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25 août 2025
LES PARENTS PAUVRES DE L’ADMINISTRATION DE L'ADMINISTRATION
Maillon essentiel dans la mise en œuvre des instructions du président et des différents corps de contrôle, les inspecteurs internes se disent confrontés à des blocages structurels qui ne leur permettent pas d’accomplir convenablement leur mission
Maillon essentiel dans le suivi et la mise en œuvre des instructions et recommandations du président de la République et des différents corps de contrôle, les inspecteurs internes se disent confrontés à des blocages structurels qui ne leur permettent pas d’accomplir convenablement leur mission. S’y ajoute : la fonction est peu attractive, ingrate, mal rémunérée... Ce qui fait que, souvent, les orientations du chef de l’Etat peinent à être suivies d’effets.
Entre lourdeurs, politisation, malversations financières, népotisme et confusion totale des rôles, l’Administration sénégalaise se déstructure de plus en plus, sous le regard impuissant des inspections internes chargées notamment de veiller sur l’orthodoxie dans le fonctionnement des ministères. Premier niveau de filtre et de contrôle, ces dernières sont confrontées à une multitude de contraintes que la dernière réforme présidentielle n’a pas permis de résoudre complétement.
Pour en savoir davantage sur ce corps méconnu du grand public, ‘’EnQuête’’ a été à la rencontre de plusieurs inspecteurs internes, avec la facilitation du Forum civil.
L’espoir était grand avec l’avènement du décret 2021-827 portant modification de celui de 82-632 relatif aux inspections internes des départements ministériels. Le contrôle interne devait ainsi être renforcé pour plus d’efficacité et d’efficience dans la mise en œuvre des politiques publiques. Mais quelques mois après son adoption, la montagne semble plus accoucher d’une petite souris. Un de nos interlocuteurs confirme sous le couvert de l’anonymat : ‘’On est vraiment resté sur notre faim. Des efforts ont certes été faits en ce qui concerne le renforcement de nos prérogatives ; les compétences ont aussi été élargies, rationnalisées et clarifiées, mais les facteurs bloquants sont toujours là. Nous peinons à accomplir notre mission correctement pour plusieurs raisons…’’
Résultat, l’Administration reste toujours peu performante. Avec des empiétements, des lenteurs et autres dysfonctionnements devenus monnaie courante. Et le président de la République ne manque presque pas d’occasion pour s’en désoler. Vendredi dernier, lors de la 6e édition de la Conférence des ambassadeurs et consuls généraux, il avouait : ‘’Trop souvent, et à juste titre, nos missions diplomatiques se plaignent du manque de réactivité de nos ministères. Or, répondre à nos missions, et à temps, est un impératif de courtoisie administrative, mais surtout une exigence de bonne gouvernance. S’y ajoute : les ambassadeurs sont des plénipotentiaires du chef de l’Etat, dépositaires donc de sa confiance et des pouvoirs qu’il leur délègue, au même titre que les ministres du gouvernement qu’ils représentent à l’étranger. Il est important que les ministères répondent à leur sollicitation, à commencer par le ministère des Affaires étrangères. Parce que là aussi, les ambassadeurs souvent se plaignent que le ministère mette du temps à répondre à leurs sollicitations.’’
Quelques jours auparavant, mercredi dernier en Conseil des ministres, Macky Sall s’adressait directement à ses hommes, en les exhortant à davantage œuvrer pour une plus grande efficacité dans la mise en œuvre des politiques publiques.
Pourtant, c’est pour renforcer cette efficacité que le président de la République avait pris le décret 2021-827 pour remplacer celui de 1982 sur les inspections internes, jugé obsolète. Dans l’exposé des motifs du nouveau décret, il disait : ‘’Après près de 40 ans de mise en œuvre, ce cadre réglementaire n’est plus adapté au contexte actuel marqué par une évolution de la fonction de contrôle et l’obligation pour l’Administration d’avoir une préoccupation encore plus grande pour la performance, la transparence et la reddition des comptes.’’
Aujourd’hui encore, la réforme semble à ses balbutiements. Plusieurs contraintes continuent d’empêcher les inspecteurs de faire leur travail correctement. Au grand dam de l’Administration publique et, par ricochet, des usagers du service public.
Performance, transparence, reddition des comptes
Voilà les maitres-mots, fondement de la dernière réforme présidentielle des inspections internes. Hélas, les fruits peinent à tenir la promesse des fleurs. L’une des raisons principales, c’est la dépendance absolue des inspecteurs vis-à-vis de la tutelle.
En effet, au terme de l’article 1er du décret susvisé, l’inspection interne est rattachée au cabinet du ministre et placée sous l’autorité directe de ce dernier, qui valide en même temps les plans de travail annuel, les rapports de l’inspection et doit aussi signer les ordres de mission. Le ministre a donc la mainmise sur tout le processus de contrôle interne et a la possibilité d’empêcher les inspecteurs de poser des actes, selon son bon vouloir.
Suivant nombre de témoignages, c’est là que le bât blesse. ‘’En vérité, nous n’avons aucune marge de manœuvre. Pour poser des actes, il nous faut l’autorisation du ministre dont nous sommes censés contrôler les plus proches collaborateurs, sur les plans administratif, financier et technique. Si le ministre ne veut pas, on est désarmé. La seule chose qu’on peut, c’est rendre compte en haut lieu, lors des réunions de coordination avec le Bureau de suivi de l’IGE’’.
Outre cette relation de dépendance, les inspections internes sont également dans un dénuement quasi total, qui ne leur permet pas de faire le job. Malgré le caractère hautement important et central de leur mission, les inspecteurs manquent presque de tout. Parents pauvres de l’Administration, ils n’ont même pas droit à des dotations de carburant, a fortiori des véhicules de service. ‘’Nous utilisons nos véhicules personnels. Il est difficile, dans de telles conditions, de faire le travail convenablement’’, regrette un de nos interlocuteurs. S’y ajoute un manque de personnel presque généralisé, malgré les promesses du nouveau décret. ‘’C’est le cas dans la plupart des départements ministériels. Parfois, vous n’avez que l’IAAF (l’inspecteur des affaires administratives et financières, coordonnateur du service) et son secrétaire, quelquefois avec un seul inspecteur technique pour faire tout le travail. Ce qui fait que le travail est souvent très lent. Rares sont les ministères où les inspections sont assez bien pourvues, bien que le nouveau décret prévoit, outre l’IAAF, au moins deux inspecteurs dans chaque ministère’’.
Manque de respect et de considération
Dans une société où la reddition des comptes relève plus de la théorie, être contrôleur n’est pas toujours vu d’un bon œil. Souvent parqués dans leur coin, ces ‘’empêcheurs de tourner en rond’’ ont du mal à s’imposer face à certains agents zélés. ‘’Certains vous disent carrément : ‘Vous n’êtes pas habilités à nous contrôler.’ Parce que, pensent-ils, ils sont supérieurs. C’était le cas, par exemple, des établissements publics et certaines sociétés nationales.
Ils (les DG de ces entités publiques) estiment que seule la Cour des comptes et l’IGE peuvent les contrôler. Pas l’inspecteur interne qu’ils considèrent comme un simple subordonné, membre du cabinet du ministre. Mais avec la nouvelle réforme, les choses sont clarifiées. On va voir ce que ça va donner dans la mise en œuvre’’. Et d’ajouter : ‘’En fait, ces gens - certains DG - tiennent tête même au ministre qui est censé être leur autorité de tutelle. Ils pensent ne devoir rendre compte qu’au président de la République, aux corps de contrôle comme l’IGE et la Cour des comptes.’’ Et ce qui se passe au niveau de La Poste pourrait en être une des illustrations les plus parfaites de ces dysfonctionnements (des proches du DG s’en prennent vertement au ministre par voie de presse).
A côté, au niveau même des ministères, les inspecteurs rencontrent d’énormes difficultés, à cause de l’ingratitude de la fonction et de la modicité de leurs moyens. Le contrôle administratif et financier sont ainsi rendus encore plus ardus. ‘’Certains nous voient comme des flics. Ils se méfient de nous. C’est un travail difficile et ingrat à la fois, alors que la rémunération ne suit pas. Les gens n’ont pas cette culture de reddition des comptes. Tout le monde ne se rend pas compte que nous ne sommes pas là pour créer des problèmes ; on est là pour faire éviter les problèmes, faire en sorte que les choses marchent comme il se doit, pour le bien des usagers et de la gouvernance’’, confie un inspecteur. Qui s’indigne : ‘’Regardez la taille de notre ministère ! Nous n’avons même pas un budget de 20 millions de francs.’’
MARCHE POUR LA LIBERATION DE KILIFEU, Y EN A MARRE ENRÔLE YEWWI ASKAN WI
Les membres du mouvement Y en a marre, qui réclament la libération de leur camarade Kilifeu, ne marcheront pas seuls le 10 décembre
La coalition Yewwi Askan Wi va participer à la marche de mouvement Y en a marre qu’il organise vendredi prochain pour demander la libération de Kilifeu et l’impartialité de la justice par rapport aux citoyens. Pour Aliou Sané et ses camarades, cette manifestation est également le point départ pour «sauver ce qui reste de la justice» au Sénégal.
Les membres du mouvement Y en a marre, qui réclament la libération de leur camarade Kilifeu, ne marcheront pas seuls le 10 décembre. Hier, Aliou Sané et ses camarades, en compagnie du leader de Frapp, Guy Marius Sagna, ont réussi à convaincre les leaders de «Yewwi Askan wi» d’impliquer leur coalition aux manifestations qu’ils comptent organiser vendredi prochain sur l’étendue du territoire national et dans la diaspora, afin de tirer d’affaire le congénère de Thiat. «C’est une lapalissade de le dire : la justice sénégalaise ne marche pas, la justice sénégalaise est injuste et la justice sénégalaise ne constitue pas ce rempart fondamental à l’évolution des enjeux démocratiques dans notre pays. Tout le monde le sait et tout le monde le dénonce tous les jours, que nous avons une justice à deux vitesses. Une justice pour les tenants du pouvoir, une justice contre le peuple sénégalais. C’est la raison pour laquelle, ces deux mouvements patriotiques sont venus rencontrer la coalition ‘’Yewwi Askan Wi’’ (Yaw), pour qu’ensemble nous puissions créer les conditions à même de matérialiser ce vœu du peuple sénégalais afin que la justice qui est la mère de l’Etat de droit puisse triompher dans notre pays», a déclaré Malick Gakou, à l’issue de la rencontre.
Convaincus par les « Y en a marristes » que la marche du vendredi n’est que le début du commencement d’un plan d’action pour permettre au Sénégal d’avoir une justice équitable, qui n’agit pas selon le bon vouloir des chapelles politiques, les responsables de Yaw sont plus qu’engagés à se battre contre l’injustice. «Nul ne peut parler de démocratie sans parler de justice et de liberté. C’est la raison pour laquelle, après un large tour d’horizon de la question, nous avons convenu ensemble que nous allons marcher le 10 décembre, avec l’ensemble des forces vives de la nation pour que le Sénégal reste une terre de démocratie, une terre de justice. Si nous voulons créer les conditions du développement économique de notre pays, nous devons, bien évidemment créer les conditions d’une justice à même d’être en phase avec cette préoccupation fondamentale pour le devenir de la nation sénégalaise. C’est la raison pour laquelle, la plateforme Yewwi Askan Wi, dans son unité, sa cohésion, sa solidarité, va, avec l’ensemble des forces vives se battre, contre l’injustice à travers cette manifestation. Et, faire qu’au-delà du 10, la plateforme de maintien de suivi, pour ne pas dire de veille, pour l’expression d’une justice équitable au Sénégal, puisse être matérialisée et concrétisée au grand service de la défense des intérêts supérieur de la nation», a indiqué le patron du Grand Parti (GP).
«UNE GROSSE MOBILISATION POUR L’INDÉPENDANCE DE LA JUSTICE AU SÉNÉGAL»
Lors de son allocution, Aliou Sané a évoqué les raisons qui ont poussé leur mouvement à rencontrer les responsables de Yewwi Askan Wi. Selon lui, le but de leur initiative réside dans le fait que « Y en a marre » veut mobiliser tous les Sénégalais et leur demander de se tenir debout pour sauver «ce qui reste de la justice». Selon Aliou Sané, la bonne marche de la justice est primordiale pour les prochaines élections locales, prévues le 23 janvier 2022. «Cette journée a été initiée à la base par nos deux organisations. Mais aujourd’hui, au-delà de nos deux organisations, il s’agit d’une journée des forces vives de la nation. C’est à dire tous les Sénégalais, que ce soit à Dakar et dans toutes les régions. Et là, je suis en mesure de vous dire que, depuis que l’initiative a été lancée, elle s’est faite partout écho au Sénégal ou dans la plupart des régions. Et je peux dire que dans douze sur les quatorze régions, des citoyens se sont organisés à travers d’autres mouvements et d’autres organisations pour déposer leurs demandes de manifestation pacifique. Et, il en est de même dans certaines localités de diaspora. Vous avez vu toutes ces difficultés qu’il y a eu avec ces listes de l’opposition qui ont été rejetées, par exemple. Et bizarrement, aucune de la majorité n’a été rejetée. Et, les Cours d’Appel qui ont eu ce sursaut pour essayer de rétablir en fait le droit, vous avez vu le répondant qu’il y a eu venant de l’autorité, le ministère de l’Intérieur. Cela augure de ce qui va arriver pour ces élections. Cela augure aussi de ce qui arrive d’ici 2024. Et nous avons estimé qu’il était important de lancer cette vague, cette grande dynamique des forces vives de la nation qui commence ce 10 décembre. Mais qui part par de fortes pressions, une grosse mobilisation pour l’indépendance de la justice au Sénégal», a expliqué Aliou Sané, coordonnateur du mouvement Y en a Marre.
LES POSITIONS AUDACIEUSES DE MACKY SALL
Apparition du variant omicron, lutte contre le djihadisme, déficit budgétaire
Le Président Macky Sall n’y est pas allé de main morte hier, lors de l’ouverture du Forum International de Dakar sur la Paix et la Sécurité. Devant certains de ses homologues africains qui ont rehaussé de leur présence la rencontre, le chef de l’Etat sénégalais a demandé qu’on arrête de faire peur à l’humanité par rapport à la Covid-19. Sur la lutte contre le terrorisme, il estime que les casques bleus de l’Organisation des Nations unies (Onu), formés pour maintenir la paix, ne peuvent pas combattre les djihadistes.
Les opérations de maintien de la paix constituent-elles la réponse adéquate face au phénomène du djihadisme? Le président de la République du Sénégal s’est voulu sans équivoque hier sur cette question qui a toute sa pertinence. Selon lui, la réponse est non. «Je ne le pense pas. L’Onu, son ADN, c’est de promouvoir la paix. Quand on doit combattre des djihadistes, on ne doit pas y aller avec les casques bleus qui sont pour le maintien de la paix », affirme Macky Sall. Par conséquent, il propose de remettre en cause un certain nombre de schémas improductifs.
Devant les Présidents de l’Afrique du Sud, du Niger et de la Guinée Bissau et plusieurs membres du gouvernement et des présidents des institutions étatiques comme Idrissa Seck (Cese) et Aminata Mbengue Ndiaye (Hcct), il précise que les interventions contre les terroristes nécessitent la mobilisation de soldats. «La solution n’est pas les Nations unies», sérine le locataire du Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor qui préconise que la question soit abordée de manière responsable. Il trouve toutefois que le problème des Etats de la Cedeao découle de l’impossibilité de pouvoir financer durablement les troupes à l’étranger. «Parce que le coût est hors de portée de nos économies», tranche Macky Sall qui se demande : «Comment faire pour accompagner par le renseignement et les équipements? La défense coûte cher. C’est extrêmement coûteux d’acheter des avions, des hélicoptères, d’avoir des outils de renseignements». C’est pourquoi, proposant des solutions par rapport à cette impasse sécuritaire dans le Sahel, le Président Macky Sall demande que l’accent soit mis sur la méthode de calcul du déficit budgétaire. «D’autant que nous sommes jugés sur notre cadrage macroéconomique. Et ce cadrage s’arrête sur un paramètre fondamental, c’est le déficit budgétaire. Aujourd’hui en Europe, la convergence, c’est 3% de déficit budgétaire. Et on souhaite que l’Afrique ait 3% de déficit budgétaire. C’est une aberration parce que nous n’avons pas les mêmes niveaux de développement».
«FACE A LA MONTE DU PERIL TERRORISTE, IL NOUS FAUT PLUS DE FLEXIBILITE BUDGETAIRE»
Pour Macky Sall, il est anormal d’exiger des paramètres qui ont marché ailleurs que chez les pays africains. «C’est insensé d’exiger aux pays sahéliens un déficit autour de 3%. Sortons de ce calcul. Les dépenses militaires sont devenues fondamentales pour la survie des Etats. Ces dépenses, on doit pouvoir les sortir du déficit pour que chacun de nos Etats ait le minimum. Le minimum, c’est de disposer de troupes équipées, protégées et entraînées», a-t-il souligné avant de renchérir : «Face à la monté du péril terroriste, il nous faut plus de flexibilité budgétaire pour permettre à nos pays de se donner les moyens d’assurer un minimum de défense nationale». Par ailleurs, il juge urgent d’interroger la doctrine des opérations de paix en Afrique. «Elles sont 7 sur le continent. Les 6 sont déployées par les Nations unies et l’autre par l’UA en Somalie qui compte à elle seule plus de 21 000 soldats. Les 7 opérations totalisent plus de 75 000 soldats. Certes des succès ont pu être enregistrés, mais les défis sécuritaires persistent. Nous devons reposer la question doctrinale des opérations de paix au plan régional », clame-t-il. Face aux périls sécuritaires environnementaux, sanitaires, aux crimes organisés, à la piraterie, à la cybercriminalité et à la migration, il estime qu’aucun pays ne peut faire face tout seul. «La paix et la sécurité en Afrique sont partie intégrante de la paix et de la sécurité du monde», affirme-t-il
MACKY SALL SUR LE VARIANT OMICRON : «ON DOIT ARRÊTER DE FAIRE PEUR À L’HUMANITE»
Abordant le thème du Forum : «Les enjeux de stabilité et d’émergence en Afrique dans un monde post-Covid 19», le Président Macky Sall a indiqué que le sujet dénote plutôt d’un pari optimiste sur le futur. «Si la situation s’améliore par endroits, l’apparition d’un nouveau variant dans plusieurs pays rappelle que nous sommes tous exposés au virus et on n’est pas encore à l’ère du postcovid-19. Mais le thème nous engage aussi à être résilients, déterminés et combatifs», déclare le chef de l’Etat sénégalais qui a tenu à mettre en garde les oiseaux de mauvais augure qui prédisent le chaos. «Nous devons arrêter de nous faire peur. Nous devons respecter les gestes barrières et continuer la vaccination, mais on doit arrêter de faire peur à l’humanité sur des sujets sur lesquels nous n’avons pas encore la pleine maîtrise », tonne-t-il. Et à propos du variant Omicron, il trouve que le fait d’isoler un pays qui a séquencé un nouveau variant et fait preuve de transparence est non seulement discriminatoire mais contre-productif. «C’est inciter les autres à ne pas publier les vrais résultats. Cette pandémie doit nous rassembler au lieu d’ajouter un nouveau clivage entre pays», a martelé le Président Macky Sall. Initiative franco-sénégalaise, le Forum International de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique, qui a été lancé en 2013 lors du Sommet de l’Elysée, rassemble chaque année des chefs d’Etats et de gouvernements, des partenaires économiques et industriels et des représentants de la société civile.
POUR UNE ANNEE SCOLAIRE APAISEE, LES DÉPUTÉS DÉFENDENT LES ENSEIGNANTS
L’apaisement dans le système scolaire préoccupe les députés
En marge de l’examen du budget 2022 du ministère de la Fonction publique et du Renouveau du Service public, les parlementaires ont attiré l’attention du gouvernement sur les mouvements d’humeurs des syndicalistes. Mesurant le rôle primordial que joue le ministère en charge de la Fonction publique dans la gestion des ressources humaines de l’Etat, les députés ont invité Mariama Sarr à rester davantage attentive aux préoccupations des organisations syndicales, notamment celles des enseignants, afin de favoriser une année scolaire apaisée.
L’apaisement dans le système scolaire préoccupe les députés. Conscients de la responsabilité du ministère en charge de la Fonction publique qui est souvent pointé du doigt par les enseignants sur certaines questions dont les lenteurs administratives, les parlementaires ont demandé à Mariama Sarr de prêter une oreille attentive aux différentes revendications des syndicats, notamment celles des enseignants, afin de favoriser une année scolaire apaisée. En effet, ils encouragent l’édile de Kaolack à asseoir un dialogue à la fois équilibré et de qualité, et surtout à veiller au respect des différents accords conclus. S’agissant par ailleurs des agents de l’Administration, les députés ont déploré leurs absences répétitives et non justifiées. Ils n’ont pas manqué de s’émouvoir de leurs démissions au profit du privé et de la fuite de cerveaux. Par conséquent, ils ont exhorté la ministre à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre ces pratiques, afin de rendre le service public plus efficace.
«IL EST PRÉVU LA REPRISE DU «MONITORING»
Répondant aux interpellations des députés, la ministre Mariama Sarr a annoncé la reprise du «monitoring» qui, selon elle, offre l’occasion d’étudier et de trouver avec les partenaires sociaux des solutions appropriées à la plupart des questions les concernant. A cet effet, rappelle-t-elle, des rencontres avec les syndicats d’enseignants ont été planifiées au courant du mois d’octobre avec les ministères en charge du Travail, des Finances et de l’Urbanisme. «Ces rencontres avec les syndicats seront poursuivies, avec les ministères en charge de la Fonction publique, de l’Education nationale et de la Formation professionnelle afin de discuter des questions relatives notamment aux accords de 2018», informe la mairesse de Kaolack qui renseigne qu’une plénière avec tous les ministères sectoriels sera tenue afin de procéder à la restitution des conclusions obtenues de part et d’autre.
S’agissant du programme de la Fonction publique, la ministre indique que le bilan de ce programme est centré sur le renforcement du système d’administration et de gestion des personnels, l’amélioration de la qualité du service public rendu aux usagers et la maîtrise des effectifs de la Fonction publique, à travers la mise en place d’un système d’information des Ressources Humaines (RH) fiable. «Les résultats enregistrés dans ce cadre portent notamment sur l’élaboration de 18 342 actes intéressant 33 351 agents majoritairement issus de l’enseignement, depuis le début de l’année 2021 ; etla prépondérance, en 2021, des actes sur support électronique (16 092 actes pour 28 798 agents) par rapport aux actes sur support papier (2 250 actes pour 4 553 agents concernés), soit un rapport de 7 sur 1», dit-elle. A noter que le budget du ministère de la Fonction publique et du Renouveau du Service public a été arrêté à plus de 5.8 milliards Fcfa pour l’exercice de 2022.
«LE PROGRAMME «XËYU NDAW ÑI» DOIT ÊTRE PLACÉ SOUS LA TUTELLE DU MINISTÈRE DE LA FONCTION PUBLIQUE
Abdoulaye Makhtar Diop d’insister que toutes les questions liées entre autres au recrutement et à l’avancement des instituteurs sont du ressort des services de la Fonction publique
Se prononçant sur le Programme d’urgence pour l’Emploi et l’Insertion des Jeunes « Xëyu Ndaw Ñi», le député Abdoulaye Makhtar Diop a proposé qu’il soit placé sous l’autorité du ministère de la Fonction publique. «J’ai entendu des députés demander que les recrutements des jeunes soient confiés au ministère de la Jeunesse alors que c’est le contraire qui doit se faire. Je suis certainement l’un des rares ou le seul à avoir dirigé deux fois ce ministère pour en connaître ses limites, quels que soient les ambitions, la compétence et le sérieux qu’incarne l’actuel ministre», souligne le parlementaire.
Et Abdoulaye Makhtar Diop d’insister que toutes les questions liées entre autres au recrutement et à l’avancement des instituteurs sont du ressort des services de la Fonction publique. «La déconcentration de vos services devrait être accompagnée des services du ministère des Finances et du Budget. Pendant qu’on construit des maisons des jeunes, il faut revenir à la formule des services régionaux de main d’œuvre. Ces centres doivent être le point focal de la concentration de la demande de distribution et de la ventilation des jeunes», affirme le Grand Serigne de Dakar.
Il estime en outre que l’Etat doit mettre à la disposition du ministère de la Fonction publique la gestion des écoles de formation dont l’Enam, et l’Endss. Pour lui, le ministre de la Fonction publique devrait prendre en charge le recrutement, la formation ainsi que le suivi de la carrière des fonctionnaires sénégalais. «Ce ministère doit être le pivot de l’action gouvernementale, si nous voulons réussir les projets du président de la République», déclare Abdoulaye Makhtar Diop.
DECLARATION DE SALY CONTRE LA CORRUPTION
La société civile sénégalaise engage le combat et trace la voie à l’etat
Quinze organisations de la société civile sénégalaise se mobilisent pour lutter contre la corruption. Réunies la semaine dernière dans la Petite côte, elles ont adopté la déclaration de Saly Portudal qui, après avoir fait l’état des lieux, ont listé un certain nombre de recommandations à l’Etat.
L’Office National de Lutte Contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) a organisé, du 02 au 04 décembre dernier, un atelier de partage de la Stratégie nationale de Lutte contre la Corruption 2020-2024 (SNLCC) et d’expériences avec la société civile sur la lutte contre la corruption. Cette rencontre a réuni quinze organisations : Réseau Citoyen pour la transparence budgétaire, Amnesty international, Article 19, Partners West Africa – Sénégal, CONGAD, Legs Africa, ONG 3D, Afrikajom Center, RADDHO, ENDAECOPOP, Plateforme des Acteurs non étatiques, Forum citoyen, ENDA DIAPOL, Ligue Sénégalaise des droits humains, Forum du justiciable. A l’issue de cette rencontre, ces organisations ont signé la déclaration de Saly contre la corruption, qui traduit leur engagement à mettre un terme à ce fléau. Dans leurs motivations, elles disent être attachées aux principes de transparence et de bonne gouvernance proclamés par la constitution du Sénégal dans son préambule, et réitéré à l’article 25- 3 de la charte fondamentale. Elles considèrent les engagements internationaux du Sénégal en matière de lutte contre la corruption dans le cadre des Nations unies, de l’Union Africaine, de la CEDEAO et de l’UEMOA. Conscientes de l’impact négatif de la corruption sur le développement durable et inclusif, elles disent être prêtes à jouer leur partition dans la mise en œuvre de la SNLCC. Selon elles, lutter contre ce fléau est devenu une urgence. «Convaincues des défis liés à la mobilisation des ressources pour la mise en œuvre de la SNLCC, nous marquons notre soutien et notre engagement à participer activement à la mise en œuvre de la SNLCC », indiquent-elles dans un communiqué parvenu à «L’AS».
La société civile sénégalaise n’a pas manqué par ailleurs de formuler un certain nombre de recommandations à l’Etat. De prime abord, il exhorte le gouvernement à poursuivre les réformes visant à renforcer la prévention et la lutte contre la corruption. Aussi, elle demande aux autorités publiques de garantir l’effectivité et la célérité des poursuites par les autorités judiciaires compétentes pour les faits présumés de fraude, de corruption, de concussion, de pratiques assimilées et d’infractions connexes. Elle invite également l’Etat à mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre effective de la SNLCC. «Nous invitons les partenaires du Sénégal à appuyer la mise en œuvre de la SNLCC. Et nous encourageons l’ensemble des acteurs à s’investir résolument dans l’opérationnalisation de la SNLCC », lit-on dans la note parvenue à la rédaction. Avant d’appeler en définitive l’ensemble des composantes de la société à s’approprier la SNLCC et à s’engager à lutter contre la corruption.
Une piqûre de rappel sur la couverture médiatique des Locales
Le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra) rappelle aux responsables des médias le respect des règles relatives à la couverture médiatique des élections territoriales. Les acteurs des médias sont invités au respect rigoureux des règles d’équité et d’équilibre dans le traitement des activités des candidats ou listes de candidats. A ce propos, le Cnra indique que la période de précampagne s’étend du jeudi 9 décembre 2021 à 00 heure au vendredi 7 janvier 2022 à minuit. Durant cette période, il est interdit toute propagande déguisée ayant pour support les médias nationaux publics ou privés. D’après les textes, sont considérés comme actes de propagande électorale déguisée toute manifestation ou déclaration publique de soutien à un candidat ou à une liste de candidats, faite directement ou indirectement par toute personne ou association ou groupement de personnes, quels qu’en soient la qualité, la nature ou le caractère.
La campagne électorale démarre le 8 janvier à minuit
Restons avec le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (Cnra) qui souligne que la campagne électorale démarre officiellement le samedi 8 janvier 2022 à 00 heure et prend fin le vendredi 21 janvier 2022 à minuit. Cette campagne pour les élections des conseillers départementaux et municipaux est ouverte 15 jours avant la date du scrutin. Elle dure 14 jours et prend fin la veille du scrutin à 00 heure. Pendant la campagne électorale, il est interdit l’utilisation à des fins de propagande électorale de tout procédé de publicité commerciale par la voie de la presse, de la radio diffusion et de la télévision. Le Cnra précise aussi que toute activité assimilable à une campagne électorale est interdite de diffusion la veille de l’élection. Il est également interdit toute propagande électorale le jour du scrutin. Le président du Cnra, Babacar Diagne, appelle les radios communautaires à l’esprit de responsabilité, car elles ne peuvent diffuser des informations, messages ou débats à caractère politique.
Don du Conseil Supérieur des maîtres coraniques
La salle de délibération de l’hôtel de Ville de Pikine a abrité hier la cérémonie de remise de 30.000 exemplaires du Saint Coran aux daara et aux maîtres coraniques. Un don du Conseil supérieur des maîtres coraniques du Sénégal dirigé par l’ambassadeur Amadou Tidiane Talla, grâce au concours de l’association turque Hayrat Yardim qui s’active dans le rayonnement de l’Islam. Ces ouvrages d’une cinquantaine de millions Fcfa seront distribués à des daara issus de 45 départements du Sénégal. M. Talla, qui s’est réjoui des actes posés par l’État du Sénégal pour l’enseignement religieux avec la prise en compte de 531 écoles dans son programme, a néanmoins sollicité l’accélération du projet de prise en compte des daara dans le budget alloué à l’éducation
Usage collectif de produits cellulosiques
Les deux charretiers M. Sène et S. Ndiaye ainsi que leur carreleur B. Kane ont été déférés au parquet pour usage collectif de produit cellulosique. Ils ont été surpris au pont de l’émergence par les éléments de la brigade de recherches de la Police de Grand Yoff.
Un agresseur lynché à la Patte d’Oie
Un agresseur a passé un sale temps à la Patte d’Oie Builders. Le quidam s’activait dans le vol à l’arraché, avec sa bande. Ils ont pris les deux téléphones portables d’un élève. Ce dernier a crié de toutes ses forces pour alerter les passants et autres populations riveraines. Alors, la bande d’agresseurs a pris la tangente. Mais l’un des membres de la bande a été vite alpagué après une course-poursuite. Il a été battu par une foule en furie avant d’être remis aux policiers des Parcelles assainies.
Commissions de distribution des cartes d’électeurs
Les commissions administratives de distribution des cartes d’électeurs issues de la dernière révision exceptionnelle des listes électorales seront instituées à partir de demain, dans toutes les communes du pays. Ainsi, pour une surveillance optimale des opérations de distribution des cartes d’électeurs, le mandataire national de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) exhorte tous les représentants des partis politiques membres de la coalition, précédemment désignés pour surveiller la révision exceptionnelle des listes électorales, à se rendre dès aujourd’hui au niveau des mairies afin de demander à intégrer lesdites commissions. Déthié Fall demande aussi aux citoyens, notamment ceux qui sont inscrits pour la première fois sur les listes électorales lors de la dernière période de révision exceptionnelle, de se rendre au niveau de leurs mairies respectives pour retirer leurs cartes d’électeurs. Le mandataire national de Yaw demande aux représentants de la coalition de signaler toute situation d’illégalité ou de difficultés pratiques.
07 nouvelles infections au coronavirus
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé hier 07 nouvelles infections au coronavirus sur 1 367 tests, soit un taux de positivité de 0,51%. Tous les nouveaux cas sont issus de la t r a n s m i s s i o n communautaire. Six des sept cas sont recensés dans la région de Dakar, dont 04 cas dans le département de Dakar, 01 cas dans le département de Pikine et 01 cas dans le département de Keur Massar. Un cas est enregistré à Kaolack. Selon les autorités sanitaires, un cas grave est pris en charge dans les services de réanimation. Aucun décès lié à la covid-19 n’a été signalé. Cependant, 04 patients sont déclarés guéris. A ce jour, 74031 cas ont été déclarés positifs dont 72107 guéris, 1886 décès et 37 sous traitement. Pour ce qui est de la campagne de vaccination, il faut noter que 3.193 personnes ont été vaccinées dimanche portant le nombre total à 1.331.826 vaccinés.
Les 25 détenus dans l’affaire Boffa Bayotte reprennent la diète
Les familles des détenus du massacre de Boffa Bayotte se sont massées, dès les premières heures de la matinée d’hier (lundi), devant la maison d’arrêt et de correction de Ziguinchor. Celles-ci sont venues témoigner leur soutien à leurs proches, qui ont entamé ce lundi une nouvelle diète pour exiger la tenue de leur procès, informe Odette Victorine Coly, épouse du journaliste René Capain Bassène. Ce dernier est présenté par les enquêteurs comme le cerveau de ce carnage qui s’est produit le 6 janvier 2018 dans la forêt classée des Bayottes et qui a coûté la vie à 14 exploitants forestiers. Même si elle juge que la grève de la faim n’est pas la meilleure formule, Mme Bassène indique que son mari et ses 24 codétenus doivent être fixés sur leur sort. Aussi, rumine-t-elle, on ne peut pas mettre en prison des gens pendant presque 4 ans sans même leur signifier les raisons exactes.
Les 25 détenus dans l’affaire Boffa Bayotte reprennent la diète (Bis)
Une autre dame, la quarantaine révolue, lui emboîte le pas et interpelle l’Etat. A l’en croire les familles des détenus sont fatigués de vivre dans une perpétuelle angoisse. Elle exige aussi la tenue d’un procès juste. Les familles des détenus, dont la plupart sont originaires du village de Toubacouta, ont cette fois-ci été soutenues par des mouvements citoyens qui exigent une célérité dans le traitement de ce dossier. Pour rappel, le journaliste René Capain Bassène et ses coaccusés ont été interpellés et placés sous mandat de dépôt en janvier 2018, après la tuerie qui a couté la vie à 14 exploitants forestiers dans la forêt classée du Bayotte est. En juin dernier ils avaient fait une grève de la faim pour réclamer un procès avant de la suspendre suite à une médiation et des promesses.
Des faux billets de plus de 2 milliards saisis à Diourbel
Le commissariat central de Diourbel a fait une grosse prise en mettant la main sur des faux billets de banque d’une valeur de 2 milliards Fcfa suite au démantèlement d’un vaste réseau de trafiquants entre Diourbel et Dakar. Les policiers ont réussi à interpeller 4 faussaires dont le cerveau, P.A.F, étudiant au Canada, selon le site «Seneweb». Tout est parti du besoin d’un charlatan domicilié dans la banlieue dakaroise de laver des billets noirs. C’est ainsi qu’il est entré en contact avecA. M. gérant de dibiterie résidant à Touba. Au bout du fil, les deux hommes se sont donné rendez-vous à Diourbel auprès d’un «laveur» de billets noirs. Mais, ils sont tombés dans le piège tendu par les policiers de Diourbel. Après leur arrestation, les policiers ont perquisitionné leur véhicule dans lequel des billets noirs d’une valeur de 2,5 millions Fcfa étaient cachés. Ainsi, A. D. domicilié à Dakar et A. M. demeurant à Touba ont été embarqués en direction du commissariat de police de Diourbel. Devant le rouleau compresseur des enquêteurs, le charlatan A. D. craque et balance son fournisseur H.D. qui habite à Keur Mbaye Fall. Sans tarder, les enquêteurs tendent un piège à H.D. en passant une commande de 2 millions de dollars en faux billets. En contrepartie, l’ancien militaire devait recevoir de son client 2 millions Fcfa. Ayant mordu à l’hameçon, l’ancien militaire a été cravaté dès son arrivée sur les lieux du rendez-vous. Et les hommes du commissaire Ngom ont saisi les 2 millions de dollars de faux billets. Mais pour se tirer d’affaire, l’ex soldat confie aux policiers que le propriétaire des fameux billets est à Dakar. Il a conduit les policiers auprès de P.A.F qui est étudiant au Canada. Arrêté à son tour, ce dernier qui est le cerveau du gang a tenté d’imputer la paternité des faux billets à un ressortissant ivoirien sans donner aucune autre précision. Les 4 faussaires ont été déférés hier, au parquet de Diourbel pour association de malfaiteurs, détention de faux billets de banque.
L’ambassadeur du Sénégal sur la réélection d’Adama Barrow
La réélection d’Adama Barrow à la présidence de son pays va consolider les bonnes relations économiques et politiques sénégalo-gambiennes, a déclaré lundi l’ambassadeur et haut-commissaire du Sénégal en Gambie, Bassirou Sène. Il s’entretenait avec des journalistes de son pays qui sont en mission en Gambie pour l’élection présidentielle qu’organisait ce pays, samedi, dont l’APS. Selon Bassirou Sène depuis décembre 2016, avec l’élection du président Barrow, il y a un climat politique et social très paisible entre Banjul et Dakar. Des avancées majeures ont été notées lors du premier quinquennat d’Adama Barrow, a-t-il souligné. Le diplomate cite la construction du pont de la Sénégambie, les projets communs dans le domaine de l’électricité etc.. Tout cela va être renforcé, dit-il, au cours du deuxième quinquennat du Président Adama Barrow. Il y a beaucoup d’opportunités qui peuvent profiter aux deux pays et ce deuxième mandat va à coup sûr densifier l’axe Dakar-Banjul, a assuré M. Sène. Il estime par ailleurs que le peuple gambien a démontré sa maturité en réussissant un scrutin libre et démocratique, dans un climat de paix, lors du vote.
ZIGUINCHOR, LES DÉTENUS DANS LE CADRE DE LA TUERIE DE BOFA BAYOTTE ENTAMENT UNE DEUXIÈME GRÈVE DE LA FAIM
Ces informations ont été données par leurs familles qui se sont fortement mobilisées devant la maison d'arrêt et de correction de Ziguinchor pour leur apporter leur soutien
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 07/12/2021
Les détenus dans le cadre de la tuerie de Bofa Bayotte qui a eu lieu en janvier 2018 ont entamé hier une deuxième grève de la faim pour protester contre leur détention prolongée. Ces informations ont été données par leurs familles qui se sont fortement mobilisées devant la maison d'arrêt et de correction de Ziguinchor pour leur apporter leur soutien.
Selon Odette Victorine Coly, l'épouse du journaliste René Capain Bassène (considéré comme un des cerveaux de cette tuerie), c'est le dimanche soir qu'ils ont reçu l'information comme quoi ces détenus envisagent d'observer une grève de la faim pour réclamer leur jugement.
''Au fait, on a reçu l'information hier par nos parents qui sont là-bas qu'ils vont entamer aujourd'hui une grève de la faim. C'est pour cela qu’on a fait une mobilisation et leur dire aussi d'arrêter la grève parce qu'ils sont déjà dans une situation vraiment pas favorable. Donc la grève ne les... On les déconseille de faire cette grève'', confie- t-elle avant de souligner qu'en tant que familles des détenus, ce qu'ils réclament c'est la tenue d'un procès équitable pour permettre à leurs proches d'être fixés sur leur sort. ''Nous ce que nous crions depuis le début c'est juste pour avoir un procès juste et équitable, tu ne peux pas arrêter des gens pendant quatre ans et du jour au lendemain tu les libères comme ça. Ce que nous voulons c'est juste de leur permettre de pouvoir se justifier'', clame-t-elle.
Parlant du cas personnel de son mari, elle indique que ce dernier refuserait même aujourd'hui une libération sans au préalable être jugé. ''La dernière fois où je l'ai vu, il m'a dit que je suis fatigué mais je sais que ça fait partie de mon destin. Tout ce que je veux c'est juste qu'on me juge. Lui, il ne veut pas une liberté comme ça, il veut qu'on le juge, il veut parler. Il veut dire au monde entier tout ce qui s'est passé au sujet de cette tuerie'', crie-t-elle avant d'étaler les difficultés qu'elle vit au quotidien depuis que son mari est en prison. Elle révèle qu'elle assure la charge de leurs enfants sans aucun moyen parce que le salaire du mari a été coupé depuis son arrestation.
Il faut rappeler que c'est la deuxième fois que ces détenus observent une grève de la faim. Au mois de juin dernier, ils avaient déjà fait une première grève de la faim et à l'occasion plusieurs d'entre eux furent évacués à l'hôpital. Et entre temps, des médiations avaient permis de les persuader d'arrêter leur diète.
«CERTAINS MINISTRES CORROMPENT LES DÉPUTÉS EN VENANT À L’ASSEMBLÉE»
Entretien avec... Le député Serigne Cheikh Abdou Bara Dolly Mbacké
Interview réalisée par Serigne Saliou Guèye |
Publication 07/12/2021
La corruption à l’Assemblée nationale, la « fumisterie » de la parité, la « mauvaise foi » du Cudis, les chances de l’opposition aux locales… rien n’a été laissé par le député Serigne Cheikh Abdou Bara Dolly qui voit aussi en la restauration du poste de Premier ministre une manœuvre politicienne de plus de Macky Sall. Entretien.
Le Témoin : Comment appréciez-vous ce qui se passe dans l’actuel marathon budgétaire ?
Serigne Cheikh Abdou Bara Dolly : Le vote de la loi des finances est une disposition constitutionnelle. Donc, c’est quelque chose à prendre au sérieux. Comme le dit la loi, le ministre des Finances doit, du début à la fin, assister au marathon budgétaire de même que son collègue chargé des relations avec les Assemblées. Et à ce niveau, il y a des manquements. L’année dernière, quand le ministre des Finances Abdoulaye Daouda Diallo s’était absenté pour des raisons de santé, nous avions, pour ne pas violer la loi, interpellé le président Macky Sall qui a pris un décret pour désigner son intérimaire. A cela s’ajoute la médiocrité intellectuelle de plusieurs députés qui ne savent même pas pourquoi ils sont présents au sein de l’hémicycle. En bon godillots, ils applaudissent et font l’éloge du ministre qui passe ou du président Macky Sall sans se soucier d’évaluer, de contrôler le budget de son ministère de l’année qui s’achève ou d’être les porte-paroles des populations éprouvées. Hélas, c’est ce manque de débat profond avec les ministres qui plombe l’Assemblée. Rien que des éloges, des insultes et des propos au ras des pâquerettes ! D’où l’urgence de revoir le mode de choix démocratique des députés. Les techniciens qui accompagnent les ministres ont d’énormes difficultés pour faire des notes à partir des interventions des députés. Certains ministres corrompent les députés en venant à l’Assemblée dans le but de se faire applaudir et d’éviter toute critique sur le fonctionnement de leurs ministères. Le ministre Moustapha Diop, pour ne citer que son exemple, a donné à chaque député des liasses pour éviter toute critique lors de son passage. D’ailleurs, il est coutumier des faits. A chaque mois de carême, il leur distribue des paniers Ramadan. Ce qui est gravissime. Si on devait classer les ministres en fonction de leur travail, Moustapha Diop aurait le bonnet d’âne mais, paradoxalement, beaucoup de députés interviennent plus dans le soutien de son budget que lors des votes des budgets d’autres ministères plus lourds financièrement. En commission, 40 députés sont intervenus pour approuver un budget qui ne fait que 17 milliards. Macky Sall doit muer sa troupe parlementaire en groupe parlementaire. Je parle de troupe parce que la plupart d’entre eux sont des moutons de Panurge qui se laissent guider par des intérêts alimentaires et non par les préoccupations populaires.
Le député est un représentant de la Nation, comme le dit l’article 100 de notre règlement intérieur, et non un caudataire du président de la République ou un pantin des ministres.
Autre point noir de l’Assemblée, c’est l’absentéisme des députés. Mais ce qui est le plus inacceptable, c’est l’absence des vice-présidents de l’Assemblée. Des personnes qui perçoivent 2 500 000 francs chaque fin du mois avec en prime 1000 litres de carburant et un crédit pour leur téléphone et qui ne sont même pas capables d’assister assidument au marathon budgétaire. C’est inacceptable. Le règlement dit que si en séance budgétaire, il n’y a pas au moins deux vice-présidents présents, on doit suspendre les travaux jusqu’à rétablissement normal. Il m’est arrivé de bloquer l’institution à cause de ce que je viens d’évoquer au point que le président Niasse a dû taper sur la table pour rappeler les vice-présidents à l’ordre. In fine, cette 13e législature est la plus nulle de l’histoire parlementaire de notre pays même si j’en suis député. Pas de débats contradictoires, pas de critiques, rien que des éloges, du griotisme et des insultes. Ce n’est pas la vocation d’un député. Mais ce qui est à la base surtout de cette nullité de l’Assemblée, c’est la parité qui a imposé des femmes qui n’ont aucun niveau. Les femmes sont les insulteuses, les applaudisseuses, les querelleuses, les polémistes. D’où l’urgence de revenir sur cette fumisterie politique qui médiocrise nos institutions. En République, seule la compétence vaut et rien d’autre.
Vos collègues femmes vont vous en vouloir… (Il nous interrompt)
Ce que je dénonce encore, c’est le manque de cohérence et de coordination dans l’exécution des budgets des différents ministères. Si on prend l’exemple des ministères de la Jeunesse, de la Femme et de l’Economie solidaire, ils ont tous des financements destinés à la femme. Et à chaque session budgétaire, aucune de ces femmes qui dirigent ces ministères n’est capable de dire le taux effectif de remboursement des prêts alloués aux militantes de Bennoo Bokk Yaakaar. Je dis militantes de Bennoo parce que les autres femmes du Sénégal ne sont pas prises en compte dans les financements octroyés par l’Etat. La plupart des femmes emprunteuses ne remboursent jamais parce que ne sachant pas comment gérer ces fonds dont elles ont bénéficié. Avant de prêter, il faut former. Or tel n’est pas le cas. Et il n’y a aucune contrainte, aucune coercition, aucune punition à l’encontre de ces non-payeuses. Les populations ne pas satisfaites de ces ministres incompétentes de même que nous députés qui transcendions nos appartenances partisanes. Les ministres ne disent jamais la vérité aux populations. Ndèye Saly Diop Dieng, ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants a déclaré que 95 % des enfants ont été retirés de la rue. Ce qui est faux parce que l’on constate que, depuis l’échec de l’opération retrait des enfants de la rue, il y a plus d’enfants dans les rues. Cela montre que ces ministres sont éloignés des populations et des représentants du peuple objectifs qui mettent l’intérêt populaire audelà de leur appartenance partisane. C’est la première fois qu’il y a débat dans le vote du budget de l’Armée et qu’il y a vote contre. Cela n’est pas dirigé contre l’Armée mais contre le ministre politicien qui brille par son incompétence. Aujourd’hui, l’on constate malheureusement que l’argent du ministère des Forces armées ne profite pas à ses éléments. Je donne l’exemple des casernes ou des gendarmes qui éprouvent des difficultés pour avoir même du carburant suffisant pour mener différentes opérations de sécurisation. Le même phénomène est constatable pour la police dépourvue de moyens à tous points de vues. C’est pourquoi, j’avais demandé, à des fins de rationalisation et de cohérence, à ce que la police et la gendarmerie soit réunies dans un même corps. Si les gendarmes et les policiers sont sujets à la corruption, c’est parce qu’ils sont sous-payés et dépourvus de moyens. Et pourtant, ils participent beaucoup à renflouer les caisses de l’Etat et ne reçoivent aucun pourcentage en retour. D’où la nécessité et l’urgence de revoir leurs traitements et les mettre à l’abri du besoin. Le président Macky Sall avait pris des engagements dans ce sens quand il briguait la magistrature suprême en 2012 mais, une fois arrivé au pouvoir, il n’en fait plus une priorité. Ce pays tangue dans l’océan des difficultés parce qu’il n’y a plus de capitaine dans le navire. Et chacun veut être capitaine mais malheureusement dans le bateau, il y en a qui ne savent pas conduire.
Comment appréciez-vous la démarche du Cudis qui veut ériger une charte de la non-violence entre acteurs politiques ?
Ses membres veulent s’avilir simplement parce qu’ils ne croient pas eux-mêmes en leurs actions. Avant de s’engager dans cette voie, ils devaient faire l’évaluation des évènements sanglants de mars dernier et des engagements pris à cette occasion. Quand Serigne Mountakha a demandé aux opposants le cessez-le-feu, la tension a baissé avant de s’estomper. Jusqu’à aujourd’hui les engagements pris auprès du khalife des mourides, Macky Sall ne les a pas respectés. D’abord, le saint homme lui a demandé de laisser tomber ce dossier politico-judiciaire qui a embrasé ce pays. Mais il s’entête à le raviver. Ensuite les 14 personnes tuées lors des manifs doivent être indemnisées ; à ce jour aucune des familles éplorées n’a reçu un seul kopeck. Troisièmement, aucun parent de victime n’a été reçu conformément à la recommandation du saint homme. A cela s’ajoute l’effectivité de l’autorisation des marches. Et enfin, avoir de la commisération pour le peuple en souffrance. De ces recommandations califales, rien n’a été respecté par Macky. Donc le primum movens de la réussite de cette charte devait commencer par le respect présidentiel des recommandations du guide de Touba. Quant à l’opposition, elle a rempli son contrat vis-à-vis du khalife qui, lui-même, le lui signifié lors du Magal de Touba. Ces membres du Cudis ne sont pas des émissaires des familles religieuses même s’ils peuvent avoir leur bénédiction. Avant de demander aux opposants de signer cette charte, ils n’ont qu’à demander à Macky de respecter les engagements souscrits auprès du khalife. Moi, je ne le signe pas et mon parti fera autant.
Pourquoi le Cudis n’a-t-il pas condamné les propos du président Macky Sall à Paris et les paroles xénophobes de Gaston considérés comme une violence psychologique ?
Certains hommes religieux ont peur du pouvoir. Quand le pouvoir est dans des difficultés, ils lui envoient une bouée de sauvetage. Mais quand le peuple souffre, ils s’engoncent dans leur mutisme complice. Quand le pouvoir insulte, ils n’ont rien entendu. Quand l’opposition élève la voix, ils s’empressent de la clouer au pilori. Même à France 24, j’ai entendu un journaliste révéler qu’il y a une certaine force religieuse inféodée au pouvoir dont l’unique rôle est de le sortir du pétrin. Je nie ce que Macky a dit à Paris. C’est un peureux ! Un homme courageux ne court pas chercher secours nuitamment. Il s’est comporté ainsi auprès de Serigne Bara quand Wade voulait sa tête. Quant aux idioties de Gaston, je me m’attarde pas à ces propos d’un attardé mental. Moi, Barth, Sonko et consorts, nous faisons partie des jeunes dont l’avenir politique va audelà de 2024. C’est pourquoi nous veillons à ce que l’unité sacrée née en mars dernier soit préservée pour que nous puissions hériter d’un pays stable et le mener vers les cimes du développement.
Comment envisages-tu les locales ?
Sur Ndigël et bénédiction du Khalife des mourides, je serai sur la ligne de départ pour les départementales. J’ai la chance, en dépit de quelques difficultés et incompréhensions au sein mon parti au départ mais aplanies, de fédérer autour de ma personne le maire de Mbacké Abdou Mbacké Ndao, le représentant de l’Ujtl de la localité, Bamba Thioune, des jeunes et des femmes de toutes obédiences politiques. Et au soir du 23 janvier 2022, la représentativité de chaque candidat sera clarifiée par les résultats.
Que dites-vous sur le poste de Premier ministre restauré par Macky ?
Le Président s’est encore dédit. Il supprime le poste pour des soucis d’efficacité et voilà qu’au bout de deux ans, il le rétablit. Ce qui veut dire que le cheval, emblème de son parti, s’est vite essoufflé. Donc le fast-track a échoué. Quand d’un côté les esprits critiques indépendants l’avaient mis en garde de ne pas le supprimer, de l’autre des thuriféraires avaient chanté sa vision. Aujourd’hui, ces derniers doivent être petits dans leurs souliers avec la restauration du poste de PM. Durant deux ans, on a constaté la cacophonie de l’action gouvernementale à cause de l’absence d’un chef d’orchestre. En République, certains dossiers sont réservés au PM qui les traite avant de rendre compte au Président. C’est un auxiliaire du chef de l’Etat. Je constate que tout cela résulte d’un tâtonnement parce que, dans l’actuelle loi de finance que nous examinons, il n’est prévu nulle part le budget d’une Primature.