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27 juin 2025
Par Alassane THIAM
SÉNÉGAL L’OPPORTUNISTE POLITIQUE, JE RETOURNE MA VESTE,TOUJOURS DU BON COTÉ
Les plus grands opposants, avec des discours virulents à l’égard des gouvernants, se retrouvent systématiquement au pouvoir avec ceux qu’ils dénonçaient jadis. Sans honte, ils deviennent les plus ardents défenseurs du régime en place
Les Sénégalais ont cette capacité extraordinaire à inventer des mots adaptés à des situations inqualifiables. En effet, après la victoire du président Wade, ses fervents opposants ont rejoint le pape du «Sopi» (changement en wolof) sans état d’âme. Les animaux sociaux que nous sommes nous conduisent parfois à rechercher de l’herbe verte pour survivre ou exister car la «soupe» au pouvoir est très bonne. Le Président Abdoulaye Wade disait : «Chaque Sénégalais à un prix».
Le chanteur français Jacques Dutronc résume bien ce profil de personnalités «Je suis pour le communisme, je suis pour le socialisme, je suis pour le capitalisme parce que je suis opportuniste. Il y en a qui contestent, qui revendiquent et qui protestent, moi je ne fais qu’un seul geste, je retourne ma veste toujours du bon côté».
Un ancien ministre me disait ceci : « Tous les militants des partis se ressemblent ; ils ne croient en rien». Le temps béni des croyances politiques est révolu. Les programmes politiques (s’il y en a) se ressemblent tous. Nous ne sommes plus dans des coalitions de parti, (comme cela peut exister dans des pays développés), mais une confusion de partis. Des centaines de partis politiques encombrent l’espace médiatique sénégalais. Les citoyens, encore très imaginatifs, les nomment : Partis politiques cabine téléphonique. Nous participons depuis la première alternance à une extraordinaire transformation des mœurs politiques.
En effet, les plus grands opposants, avec des discours virulents à l’égard des gouvernants, se retrouvent systématiquement au pouvoir avec ceux qu’ils dénonçaient jadis. Sans honte, ils deviennent les plus ardents défenseurs du régime en place. Beaucoup deviennent des menteurs pathologiques car, ils finissent par croire à leurs mensonges. Ils peuvent crier très fort et en même temps remuer ciel et terre pour rencontrer le «patron». Ce sont des opposants le jour et des visiteurs le soir. Lorsqu’ils sont convoqués par le Président pour occuper une responsabilité gouvernementale, ils disent haut et fort qu’ils doivent consulter leur base. Sachant, souvent, que leurs militants, (pour certains) sont composés de leur famille élargie et quelques copains de quartiers. Nous reconnaissons à juste titre que les dirigeants des partis politiques sont les maitres du jeu.
Rappelons que les militants ne cotisent plus et par conséquent, ils n’ont pas leurs mots à dire. Qui paye, décide. Ces faux adhérents, qui n’adhérent à rien, attendent le ruissellement : leurs «maitres» pourraient leur trouver un emploi précaire ou leur apporter irrégulièrement un soutien financier. Le comble, ce sont des ministres qui ont été remercié par le Président et qui deviennent de durs opposants. Certains créent leur propre parti politique.
La soupe devait être bonne pour être aussi meurtris. Leurs égos surdimensionnés les empêchent d’occuper d’autres postes à responsabilité : c’est ministre ou rien. Or, nous observons dans les pays développés, que des élus ou des ministres deviennent des maires, des chargés de missions ou reprennent sereinement leurs activités précédentes. Il est vrai que la transhumance permet de brouter l’herbe verte sans état d’âme. Le nomadisme politique est loin de s’étendre car, la pauvreté, la perte de dignité, le besoin d’être dans la «lumière», les rancœurs sont des moteurs qui participent à sa longévité.
KEEMTAAN GI – TOTALITARISME
A n’en pas douter, le Chef nous fait marcher à la baguette. Depuis quelque temps, il a interdit à ses sujets que nous sommes de protester. Et gare à celui qui oserait passer outre. Il surveille nos moindres gestes et faits sur les réseaux sociaux où il est interdit d’éternuer. On se croirait en plein dans le célèbre roman « 1984 » de Georges Orwell. La liberté d'expression n’existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement surveillées et d’immenses affiches sont placardées dans les rues, indiquant à tous que « Big Brother vous regarde ». Ça ne ressemble pas à un petit pays qui se nomme Sénégal ? Pauvre Guy Marius Sagna ! Cueilli comme un dangereux terroriste dans le Pakour à Kolda pour être acheminé à Dakar. Déployer tous ces moyens de l’Etat en termes d’hommes et de logistique ! Non, l’activiste doit être un homme extrêmement dangereux et membre d’Ansar Dine pour bénéficier d’un tel traitement. Son crime ? Un insolite post sur la Gendarmerie. « La nouvelle devise de la Gendarmerie sénégalaise : déshonneur et parti à la place d’Honneur et Patrie » Rien que ça ! D’ailleurs, il est désormais interdit de narguer le pouvoir. Pendant donc qu’ils sont en pleine chasse d’activistes, un dangereux criminel de notre économie vague tranquillement à ses activités politiques. Et il a fallu une bronca pour que ces messieurs sortent de leur torpeur en demandant au Parlement de lever l’immunité de deux députés faussaires et grands voyous. Un Parlement dont, il est vrai, le Président connaît bien les histoires de passeports… L’autre scandale doit être aussi élucidé. Le Chef, né après les indépendances et chez qui on décelait une certaine lucidité, est malheureusement comme les autres. Une marionnette des grandes puissances ou au service de la « Françafric ». Il aurait enrichi un sorcier blanc de 875 000 euros (environ 574 millions de francs CFA). Ah, le veinard ! Vrai ou faux ? En tout cas, c’est le silence radio au Palais où l’on peaufine certainement des stratégies pour cacher la nudité du Roi. Vive le Roi, le Roi est nu ! KACCOOR BI
NOTATION LOCALE/ ABDOULAYE DAOUDA DIALLO FELICITE PAR MACKY SALL
Sur la question liée à la résilience de l’économie nationale et de l’exemplarité de la gestion budgétaire et financière, le président de la République s’est félicité de la première notation financière en monnaie locale de l’Etat du Sénégal, effectuée par le Cabinet Bloomfield Investissement. C’est ce que nous apprend le communiqué du Conseil des ministres. On y apprend que le Chef de l’Etat a adressé ses félicitations au Ministre des Finances et du Budget et à ses services compétents pour les résultats notables réalisés par le Sénégal afin d’asseoir une gouvernance budgétaire et financière de qualité, conforme aux priorités nationales et aux engagements du Sénégal à l’échelle communautaire et au niveau international. Après quoi, le Président de la République a demandé au Gouvernement, en perspective de la prochaine session budgétaire : (i) de poursuivre les efforts de rationalisation des charges de fonctionnement de l’Etat et de promotion de l’investissement productif et du secteur privé ; (ii) d’améliorer l’efficacité et la performance des politiques publiques dans le but d’asseoir la culture de résultat.
RENTREE SCOLAIRE ET UNIVERSITAIRE
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Président de la République a évoqué la rentrée scolaire et universitaire 2021-2022. A ce sujet, après avoir souhaité une bonne rentrée scolaire et universitaire à toute la communauté éducative du Sénégal, il a exhorté le Gouvernement, les enseignants, les étudiants, les apprenants, les parents d’élèves, les personnels administratifs et techniques, à renforcer en permanence la stabilité, la qualité et l’excellence de notre système éducatif, d’enseignement supérieur et de recherche. Par ailleurs, le Chef de l’Etat a félicité le corps enseignant, à l’occasion de la célébration, le 05 octobre 2021, de la journée mondiale des enseignants. Il leur réitère ses encouragements et son soutien.
REGULATION DES TRANSPORTS INTERURBAINS
Restons toujours en Conseil des ministres. Macky Sall a souhaité la nécessaire régulation du fonctionnement des transports interurbains et de la gestion préventive des accidents de la route. Sur ce point, ol a demandé, au Ministre en charge des Transports terrestres, qui n’est autre que son beau-frère, d’accentuer la mise en œuvre de mesures préventives visant à renforcer la sécurité routière, à travers la régulation des horaires de fonctionnement des transports interurbains et l’accélération du renouvellement de parcs de transport, tout en veillant à l’application immédiate des nouvelles dispositions contenues dans la révision du Code de la route dès son adoption par l’Assemblée nationale.
TRANSHUMANCE LE MAIRE AMADOU DIARRA RECOMPENSE
La transhumance a toujours une bonne côte chez Macky Sall. Le maire de Pokine Nord, Amadou Diarra, qui avait transhumé pour rejoindre l’APR en mai dernier sous le coaching du maire de Pikine Abdoulaye Thimbo (oncle du président de la République !) a été récompensé. Dans le sillage, l’ex responsable du Parti démocratique sénégalais avait été reçu en grandes pompes au palais par Macky Sall. Amadou Diarra, présenté comme un « expert en décentralisation et en droits humains » (ah bon ?) a été nommé hier en Conseil des ministres Président du Conseil d’Orientation du Fonds de Solidarité nationale. Et pourtant lors de déclarations précédentes, il avait clairement indiqué qu’il n’allait jamais rejoindre l’APR et que pour les locales, le parti présidentiel serait en face de lui. La parole des politiciens a-t-elle encore de la valeur dans notre pays ?
NOUVELLES NOMINATIONS
Mme Nafissatou FALL, Professeur de l’Enseignement secondaire, précédemment Inspecteur technique, est nommée Inspecteur des affaires administratives et financières au Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, poste vacant. Mme Dié Marie FAYE, Professeur de l’Enseignement secondaire, est nommée Inspecteur technique au Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants. Mme Diéguy DIOP, Juriste, est nommée Directrice de la Promotion des Droits et de la Protection des Enfants, en remplacement de Monsieur Niokhobaye DIOUF, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
DIEUPPEUL-DERKLE LA COALITION BBY INVESTIT ABOUBACAR SADIKH BEYE COMME TETE DE LISTE MAJORITAIRE
BBY de Dieuppeul-Derklé a investi hier Ababacar Sédikh Bèye comme tête de liste majoritaire pour les locales de janvier 2022. Le coordonnateur de la commune de Dieupeul-Derklé de l’Alliance pour la République a été plébiscité. Les partis, forces politiques et citoyennes composant la coalition présidentielle ont estimé que le choix approprié est celui du directeur général du Port autonome de Dakar et non moins responsable politique de Dieuppeul Derklé. Il est investi comme tête de liste majoritaire pour les prochaines élections territoriales de janvier 2022. Le choix de Ababacar Sadikh Bèye est justifié, selon la coalition Benno Bokk Yakaar, par sa présence sans relâche aux côtés des populations de la commune de Derklé, par le fait également, qu’il soit un digne fils de la localité.
ABOUBACAR SADIKH BEYE «JE TENDS LA MAIN A TOUTES LES FORCES VIVES… »
Prenant la parole après la déclaration commune des partis de la coalition Benno Bokk Yakaar, le directeur général du Port, s’est dit ému pour cette confiance portée sur lui. « C’est un grand jour pour la commune de Dieuppeul-Derklé. C’est le début d’une histoire politique pour notre commune et pour une génération », a-t-il déclaré. Pour Aboubacar Sadikh Bèye, l’objectif, c’est de faire de la localité, un lieu émergent. Ainsi, il dit accepter sans réserve cette investiture pour les prochaines élections territoriales. « Je prends cette cérémonie comme un sacerdoce. Cependant, il nous faut mettre en place un conseil municipal qui sera une équipe nationale de Dieuppeul Derklé et faire preuve de générosité et de don de soi », ajoute le responsable de l’Apr. L’essentiel, pour le directeur général du Port autonome de Dakar, est de fédérer toutes les forces de la commune en tendant la main à toutes les forces vives. « Je reste persuadé que tous unis, nous y arriverons ensemble. Je tends la main à tout le monde. D’ailleurs, nous tenons à engager l’opération « Dieulé » pour impliquer tous ceux qui peuvent être utiles à la commune. Nous voulons accompagner et encadrer notre jeunesse pour qu’elle soit composée de champions. Il n’y aura pas d’émergence sans l’émergence des localités. Le chantier est énorme, mais ensemble, nous atteindrons notre objectif » a exhorté Aboubacar Sadikh Bèye. La coalition s’engage à adopter sans réserve et à soutenir totalement l’équipe municipale qui sera mise en place pour l’intérêt de toute la communauté de DieuppeulDerklé.
MISS WORLD PENDA SY UNE INSULTE A LA...BEAUTE !
Agée de 24 ans et originaire de Tambacounda, la demoiselle Penda Sy a été élue, plutôt sélectionnée, Miss Sénégal 2021. Cette étudiante en Master-Comptabilité à l’Iam va représenter le Sénégal à l’élection Miss-Univers qui va se tenir à Puerto Rico. Ce sera au mois de décembre prochain. Hier, les membres de la rédaction du « Témoin » a écarquillé les yeux après avoir reçu plusieurs photos de la miss Penda Sy. Des prises de vue sous plusieurs angles pour saisir et convaincre. A l’issue d’une longue délibération qui a failli retarder notre bouclage, la note suivie d’une mention est ainsi tombée : Vraiment…vraiment le Sénégal pouvait choisir mieux ! Car, notre Penda nationale est tout sauf belle et charmante. Même le sourire forcé sur l’une des photos semble aggraver l’infraction. Ou alors le délit d’outrage à…beauté. Il est vrai, la beauté c’est comme la couleur, elle est subjective ! D’ailleurs, aucune reine de beauté n’a fait l’unanimité au sein de son jury. Mais cette Penda-là, elle va essuyer des moqueries et des désapprobations voilées dans les salons dakarois de beauté. Tiens ! Le comité Miss-Sénégal a volé au secours de la très « charmante » Penda Sy à travers un communiqué pour justifier son choix. « Un casting digital a permis de sélectionner la candidate nationale » y lit-on d’emblée. « Après un casting qui a vu la participation de plus de 100 candidates issues du Sénégal et de la Diaspora, le comité miss Sénégal nouvelle version a finalement porté son choix sur Mademoiselle Penda Sy qui présente tous les critères d’éligibilité tels que voulus par le comité mondial Miss World 2021 : 1,72 m au minimum, célibataire sans enfant, moins de 24 ans, bilingue français-anglais, teint naturel, disposant d’excellentes qualités et conditions physiques, casier judiciaire vierge, copie passeport valide pendant la période de sélection etc. » expliquent les membres du jury. Dans ce cas alors, « Le Témoin » retire ses propos ci-dessus…
OUEST-FOIRE LE MEURTRIER DE BAYE NGALGOU NDIAYE INCULPE ET ENVOYE EN PRISON
L’affaire connaît un nouveau rebondissement. En effet, selon les informations de Dakaractu, « Mamadou Ndiaye, le présumé meurtrier de l’automobiliste Baye Ngalgou Ndiaye à Ouest Foire suite à une vive altercation, a été inculpé ce mercredi par le juge du 8ème cabinet pour assassinat. Cela après son face à face avec le juge de ce matin », comme l’avait annoncé Dakaractu. Après son inculpation par le juge, le présumé meurtrier Mamadou Ndiaye a passé hier sa première nuit en prison. Pour rappel, le meurtre de Baye Ngalgou Ndiaye a eu lieu au quartier Ouest Foire dans la nuit du vendredi 01er au Samedi 02 Octobre 2021 suite à une vive altercation qui a opposé les deux protagonistes au niveau de l’intersection qui mène vers la Brioche Dorée de Ouest Foire…
THE MONTPELLIER SUMMIT, THE NEW LOOK OF FRANÇAFRIQUE
SENEPLUS EXCLUSIVE - Macron is an ordinary French president, looking after his country’s strategic interests. He is perfectly aware of his duty to perpetuate, using force or cunning, the control of so-called sovereign African States
This text by Boubacar Boris Diop is taken from an important collective work against the Montpellier summit directed by Koulsy Lamko, Amy Niang, Ndongo Samba Sylla and Lionel Zevounou. "From Brazzaville to Montpellier, critical views on French neocolonialism" brings together some twenty contributions. The project was initiated by the Collective for African Renewal (CORA). "
In April last year, an “Africa-France Summit” of a new kind was announced. It will be held in Montpellier on October 8 and 9, 2021. The French President opted this time for a public debate with the African civil society rather than convening a meeting with his African counterparts. Those who initiated the discussion have repeatedly declared on radio and television that the debate will be open, if not stormy. This project, which is unusual in many respects, has been welcomed with some degree of laughter. While I understand the mocking critics, I choose to hold Achille Mbembe and his French friends to that. President Macron is obviously playing it safe with this format which was cooked up by some secret bucket shop of Françafrique. These people have accrued considerable experience during the time they operated in the shadows to keep Africans in shackles and at times even ensuring that the shackles did not hurt them too much. So there won’t be any taboo subject in Montpellier ; even the “hard questions” - as the inimitable and inevitable Kako Nubukpo puts it - will be discussed. What happens next? These phony kicks at the hornet’s nest are precisely what makes such an operation so meaningful. It will only impress if Emmanuel Macron is sternly pressed, under the watchful eye of the cameras, to account for France’s military interventions in Africa, the CFA franc, its support for depraved psychopaths, not to mention the shameless plunder of the natural resources of so many poverty-stricken countries. Instead of being embarrassed by these derisive jabs, Macron will savor them like fresh milk. The worst-case scenario would involve Senegalese, Congolese, or Ivorian intellectuals, who are already widely suspected of being stooges, not acting out the comedy of a revolt entirely funded by the French taxpayer with a sufficient degree of “truth”. Emmanuel Macron, as one can suspect, is not interested in winning the game without taking risks. This young president has, on numerous occasions, shown how important it is for him to be perceived as someone who fears nothing and nobody, which incidentally, is not a sign of maturity in view of the position he holds.
Added to this, with only four months to go before a highly contested presidential election, there is no harm in Macron being perceived, especially by the French voters of African descent, as a man of goodwill and the only one willing to remodel the relationship between France and Africa. Yet Macron’s outstretched hand has been met with more than just skepticism. It has also sparked rather unusual reactions of anger in the Francophone sphere where people are generally resigned to the excesses of the Françafrique system. Most strikingly, intellectuals who are usually quite restrained or hardly outspoken about France’s African policy have this time felt literally pushed to the limit and voiced their feelings in very harsh terms.
Beyond the politics, everyone was unsettled by the profound contempt that underlies the French president’s approach. His manorial condescension for his peers, which has not been highlighted enough, is strikingly obvious. Everyone had indeed assumed that an Africa-France summit was a reunion of sovereign States and friends, rotating annually between the two continents. Naturally, this fiction never fooled anyone, but appearances were at least maintained. Macron is spilling the beans so to speak by making it clear that it is certainly France that has always summoned its subjects to chastise some, congratulate others, unify views on some delicate issues and, in the process, remind the rest of the world of its absolute dominance over the populations of distant lands. Macron is indeed no stranger to disrespecting African Heads of State. Let us recall his utterly abject, incomprehensible behavior - even seen through the odd lens of Françafrique - towards Burkinabe president Roch Marc Christian Kaboré at the University of Ouagadougou in November 2017. That surreal scene of a foreign president, loudly and intelligibly calling his host a moron in the presence of a crowd of giggling students, is something we would all rather forget. Kaboré, outraged and furious - anyone would have been ! - immediately walked out. It was one of those moments when a trifle is enough to throw in the face of the enslaved, all the shame and shit of their condition.
That wasn’t all, because that same Macron later publicly lashed out at the presidents of the G5-Sahel, menacingly yelling at them before summoning them to Pau through the press. This was an order to report to a meeting that of course not even one of them dared disobey. Emmanuel Macron knew he could afford doing all that. In truth, there is something bewildering about the ease with which the Heads of State of the pré-carré put on the mantle of stooges or pawns that France almost distractedly moves around on the chessboard of its foreign policy. Not even one of them had a surge of pride and questioned Emmanuel Macron’s right to remodel, on his own, an event that was high on the international agenda.
Their exclusion is in fact a political sanction; suspected of secretly encouraging the enemies of France, they no longer even deserve to be spoken to. The fact is these African Heads of State may be what they are, and we may as well dislike them, nonetheless, we feel humiliated when we see them trampled on. The degrading treatment inflicted on them, in the open, can only stir up negrophobia - but perhaps we should call it afrophobia - which is becoming almost universal. That said, don’t we, African intellectuals, resemble our presidents much more than we want to admit?
If we find the Montpellier summit so embarrassing, it is also because it brutally forces us to face up to this cruel truth. That Macron thought he could decide alone on the day, the place, the terms, and the players of the forthcoming discussion, is proof that he holds the view that Francophone African intellectuals, who have never given him any cause for concern, are irrelevant. It is Achille Mbembe himself, who with surprising candor, recounts a meeting at the Élysée during which his distinguished host said imploringly: “I am not being pressured enough! Put pressure on me!” In other words, it is the master who complains that the slave isn’t fighting hard enough.
To fool the naive, Achille Mbembe had to be portrayed as a fierce opponent of Françafrique, which is a pretty good joke. The Cameroonian historian has so far stood out for his rare and highly generic criticisms of France’s African policy and of the North-South disparities, using sometimes splendid but often obscure language that seems to have been polished and reworked to ensure that no one understands it. The legend of a Mbembe as an outspoken critic of Françafrique was destroyed by the man himself during a long interview aired on TV5 on April 3, 2021. In the interview in which he looks very uncomfortable, he puts into perspective his own criticisms of the French president and proposes - among other preposterous ideas - that the French ambassador, in various countries across the continent, should deign speaking to members of the opposition or that an “Institut des Mondes Africains” should be built in Paris. During the same interview, he expressed no opinion on the real issues underlying Françafrique, such as the CFA franc, Operation Barkhane or France’s numerous military interventions in Africa. When questioned about the Duclert report on French involvement in the genocide of the Tutsi in Rwanda, his confusion, I am sorry to say that, is nothing short of pathetic. That Achille Mbembe has not yet found the time to give a minute’s thought to the massacre of more than a million innocent people in the heart of Africa after thirty years is astounding. To put it bluntly, Mbembe’s attacks on France are nothing more than a joke.
The French president is perfectly aware of the kind of African intellectuals he will be facing in Montpellier. It is part of his job to be extensively briefed on such things and he certainly does not expect to be pushed to the ropes by Achille Mbembe. However, the co-founder of “Ateliers de la pensée” may have accepted to take on this task for reasons other than personal vanity. He has repeatedly stated his appreciation for some of Macron’s positive signals. Admittedly, he is the French president who seems least satisfied with the Franco-African status quo, judging by his courageous initiatives. In addition to the Duclert report on France’s involvement in the Rwandan Tutsi genocide, he commissioned another from Felwine Sarr and Benedicte Savoy on returning the artifacts stolen by colonial France. (It should be noted, however, that in this particular case, he did not care about the opinion of the States, now independent, that were looted during the Occupation of the African continent). Likewise, it is commendable that Macron described, right in Algiers - in the middle of the French election campaign - the Algerian War as a crime against humanity, and asked Benjamin Stora to reflect on the clash of memories that is still the most visible scar of the war.
Many will not allow themselves to be impressed by these resolutions, dismissing them as a mere diversion tactic. They are probably right to argue that this is the least Macron could do. But he has in fact done it. Beyond the overall context and Macron’s likely political motivations as a future candidate for his own succession, no one could deny him credit for moves that are compelling enough in themselves. The only downside is that none of these files deal with the burning issues of the day. They focus on Rwanda, Algeria, or African ancient heritage. This means that for Paris the issue is certainly not to relinquish its colonial past and its neo-colonial present, but to exorcise the ghosts still haunting the French conscience.
In any case, gestures - and gesticulations even less - do not carry the weight of those actions that change the course of History. Even if he tries to look as a somewhat insane young man who is ready to make Françafrique implode, Emmanuel Macron is an ordinary French president, looking after his country’s strategic interests in a very thoughtful and methodical way. He is perfectly aware of his duty to perpetuate, using force or cunning, the control of so-called sovereign African States that are so fabulously endowed with natural resources. Nothing new under the sun, one might say, admittedly. Yet, a plundering system of this kind is nowadays only possible in Françafrique, especially under this shameless and increasingly uninhibited form. This is largely what allows France to hold its place in the community of nations. In fact, its political leaders and thinkers have sometimes made confessions on this very point. In 1957, François Mitterrand, then Minister of Justice, observed in Présence française et abandon: “Without Africa, France will not have a history in the twenty-first century”. Jacques Chirac also uttered similar words during his farewell to the Élysée. Italian Matteo Salvini was then simply beating down an open door when he angrily declared that without its hold on Africa and the CFA franc, France would be ranked 15th in the world. In truth, Salvini said out loud what the whole world - including France’s Western allies - was silently thinking. It would be hard to imagine France sitting on the Security Council without the “automatic” vote pool of its ex-colonies. It would also be even more difficult to comprehend why French is one of the working languages of the United Nations. These lines are being written at a time when, by concluding a brand-new Strategic Military Alliance (AUKUS), the United States, Australia and Great Britain are cruelly reminding France that it no longer has a place at the big table. So serious is the situation that Paris, which lost a $90 billion Australian nuclear submarine contract that was signed in 2016, recalled its ambassadors in Washington and Canberra in a reaction that was both spectacular and petty.
The French president who will take the risk of compromising such an advantageous situation hasn’t been born yet. That is why adaptability to new historical circumstances has been a formidable survival issue for Françafrique since its inception. It has always been able to do so, which is the secret of its longevity. Since it is scolded from all angles, each new tenant of the Élysée has seriously pledged, as soon as he was inaugurated, to “rethink the France-Africa cooperation”, and even to “re-balance it” or to “re-invent its fundamentals”. This is so recurrent a phenomenon that any definition of Françafrique should take into account this Élysée ritual, which is above all a tribute vice pays to virtue. It is so obviously immoral for a rich country to lay its hands on the resources of starving people that those who are guilty of such practices inevitably feel a sense of unrevealed shame. To some extent, such shame is central to the successive facelifts we have seen.
Françafrique, which itself was born out of a great tactical maneuver - namely, the so-called turnkey “independences” - has understood from the outset what readjustment means. No sooner had it emerged from a cruel war in Cameroon, been humiliated at Dien-Bien-Phu and in Algeria, than France found, in the words of Edgar Faure, a way to “leave Africa in order to better remain there”. It must be said that this move was far from difficult for France. On the contrary, the colonized elites were so worried about its departure that French officials had to swear to them, with their hand on their heart, that all those talks of independence were a sham, and that the idea was above all for France – “the Fatherland of human rights” – not to be too visibly at odds with a fatal historical evolution. The story goes that this was not enough to reassure the Gabonese Léon M’ba, who valiantly resisted to the end this very strange white man’s idea of entrusting the management of a country to Black people. It is also said that the General de Gaulle in person had to step up so that the Gabonese - later called the Father of Independence! – stops annoying everyoneby acting like a delighted colonized. Senghor was even more cynical. Disregarding the new political situation, he did not even consider it necessary to renounce his French nationality. In addition, he led a sovereign Senegalese State while remaining a member of the Michel Debré’s government until May 19, 1961, exactly a year after the official proclamation of Senegal’s independence on April 4, 1960.
Mongo Beti throughout his life - a life of countless struggles - wondered why of all the intellectuals who were colonized, the Francophone ones were almost always the most spineless. The question is still relevant today with Achille Mbembe’s acceptance to proudly play the Negro on duty in some southern French town. The notorious Baule Summit was another illustration of this constant aggiornamento effort. After the Cold War and the collapse of the Communist bloc, Mitterrand pushed through, via the “National Conferences”, changes that had become inevitable. This allowed France to keep control of the situation by promoting men who were supposedly new, but who had been groomed behind the scenes for a long time.
Emmanuel Macron, who has publicly deplored “anti-French sentiments” in Africa, knows that he has inherited a system that is in worse shape than ever. And in view of the reforms that must be made, he is counting on the new generation. In the campaign designed to “sell Montpellier”, young Africans are constantly being called upon, and Mbembe was heard railing against “old postures and old reflexes”. This “element of language”, as we now call it, aims to make all those who denounce French politics look like Manichean nihilists who are incapable of looking to the future or grasping the complex issues of our time. Modernist postures are always trendy. In this case, they are based on a cheap perspective. While Achille Mbembe is unaware of the real state of mind of young people in Yaoundé, Libreville or Brazzaville, the well-informed people with whom he is preparing the Montpellier summit are certainly not likely to be mistaken about it.
There is a growing body of evidence that belies the lazy preconceptions of a generation that came into the world well after the 1960s and therefore does not recognize itself in the slogans of their elders. During the March 2021 riots in Senegal, it was angry youths who, for the first time in several centuries of French presence in the country, targeted companies - Total, Orange, Eiffage, and Auchan - on the sole grounds that they were French. There is also a feeling that attachment to France is more likely to be expressed by politicized senior citizens, regardless of ideology, than by the younger generation, which is more attracted by the frank radicalism of the “France Dégage” movement, whose name and aims are unprecedented in the long tradition of struggle of the Senegalese people.
That being said, the face-to-face between Macron and the African civil society could have been more credible or even constructive if it had at least been possible to appreciate, on the ground, some tangible signs of his desire for change. In fact, from the moment we get down to the serious stuff, we no longer see a young, scrappy yet ultimately sincere idealist, but a cold monster. Macron is the one who, under the pretense of reforming the CFA franc, sabotaged the ECOWAS Eco project with the complicity of Ouattara. We must also talk about the end of Idriss Déby Itno. The assassination of the Chadian leader, which occurred in the midst of a controversy over the timeliness of the Montpellier meeting, immediately appeared to be a real test of Macron’s sincerity. Was he going to show a minimum of restraint, if only to avoid further embarrassing Achille Mbembe and all those who were hoping for a new era in our relations with France? This is a very naïve question. No French Head of State can afford the luxury of finesse when the fate of a country as important as Chad is at stake. Macron shamelessly rushed to Déby’s funeral to establish an illegitimate military junta headed by the son of the deceased. He was quite discomfited under the hot sun of N’Djaména, but in view of the enormous strategic implications, it was essential – as the writer Koulsy Lamko puts it – to “confirm Chad as a military camp” of Françafrique.
What about the very recent coup against Alpha Condé? It would be hasty to dwell on this at this moment. In fact, rarely has a putsch given rise to so much contradictory speculation. However, what is fascinating is the speed with which people on social networks have concluded, without a shadow of a doubt - but without much evidence either - that this was another dirty trick from Paris. This says a lot about the deplorable image of France in Africa at the moment. It is hated enough to be considered capable of anything and therefore guilty of everything. The fact is that it has accustomed us to the worst. It would be a safe bet, for example, that most of the two hundred and four military coups recorded in Africa have taken place in the “pré-carré” with the French special services being at the helm each time to get rid of a lackey who had become unruly, and to put in place a new stooge, who may or may not be a military man.
Regarding military operations, the contrast is striking between the British, who never sent troops to their former colonies, and the French, who did so on so many occasions that one loses count of the exact number. Senator Pierre Laurent, a former national secretary of the French Communist Party, mentions forty-two military operations in Africa since the 1960s. In Que fait l’armée française en Afrique ? Raphaël Granvaud lists forty-nine interventions between 1957 and 2008, thirty-five of which were in the “pré-carré” alone. At the time, Mali, Libya, the Central African Republic, and Côte d’Ivoire, or even Rwanda, were not yet in the picture. The rhythm of these operations has clearly accelerated, which explains why, according to the Peace Research Institute in Oslo, the French army is breaking all records for military operations on the African continent. The latest is Barkhane - five thousand men - which Pierre Laurent, in his letter of March 4, 2021, to Defense Minister Florence Parly, described as “the most important since the Algerian War”. Barkhane is precisely the big deal of the same Macron who says he is calling for a sincere dialogue with the African people this October.
Like his predecessors, he has never shied away from justifying France’s military activism by citing the need to deal with terrorism. As is well known, Barkhane sprang from the Serval operation, which purportedly sought to protect civilians from a column of jihadists that was "threatening to conquer Bamako via Kona". The people of Mali were so convinced that was the case that they flocked to the streets in their thousands, waving little blue-white-red flags and shouting: “Long live France!” In early February 2013, François Hollande was in Timbuktu where he was given a triumphant welcome and did not hesitate to declare: “I have probably just lived the most important day of my political life”. It is hard to imagine that he did not enjoy a good laugh after uttering this statement, because the risk of Bamako being taken over by terrorists was deliberately exaggerated to justify an intervention in Mali that had been planned long before, in 2009 to be precise, under the code name of Operation Requin. This foundational lie is the equivalent of Saddam Hussein’s “weapons of mass destruction” and Bernard-Henri Lévy’s widely propagated fable of Muammar Gaddafi “bombing his own people” in Benghazi.
In Mali, one of the core tenets of the French doctrine is that Bamako must not discuss anything with the jihadists. “We do not negotiate with terrorists” is the credo of Macron, who is reportedly about to open talks with the new masters of Kabul. What is clear is that his authority over states that were once so subservient is increasingly diminishing. The Central African Republic has slipped away from his grasp, and Mali, which has little confidence in Barkhane, is negotiating with “contractors” - who are not mercenaries - from the Russian company Wagner. Should this happen despite Jean-Yves le Drian’s threats, it will be a crucial moment in Françafrique’s progress towards its increasingly likely extinction.
This is the uniquely cynical and dwindling political leader that African civil society will be facing in a few days. Although some Anglophones and Lusophones are expected to attend, what role will be assigned to them is open to question, since they are so unfamiliar with the issues being discussed. Their presence in Montpellier is perhaps not surprising for those who know the old dream of certain French business circles to make some former British colonies taste the delights of Françafrique. With the help of Houphouët-Boigny, the Gaullist regime threw oil on the fire in Biafra with disastrous results. Paris took solace from this resounding failure by replacing, from 1973 on, Belgium in Rwanda, a country that it has ceased to control since Paul Kagame took power. Seeking to domesticate writers, artists and essayists from Nigeria, Kenya or Ghana is tantamount to biting off more than you can chew. France, now closer to its decline than to its most glorious days, no longer has the stature of a State capable of sustaining a face-off with an entire continent however unfortunate it may be.
So, good luck to those going to Montpellier. Having spoken at length with some of them, in some cases real friends, I can vouch for their participation as men and women of good will. Their leitmotiv is that an appeal for dialogue is not something to be rebuffed and that trying to make the French president see reason will cost them nothing. However, is there anyone who fails to see the illusion of a victim’s desire to convince the oppressor of the ignominy of their crimes? This is in fact an admission of absolute despair, because the most a hangman can afford is to slightly loosen his noose. Calling an hour and a half of talks between Macron and the elites of the former French colonial empire in sub-Saharan Africa a “summit” is an audacious misuse of language. It is true that its organizers have never said that it is intended to solve all problems, as if by magic. Can we expect at least a small step in the right direction? In fact, the question makes no sense: considering the real issues at stake in the relationship between France and what it shamelessly calls “the countries of the field”, the exercise in itself is unbearably superficial. In his Discourse on Colonialism, Césaire reminds us that “Europe is accountable to the human community for the highest pile of corpses in history”. Shortly before his death, the poet added: “Africa’s misfortune is to have met France”. It has taken a considerable toll of blood from Africa over the centuries. However, the issue here is not so much the colonial past as the suffering that Françafrique is still inflicting on the African people today.
A meeting such as the one to be held in Montpellier will only be meaningful when our countries are masters of their own destiny.
ALGER TAXE MACRON DE FAILLITE MÉMORIELLE
Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a aussi affirmé la nécessité pour certains dirigeants étrangers de "décoloniser leur propre histoire"
Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a imputé à une "faillite mémorielle" de la part du président français Emmanuel Macron les crises diplomatiques qui opposent la France à son pays et au Mali, selon des propos diffusés par la télévision malienne.
Ramtane Lamamra a aussi affirmé la nécessité pour certains dirigeants étrangers de "décoloniser leur propre histoire", selon ces déclarations diffusées mardi soir après ses rencontres avec les dirigeants de transition maliens à Bamako.
Il évoquait la crise déclenchée entre Alger et Paris par les mots attribués à M. Macron par le quotidien français Le Monde sur le système "politico-militaire" algérien qui entretiendrait une "rente mémorielle".
Ces crispations ont coïncidé avec les tensions entre la France et le Mali, voisin de l'Algérie et autre ancienne colonie française.
Cette crise a été envenimée par le discours du 25 septembre à l'ONU dans lequel le Premier ministre de transition malien Choguel Kokalla Maïga accusait la France, engagée militairement au Mali depuis 2013, d'"abandon en plein vol" pour justifier un possible recours de Bamako à la société privée russe Wagner.
"Nos partenaires étrangers ont besoin de décoloniser leur propre histoire", a déclaré Ramtane Lamamra, réagissant aux propos rapportés par Le Monde, sans évoquer le souhait "d'apaisement" exprimé mardi par le président français.
"Ils ont besoin de se libérer de certaines attitudes, de certains comportements, de certaines visions qui sont intrinsèquement liées à la logique incohérente portée par la prétendue mission civilisatrice de l'Occident, qui a été la couverture idéologique utilisée pour essayer de faire passer le crime contre l'humanité qu'a été la colonisation de l'Algérie, la colonisation du Mali et la colonisation de tant de peuples africains", a-t-il poursuivi.
Le ministre algérien a décrit cette "décolonisation" comme une "priorité" pour que la "faillite mémorielle" manifestée selon lui par les récents propos français envers l'Algérie et le Mali puisse "s'assainir par un respect mutuel inconditionnel, respect de notre souveraineté, respect de notre indépendance de décision".
Il n'a pas cité nommément M. Macron mais a parlé de "faillite mémorielle, qui est malheureusement intergénérationnelle chez un certain nombre d'acteurs de la vie politique française, parfois aux niveaux les plus élevés", et "qui pousse les relations de la France officielle avec certains de nos pays dans des situations de crise malencontreuse".
Il a parlé de "solidarité agissante" avec le Mali, où l'Algérie est un acteur primordial de la crise sécuritaire et multidimensionnelle que traverse le pays depuis près de dix ans, notamment en tant que parrain de l'accord de paix signé en 2015, dont l'application laisse à désirer.
Les autorités maliennes ont de leur côté convoqué mardi l'ambassadeur de France à Bamako pour exprimer leur "indignation" après les critiques très vigoureuses de M. Macron à la suite du discours de M. Maïga à l'ONU.
inventaire des idoles, par elgas
MACRON, L'ART DU BAISER
À l'occasion du sommet Afrique - France, SenePlus publie à nouveau ce texte. L'auteur y annonçait les entreprises de séduction envers l'Afrique de celui qui venait de rejoindre l'Elysée. Un portrait du président français encore d'une drôle de résonance
À l'occasion du sommet Afrique - France de Montpellier, SenePlus publie à nouveau l'entrée 1 de la série Inventaire des Idoles de l'été 2018, d'Elgas. L'auteur y annonçait les nouvelles entreprises de séduction envers l'Afrique de celui qui était alors nouveau locataire de l'Elysée. Un portrait d'une drôle de résonance du président français aujourd'hui.
« On vous adore à genou uniquement quand on n’a pas pu vous enterrer sous la boue.»
Le mot est de Vautrin, inclassable personnage balzacien et increvable prédicateur. Il annonçait Macron, en creux. Enfanté par les corps d’élite de la République, c’est au Biafra (1) que le jeune Macron promène ses premiers sourires carnassiers en stage. Le Nigéria, miniature africaine : identité démographique, richesses minières, scène culturelle bouillonnante, Boko Haram, fragilité étatique, économie rentière, disparités géographiques… Le pays condense le continent. En Afrique, où désormais les polytechniciens, énarques, sont envoyés (presque obligatoirement) pour sonder l’épicentre de la démographie mondiale prochaine, et sortir de leurs privilèges, on rencontre des porcs balancés depuis l’Europe qui ouvrent leurs parachutes financiers pour trousser de la négresse, tout autant qu’on y rencontre des occidentaux à costume waxisant, écumant les lieux bourgeois, sur l’autel de l’irrésistible interculturalité. Il arrive que les deux soient les mêmes, mais Macron a la gâchette sobre ou discrète. Accordons-lui le bénéfice du doute. Au Nigéria, il se tint coi, trahissent les télégrammes diplomatiques. Les africanistes du temps colonial faisaient l’Afrique, titre de gloire et de courage.
Les africanistes nouveaux aiment l’Afrique, acte de rachat d’une culpabilité coloniale devenue pesante en Europe. Entre les deux vogues, entres parois, se tiendrait presque la genèse indécise du Macronisme : l’art du baiser, avec le venin à effet lent, sous le vernis éclatant de bienveillance. Bébé de la méritocratie mais aussi de la caste aristo ; allaité au lait du pouvoir par Hollande après avoir fait sautiller son ambition sur les jambes d’Attali et d’Alain Minc (2), il était légitime d’attendre du blanc-bec picard un échec. Pareils tuteurs, monstres des cabinets, promettaient une courte carrière. On attendait donc que le prodige trébuchât. Son flair le sauva. Son talent, le propulsera. À peine les médias annonçaient-ils, en effet, son cercueil politique, que le disciple de Ricoeur se précipitait d’y envoyer toute la classe politique dans le plus grand génocide - propre et chirurgical - jamais produit. En deux élections, la vieille France où la politique, affaire de crapules et de barbouzes, mâtinée de génie et d’art du discours, sombrait dans l’âge nouveau du puritanisme triomphant. Avec du jeunisme, des sourires, le messianisme et l’utopie de l’espoir, Macron dispersait les cendres des aînés avec le sourire candide du prince. Cap sur les dépendances africaines. La colonie devenue villégiature.
À Ouagadougou (3), le prince est taquin. À Dakar, rieur et magnanime. Au Ghana, il se camoufle. Un président africain vient d’y hurler que le ciel est bleu (4). Aux concerts de louange il ajoute sa note. Combien ça coûte, de dire aux gens ce qu’ils veulent entendre ? Rien. D’autant plus qu’il dit la même chose à Ouagadougou. Avec Poutine et Trump, il habille ses trente ans l’insolence, avec la majesté versaillaise pour vaincre. Il a compris, qu’en politique, les batailles frontales perdent de leur crédit. Il faut louvoyer. Bâillonner ses ennemis en les embrassant, l’art du crime propre. Il l’a senti. L’Afrique, de Kirikou à Marvel, sous-traite même ses rêves à Hollywood, ses intellectuels à la francophonie, ses projets à l’AFD, sa jeunesse sur le départ aux miettes d’Eldorado, ses États aux griffes de Bretton Woods, ses lépreux aux humanitaires occidentaux, sa jeunesse, qui Y’en a marre, aux injections des fondations. C’est connu, quand il ne reste rien, montent au ciel les volutes et les clameurs de l’indépendance.
Les cris disent souvent les impuissances. Il faut, pour Macron, et son nouveau cabinet africain (5) débarrassé de tout soupçon Foccardien, tirer de cette énergie rebelle sur le continent, avide de fierté et d’identité, un pécule et un intérêt, pour mieux administrer la colère et l’organiser. Claudy Siar, roquet enragé, traité à la naphtaline succomba à l’appel, Mabanckou, rebelle tardif, refusa, montant en théâtre son acte de refus. Quelle désarmante magnanimité que celle qui consiste à aimer son ennemi. À rendre les armes face à ceux qui foncent tels des fauves sur vous. Tel est l’art du baiser. Après avoir enterré la scène politique française, il en fera de même avec celle africaine. Et à Vautrin toujours la fin : pour réussir, il faut « l’éclat du génie, ou l’adresse de la corruption ». Et Macron a les deux.
L'ex-président s'est dit prêt à mettre la villa qu'il occupe actuellement à Dakar à la disposition de l'ancien président guinéen Alpha Condé renversé par un putsch le 5 septembre
La junte en Guinée a affirmé le 17 septembre qu'Alpha Condé, détenu depuis le coup d'Etat dans un lieu tenu secret et dont la communauté internationale réclame la libération, "est et demeurera en Guinée". "Si vous souhaitez, à un moment ou un autre, un retrait momentané de réflexion, sans vous couper de votre base, je mets à votre disposition la maison que j'occupe actuellement à Dakar", a annoncé Abdoulaye Wade dans un communiqué publié mardi par sa formation politique, le Parti démocratique sénégalais (PDS). M. Wade, qui a dirigé le Sénégal de 2000 à 2012, précise qu'il doit "libérer incessamment" la villa pour retourner à sa maison familiale dont la réfection est quasiment terminée". Il se dit convaincu que son successeur Macky Sall "ne verra pas d'inconvénient" à sa proposition, malgré les relations tendues entre MM. Condé et Sall.
La présidence sénégalaise n'y avait pas réagi mercredi. M. Wade a été battu à l'élection présidentielle de 2012 alors qu'il briguait un troisième mandat en contournant la Constitution selon ses détracteurs. M. Condé a fait adopter par référendum en mars 2020 une nouvelle Constitution et invoqué ce changement de loi fondamentale pour se représenter après deux mandats, malgré des mois de contestation réprimée dans le sang. Sa réélection en octobre 2020, vigoureusement contestée par l'opposition, avait été précédée et suivie par des dizaines d'arrestations.
par l'éditorialiste de seneplus, emmanuel desfourneaux
LE CLUB DU TROISIÈME MANDAT
EXCLUSIF SENEPLUS - Wade est-il conscient de la nature de sa proposition d'accueil de Condé ? Les jeunes guinéens sacrifiés en défendant leur Constitution ont-ils la chance de connaître les délices d’une « maison en bord de mer » ?
Emmanuel Desfourneaux de SenePlus |
Publication 06/10/2021
Cette petite annonce, aguichante, nous la devons à la cellule de communication du PDS, qui a relayé une invite de Me Abdoulaye Wade à l’attention d’Alpha Condé. Aucune indication sur le prix de la location. Je suppose que celle-ci est mise à disposition à titre gratuit, entre ex-chefs d’État.
A priori, cette maison enchanteresse, au bord de la mer (!), un lieu de villégiature idéal pour une retraite politique, s’inscrirait dans l’hospitalité sénégalaise. Amadou Toumani Touré, déchu, a bien été accueilli, chaleureusement, aux frais du contribuable sénégalais. D’aucuns, à l’exemple d’Abdoul Mbaye, avaient même critiqué l’enfermement d’Hissène Habré sur le prinicpe de la Teranga.
Je vous avoue qu’en lisant cette petite annonce, signée canal communication PDS, cela a libéré de l’amertume en moi, voire de la désespérance. Ne tournons pas autour du pot ! Cette annonce, avec diffusion publique, est indécente, voire provocatrice à l’égard des familles guinéennes endeuillées. On en compte plus de 92, dont leurs fils ont trouvé la mort lors des manifestations contre un 3ème mandat d’Alpha Condé.
L’ex-chef d’Etat sénégalais, est-il conscient de la nature de sa proposition et a fortiori de l’écriture de sa petite annonce ? Faut-il en rappeler les termes ? « Une maison en bord de mer » … Les jeunes guinéens, sacrifiés au titre de la démocratie, qui avaient rejoint le Front national pour la défense de la Constitution, ont-ils la chance de connaître les délices d’une « maison en bord de mer » et d’un « retrait momentané de réflexion » ?
Pour-service-rendu, Me Abdoulaye Wade rend-il la monnaie de sa pièce à Alpha Condé ? Le protocole de Conakry n’a toujours pas livré tous ses secrets même si l’on s’en rapproche ! Peut-être aussi que l’amitié entre ex-chefs d’États, ayant été des opposants de longue durée, prend-il le pas sur les morts des troisèmes mandats.
Nous y voilà ! C’est bien le point commun entre Me Abdoulaye Wade et Alpha Condé : des opposants historiques ont fini par céder à la jouissance du pouvoir « éternel ». Tous deux ont été responsables de morts à cause de leur décision de briguer un troisième mandat, en dépit de leur combat historique pour l’alternance et la démocratie.
À travers cette annonce, je comprends mieux le quasi-silence du PDS sur les morts de mars 2021. Le droit à la vie n’est plus une priorité : « Je ne marcherai pas sur des cadavres pour sortir du Palais. », dixit Me Abdoulaye Wade, en juin 2011. L’invité prestigieux guinéen, lui, l’a fait et de manière plus que brutale ! De grâce, épargnez-moi les complots occidentaux, et le panafricanisme à toutes les sauces ! À cet instant, au moment de la lecture de la petite annonce immobilière du PDS, toutes mes pensées vont aux mères des victimes guinéennes.
Me Abdoualye Wade, chef de file de la « grande coalition Wallu Sénégal », vient de nous dévoiler une partie de son programme. Wallu Sénégal, c’est l’accueil de tous les escrocs africains de la démocratie et des assassins de jeunes fusillés comme des lapins. Wallu Sénégal pour Alpha Condé, Wallu Sénégal pour Alassane Ouattara ! Qui sera le prochain ?
De surcroît, le PDS et sa nouvelle alliance ne sont plus crédibles dans le débat du 3ème mandat au Sénégal. De toute évidence, le PDS ne l’était déjà pas avant cette annonce immobilière choquante et irresponsable. Ce parti avait ouvert la boite de pandore du 3ème mandat en février 2012.
Macky Sall a été interpellé par Me Abdoulaye Wade. Va-t-il donner son aval à la formation de ce club des ex-chefs d’État de 3ème mandat ? Consentira-t-il au Wallu de ses opposants camarades libéraux ?