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28 août 2025
par Serigne Saliou Guèye
FUSIBLE ET FIGURANT
Va-t-il vers la préparation d’un dauphin à presque deux ans de la fin de sa mission présidentielle ? Les possibles réponses à cette question ne découleront que lorsque le profil du prochain Premier ministre sera connu
S’il y a dans l’histoire politique du Sénégal, un poste gouvernemental qui apparait et disparait selon le simple bon vouloir des Présidents de la République ou selon des impératifs politiciens, c’est celui du Premier ministre. La fonction de Premier ministre, telle que supprimée et réinstaurée, ne semble pas être une nécessité dans l’architecture gouvernementale.
Senghor : l’obsession du bicéphalisme
Pourtant à notre accession à l’indépendance, le poste de président du Conseil qu’occupe Mamadou Dia est l’équivalent d’un Premier ministre donc chef du gouvernement. Sauf qu’il partage les pouvoirs avec le président de la République plutôt occupé à s’occuper de la politique étrangère, de la coopération internationale et de la diplomatie. Comme le stipulait la première Constitution en son article 25, « le Président du Conseil est pressenti et désigné par le Président de la République… » Et ce dernier après avoir défini sa politique, « est investi par un vote au scrutin public à la tribune, à la majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale ».
Senghor est lui aussi élu par un collège électoral d’élu. Et le type de régime qui permet un tel partage est le régime parlementaire type 4e République française. Cela montre la prégnance du parti et de l’Assemblée nationale dans la configuration gouvernementale. Mais Mamadou Dia qui tient à la rigueur du travail et place l’éthique dans toutes actions est combattu par les députés socialistes qui le considèrent comme un empêcheur de tourner en rond quand ils ont voulu augmenter leurs salaires et refuser de rembourser leurs crédits bancaires. En voulant contraindre les députés à renoncer aux augmentations salariales qu’ils ont votées lors d’un de ses voyages hors du Sénégal, le président du Conseil Dia se heurte au niet catégorique des parlementaires cupides et soutenus souterrainement par le Président Léopold Sédar Senghor. C’est ainsi que la motion de censure contre Dia et son gouvernement est enclenchée.
Senghor veut en même temps faire comme De Gaulle, son mentor qui, en janvier 1959, inaugure l’ère des Premiers ministres avec un Président fort et un chef de gouvernement démuni voire dépouillé de plusieurs de ses pouvoirs que lui confère la Constitution. Mamadou Dia légaliste jusqu’au bout sera finalement terrassé par Senghor, ses députés et sa soldatesque. Après son emprisonnement, Senghor change la Constitution, renforce ses pouvoirs et supprime le poste de président du Conseil (équivalent du Premier ministre). De 1963 à 1970, Senghor règne sans partage. Mais en mai 1968 une vague de contestation secoue le régime monocratique de Senghor. Parti d’une révolte des étudiants de l’université de Dakar, le mouvement contestataire estudiantin s’étend aux élèves des lycées et aux syndicats de travailleurs.
Le mouvement présente les contours d’une contestation du pouvoir personnel du président Senghor. Le vent de la soif démocratique souffle, le régime de Senghor qui comprit l’importance de l’instauration d’un poste de Premier ministre. D’une pierre, deux coups. Senghor révise la Constitution, instaure le poste de PM se décharge de certaines de ses prérogatives et désormais, c’est Abdou Diouf au dit poste qui assure la coordination de l’action gouvernementale et c’est lui sert de paravent aux tirs des opposants. Et c’est ce poste qui lui permit de se retirer du pouvoir en décembre 1981 et le passer à son occupant par le biais de l’article 35. Par conséquent le Président de la République avait supprimé le poste du président du Conseil pour éviter la dyarchie Dia-Senghor et régner en maitre seul. Mais la réalité politique lui imposa sept ans plus tard la restauration du poste.
Abdou Diouf : entre Jean Collin et Habib Thiam
Abdou Diouf, président de la République à partir de décembre 1981 grâce à son poste de PM, nomme Habib au poste qu’il venait de quitter. Mais ce dernier fera long feu au dit poste. Après les élections présidentielle et législatives de 1983, le poste de PM disparait à nouveau. Diouf, pour éviter la confrontation entre Jean Collin, tout-puissant Secrétaire général de la Présidence et Habib Thiam PM, préfère mettre ce dernier à l’Assemblée nationale, loin du train-train gouvernemental. Il faut souligner que c’est Jean Collin, Secrétaire général de la Présidence, qui officieusement jouait le rôle du PM. Moustapha Niasse le remplace éphémèrement le temps qu’on supprime le poste de PM presque pour neuf ans. Diouf s’est plié aux contestations préélectorales et électorales de 1988 pour envisager une ouverture du gouvernement aux forces de l’opposition et restaurer le poste de PM.
C’est le 8 avril 1991, à la faveur du gouvernement de majorité présidentielle élargie, que Habib Thiam retrouve son poste de PM pour sept ans après que Diouf a limogé Jean Collin lors du remaniement ministériel du 27 mars 1990. Mais l’on vit à nouveau le bicéphalisme entre Habib Thiam PM et Ousmane Tanor Dieng, ministre d’État, ministre des Services et des Affaires présidentielles. D’ailleurs lors de la présentation du discours de politique générale de Mamadou Lamine Loum, successeur de Thiam à la Primature, après sa nomination le 3 juillet 1998, le député Amath Dansokho le raille en lui signifiant qu’il n’est pas le vrai PM. Allusion faite à Tanor. Et jusqu’à la chute de Diouf en 2000, le poste de PM demeurera. Il en sera ainsi sous le règne d’Abdoulaye Wade, le seul Président à ne pas supprimer le poste. Mais sous Wade, la Primature a connu six locataires soit en moyenne un PM chaque deux ans. Ce qui montre que le PM, pour Wade, n’était qu’un figurant. Et c’est ce qui explique ses conflits avec trois de ses anciens PM en l’occurrence Moustapha Niasse, Idrissa Seck et Macky Sall.
Macky Sall et l’échec du Fast-track
Macky Sall, après sa réélection en février 2019, pour des raisons de performances économiques, a choisi de libérer son PM Boun Abdallah Dionne et de supprimer simultanément le 14 mai 2019 le poste qu’il occupait le 6 juillet 2014. Nonobstant les levées de boucliers et les mises en garde sur le risque de supprimer le poste en question, Macky fait ce qu’il juge nécessaire pour accélérer son PAP2. Mais l’on s’est rendu compte que la suppression était sous-tendue par une raison plus politicienne que politique. Etant donné qu’il venait d’étrenner, après sa victoire de février 2019, son second mandat, nommer un PM pourrait laisser croire à la préparation d’un dauphin. D’ailleurs les supputations allaient bon train sur le potentiel successeur de Macky. Mais la suppression du poste de PM et la non désignation d’un N°2 au sein de l’APR aura tempéré les ardeurs successorales de ceux qui croient à leur étoile. Au dernier Conseil des ministres du 24 novembre dernier, Macky a décidé de réinstaurer le poste. A quelle fin ? C’est la question qui taraude les esprits. Une chose est sure : la décision est sous-tendue par une motivation politicienne. Va-t-il vers la préparation d’un dauphin à presque deux ans de la fin de sa mission présidentielle ? Les possibles réponses à cette question ne découleront que lorsque le profil du prochain PM sera connu.
«NOTRE URGENCE A NOTTO DIOBASS, C’EST DE CORRIGER LES ERREMENTS DU MINISTRE-MAIRE ALIOUNE SARR»
Maryvonne Ndew Gning, candidate de Yewwi Askan Wi
Cheikh CAMARA, Correspondant permanent à Thiès |
Publication 30/11/2021
«Face à la mal-gouvernance de l’institution municipale de Notto Diobass, surtout dans le domaine du foncier, face aussi à la dégradation continuelle du cadre de vie des populations, il nous faut agir vite pour arrêter l’hémorragie». Ce cri de détresse est de la candidate de la coalition Yewwi Askan Wi à l’assaut de la mairie dirigée par le ministre maire Alioune Sarr. Maryvonne Ndew Gning a été investie ce samedi 27 novembre 2021.
La tête de liste de la coalition Yewwi Askan Wi pour les élections territoriales de janvier 2021 à la mairie de la commune de Notto Diobass, Maryvonne Ndew Gning, se dit « très consciente qu’il est question de sauver notre terroir » et pense que, « vu la situation de notre localité et l’urgence de corriger tous les errements, il n’y a de temps, ni pour des invectives ni pour des discours triomphalistes ». Et d’indiquer : « l’heure est plutôt de bâtir et gérer le Notto Diobass dans l’intérêt exclusif du bienêtre des populations ». Ce d’autant que « la localité renferme d’énormes potentialités qui peuvent la faire émerger, avec de larges possibilités disponibles dans les domaines agricole, commercial et de la mobilité aussi bien interurbaine qu’inter-rurale », remarque l’ancienne « progressiste » qui, aujourd’hui, après la division en deux de l’AFP de Moustapha Niass dans le Diobass, contrôle la moitié de ce territoire politique , qu’elle a cédée dans le Grand parti d’El Hadji Malick Gackou.
Les difficultés des Diobassois à la quête du bien-être
La candidate de la coalition Yewwi Askan Wi à Notto Diobass, qui prône « un Diobass non enclavé, accessible par et pour tous », a tendu la main à l’ensemble de la population Diobassoise, pour « ensemble, résoudre définitivement le mal-vivre et le déséquilibre social ». Elle a insisté sur « l’autopromotion » et pense que « le temps de changer le visage de Notto Diobass a sonné ». Aussi de revenir sur « le difficile accès aux ressources financières, avec le pouvoir d’achat de nos concitoyens qui se détériore, chaque jour qui se lève, du fait de la cherté du coût de la vie », ce qui, dit-elle, « nous condamne à nous lancer dans la course à la mairie » pour « un changement radical dans la méthode de gérer les affaires de la communauté ». Elle invite les élus à « bannir la gestion solitaire de la gouvernance locale ». Notto Diobass étant, par tradition, une zone de commerce et d’intenses activités agroéconomiques, Maryvonne Ndew Gning dit avoir mesuré « les difficultés que rencontrent les populations à la quête du bienêtre ». Et face à ce constat, de promettre de mettre en place un « programme d’appui aux initiatives locales ». Elle a tendu la main à tous pour « ensemble, porter haut l’étendard de notre terroir », en déclinant une « vision futuriste » autour d’une « gestion de la commune par et pour les populations » pour « ensemble construire un Diobass nouveau avec la coalition Yewwi Askan Wi ».
L’hydraulique rurale, le casse tête des populations du Diobass
Maryvonne Ndew Gning qui espère devenir la première femme mairesse de Notto Diobass, promet de mettre en marche son programme : « Fini les problèmes d’eau à Notto Diobass » dès la première semaine de son installation à la tête de la mairie. Selon elle, « étancher la soif des populations par la résorption du déficit criant en matière d’addiction d’eau est une surpriorité », parce que « Notto Diobass a soif, l’eau ne coule pas en abondance chez nous et il faut rapidement y remédier ». Sur la question de l’électrification, la candidate de la Coalition Yewwi Askan Wi à la mairie de Notto Diobass remarque que « l’électricité n’est pas un privilège de la commune », mais, a-t-elle promis, « avec nos partenaires nous sortirons le Diobass des ténèbres ». Et d’ajouter : « dans le registre global de lutte contre l’insécurité, nous allons, en relation avec les autorités compétentes, mobiliser les moyens qu’il faut, pour la protection des personnes et de leurs biens. Tous les moyens nécessaires seront mobilisés pour venir à bout du vol du bétail devenu un véritable fléau dans le terroir. Ce phénomène affecte sérieusement le pouvoir d’achat de nos chers concitoyens ». Aussi elle a évoqué son programme de développement sanitaire intitulé : « Pour un accès aux soins de santé pour tous ». Dans le domaine de l’éducation où, dit-elle, « tout ou presque est priorité car il y a beaucoup à faire et à réaliser », elle devait revenir sur la façon dont elle compte dérouler son programme « Ndiangue mou bakh thi Notto Diobass » (Pour une éducation de qualité).
FARBA NGOM, L’ENTREMETTEUR DU SCANDALE
Sachant que le président ne peut rien lui refuser, l'ancien ministre a forcé la main à ce dernier, vendredi matin, pour une audience avec le fameux Djibril Ngom. Un tête-à-tête qualifié de « scandale protocolaire » qui a fini de desservir le chef de l’Eta
Farba Ngom a installé inutilement le président Macky Sall dans une controverse et polémique dont il pouvait se passer. Sachant que le locataire de l’avenue Senghor ne peut rien lui refuser, il a forcé la main à ce dernier, vendredi matin, pour une audience avec le fameux Djibril Ngom. Une audience qui a duré à peine dix (10) minutes. Un tête-à-tête qualifié de « scandale protocolaire » qui a fini de desservir le chef de l’Etat.
Dans la galaxie présidentielle, Farba Ngom indispose. Le Palais bruit d’une rancœur tenace contre le député-maire des Agnam. Rancœur qui se dissipe dans une atmosphère contrariée du premier cercle du président de la République à propos des méthodes du maire des Agnam. La gêne est grosse lorsque la photo d’un Macky Sall recevant le transhumant Djibril Ngom qui s’était révélé à l’opinion quelques semaines auparavant en organisant la forclusion de la liste Yewwi Askan Wi de Matam. Du pire banditisme politique pour avoir braqué les listes de sa propre coalition. Pour preuve, ce bonhomme, mandataire de Pastef, a attendu à quelques heures du dépôt des listes de YAW pour disparaitre dans la ville. Ou alors pour aller se réfugier chez … Farba Ngom. Un acte de haute trahison qui avait entraîné au début la forclusion de YAW avant que ladite coalition ne soit rétablie par la Cour d’appel de St-Louis.
Pour tenter de justifier son crime, Djibril Ngom révèle son ralliement vers l’APR en arguant d’un manque de reconnaissance du leader du Pastef Ousmane Sonko. Seulement la traîtrise du sieur Djibril prend une autre tournure puisqu’elle a été légalisée à travers une audience triste et solennelle par le président de la République. « Le président a ses prérogatives et peut recevoir qui il veut, mais le moment n’était pas opportun de recevoir une telle personne et de se faire photographier. Quel message y avait-il à passer » souligne le ministre Seydou Guèye porte-parole national de l’APR dans les colonnes de l’Obs de ce lundi 29 novembre. En tout cas, Farba Ngom serait le seul à pouvoir répondre à cette question.
Par contre, si au niveau du service protocolaire du Palais, on dégage en touche cette audience controversée, « Le Témoin » est en mesure de vous dire que la rencontre a pu avoir lieu grâce à l’implication personnelle du maire des Agnam qui a réussi à bousculer le protocole de la Présidence avant d’imposer l’hôte au président de la République. « En réalité, il n’était jamais prévu dans la feuille d’audience du président de la République de recevoir Djibril Ngom. D’ailleurs ce vendredi matin, le président Macky Sall devait juste se rendre à l’hôpital Principal pour la pose de la première pierre de la Polyclinique de ladite structure hospitalière d’un montant de 60 milliards de frs. C’est jusqu’au moment où il s’apprêtait à quitter les lieux, que Farba Ngom déboule pour prier avec force arguments le président de recevoir Djibril Ngom.
Mis devant le fait accompli, Macky Sall alors ne consentira à donner au transhumant que dix (10) minutes » indique une source présidentielle. Cette dernière ajoute que la photo qui révèle le scandale aurait même été prise par Farba Ngom en personne. Les photographes du Palais avaient déjà quitté les lieux pour rallier l’hôpital Principal. « Aucun photographe professionnel n’aurait pris une photo qui allait provoquer une polémique et desservir le chef de l’Etat. Comme ce fut le cas de cette photo en question intégrant l’enveloppe dans le dont le contenu fait jaser actuellement » se désole notre interlocuteur. Justement, ce dernier nous confie que l’enveloppe de la polémique contiendrait une rondelette somme d’argent.
De Dahra Djolof, Farba Ngom presse Djibril à parler…
Alors ce samedi, lorsque cette audience a fini par éclabousser le chef de l’Etat et l’APR, Farba Ngom entre de nouveau en action. Depuis Dahra Djoloff où il prenait part à la Journée nationale de l’Elevage, le maire d’Agnam fait pression sur Djibril Ngom pour que ce dernier puisse s’expliquer. Djibril Ngom de revenir sur les contours de sa rencontre avec le chef de l’Etat. « Exactement, je confirme avoir été reçu par le président Macky Sall au pal ais présidentiel. Cela suite à une demande d’audience que j’avais déposée après la conférence de presse que j’avais tenue récemment pour faire état de ma démission du Pastef et de la coalition Yewwi Askan Wi. Je trouve normal de venir notifier cette décision au chef de l’Etat et lui affirmer que nous sommes prêts à nous engager derrière lui, vu tous les efforts qu’il déploie au Fouta » tente de convaincre Djibril Ngom à travers les réseaux sociaux. Dans la foulée, il a rejeté avoir reçu une enveloppe figurant au bas de la photo bourrée d’argent. « Je voudrais préciser que je ne connais même pas ce qui se trouvait dans cette enveloppe, même si elle était positionnée à mes côtés. Je suis une personne qui assume ses responsabilités et je suis désolé si cette enveloppe m’appartenait j’allais le dire. Toutefois, je suis citoyen sénégalais, si le président de la République me donnait de l’argent, je le prendrais sans état d’âme. Mais il n’en a rien été au sortir de cette audience » indique avec force détails le sieur Ngom.
YAW dénonce une telle audience
Au niveau de Yewwi Askan Wi, on ne décolère pas contre Macky Sall. Il est même annoncé une plainte contre l’ex mandataire de Pastef. Lors d’une rencontre politique tenue ce samedi à Tivaouane pour l’investiture du candidat de YAW, certains leaders de YAW ont vivement dénoncé une telle audience. Le leader de Pastef Ousmane Sonko qui a annoncé une plainte contre Djibril Ngom dira que le président Macky Sall « ne mérite aucun respect » parce qu’il a osé « recevoir au Palais de la République, qui est une institution, une personne qui a commis un délit grave ». Déthié Fall mandataire de YAW ajoute que « la honte a même honte d’ellemême. C’est le président qui incite à la corruption dans ce pays. Et cette audience prouve que la coalition YAW empêche Macky Sall de dormir. Il a tout fait pour supprimer nos listes dans toutes les localités. Nous avons pu récupérer les 75%. Les préfets refusent toujours cette décision. Mais, le combat ne fait que commencer ».
Les nervis sur la table de Macky
Le Cadre Unitaire de l’Islam au Sénégal (Cudis) a discuté hier, à bâtons rompus, avec le Président Macky Sall, lors de l’audience qu’il a accordée à la délégation. Le Cudis renseigne dans un communiqué parvenu à «L’As» que la rencontre a permis de transmettre au président de laRépublique les inquiétudes et recommandations des khalifes généraux et de leurs porte-paroles avec lesquels le Cudis a pu échanger en préparation de l’audience. Ceux-ci ont insisté sur la nécessité de parler de manière franche et responsable des risques de violence qui pèsent sur la paix et le vivre-ensemble, indique le communiqué. C’était aussi l’occasion pour le Cudis de présenter au chef de l’Etat les récriminations des acteurs politiques et coalitions électorales sur le processus, leur manque de confiance aux autorités de tutelle, le traitement pré- sumé tendancieux de certains dossiers judiciaires, etc. Fort de cela, le Cadre Unitaire a invité le Président Macky Sall à poser dans ce contexte de crise économique et de menaces sécuritaires régionales des actes forts de conciliation à l’intention de ses adversaires politiques pour pacifier le jeu démocratique. Le Cudis n’a pas occulté la question des milices accusées d’user de la violence gratuite envers les honnêtes citoyens.
Macky pour un code de conduite des acteurs politiques
Restons au Palais pour dire que le chef de l’Etat a salué l’initiative du Cadre Unitaire de l’Islam et de la Plateforme Jammi Rewmi visant à restaurer un climat de paix au bénéfice des citoyens. D’après le communiqué, Macky Sall s’est engagé à l’appuyer pour qu’elle se traduise par un code de conduite ou une charte partagée par tous les acteurs. Aussi, promet-il, sa coalition signera la charte pour contribuer à cette dynamique contre la violence. Car, au-delà des élections locales, le Président Sall pense qu’un dialogue approfondi peut permettre d’avancer sur d’autres mesures de préservation de notre vivre ensemble et de pacification des relations entre les acteurs politiques. Le Cadre unitaire de l’Islam poursuivra ses consultations avec les autres acteurs politiques et sociaux pour élargir la base sociale de cet engagement nécessaire de tous à favoriser la paix et la non-violence au Sénégal.
Les points noirs de la coopération sino-africaine
La coalition contre les usines de farine de poisson et la mauvaise gouvernance des pêches a attendu l’ouverture du forum sur la coopération sino-africaine (Focac) hier pour se faire entendre. Selon la coalition, les financements de la Chine au Sénégal, dans le secteur de la pêche, sont concentrés dans l’implantation d’usine de farine et d’huile de poisson et dans la «sénégalisation» de navires chinois pour s’accaparer du peu qui nous reste de poissons, contribuant ainsi à aggraver la surexploitation et le pillage de nos ressources halieutiques, sans parler des problèmes de pollution de notre environnement et de la dé- gradation du cadre de vie des populations. La conviction de la coalition est que la venue des sociétés chinoises a largement contribué à appauvrir les communautés de pêche et n’a enrichi qu’un petit groupe de personnes ayant exploité les failles de notre système, en créant des sociétés mixtes nébuleuses et très problématiques pour la gestion durable des pêches. Lesdites sociétés mixtes ont également contribué à réduire les emplois de la pêche artisanale, notamment ceux de la transformation artisanale des produits halieutiques, et à menacer la sécurité alimentaire des populations du Sénégal et de la sous-région, indique-t-elle dans un communiqué. Chaque année, renseigne la coalition, plus d’un demi-million de tonnes de poissons sont pêchés dans les eaux d’Afrique de l’Ouest pour être ensuite transformés en farine et en huile de poisson. Ainsi, elle recommande «une réorientation des financements de la Chine vers d’autres secteurs où les populations sénégalaises trouveraient leur compte (la santé, l’éducation, les industries, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, etc…).
Arrêt technique de la Sar
La Société Africaine de Raffinage (SAR) observe un arrêt technique depuis hier, pour la révision complète de ses installations. Selon le service communication, il s’agit pour la société de se conformer à la loi relative aux établissements classés. Les travaux prendront fin en mars 2022. La Sar va profiter de l’arrêt technique pour procéder également au raccordement des unités existantes avec les nouvelles unités construites dans le cadre de l’augmentation de ses capacités de production et l’adaptation de ses unités au traitement du pétrole brut sénégalais. Toutefois, la Société rassure les usagers et ses partenaires que toutes les dispositions sont prises pour la continuité de l’approvisionnement correct et régulier du marché local en produits pétroliers. Mais dans ce contexte sanitaire avec le flux important dans l’enceinte de la raffinerie durant cette période, la SAR invite les différentes entreprises engagées dans cette opération au respect scrupuleux des mesures barrières telles que édictées par les autorités sanitaires dans toutes les zones concernées. Aussi, elle accorde une très haute importance au respect des règles d’hygiène et de sécurité dans les espaces de travail.
Le Cudis et Jammi Rewmi au Palais
Le Cadre unitaire de l’Islam (Cudis) poursuit ses rencontres avec les acteurs politiques. Après l’opposition, le Cadre dirigé par Cheikh Ameth Tidiane Sy a été reçu hier au Palais par le président de la République. Le Président Macky Sall a fait d’une pierre deux coups. Il a reçu ensemble le Cadre unitaire de l’Islam et la délégation de la plateforme «Jammi rewmi» de la société civile. Les deux délégations ont exprimé au chef de l’Etat les inquiétudes de certains acteurs politiques, surtout de l’opposition. Mais le Président Macky Sall a rassuré de sa volonté de soutenir le processus de mise en place d’un code de conduite des acteurs politiques en direction des élections à venir.
Mise en œuvre du programme 100 000 logements
Interpellé par les députés, lors de son passage à l’hémicycle, pour défendre le projet de budget de son département sur les lenteurs et les lourdeurs du programme des 100 000 logements, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a indiqué que ce projet est actuellement en train d’être mis en œuvre. Selon Amadou Hott, des entrepreneurs ont déjà obtenu des assiettes foncières et sont en train de travailler sur ces projets. Pour le moment, affirme-t-il, 300 000 demandeurs sont déjà répertoriés sur leur plateforme. Il ajoute que ses services sont en train de finaliser des partenariats avec des entreprises locales et étrangères qui vont très prochainement commencer le travail. S’agissant des assiettes foncières disponibles, indique Amadou Hott, le financement est en partie sécurisé avec un programme de la Banque mondiale en plus d’une ligne de financement obtenue auprès des banques locales avec le fonds de l’habitat social.
Le voleur surpris dans la chambre d’un Asp
Marchand ambulant de profession, B. Ndiaye ne veut pas se limiter à son travail. Il s’essaie également au vol. Dépendant du diluant cellulosique, le bonhomme a eu le toupet de s’introduire dans la chambre d’un Agent de Sécurité de Proximité (Asp) au moment où ce dernier prenait son bain, pour tenter de voler son téléphone portable. Après avoir pris le téléphone, il a croisé sa victime au moment de sortir de la chambre. Sommé de s’expliquer sur les raisons de sa présence dans la chambre, B. Ndiaye ne savait quoi dire. Suffisant alors pour qu’il soit pris au collet et conduit à la Police de Grand Yoff où il a été placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet.
Étudiant drogué
Adepte de l’herbe qui tue, l’étudiant M. Niane a été interpellé à Liberté 06 au cours d’une opération de sécurisation menée par les limiers de Grand-Yoff avec un cornet de chanvre indien. Sur la provenance de la drogue, l’étudiant a refusé de livrer son fournisseur. Il a été jeté dans le panier à salades avant d’être déféré au parquet pour détention aux fins d’usage de chanvre indien.
Walf ne cautionne pas les opinions de Gaston Mbengue
Le groupe «Wal Fadjri» se dé- fend. Critiqué d’avoir failli à ses responsabilités sur la déclaration de Gaston Mbengue dans l’émission «Sortie», le groupe de Khar Yalla précise d’emblée qu’il ne cautionne pas les opinions du promoteur de lutte. Dans un communiqué, la direction de la télévision indique que Gaston Mbengue «a tenu des propos irresponsables qui ont offusqué plus d’un Sénégalais. Et nous comprenons parfaitement les réactions d’indignation de nos compatriotes pas habitués à entendre de tels propos diffusés sur nos antennes, même siWal Fadjri est et reste un groupe de presse ouvert à toutes les opinions. C’est cela même son identité». Ainsi le groupe insiste qu’il ne partage pas les opinions de Gaston Mbengue, même s’il assume l’entière responsabilité de leur diffusion. La direction de la télévision rappelle que le groupe reste attaché à la paix et à la cohésion nationale.
Seydina Omar Ba de «Walf» candidat à la mairie de Keur Massar Nord
Ne quittons pas le groupe «Wal Fadjri» sans signaler qu’un de ses animateurs va briguer les suffrages des populations de la commune de Keur Massar Nord. Le célèbre présentateur du journal Wolof et de l’émission «Jakarlo Askan wi», Seydina Omar Ba, n’est pas en terrain inconnu. Puisqu’il a eu deux mandats en tant que conseiller municipal sous la bannière de la coalition Sopi, de 2002 à 2014. Il a été élu sur les listes dirigées par l’ancien maire libéral Gamou Boye. Désormais, il a l’ambition de briguer la commune de Keur Massar Nord où il a passé une grande partie de son adolescence.
Des vidéos installent un malaise à Dakar Dem Dikk
Des vidéos postées sur les ré- seaux sociaux ont fini d’installer le malaise à la société de transport public, Dakar Dem Dikk (DDD). Pour couper court à cette rumeur, la direction générale a aussitôt sorti un communiqué pour rétablir la vérité. Dans les vidéos, il est indiqué que la direction générale refuserait de payer aux travailleurs les heures supplémentaires. D’où la décision des délégués syndicaux de concocter un plan d’actions. Ainsi, la direction générale précise que la réunion tenue mercredi avec tout le collège des délégués et les secrétaires généraux de syndicats consistait à présenter le plan de restructuration et de relance de l’entreprise réalisé par un cabinet international. Selon la même source, le rapport n’évoque nullement le licenciement de personnel à court, moyen ou long terme. Au contraire, elle apporte des solutions innovantes qui portent clairement sur les nombreuses difficultés de Dakar Dem Dikk qui empêchent l’entreprise d’être performante, dont notamment le paiement annuel de 450 millions Fcfa d’heures supplémentaires.
Dakar Dem Dikk perd 1 milliard par mois, soit 35 millions par jour
D’après le document du cabinet international, chaque jour, des équipages entiers de DDD restent sans bus, pour une entreprise qui perd 1 milliard Fcfa par mois, soit environ 35 millions Fcfa par jour d’exploitation. L’explication n’est autre que la mauvaise qualité du modèle d’exploitation trouvé sur place. A ce propos, la Direction générale a instruit la direction des ressources humaines de procéder à l’arrêt total des heures supplémentaires, parmi d’autres mesures comme la suppression du «Car plan» pour les cadres. Toutefois, précise-t-on, cela ne veut nullement dire que les heures supplémentaires déjà effectuées ne seront pas payées, bien au contraire. La Direction Générale invite les travailleurs à plus de responsabilité et prévient qu’aucun plan d’actions illégal ne sera toléré.
Le Pacasen rural bientôt effectif
Le Pacasen rural sera bientôt effectif. L’assurance est du ministre des Finances, Abdoulaye Daouda Diallo qui répondait aux députés. Selon Abdoulaye Daouda Diallo, la procédure pour la mise en place du Programme d’Appui aux Communes et Agglomérations du Sénégal (Pacasen) est en cours. A l’en croire, un montant de 1,5 milliard Fcfa est prévu cette année, pour amorcer le projet, en attendant la validation de la requête de financement soumise à la Banque mondiale.
L’équipe nationale du Sénégal de Beach Soccer a encore fait parler ses performances. Les Lions du foot de sable ont réussi un bel exploit sur le nouveau classement mondial
L’équipe nationale du Sénégal de Beach Soccer a encore fait parler ses performances. Les Lions du foot de sable ont réussi un bel exploit sur le nouveau classement mondial.
Beach Soccer Worldwide a partagé sa nouvelle mise à jour des classements mondiaux ce lundi 29 novembre. Demi-finaliste à la coupe du monde et au tournoi intercontinental Dubaï, le Sénégal, champion d’Afrique grimpe au classement pour s’emparer de la cinquième place. Les performances impressionnantes du Sénégal lors de sa toute première Coupe intercontinentale à Dubaï lui ont suffi pour gagner trois places, dépassant les puissances européennes du beach soccer, la Suisse, l’Italie et l’Espagne. Ils occupent maintenant la cinquième place, ce qui est leur plus haute position jamais enregistrée.
«CE SONT DES PROPOS CONDAMNABLES»
Le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), Sadikh Niass a déclaré que les propos de Gaston Mbengue sont à condamner car, ils constituent une menace pour la stabilité sociale
Le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), Sadikh Niass a déclaré que les propos de Gaston Mbengue sont à condamner car, ils constituent une menace pour la stabilité sociale.
«Ce sont des propos condamnables que nous regrettons. Il est déplorable qu’en 2021 qu’il ait encore des personnes qui peuvent mettre l’accent nos pas sur ce qui nous unis mais, surtout les questions d’appartenance ethniques, familiales ou religieuses. Le Sénégal a déjà dépassé cette phase. Nous sommes dans une harmonie entre les communautés. Certains propos nous inquiètent et nous étonnent. Que ça soit tenus par une personne de la trempe de Gaston Mbengue, c’est à déplorer. C’est cela qui fait que des dispositions de la charte de la non-violence qui avait été proposée à la classe politique se démarquent de tels propos qui font référence à l’ethnie, à l’appartenance à certains groupes sociaux ou nationalité. Ce sont des discours dangereux qui incitent à la violence. Ce sont des choses qu’on ne connait pas. C’est pourquoi nous lançons un appel aux autorités pour qu’elles se prononcent rapidement sur ça pour donner un exemple et bannir de tels propos s’il le faut, rappeler à l’ordre celui qui les a tenus. Les médias ont été toujours concernés quand il y a des discours de la haine. Ils devraient penser à censurer ces émissions ou propos. Au moment où il les a tenus, on devrait arrêter la diffusion de l’émission et éviter d’en être le relai. Nous attirons leur attention parce qu’on est dans une période pré-électorale avec tout ce que cela peut engendrer de propos haineux, malveillants. C’est pour cela que la charte de la violence que nous avons proposée à la classe politique. Nous allons également l’a proposé aux médias pour que de telles propos ne puissent être découragés et qu’on puisse vivre en harmonie dans un Sénégal uni».
LE CORED, LE SYNPICS ET LE CNRA CHARGENT GASTON MBENGUE ET RECADRENT WALF
Les propos tenus par le promoteur de lutte contre Barthélémy Dias à la télévision sont largement décriés
Le Conseil pour l’Observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored), le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) et le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) déplorent les propos tenus par Gaston Mbengue sur le plateau de Walfadjri s’attaquant aux origines du candidat à la mairie de Dakar, Barthélémy Diaz.
LE CORED S’AUTOSAISIT
«Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) condamne fermement les propos tenus par Gaston Mbengue ce dimanche 28 octobre 2021 à l’encontre Barthélémy Dias lors d’une émission sur la chaîne de télévision privée Walf Tv», peut-on lire dans un communiqué parvenu à la rédaction hier, lundi 29 novembre. Le Cored estime que, «ces propos, d’une gravité extrême, constituent une menace à la cohésion nationale et une incitation à la haine et à la violence. Leur diffusion par la chaîne Walf Tv constitue, par ailleurs, une violation flagrante des dispositions de l’article 18 du Code de la presse qui stipule : «Le journaliste et le technicien des médias doivent respecter la dignité humaine, éviter toute allusion par le texte, l’image et le son, à l’appartenance ethnique ou nationale d’une personne, à sa religion, à son sexe, à son orientation sexuelle, ainsi qu’à toute maladie ou handicap d’ordre physique ou mentale qui aurait un caractère discriminatoire et/ou stigmatisant».
Selon toujours le Cored, l’article 4 de la Charte des journalistes du Sénégal appelle à «respecter la dignité de la personne humaine et des groupes sociaux, notamment les groupes minoritaires, en toute circonstance». Par conséquent, il s’est autosaisi du dossier pour l’instruire devant son Tribunal des pairs. Au terme des articles 53 et 54 du Code de la Presse, le Cored, tout en privilégiant le dialogue, a les pleins pouvoirs pour prononcer des sanctions contre les organes de presse qui font fi du respect des règles d’éthique et de déontologie. Cette panoplie de sanctions comprend l’avertissement, le blâme, le retrait de la carte de presse. «Elles sont prises en tenant compte dans le cadre de l’attribution du Fonds d’appui et de développement de la presse», poursuit-il. Enfin le Cored met en garde les médias contre l’usage d’expressions tendant à stigmatiser une communauté, un groupe social, un individu ou mettant en péril la cohésion sociale.
LE CNRA CONDAMNE ET ÉCRIT À WALF
«Le Cnra a constaté des manquements dans l’émission «Sortie» diffusée le 28 novembre 2021 sur le réseau Walf TV avec comme invité Gaston Mbengue. Lesdits manquements ont été notés alors que la sensibilité et la gravité du sujet évoqué devraient appeler un profond sens de la responsabilité et une attention soutenue de l’éditeur», rappelle le Cnra dans une note envoyée à la presse hier, lundi 29 novembre. Il estime par ailleurs que Walfadjri devait en effet, éviter la diffusion de propos de nature à entrainer des conséquences préjudiciables à cette même cohésion, autant qu’à la préservation de l’ordre public. En conséquence, le Cnra informe avoir saisi l’organe mis en cause. Il lui a rappelé que l’incident est d’autant plus grave et inacceptable, qu’il est noté dans le cadre d’une émission qui a fait l’objet d’un enregistrement préalable. Pis, les condamnations et autres désapprobations de la présentatrice de l’émission, dans le sens de recadrer l’invité, n’enlèvent rien la faute commise. Le Cnra déplore entre autres, le non-respect des principes qui régissent le journalisme notamment dans la diffusion de documents vidéo et audio, la diffusion des émissions incitant à la haine, à la discrimination, au racisme, au terrorisme, au fanatisme, à l’extrémisme, sous toutes leurs formes et la diffusion des émissions faisant explicitement ou implicitement, l’apologie de la violence ou incitant à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes, en raison notamment de leur origine, de leur sexe, de leur appartenance ou non à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. Le Cnra rappelle à tous les médias audiovisuels, quel que soit leur mode de diffusion, que certains dérapages verbaux, au cours des émissions exposent aux sanctions prévues par la loi, les éditeurs qui, sans s’entourer des précautions nécessaires, offrent leurs plateaux ou leurs micros en guise de tribunes pour ce type d’usage. Il précise que les médias audiovisuels doivent prendre toutes les mesures appropriées pour conserver en permanence ou rétablir instantanément, la maîtrise de l’antenne. Il appelle tous les médias audiovisuels à prendre les mesures appropriées pour prévenir de pareils manquements et à observer une application stricte de la réglementation.
LE SYNPICS APPELLE À LA RESPONSABILITÉ
Le syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), regrette les propos tenus par Gaston Mbengue. «Le Code de la Presse interdit clairement à un journaliste ou à un média, de se faire relais de tout type de propos, à même de troubler gravement l’ordre public en promouvant la Haine», renseigne un communiqué reçu par la rédaction hier, lundi 29 novembre. Le Synpics invite les journalistes à faire preuve de responsabilité : «Les médias sénégalais, surtout ceux managés par des professionnels ont des obligations vis-à-vis de la stabilité du pays. Des propos d’une violence inouïe et qui tendent à inciter à la haine, à la stigmatisation d’un groupe de personnes, d’une communauté ethnique, confessionnelle, ne doivent en aucune manière être relayés par les médias. Il est cependant malheureux de constater que souvent, des propos du même genre, tenus par des responsables politiques, sont béatement diffusés par des médias et/ou repris par d’autres. Se faisant, ces médias ne semblent dans ces cas de figure poursuivre qu’un seul but : augmenter ou consolider une audience, aux fins d’en tirer des subsides »
MACKY PEAUFINE SON PLAN
Plus de deux années environ après la suppression du poste de Premier ministre dans le gouvernement sénégalais, Macky Sall rétropédale à 180 degrés et restitue à l’architecture institutionnelle du pays sa fameuse Primature, sceau du chef du gouvernement
Le retour programmé de la Primature dans l’armature institutionnelle n’a pas encore fini de susciter moult réactions au sein de la classe politique, des observateurs et du citoyen lambda. Encore moins de livrer tous ses secrets. Alors que les uns parlent de pilotage à vue de la gouvernance politique, les autres font valoir la nécessité institutionnelle et refusent toute idée de tâtonnement de la part du Président Macky Sall. Un chef de l’Etat qui semble lui arc-bouté dans un schéma politique et/ou politicien bien mitonné dans sa tête. Pour cause, le retour de la Primature est annoncé à la veille d’échéances électorales dites cruciales pour l’avenir de la majorité présidentielle. Surtout en perspective des Locales et autres Législatives à venir, voire de la Présidentielle de 2024 pour laquelle on soupçonne le chef de l’Etat de vouloir briguer un autre mandat
Plus de deux années environ après la suppression du poste de Premier ministre dans le gouvernement sénégalais, le président de la République et patron de la majorité parlementaire rétropédale à 180 degrés et restitue à l’architecture institutionnelle du pays sa fameuse Primature, sceau du chef du gouvernement. Lors du Conseil des ministres du mercredi 24 novembre, Macky Sall a ainsi fait part à l’attelage gouvernemental du retour imminent du poste de Premier ministre. Une station qui avait été biffée du Sénégal en mai 2019, lorsque le dernier titulaire au poste, Mahammed Boun Abdallah Dionne, avait été mis au frigo pour rapprocher… le président de la République de la gestion des dossiers phares du gouvernement. La décision du chef de l’Etat de remettre au goût du jour la Primature ne continue pas moins de susciter des réactions au sein de la société sénégalaise. En bien et/ou en mal, suivant la plupart du temps la posture d’empathie ou de défiance des uns et des autres vis-à-vis du pouvoir de Macky Sall.
Ainsi en est-il de l’opposition qui diagnostique, dans le retour programmé de la Primature dans l’armature institutionnelle, un véritable pilotage à vue de l’action gouvernementale, voire un tâtonnement symptomatique d’un régime en pleine crise de confiance. Suffisant pour pousser les partisans du pouvoir à sortir du bois pur contre-attaquer et dégager en touche toutes les récriminations à l’endroit du poste de Premier ministre, actuellement sur l’agenda du Chef de l’Etat. Parmi ces défenseurs de l’action du Président, on retrouve en premier le ministre des Collectivités territoriales, par ailleurs porte-parole du gouvernement, Oumar Guèye pour qui, contrairement à ce que pensent certains acteurs politiques, notamment ceux de l'opposition sur le retour annoncé du poste de Premier ministre, il n'y a aucun tâtonnement dans la gouvernance publique des affaires par le président Macky Sall.
Selon le ministre porte-parole du gouvernement qui était devant l’Assemblée nationale, le jeudi 25 novembre, dans le cadre de la réforme de l’Acte III de la décentralisation aux fins d’y insérer l’élection des maires et présidents de Conseil départemental au suffrage universel direct, «il n'y a aucun tâtonnement concernant la question du retour du poste de Premier ministre. Le président Macky Sall a senti la nécessité de faire revenir le poste de Premier ministre, il n'y a aucune raison de polémiquer sur une telle question ». Aymérou Gningue, le président du groupe parlementaire de la majorité, Benno Bokk Yakaar, n’en dira pas moins. Aussi indiquait-il au micro de Sud Fm, dimanche dernier, que rien n’a été le fruit d’un tâtonnement dans cette décision du chef de l’Etat. Au contraire, selon lui, la restauration de la Primature répondait à un schéma cohérent et bien pensé, relativement à deux impératifs dont la forme de gouvernance appliquée au Sénégal (budget-programme) et le souci de donner au Parlement la possibilité de procéder aux évaluations des politiques publiques.
CALCUL POLITICIEN OU BROUILLAGE DES CARTES
Annoncé à moins de deux mois de la date des Locales prévues pour le 23 janvier, le retour de ce poste de chef de gouvernement est loin d’être gratuit chez Macky Sall, passé de maître du jeu politique à maître du coup de Jarnac politique. Et ce n’est pas l’opposition qui affirmera le contraire, elle qui subit depuis 2012 tous les coups de boutoir d’un adversaire qui use à satiété de tous les stratagèmes politiques pour gagner les élections.
De 2012 à aujourd’hui, Macky Sall a su ainsi rafler toutes les joutes auxquelles il a pris part face à son opposition. A la veille des élections locales de janvier, jaugées déterminantes pour les Législatives de 2022 et la présidentielle de 2024, le chef de l’Etat avance un pion qui pourrait servir de véritable détonateur et/ou de force motrice pour sa majorité. Etant entendu que le retour du poste de Premier ministre est synonyme de dissolution du gouvernement et probablement de postes à pouvoir dans le nouvel attelage à composer, il est aisé de penser que l’investissement sera maximal pour les responsables de la majorité qui voudront faire leurs preuves en vue de gagner les grâces du chef de l’Etat. Cette carte jouée par Macky Sall, à la veille des élections, pourrait aussi cacher bien d’autres secrets. Ce n’est pas Ousmane Sonko, le leader de Pastef-Les Patriotes qui dira le contraire. Aussi a-t-il dit à Tivaouane, samedi dernier, que « Je suspecte Macky Sall d’envisager cette option afin d’organiser des législatives anticipées, ce qui entraînerait le report des locales ». C’est dire à quel point pour beaucoup d’esprits, le président Macky Sall est bien arc-bouté dans un schéma politique et/ou politicien savamment mitonné dans sa tête, avec ce retour de la Primature annoncé à la veille d’échéances électorales dites cruciales pour l’avenir de la majorité présidentielle.
En dehors de son agenda chargé de futur président de l’Union africaine en 2022 ou de toute nécessité institutionnelle de faire revenir son fusible et/ou son interface devant les syndicats, les organisations patronales, les ministres et autres, Macky Sall semble bien reparti dans ses calculs avec ce retour envisagé de la Primature. Reste maintenant à savoir quels sont tous les contours de ce rétropédalage du chef de l’Etat qu’on soupçonne de vouloir briguer un autre mandat en 2024 et qui a toujours habitué sa galaxie à ne jamais poser d’actes gratuits.
Par Abdoulaye THIAM
VOUS N’AVEZ PAS LE DROIT DE BRÛLER CE PAYS
La bataille de l’audimat ne devrait pas reléguer au second rang les fonctions éducatives et pédagogiques des médias. Notre pays a plus que jamais besoin d’une presse responsable et non de pompiers-pyromanes
Nous avions volontairement décidé de ne pas reprendre dans les colonnes de Sud Quotidien d’hier, les propos inouïs tenus par un énergumène digne d’un arrière petit-fils d’Adolphe Hitler, contre la famille du député-maire de Mermoz Dakar–Sacré Cœur, candidat à la mairie de Dakar, Barthélémy Dias.
Mais, quand l’auteur de ses propos abjects persiste et signe, nous n’avons plus le droit de faire dans le mépris. Parce que comme le disait Saint Augustin (13 novembre 354-28 août 430), canonisé en 1298 par le pape Boniface VIII, «se tromper est humain, persister dans son erreur est diabolique». “Brûler vif toutes les familles Dias n’a aucun impact sur la cohésion sociale du Sénégal. C’est une famille minoritaire qui ne fait même pas plus de 100 personnes”, a déclaré cet homme qui aura mangé à tous les râteliers.
De la toute splendeur du Parti Socialiste aux couleurs Marron-Beige de l’Alliance pour la République, en passant par le bleu-jaune du Parti démocratique sénégalais, sans occulter l’éphémère compagnonnage avec le président El Hadji Malick Gakou, cet homme est partout et nulle part à la fois. Mû par un appétit carnassier, il n’hésite pas à tourner casaque au gré de ses intérêts. Il est libre de se comporter comme une girouette suivant la direction du CFA. Mais, aucun Sénégalais ne devrait accepter qu’on désagrège notre cohésion sociale, notre commun vouloir de vie commune, brillamment expliquée par un très grand intellectuel, l’ancien ministre, Conseiller culturel du Maire de Dakar, Cheikh Hamidou Kane et symbolisée par l’actuel président de la République, Macky Sall. Lui qui aime rappeler : «je suis un Sénégalais de synthèse, un pulaar de culture sérère». Convenons-en tous que nous sommes à la fois, Halpular, Sérère, Wolof, Diola, Mandingue, Soninké… Parce que comme le disait avec brio, Amin Maalouf «l’identité ne se compartimente pas». Pour autant nous devons rester vigilants et ne pas penser un seul instant que le malheur n’arrive qu’aux autres ; que le Sénégal est béni de Dieu. C’est totalement faux. Allah n’a pas la nationalité sénégalaise (Excusez du blasphème). Nous rappelions dans les colonnes de Sud Quotidien du 5 août 2017 que trois irrédentismes sont à éviter pour ne pas brûler notre cher Sénégal. L’irrédentisme régional, l’irrédentisme religieux et enfin, l’irrédentisme ethnique. Nous rappelions encore que nous avions frôlé le chaos avec le premier notamment, avec la crise casamançaise déclenchée en 1982 dont les plaies sont encore béantes. Pis, depuis quelques temps, des hommes politiques de différents bords tentent de saper cette paix plus que précaire. Juste pour satisfaire leur égo surdimensionné.
RESPONSABILITE DES MEDIAS
Face aux pyromanes et autres personnes à la recherche du buzz, il est surtout attendu des médias qu’ils jouent leur rôle de vigie, de veille, d’alerte, d’avant- garde voire de censure. La presse est le quatrième pouvoir. La télévision est un médium très sérieux. Ne dit-on d’ailleurs pas qu’une image vaut mille mots. Par conséquent, faisons preuve de responsabilité. Il est d’emblée de la nôtre de trier la bonne graine de l’ivraie au lieu de faire parler n’importe quel énergumène. La bataille de l’audimat ne devrait pas reléguer au second rang les fonctions éducatives et pédagogiques des médias. Notre pays a plus que jamais besoin d’une presse responsable et non de pompiers-pyromanes. Nous ne devons pas perdre de vue le rôle tristement célèbre joué par la radio télévision libre des Mille Collines dans le génocide des Tutsi au Rwanda qui a fait entre 800.000 à 1.000.000 morts. Alors, évitons de tomber dans le journalisme de racolage, de caniveau et méditons sur cette phrase culte du Fondateur du journal Le Monde, feu Hubert Beuve-Méry : «Il ne faut pas laisser nos moyens de vivre compromettre nos raisons de vivre».