, notamment, en U.R.S.S. et en Allemagne de l’Est.
Une partie de leurs camarades est restée à Dakar pour s’attaquer bruyamment au régime en place. Ils sont brillants, éloquents, incorruptibles, bien encadrés par des étudiants et intellectuels européens qui épousent leurs causes. Ils sont maoïstes, marxistes léninistes, en tout cas de gauche, voire d’extrême gauche. Ils sont dans toutes les luttes et prennent des positions sur tous les sujets d’actualité. Ils ont des activités professionnelles ou sont de brillants étudiants au Sénégal. Ils adorent des joutes oratoires, se distinguent par leurs vocabulaires teintés de mots savants et sans faute de syntaxe. Leurs écrits fouillés font souvent référence à Karl MARX, LENINE, TROTSKY, MAO, FANON…
SENGHOR, l’ancien Président, est considéré comme un suppôt de l’impérialisme. Leurs écrits ne sont pas destinés aux ouvriers qu’ils défendent. Non, le français facile n’a pas sa place chez eux. Ils ne sont pas nationalistes, mais internationalistes. Après l’hymne national, il faut bien chanter l’internationaliste, surtout chez les trotskistes. Certains sont affiliés à la quatrième internationale : «Prolétaires de tous les pays unissez-vous» !
En France, ils sont proches des partis de gauche. Les décennies 80, 90, ont été des années de braise pour eux : garde à vue, emprisonnement, etc. Senghor quitte le pouvoir, Abdou Diouf devient leur cible. Le combat continue, disent-ils. La lassitude les guette et Abdou Diouf nomme certains d’entre eux à des postes de responsabilité, c’est le début de la prise de conscience de la réalité du pouvoir. Ils claquent la porte pour aller chercher le libéral Abdoulaye Wade avec tambours et trompettes. Du jamais vu au Sénégal : un cortège impressionnant de l’aéroport jusqu’au domicile de celui qui deviendra le Président du Sénégal en 2000. Ils ont gagné dans une coalition contre nature, mais, l’essentiel était de se débarrasser du parti socialiste au pouvoir depuis 40 ans.
Enfin, les voilà en charge du destin du Sénégal avec un Président de la République omniprésent. L’exercice du pouvoir les secoue, leurs idéaux commencent à se heurter à la réalité. Ils sont fatigués mais heureux de participer activement à la première alternance démocratique au Sénégal. Etant épris de liberté, de démocratie et de justice, une partie d’entre eux s’engage pour une nouvelle alternance : «c’est la lutte finale», En 2020, j’ai assisté à l’enterrement de la gauche sénégalaise dans les restaurants, les salons, les maisons des amis, etc. Il y a une «brigade» d’intellectuels, surtout les derniers des Mohicans qui mettent une perfusion sur leur idéal pour sentir le pouls et accompagner leur chute. Ce sont des grands débats : on se traite affectueusement de staliniens, de maoïstes nationalistes, de gauche molle.
Le diner est parfois enflammé au point qu’un président est désigné pour distribuer la parole. Lénine, Trotski, les bolchevicks sont convoqués par ceux qui pensent représenter encore la vraie gauche inexistante. Le testament de Lénine est brandi pour montrer que l’URSS a perdu son âme depuis l’arrivée au pouvoir des staliniens. Le cercle est clos et le ticket d’entrée est très cher. Il faut avoir lu : le petit livre de MAO, le capital de MARX, SARTRE, ARENDT, WEBER ou autres philosophes disparus. J’avoue que je me sentais un peu perdu dans cet univers impitoyable qui ressemblait à un enterrement bruyant et difficile à suivre. Les souvenirs sont évoqués pour dire que c’était mieux avant. La nostalgie des années 80 valide la mort des idéaux de gauche. Leurs assertions : «Les Sénégalais votent avec leurs pieds, le peuple sénégalais est très réactionnaire», font l’unanimité des participants au débat.
La majorité de nos dirigeants a coché la case «gauche» avant d’accéder au pouvoir ; elle a sillonné les partis tels que le PAI, la LD, le PIT, AND JEFF qui ont produit des hommes et femmes au pouvoir. Nous pouvons dire que c’était une bonne école de la vie où, le rêve et les illusions étaient permis. La gauche sénégalaise est morte mais, leurs représentants se plaisent à dire qu’ils gardent toujours les fondamentaux.
UN MONUMENT S’EFFONDRE A RUFISQUE
L'ancien maire et maire honoraire de la ville de Rufisque, Cora Fall, a été figure emblématique de la scène politique rufisquoise pendant près d’un demi-siècle
L’annonce de sa mort a fait l’effet d’une surprise pour beaucoup de Rufisquois, qui le savaient malade mais encore loin de s’imaginer que la cérémonie de prière organisée chez lui le dimanche, à la mémoire de son épouse disparue, serait sa dernière rencontre avec eux. En effet, Cora Fall est décédé à l’âge de 83 ans, des suites d’une longue maladie, qui l’avait tenu écarté des activités politiques. Son enterrement a lieu aux cimetières musulmans de Diokoul dans la commune de Rufisque-Ouest.
L ’ancien maire et maire honoraire de la ville de Rufisque a été figure emblématique de la scène politique rufisquoise pendant près d’un demi-siècle. Sa disparition marque la fin d’une ère politique longtemps marquée par les tendances dans le Parti Socialiste à Rufisque. Acteur politique et militant sportif, Cora Fall aura marqué de son empreinte l’histoire de Rufisque en tant que maire et en qualité de président du club fanion de la ville de Rufisque. C’est sous magistère que le club de football rufisquois aura son premier trophée national avec la victoire finale en coupe du Sénégal en 1977 devant le Dial Diop de Dakar. Héritiers de la rivalité entre Babacar Ndiaye Ndioro et Alioune Badara Mbengue, Cora Fall aura été avec Mbaye Jacques Diop un monument de l’action politique à Rufisque, connu pour sa générosité légendaire.
Ancien militaire français, il a servi pendant la guerre d’Algérie. Mamadou Cora Fall a été maire de la commune de Rufisque Bargny entre 1984 et 1987, avant d’être «destitué» au profit de son adversaire. Il s’en suivit une longue traversée du désert avant une seconde vie à partir de 1995 jusqu’en 2000. Période pendant laquelle, il est élu maire de la commune de Rufisque- Ouest au lendemain de la réforme sur la décentralisation en 1996. Cora Fall a été député à l’assemblée et président de la commission santé et sociale à l’Assemblée. Il sera aussi sénateur. Le défunt maire était surtout présent sur le terrain social avec de nombreux actes au profit des couches défavorisées. «Quand on était encore jeune, tous les matins, ce sont des files de personnes, femmes et hommes, qui l’attendaient le matin pour avoir de celui qui était appelé par les surnoms de «Grand», «Ander», ou encore «citoyen» quelques billets pour aller au marché», témoignent certains. Les Rufisquois ont rendu un hommage à un membre du mouvement sportif, qui est resté président des Saltigués de Rufisque jusqu’à sa mort. Mission qu’il a démarrée au milieu des années 1970 conduisant l’équipe fanion de la ville de Mame Coumba Lamb à la finale victorieuse en coupe du Sénégal en 1977 devant le Dial Diop de Dakar. Il est resté président du club jusqu’à son dernier souffle.
Le président de la section football du club a fait savoir qu’il était «l’Alpha et l’Oméga du sport à Rufisque avec toutes les disciplines et tout marchait avec les moyens de Cora Fall. Les regroupements, les primes tout était sur le dos de Cora Fall pendant plus de 40 ans». Cora Fall vouait un amour incommensurable à sa ville natale, au point que même ses derniers mots, selon beaucoup de témoignages, ont porté sur l’avenir de Rufisque dans le contexte préélectoral. Ceux qui ont partagé avec lui la journée de prière à la mémoire de son épouse disparue, il y a quelques jours se souviennent de son discours qui sonnent comme un adieu devant tous les acteurs politiques majeurs de la ville.
Dans ce discours, Il a appelé les responsables politiques et membres de la mouvance présidentielle à discuter pour avoir un meilleur candidat pour Rufisque. Déclinant le profil de ce candidat, il leur a confié que celui devra l’être sur de bases très claires, ayant la représentativité, la popularité, et l’expérience. Pour lui, la gestion de ville ne doit pas être confiée à n’importe qui. «Rufisque est une ville difficile à gérer. Le futur maire doit s’occuper du social, car beaucoup de rufisquois vivent dans la précarité», a-t-il confié.
LE PS CLARIFIE LE JEU
Investiture de ses candidats a la candidature de Benno et discipline de parti aux locales
Avec les élections locales qui se profilent à l’horizon, les investitures constituent une épreuve douloureuse pour les coalitions et partis politiques. Le Parti socialiste qui a décidé de participer à ces élections dans le cadre de la coalition Benno Bokk Yakaar, tout en envisageant de déposer sa caution, appelle à préserver la volonté réaffirmée de ses membres, lors des rencontres tenues avec les unions régionales. Dans une circulaire reçue hier, mercredi 20 octobre, par l’entremise du porte-parole du Parti socialiste, Abdoulaye Wilane, la secrétaire générale Aminata Mbengue Ndiaye invite les secrétaires généraux de coordination membres du bureau politique, militants et responsables de base à assumer quant à la cohérence et la responsabilité ainsi qu’à la fidélité de ce compagnonnage au sein de la coalition.
«Comme vous le savez, notre parti a librement décidé de participer aux prochaines élections territoriales du 23 janvier 2022, dans le cadre de la coalition Benno Bokk Yakaar, conformément à notre qualité de membre de cette coalition, depuis 2012 et à la volonté réaffirmée par les camarades, lors des rencontres tenues avec les unions régionales. Ce choix est celui de la cohérence et de la responsabilité ainsi que de la fidélité à ce compagnonnage et à nos principes. Il nous appartient de l’assumer pleinement et solidairement avec l’ensemble de nos partenaires de la coalition », souligne la circulaire signée par Mme Aminata Mbengue Ndiaye, Secrétaire générale du Parti Socialiste.
Ainsi « il s’agit, à présent, au terme de la révision exceptionnelle des listes électorales et de la publication desdites listes, d’engager la deuxième étape du processus électoral, par l’investiture des candidats du Parti à la candidature de la coalition Benno Bokk Yakaar ; candidatures devant être, au préalable, validées et portées par les instances régulières compétentes du Parti », ajoutent les services de communication du Parti Socialiste. Pour ce faire, indique le document, « nous devons, d’ores et déjà, à l’échelle de chaque collectivité territoriale, initier ou accepter des concertations, au sein du Parti et avec les partenaires de la coalition, en vue d’élaborer des listes communes consensuelles et gagnantes ».
Toutefois, observe le même document « aboutir à un tel résultat requiert, de la part de chacun, une ferme volonté de privilégier les intérêts du Parti et de la coalition, sur les ambitions personnelles et partisanes. Atteindre un tel objectif suppose également un esprit de dépassement individuel et collectif, d’ouverture, de solidarité et de générosité ; toutes choses qui nous ont déjà valu de brillantes victoires, depuis 2012 ». Ces élections, précise-t-on, sont d’une importance capitale, pour la coalition, en ce qu’elles peuvent influencer les échéances électorales futures d’une part et, qu’elles consacrent l’élection, comme maire ou président de conseil départemental, du candidat en tête de la liste majoritaire, d’autre part. « Aussi devons-nous, tout en évitant la multiplicité des candidatures, tant au sein de notre propre parti qu’au sein de la coalition, opérer des choix judicieux et fédérateurs, à travers lesquels se reconnaissent les militants, les partenaires et les électeurs », invite-t-on au Ps.
A en croire les services de communication du Parti socialiste, « Ce n’est qu’en cas de désaccord objectif que la recherche d’une autre alternative gagnante, préservant les intérêts majeurs du Parti et de la coalition, devra être envisagée, à l’exclusion de toute candidature sous la bannière de l’opposition. Dans tous les cas, vous pouvez compter sur moi, pour soutenir et sauvegarder les intérêts du Parti au sein de la coalition », clame la patronne du Ps.
ET de poursuivre : « Comme cela avait été fait lors de la révision des listes électorales, il sera mis, dans les meilleurs délais, à la disposition des secrétaires généraux de coordination, mandataires attitrés du Parti, des actes de désignation, pour leur permettre d’exercer les prérogatives qui leur sont dévolues, aussi bien au plan interne que dans le cadre de la coalition et auprès des autorités administratives en charge du processus».
Concernant la question des investitures, les «Verts de Colobane» indiquent que «les opérations d’investiture sont toujours difficiles et douloureuses dans un Parti, à fortiori dans une coalition, car tout choix est renoncement ; elles laissent forcément, en dehors des listes des militants valeureux et méritants du Parti ainsi que d’autres entités de la coalition ». « Mais dès lors que les investitures seront terminées et que les listes des candidats retenues publiées, il s’agit tous ensemble, dans un élan de solidarité, de faire preuve de patriotisme de Parti, de dépassement et de ne considérer que les intérêts du pays, pour lesquels nous nous battons quotidiennement », conclut la circulaire du Ps.
NORME ITIE, LE SENEGAL OBTIENT UN SCORE GLOBAL DE 93/100
Le Sénégal a enregistré un score global de 93 points (sur 100) dans la mise en œuvre de la Norme ITIE 2019
Le Sénégal a enregistré un score global de 93 points (sur 100) dans la mise en œuvre de la Norme ITIE 2019. Le score global constitue la moyenne des scores des trois (3) composantes relatives à l’engagement des parties prenantes, à la transparence, et aux résultats et impacts.
Le Sénégal vient de passer avec succès le cap de la seconde validation avec le score de notation le plus élevé. Cette décision officielle du conseil d'administration mondial de l'Itie a été publiée dans le site itie.sn hier, mercredi 20 octobre. «Le Groupe multipartite a régulièrement fait le point sur les résultats et l’impact de la mise en œuvre, et de nombreux éléments factuels indiquent que l’ITIE Sénégal promeut des réformes concrètes dans les politiques gouvernementales et les pratiques des entreprises.
Dans la poursuite de ses efforts visant à assurer l’accessibilité des données extractives, l’ITIE Sénégal a adapté ses activités de sensibilisation aux impacts de la pandémie de Covid-19. Au vu de l’efficacité et de la viabilité de la mise en œuvre de l’ITIE au Sénégal, trois points et demi supplémentaires ont été octroyés au pays», indique le Conseil d’administration. Cela confirme, davantage, les résultats obtenus lors de la première validation, en 2018, au cours de laquelle le Sénégal avait obtenu le statut de premier pays africain et le 4ème au niveau mondial à obtenir des résultats satisfaisants, score le plus élevé. Par ailleurs, sur la composante Transparence, le Sénégal a obtenu 91 points sur 100. Sur la composante Engagement des Parties prenantes, le Sénégal a obtenu un score de 90 points sur 100. Car, selon la source, le gouvernement, la société civile et les entreprises extractives participent activement à la mise en œuvre de l’ITIE.
Le Conseil d’administration a établi que, d’ici à la prochaine validation, dont le démarrage est fixé au 1er octobre 2024, le Sénégal devra s’assurer de mettre en œuvre une mesure corrective concernant l’octroi des contrats et licences (Exigence 2.2). Il faut noter que ces résultats encouragent le Sénégal à poursuivre les pertinentes réformes et initiatives entreprises pour une meilleure gouvernance des ressources minérales profitable à tous. Ils sont le fruit d'efforts conjugués de toutes les parties prenantes du processus (Etat, société civile, secteur privé, communautés, ptf, presse).
Par Chen REIS
CE QU'IL FAUT FAIRE POUR METTRE FIN AUX ABUS SEXUELS PENDANT LES OPERATIONS HUMANITAIRES
L 'Organisation mondiale de la Santé (OMS) est sous le feu des critiques après que des allégations d'exploitation et d'abus sexuels ont fait surface le mois dernier
L 'Organisation mondiale de la Santé (OMS) est sous le feu des critiques après que des allégations d'exploitation et d'abus sexuels ont fait surface le mois dernier. Plus de 50 femmes ont accusé des travailleurs humanitaires de plusieurs organisations de crimes commis lors de la dixième épidémie d'Ébola en République démocratique du Congo. Face à ces allégations, L'OMS a ouvert une enquête indépendante qui a identifié 83 auteurs présumés, dont 21 personnes ayant travaillé pour elle pendant la riposte au virus Ébola. L’enquête a mis en évidence le manque de direction des responsables de la lutte contre le virus Ébola et des personnes chargées de lutter contre les délits commis par des employés et des partenaires. Le cas de l'OMS n'est malheureusement que le dernier d'une longue série de scandales d'exploitation sexuelle signalés au sein des Nations Unies et des systèmes humanitaires depuis les années 1990.
Les Nations Unies et les systèmes humanitaires, dont l'OMS fait partie, cherchent depuis des décennies à résoudre ce problème en évaluant les systèmes organisationnels, en créant des outils, en élaborant des politiques et en proposant des formations. En 2010, le comité permanent inter-organisations, un mécanisme clé de la coordination humanitaire mondiale, a même procédé à un examen des organisations membres afin de savoir comment prévenir l'exploitation et les abus sexuels et y faire face. Il a constaté un manque d'engagement et de soutien de haut niveau pour cette activité ainsi qu’une mise en œuvre incohérente des politiques qui ont donné lieu à un examen externe de suivi est actuellement en cours. Malgré tout, la maltraitance des femmes et des enfants vulnérables persiste. Mes recherches et mon travail sur l'aide humanitaire et la violence sexuelle indiquent que la culture de l'organisation et du système peut être un obstacle à la prise de mesures appropriées. Les dirigeants des organisations humanitaires doivent privilégier la prévention. En outre, les compétences en la matière doivent être mobilisées et les organisations humanitaires doivent travailler en étroite collaboration avec les organisations féminines locales. Voici quelques idées clés sur la manière dont les organisations humanitaires pourraient mieux prévenir l'exploitation et les abus sexuels et y faire face.
S'ATTAQUER A LA VIOLENCE SEXUELLE LES SURVIVANTS ET LEURS BESOINS DOIVENT ETRE AU CENTRE DES SYSTEMES DE SIGNALEMENT, D'ENQUETE ET D'INTERVENTION.
Le rapport de l'OMS a fait référence à plusieurs incidents au cours desquels la protection de la réputation de l'organisation semble avoir été la principale préoccupation, contrairement à la révocation des coupables et au soutien aux survivants. Les expériences, les besoins et les souhaits des victimes et des survivants doivent primer sur le reste. Les rapports ne sont que la partie émergée de l'iceberg et les survivants rencontrent de nombreuses contraintes qui les empêchent de dénoncer l'exploitation et les abus sexuels. Les organisations doivent se concentrer sur la sécurité et le bien-être des victimes et des survivants en temps opportun et leur priorité ne devrait pas consister à minimiser les préjudices causés à l'organisation et à son personnel.
DES POLITIQUES STRICTES EN MATIERE D'EXPLOITATION ET D'ABUS SEXUELS SONT ESSENTIELLES MAIS INSUFFISANTES
Les organisations doivent mettre en œuvre des politiques qui régissent la conduite du personnel et des organisations partenaires avec lesquelles elles travaillent sur le terrain. Même si la commission a bien noté que le cadre juridique et politique de l’OMS en matière d'exploitation et d'abus sexuels était adéquat, elle a également constaté que cette organisation n'était «absolument pas préparée à faire face aux risques ou aux cas d'exploitation et d'abus sexuels». Les organisations doivent appliquer des politiques visant à prévenir et à combattre l'exploitation et les abus sexuels et à exiger que les contrevenants rendent des comptes aux auteurs de ces forfaits. Tout ceci nécessite, en plus du personnel et des ressources, le soutien politique des États membres, des responsables humanitaires et des organisations. Les donateurs devraient soutenir généreusement les efforts visant à mettre en place des mécanismes solides destinés à prévenir et à combattre l'exploitation et les abus sexuels. Des fonds doivent également être mis à la disposition des survivants pour les assister et les dédommager.
PLUS DE FEMMES DOIVENT OCCUPER DES POSTES DE DIRECTION ET D'AUTRES FONCTIONS DANS LES INTERVENTIONS D'URGENCE
D’après le rapport de la commission, sur les quelque 2 800 personnes travaillant pour l'OMS dans le cadre de la lutte contre Ébola, plus de 73 % étaient des hommes tout comme les 77 % occupant des postes de direction. Tous les hauts responsables qui ont été mis en cause pour n’avoir pas appliqué la politique de tolérance zéro de l'OMS étaient des hommes. La prédominance des hommes aux postes de direction peut contribuer à une culture organisationnelle et à un environnement propices au harcèlement et à l'agression des femmes. Recruter plus de femmes à tous les niveaux de la réponse humanitaire permettrait de mieux répondre à la diversité des besoins d'aide, ce qui pourrait changer les performances des systèmes humanitaires et modifier la culture organisationnelle.
LES ACTEURS HUMANITAIRES DOIVENT S'ASSOCIER AUX ORGANISATIONS FEMININES LOCALES ET LES SOUTENIR
Les organisations féminines locales contribuent à l’apport de connaissances culturelles et historiques et jouissent d'une certaine crédibilité au sein des communautés, pouvant permettre de trouver une riposte plus efficace et plus responsable. Elles peuvent aussi contribuer à une riposte plus efficace et plus responsable. Elles peuvent aussi être des alliées potentielles de taille par rapport au contrôle et au filtrage du personnel local. Elles peuvent promouvoir la participation des femmes autochtones et faire en sorte que les femmes vulnérables soient informées des politiques des organisations internationales, notamment où et comment signaler un incident.
LES SPECIALISTES DE LA PREVENTION DE L’EXPLOITATION ET DES ABUS SEXUELS ET DE LA LUTTE CONTRE CES ATTEINTES DOIVENT COLLABORER A LA CONCEPTION ET A LA MISE EN ŒUVRE DES INTERVENTIONS D'URGENCE
Face à des crises aiguës et à des épidémies mortelles, la prévention de l'exploitation et des abus sexuels et la réponse aux accusations doivent être prises au sérieux et planifiées. Le rapport de la commission indépendante a relevé des manquements dans l’adoption de mesures appropriées en matière de sélection et de formation du personnel.
L'OMS a nommé quelques points focaux chargés de s’occuper de cette question, mais sans indiquer clairement les compétences et les mandats qui leur étaient attribués. Le traitement d’un problème aussi important que l'exploitation et les abus sexuels ne devrait pas être confié à un point focal, surtout si la personne déléguée a d'autres responsabilités et pourrait ne pas avoir suffisamment de connaissances ou de pouvoirs pour agir. Cette démarche fait penser à un exercice consistant à remplir une simple formalité et montre que l’organisation n’en fait pas une priorité. Les organisations devraient recruter des équipes d'experts spécialisés dans la lutte contre l'exploitation et les abus sexuels pour toutes leurs opérations, soumettre régulièrement leurs programmes à l’appréciation d'experts indépendants et tirer des leçons de ces évaluations.
L’exploitation et les abus sexuels nécessitent une réaction plus pro-active et donc moins passive. Au lieu de céder aux lenteurs bureaucratiques et à l'inaction, l'OMS devrait apporter des réponses aux rapports d'abus et d'exploitation sexuels à l'instar des rapports de cas de maladies infectieuses, telles qu’Ébola, en ouvrant une enquête rapide et approfondie menée par des experts. Toutes les organisations humanitaires devraient se pencher de manière proactive sur leurs activités visant à prévenir ces situations et à les combattre, et se concentrer sur le respect des meilleures pratiques. Le moment est venu de faire de la rhétorique de la tolérance zéro une réalité.
CHEN REIS
ASSOCIATE CLINICAL PROFESSOR AND DIRECTOR, HUMANITARIAN ASSISTANCE PROGRAM, UNIVERSITY OF DENVER (THECONVERSATION.COM)
LES «LIONNES» PRENNENT UNE BONNE OPTION A MONROVIA
Eliminatoires Can féminine "Maroc 2022" Liberia-Senegal : (1-2)
L’équipe nationale féminine du Sénégal a fait un pas important vers la qualification au dernier tour des éliminatoires de la CAN "Maroc 2022" en remportant hier, mercredi à Monrovia la manche aller. Les Lionnes se sont imposées face à la Lone Star su Libéria sur la marque de (2-1). Un succès que l'équipe sénégalaise tentera de parachever mardi prochain lors de la seconde rencontre prévue à Thiès.
L 'équipe féminine du Sénégal a réussi une bonne opération lors de son déplacement à Monrovia où elle a fait face au Libéria pour le compte de la manche aller des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations qu’abrite le Maroc l’année prochaine. Les Lionnes sont venues au bout de la Lone Star du Libéria sur le score (1-2) au stade Samuel Kanyon Doe.
Une précieuse victoire qui permet aux protégées du coach Mame Moussa Cissé de prendre une bonne option pour la qualification. Il leur reste à confirmer cette domination mardi prochain au stade Alassane Djigo de Pikine (Dakar). Mais aussi valider le ticket pour le second tour qui l'opposera au vainqueur de la double confrontation entre le Mali et la Guinée. Dans cette confrontation, les Aigles dames ont été contraintes hier, mercredi au stade omnisports Modibo Keita, au partage des points suite à un match nul (2-2). Cette CAN 2022, rappelle-t-on est qualificative pour la Coupe du monde 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande.
LE SÉNÉGAL HÉRITE LA GUINÉE
En marge de ces rencontres, la Confédération africaine de football en a profité pour dévoiler le programme du troisième tour des éliminatoires de la Coupe du Monde de la catégorie des moins de 20 ans qui aura lieu en Costa Rica en 2022. Le Sénégal est tombé sur la Guinée qu'il affrontera en décembre prochain. Pour rappel, seules deux sélections représenteront le continent africain en phase finale de la Coupe du monde 2022 qui aura lieu au Costa Rica.
FACE A WAVE, NOTRE RIPOSTE DOIT ETRE RAPIDE ET EFFICACE
Au Sénégal comme dans certains pays africains, Wave a sérieusement déstabilisé Orange Money. Alioune Ndiaye, Le Directeur général d'Orange Middle East and Africa en est bien conscient.
iGFM - (Dakar) Au Sénégal comme dans certains pays africains, Wave a sérieusement déstabilisé Orange Money. Alioune Ndiaye, Le Directeur général d'Orange Middle East and Africa en est bien conscient. Pour lui, un changement de modèle économique s'impose à eux.
«Leur modèle rend gratuit ce qui faisait 80 % de nos revenus, c'est forcément violent», a reconnu Alioune Ndiaye, qui fut patron d'Orange Sénégal. Ses propos sont rapportés par Lesechos.fr.
«Notre riposte doit être rapide et efficace. Il faut changer notre modèle économique. Nous n'avons plus le choix. Le modèle qui fait payer au client le retrait de son argent ne peut vivre longtemps. Il faut adapter nos tarifs en conséquence», a-t-il ajouté. Orange s'est déjà aligné sur Wave au Sénégal, il vient de s'y résoudre en Côte d'Ivoire.
AL SEYNI EN LICE POUR LE TROPHÉE DE MEILLEUR GARDIEN DU MONDE
Après la clôture du vote des entraîneurs de Beach soccer et les capitaines des équipes nationales, il reste trois noms, sur les douze nominés, dans la bataille pour le titre de meilleur gardien de but en 2021.
Après la clôture du vote des entraîneurs de Beach soccer et les capitaines des équipes nationales, il reste trois noms, sur les douze nominés, dans la bataille pour le titre de meilleur gardien de but en 2021. Le gardien des Lions de la plage, Al Seyni Ndiaye, figure dans le trio retenu.
"Al Seyni devient le premier joueur africain à être nommé dans les trois derniers gardiens. Sa performance spectaculaire lors de la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA a permis au Sénégal de terminer à une quatrième place record du championnat du monde. Il a remporté la Coupe d’Afrique des Nations de Beach Soccer à six reprises et a également été nommé meilleur gardien de but de la compétition à six reprises", lit-on dans sa fiche de présentation sur beachsoccer.com.
Le gagnant du prix sera révélé lors du gala Beach Soccer Stars, à Dubaï, le samedi 6 novembre.
Les trois derniers sont : Stanislav Kosharnyi (Russie), Al Seyni Ndiaye (Sénégal) et Eliott Mounoud (Suisse)