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28 août 2025
MACKY SALL DÉFEND LES FINANCEMENTS DE LA FILIÈRE GAZIÈRE
Le président s'est catégoriquement opposé lundi à un arrêt des financements de l'exploitation des énergies fossiles, qui porterait "un coup fatal" à des économies comme celle du Sénégal
"Au moment où plusieurs pays africains s'apprêtent à exploiter leurs importantes ressources gazières, l'arrêt des financements de la filière gazière, sous prétexte que le gaz est une énergie fossile, sans tenir compte du fait qu'il est aussi et surtout une énergie propre, porterait un coût fatal à nos économies en quête d'émergence", a dit M. Sall lors d'un Forum de coopération sino-africaine (Focac) organisé en dehors de Dakar. "Bloquer les financements de la filière gazière, c'est ajouter une grande injustice économique à l'injustice climatique que l'Afrique subit plus que tous les autres continents", a-t-il insisté.
Le Sénégal, pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, place beaucoup d'espoir dans l'exploitation future des champs de gaz et de pétrole découverts dans l'Atlantique ces dernières années. Il prévoit de produire ses premiers barils fin 2023 ou en 2024. Le président sénégalais, qui a fait voeu de mettre son pays sur la voie de l'émergence, s'alarme de l'engagement annoncé pendant la récente conférence sur le climat COP26 par une vingtaine d'Etats, dont les Etats-Unis et la France.
Ils comptent mettre un terme d'ici fin 2022 au financement à l'étranger de projets d'énergies fossiles sans techniques de capture du carbone. La déclaration finale de la COP26 fait aussi référence à la "sortie" des subventions "inefficaces" aux énergies fossiles.
par l'éditorialiste de seneplus, Benoit Ngom
MAROC-CEDEAO, LEVER LES AMBIGÜITÉS D’UNE ADHÉSION
EXCLUSIF SENEPLUS - Les oppositions à l'adhésion du royaume à la CEDEAO me paraissent participer de considérations plus culturelles qu’économiques fondées plus sur l’ignorance que sur des bases rationnelles généralement partagées
L'adhésion du Maroc à la CEDEAO a fait couler beaucoup d’encre et susciter des débats contradictoires dont les motivations, malgré les apparences, ne sont pas qu'économiques.
Le oryaume du Maroc, pays africain enraciné dans ses valeurs culturelles arabes, berbères et musulmanes jouit d’un passé historique qui a fondé des relations remontant à des temps immémoriaux avec les peuples africains vivant au-delà de ses frontières méridionales. Ce pays, qui malgré certains atermoiements d'une partie de son élite, qui voulait voir son destin être arrimé à l'Europe, a redirigé fondamentalement sa diplomatie économique et culturelle vers l'Afrique.
Ce redéploiement impressionnant et efficient, le pays le doit à son roi, Sa Majesté Mohamed VI. Ce souverain très attaché à son continent africain, animé d'une réelle volonté de puissance, au service de la grandeur et de l'influence de son pays, et adepte de l’organisation et de la méthode cher au président Senghor, a conquis progressivement l’esprit des milieux économiques et politiques africains les plus avertis.
Conscient que l'influence économique et diplomatique devaient aller de pair, il a amené son pays à s'investir dans les actions humanitaires d'envergure au profit de nombreux pays africains et a construit de multiples édifices religieux à travers le continent.
Mais c'est sur le plan économique que le Maroc, qui n’est pas cité parmi les pays gaziers ou pétroliers, aura montré le plus d'audace dans sa volonté de contribuer au développement et à l'intégration de l'Afrique.
Comment alors ne pourrait-on pas comprendre que le Maroc veuille intégrer l’organisation africaine la plus parachevée dans son développement qu'est la CEDEAO ? Comment comprendre et justifier le mouvement hostile à une telle adhésion ?
Une contribution réelle à l’intégration et au développement du continent
Le Maroc sous l'impulsion organisée de son roi, a étendu ses tentacules économiques dans de nombreux pays et différentes zones linguistiques et économiques du continent.
Ces investissements, à notre connaissance, ont toujours bénéficié de l'aval des milieux économiques et politiques des pays d’accueil car ils contribuaient à régler des problèmes sociaux urgents dans des domaines immobiliers, sanitaires ou industriels. Ces réalisations, connues des populations ont contribué aussi à asseoir progressivement une image positive du Maroc qui a montré qu'une coopération Sud-Sud est possible dans tous les domaines.
Dans cet esprit, grâce au redéploiement de ses banques à travers de nombreux pays du continent, le Maroc a pu structurer des projets d'investissements majeurs qui ont vocation à avoir un impact social très significatif.
En Ethiopie, on peut citer le projet phare du Groupe OCP portant sur la construction d’une usine de fertilisants à Dire Dawa dont le financement se décline en plusieurs milliards de dollar américains.
Toujours dans le domaine économique, le Maroc a lancé avec le Nigéria, la réalisation du méga projet d’un gazoduc d’une longueur de presque 4000 km qui va traverser une douzaine de pays.
Dans la même sous-région, d’importants investissements dans des domaines très différents ont été effectués dans des pays comme la Guinée le Sénégal, la cote d'Ivoire par exemple.
Le roi Mohamed VI a compris très tôt que le Maroc serait d'autant plus influent économiquement et diplomatiquement qu'il sera à coté de ses pays frères dans les organisations africaines. Ainsi, le retour au sein de l'UA en 2017 était une illustration de cette volonté profondément enracinée de consolider l’ancrage définitif du Maroc à l’Afrique. Cette décision aurait pu être suivie de l’adhésion à la CEDEAO si celle-ci n’avait pas été contrée par un mouvement de refus.
Africa must unite
Les oppositions à l'adhésion du Maroc à la CEDEAO me paraissent participer de considérations plus culturelles qu’économiques fondées plus sur l’ignorance que sur des bases rationnelles généralement partagées.
En effet, comment peut-on comprendre que des pays qui coopèrent économiquement avec le Maroc, des pays dans lesquels la présence économique et financières du royaume est si patente, puissent soutenir qu'en partageant avec ce pays une même organisation ils seraient lésés.
Comment peut-on penser que le relèvement du poids économique du groupe, la CEDEAO, par l’adhésion du Maroc, ne profiterait pas à l’ensemble des pays membres ? À cet égard, il est dit que cette adhésion ferait de la CEDEAO la 16e plus puissante entité économique du monde.
Comment puis-je imaginer que le Nigeria peuplé de 200 millions d’habitants, puissance pétrolière et gazière, pays de grands capitaines d'industrie dont certains, individuellement, sont les plus riches d'Afrique, et d'une intelligentsia qui dans tous les domaines ne cesse de démontrer au monde ses capacité d’innovation, puisse se sentir menacer par le Maroc ?
Les intellectuels qui s’opposent à l’adhésion du Maroc à la CEDEAO doivent relire les écrits de nos premiers leaders après l’accession de nos pays à l’indépendance notamment Kwamé Nkrumah, l’Osagyefo défenseur du panafricanisme, qui autour des grands leaders comme Gamal Abdel Nasser , Sékou Touré Modibo Keita entre autres se retrouvèrent à Casablanca en 1961 pour tracer les contours idéologiques et politiques de ce que sera la future Organisation de l’Unité Africaine (OUA) .
En vérité, notre force est dans l'unité. L’histoire coloniale nous avait séparé, la volonté politique doit nous unir. L’élite africaine doit bannir les égoïsmes, la cupidité et le goût de la facilité afin de se mobiliser pour l'avènement d'une solidarité active qui va nous amener à mutualiser nos forces parfois éparses.
L’histoire de la constitution de l’Union Européenne, à cet égard, devrait inspirer nos dirigeants dans l’évaluation de la requête du Maroc concernant son adhésion à la CEDEAO. En effet, c’est la lucidité des pères fondateurs de l’Europe, qui après avoir mis à niveau les nouveaux membres, a permis de créer aujourd’hui l’une des entités économiques, culturels et politiques les plus influentes du monde.
Le Maroc a sa place dans la CEDEAO
Les obstacles à l'admission du Maroc à la CEDEAO sont liés en grande partie à l’ignorance, qui marginalise les populations concernées, et qui empêche l’existence d’une véritable opinion publique en faveur d’une telle cause. En effet, au moment où nous écrivons ces lignes, nous pouvons valablement nous demander dans lequel des pays concernés, il y a eu le moindre débat public de grande ampleur sur ce sujet.
Les africains doivent savoir, et accepter aussi, que les auto-proclamations « panafricanistes » des élites ne peuvent pas suffire à assurer l'intégration de l’Afrique.
Nous devons l’admettre, les africains se connaissent très peu entre eux. Entre ressortissants de pays différents, rares sont ceux qui ont conscience de partager une culture africaine commune, ils se tolèrent plus qu’ils ne se connaissent. Leur vision de l’Afrique, participe plus du ressenti que d’une réelle connaissance de la culture des autres.
AinsI chez bon nombre d’africains, les pays du Maghreb sont rarement perçus comme des pays appartenant à l’univers culturel du continent. Si cette vision est plus nuancée dans les pays où résident des musulmans appartenant à la confrérie Tidiane, par exemple, la connaissance du Maghreb de ces derniers se limite globalement à des considérations religieuses et confrériques. Ainsi, leur perception du Maroc ou de l’Algérie est intimement liée à leur ressenti par rapport à Cheikh Ahmed Tidjane fondateur de la confrérie Tidiane, né en Algérie et enterré au Maroc.
Par ailleurs, pour certains Maghrébins, pendant longtemps et encore aujourd’hui, l’Afrique, c’est là où habite les Noirs, de l'autre côté du Sahara, comme si eux vivaient quelque part entre cette Afrique et l’Europe. À cet égard, bon nombre d'entre eux ont toujours perçu leur pays comme l'arrière-cour de l’Europe, continent qu’ils pensent être leur partenaire naturel au développement.
C'est en considération de cela que les actions du roi Mohamed VI en faveur d’une plus grande intégration de son pays dans une dynamique globale et concertée en faveur du développement du continent africain, sont révolutionnaires vues du Maghreb et exemplaires vues des autres pays africains.
En vérité, les pays africains n'ont pas réellement pris en compte la dimension culturelle dans leur politique d'intégration et de la consolidation du bon voisinage. En effet, l’intégration ne pourra pas être portée uniquement par des matchs de football ou de basketball.
Dans cet esprit, les pays africains doivent se doter d'une véritable diplomatie culturelle afin de mieux sceller des relations les plus fraternelles possibles d’abord entre les pays frontaliers et ensuite avec les autres pays du continent.
La conscience d’appartenir à un espace culturel africain commun est la seule chance pour prétendre réaliser l’intégration africaine par la ZLECA dont la seule existence , à bien des égards, devrait pouvoir justifier l'adhésion du Maroc à la CEDEAO.
par Jean Pierre Corréa
L’AVENIR DU SÉNÉGAL NE SE JOUE PAS AU BONNETEAU
En désamorçant dès la nomination du Premier ministre la question du 3ème mandat, le chef de l’État aurait l’avantage de couper l’herbe de l’affrontement envisagé avec son opposition la plus radicale
De Grâce Excellence, prestidigitateur s’abstenir !
Le choix du joueur de bonneteau, illusionniste et tacticien, qui décide de se vautrer dans les « petites histoires » et de nous destiner à un vaudeville politique à la Alpha Condé, serait funeste pour notre pays. Tomber dans le « tout ça pour ça », en reconduisant les mêmes têtes et en ne privilégiant toujours pas la patrie plutôt que le parti, ouvrirait le futur du Sénégal à des soubresauts dangereux pour nos concitoyens.
Le président de la République Macky Sall a fait part mercredi de sa volonté d’initier une révision de la Constitution en vue de la restauration du poste de Premier ministre. ‘’Cette restauration, qui vient ainsi adapter l’organisation du pouvoir exécutif à un nouvel environnement économique et socio-politique, s’accompagne d’une nécessaire requalification des rapports entre l’exécutif et le législatif, notamment la réintroduction de la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale et le pouvoir de dissolution de celle-ci dévolu au président de la République’’, explique le texte.
Le président de la République sera-t-il un visionnaire homme d’État ou un simple joueur de bonneteau, ce jeu où l’on mélange les cartes pour, abracadabra, restituer les mêmes ? Entrer dans l’histoire ou se vautrer dans les petites histoires ? « Comme ti veux ti choises » ! Sauf, votre respect, monsieur le président… Il ne tient qu’à vous de faire le « choix de l’histoire » et de sortir par le haut de ce brouhaha du « troisième mandat » qui nous a tympanisé pendant 3 ans et qui a relégué les problèmes sérieux qui assaillent le Sénégal au second plan. Il est temps d’effacer de nos mémoires étourdies et incrédules, l’entretien accordé à la presse le soir du 31 Décembre 2019, où répondant à la question d’un mandat supplémentaire, vous aviez botté en touche, en convoquant un « ni oui, ni non », justifiant cette pirouette par le fait que dans l’option « du je n’y vais pas », plus personne dans votre gouvernement ne bosserait, préoccupés qu’ils seraient tous à faire des danses du ventre devant tel ou tel autre supposé successeur. Vous, le président de la République, disiez donc froidement à 13 millions de Sénégalais ahuris que vous n’étiez entouré, de fait, que par une bande d’opportunistes. C’était déjà bon à savoir. Valait mieux entendre ça que d’être sourd.
Les temps ont changé et personne n’ignore, à commencer par le chef de l’Etat, que depuis lors, beaucoup d’eaux sont passées dans les rigoles bordant les magasins Auchan, eaux salvatrices, sortant des lances des pompiers pour apaiser une rue publique en pleine incandescence au mois de mars dernier. Ce n’est assurément pas, dans un pays qui sent le gaz, de jouer avec des allumettes. À y regarder de près, les évènements de mars 2021 hantent toujours les esprits. Surtout avec les tensions politiques ambiantes à deux mois des élections locales. Alors, il faut bien penser au fait que c’est la structure qui conditionne la stratégie d’un quelconque changement institutionnel. D'aucuns convoquent l’idée que c’est la future responsabilité panafricaine du président Macky Sall qui a nécessité cette volonté de restaurer le poste de Premier Ministre. Pourquoi pas d’ailleurs ? Le poète et néanmoins très fin observateur de notre vie politique, Amadou Lamine Sall, a su dessiner ce profil attendu d’un Premier ministre qui permettrait à son excellence Macky Sall de prendre de la hauteur et de ne considérer dans cette démarche de la plus haute importance, que l’intérêt vital de notre pays et le renforcement d’une démocratie quelque peu chahutée ces derniers mois. Pour Amadou Lamine Sall, « le futur Premier ministre du Sénégal sera forcément une femme ou un homme politique. D’autres rêvent du contraire. Et si forcément il doit être issu de l’arène politique, puisse-t-il en être le moins visible, le moins vengeur, le moins sectaire, le moins englué et le moins orgueilleux. Cet homme ou cette femme politique existe, même si à la vérité, le marché sénégalais offre peu de produits frais ». Avant d’affiner le profil en suggérant que « notre futur Premier ministre doit être responsable, conciliant, sérieux, intraitable, intransigeant, consensuel, juste et infatigable sur le terrain et proche des populations. Monsieur le président de la République, surprenez-nous », conclut, dans un élan d’optimisme notre élégant poète.
Aujourd’hui, la question qui taraude l’esprit de bien des Sénégalais, est de savoir quel est l’homme ou la femme nommée pour occuper le prestigieux poste, sans retourner à la situation ante, avec des loups aux dents longues tout autour de la proie ? Dans la mesure où, le moment est venu de préparer un éventuel successeur, si le chef de l’État n’a pas, comme il l’a déjà dit, l’ambition de briguer un troisième mandat. Alors, il sera temps de proposer un climat apaisé pour mettre en route la transition et non sa succession, le « dauphinat » n’existant pas dans notre République. En désamorçant dès la nomination du Premier ministre la question du 3ème mandat, le chef de l’État aurait l’avantage de couper l’herbe de l’affrontement envisagé avec son opposition la plus radicale, et de mettre son pays en construction d’une transition apaisée et démocratique, prenant en considération les urgences qui conditionnent l’avenir du Sénégal.
En fait, la suppression du poste de Premier ministre n’a pas servi à grand-chose. Elle a bien permis au président Macky Sall de réussir son objectif qui consistait à faire le vide autour de son pouvoir, en cassant notamment tous les ténors de son régime qui, légitimement, pouvaient aspirer à lui succéder à la tête du Sénégal. Parmi ceux-là : Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye, Aminata Touré, Oumar Youm… entre autres. Deux ans pour ça finalement, pour rien en fait. Mais pour Macky Sall, ce n’est pas deux ans pour rien. La seule raison du retour, semble être l’accomplissement de la mission qu’il visait avec la suppression du poste, c'est-à-dire faire le vide autour de lui, brimer les appétits autour de sa succession.
« Tout ça pour…ça ? », s’interrogent les Sénégalais… Le Sénégal dans son entièreté, espère que le président saura trouver dans ce pays qui déborde de talents et de compétences, 30 ou 40 jeunes Sénégalais, hors du champ partisan, auxquels il aura à transmettre, dans les règles démocratiques de l’art politique, tel un Zidane de la politique, l’avenir de notre pays et à leur offrir de mettre en œuvre la responsabilité historique de marquer leur génération. Devenir le pivot autour duquel s’est construite la rupture d’avec notre vieille classe politique qui date sur les images du désuet « Dialogue National », et qui ne semble préoccupée que par sa juteuse survie. Il a deux ans pour dire qu’il ne se représente pas et pour prendre l’initiative d’être impopulaire du fait de décisions nécessaires et contraignantes, et de n’être plus préoccupé que par le devenir des générations futures.
Toute hésitation serait œuvre d’apprenti-sorcier qui jouerait contre son pays. Cela s’appelle une forfaiture. Alpha Condé en goûte à ses dépens la réelle signification.
par Momar Dieng
LA ZONE GRISE DE LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE
Ce tête-à-tête grossier Macky Sall-Djibril Ngom met en symbiose une double complicité entre un petit politicien corrompu et un président de la République dont la frivolité et le cynisme n’ont jamais eu de frontières
2021 n’est pas encore partie mais on a déjà la photo de l’année. Ceux qui n’en savent pas l’histoire ne pourront pas comprendre les raisons de sa consécration. Un briefing s’impose donc à leur intention.
A la veille du dépôt des listes de candidatures aux élections municipales du 23 janvier 2022, un nommé Djibril Ngom, coordonnateur et mandataire de la coalition d’opposition Yewwi askan wi (Yaw) dans la circonscription électorale de Matam (dans le nord du Sénégal), disparaît dans la nature en emportant avec lui les listes de candidats.
La conséquence politique de cette «disparition» est immédiate : ladite coalition ne peut prendre part aux scrutins de janvier sans le dépôt de ses listes. Sans discernement, le préfet déclare la coalition Yaw forclose. Les services compétents de l’Etat, en particulier la police et la gendarmerie, ne donnent l’impression de prendre en charge cette affaire grotesque. Mais les responsables politiques de Yaw, perspicaces, déposent un recours devant la Cour d’appel de Saint-Louis qui, face à l’évidence du sabotage politicien dont l’ex-mandataire s’est rendu coupable et complice, accepte raisonnablement d’intégrer les listes de Yaw dans le jeu électoral.
Trois semaines plus tard, le sieur Djibril Ngom réapparait en public, mais pas n’importe où. Une photo devenue très virale sur les réseaux sociaux le montre en compagnie du président de la République au Palais de la République.
Ce tête-à-tête grossier Macky Sall-Djibril Ngom est d’une violence despotique. Elle met en symbiose une double complicité entre un petit politicien corrompu par une chefferie locale du nord du pays et un Président de la République dont la frivolité et le cynisme n’ont jamais eu de frontières. Elle résume à elle seule l’infini potentiel de violences qui git en l’actuel chef de l’Etat, explosif au gré des circonstances.
Cet homme, Macky Sall, vivait déjà dans une faillite morale et institutionnelle à nul autre pareil dans le cercle restreint des dirigeants ayant présidé aux destinées de notre pays depuis 1960. La violence que dégage cette entrevue autant que les éléments symboliques et opérationnels d’une trahison de devoirs et responsabilités d’Etat qu’elle porte renvoient au vrai visage du chef de l’Etat. Une immense zone grise pour la démocratie sénégalaise
Comment un Président de la République un brin sensible aux valeurs démocratiques et à une seine compétition politique peut-il recevoir en audience au Palais de la République une personne qui assume avoir délibérément volé des documents électoraux afin d’exclure des prochains scrutins de janvier son parti et sa coalition politique ?
Sur les flancs d’une réponse à trouver dans la question, la démarche est elle-même un appel à la transhumance politique à l’intention de responsables d’opposition. Audience dans le saint des saints de la présidence, photos virales, enveloppes, pistons, trafic d’influence… La liste des «avantages» pour ceux qui franchiront le Rubicon est si longue… Avis aux amateurs intéressés !
Néanmoins, cette séquence du saccage des principes moraux élémentaires de la politique et de la démocratie par la plus haute autorité du Sénégal a quelque chose d’utile au moment où circule un projet de charte contre la violence politique. Pour ses promoteurs dont on ne doute pas de la bonne foi, voilà peut-être un indicateur grandeur nature d’un vrai chantier dont l’accomplissement serait utile pour le Sénégal et sa démocratie.
ABDOULAYE DIACK, LE BARON SOCIALISTE DU SALOUM
Maire de la commune de Kaolack entre 1990 et 1996, il a marqué de son empreinte la capitale régionale. Plus que la durée de son magistère (6 ans), c’est le personnage qui fascinait
Maire de la commune de Kaolack entre 1990 et 1996, Abdoulaye Diack a marqué de son empreinte la capitale régionale. Plus que la durée de son magistère (6 ans), c’est le personnage qui fascinait. Son rôle central dans le régime socialiste sous Abdou Diouf le classait, à l’époque, parmi les barons du parti.
Entre Abdoulaye Diack, tout puissant apparatchik du régime socialiste sous Abdou Diouf, et la ville de Kaolack, c’est l’histoire d’une symphonie inachevée. Homme fort de la capitale régionale, l’ancien secrétaire d’État à l’information sous le magistère de Senghor a retrouvé sa ville natale après un exil doré en France de plus de 20 ans. Ce retour en force lui a permis de conquérir le Conseil municipal de Kaolack. Le reste appartient à la postérité. « De 1990 à 2000, Abdoulaye Diack a été le secrétaire général de l’union régionale du Parti socialiste, maire de la capitale jusqu’en 1996 où, réélu, il laisse le poste à Me Ibrahima Bèye pour celui de président du Conseil régional nouvellement mis en place. Il sera questeur à l’Assemblée nationale pendant deux législatures (…) », rappelle Diockel Gadiaga, à l’époque secrétaire politique de la coordination communale de Kaolack. Laye Diack, comme l’appellent familièrement les Kaolackois, a été porté à la tête de la mairie dans un contexte de renouvellement du personnel politique au sein de l’ex-parti au pouvoir.
Après le long règne d’Amadou Cissé Dia, ancien président de l’Assemblée nationale, Babacar Ba, l’argentier de Senghor, son avènement dans le sillage du Président Abdou Diouf marque une ère nouvelle dans les collectivités locales et dans les institutions. À preuve, il succède à Diène Bakar Guèye, un neveu du président poète. « À l’époque, c’était une opération de rajeunissement des cadres politiques pour faire place à des jeunes désireux d’apporter un souffle nouveau au Ps dans un contexte d’ouverture démocratique voulu par le Président Abdou Diouf. Cette époque marque aussi la fin du parachutage depuis les instances supérieures du parti. Abdoulaye Diack a su parfaitement incarner cette dynamique politique », analyse Diockel Gadiaga.
Son magistère à la tête du Conseil municipal sera marqué par d’importants travaux de voirie avec la réalisation de la rue Mérignac en collaboration avec la mairie de Bordeaux en Gironde (France), le lotissement du quartier de Khoudam est aussi à mettre à son actif. Au plan culturel, il est l’initiateur des convergences culturelles présidées à Kaolack par Abdou Diouf. Le réseau sanitaire sera substantiellement renforcé avec la construction de cinq nouveaux postes de santé. Ces acquis lui ont valu une réélection sur un plateau lors des élections locales de 1996.
Seulement, il décide de ne plus retourner à la salle de délibération Ibrahima Seydou Ndao, préférant le maroquin de président du Conseil régional institué par la deuxième réforme territoriale. Il cumulera cette fonction avec celle de premier questeur de l’Assemblée nationale. En 1999, il va monter en puissance en occupant la présidence du Sénat. Il ne survivra pas à la chute du régime socialiste en 2000 malgré son ralliement au Pds. Abdoulaye Diack a quitté ce bas monde le 11 décembre 2009, laissant l’image d’un homme entièrement engagé pour sa ville natale et d’une générosité légendaire.
PAR Madiambal Diagne
UN PREMIER MINISTRE, POUR QUOI FAIRE ?
Il s’avère nécessaire de reprofiler le gouvernement afin d’y placer des hommes et femmes ayant un pedigree éloquent, plutôt que des personnes dont le seul mérite serait d’avoir été aux côtés du président pour la conquête du pouvoir
Le Président Macky Sall a décidé d’un réaménagement de la Constitution en vue de restaurer la fonction de Premier ministre qu’il avait fait supprimer en mai 2019, au lendemain de l’élection présidentielle. L’Assemblée nationale, saisie en procédure d’urgence, devrait pouvoir adopter le projet de réforme constitutionnelle à une majorité qualifiée des 3/5èmes des députés. On peut même augurer que vu l’enthousiasme manifesté par la majorité parlementaire, le texte devrait être voté à l’unanimité des députés, y compris ceux de l’opposition. En effet, il serait incohérent d’exercer un vote mécanique de rejet, alors qu’on s’était vivement opposé à la suppression du poste de Premier ministre. On serait bien curieux de voir un député de l’opposition argumenter son éventuel refus d’adopter le texte, autrement que par une posture nihiliste ou grégaire.
Les raisons qui avaient décidé le Président Sall de se passer d’un Premier ministre dans la conduite des affaires publiques ont pu être discutables mais il faut dire qu’il a de nouvelles bonnes raisons de devoir se faire assister d’un Premier ministre.
En 2022, Macky Sall passera plus de temps à l’étranger qu’au Sénégal
Le Président Macky Sall va occuper les fonctions de président en exercice de l’Union africaine (Ua), au début du mois de février 2022, pour un mandat d’une année. Il va succéder à son homologue de la République démocratique du Congo (Rdc), Félix Antoine Tshisekedi. Il est arrivé le tour de l’Afrique de l’Ouest pour assurer la présidence tournante de l’organisation panafricaine. Le choix n’était pas large au sein de la Cedeao, en février 2021, au moment de proposer une candidature d’un chef d’Etat de la sous-région pour diriger l’Ua en 2022. D’aucuns venaient d’arriver au pouvoir, d’autres ne devront plus être en poste ou auront à être confrontés à une élection présidentielle dans leur propre pays au courant de l’année 2021 ou durant la période 2022-2023, année du mandat préconisé à la tête de l’Ua. Le Président Alassane Dramane Ouattara, qui venait d’être réélu dans des conditions on ne peut plus controversées, avait fort à faire pour rétablir la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire. Seuls trois chefs d’Etats d’Afrique de l’Ouest pouvaient ainsi être «éligibles» pour occuper la fonction de président en exercice de l’Ua. C’étaient Macky Sall (Sénégal), Alpha Condé (Guinée) et Faure Gnassingbé (Togo). Mais le Président guinéen Alpha Condé était d’office disqualifié car il avait été le dernier chef d’Etat membre de la Cedeao à être président en exercice de l’Ua (2017-2018). Faure Gnassingbé a, pour sa part, trouvé le Président Sall plus légitime pour diriger l’organisation continentale et donc le Togo s’est effacé devant la candidature du Sénégal. Le Président Sall devait-il renoncer à cette opportunité, surtout que Abdoulaye Wade n’a pas eu cette occasion malgré le poids diplomatique du Sénégal sur la scène africaine ? Bien sûr que non !
La position offre une grande exposition diplomatique du pays mais il reste que la présidence de l’Ua est exigeante du point de vue de l’agenda international. Figurons-nous que depuis son installation à la tête de l’Ua en février 2021, le Président Congolais, Félix A. Tshisekedi, a, pour une fois, passé, ce samedi 27 novembre 2021, vingt-trois jours d’affilée dans son pays. Au carnet de bord de l’avion présidentiel de la Rdc, on dénombre quelque 43 voyages officiels à l’étranger pour la seule année 2021. Finalement, le Président Tshisekedi a passé, en l’espace de huit mois, plus de temps à l’étranger que dans son pays ! Un jeu de décompte du nombre de séjours de «Fatshi» (diminutif du nom du Président Félix Antoine Tshisekedi) à l’étranger et leur cartographie fait fureur dans les réseaux sociaux à Kinshasa. C’est justement ce qui attend le Président Macky Sall les mois à venir, et peut-être même pire !
A la tête de l’Union africaine, le président en exercice a des rendez-vous inscrits dans son agenda et auxquels il ne pourrait se dérober. Ce sont les Sommets des G20 et G7, l’Assemblée générale de l’Onu, les réunions de coordination de l’Union africaine qui regroupent le Bureau de l’organisation plus les présidents en exercice de communautés économiques régionales. Il faudra aussi ajouter les sommets extraordinaires quand des circonstances humanitaires, sécuritaires, sanitaires ou diplomatiques l’exigent. Il y a également des réunions ou événements imprévisibles, ainsi que des invitations d’honneur, auxquels le président en exercice ne peut se soustraire, et même des missions de paix ponctuelles quand le torchon brûle entre certains pays africains. Quand on en juge par l’expérience, on peut augurer que des missions de ce genre ne manquent jamais en Afrique.
L’année prochaine, le Président Sall aura à prendre part à des rencontres internationales sur le climat, la biodiversité, ainsi qu’à des Sommets de l’Omvs, de l’Omvg, de la Cedeao, de l’Uemoa auxquels le Sénégal ne participera pas que comme Etat-membre mais aussi comme président en exercice de l’Ua. En conséquence, le Président Macky Sall ne pourra pas s’y faire représenter. En plus des Sommets de l’Oci et de l’Oif, l’agenda diplomatique sera surchargé par des Sommets Chine-Afrique, Russie-Afrique, Ticad, Inde-Afrique, des rencontres avec l’Union européenne et certainement par la nouvelle initiative de l’Administration Biden avec un Sommet Usa-Afrique, un projet dévoilé par le Secrétaire d’Etat, Antony Blinken, durant sa tournée africaine de la semaine dernière. Le Sénégal aura son propre agenda diplomatique bilatéral qui impliquera des déplacements du chef de l’Etat à l’étranger.
Qui pour garder la « maison Sénégal » ?
Il sera alors nécessaire d’avoir un Premier ministre pour tenir le pays. Cette personnalité devra être solide, rompue aux affaires publiques et compétente. Mais il lui faudra aussi d’autres qualités pour rassurer son «chef». Le Premier ministre devra être loyal et transparent. Il ne faudrait sans doute pas non plus qu’il fasse montre d’autoritarisme pour éviter au chef de l’Etat d’avoir à être occupé à arbitrer des contentieux internes de son gouvernement ou à devoir jouer au sapeur-pompier. Au contraire, le Premier ministre devra se révéler être un pacificateur. Dans le contexte politique actuel, il serait nécessaire à un Premier ministre d’avoir le sens du dialogue, d’être un rassembleur et non d’être trop clivant.
Le Président Macky Sall avait souhaité impulser un rythme plus accéléré des actions du gouvernement et pour ce faire, avait estimé devoir se passer d’un Premier ministre. Ainsi, il avait à s’occuper directement du contrôle et de la coordination des actions des différents ministres. Mais à l’épreuve, il faut admettre que la réforme de suppression du poste de Premier ministre n’a pas apporté plus d’efficacité dans l’action du gouvernement. On a pu observer que dans de nombreuses situations, les ministres arrivaient à s’ignorer les uns les autres. On ne manquera pas de relever que les rivalités politiques ou les animosités ou relations interpersonnelles n’ont pas manqué de déteindre sur leur collaboration. C’est ce qui rend encore plus ardu le choix du futur Premier ministre et de son équipe gouvernementale. Le chef de l’Etat devra veiller à éviter de mettre ensemble des personnalités qui seront occupées à se mener des guerres larvées de positionnement, en vue d’obtenir plus d’emprise dans l’appareil d’Etat. Il y aurait un risque à laisser croire que le choix du Premier ministre procèderait de la désignation d’un éventuel dauphin car cela l’exposerait à toutes les guerres et autres manœuvres hostiles. L’année 2022 sera une année de relance économique, après une dure période de la pandémie du Covid-19 qui a induit un sérieux ralentissement de l’activité économique. Un gouvernement efficace ne devrait pas perdre du temps à des querelles politiques stériles pour des agendas autres que le redressement de l’économie nationale. Pour autant, les fonctions régaliennes de l’Etat devraient être assurées par des personnalités qui ne tremblent pas devant les risques et périls. Les auteurs des velléités de chercher à faire peur à l’Etat et aux autorités publiques, jusqu’à empêcher l’application des règles et principes fondamentaux de l’Etat de droit, devront trouver à qui parler. Il y va en effet du devoir impérieux de la sauvegarde de l’idéal républicain. Il s’avère nécessaire de reprofiler le gouvernement afin d’y placer des hommes et femmes ayant un pedigree éloquent, plutôt que des personnes dont le seul mérite ou atout serait d’avoir été aux côtés du Président Sall pour la conquête du pouvoir, ou de provenir seulement d’un patelin, ou d’appartenir à un groupe social quelconque. Les impératifs de résultats qui vont peser sur le prochain gouvernement devront commander au Président Sall d’être plus exigent quant au niveau de compétences de ses ministres.
Post scriptum. Qui parle d’ethnicisme et de régionalisme ?
Il n’a pas échappé à de nombreuses personnes, que dans son propos pour récuser, encore une fois, les magistrats qui auront à connaître de son affaire de viol avec Adji Sarr, Ousmane Sonko, leader de Pastef, a utilisé un argumentaire assez spécieux. Pour lui, le nouveau Procureur de Dakar, Amadou Diouf, serait de Fatick et le Doyen des juges de Dakar, Oumar Maham Diallo, serait lui du même village que Farba Ngom, le griot attitré du Président Macky Sall, et pour ces raisons, il ne saurait leur faire confiance et doute de leur neutralité. Ainsi, Ousmane Sonko reste-t-il dans la même logique que le Juge d’instruction Mamadou Seck, qui s’était désisté du dossier Adji Sarr, invoquant le motif que sa propre épouse est d‘ethnie diola. Quel procès d’intention ne nous avait-on pas fait quand nous avions eu l’impertinence, à travers ces colonnes, de dénoncer les dérives ethnicistes récurrentes de Ousmane Sonko et de ses partisans dans leurs propos ? Où sont tous les grands croisés contre l’ethnicisme et le régionalisme qui, avec une malhonnêteté sidérante, montaient sur leurs grands chevaux dans l’esprit de chercher à nous discréditer ou nous jeter l’opprobre. A moins que leur indignation, comme toujours, soit à la tête du client… Qui aura le toupet de préconiser que les autorités judiciaires laissent le soin à Ousmane Sonko de choisir ses juges ?
VELINGARA - INSUFFISANCE DE PERSONNEL, DE PARCS A VACCINATION… : LES CONTRAINTES DE L’ELEVAGE
Le service départemental de l’élevage et des travaux vétérinaires de Vélingara a préparé un document de synthèse sur la situation du secteur, dans cette localité de la région de Kolda
En prélude à la Journée nationale de l’élevage que la ville de Daara Djolof a accueillie cette année, ce samedi, les acteurs du secteur, dans le département de Vélingara, ont listé les problèmes qu’ils rencontrent et dont la levée devrait permettre une relance de l’activité dans le Fouladou.
Le service départemental de l’élevage et des travaux vétérinaires de Vélingara a préparé un document de synthèse sur la situation du secteur, dans cette localité de la région de Kolda. Dans le document, Dr Alioune Guèye a listé les difficultés que rencontre son service dans l’encadrement et l’appui en soins vétérinaires et la production en viande et lait ; mais aussi les contraintes rencontrées par les éleveurs.
Le patron des éleveurs du département a commencé par compter le cheptel. Il informe : «Vélingara est un département essentiellement pastoral. Ici, chaque citoyen est un éleveur, petit ou grand. Les statistiques de la Cellule d’études et de planification du ministère de l’Elevage a estimé en 2018, le nombre de bovins à 180 000 têtes, les petits ruminants à 200 mille, les chevaux à 11 mille…» L’importance de son cheptel n’a pas suffi à l’Etat, pour doter le département en personnel suffisant. Il a poursuivi : «Il y a 5 postes vétérinaires dans cette localité qui compte 14 communes. Les postes de Kounkané et Pakour couvrent 4 communes chacun. Les communes de Wassadou et Némataba, frontalières respectivement de la Guinée-Bissau et la Gambie, n’ont pas de postes vétérinaires.»
Le service technique de l’élevage a démarré une campagne de vaccination du bétail. Mais, cela va se faire avec beaucoup de contraintes. Dr Guèye explique : «Nous avons tout au plus 4 parcs à vaccination dans le territoire départemental. C’est très insuffisant, par rapport à la taille du département et l’importance du cheptel.» Ce ne sont pas les seuls problèmes : «Les produits vétérinaires ne sont pas disponibles tout le temps. Même pour les campagnes de vaccination, très souvent, nous connaissons une rupture des produits.»
A ces problèmes, il faut ajouter l’indisponibilité d’aliments concentrés, pour une bonne production laitière en toute saison et les feux de brousse qui détruisent le pâturage, alors que nous sommes dans le contexte d’un élevage de type extensif, où les bêtes sont laissées à elles-mêmes à la saison morte, pour leur alimentation à travers les champs. Ce qui constitue d’ailleurs une source de conflits entre éleveurs et agriculteurs. Les derniers accusant les premiers de laisser leurs animaux détruire leurs productions agricoles. C’est que, selon le technicien vétérinaire, «le parcours du bétail, s’il existe, est souvent émietté par les agriculteurs, pour les besoins de l’extension de leurs surfaces agraires».
MBOUR – AFFAIRE DES ATTAQUES DE SINDIA ET SANDIARA : KHONKOMA SE LAVE A GRANDE EAU
Deux semaines après les attaques des bases chinoise et indienne, Cwe de Sindia et Solance de Sandiara, et l’arrestation de 48 personnes, les habitants de Khonkoma ne digèrent toujours pas la descente musclée des gendarmes chez eux. A la suite d’une enquête éclair de la gendarmerie, 9 individus, ressortissants de ce village, ont été placés sous mandat de dépôt par un juge d’instruction près le Tgi de Mbour.
Aujourd’hui, ils ont commis un pool d’avocats pour essayer de les tirer d’affaire. Mais, la méthode utilisée par les pandores ne passe pas. Mamadou Ka, porte-parole des villageois, arrêté dans le cadre de cette affaire puis relaxé, n’est pas près d’oublier ce qu’il qualifie «d’humiliation» : «Après l’attaque de la base chinoise Cwe de Sindia, dans la nuit du samedi 13 novembre dernier, la gendarmerie a fait une descente musclée dans le village et arrêté 4 hommes et une femme, qui allaitait un enfant, d’abord. Le dimanche matin, ils sont revenus et ont arrêté beaucoup de personnes. Lorsque nous sommes allés à la brigade de recherche de Saly pour nous enquérir de la situation, la gendarmerie nous a demandé de retourner chez nous, jusqu’à demain (lundi).»
Il enchaîne : «Malheureusement, à notre grande surprise, la gendarmerie est revenue dans le village à bord de 16 pick-up, pour arrêter encore 48 personnes, parmi elles, des hommes et des enfants. Nous avons été emmenés à la brigade de recherche de Saly. Lorsque nous avons demandé la raison, on nous a notifié que c’est suite à la l’attaque de la base chinoise, qui se trouve à 500 m de notre village, que nous sommes arrêtés.» Il a été surpris par la méthode forte utilisée par la gendarmerie, pour procéder aux arrestations : «Je pense que si la gendarmerie a des soupçons sur une personne, elle doit aller directement chez la concernée pour l’arrêter, au lieu d’arrêter presque tout le village. C’est une méthode inhumaine», déplore le porte-parole.
Aujourd’hui, les villageois ne cachent pas leur étonnement, quand ils ont appris que le présumé butin a été retrouvé chez eux. «Nous avons vu des armes, de l’argent et des cartouches, que les gendarmes ont montrés à la télévision, pour dire que c’est le butin qui a été saisi par devers les assaillants, lors de cette attaque. Nous avons été surpris de voir ça», souligne-t-il encore. Mamadou Ka se pose une série de questions, sans pour autant trouver des réponses : «Comment quelqu’un, qui a été arrêté sur son lit en plein sommeil, peut-il posséder tout cet arsenal ? Comment peut-il posséder tout cet argent et ces cartouches ? C’est ce qui nous a tous surpris. Donc, puisqu’ils ont l’outrecuidance de le dire devant tout le monde, nous aussi, nous allons emprunter la même voie, pour démentir de façon formelle, cette information», assure M. Ka.
Par ailleurs, les habitants de Khonkoma dénoncent le déroulement de l’enquête. «Nous trouvons que l’enquête a été bâclée : comment, en moins de 10 jours, tu peux trouver des coupables et dire que ce sont ces gens qui ont commis l’attaque de Sindia et celle de Sandiara, de surcroît avec des armes, alors qu’au moment de leur arrestation, ils dormaient tous ? Personne n’a été arrêté avec une arme, de l’argent ou des cartouches. Que cela soit clair», tonne Moustapha Ka, passablement agacé par cette situation.
Selon lui, les 9 personnes arrêtées ont toutes nié les faits. Il demande le respect de leurs droits. «Nous interpellons le ministre de l’Intérieur, nous sommes des citoyens, et c’est nous qui aidons souvent les gendarmes à arrêter les bandits ici. Si les présumés coupables sont parmi nous, qu’on les arrête. Les 9 personnes arrêtées sont intègres, nous allons utiliser tous les recours possibles. Comment peut-on arrêter des gens le samedi, ici à Sindia, et le lundi, après des attaques commises à Sandiara. Et les gendarmes disent que c’est le même groupe qui a commis les deux attaques», explique dubitativement Mamadou Ka.
LE PROJET DE LOI RELATIF AU FUTUR PREMIER MINISTRE PASSE EN PLÉNIÈRE LE 10 DECEMBRE
Ça roule très vite pour le projet de restauration du poste de Premier ministre
C’est un coup d’accélérateur sur le projet de loi portant restauration du poste de Premier ministre. Sauf changement, le texte passe en Commission des lois vendredi, et en plénière, le 10 décembre.
Ça roule très vite pour le projet de restauration du poste de Premier ministre. Le Quotidien a en effet appris que la Conférence des présidents s’est réunie et a fixé son agenda. Le texte passe en Commission des lois le vendredi 3 décembre, et la plénière est prévue le 10, juste après l’examen du budget du ministre de la Justice, qui va défendre le projet de loi. Justement, les arguments servis par les responsables de la majorité présidentielle qui seraient, entre autres, la gestion de la crise sanitaire, l’agenda international «surbooké» de Macky Sall en tant que président en exercice de l’Union africaine, ne sont ceux de l’exposé des motifs du projet portant révision de la Constitution. Il s’agit plutôt d’un retour dicté par «le changement de paradigme, récemment intervenu au plan de la gouvernance de l’Etat, consécutivement à l’institutionnalisation des politiques publiques et l’émergence d’une culture de gestion axée sur le développement, recommande une rationalisation de l’exercice des attributions ministérielles, par un réaménagement de la structure du gouvernement».
En outre, le texte indique : «Pour prendre en compte les impératifs de relance de l’économie nationale et d’une meilleure coordination de la mise en œuvre des politiques publiques, il est apparu nécessaire de restaurer le poste de Premier ministre. Ce dernier se voit assigné, par la Constitution, d’une mission de coordination de l’action gouvernementale, sous l’autorité du président de la République.»
Cette restauration du poste de Pm, qui «conduit et coordonne la politique de la Nation», consacre aussi «la réintroduction de la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale, et le pouvoir de dissolution de celle-ci dévolu au président de la République». L’article 86 dudit projet dispose que «l’Assemblée nationale peut provoquer la démission du gouvernement par le vote d’une motion de censure» et l’article 87 nouveau souligne que «le président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Premier ministre et celui du président de l’Assemblée nationale, prononcer, par décret, la dissolution de l’Assemblée nationale».
IMPORTATION DE GENISSES : LA SUBVENTION PORTEE A 50%
De 30%, la subvention allouée aux importateurs de génisses au Sénégal sera portée à 50%. C’est ce qu’a promis le Président Macky Sall, qui présidait la célébration de la 7e édition de la Journée nationale de l’élevage (Jne) à Dahra Djolof.
Le chef de l’Etat, qui présidait samedi, la 7e édition de la célébration de la Journée nationale de l’élevage (Jne) à Dahra Djolof, a promis de porter la subvention allouée aux importateurs de génisses, qui était de 30%, à 50%.
De 30%, la subvention allouée aux importateurs de génisses au Sénégal sera portée à 50%. C’est ce qu’a promis le Président Macky Sall, qui présidait la célébration de la 7e édition de la Journée nationale de l’élevage (Jne) à Dahra Djolof.
Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un programme de modernisation spécifique des filières animales, pour réduire significativement les importations de lait au Sénégal, mais également de viande, annoncé par Macky Sall.
«C’est toujours dans cette perspective de consolidation, que je place le lancement officiel du premier recensement national de l’élevage du Sénégal, dont le but est d’avoir une maîtrise des données sur l’élevage. Ceci est indispensable à la gouvernance optimale du secteur», a déclaré le président de la République. La mise en œuvre réussie de ce recensement, indique-t-il, «exigera l’implication de tous les acteurs, notamment les organisations professionnelles, qui devront jouer un rôle de premier plan dans la sensibilisation des populations».
Au-delà d’une bonne maîtrise des données, le président la République a aussi fait savoir qu’un «secteur de l’élevage moderne doit disposer de ressources humaines de qualité et motivées, mais également asseoir des méthodes de production et d’exploitation innovante». Ainsi, souligne-t-il, «qu’un processus d’amélioration des conditions de travail des agents du ministère de l’Elevage est annoncé, avec le recrutement de 475 agents, l’alignement de l’âge de la retraite à 65 ans et des avantages des docteurs vétérinaires à celui des médecins. Ces efforts de motivations du personnel seront élargis aux autres catégories d’agents».
Au demeurant, demande-t-il au «ministre de l’Elevage d’œuvrer avec les acteurs, à la transition consensuelle vers un élevage semi intensif à intensif à travers la création, suivant le modèle de Dolly, d’un réseau cohérent et complémentaire d’un nouveau Ranch, pour renforcer la préservation des ressources pastorales et les potentiels génétiques».
Il estime que le renforcement de la dimension pastorale est nécessaire, en particulier au niveau de Dodji et Sangalkam. A cet égard, Macky a décidé de porter les ressources du Fonds d’appui à la stabulation (Fonstab), à cinq milliards de francs Cfa par an. Jusqu’ici, les ressources de ce Fonds tournent autour de 3 milliards de francs Cfa. Le ministre de l’Elevage devra par ailleurs réfléchir sur la mise en place d’un réseau d’abattoir adapté, répondant aux normes.
Pour booster l’entreprenariat dans ce secteur, la Délégation à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (Der/fj), selon Macky Sall, «apportera en 2022 au secteur, dans le cadre du Projet d’appui et de valorisation des initiatives entrepreneuriales des femmes et des jeunes (Pavie), une enveloppe de 8, 500 milliards de francs Cfa, dédiée aux chaines de valeur lait, poulets, bétail et viande».
Pour rappel, le secteur est confronté à d’énormes difficultés. Entre autres, les acteurs, qui se sont succédé au micro, ont listé l’insuffisance des financements, le vol de bétail, la recrudescence des conflits entre éleveurs et agriculteurs, liée à l’absence de parcours de bétail.
A ce propos, Macky a réaffirmé sa volonté de mettre fin au vol de bétail et de densifier le dispositif pénal. Il a demandé aux Forces de sécurité et de défense, de prendre toutes les dispositions requises pour faire face à ce phénomène. Le chef de l’Etat a aussi invité le gouvernement à prendre des mesures pour mettre fin à la recrudescence des conflits entre éleveurs et agriculteurs. Il a ainsi rappelé aux ministres concernés, l’impératif de procéder à l’actualisation et l’aménagement des parcours de bétail et les zones de pâturages. Car, soutient-il, «c’est une problématique économique, sociale, sécuritaire actuelle, qui appelle des concertations et une solution rapide».