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26 juin 2025
ABSENT AU BALLON D' OR 2021, EDOUARD MENDY JOUE AU FAIR PLAY
Edouard Mendy, le gardien sénégalais refuse de prendre son absence de la liste des 30 nominés du Ballon d’or France football 2021 comme une injustice mais plutôt comme une motivation pour atteindre ses objectifs en club et en sélection.
Dakar, 18 oct (APS) – Edouard Mendy, le gardien sénégalais refuse de prendre son absence de la liste des 30 nominés du Ballon d’or France football 2021 comme une injustice mais plutôt comme une motivation pour atteindre ses objectifs en club et en sélection.
"Non, je ne peux pas dire que c’est une injustice, au contraire je le prends comme une motivation pour travailler davantage’’, a dit le portier sénégalais invité ce lundi du magazine ‘’Talents d’Afrique’’ de la chaîne française, Canal Plus.
Le gardien qui entame sa deuxième saison à Chelsea, après avoir joué à Rennes et à Reims (France), a dit laisser aux journalistes leur liberté de faire leur choix.
Elu meilleur gardien de la Ligue des champions après avoir remporté la Ligue des champions et la SuperCoupe 2021, Edouard Mendy a été absent de la liste des nominés du magazine FF qui a préféré l’insérer dans la liste des prétendants au Prix Lev Yachine qui récompense les meilleurs portiers.
"Ce serait une grande fierté si j’arrive à gagner ce prix aussi’’, a répondu le portier sénégalais voulant à travers ses réponses apporter un message d’espoir à tous les footballeurs qui rencontrent des difficultés.
Avant de briller au très haut niveau, le gardien sénégalais a évolué longtemps au niveau amateurs et a été au chômage avant de signer son premier contrat professionnel en 2016 alors qu’il avait 24 ans.
Au niveau du Prix Lev Yachine, il fera face à la concurrence entre autres de l’Italien Gianluigi Donnaruma, le gardien de but du PSG, meilleur joueur et gardien de l’Euro 2021 remporté par sa sélection nationale.
VACCINATION ANTI COVID, LA POPULATION DEJOUE LES PRONOSTIQUES
La méfiance manifestée à l’égard du vaccin contre le Covid-19 se mesure à l’aune de données disponibles, dont une enquête nationale ayant montré que si la moitié des personnes interrogées dans le cadre de cette étude étaient prêtes à se faire vacciner
Dakar, 18 oct (APS) - La méfiance manifestée à l’égard du vaccin contre le Covid-19 se mesure à l’aune de données disponibles, dont une enquête nationale ayant montré que si la moitié des personnes interrogées dans le cadre de cette étude étaient prêtes à se faire vacciner en janvier dernier, un mois après, six d’entre elles sur 10 déclaraient désormais refuser de le faire.
‘’En janvier 2021, la moitié des Sénégalais interrogés dans une enquête nationale étaient prêts à se faire vacciner’’, affirme le docteur Ibou Guissé, du Service national de l’éducation et de l’information pour la santé.
‘’Mais un mois après, en février, au Sénégal, environ six personnes sur 10 déclaraient qu’elles refuseraient le vaccin si on le leur proposait’’, ajoute ce médecin, spécialiste de la santé publique.
Citant en détail les résultats de cette enquête, M. Guissé ajoute que de manière générale, ‘’une personne sur 10 accepte de se faire vacciner, trois personnes sur 10 ont mentionné qu’elles n’étaient pas décidées ou que leur choix serait soumis à des conditions’’.
Un tour dans certains lieux de vaccination contre le Covid-19 à Dakar renseigne sur les hésitations de la cible jeune.
‘’Je ne sais pas pourquoi, mais je suis venu à deux reprises dans ce poste de santé sans arriver à me décider’’, souligne un homme d’une vingtaine d’années, trouvé devant le poste de santé de l’unité 26 des Parcelles Assainies.
Ibou Ndaw n’y va pas par quatre chemins : ‘’J’hésite encore parce que tout simplement je n’ai pas confiance. Je ne crois pas qu’on puisse fabriquer un vaccin en si peu de temps.’’
Même son de cloche chez Amy Dia, une jeune fille qui vient d’obtenir son baccalauréat. ‘’Depuis que je suis petite, dit-elle, j’ai peur de me faire piquer, en plus les grandes personnes ne se faisaient pas vacciner, pourquoi maintenant ?’’
Elle conclut son argumentaire : ‘’Je préfère continuer à mettre mon masque et à éviter les rassemblements.’’
‘’Restaurer la confiance’’
Amath Dramé, âgé d’une trentaine d’années, partage l’avis d’Amy Dia. ‘’A mon avis, le vaccin a été fabriqué trop rapidement, je ne vais pas le prendre, c’est ma décision.’’
‘’Pour injecter quelque chose dans mon corps, il faut que je sois vraiment convaincu’’, insiste-t-il.
‘’Pour le moment, la vaccination reste la seule manière de prévenir les formes graves de Covid-19, argue Ibou Guissé. J’invite les jeunes à se faire vacciner.’’
La socio-anthropologue Mame Yacine Mbodj, du Centre régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann (CRCF), à Dakar, estime que l’hésitation notée chez les jeunes peut signifier ‘’une défiance envers l’industrie du vaccin et les autorités politiques ou sanitaires nationales’’.
Elle évoque une étude conduite entre juin et août 2021 dont les résultats indiquent que sur ‘’un échantillon de 20 sur 33 personnes non vaccinées, trois ont affirmé un refus catégorique [de se faire vacciner] et 17 sont encore incertaines sur la décision à prendre’’.
‘’Les principales raisons invoquées sont le manque de confiance dans le vaccin, d’autres sont inquiets’’ au sujet des ‘’différents types de vaccins et d’autres encore doutent de l’existence du Covid-19’’, explique-t-elle.
Selon les chiffres du Centre national des opérations d’urgence sanitaire (COUS) datant de fin septembre, depuis l’apparition de la pandémie sur le territoire sénégalais, 59 jeunes âgés de 18 à 35 ans sont décédés des suites du Covid-19, sur plus de 1.500 personnes ayant perdu la vie des suites de cette maladie.
Au total, à la date du 25 septembre 2021, sur un total de 73.728 personnes infectées par le Covid-19, 19.307 (26,1 %) sont âgées de 18 à 35 ans, 9.135 (47,3 %) d’entre elles sont de sexe féminin et 10.172 (52,7 %) de sexe masculin.
Le directeur du COUS, Alioune Badara Ly, faisant le bilan des trois vagues du Covid-19, le 13 septembre dernier, a réitéré la nécessité du ‘’respect des mesures barrières’’. Il a exhorté les populations à se faire vacciner pour se protéger des formes graves de coronavirus.
Pour venir à bout de la persistance de la méfiance des populations, malgré une meilleure acceptabilité du vaccin, le docteur Thierno Madiou Diallo, du CRCF, propose de ‘’restaurer la confiance et l’adhésion de la population à la riposte du Covid-19’’.
‘’La communication doit être basée sur des données fiables, et il faut dépolitiser la question du vaccin’’, a-t-il proposé.
Trois types de vaccin contre le Covid-19 (Sinopharm, AstraZeneca, Johnson & Johnson) sont administrés au Sénégal.
LE GOUVERNEMENT MALIEN PERSISTE À DÉNONCER UN "ABANDON EN PLEIN VOL" DE LA FRANCE
"Le Mali a demandé à la France de l'aider à recouvrir l'intégralité de son territoire. Près de 9 ans après, le terrorisme qui était confiné à Kidal s'est étendu à 80% de notre territoire", a déclaré le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga
Le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga persiste à dénoncer un "abandon en plein vol" de la France avec sa décision de retrait du Mali de la force Barkhane, incapable selon lui d'enrayer la montée du terrorisme dans le pays, en pleine tensions entre Paris et Bamako.
"Les faits sont que le Mali a demandé à la France de l'aider à détruire le terrorisme et à recouvrir l'intégralité de son territoire.Près de neuf ans après, que constatons-nous ?Le terrorisme qui était confiné à Kidal - bastion des rebelles touaregs, NDLR) s'est étendu à 80% de notre territoire", a-t-il déclaré lors d'une interview publiée lundi par Le Monde Afrique.
Barkhane a décidé de "se concentrer sur le Liptako", dans l'Est du Mali, où l'EIGS (Etat islamique au Grand Sahara) est actif, quand "le groupe le plus dangereux pour l'Etat malien, c'est le GSIM (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, proche d'Al-Qaïda)" dans le Nord, a-t-il en outre regretté.
"Pendant qu'Al-Qaïda multiplie ses attaques, notre principal allié, en tout cas celui que nous croyions l'être, décide de quitter sa zone d'influence pour se concentrer sur les trois frontières.N'est-ce pas de l'abandon en plein vol ?Nous sommes en train de chercher des solutions", a-t-il martelé.
Des propos similaires de M. Maïga tenus récemment devant les Nations unies avaient été fortement condamnés par la France."C'est une honte", avait tonné le président Emmanuel Macron.
Face à cette situation, le gouvernement malien, qui "a bien compris que s'il ne compte que sur un seul partenaire, (...) pourra à tout moment être abandonné", en "cherche d'autres", a expliqué son Premier ministre, démentant toutefois des discussions avec le groupe privé russe Wagner, qu'il a qualifiées de "rumeurs".
Présent, entre autres, en Libye et en Centrafrique, où il est accusé d'exactions depuis le printemps, le groupe Wagner est soupçonné, notamment par Paris, d'agir pour le compte du Kremlin là où ce dernier ne veut pas apparaître officiellement.
La France, l'Allemagne ou l'Estonie ont d'ores et déjà averti qu'elles réexamineraient leur présence militaire au Mali si un accord était conclu entre Bamako et Wagner.
Choguel Kokalla Maïga a par ailleurs prévenu que le calendrier des élections présidentielle et législatives, prévues le 27 février 2022, ne devrait pas être respecté, autre point de friction entre une partie de la communauté internationale et ce gouvernement malien issu d'un coup d'état militaire."Quelques semaines ou quelques mois de décalage, ce n'est pas la fin du monde pour un pays en crise depuis dix ans", a-t-il justifié.
NOS DIRIGEANTS DOIVENT ÉCOUTER CE QUE LES AFRICAINS ONT À LEUR DIRE
L’activiste sénégalais Cheikh Fall, critiqué pour avoir accepté de donner la réplique à Emmanuel Macron lors du sommet Afrique-France, répond à ses détracteurs et interpelle les présidents africains
Jeune Afrique |
Olivier Caslin |
Publication 18/10/2021
L’activiste sénégalais Cheikh Fall, critiqué pour avoir accepté de donner la réplique à Emmanuel Macron lors du sommet Afrique-France, répond à ses détracteurs et interpelle les présidents africains.
Depuis une bonne semaine, son bonnet de laine se promène sur tous les réseaux sociaux d’Afrique et d’ailleurs. Invité, comme dix autres jeunes Africains, à apporter la contradiction à Emmanuel Macron lors du sommet Afrique-France, organisé le 8 octobre à Montpellier, le Sénégalais Cheikh Fall n’a pas mâché ses mots, exigeant des autorités françaises qu’elles « arrêtent de renforcer le pouvoir des dictateurs africains » et qu’elles « demandent pardon à l’Afrique ».
À 40 ans, le cyber-activiste n’en est pas à son premier coup d’éclat et ses années passées en tant que coordinateur au sein de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) semblent désormais très loin derrière. Depuis 2015, Cheikh Fall est le président des Africtivistes, une plateforme panafricaine qu’il a créé cette année-là et qui rassemble aujourd’hui plusieurs centaines de membres à travers une quarantaine de pays du continent.
Informaticien de formation et blogueur à l’origine, il se fait vite connaître sur la toile en créant, en 2010, le premier média participatif du Sénégal, ruepublique.net. Puis deux années plus tard, il lance la plateforme sunu2012.sn, destinée à surveiller alors le bon déroulement du scrutin présidentiel sénégalais. Son objectif, déjà : favoriser l’engagement des citoyens dans le débat démocratique africain.
Très critiqué sur les réseaux sociaux par celles et ceux qui lui reprochent de s’être laissé instrumentaliser par les services d’un « story telling » imposé par l’Élysée, Cheikh Fall répond à ses détracteurs, et en profite pour interpeller Paris, certes, mais aussi les chefs d’État africains, à qui il enjoint d’« écouter ce que les Africains ont à leur dire » et, dans le contexte du renforcement de la présence russe, chinoise et turque, de prendre garde à ne pas basculer d’un rapport de domination à un autre.
Jeune Afrique : Quels sentiments dominent aujourd’hui, plus d’une semaine après le sommet ?
Cheikh Fall : Le soulagement et la satisfaction. Nous étions venus avec beaucoup de questionnements par rapport au format de la rencontre et aux publics ciblés. Nous redoutions une prise de contrôle de la parole par Emmanuel Macron et, au final, nous avons pu nous exprimer librement, sans filtre ni censure. Une délégation de l’Élysée a bien tenté, la veille, de connaître la teneur de mon discours… Je l’ai chassée, car c’était pour moi contraire à l’esprit de notre rencontre avec le président français.
N’avez-vous pas craint d’être otage de l’agenda électoral d’Emmanuel Macron, notamment vis-à-vis de la diaspora, à quelques mois de la présidentielle française ?
Cela m’a en effet traversé l’esprit. Mais nous n’étions pas venus en France pour faire de la politique française, seulement pour nous faire entendre. Bien sûr, le risque d’être pris en otage existait, et pour que cela en vaille la peine, il fallait profiter de cette tribune très médiatisée pour porter un message radical. La France s’est engagée à nous écouter et elle l’a fait. Ma préoccupation porte maintenant sur la réaction des responsables politiques africains. Comment ont-ils reçu nos discours ? J’espère qu’à leur tour, ils sauront écouter ce que les Africains ont à leur dire. Tout l’enjeu consiste à garder la parole et à la faire entendre sur le continent.
EL HADJI OMAR TALL, L'INTELLECTUEL PAR-DELÀ LE SABRE
Le récit de vie de ce saint, au-delà de celui charpenté par une certaine historiographie, donne à admirer une œuvre intellectuelle d’une dimension exceptionnelle que la France garde encore jalousement dans sa bibliothèque nationale depuis 1890
L’image d’El Hadji Oumar Foutiyou Tall renvoie, dans l’imagerie populaire, très souvent, au combattant armé de sa foi et de son courage aiguillé par un sacerdoce : propager l’Islam. Mais, le récit de vie de ce saint, au-delà de celui charpenté par une certaine historiographie, donne à admirer une œuvre intellectuelle d’une dimension exceptionnelle que la France garde encore jalousement dans sa bibliothèque nationale depuis 1890. Au du moins une partie considérable.
Lignes d’éloges
« Il était d’une beauté remarquable. Ses yeux étaient expressifs, sa peau dorée, ses traits réguliers, sa barbe était noire, longue, soyeuse, partagée au menton. Il n’avait ni mouche, ni moustache. Ses mains et ses pieds étaient parfaits. Il ne parut jamais avoir plus de trente ans. Personne ne l’a jamais vu se moucher, cracher, suer, avoir chaud, ni froid. Il pouvait rester indéfiniment sans manger ni boire. Il ne parut jamais fatigué de marcher, d’être monté à cheval ou immobile sur une natte », Paul Soleillet, explorateur français.
L’écrivain français André Malraux disait que « la mort tue l’homme mais l’œuvre triomphe de la mort ». El Hadji Oumar Foutiyou Tall fait partie de ces hommes dont l’œuvre a triomphé de la mort, a défié les âges. Elle ne s’est jamais anéantie dans l’oubli même si son célèbre sabre, ou ce qui est présenté comme tel, a davantage colonisé les consciences. La famille omarienne s’est toujours employée à faire connaître l’immense œuvre littéraire du Cheikh. Sa bibliothèque de Ségou, riche de 517 ouvrages et manuscrits dont certains qu’il a écrits, témoigne de l’homme d’érudition et de culture qu’il a été malgré les récits de guerre qui éclipsent quelquefois l’intellectuel. Son œuvre porte sur divers sujets, notamment la théologie, le droit, la propagande religieuse, le mysticisme, etc.
Dans son « Essai sur la contribution du Sénégal à la littérature d’expression arabe », le Pr Amar Samb rapporte que le Cheikh a écrit cinq chefs-d’œuvre en théologie : « Suyûf es-Sa’id » (Les sabres du bienheureux), « Safina-t-as-Sa’âda » (Le navire du bonheur), « Tadkira-t-al-Mustarsidîn » (Edification des bien guidés), « Urjûza-t-fi-l-‘Aqâ id » (Poème sur le mètre rajaz traitant du credo) et « Aqîda » (Profession de foi). En droit, l’illustre religieux a écrit trois ouvrages à savoir « Ajwiba-l-masâ il » (Réponses à des questions juridiques), « Fatâwa mutawwi’a (décisions sur les problèmes de droit) et Taqayyad fî Hawâs el-hizb es-Sâfi î ». « Hâdiyât al-mudnibîn » (Montures des pécheurs) et « Al Maqâsîd es-sunniyya » (les fins de la loi de Mahomet) portent sur la propagande religieuse. Alors qu’en mysticisme, « Al-Rimah » (Les Lances) en 1845, « Ajwiba fî at-Tarîqa-at-Tijâniyya » (Réponses traitant de la Voie tijâniyya), « Kitâb al-Fatâh al-Mubîn » (Traité de la félicité éclatante) et « Kitâb an-Nush al-Mubîn » (Livre de conseils éclairants) sont parmi ses chefs-d’œuvre.
Tous ces ouvrages sont en prose sauf le « Tadkira-t-el-Mustarsidîn » et celui qui a pour sujet : « La réconciliation entre les musulmans voire entre tous les hommes ». Et le style est de haute facture, une poésie digne des meilleurs éloges. D’autres poèmes où il harangue les populations du Fouta sont rapportés par Cheikh Moussa Kamara. Ses écrits montrent que l’homme était pourvu « d’une grande culture et de vastes connaissances en matière religieuse ». Ses harangues, dont quelques-unes sont rapportées par Cheikh Moussa Kamara, dénotent chez lui la force persuasive. Dans un entretien accordé au journal « Le Soleil », feu le professeur Samba Dieng disait avoir recensé une quarantaine d’ouvrages écrits par El Hadj Oumar Tall.
Homme d’érudition
Thierno Ibrahima Sy, secrétaire particulier de Thierno Madani Tall, serviteur de la communauté omarienne, soutient que Cheikh Oumar Foutiyou a laissé « une œuvre mystique et littéraire colossale » dont la pièce maîtresse reste « Al Rimah » (Les Lances). Selon lui, « Safina Saadati » est un magnifique éloge au Prophète de l’islam, alors que « Tadhkirah al ghâfilîn fi Qoubhi ikhtilâfil mou’minîn » évoque les dangers que représentent les désaccords entre les hommes et les exhorte à la préservation de la paix entre les peuples et les nations. « Cheikh Oumar Foutiyou est très attaché au savoir et à la connaissance. Ainsi, il n’a pas hésité à faire des centaines de kilomètres pour aller consulter, à Séno Palel, l’ouvrage intitulé « Al Fayitou Assouyouti » qu’il recopiera intégralement de sa propre main », témoigne M. Sy qui précise que c’est le seul manuscrit, aujourd’hui connu, écrit de la propre main du grand érudit.
Cheikh Oumar, c’est aussi l’immensité de son savoir, sa grande maîtrise des sciences islamiques. Durant son face-à-face célèbre avec les savants de l’Université Al Azhar du Caire, ses contradicteurs ont épuisé leurs questions portant sur toutes les sciences islamiques sans parvenir à le prendre à défaut. A la suite de cette rencontre, son hôte accède à toutes ses demandes ; ce qui lui a permis de continuer son voyage vers Jérusalem, précise notre interlocuteur.
Pour Thierno Madani Tall, « El Hadji Oumar est un grand érudit d’une dimension exceptionnelle qui allait à la quête du savoir malgré sa vaste science », comme le rappelait souvent feu le professeur Iba Der Thiam. En tant qu’homme de foi et d’érudition, indique-t-il, il a laissé beaucoup de traces, partout où le destin l’a mené. Beaucoup de savants ont porté des témoignages sur son érudition. Pour lui, « Al Rimâh » (Les Lances) et « Safînatou Sa-âda » (Le navire du bonheur) sont ses chefs-d’œuvre. Thierno Madani Tall ajoute que dans sa production intellectuelle écrite soit en prose ou en vers, son principal centre d’intérêt reste le Sceau des Prophètes, sa vie et son œuvre. Son ouvrage « Suyûf as-Sa’îd » (Les Sabres du bienheureux) en est une parfaite illustration. Au-delà de la théologie, du droit [musulman], les doctrines, El Hadji Oumar a écrit sur la médecine, l’environnement, le foncier… « C’est un homme d’une dimension exceptionnelle », confie le serviteur de la communauté omarienne. Un membre du corps diplomatique de la Palestine qui avait duré au Sénégal et tissé des liens forts avec la famille omarienne, de retour d’un voyage dans son pays, a retrouvé un manuscrit de « Al Rimah » de Cheikh Oumar que celui-ci avait réécrit de sa propre main. Il le remet alors au regretté Thierno Mountaga Tall en guise de cadeau. « Le livre est avec nous. Il l’avait écrit à Gaza où il s’était rendu lors de ses longues pérégrinations », confie Thierno Madani Tall.
« Safînatou Sa-âda »
Thierno Ibrahima Sy n’a pas manqué de relever le niveau de maîtrise de la langue arabe du Cheikh qui était si rare. On retrouve, d’après lui, dans l’ouvrage « Safînatou Sa-âda », des mots et expressions si rares et profonds qu’une commission scientifique, comprenant des Oulémas du Sénégal, du Mali, de la Mauritanie et de la Guinée, a été mise sur pied. Travaille-t-elle ainsi à la réédition du livre avec des renvois permettant de comprendre leur sens. Cette commission s’appuie notamment sur les dictionnaires les plus complets et reconnus de la langue arabe. Selon lui, le Cheikh s’est beaucoup documenté. Dans « Al Rimah », il cite quelque 223 ouvrages et auteurs. « On se demande encore, à une époque où les déplacements se faisaient essentiellement à pied ou à dos d’animaux, sans internet, comment Cheikh Oumar Foutiyou a pu amasser un tel trésor littéraire » ? s’interroge le secrétaire particulier de Thierno Madani Tall. A ses yeux, la contribution du Cheikh aux débats de son époque est sans doute une des plus grandes manifestations de sa démarche intellectuelle.
Enregistré sous le numéro 557354 A 61 B, à la Bibliothèque nationale de Paris, son ouvrage intitulé « Epitre sur les devoirs et les dettes envers le Seigneur et les serviteurs » a été réédité par sa famille en 2008. Un autre manuscrit se trouve à l’Université de Ahmed Bello, à Zaria, au Nigéria sous le numéro 83 A. « Tous ces ouvrages et manuscrits montrent la volonté, le combat et les efforts déployés par El Hadji Oumar pour le message divin. Mais la majeure partie de son œuvre reste inconnue du grand public », explique la famille omarienne dans la Préface de l’« Epitre sur les devoirs et les dettes envers le Seigneur et les serviteurs ». Le guide religieux a achevé la rédaction de ce traité pendant le mois de sha’bâan 1246 de l’Hégire. Ce qui correspond approximativement à l’année 1831. A l’époque, il était âgé de 34 ans. « La rédaction du livre a commencé durant la nuit du jeudi 13 sha’bân. Je l’ai terminé le dimanche 16 du même mois 1246 de l’Hégire », a écrit le Cheikh à la fin de l’ouvrage.
par Ndiaga Gueye
DÉFAITE PROGRAMMÉE POUR L'OPPOSITION AUX LOCALES ET AUX LÉGISLATIVES
Désormais, le suffrage censitaire est en cours au Sénégal avec l'exclusion de masse des électeurs du vote par des manœuvres et tripatouillage du processus électoral. C’est le retour du pays à la démocratie censitaire de l’époque coloniale
Finalement, le résultat de l’élection présidentielle du 24 Février 2019 au Sénégal a été de 58,26%, pour une victoire au 1er tour du candidat de la coalition au pouvoir.
Les chiffres annoncées pour la victoire au 1er tour de leur candidat, depuis 2018 par divers membres de la coalition au pouvoir, qui sont conforment au résultat final, révèlent qu’ils n’étaient pas du hasard encore moins de l’improvisation. Ainsi donc, tout le processus électoral, de l’inscription des électeurs dans le fichier électoral à la proclamation des résultats, était programmé à l’avance.
Aussi, nous estimons que ce résultat est la conséquence d’une stratégie électorale basée sur une combinaison novatrice d’outils du numérique, de la collecte et du traitement de données personnelles et du travail de terrain.
2) Priver de vote le maximum d’électeurs qui ne figure pas dans ce corps électoral sur mesure par des actes de manipulation du fichier électoral, la production et la distribution des cartes d’électeurs, les erreurs sur les cartes d’électeurs, l’omission d’électeurs sur les listes d’émargement, modification de la carte électorale ou encore la désorganisation de scrutins dans les communes jugées non favorables;
3) Fidéliser et concrétiser le vote de ce corps électoral sur mesure par la corruption électorale, appelée aussi achat de conscience, des populations vulnérables économiquement via une campagne de visites de proximités.
A ces trois piliers, il convient d’ajouter aussi la rupture de l’équité et de l’équilibre entre les candidats dans les médias, toujours en faveur de la coalition au pouvoir, ensuite le déploiement des forces de l’ordre avant même la proclamation définitive des résultats pour sécuriser le résultat issu du tripatouillage du scrutin.
Ce déploiement des forces de l’ordre aurait pour objectif d’éviter des contestations populaires comme ce fut le cas aux élections présidentielles de 1988 et 1993. Cette situation a été observée lors de l’élection présidentielle du 24 Février 2019, une décision suspecte qui constituerait un indicateur pertinent sur le caractère démocratique et transparent du processus électoral.
Il apparaît que l’élaboration de cette stratégie électorale a commencé dès leur arrivée au pouvoir en 2012, en prenant certainement en exemple les élections qu’organisaient leur nouvel allié socialiste qui faisait gagner leur candidat aux différentes élections présidentielles au 1er tour par une minorité d’électeurs tels qu’en 1988 et 1993.
Les élections locales de juin 2014, qui furent les premières à être organisées par cette coalition au pouvoir depuis 2012, a été l’occasion de mettre en œuvre cette stratégie. Elles furent caractérisées par de nombreux manquements et dysfonctionnements qui ont abouti à l’exclusion d’environ 3 127 000 électeurs du scrutin (Rapport CENA page 17, 19, 23).
La deuxième mise en œuvre s’est déroulée lors du référendum du 20 Mars 2016, pour une victoire mitigée. Lors de e scrutin, 3 506 520 électeurs ont été privés de leur droit de vote.
Ce référendum de 2016 aurait certainement amené à la conclusion, qu’après les élections départementales et municipales de Juin 2014, que le fichier électoral en cours, élaboré en 2004-2005, ne permettrait jamais d’assurer les objectifs politiques de la coalition au pouvoir.
En conséquence, la faible participation à ce référendum de 2016 a donné l’opportunité aux autorités du Ministère chargé des élections de développer des motifs non fondés pour justifier la décision de procéder à la refonte partielle du fichier électoral par la loi n° 2016-27 du 19 août 2016 (Voir rapport CENA sur les élections législatives du 30 juillet 2017, page 71).
En effet, dans le projet de loi portant refonte partielle des listes électorale, il y est affirmé dans l'exposé des motifs, qu'il y a un "stock mort". Ce dernier s’expliquerait par le fait qu’il y a une moyenne annuelle estimée à 30 000 de personnes décédées qui demeurent dans le fichier électoral, augmenté d’un taux d’au moins 1,8% des électeurs se déplaçant chaque année sans modifier leur adresse électorale et un nombre de plus en plus croissant de cartes non retirées depuis la refonte partielle de 2004-2005 évaluées à plus de 300 000. Le fichier électoral apparaît ainsi surévalué.
En outre, si la faible participation à un scrutin peut être invoquée pour justifier la refonte du ficher électorale, on se demande pourquoi, cela n’a pas été le cas après les élections législatives du 30 Juillet 2017 et les élections présidentielles du 24 février 2019, dont on a constaté que respectivement 2 881 952 et 2 254 363 électeurs n'ont pas votés.
Ainsi, les motifs énoncés pour la refont partielle du fichier électoral en 2016 n’ont aucune base scientifiques.
Cette refonte aurait certainement été l’occasion de débuter la création d’un corps électoral sur mesure en mettant à profit le Registre national unique (RNU) dont le fichier de base est constitué du programme des bourses de sécurité familiale. (Voir ANSD Situation économique et sociale du Sénégal en 2016, Page 13)
Le 1er test de cette stratégie électorale basée sur un corps électoral sur mesure a été réalisé avec les élections législatives du 30 Juillet 2017. Nombreux ont été les dysfonctionnements, en conséquence, environ 3000000 d’électeurs furent privés de vote, exactement 2 881 952 électeurs. (Voir rapport CENA)
Cette stratégie électorale gagnante a été théorisée et portée à la connaissance de l’opinion publique nationale par l’ancien Ministre de l’intérieur du Sénégal, le 25 février 2018, soit 1 an avant l’élection présidentielle de 2019.
Il est aussi à comprendre de tels propos, que quiconque qui ne veut pas voter pour notre candidat, ne sera pas aidé par les autorités du Ministère en charge des élections, à s’inscrire, à récupérer sa carte et aller voter, et par conséquent, il pourrait ne plus jouir de son droit d’être électeur, garanti par l’article 3 de la Constitution du Sénégal.
Ainsi donc, il faut désormais justifier une certaine allégeance à la coalition au pouvoir depuis 2012 pour avoir la confirmation d’être admis à voter.
Dissuader et priver les électeurs du droit de vote est donc la stratégie électorale de la coalition au pouvoir pour conserver le pouvoir politique et ainsi, pouvoir orienter la vie économique et sociale dans le sens de leurs intérêts.
Ainsi, par la mise en œuvre de cette stratégie électorale, la coalition au pouvoir parvient, effectivement, à exclure du vote des millions d’électeurs et potentiels électeurs.
Pire encore, les suffrages obtenus par la coalition au pouvoir pour crier victoire, comparés aux différents fichiers électoraux, révèlent que les représentants du peuple sénégalais sont élus par une minorité d’électeurs.
En conséquence, pour la dernière élection présidentielle de 2019, environ 4 000 000 d’électeurs potentiels ont été privés de vote, exactement 3 985 171.
Ainsi, si on prend comme base de calcul la population électorale, le Président élu au 1er tour le 24 Février 2019 au Sénégal, le serait à 30,37% de l’électorat potentiel.
Au regard de ce qui précède, les chiffres victorieux annoncés en faveur de la coalition au pouvoir depuis 2016 seraient de loin différents dans un processus électoral transparent et honnête respectant les principes démocratiques les plus élémentaires, en particulier, le suffrage universel.
Désormais, le suffrage censitaire est en cours au Sénégal par l'exclusion de masse des électeurs du vote par des manœuvres et tripatouillage du processus électoral depuis 2014. C’est le retour du Sénégal à la démocratie censitaire de l’époque coloniale.
La mise en œuvre de cette stratégie électorale qui détourne la réalité démocratique, est en permanence consolidée en vue de futures échéances électorales. Dans le cours terme, il s’agit des élections territoriales et législatives de 2022 et dans le moyen terme de l’élection présidentielle de 2024.
Grâce au logiciel de stratégie électorale de la Société française Spallian, conseillère en big data du Président de la coalition au pouvoir, ce corps électoral sur mesure sera croisé avec le fichier électoral et la carte électorale pour générer une cartographie électorale permettant d’identifier à l’avance les zones favorables et celles défavorables. Ainsi, les communes ou la victoire est acquise sont déjà identifiées mais aussi celles ou des leviers de manipulation sont à activer pour assurer une nouvelle défaite de l’opposition.
A cet effet, il est à noter que trois leviers importants de manipulation du processus électoral ont déjà été exécutés: Un en 2020 et deux en 2021 (Nous y reviendrons).
Cependant, il reste encore des leviers de manipulations qu’ils pourraient mettre en œuvre sur lesquels des réponses citoyennes et politiques peuvent être apportées.
A défaut, la coalition au pouvoir remportera haut la main les élections territoriales et législatives de 2022. Des miettes seront laissées à l’opposition afin que la démocratie soit sauve et que le vernis démocratique du Sénégal ne soit pas terni.
La voie qui mène à la 3ème candidature, au 3ème mandat présidentiel et au président à vie, est ainsi balisée.
DÉCÈS DE COLIN POWELL
L'ancien secrétaire d'État sous l'administration Bush, est décédé du Covid-19, annoncé sa famille, lundi. Avocat de la guerre en Irak, il avait par la suite admis que ce mensonge sur les armes de destruction massive était une "tache" sur sa réputation
L'ancien secrétaire d'État américain sous George W. Bush, Colin Powell, est décédé à l'âge de 84 ans de "complications liées au Covid-19", a annoncé sa famille, lundi 18 octobre.
"Nous avons perdu un mari, un père, et grand-père remarquable et aimant, et un grand Américain", ont-ils déclaré dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, précisant qu'il était "entièrement vacciné".
Colin Powell est décédé à l'hôpital Walter Reed, situé dans la banlieue de Washington, où sont souvent soignés les présidents américains.
L'Irak, "une tache"
Colin Powell a été le premier Afro-Américain à avoir occupé le poste de chef d'état-major des armées, avant de devenir chef de la diplomatie américaine sous la présidence républicaine de George W. Bush.
Avocat de la guerre en Irak, Colin Powell avait fait le 5 février 2003, devant le Conseil de sécurité de l'ONU, une longue allocution sur les armes de destruction massives (ADM) prétendument détenues par l'Irak, des arguments qui ont servi à justifier l'invasion du pays.
Il a admis par la suite que cette prestation était une "tache" sur sa réputation : "C'est une tache parce que je suis celui qui a fait cette présentation au nom des États-Unis devant le monde, et cela fera toujours partie de mon bilan."
Né le 5 avril 1937 à Harlem, Colin Powell a grandi à New York, où il a étudié la géologie.
Il avait commencé sa carrière militaire en 1958. D'abord posté en Allemagne, il avait ensuite été envoyé au Vietnam comme conseiller militaire de John F. Kennedy.
Par Madiambal DIAGNE
LES MASQUES TOMBENT EN CASAMANCE
Pourrait-on reprocher à Doudou Ka et ses voisins de ne pas laisser perpétrer des actes d’attaques violentes contre le domicile familial ? Certains acteurs politiques peuvent verser dans la provocation et c’est bien ce qui semble s’être passé à Ziguinchor
De violentes échauffourées ont opposé la semaine dernière, à Ziguinchor, des partisans du leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, à ceux de Doudou Ka, un des responsables locaux de l’Alliance pour la république (Apr). Des blessés ont été enregistrés et les condamnations de ces violences ont légitimement fusé de toutes parts. En effet, l’indignation a été forte, car il ne saurait être acceptable que les batailles politiques soient arbitrées à coups de sabre, de machette ou de toute autre arme létale. Seulement, il importe, pour juguler de tels fléaux, de toujours situer les responsabilités des différents protagonistes, pour que de pareils méfaits ne se reproduisent. On ne le dira jamais assez, la nondénonciation d’actes de violence commis par un camp politique pourrait justifier toujours des ripostes ou réactions tout aussi violentes. Il s’y ajoute que certains acteurs politiques peuvent verser dans la provocation et c’est bien ce qui semble s’être passé à Ziguinchor.
Est-ce qu’on s’est demandé où les incidents forts regrettables s’étaient déroulés ? Justement, les heurts et autres bagarres sanglantes se sont déroulés devant le domicile privé de Doudou Ka, qui ne se trouve pas sur un passage obligé d’un cortège de Ousmane Sonko ou même une rue très fréquentée. Le séjour de Ousmane Sonko à Ziguinchor, où il était arrivé quatre jours auparavant, se déroulait sans encombre. Il menait ses contacts et ses déplacements dans la ville sans gêner personne et personne n’y avait non plus trouvé à redire, jusqu’au jour où il a décidé d’improviser un rassemblement devant le domicile de Doudou Ka. Il ressort des révélations faites par les différents médias, que les militants de Pastef, qui s’étaient subitement déplacés en masse, avaient voulu faire une démonstration de force et criaient des slogans hostiles à leur adversaire politique et à son camp. C’est ainsi que des jeunes voisins de Doudou Ka, qui habitent le quartier de Boucotte, sont sortis en masse pour protéger le domicile de leur responsable politique ou voisin. On se rappelle qu’au mois de mars 2021, il avait fallu la mobilisation de ces mêmes habitants de Boucotte pour sauver la maison de Doudou Ka, qui était la cible de hordes de manifestants de Pastef. La maison avait essuyé quelques jets de pierres car la détermination des voisins avaient empêché le pire. Alors, pourrait-on reprocher à Doudou Ka et ses voisins solidaires de ne pas laisser perpétrer des actes d’attaques violentes contre le domicile familial ? Ils avaient toutes les raisons pour empêcher la récidive. N’avait-on pas déjà vu que de nombreux domiciles ou propriétés de responsables de l’Etat ou du camp du Président Macky Sall, à Ziguinchor et dans d’autres localités du pays, avaient été attaqués, incendiés, cassés et mis sens dessus-dessous par des partisans de Ousmane Sonko ? Il semble donc logique et salutaire d’empêcher la réédition de pareils forfaits et la loi autorise n’importe quel citoyen à prendre les dispositions nécessaires pour assurer la protection de ses biens et de ses proches. On peut imaginer que n’eût été la mobilisation dissuasive des habitants de Boucotte, l’irréparable se serait produit au domicile de Doudou Ka, ce jour du 12 octobre 2021.
Il apparaît donc hypocrite de condamner les violences en occultant les actes de provocation répétés dont Doudou Ka et sa famille ont fait l’objet. La réaction, même violente, des personnes qui se sont senties menacées, peut être assimilée à un acte de légitime défense ou, à tout le moins, Doudou Ka et ses proches pourraient bénéficier de l’excuse de provocation. En outre, il demeure dégoûtant que l’indignation soit si sélective. On ne l’a jamais assez dit à travers ces colonnes, que quiconque n’aura pas condamné les violences de mars 2021 perpétrées sur instigation manifeste, publique et assumée de Ousmane Sonko se trouvera mal placé pour fustiger la violence de tout autre acteur politique.
La lâcheté des partisans de Macky Sall qui abandonnent la Casamance à Ousmane Sonko !
Il est étonnant de constater, à l’orée des élections locales du 23 janvier 2022, que rares sont les responsables du parti présidentiel qui osent s’engager pour déclarer une candidature pour briguer une circonscription électorale en Casamance, notamment dans la région de Ziguinchor. C’est comme qui dirait que la décision a été prise de laisser les terres à Ousmane Sonko, pour qu’il fasse de la région son bastion politique inexpugnable. On a même vu un membre du gouvernement, Mme Aminata Assome Diatta Sonko, pour ne pas la nommer, abandonner ses militants de la Casamance, fief politique où elle a toujours milité, pour aller se porter candidate dans la lointaine banlieue de Keur Massar. Si ce n’est pas une désertion ou une façon d’éviter soigneusement de se battre sur le terrain politique contre Ousmane Sonko, cela lui ressemble bien. Il ne semble pas que Keur Massar avait été déterminant dans le choix du Président Sall de nommer Mme Sonko (maman du bébé Macky Sonko, que le Sénégal est un beau pays !) au gouvernement. Aussi, personne n’a entendu le premier responsable du parti de Macky Sall dans la région de Ziguinchor, en l’occurrence Benoît Sambou, oser afficher ou déclarer une volonté de se porter candidat pour briguer une mairie ou un Conseil départemental. Benoît Sambou tarde véritablement à dévoiler une pareille ambition. Il semblerait même chercher à se faire oublier.
Mais ce sont les derniers violents incidents à Ziguinchor qui finissent de faire tomber les masques. Benoît Sambou s’est départi de tout semblant de solidarité militante pour clouer au pilori son camarade de parti, Doudou Ka. Une première déclaration de Benoît Sambou n’avait pas suffi, qui s’en prenait à Doudou Ka et épargnait «prudemment» Ousmane Sonko et ses partisans, protagonistes des incidents. Mais Benoît Sambou en a rajouté une couche hier dimanche 17 octobre 2021, à travers l’émission Grand Jury de la Rfm, pour dédouaner une fois de plus Ousmane Sonko et accabler Doudou Ka.
Benoît Sambou a risqué une telle prise de position, en opposition manifeste avec des déclarations publiques de son propre parti, l’Apr, qui a eu à apporter un soutien sans équivoque à Doudou Ka. Quels liens, pactes ou autres accords pourraient peser autant sur la conscience de Benoît Sambou pour qu’il choisisse ainsi ouvertement d’aller à l’encontre de son propre camp politique ? En tout cas, les responsables de la coalition de Ousmane Sonko, Yewwi askan wi (Yaw), et nombre de leurs affidés dans la Société civile, n’ont pas eux, hésité à apporter un soutien spontané, grégaire, aveugle et manifeste au leader de Pastef, contre Doudou Ka, tout en ignorant délibérément tout ce qui pourrait être sa part de responsabilité dans la survenue des incidents. Il est assez amusant que je ne compte pas les appels ou messages reçus de personnes indignées par les déclarations de Benoît Sambou au micro du journaliste Babacar Fall de la Rfm ; ces personnes soulignent que de tels propos confortent parfaitement des écrits dans ces colonnes, mettant le doigt sur les dangers d’un clivage ethnique. On ne le répétera jamais assez, un certain pacte anti-républicain et au profit exclusif de Ousmane Sonko se met en œuvre en Casamance. Il urge, pour les partisans d’un Etat républicain ouvert, consacrant les mêmes droits et privilèges à tous les citoyens, en dépit de leur appartenance ethnique, raciale ou religieuse, de se dresser contre un tel funeste projet.
Il reste que Ousmane Sonko et ses partisans continuent de jouer aux victimes. Ils n’auraient pas la moindre responsabilité dans les violences. Ils se présentent comme étant la cible d’adversaires politiques qui voudraient leur nuire. Bassirou Diomaye Faye, lieutenant de Ousmane Sonko, a franchi le Rubicon pour alerter sur un projet d’assassinat contre son leader, que nourrirait le régime de Macky Sall. Comme toujours, aucune moindre preuve n’est brandie pour étayer de si graves accusations. Avant lui, Bougane Guèye Dany avait dit la même chose. Au demeurant, Ousmane Sonko reste encore le seul responsable politique qui a appelé, devant les caméras des télévisions, ses militants à user de violences «jusqu’à donner de leur vie» pour empêcher que l’action de la Justice ne s’exerce. Cette bravade de Ousmane Sonko a valu un lourd tribut au Sénégal, avec la perte de quatorze de ses fils les 6, 7 et 8 mars 2021, et le leader de Pastef a ainsi eu à engager ses partisans à attaquer les palais de Justice, les forces de sécurité ainsi que des biens et des domiciles de paisibles citoyens. Dans les réactions, on a noté que des acteurs politiques et de la société civile demandent la mise à disposition de forces de l'ordre dans les dispositifs sécuritaires des hommes politiques, pour éviter les débordements. Soit ! Mais on oublie qu'un tel dispositif avait été rejeté par les acteurs de l'opposition, notamment Ousmane Sonko, indexant Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l'intérieur à l'époque, de comploter contre lui. Madické Niang était l'un des rares opposants sur cette question à avoir une posture conciliante, et les troubles à Tambacounda entre militants du Pur et de Benno Bokk Yakaar, dont les fautifs sont toujours en prison, lui ont par la suite donné raison.
On peut chercher par toute la force du monde et tous les subterfuges, de tronquer les faits et de s’amuser avec la réalité, mais la vérité a le charme de prendre son temps et de mettre à nu tous les projets. On n’empêchera à personne sur la scène politique de jouer et d’être acteur. Mais les masques ne cessent de tomber avant même que les rideaux ne baissent.
AIBD EN ZONE DE TURBULENCE
La situation à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) décrite par les syndicalistes est loin d’être reluisante
L’Aibd serait-il dans une zone de turbulence ? En tout cas si on en croit le Suttaaas, la situation n’est pas reluisante. Ledit syndicat accuse les partenaires turcs «de créer un nivellement vers le bas»
La situation à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) décrite par les syndicalistes est loin d’être reluisante. Le Syndicat unique des travailleurs du transport aérien et des activités annexes du Sénégal (Suttaaas) accuse les partenaires turcs, qui gèrent cet aéroport à travers une concession, «de créer un nivellement vers le bas caractérisé par une absence d’investissements et une boulimie possessive qui se matérialise par la volonté même de récupérer les actions de la partie sénégalaise». Les syndicalistes qui, dans une déclaration, demandent au chef de l’Etat d’arrêter «ces partenaires atypiques», estiment que «ces actionnaires n’ont rien apporté pour mériter cette place de choix».
Pour conforter leur position, ils renseignent que «pour une simple comparaison, le Handler Nas de l’aéroport d’Abidjan a investi plus de 20 milliards pour l’achat de matériels neufs, là où les nôtres n’ont fait qu’acquérir un prêt actionnaire de 5 milliards au nom de la société Las pour du matériel de seconde voire de troisième main avec le patrimoine déjà amorti de Ahs, donc pas d’argent sorti de leurs poches».
Les membres de ce syndicat ajoutent à leurs récriminations, la mauvaise gestion de cette infrastructure. «Du côté du gestionnaire, ce n’est pas plus reluisant car cet aéroport inauguré il y a moins de 4 ans a des problèmes à tous les niveaux, entre autres : climatisation, toilettes : avec presque plus de douchettes, tapis bagages arrivée/départ intermittents, des problèmes d’étanchéité, tarification locative chère, informatique obsolète : aucun investissement depuis décembre 2017, déficit en termes de mobiliers de bureau : même des chaises pour travailler manquent dans cet aéroport», ont-ils dénoncé dans leur document. Le Suttaaas fait aussi savoir dans sa déclaration que «concernant la société de handling 2AS, avec 51% des actions détenus par le consortium Suma Limak ainsi que le gestionnaire Las, nous faisons face à une surfacturation au niveau de la dette commerciale chiffrée à environ 10 milliards».
A en croire le Secrétaire général dudit syndicat, Alassane Ndoye, et ses camarades, «le prêt actionnaire a généré des intérêts estimés à presque 2 milliards, le matériel acheté à l’ouverture de la plateforme est aujourd’hui hors d’usage avec aucune explication venant des actionnaires». Dénonçant cette situation, ils ajoutent que «ce matériel n’a pas été dédouané et sur injonction des Gabelous, la société a signé un moratoire et a versé à une société de transit inconnue, près d’1milliard jamais reversé à la Douane. Ce qui a déjà coûté la tête au directeur des Achats turc de 2AS qui est loin d’être le seul responsable de cette forfaiture».
Pour trouver une solution à ces problèmes, le Suttaaas recommande aux autorités de faire «de 2AS, une filiale de la compagnie nationale avec une prise d’actions majoritaire permettant à Air Sénégal de réduire de moitié ses coûts d’exploitation dans sa base et surtout de donner au Sénégal la possibilité de gérer son handling quitte à nouer un partenariat avec un grand groupe international».
D’après les membres de ce syndicat, «Air Sénégal ne peut pas détenir 49% de 2AS et vouloir créer une unité de handling dans un aéroport qui n’aura pas 2,5 millions de passagers d’ici 2023». Face à cela, ils soutiennent qu’«Air Sénégal peut faire un prêt avec l’aide de Aibd, racheter les prêts, investir sur du matériel et enfin prendre le lead de 2AS et 2AS Technics».
Selon eux, «faire autre chose sera suicidaire pour notre joyau national». Par ailleurs, le Suttaaas sollicite «la convocation du comité local du dialogue social afin de régler les problèmes multiples et multiformes de notre aéroport». «L’aéroport va mal, les travailleurs des sociétés de sûreté étouffent à cause de conditions de travail d’une époque révolue, la restauration aérienne et standard de l’aéroport vit des moments très incertains, ajouter à cela le retard lié à la mise à disposition du crédit de la relance du transport aérien. Ce cocktail fait que le Suttaaas ne restera pas inactif si cette situation perdure et n’exclut aucune action dans le but de défendre le Sénégal et ses travailleurs», ont prévenu les syndicalistes
PARTENARIAT ENTRE SONATEL ET ORANGE, LES SYNDICATS EN ROGNE CONTRE LE GEANT FRANÇAIS
Ce n’est plus la parfaite entente entre la Sonatel et Orange. Selon les syndicalistes, leur partenaire stratégique se sucrerait sur leur dos
Le syndicat des travailleurs de la Sonatel a un nouveau Secrétaire général. Il s’agit de Mohamadou Lamine Badji, l’ancien chargé des revendications du bureau sortant. Il a été plébiscité par les militants de la base par voie électronique lors du 8e congrès du Syts dont le thème est le «Télétravail problématique de l’emploi». En attendant la passation de service, le nouveau Secrétaire général promet d’être actif et de combattre le partenaire stratégique de la Sonatel, Orange qui veut «se sucrer» sur leur dos.
Ce n’est plus la parfaite entente entre la Sonatel et Orange. Selon les syndicalistes, leur partenaire stratégique se sucrerait sur leur dos. «Nous avons un partenaire stratégique Orange qui devait nous accompagner dans le développement des télécommunications de notre pays. Mais depuis quelques années, nous avons remarqué que notre partenaire se substitue finalement à une entité qui fait tout pour avoir le maximum de profit sur le dos du Peuple Sénégal et sur le dos de la Sonatel», a dénoncé ce samedi Babacar Sarr, Secrétaire général sortant du Syts (Syndicat des travailleurs de la Sonatel), lors du 8e congrès de ce syndicat, qui a choisi Mohamadou Lamine Badji comme son successeur. Il a été plébiscité par les militants de base par voie électronique. D’après Babacar Sarr, «Orange a créé autour de la Sonatel des filiales 100% Orange».
Alors qu’Orange devait accompagner la «Sonatel en son sein, mais pas en dehors». Dans son rapport, M. Sarr n’a pas manqué de faire état des projets de transformation qui montrent que les activités au sein de Sonatel sont transférées vers des entités 100 % Orange. «C’est la catastrophe», se désole-t-il, en rappelant qu’Orange devait accompagner la Sonatel «dans le domaine de développement du secteur des télécommunications et non vouloir se mettre dans un dynamique de vouloir l’exploiter». Cette situation décuple l’engagement de Mohamadou Lamine Badji, nouveau Secrétaire général du Syts. «Je me sens investi d’une nouvelle charge. J’ai un défi à relever et une mission à mener. Je pense qu’il ne me revient pas de parler. Il me revient plus d’agir. On a beaucoup de soucis avec le partenaire stratégique qui est Orange qui se transforme en assassin stratégique et parfois sous l’inertie de nos états. C’est le premier défi qu’on aura à relever», s’engage-t-il. Ce combat, précise-t-il, il ne compte pas le mener pour seulement les travailleurs et le syndicat, mais pour «le pays et la Nation au grand bonheur des Sénégalais et de tous les Africains.
Et pour relever ce défi, nous ne ferons preuve d’aucune faiblesse», martèle-t-il. Même s’il n’a pas réussi à remporter cette bataille, Babacar Sarr a dressé un bilan satisfaisant après ses deux mandats à la tête du Syts. Ce qui lui a valu les éloges de tous ses camarades et les salariés. «Nous avons un bilan qui nous réconforte. Le Syts est un syndicat très performant qui a pu avoir des acquis en matière de rémunération. Il y a eu plus de 2 ou 3 fois d’augmentation de salaire de plus de 10% du salaire de base, de 15 à 25 % des indemnités et primes des salariés de Sonatel. Nous avons transformé le prêt Tabaski traditionnel en une prime religieuse, qui est de 200 mille francs. Vous ne le verrez nulle part au Sénégal. La prime scolaire est aujourd’hui à plus de 300 mille francs. Durant nos deux mandats de 2012 à 2021, nous avons engrangé, au nom des salariés, plus de 30 milliards de francs. En 2018, le Syts a été nommé comme le syndicat le plus performant au sein de la centrale syndicale Cnts», se targue-t-il.
Avant d’inviter les organisations syndicales, le patronat et l’Etat du Sénégal à s’asseoir autour d’une table pour redéfinir le télétravail au profit des salariés. Car «tout travail à distance n’est pas qualifié de télétravail», dit-il en suggérant de légaliser la législation sociale par rapport à l’application du télétravail dans le pays.