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25 août 2025
PRECAMPAGNE À THIES ,BBY ACCULÉE DE TOUTES PARTS
Pour Omar Badiane, Yankhoba Diattara doit savoir l’achat de consciences avec une enveloppe de 100 millions de FCFA ne saurait changer le cours des opérations électorales du 23 janvier 2022
En meeting au quartier Médina Fall, Omar Badiane (tête de liste majoritaire de l’Alliance pour des valeurs Ethiques et Citoyennes) a tiré à boulets rouges sur les membres de la coalition Benno Bokk Yaakaar, en prenant au rebond la balle des financements aux femmes promis par Yankhoba Diattara, sa tête de liste à la ville. A l’en croire, la coalition Benno Bokk Yaakaar est actuellement désorientée, car étant convaincue d’une défaite cuisante au soir des élections locales. C’est pourquoi, elle ne trouve rien de mieux à faire qu’à investir le sinistre terrain de l’achat de consciences.
Pour Omar Badiane, Yankhoba Diattara doit savoir l’achat de consciences avec une enveloppe de 100 millions de FCFA ne saurait changer le cours des opérations électorales du 23 janvier 2022, d’autant que dans l’histoire politique du Sénégal, Thiès a toujours été une ville du refus. «Que les populations encaissent et consomment sans état d’âme cet argent qui leur appartient», lance-t-il. Cette parenthèse ferme, il a décliné l’ambition de la coalition Avec qui est de travailler la main dans la main avec les populations à la base afin de faire renaître l’espoir et la joie de vivre, fortement dépréciés par des politiciens véreux.
Très optimiste, il annonce que les résultats des élections locales seront plus que favorables à sa coalition, car Médina Fall a toujours été le quartier de débrouillardise avec des femmes qui investissent le marché central de Thiès où elles sont largement majoritaires. Parlant de la situation du quartier, il a souligné que l’occupation anarchique de l’espace est un mal persistant à Médina Fall, avec un impact très négatif sur l’environnement et les conditions de vie des populations. «Les voies d’accès sont si étroites à telle enseigne que la circulation des véhicules est quasi impossible dans certains coins. Ce qui constitue un danger en cas d’évacuation sanitaire ou d’incendie. Cette problématique avait été prise en compte dans les projets de lotissement, à travers une réserve foncière destinée à prendre en charge tous ceux qui seraient éventuellement impactés par un projet d’élargissement de ces voies d’accès. Mais force est de constater que tous les terrains ont été spoliés par les brigands fonciers. Mais qu’ils se le tiennent pour dit. Si la coalition Avec gagne les élections, une étude approfondie de la situation sera faite et tous ceux qui seraient mouillés en tireront toutes les conséquences », avertit-il. Une position que partage le juge Ibrahima Hamidou Dème, candidat de Avec à la ville de Thiès, qui estime que l’heure du changement.
YANKHOBA DIATTARA, CANDIDAT DE BBY A LA VILLE : «COMMENT JE VAIS MOBILISER LES 100 MILLIONS DÉDIÉS AUX FEMMES»
En meeting au quartier Silmang de Thiès, Yankhoba Diattara par ailleurs candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar à la ville est revenu sur les financements qu’il a promis aux groupements de femmes de Thiès et comment il compte mobiliser ces fonds. Considérant que les femmes n’ont pas d’égale en terme de loyauté, d’engagement, de fidélité en politique, en plus d’être de véritables actrices de développement, il prévoit de leur dédier un financement de 100 millions. Et de préciser que cet argent ne provient pas de sa poche. «Cette enveloppe sera mobilisée grâce à des partenaires», souligne-t-il avant d’ajouter : «Dans le projet initial, il était prévu de financer 200 groupements, mais finalement les partenaires ont montré leur volonté d’aller même jusqu’à 200 millions au lieu de 100». D’ailleurs, Yankhoba Diattara a annoncé que le projet sera lancé d’ici le 18 décembre prochain et il se chargera de prendre en charge la caution et le paiement des intérêts.
REALISATION DU «PROGRAMME 100 000 LOGEMENTS», LE FONSIS MET LA MAIN À LA PÂTE
L’État du Sénégal souhaite éradiquer les bidonvilles à l’horizon 2035 et accélérer l’offre de logements décents et accessibles par la construction de 100000 logements sur 5 ans
Le FONSIS envisage de devenir un acteur majeur du financement de l’habitat et jouer un rôle clé dans la concrétisation du « Programme 100 000 logements ». Pour ce faire, il a créé un véhicule de financement dénommé «kajom Capital». Celui-ci a pour objectif de faciliter et accélérer l’accès au logement des ménages à travers des contrats de location-vente d’une maturité de 10 à 15 ans.
L’État du Sénégal souhaite éradiquer les bidonvilles à l’horizon 2035 et accélérer l’offre de logements décents et accessibles par la construction de 100000 logements sur 5 ans. Réalisable ou pas ? Le gouvernement est résolu à accomplir ce projet. Et il compte sur des institutions financières publiques comme le Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS) pour réussir ce projet phare du second mandat de Macky Sall. C’est dans ce sens d’ailleurs que le FONSIS a créé «Kajom Capital» qui est un véhicule de financement pour accélérer et faciliter l’accès à la propriété pour tous, par le mécanisme de la location-vente.
A en croire un communiqué parvenu hier à la rédaction, il s’agit d’un instrument financier complémentaire du crédit hypothécaire, s’adressant à l’ensemble des couches sociales bénéficiant d’un emploi formel ou non. «Visant différentes catégories d’habitat, Kajom Capital ambitionne de jouer un rôle majeur dans la réalisation du ‘’Programme 100 000 logements’’, projet phare du Plan Sénégal Émergent », ajoute la note. Cette société contribuera ainsi au développement de l’écosystème de la construction, en facilitant la commercialisation de programmes d’habitat tout en confortant les souscripteurs dans leur choix par la détention d’un titre valorisé auprès des institutions financières tout au long du contrat de location-vente.
LA SNHLM EN RENFORT
Et le FONSIS ne compte pas évoluer en solo dans cette mission. Il a signé hier avec la Société Nationale des Habitations à Loyer Modéré (SNHLM) un protocole d'accord qui vise à définir un cadre général de collaboration entre les deux structures dans le cadre du financement, de l’acquisition et de la gestion de biens immobiliers de standing moyen, économique et social.
Selon le Directeur Général du FONSIS, Papa Demba Diallo, si «Kajom Capital» a choisi de nouer un partenariat avec la SNHLM, c’est pour son expertise en matière de construction de logements qui est visible à travers le Sénégal. M. Diallo de poursuivre : «Kajom Capital va acquérir les logements auprès de la SNHLM, une fois les contrats de prévente établis avec les acquéreurs. D’autres partenariats sont en cours de négociation avec les acteurs du secteur privé, et nous espérons les conclure rapidement.» Quant au Directeur général de la SNHLM, Mamadou Sy Mbengue, il estime qu’avec une expérience riche de 60 ans et ses nombreuses réalisations à travers tout le pays (+ de 60 000 unités d’habitations réalisées), la SNHLM occupe aujourd’hui la place de leader dans le marché du logement social. Investie d’une mission publique, précise-t-il, la SNHLM a pour vocation de répondre favorablement aux attentes des populations sénégalaises en matière de logement. M. Mbengue de rajouter : «Pour ce faire, la SNHLM, en tant qu’acteur majeur du projet « des 100 000 logements » qui a un objectif de réaliser 15 000 logements à l’horizon 2024, entend collaborer avec Kajom Capital SA pour faciliter le financement des investissements prévus. La SNHLM entend de ce fait prendre une participation dans le capital de Kajom Capital SA, avec l’aval du Conseil d’Administration et suivant des modalités qui seront définies ultérieurement.»
Présent à cette rencontre, le Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, Cheikh Ahmed Tidiane BA a félicité le FONSIS d’avoir mis en place ce véhicule de financement du logement. « C’est un outil qui va contribuer à l’atteinte des objectifs du programme des 100 000 logements. Il est important que chaque Sénégalais puisse obtenir un toit et loger les siens. C’est pour cela qu’à la CDC, nous avons décidé d’accompagner Kajom Capital et d’entrer dans son capital», a-t-il indiqué.
PRISE EN CHARGE DE LA PETITE ENFANCE, LES ACTEURS MISENT SUR L’ÉDUCATION DANS NOS VALEURS
La semaine nationale des tout-petits permet à l’Anpectp de mobiliser l’ensemble des acteurs qui s’activent dans la prise en charge et le bien-être de l’enfance autour des questions d’actualité.
La directrice générale de l'Agence nationale de la petite enfance et de la case des tout-petits (Anpectp), Maimouna Cissokho KHOUMA, a décliné hier les grands axes de la 15em édition de la Semaine nationale de la petite enfance et de la case des tous petits, prévue du 14 au 20 décembre.
La prise en charge de la petite enfance est un chantier continu pour les différents acteurs du sous-secteur. En prélude à la semaine nationale dédiée à l’enfance, l’Anpectp et ses partenaires dont la Dsme, l’Unicef, l’Unesco, Pipadhs, Cndn et Special Olympics se sont réunis afin de créer une synergie d’actions.
La semaine nationale des tout-petits permet à l’Anpectp de mobiliser l’ensemble des acteurs qui s’activent dans la prise en charge et le bien-être de l’enfance autour des questions d’actualité. Les acteurs vont en effet mener des actions de sensibilisation en relation avec le thème retenu : « Eduquer les tout-petits dans nos valeurs afin de préparer leur ouverture au monde ». Il s’agit, selon la directrice de l’Anpectp, de promouvoir les valeurs culturelles nationales au niveau de toutes les plateformes de prise en charge de la petite enfance. D’autant que les différentes interventions vont contribuer à la sensibilisation des acteurs sur la nécessité d’ancrer les tout-petits dans les valeurs culturelles sénégalaises.
Par ailleurs, les acteurs promeuvent les bonnes pratiques et valeurs culturelles endogènes dans la prise en charge intégrée des tout-petits dans les plateformes de développement intégré de la petite enfance. Ce, dans un contexte marqué par des actes de violences sur des enfants, qui virent parfois au drame, notés dans la capitale et l’intérieur du pays.
Les acteurs comptent donc mettre l’accent sur la sensibilisation des populations par les valeurs pour développer la citoyenneté, le civisme, l’estime de soi et l’identité culturelle. « La digitalisation des jeux et jouets à travers le legs culturel intergénérationnel permet d’adapter les contenus à nos réalités culturelles. Cette option est portée par l’objectif principal de la politique nationale du développement intégré de la petite enfance. Cette politique vise à assurer à tous les enfants, de la conception à six ans, issus en priorité de milieux défavorisés, l’accès à des services adéquats et intégrés, notamment la prise en charge sanitaire, la nutrition, la veille psychosociale, l’éducation, la protection entre autres. Elle prône également la promotion des valeurs socioculturelles positives de chaque milieu », indique Mme Khouma.
A côté de cela, le relèvement du taux brut de préscolarisation de 2,4% à 17,3% entre 2000 et 2020 est salué par les acteurs du sous-secteur qui ambitionnent de booster ce taux à 64,6%à l’horizon 2030. Cette semaine consacrée à la petite enfance va donc se tenir, dans une ambiance bon enfant, avec divers programmes. Il y aura parmi les activités sériées par les organisateurs une journée de réflexion et des engagements, les olympiades et des randonnées pédestres sur une visite de sites et de monuments historiques. Et dans les régions, des journées du conte et du jeu et des journées d’actions au profit des structures de développement intégrées de la prise en charge de la petite enfance seront organisées par les comités de pilotage.
DES SYNDICALISTES CONFORTENT ABDOULAYE BIBI BALDÉ ET FUSILLENT LE SNTPT
Remous à La Poste suite au limogeage de Saliou FEDIOR; L’affaire de présumé détournement de fonds qui secoue actuellement la société nationale de la Poste a-t-elle des relents de règlements de compte ?
Que le Syndicat national des travailleurs de la Poste et des télécommunications (Sntpt) se le tienne pour dit. Outré par les sorties de cette organisation sœur, le Cadre unitaire des syndicats de la Poste, solidaire de leurs camarades traduits devant la justice et au DG de la boîte, Abdoulaye Bibi Baldé, va répondre coup pour coup aux accusations de l’ex Directeur de Postfinances et du Secrétaire général du Sntpt, Ibrahima Sarr.
L’affaire de présumé détournement de fonds qui secoue actuellement la société nationale de la Poste a-t-elle des relents de règlements de compte ?
En tout cas, le Secrétaire général du Syndicat national des agents de la Poste (Synaposte), Pape Momar Diop, ne semble pas dire le contraire. Perplexe, le syndicaliste pense que le fait de choisir d’intenter directement une action judiciaire contre ses collègues, Abdoulaye Faye, Alex Manga et Kéba Diédhiou, en lieu et place d’une solution à l’amiable, laisse à penser que Saliou Fédior n’est pas animé d’une bonne foi. D’autant, que, ajoute Pape Momar Diop, les faits qu’ils reprochent à ces travailleurs sont une pratique ancienne dans la Sn La Poste depuis l’arrêt des crédits par l’Etat du Sénégal en 2000. « En effet, au-delà de sa nullité à produire un document d’orientation stratégique pour PostFinance, de son caractère belliqueux et sournois, M. Fédior s’est allègrement servi des Fonds de PostFinances pour subventionner sa femme, ses sœurs, tantes, nièces, oncles, et gendres. En une année, il a octroyé près d’une centaine de millions de subventions sociales sans aucune base sérieuse », enfonce le Cadre unitaire des syndicats de la Poste qui regroupe le (Synap), le Synacos, le Sntp, le Synaposte entre autres, lors d’une conférence de presse tenue hier pour apporter tout leur soutien à leurs camarades qui font l’objet d’une action judiciaire.
Dans leur déclaration, ces syndicalistes accusent l’ex Directeur général de PostFinances d’être à la solde du Syndicat national des travailleurs de la Poste et des Télécommunications, seul syndicat belliqueux, disent-ils, de la Poste. « Impulsé par la Mafia du Sntpt, ils ont déclenché un processus de désinformation de la clientèle postale et du peuple sénégalais en intentant une action judiciaire contre d’honnêtes travailleurs. Et il est important de signaler que la plupart des bénéficiaires de ces chèques sont des postiers, des fournisseurs et de hauts responsables du Sntpt, notamment son SG M. Ibrahima Sarr. Une foultitude de bons de caisses à notre disposition peut en témoigner. Les personnes inculpées n’ont jamais été coupables de détournement de deniers publics à la Poste contrairement à d’autres qui sont bien identifiés », tirent Djiby Soumaré et ses camarades à boulets rouges sur leurs collègues du Sntpt.
Sur un autre registre, les syndicalistes n’ont pas été tendres avec leur ministre de tutelle, Yankhoba Diattara qui, selon eux, souffre d’un mauvais management du secteur, par méconnaissance des valeurs et droits consacrés en matière d’organisation d’entreprise. « L’audace de sa demande au DG par voie de presse relève d’une ignorance totale de la loyauté et de la confiance comme principes inébranlables des liens de subordination dans une entreprise. Il devient urgent pour ce ministre de rechercher la vérité par rapport à la situation afin de participer à une relance effective de l’entreprise », se défoulent-ils sur le ministre des Télécommunications et de l’Economie numérique avant de conforter leur Directeur général d’avoir pris « la courageuse décision de démettre Saliou Fédior de la Direction de PostFinances ». Une décision salutaire, applaudit le cadre unitaire des syndicats de la Poste, qui met fin à une série de forfaitures d’un cadre non exemplaire et indigne d’un Sénégalais respectable, pour décrier la gestion de l’ex Dg de PostFinances.
Enfin, selon ces syndicalistes, le plus important pour le moment est de renforcer les liens commerciaux avec la clientèle et de rassurer les postiers en ces temps difficiles, au lieu de procéder à une désinformation abjecte pour des objectifs inavoués.
SERGENT MALAMINE CAMARA, LE «SOUS-OFF» SÉNÉGALAIS QUI PERMIT À LA FRANCE DE GARDER LE CONGO
Quasiment adjoint de l’explorateur Savorgnan de Brazza, il conquiert plusieurs terroirs congolais et s’implante avec ses hommes dans le gros village de M’fa, qui deviendra plus tard la ville de Brazzaville
A l’heure où les patriotes africains dissertent sur la nécessité ou non de faire disparaître les symboles de la colonisation, notamment les rues, écoles ou autres édifices publics qui portent les noms des représentants de la puissance occupante, il apparaît que certains des vaillants fils de l’Afrique ont participé héroïquement à l’histoire que beaucoup veulent effacer. Leur participation ne signifie pas qu’ils adhéraient totalement à la philosophie qui fondait la volonté hégémonique de l’Europe sur les terres d’Afrique, non. Ils avaient seulement fait leur travail avec conscience et beaucoup de détermination, en se donnant avec abnégation sans se soucier des questions morales qui nous préoccupent aujourd’hui.
Est de ceux-là le sergent Malamine Camara, sous-officier de l’armée française qui, pendant plus de 15 ans, a servi avec une bravoure exceptionnelle le drapeau sous lequel il s’était engagé volontairement.
Malamine Camara, d’origine soninké, est né vers 1850. Il a été recruté à l’âge de 20 ans, en 1870, comme laptot c’est-à-dire un marin subalterne mais il finira par devenir un soldat d’infanterie qui a joué un grand rôle dans la conquête française du Congo. De simple laptot lors de son engagement dans la marine, il gravira rapidement les échelons grâce à son sens de la discipline. Il est présenté comme l’un des premiers noirs sous-officiers de l’infanterie française et, plus tard, avec le grade de sergent, il rejoindra l’expédition de l’explorateur Savorgnan de Brazza qui avait pour mission de conquérir le Congo. De la côte du Gabon, le groupe qui comprend une douzaine de soldats indigènes, quelques interprètes et quatre Français devait remonter le fleuve Congo et occuper le territoire en y plantant et en défendant le drapeau de la France. La bataille faisait alors rage entre l’Angleterre et la France pour occuper le maximum de territoires en Afrique et le sergent Malamine, qu’il l’eût voulu ou non, était au cœur de cette funeste compétition.
Sur le terrain, ses qualités de soldat, de chef de troupe et de… diplomate apparaissent au grand jour. Quasiment adjoint de l’explorateur Savorgnan de Brazza, il conquiert plusieurs terroirs congolais et s’implante avec ses hommes dans le gros village de M’fa, qui deviendra plus tard la ville de Brazzaville. Il avait une telle capacité à s’adapter qu’il apprend rapidement la langue locale et se lie d’amitié avec les chefs et rois traditionnels des localités environnantes.
En octobre 1880, Brazza, rappelé en métropole pour y recevoir de nouveaux ordres, le laisse sur place au poste de M’fa avec sous son commandement deux soldats seulement. Il y restera pendant 18 mois sans aucune aide matérielle ni instructions spéciales des autorités françaises avec pour seule mission de tenir le poste et protéger le territoire conquis.
Livré à lui-même durant cette période, et en dépit des faibles moyens dont il dispose, le sergent Malamine s’organise pour subsister. Il réussit surtout à établir avec les autochtones des relations amicales et à gagner leur confiance. Il utilise ses talents de chasseur pour alimenter les villages voisins en viande d’hippopotame, de phacochère et même d’éléphant, au point d’être surnommé par les villageois mayele («le débrouillard») et tâta nyama, («père de la viande»).
C’est là que surviendra un événement qui le fera entrer dans l’histoire de la France. En face de M’fa (aujourd’hui Brazzaville), se trouvait un autre explorateur – en fait un mercenaire avant l’heure - un Américain qui travaillait pour le compte du roi des Belges Léopold II et qui avait pris possession de la rive gauche du fleuve Congo, l’actuelle métropole de Kinshasa. Cet homme s’appelait Henry Morton Stanley. Hégémoniste, il souhaitait aussi conquérir la rive droite contrôlée par la France et protégée seulement par le sergent Malamine et ses deux soldats. Le sergent Malamine comprend très vite les desseins de Stanley et tente une première fois de l’en dissuader en se rendant sur la rive gauche. Il maîtrise parfaitement la langue française et il est doté d’un esprit militaire assez aigu. Et, au poste de M’fa, il incarne la présence militaire française en tant que sous-officier noir. Il est donc bien placé pour faire face au mercenaire Stanley qu’il rencontrera deux fois.
Lors de leur première rencontre, lorsque le sergent Malamine traverse le fleuve, il montre à Stanley une copie du traité passé en septembre 1880 par Brazza avec le roi Makoko, chef traditionnel des Batékés, qui plaçait son territoire sous l’autorité de la République Française.
La seconde rencontre, en janvier 1882, est plus sérieuse. Stanley apparait sur le fleuve à la tête d’une flottille de trois bateaux à vapeur à bord desquels se tiennent de nombreux mercenaires armés venus de Zanzibar. Cette démonstration de force avait sans doute pour but d’impressionner Malamine et ses hommes afin de les pousser à abandonner leur poste. Contre toute attente, la détermination du sous-officier est telle que Stanley et ses hommes n’insistent pas et retournent sur la rive droite.
Dans ses mémoires, Stanley écrit qu’il avait été «impressionné par l’attitude du sergent sénégalais qui, outre une grande fermeté dans le respect de sa mission, faisait preuve d’une forte autorité sur les indigènes » qui vivaient sur le territoire qui était sous son contrôle.
Le recul du mercenaire américain peut aussi s’expliquer par le soutien dont bénéficiait le sergent Malamine de la part du roi Makoko. Ce dernier s’est opposé à l’éviction de la France à cause des avantages commerciaux non négligeables dont il profitait depuis 1880, sans même évoquer les méthodes de Stanley très éloignées par leur brutalité de celles de Brazza.
En mai 1882, un message du commandement militaire ordonne à Malamine de quitter M’fa avec ses hommes pour s’établir à Franceville au Gabon. Bien qu’il soupçonne que cet ordre puisse être le résultat d’intrigues confuses, il obtempère mais tient avant son départ à visiter les chefs locaux pour les convaincre que son absence, temporaire, ne devait en aucun cas affaiblir leur loyauté à la France.
Son chef, Savorgnan de Brazza, qui était retourné en France pour faire connaître ses découvertes mais surtout recevoir de l’aide du gouvernement, monte une nouvelle expédition dans le bassin du Congo en 1883. Il charge Malamine de recruter à Dakar les membres de la mission puis, lorsque cette dernière est arrivée sur la côte gabonaise, il est chargé d’acquérir les pirogues qui permettront la remontée du fleuve.
Arrivé sur le Pool, Brazza constate la joie des populations locales à voir revenir Malamine mais surtout la réalité du maintien de la présence française, les chefs locaux n’ayant pas succombé à l’influence des hommes de Stanley. Une fois encore, le sergent apparait rapidement indispensable dans la direction du poste mais plus encore par les quantités importantes de gibier qu’il fournit régulièrement aux populations.
En février 1885, lors d’une prise d’armes à Brazzaville, le sergent Malamine reçoit la médaille militaire sur la recommandation de son chef Savorgnan de Brazza qui voulait ainsi saluer son travail de militaire et son rôle important dans la conquête du Congo.
Mais il ne survivra pas très longtemps à cette distinction. Sa santé s’était détériorée et il est rapatrié au Sénégal. En janvier 1886, il rend l’âme à l’hôpital militaire de Gorée.
Bien que sa contribution à l’établissement de la France au Congo n’ait été que très peu relevée de son vivant, le sergent Malamine fut après sa mort célébré par les autorités, comme le montre le nom du bateau à vapeur qui permit en 1892 à Antoine Mizon de remonter le Niger. Plus encore, il est à noter que les hommages récents se sont multipliés, d’abord au Congo mais aussi au Sénégal où une rue et un lycée ont été baptisés en son honneur.
LES 700 FAMILLES DE SÉBIKOTANE EXIGENT LEUR INDEMNISATION
Le collectif des impactés de la deuxième phase du Ter résidant à Sébikotane sont intransigeants sur la question des indemnisations
Arfang Saloum SANE, Correspondant permanent à Rufisque |
Publication 08/12/2021
S’estimant abusés par l’Apix, les 700 impactés de la deuxième phase du Train Express Régional (Ter) de Sébikotane crient leur exaspération deux ans après leur recensement. Malgré les nombreuses relances à l’endroit des autorités, ils n’ont toujours pas reçu leurs chèques. Ce qui les pousse à organiser un sit-in à Rufisque pour réclamer leurs indemnisations deux ans après leur recensement.
Le collectif des impactés de la deuxième phase du Ter résidant à Sébikotane sont intransigeants sur la question des indemnisations. « Le Train Express régional ne roulera pas tant qu’ils n’auront pas réglé notre problème ».
Une menace qui en dit long sur leur détermination à percevoir leurs indemnisations comme promis par l’Apix. N’en pouvant plus de supporter une longue attente, ils ont décidé d’alerter l’opinion lors d’une manifestation prévue ce 10 décembre à la gare ferroviaire de Rufisque. « Le Ter sera bientôt mis en circulation. Nous voulons être édifiés sur notre sort suite au recensement des enquêteurs de l’Apix et de l’Ansd depuis presque deux ans. Nous avons été recensés et sommés d’arrêter tous les travaux sur le tracé sous peine de ne pas être dédommagés après recensement », fulmine leur porte-parole Ibou Fall Diouf.
Un coup de gueule qui illustre leur exaspération. D’après notre interlocuteur, cette situation est d’autant plus incommodante pour eux que les autorités de l’Apix font la sourde oreille à leurs nombreuses interpellations. Selon le porte-parole, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une injustice volontaire exercée par les responsables de l’Apix sur eux. « Depuis, nous sommes sans nouvelle d’eux. Les 700 impactés que nous sommes dénoncent ce silence qui ne cesse de nous inquiéter. (…). Nous voulons quelque chose de clair », a-t-il pesté.
Une situation qui a fini de plonger ces impactés dans des situations plus que difficiles. « Nous dénonçons cette injustice et nous sommes inquiets parce que bon nombre d’impactés sont en location et d’autres avaient contracté des prêts bancaires qui étaient destinés à la construction de maisons pour sécuriser définitivement leurs familles. Conséquence de cette situation : de grandes familles se disloquent », assure le sieur Fall qui redoute de voir les familles des 700 impactés du projet plongées dans une instabilité programmée. « Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans une précarité aux conséquences inqualifiables », jure-t-il avec force.
Au bout du rouleau, les impactés ont adressé des correspondances aux autorités étatiques. Des complaintes avec ampliations à la sous-préfecture, la préfecture, l’Assemblée nationale et la présidence de la République qui n’ont jusque-là pas trouvé de réponses. Sans doute sont-elles couvertes par le bruit du Ter…
QUAND UN COLONEL DES GABELOUS DÉPÈCE L’HYDRE DU TERRORISME DJIHADISTE AU SAHEL
Présentation du livre écrit par le colonel des douanes Amadou Tidiane Cissé et intitulé « Terrorisme : La fin des frontières ? Nouveaux enjeux de la coopération douanière en matière de sécurité au Sahel »
C’est cet après-midi à partir de 15 heures, à l’hôtel Terrou Bi, que sera présenté le remarquable livre écrit par le colonel des douanes Amadou Tidiane Cissé et intitulé « Terrorisme : La fin des frontières ? Nouveaux enjeux de la coopération douanière en matière de sécurité au Sahel ». Le modérateur de la cérémonie de présentation, c’est le général Mamadou Mansour Seck « Number One », ancien chef d’état-major général des Armées (Cemga).
Outre l’auteur, les intervenants seront le général de police Oumar Maal, ancien directeur général de la Police nationale et ex-ambassadeur du Sénégal au Niger, Dr Bakary Sambe, directeur de Timbuktu Institute, Center For Peace and African Studies ainsi que, last but not least, le général Mbaye Cissé, directeur général du CHEDS (Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité). Se tenant au lendemain de la clôture de la 7ème édition du Forum de Dakar sur la Paix et la Sécurité au cours duquel, justement, la question du terrorisme était au centre de tous les débats, on peut dire que cette présentation de livre vient à son heure. Le profane pourrait penser que la lutte contre les terroristes ne concerne que les forces de défense et de sécurité, en particulier la Police et la Gendarmerie, en plus des Services de renseignements, bien sûr, tandis que les douaniers, eux, se borneraient à prélever des taxes aux frontières et à alimenter en recettes les caisses des Etats. Si cela fait partie des missions des soldats de l’économie — les hommes du colonel Abdouramane Dièye s’apprêtent d’ailleurs à publier des chiffres de recettes exceptionnelles battant encore une fois tous les records précédents —, ce serait tout de même réducteur que de les réduire à cela. Car les gabelous ont aussi une mission sécuritaire tout aussi importante ne serait-ce que parce que ce sont eux qui contrôlent toutes les frontières par lesquelles passent non seulement les denrées alimentaires essentielles aux vies des communautés mais aussi les outils de production ainsi que toutes les marchandises permettant les activités commerciales. Il leur revient aussi de veiller à ce que des produits prohibés ou dangereux ou interdits comme les drogues, les explosifs, les armes, les munitions et autres n’entrent pas dans les pays dont ils sont chargés de surveiller les frontières. De lutter aussi contre la criminalité transfrontalière d’une manière générale. Cela est d’ailleurs expliqué fort justement par le secrétaire général de l’Organisation mondiale des Douanes (OMD), M. Kunio Mikuriya, dont la citation suivante est mise en exergue à l’entame du livre : « J’ai remarqué que les administrations douanières de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ne se concentraient plus uniquement sur la perception des recettes douanières, mais que la sécurité frontalière dans son ensemble faisait désormais également partie de leurs priorités. En l’absence de contrôles de sécurité efficaces aux frontières, les administrations ne pourront ni recouvrer les recettes, ni favoriser les échanges licites. »
Un gabelou baroudeur !
C’est cet aspect méconnu — mais ô combien fondamental — du travail des gabelous que le colonel Amadou Tidiane Cissé s’attelle à faire ressortir dans son livre extrêmement didactique et documenté qui traite de la question jusqu’ici réservée aux spécialistes du terrorisme au Sahel. On pourrait d’ailleurs le sous-titrer : « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le terrorisme (au Sahel) sans oser le demander ».
Pour l’écrire, l’auteur, l’un des plus brillants cadres de notre administration douanière, ne s’est pas enfermé dans un bureau climatisé pour compulser une masse de documents et faire du copier-coller. Non, il est allé crapahuter dans les dunes du Sahel et au plus près des zones d’évolution des terroristes djihadistes pour s’imprégner de leur mode opératoire, de leurs idéologies, de leurs rapports avec les populations, de leurs sources de financements, de la provenance de leurs armements etc. Il a aussi travaillé avec les forces de défense et de sécurité des pays touchés par cette hydre, que ce soit au Mali, au Burkina Faso et au Niger notamment, en particulier avec ses collègues qui y évoluent et pas seulement, pour comprendre les stratégies et moyens mis en œuvre pour combattre ces terroristes qui déstabilisent la bande sahélo-saharienne.
Ce n’est pas pour rien, du reste, que le premier titre de ce bouquin était « Le Liptako Gourma à l’épreuve des djihadistes d’Al Qaïda et de l’Etat islamique ». Qu’il nous suffise juste de citer le sommaire de cet ouvrage pour donner aux lecteurs une idée de ce qu’on peut y trouver sous la plume très pédagogique de ce douanier devenu à force de travail spécialiste des questions terroristes et sécuritaires.
Quelques exemples, donc. « Qui sont les acteurs du djihadisme au Sahel ? », « Les groupes djihadistes du Mali », « Le Groupe de Soutien à l’islam et aux Musulmans (GSIM) », « Le Groupe État Islamique au Grand Sahara (EIGS) », « Le Groupe djihadiste du Burkina Faso », « Les groupes djihadistes du Niger ». Une large partie est en outre consacrée aux groupes d’autodéfense au Sahel d’une manière générale, au Mali et au Burkina Faso en particulier. O
n s’intéressera particulièrement aux chapitres suivants : « Comment les djihadistes s’arment-ils ? », « Quels sont les modes opératoires des groupes djihadistes ? ». Après quoi, dans les derniers chapitres de son fort intéressant ouvrage, le colonel Amadou Tidiane Touré parle des missions régaliennes de l’administration douanière à travers les chapitres « La Douane au service de la sécurisation de la chaîne logistique internationale et de la lutte contre le terrorisme », « Punta Cana ou la sécurité au cœur des mandats et fonction de la Douane », « La résolution de Punta Cana ou l’action de la douane face au terrorisme », « Instruments juridiques africains en matière de lutte contre le terrorisme », « La Douane face au défi de la lutte contre les criminalités transfrontalières », « Les initiatives douanières de lutte contre les trafics illicites ».
Tout aussi intéressants, en annexe, des documents concernant « Le cadre juridique et institutionnel en matière de prévention et de lutte contre le djihadisme » et aussi « L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger ».
Bref, c’est le résultat d’un travail sérieux, d’enquête sur le terrain, un travail fouillé de documentation venant s’ajouter à une connaissance fine de la législation douanière que le colonel Amadou Tidiane Cissé publie dans son bouquin édité par L’Harmattan. Un livre que tous ceux qui s’intéressent au terrorisme djihadiste, cette hydre qui a fini de déstabiliser une bonne partie de la zone sahélienne — et qui et aussi désormais à nos portes — gagneraient à lire.
DES MINISTRES VEULENT ACHETER LEUR VÉHICULE DE FONCTION À…5 MILLIONS CFA
Selon un ministre de la République contacté par « Le Témoin », la réforme ou la cession de ces véhicules de l’Administration entre dans le cadre du processus de rationalisation des dépenses publiques initié par le président de la République Macky Sall
Depuis quelques jours, certains ministres s’activent pour que l’Etat leur cède leurs véhicules de fonction de type 4x4 ou 8x8 à un prix forfaitaire de cinq millions CFA. Pour justifier leur volonté de s’approprier ces rutilantes voitures coûtant entre 50 millions et 100 millions francs pièce, ils prétextent les frais qu’ils engagent tous les mois pour l’amortissement, l’assurance, le carburant, l’entretien et les réparations.
Les uns ont des véhicules de type 4x4, les autres des 8x8 dont la valeur tourne entre 50 millions, 80 millions voire 100 millions de francs l’unité. Ces ministres ou directeurs de sociétés nationales s’activent pour que l’Etat leur cède leurs véhicules de fonction à un prix forfaitaire de…cinq (05) millions. Pour eux, ces véhicules de fonction doivent leur revenir de droit dès lors que chaque mois, ils prennent en charge les frais liés à l’amortissement, l’assurance, le carburant, l’entretien et les réparations. Selon un ministre de la République contacté par « Le Témoin », la réforme ou la cession de ces véhicules de l’Administration entre dans le cadre du processus de rationalisation des dépenses publiques initié par le président de la République Macky Sall. « Depuis mars 2021, l’Etat nous verse une indemnité forfaitaire globale (Ifg) intégrant l’amortissement du véhicule, le carburant, l’entretien, l’assurance etc. Dès lors que l’Etat s’est désengagé de la gestion, ces véhicules de fonction nous reviennent normalement de droit ! C’est pour cela que certains de mes collègues ont demandé leur acquisition à l’amiable à titre exceptionnel. Parce que ce processus d’acquisition de véhicules réformés est recommandé par la loi. Pour le moment, rien n’est encore acquis. Et si certains vous disent que des ministres se sont appropriés leur véhicule de fonction jusqu’à le muter à leur nom, c’est faux ! En tout cas, pas moi ministre de la République…» a expliqué notre interlocuteur.
Une cession en procédure d’urgence ?
Nos honorables ministres vont-ils débourser chacun une modique somme de cinq (05) millions CFA pour devenir légitimes propriétaires des voitures que l’État avait mises à leur disposition lors de leur prise de fonction ou nomination ? Un autre ministre interpellé a confirmé qu’aucune décision ou arrêté émanant des services de l’Etat n’a encore été prise s’agissant d’une cession par l’Etat de ces véhicules à leurs utilisateurs sur cette question. « On attend toujours la décision officielle relative à la réforme ou cession de nos véhicules de fonction. Une fois que l’Etat aura décidé de donner une suite favorable à notre demande, un montant sera fixé par rapport aux types et modèles de voiture que possède chaque ministre ou haut fonctionnaire » a-t-il indiqué, histoire d’esquiver la question. En tout cas, une éventuelle cession de ces véhicules de luxe aux ministres de la Républiques et aux hauts fonctionnaires à cinq (05) millions CFA pourrait mal passer auprès du contribuable sénégalais. Car si, en plus de leurs émoluments et innombrables avantages, ces privilégiés de la République bénéficient encore de bolides de luxe pour une bouchée de pain, l’opinion risque de se dire que, décidément, il n’y en a que pour les « haut d’en haut ». D’ailleurs, certains agents de l’Etat avaient déjà eu à fustiger des traitements de faveur réservés à certains corps de l’Administration dont la majorité écrasante est composée d’hommes politiques à savoir ministres et directeurs de sociétés nationales. Il faut aussi souligner qu’outre les ministres, les directeurs de cabinet, les secrétaires généraux et autres hauts cadres de l’administration bénéficient tous d’indemnités de carburant et d’entretien pour leur voiture personnelle. Nous imagions déjà certains ministres faire accélérer cette procédure de réforme ou de cession de voitures de fonction avant que le président de la République ne procède à un éventuel remaniement annoncé...
POURQUOI LE CLEANING DAY A ÉCHOUÉ
Une journée de nettoyage par mois pour un Sénégal plus propre. C’était l’objectif des journées nationales de nettoiement - les « cleaning days » - lancées, le samedi le 4 janvier 2020, par le chef de l’État Macky Sall
Le cadre de vie agréable dont rêvaient les Sénégalais semble bien loin. Au lancement du « Clean day challenger », au début du mois de janvier 2020 par le président Macky Sall, tout le peuple avait nourri l’espoir que les choses allaient enfin bouger et que notre cadre de vie connaîtrait d’énormes améliorations. Hélas ! Ce projet de Macky Sall tarde à donner des résultats palpables. Comme tant d’autres projets…
Une journée de nettoyage par mois pour un Sénégal plus propre. C’était l’objectif des journées nationales de nettoiement - les « cleaning days » - lancées, le samedi le 4 janvier 2020, par le chef de l’État Macky Sall. Lors de cette journée de lancement, Macky Sall, un balai dans une main, une pelle dans l’autre, donnait le coup d’envoi des « cleaning days » depuis le seuil de sa villa de Mermoz à Dakar. Une initiative appelée à se répéter un samedi par mois avec l’objectif affiché d’inciter les citoyens à nettoyer eux-mêmes leurs quartiers. Une opération de communication savamment mise en scène et censée illustrer la volonté du chef de l’État d’aboutir à un « Sénégal zéro déchet ». « Une priorité » de son second mandat, comme il l’avait affirmé en avril 2019 lors de son discours d’investiture, promettant des « mesures vigoureuses » afin de nettoyer le pays « sans délai ». L’innovation était vitale à toute équipe et toute organisation. Pour matérialiser cet ambitieux projet et faire de Dakar comme le Kigali de Paul Kagamé, président du Rwanda, Macky Sall avait décidé de mettre 1000 ASP (agents de sécurité de proximité) et 200 policiers à la disposition du ministère en charge de l’Hygiène publique pour désencombrer les rues et, surtout, pour assurer le suivi du nettoiement. Des promesses sans lendemain. Le samedi 4 décembre dernier, le président de la République a relancé son ambitieux projet lancé en grande pompe il y a de cela deux ans.
Insalubrité partout...
Deux ans après, donc, le constat est général. Dakar, la capitale, et les 13 autres régions du pays sont toujours insalubres. Les services techniques compétents n’avaient pas mis l’accent sur le marketing social pour un changement de comportement. Pour beaucoup, il fallait d’abord sensibiliser les populations sur les risques liés à l’insalubrité et mettre le focus sur le bénéfice ou l’efficacité de la propreté sur la santé. Organiser aussi des causeries dans les quartiers et villages, faire des émissions radiophoniques et télévisées sur le thème de la salubrité. L’éveil des consciences pouvait alors être le déclic ou même l’émulation pour pousser nos compatriotes à s’impliquer pour la propreté de leur environnement et de leur cadre de vie. Si chacun des Sénégalais éprouvait le sentiment de faire du bien en nettoyant la devanture de sa maison et de ne pas salir la rue, on atteindrait la moitié du résultat attendu. Cette attitude positive allait empêcher les citoyens de jeter des ordures dans les rues notamment des pots en plastique du café Touba, des sachets d’eau, des coques d’arachide, des peaux de banane…
Des mesures d’accompagnement pour réussir une telle initiative…
Pour faire adhérer toute la population à son initiative, Macky Sall devra sans doute mettre en place des mesures d’accompagnement dans les communes. Ce, en mettant à la disposition des populations des camions de ramassage des ordures, aménager des sites pour les professionnels de la mécanique automobile, faire l’entretien journalier des marchés, octroyer à chaque famille deux poubelles conventionnelles, mettre dans chaque quartier un comité d’hygiène composé de jeunes gens et femmes bénévoles, donner à chaque chef de quartier ou de village des pelles, des râteaux, des balais, des brouettes etc. En somme la propreté doit se traduire par des actes concrets et non des actions de grande envergure destinées à la communication et qui durent juste quelques semaines.