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26 juin 2025
LE VICE-PRÉSIDENT DE L’ICF À DAKAR À PARTIR DE LUNDI
Le vice-président de la Société financière internationale (IFC) en charge de l’Afrique, Sérgio Pimenta, sera en visite à Dakar, du 4 au 6 octobre, annonce un communiqué de cette institution membre du groupe de la banque mondiale
Dakar, 1-er oct (APS) - Le vice-président de la Société financière internationale (IFC) en charge de l’Afrique, Sérgio Pimenta, sera en visite à Dakar, du 4 au 6 octobre, annonce un communiqué de cette institution membre du groupe de la banque mondiale reçu vendredi à l’APS.
Au cours de sa visite, indique le même document, ’’M. Pimenta s’entretiendra avec des décideurs publics, des partenaires au développement ainsi que des acteurs du secteur privé’’.
Cette visite permettra également au vice-président de l’ICF en charge de l’Afrique de ’’discuter avec des dirigeants des secteurs public et privé sur la manière dont l’institution peut soutenir une croissance tirée par le secteur privé’’, indique le communiqué.
Il précise qu’il sera accompagné de plusieurs membres de l’équipe de direction d’IFC pour l’Afrique dans les secteurs des infrastructures, des industries manufacturières, de l’agroalimentaire et des services, et de la finance.
La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, est la principale institution de développement axée sur le secteur privé dans les marchés émergents, indique-t-on dans le communiqué.
L'UNESCO S'INTERRESSE A L'INDUSTRIE DU FILM AFRICAIN
L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) annonce lancer un rapport intitulé "L’industrie du film en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissance", mardi 5 octobre, à son siège, à Paris.
Dakar, 1er oct (APS) - L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) annonce lancer un rapport intitulé "L’industrie du film en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissance", mardi 5 octobre, à son siège, à Paris.
"Pour la première fois, une cartographie complète de cette industrie dans les 54 pays du continent africain est disponible, incluant de nouvelles données quantitatives et qualitatives", souligne l’Unesco dans un communiqué posté sur son site Internet.
Le lancement de l’étude sera dirigé par le chef de l’entité chargée de la diversité des expressions culturelles de cette agence spécialisée des Nations unies, Toussaint Tiendrebeogo.
Il sera suivi de la projection de 10 films et de trois tables rondes, des activités qui prendront fin jeudi 7 octobre.
Les tables rondes auront pour thèmes suivants : "Développer et produire des films en Afrique : vers une industrie pérenne", "Investir dans l’industrie du film en Afrique : enjeux, blocages et atouts" et "Appui institutionnel au cinéma africain : quelles priorités d’actions et synergies entre organisations internationales".
Le public peut suivre ces manifestations via le site Internet de l’Unesco, selon le communiqué.
Cette publication est le fruit d’une étude exploratoire lancée en octobre 2020 par l’Unesco sur l’industrie cinématographique et audiovisuelle en Afrique, indique la même source.
Elle ajoute que cette publication "permet de mieux comprendre les défis et les besoins du secteur et propose une feuille de route pour aider les États à élaborer et à mettre en œuvre des politiques [cinématographiques]."
Selon l’Unesco, la production et la distribution d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles est l’un des secteurs de croissance les plus dynamiques en Afrique et dans les autres parties du monde.
"Ce secteur a connu une expansion de la production grâce aux technologies numériques. Pourtant, sur une grande partie du continent, le potentiel économique du secteur cinématographique et audiovisuel reste largement inexploité", relève l’agence des Nations unies.
Lors du lancement du rapport, les représentants des États membres de la région africaine de l’Unesco, des organisations internationales partenaires de l’agence, les réalisateurs et les autres professionnels du cinéma discuteront des tendances, des opportunités et des défis de l’industrie cinématographique et audiovisuelle africaine.
Des cinéastes de renom, dont Abderrahmane Sissako (Mauritanie), Mati Diop (Sénégal), les producteurs Oumar Sall (Sénégal), Dora Bouchoucha (Tunisie), Steven Markovitz (Afrique du Sud) et Rosana George-Hart, la directrice générale par intérim du "Silverbird Film Distribution" (Nigeria), y prendront part.
D’autres professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, dont Séraphine Angoula, la directrice de la programmation et de la communication de Canal Olympia/Vivendi (France), Ben Amadasun, le responsable des contenus africains de Netflix (plateforme de diffusion de films), vont également y participer.
Des représentants d’organisations internationales partenaires de l’Unesco, dont la Commission de l’Union africaine, la Commission européenne, l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, l’Organisation internationale de la Francophonie et la Fédération panafricaine des cinéastes, prendront part aux tables rondes.
par Imagine Africa Institute
AU COEUR DE LA ZONE DE NUISANCE FRANÇAISE
EXCLUSIF SENEPLUS - Bloqués dans leurs ambitions de progrès, les pays de cette Zone cherchent les voies de l’émancipation à travers coups d’États, insurrections et guerres civiles. En vain. Le préalable, c’est la souveraineté et l’obstacle, la France
L’Afrique renouerait-elle avec les coups d’État et traverserait-elle une période de recul démocratique ?
À en croire la presse internationale, je cite :
L’Afrique de l’Ouest contaminée par les coups d’État (Le Temps-Suisse-18/09/2021) ; dix ans de coups d'État militaires en Afrique (Deutsche Welle, 8 septembre 2021) : "Au cours de la dernière décennie, l'Afrique a été de loin le continent à compter le plus grand nombre de putschs dans le monde.
"Arrive-t-on à la fin du cycle de la démocratisation en Afrique de l'Ouest ? Avec le coup d'État en Guinée, qui fait suite à ceux qui se sont déroulés au Mali, et à des crispations autour des élections dans de nombreux autres pays. (RFI, 15/09/2021) ; "Domino. En Afrique de l’Ouest et centrale, la contagion des coups d’État" (Courrier International).
À en croire cette presse, c’est toute l’Afrique qui aurait renoué avec les démons du putsch militaire. À ce titre, on devrait y retrouver le pays le plus peuplé du continent, le Nigeria ? Et pourtant non. Ou une puissance montante comme le Ghana ? Non plus. L’Afrique du Sud et tous les pays de la Sadc ? Non. Le Kenya la Tanzanie et l’Afrique de l’Est ? Non.
Il ne s’agit en fait que de l’Afrique dite "noire", dite "francophone". Nous avons bien là une généralisation paresseuse qui tend à substituer l’Afrique à la Zone de nuisance française (ZNF) et qui offre donc des analyses défectueuses. La question doit être bien posée si on veut y répondre correctement. La ZNF représente 15% de la population africaine et 14 États sur 54. En quoi constitue-t-elle l’Afrique ?
Et c’est cette Zone qui depuis 10 ans concentre les coups d’États militaires ou institutionnels. Ces États sont les vrais cancres de la fournée avec des présidents à vie (Cameroun, Congo, Gabon, Togo, Tchad, Guinée équatoriale -membre du CFA), des présidents adeptes des tripatouillages constitutionnels et des fraudes électorales (Côte d’Ivoire, Mali, Guinée) et d’autres en embuscade (Sénégal, Bénin).
Qu’est-ce que ces pays ont en commun ? Qu’est ce qui les différencie des autres ? Et bien, ils peinent à émerger du garrot colonial français. Et du dispositif institutionnel imposé par le colon, à savoir le présidentialisme. Quand tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains d’un seul homme, la manipulation, la corruption ou à défaut le changement de régime, permettent aisément de contrôler tout un pays.
La France continue de penser et d’agir comme propriétaire de cette Zone de nuisance. Pour la conserver, elle est prête à tout. Il n’y aura ni honneur ni vertu ni justice mais plutôt manipulations, mensonges, hypocrisie, intimidation, chantage, rapines et violence. Dans sa Zone de nuisance, la France se comporte donc comme un véritable État voyou ! Avec plus de 50 interventions militaires depuis les indépendances, l’imposition de dirigeants par la force et la violence s’il le faut, l’imposition de leur monnaie coloniale en dépit de notre accession à la souveraineté monétaire (indépendance), l’obligation faite d’utiliser leur langue dans notre système éducatif, notre droit et notre culture et l’instrumentalisation de notre diplomatie dans les relations internationales. Ce sont ces pays bloqués dans leurs ambitions de progrès qui à travers coups d’États, insurrections, guerres civiles, cherchent désespérément les voies de l’émancipation. En vain.
Le préalable, c’est la souveraineté et l’obstacle c’est la France.
Anciennes colonies françaises, nous dit-on ? Voilà une expression qui vraiment fait monter ma tension. Nous avons vécu dans nos territoires pendant des milliers d’années après avoir quitté l’Égypte suite à l’invasion des barbares. Nous avons vécu dans nos royaumes, nos empires, nos cités-États. Nous avons éduqué nos enfants, soigné nos malades, produit et échangé. Pourquoi 100 ans d’occupation par de nouveaux barbares devraient nous définir comme ancienne colonie française et même comme francophone ?
Cheikh Anta Diop dans Civilisation ou Barbarie nous exhorte à renouer avec notre identité historique et linguistique, préalables à la restauration de l’identité psychologique. Mais nos élites dirigeantes se gaussent plutôt de leur appartenance à la Francophonie !
Pitoyable !
PAR Malick Sy
LE MAGAL 2.O EN 24 CARATS DE NGOYE
Toute la misère de notre société aux reins, cou, bras, visage, poignets, doigts et oreilles d’une femme qui a fait de l’ostentation sa valeur refuge, et de l’exhibition sa manière d’être
Elle aura hypnotisé tout le Sénégal le temps d’un Magal. Omniprésente sur la quasi-totalité des réseaux sociaux, Ngoye Fall parée de ses kilogrammes de bijoux en or avec sa dizaine de tenues portée en vingt quatre heures, aura explosé toutes les limites de l’extravagance. Qui plus est, le jour du Magal, moment de célébration d’un saint homme qui avait mis au poste de commande de sa vie, l’humilité et la spiritualité.
Toute la misère de notre société aux reins, cou, bras, visage, poignets, doigts et oreilles d’une femme qui a fait de l’ostentation sa valeur refuge, et de l’exhibition sa manière d’être, son style de vie.
Il y en avait, dit-on, rien que sur elle, pour des centaines de millions de francs. De quoi construire quelques cases de santé et sortir des centaines de jeunes élèves sénégalais de leurs abris provisoires. Mais surtout de quoi créer une nouvelle unité de mesure du niveau d’effondrement moral et intellectuel qui peut mener à une telle débauche de vulgarité.
Alors de quoi cette femme-bijouterie est elle le nom ? Sinon un chef d’œuvre d’indécence qui a toute sa place au musée des dérives et décadences sénégalaises. Car sur l’échelle du grotesque et de la grossièreté faite strass, paillettes et parures, Ngoye Fall est l’épicentre pathétique de la déchéance d’une société qui tourne dans l’apparat, la mascarade et le faux.
La faillite symbolique de toute une société
Combien avons-nous été à être pris de nausée en découvrant sur nos écrans, cette femme au visage dépigmenté et aux allures de mauvais clown en représentation dans son salon pharaonique transformé pour l’occasion, en station d’épuration du bon goût et de la décence.
Ngoye Fall et son mari, binôme flamboyant du Magal 2021, avec leur allure de faux couple princier, ont assuré le spectacle jusqu’au bout. Le tout sous l’émerveillement d’un troupeau d’obligés, d'une basse cour de griots VIP et d'une reptation de courtisans triés sous l’empire de la servilité et de l’obséquiosité. Tous en quête de pitance sonnante, trébuchante et dégradante et prêts à toutes les courbures d’échine pour ramasser quelques miettes.
Cette soif inextinguible d’honneur, cette obsession à vouloir obtenir par le poids du portefeuille ce que l’on ne peut pas avoir par le poids des neurones, ce désir irrésistible d’entrer par tous moyens dans l’univers de la richesse, peut pousser certains à plonger leurs mains dans les fosses de perversion morale. C'est le glas de l’éthique qui sonne de partout avec des députés trafiquants de faux billets, receleurs de faux documents diplomatiques, des activistes faussaires et une administration corrompue.
C’est le Sénégal tel qu’il va ou la faillite symbolique d’une société testée positive à l’absurdité et à l’impunité, immunisée contre la vulgarité clinquante dont Ngoye Fall et son conseiller de mari à la présidence de la République du Sénégal, sont les vulgaires étendards.
Malick Sy est journaliste
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
MALI, À CHACUN SES MERCENAIRES
EXCLUSIF SENEPLUS - C’est la France qui la première a introduit l’usage de mercenaires en Afrique. Mais les Maliens doivent savoir qu'aucune armée étrangère ne libérera leur territoire du terrorisme
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 01/10/2021
Ainsi le président français est choqué à la perspective que le Mali puisse faire appel au groupe « mercenaire » russe Wagner. Indiquant que la France ne saurait frayer avec des mercenaires. Par principe ! La République française étant respectueuse du droit international et des « règles d’engagement ».
C’est pourtant la France qui la première a introduit l’usage de mercenaires en Afrique ! C’est la France qui en 1960, après la sécession du Katanga par Moise Tchombé, organise l’armée de mercenaires qui encadrera les forces belges et les « gendarmes katangais » pour combattre le gouvernement national de Patrice Lumumba et les soldats des Nations Unies. C’est le président de la République française lui-même, le Général de Gaulle qui est à la manœuvre, à travers son homme de main, Foccart, son Premier ministre Michel Debré et son ministre des Armées, Pierre Messmer.
Les mercenaires français étaient enrôlés en plein Paris à la « mission permanente du Katanga en France » et au « centre de recrutement rue Cambon », le financement des opérations étant assuré par l’Union Minière du Haut Katanga.
Si la troupe comprenait aussi des Belges, des Sud-Africains, des Portugais et des Rhodésiens (de l’actuel Zimbabwe alors sous colonisation britannique), elle était sous commandement de français, tels Trinquier, Roger Faulques et Bob Denard. Ces mercenaires, ces « affreux » comme les désignera la presse occidentale, se chargeront à la fois de la formation et de l’encadrement militaire des « gendarmes katangais » de Tchombé tout en participant directement à la guerre, sur le terrain.
Après le Congo, la France du Général De Gaulle appuiera la sécession du Biafra, en montant une armée mercenaire dite 4e brigade commando ou « légion noire », sous le commandement du colonel Rolf Steiner, « un légionnaire allemand et de Gildas Lebeurrier, un ancien parachutiste en Indochine et en Algérie »
Il faut rappeler aussi les coups d’État successifs que les mercenaires français de Bob Denard perpétreront contre la République Islamique des Comores entre 1975 et 1995 après avoir échoué de renverser le président Kérékou au Bénin 1977.
L’internationalisation du mercenariat
Depuis, la France a fait école.
Executive Outcomes (EO), fondé en 1989 en Afrique du Sud est engagé en 1992 par le gouvernement angolais contre l’UNITA pour 80 millions de dollars alors que des forces d’interposition de l’ONU étaient sur le terrain.
En 1994, c’est le gouvernement sierra-léonais, en guerre contre le RUF (Révolutionnary United Front) qui a fait appel à EO, contre paiement en diamants.
Les États-Unis auront recours aussi à des mercenaires pudiquement appelés « private military security contractors (PMSC) » dans le jargon militaire américain.
En Irak à un moment, ils seront trois fois plus nombreux que les troupes de l’armée régulière.
Sous la présidence Trump, il a même été envisagé de retirer l’armée régulière américaine d’Afghanistan, pour laisser l’encadrement des troupes locales et la poursuite de la guerre aux seuls PMSC.
Si en 2019 le président Maduro du Venezuela n’a pas été assassiné et son pays victime d’une intervention militaire organisée par les USA, c’est grâce à la présence de Wagner.
De même pour Bachir El Assad et la Syrie.
Quand en 1989 les Nations Unies ont tenté de contenir un tant soit peu l’utilisation des groupes mercenaires en proclamant la Convention Internationale sur le recrutement, l’utilisation, le financement et la formation de mercenaires (International Convention Under the Recruitment, Use, Financing, and Training of Mercenaries), il n’y a eu que 35 pays (dont le Mali et le Sénégal) pour la signer !
Les puissances militaires comme la France, les États-Unis, la Russie et Israël se sont bien gardés de la signer.
Faire appel à Wagner, où est le problème ?
Si bien que rien n’empêche le Mali de faire appel à Wagner ou à un tout autre groupe armé mercenaire. Ni les imprécations de la France ni une quelconque « loi internationale ».
Mais les Maliens doivent bien se rendre compte que ni Wagner ni aucune armée étrangère ne libérera leur territoire de l’emprise des groupes terroristes et ne fera naître le « Mali Bâ » de leurs vœux ! Seul l’engagement de tout le peuple dans une guerre d’un nouveau genre, de longue haleine le fera.
Mais une telle guerre ne peut être envisagée tant que les jeunes de Bamako à Ségou, de Tombouctou à Kayes continueront à passer leurs journées à papoter dans les « grins » et à se satisfaire de fustiger « la France » et les « politiciens véreux » sur les réseaux sociaux.
Tant que la bourgeoisie de Bamako ne se préoccupera que de voitures, de beaux costumes et de boubous en bazin et geztner et de conquêtes féminines. Pendant que leurs épouses n’auront d’autre souci que de se couvrir d’or pour célébrer mariages et baptêmes en distribuant des liasses de billets de banque aux « griots » et autres laudateurs.
Quand la France a été défaite et occupée par l’armée allemande en 1942, elle n’a été libérée finalement que grâce aux Alliés et aux « Tirailleurs Sénégalais ».
Mais entre-temps, une partie de son peuple s’était quand même soulevée contre l’occupant, incarnant ainsi la Résistance nationale.
Les Colonels de Bamako auront-ils le courage d’appeler le peuple à la mobilisation et à la résistance et de ne promettre aux Maliens que « du sang et des larmes » pour leur libération ? Auront-ils la vision politique et l’intelligence stratégique et militaire d’inventer une nouvelle forme de guerre qui mobilisera les jeunes patriotes avec les mêmes moyens et la même détermination que les djihadistes ? Le gouvernement de transition aura-t-il le courage de poursuivre, en toute impartialité et avec transparence la lutte contre la corruption qu’il a engagée et qui est indispensable pour l’adhésion du peuple ? Saura-t-on mobiliser l’administration et la déployer partout où c’est possible pour apporter les services de la justice, de la santé et de l’éducation, en même temps que l’eau, l’électricité, la radio et le téléphone ? Cela alors que les sanctions réduiront de plus en plus les ressources de l’État ?
Le gouvernement de transition saura-t-il déployer rapidement une offensive diplomatique en direction à la fois de la CEDEAO pour prévenir les sanctions dont elle le menace, de l’Algérie, garant des Accords de Bamako et puissance régionale incontournable, de l’Union africaine et de son Conseil de Paix et de Sécurité et de tous les pays « de bonne volonté » du monde ?
Le temps presse pour le Mali et tout va s’accélérer dès que la signature de l’accord avec Wagner sera annoncée. Des manœuvres sont déjà en cours pour susciter une insurrection populaire et un coup d’État ...
La précision est faite par le sélectionneur national des Lions A du Sénégal, avant la double confrontation des 3e et 4e journées des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022.
"Notre objectif principal sur ce contrat-là, c’est, d’abord, qualifier l’équipe du Sénégal pour une 2e Coupe du monde consécutive. Bien sûr, la Coupe d’Afrique aussi est importante. Mais, je ne vois pas un seul entraîneur qui va signer un contrat pour dire ’’je vais aller gagner’’.
On a envie de gagner mais nous savons aussi qu’il y a six ou sept équipes sur le continent qui sont capables de gagner. A nous de nous préparer, de constituer notre groupe, d’être forts mentalement, costauds et capables de traverser les moments difficiles."
La précision est faite par le sélectionneur national des Lions A du Sénégal, Aliou Cissé, en réponse aux questions des journalistes, en marge de la conférence de presse de publication de liste pour la double confrontation des 3e et 4e journées des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022.
Leaders du groupe H, avec 6 points, les Lions du Sénégal reçoivent les Braves Warriors de la Namibie, le 9 octobre prochain, dans leur antre de Thiès, avant de rallier l’Afrique du Sud choisi par l’adversaire pour les y recevoir, trois jours plus tard.
L’ancien capitaine de la génération de 2002 se dit, toutefois, conscient des attentes du peuple sénégalais. Celui-ci réclame le trophée, après la finale perdue en 2019, face à l’Algérie. Rappeler que le Sénégal court toujours derrière son premier sacre.
Lors de l’émission ’’Les Grandes Gueules" de Canal+, son ancien coéquipier, El Hadji Diouf, lui a déjà montré la porte de sortie en cas d’échec aux joutes continentales : "Aliou Cissé, avec tout le respect que je lui dois, c’est mon ami, j’espère que cette année sera la bonne. Mais, s’il ne la gagne pas, je crois qu’en tant qu’entraîneur qui a du caractère, c’est à lui de partir, de lui-même, avant qu’on ne le vire", a souligné l’ancien ballon d’or africain.
Pour rappel, le contrat d’Aliou Cissé, renouvelé juste avant la CAN 2019, devait prendre fin à l’issue de l’édition 2021 mais celle-ci a finalement été repoussée à Janvier 2022, en raison de la pandémie à Covid-19.
LE DÉSIR DE TRANSFORMATION ÉGALITAIRE EN AFRIQUE S'EST ÉPUISÉ PETIT À PETIT
L’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes pense que les élites du continent ont gâché les aspirations égalitaires nées des indépendances. Il réclame une réaction des dirigeants africains et une refonte du système financier international - ENTRETIEN
L’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes, professeur à l’université du Cap (Afrique du Sud) pense que les élites du continent ont gâché les aspirations égalitaires nées des indépendances. Il réclame une réaction des dirigeants africains et une refonte du système financier international.
RFI : Quel rôle ont joué les élites économiques et politiques en Afrique dans la lutte contre les inégalités ces dernières décennies ?
Carlos Lopes : Il faut le voir dans une perspective historique, parce que nous savons que ce sont les élites qui étaient derrière les mouvements de libération, qui ont participé à la conquête du pouvoir et qui ont importé quelque part le désir d’indépendance. Le mouvement nationaliste était une façon, aussi, de lutter contre les inégalités et de pouvoir donner de la dignité, des opportunités à ceux qui n’en avaient pas. Mais par la suite, nous avons eu la construction des États modernes post-indépendants, qui étaient en grande partie tributaires de ce dont ils ont hérité en termes de structure économique, en termes de caractéristiques, de la façon dont la société était en relation avec le pouvoir et le droit en particulier… Et donc nous avons vu des difficultés énormes pour la plupart de ces pays à s’adapter au discours égalitaire, en termes de capacité de transformation.
Dans les faits, les élites ont elles bloqué l’évolution vers des sociétés plus égalitaires ?
Cette difficulté s’est en effet transformée petit à petit dans une accommodation qui a amené les élites à vouloir plutôt faire survivre des structures qu’ils avaient en main - une bonne partie étaient des structures héritées - plutôt que de les transformer. Donc le désir de transformation s’est épuisé petit à petit et cette accommodation a produit des élites qui étaient de plus en plus intéressées dans leur propre survie et dans leur propre pouvoir. Donc c’est un gâchis du point de vue des grandes proclamations, des grandes intentions qui avaient mobilisé beaucoup de monde auparavant.
Et aujourd’hui, est-ce qu’il y a une réaction face à cet immobilisme ?
Ce à quoi on assiste actuellement, c’est à une transformation timide dans certains pays de la structure de l’économie. Une préoccupation pour réduire l’inégalité qui vient de la pression sociale, mais pas suffisamment pensée, pas suffisamment centrée en termes de politique économique. Il y a aussi le fait qu’une paresse intellectuelle s’est installée en Afrique, où on demande toujours un certain nombre de grandes ambitions qui devraient être réalisées grâce aux apports externes, notamment les apports des organismes internationaux, de l’aide au développement, des différents acteurs qui pourraient contribuer au changement du monde, négligeant considérablement la partie domestique… Ce que nous devons faire nous-mêmes, ce que les pays doivent faire eux-mêmes, c’est surtout sortir de cette dépendance des matières premières, qui est un modèle colonial, qui est un modèle inégalitaire et qui est toujours le modèle qui définit la relation de l’Afrique avec le monde.
Pour la seconde fois en six mois, un ancien président a été condamné. Il est à craindre qu’une fois de plus l’on se désole du peu de conséquences dans le débat public français d’un tel jugement
«Des moyens énormes sont mis en œuvre, des foules entières sont mobilisées. Concentrée dans l’espace civique, la campagne électorale constitue une sorte de spectacle urbain […]. L’homme qui aspire au pouvoir utilise toutes ses ressources et celles de ses amis pour tenter, longtemps à l’avance, d’inscrire d’autres images dans la mémoire collective des futurs électeurs. »
Tirés des actes d’un colloque de 1985 sur les « lieux de la propagande et de la corruption électorale » à la fin de la République romaine, ces quelques mots de la professeure émérite Élizabeth Deniaux viennent nous rappeler combien l’affaire Bygmalion est, en vérité, une très vieille histoire.
Et l’on sait depuis la Rome antique combien les ingrédients d’une pareille affaire – débauche de moyens pour les meetings, dépassements vertigineux de frais de campagne, maquillages comptables, tromperie des autorités de contrôle – sont aussi de ceux qui, au-delà des faits et des personnes, représentent une menace pour la République elle-même. La mobilisation de moyens excessifs pour flatter les bas instincts d’un électeur plutôt que séduire sa raison constituait d’ailleurs, à Rome, un crime électoral d’une particulière gravité : l’ambitus.
Au début du XVIIe siècle, William Shakespeare donnera par la suite corps à cette idée avec sa tragédie Coriolan, du nom d’une figure légendaire de la République romaine aux prises avec l’élection et ses démons.
Bien des siècles plus tard, que nous disent l’affaire Bygmalion et la condamnation de l’ancien président Nicolas Sarkozy de la France de 2021 ? D’une part, l’on ne peut que constater qu’une institution et non des moindres dans une démocratie – la justice – a tenu sans trembler, en dépit des attaques et des outrances, en disant les responsabilités des uns et des autres face aux faits mis au jour. Mais, de l’autre, il est à craindre qu’une fois de plus l’on se désole du peu de conséquences dans le débat public qu’un tel jugement va avoir.
Car il faut bien prendre la mesure de ce qui, sous nos yeux, se passe. Nommer les choses impose de le dire sans barguigner : c’est historique. Six mois après une condamnation pour « corruption » et « trafic d’influence » à trois ans de prison, dont un ferme, dans l’affaire Bismuth – c’était déjà une première pour un ancien président de la République –, Nicolas Sarkozy a écopé, jeudi 30 septembre, d’une peine d’un an de prison ferme – le maximum prévu par la loi – pour « financement illégal de campagne électorale » en conséquence de son implication dans le scandale Bygmalion. Du jamais vu au carré.
Dans les deux dossiers, Nicolas Sarkozy a décidé de faire appel de sa condamnation.
Et il est un troisième dossier, l’affaire des financements libyens, dans lequel l’ex-chef de l’État est toujours quatre fois mis en examen, notamment pour « corruption » et « association de malfaiteurs », tout comme trois anciens de ses ministres, deux de l’intérieur (Claude Guéant et Brice Hortefeux) et un du budget et du travail (Éric Woerth).
Or, que s’est-il passé sitôt le jugement Bygmalion rendu public ? Des norias de soutiens au condamné Sarkozy ont fleuri sur les réseaux sociaux venant d’éminents représentants de la droite qui se dit républicaine. Le candidat à la présidentielle et patron des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a publiquement témoigné son « amitié » à l’ancien président, gageant que « la vérité se fasse en appel » – sous-entendu : les juges de première instance auraient donc menti…
Kalidou Kassé, artiste-plasticien, membre du Conseil d’administration de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan) et par ailleurs ambassadeur de bonne volonté de la Fondation Ucad, très sensible aux difficultés de financement de la recherche à l’institution, a eu la généreuse idée de lancer le projet : «Une œuvre pour la recherche.» L’initiative consiste à soutenir l’Ifan et améliorer les conditions de travail et les infrastructures en favorisant la réussite et l’insertion professionnelle des étudiants.
Pour soutenir le projet «Une œuvre pour la recherche», Kalidou Kassé a offert deux œuvres d’art à l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan). Des lithographies certifiées par la cession de droit en édition limitée, seront cédées à des particuliers, des institutions et autres organisations publiques et privées contre un montant minimum de 500 mille francs. «Une œuvre pour la recherche est une initiative de levée de fonds qui consiste à soutenir l’Ifan dans le cadre de la recherche et de l’innovation pour améliorer les conditions de travail au sein de nos institutions par la cession de droit en édition limitée», a expliqué Kalidou Kassé, hier lors d’une conférence de presse qu’il a organisée à la salle de conseil dudit institut. D’après lui, la recherche demande énormément de moyens et au niveau de l’Ucad, il y a d’éminents chercheurs qui ont besoin d’être accompagnés, soutenus par des ressources additionnelles. Mais pour leur venir en aide, il estime qu’il ne faut pas compter tout le temps sur les autres en faisant allusion à l’Occident qui finance les projets de recherche pour le compte de l’Afrique. «Nous devons dès lors avoir un seul objectif, c’est de compter sur nous-mêmes, mbey ci sa wewou tank», a-t-il soutenu.
Pour bien comprendre l’intérêt de ce projet, Kalidou Kassé d’expliquer que «l’art pour l’art n’existe plus». «Une œuvre pour la recherche est un prétexte à plus de solidarité, de cohésion sociale autour de l’essentiel et d’une vision partagée. Et art comme développement a toujours été un medium de contribution aux grandes causes humanitaires. Donc, l’art c’est pour le progrès et pour l’avancement», a-t-il précisé.
La démarche du projet consiste également à inviter les citoyens, les institutions publiques et privées a plus de solidarité, pour la mobilisation de ressources additionnelles, par l’achat de ces lithographies, et permettre l’objectif commun du projet qui vise à soutenir la recherche et l’innovation au Sénégal. «Mbolo moy dolé, l’union fait la force», chante Kalidou Kassé. Derrière cette levée de fonds, il y a une opération de communication sur l’Ifan mais aussi sur l’Uni versité sénégalaise en général et l’importance pour les Séné galais en particulier et Afri cains, de financer eux-mêmes leur recherche. «C’est seulement par le savoir que nous arriverons à conquérir et préserver notre indépendance, facteur indispensable pour notre développement», a dit le Professeur Abdoulaye Baïla Ndiaye, directeur de l’Ifan.
Sur cette question de la solidarité au sein de la communauté universitaire, l’Ifan, la Fondation Ucad, le Musée des Civilisations noires et Kalidou Kassé, préparent un forum national regroupant les acteurs de l’Université et les différentes composantes de la société pour essayer de dégager des consensus forts permettant la pacification indispensable des établissements d’enseignement supérieur et de recherche, informe le directeur de l’Ifan.
LE DTN SE DONNE UN DELAI DE 4 ANS
La reconstruction des équipes nationales masculine et féminine de basket du Sénégal est «irréversible» et devrait durer quatre ans, a déclaré le Directeur technique national (Dtn) de cette discipline sportive, Moustapha Gaye.
La reconstruction des équipes nationales masculine et féminine de basket du Sénégal est «irréversible» et devrait durer quatre ans, a déclaré le Directeur technique national (Dtn) de cette discipline sportive, Moustapha Gaye.
«Quand j’ai eu la confiance du président de la Fédération de basket pour cumuler les fonctions de Dtn avec celles d’entraîneur des filles, je savais que (…) le temps était venu de lancer la reconstruction», a expliqué Gaye.
Après l’évaluation, la Di rection technique nationale a remarqué que le temps était venu de lancer la reconstruction, en Equipe nationale féminine surtout, a expliqué Gaye à la Radio Futurs Médias (RFM, privée). Avec la génération précédente, celle des Astou et Aya Traoré qui a démarré en 2003, il a fallu attendre 2009 pour la voir gagner l’Afrobasket, a rappelé le Dtn, qui était l’invité de RFM Matin. Moustapha Gaye déclare qu’il faudra «quatre ans» pour bâtir une nouvelle sélection féminine compétitive. «Nous demandons à nos compatriotes d’être patients, parce que ce sera un travail de longue haleine, qui se fera sur le plan national mais aussi au niveau international», a-t-il dit, ajoutant : «Nous demandons de la patience pour mettre sur pied une équipe plus compétitive, dans les quatre ans à venir.»
Selon lui, la Direction technique nationale sera aussi obligée d’aller superviser des basketteuses en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique, pour la réussite de la reconstruction. Concernant l’Afrobasket féminin 2021, remporté par le Nigeria, le Dtn et entraîneur de la sélection sénégalaise dit comprendre la frustration de ses compatriotes après que les Lionnes du Sénégal ont manqué le podium, le but visé à leur départ de Dakar pour Yaoundé. «Il ne nous a pas manqué grand-chose. L’euphorie s’était emparée du groupe (l’équipe) après l’éclatante victoire (74- 46) contre le Mozambique lors des quarts de finale», a-t-il commenté.
Selon Moustapha Gaye, la déception est proportionnelle au revers (63-73) de l’équipe face au Nigeria, lors des demi-finales. Gaye reconnaît les difficultés qu’il a eues pour remettre la machine en marche pour le match de classement, contre le Cameroun (49-53), le pays hôte de l’Afrobasket féminin.