« Les hommes parlementaires passent leur temps à faire des plaisanteries et des avances. Ils y reviennent tout le temps. » « Un collègue m’a touché la poitrine. » « Les hommes du parti ont essayé d’imposer le fait qu’une femme doive coucher avec eux pour pouvoir être candidate. » Les témoignages extraits d’une vaste étude conjointe menée par l’Union interparlementaire (UIP) et l’Union parlementaire africaine (UPA) et publiée mardi 23 novembre sont accablants.
L’enquête, inédite sur la question en Afrique, révèle un sexisme « épidémique et dévastateur » au sein des Parlements du continent. Ainsi, 40 % des femmes députées déclarent avoir été harcelées sexuellement au cours de leur mandat par un collègue masculin ou un élu de l’opposition. Et 23 % ont subi des agressions physiques, à l’image d’une députée kényane, Fatuma Gedi, giflée deux fois dans la cour du Parlement en 2019.
Les assemblées apparaissent comme des lieux peu sûrs pour les femmes, la majorité des agressions s’y déroulant. Mais pour les élues africaines, la violence peut aussi surgir dans la rue, lors de meetings. Le rapport signale qu’elles sont alors la cible de « jeunes gens mandatés par des opposants politiques ou par des membres de groupes terroristes ». Une députée qui n’a pas souhaité révéler son identité, comme les 223 autres femmes interrogées dans l’enquête, rapporte : « On a essayé de m’enlever, des coups de feu ont visé ma voiture pendant une campagne électorale. Il y a eu un mort, mais la tentative d’enlèvement a échoué. »
Baisers forcés, tapes sur les fesses
Déjà en 2016, une étude à l’échelle mondiale avait fait apparaître des niveaux élevés de violence contre les femmes dans l’ensemble des Parlements. Mais les Africaines demeurent les plus vulnérables face aux violences sexuelles en milieu politique. Ainsi, 39 % des élues du continent déclarent en avoir été victimes, contre 25 % en Europe. Cet écart, les auteurs du rapport l’expliquent par l’instabilité politique ainsi que par les « contextes sociaux, culturels et religieux ». Ils notent également que l’appartenance à une minorité, le célibat ou le handicap renforcent la vulnérabilité des femmes.
Autre fait marquant, la proportion notable d’agressions sexuelles perpétrées au sein des Parlements – baisers forcés, tapes sur les fesses ou autres attouchements non consentis sur les seins ou les cuisses –, que rapportent 6 % des élues et 5 % des fonctionnaires parlementaires. « C’est très fréquent qu’on vous bouscule pour vous toucher les fesses. Des députés nous disent : “Vous les femmes, il faut qu’on vous touche avant la fin du mandat”. La hiérarchie est au courant de ces comportements mais ne fait rien », témoigne une députée citée dans le rapport.
SUR LA CHINE, LES AFRICAINS ONT PERDU UNE PART DE LEURS ILLUSIONS
À la veille du sommet Afrique-Chine, organisé à Dakar, les 29 et 30 novembre, l’économiste et sinologue français Thierry Pairault analyse l’état des relations entre les deux parties
Jeune Afrique |
Olivier Marbot |
Publication 28/11/2021
La présence russe se fait de plus en plus visible au Sahel, la Turquie cache de moins en moins ses ambitions, les État-Unis tentent, après la parenthèse Trump, de se refaire une image auprès des dirigeants africains… La 8e édition du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac), organisé à Dakar, s’ouvre dans un contexte compliqué par les contraintes sanitaires, et ne peut qu’attirer l’attention et susciter des questions.
Où en sont les grands projets et les milliards d’investissements annoncés lors de l’édition de 2018 ? Comment le durcissement observé dans la politique du président Xi Jinping se traduit-il dans la diplomatie du pays ? L’image du géant asiatique sort-elle écornée par la pandémie du Covid, ou au contraire renforcée ?
Directeur de recherche au CNRS et à l’EHESS, l’économiste et sinologue français Thierry Pairault est l’un des meilleurs connaisseurs des relations entre Pékin et le continent. Mobilisant aussi bien les ressources de l’économie que de la sociologie, de la géographie ou des sciences politiques, il est bien placé pour dresser un état des lieux à la veille du sommet, et de proposer des hypothèses sur ce qui peut en ressortir.
Jeune Afrique : Le 8e Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) débute ce lundi à Dakar. Faut-il s’attendre à des annonces majeures ?
Thierry Pairault : C’est assez difficile à anticiper. Bien sûr il y aura des annonces, de nouvelles lignes de crédit. Telle que cela se présente, il semble y avoir une grosse attente côté africain. Mais je pense qu’elle n’est pas aussi forte côté chinois. Il ne faut pas oublier que sur le plan économique, le continent ne représente pas grand-chose pour les Chinois. C’est 3 % de leur commerce extérieur. Bien sûr, au niveau géopolitique, c’est différent. L’Afrique ce sont 54 voix à l’Assemblée générale de l’ONU et Pékin a tout intérêt à s’attacher ces pays.
Qu’est-ce qui a changé depuis le Forum précédent, qui s’était tenu en Chine en 2018 ?
À mon sens, le changement porte surtout sur l’attitude des pays africains. Ces deux dernières années n’ont pas été particulièrement fastes pour la Chine sur le continent. Il y a eu beaucoup de couacs durant la période Covid, des promesses faites mais pas forcément tenues. Jack Ma a été le premier à distribuer des masques, et a disparu parce qu’il empiétait sur la diplomatie officielle… Beaucoup de pays ont aussi réalisé qu’ils avaient du mal à assumer le service de la dette contractée auprès des banques chinoises. Tout ça n’a absolument pas remis en cause le fait de travailler avec la Chine, on n’est pas dans le rejet, mais je crois que certaines illusions se sont perdues.
De quelles illusions parlez-vous ?
Je crois que plusieurs pays africains ont compris qu’ils avaient surestimé ce que la Chine voulait et pouvait leur donner. Par exemple, lors du Focac de 2018, Pékin avait annoncé 60 milliards de lignes de crédit pour les entreprises chinoises opérant en Afrique. On n’avait plus aucune nouvelle jusqu’à ce que, tout récemment, une diplomate chinoise indique qu’à ce jour, 70 % de ces crédits ont effectivement été engagés – ou qu’il est prévu qu’ils soient engagés.
Économiquement, ça ne veut rien dire. Par contre politiquement, le fait de communiquer sur le sujet est peut-être un signe que la Chine a compris qu’on allait commencer à lui demander des comptes. À mon sens, c’est la nouveauté : les pays africains ont perdu une part de leurs illusions sur le rôle de la Chine, et ont compris qu’il existait d’autres partenaires vers lesquels ils pouvaient se tourner. La grande question reste de savoir si Pékin a perçu ce changement et va en tenir compte.
CHARTE DE NON VIOLENCE, LES CLARIFICATION DE GHEIKH AHMED TIDIANE SY
Le cadre unitaire de l’Islam, pour prévenir les cas de violence durant les futures élections locales, a essuyé des critiques, notamment venant de Sonko. Son président, Cheikh Ahmed Tidiane Sy, a fait quelques précisions dans une tribune ci-dessous.
Le cadre unitaire de l’Islam, pour prévenir les cas de violence durant les futures élections locales, a essuyé des critiques, notamment venant de Sonko. Son président, Cheikh Ahmed Tidiane Sy, a fait quelques précisions dans une tribune ci-dessous.
"MON ULTIME COMBAT.
Mon engagement dans le Cadre Unitaire de l’Islam est d’abord d’ordre religieux, parce que l’Islam nous exige la fraternité entre musulmans.
اِنَّمَا الۡمُؤۡمِنُوۡنَ اِخۡوَةٌ فَاَصۡلِحُوۡا بَيۡنَ اَخَوَيۡكُمۡ
Il est ensuite intellectuel parce que nous pensons que les enseignements de nos grandes figures islamiques méritent toute leur place dans notre système éducatif, afin de perpétuer les fondamentaux de paix et de vivre ensemble bien ancrés dans notre pays. Ces enseignements doivent être perpétués auprès des citoyens et des générations à venir.
Enfin. Mon engagement dans le CUDIS est citoyen parce que le contexte des événements du mois de mars nous a amenés à faciliter l’intervention des autorités religieuses pour la pacification de l’espace public.
Force est de constater que le Cadre Unitaire de l'Islam au Sénégal n’est pas une autorité en soit, mais plutôt un organe de réflexion stratégique et d’action pour la promotion du vivre ensemble entre les communautés religieuses au Sénégal.
C’est par la force des choses que le Cadre a été impliqué dans la médiation lors des événements du mois mars 2021.
Au sortir de ce traumatisme sociopolitique, le Cadre a entamé une réflexion stratégique sur une démarche proactive de promotion de la non violence dans l’espace public.
Cette réflexion nous a menés à lancer L’IDÉE D’UNE CHARTE DE NON VIOLENCE basée sur le tryptique :
1. Respect de l’Etat de droit
2. Indépendance de la justice
3. Engagement des acteurs politiques de tous bords à renoncer à la violence.
A ce jour, aucune charte n’a été élaborée. Une série de consultations a été entamée et elle devrait nous amener à rencontrer la classe politique et l’Etat afin de recueillir leurs avis et suggestions sur la démarche à suivre dans le but d’aller vers des élections apaisées dans le respect des lois et règlements.
A ce jour, il ne s’agit pas de signer une charte ou de ne pas signer mais plutôt de faire des propositions allant dans le sens d’apaiser l’espace public, tout en sachant que l’ultime recours pour la garantie et le contrôle du respect des engagements des uns et des autres relèvent de nos autorités religieuses.
Notre pays a besoin du sens de la responsabilité de nos leaders Etatiques et politiques pour retrouver notre statut de grande démocratie que nous commençons à perdre.
Notre problème n’est ni Macky Sall, ni Ousmane Sonko, ni quelque autre homme politique.
Notre problème c’est la classe politique et les mécanismes d’ascension sociale qu’elle adopte pour se maintenir au pouvoir ou pour y accéder.
Notre problème c’est aussi une opinion publique impréparée et mal formée, facilement manipulable parfois même contre ses intérêts.
Au plan contextuel, l’initiative du CUDIS est louable du fait qu’elle apporte une contribution conjoncturelle à nos maux sociétaux.
Au plan structurel, son plan d’action stratégique est primordial pour restaurer les fondamentaux de l’Islam en matière de vivre ensemble et de citoyenneté dans l’ADN des sénégalais, tels que l’ont enseigné les grandes figures islamiques de ce pays.
Pour ma part, quelle que soit l’issue de l’IDEE de CHARTE, je pense profondément que le Cadre aura réussi d’une part, à imposer un agenda de non violence aux hommes politiques de quelques bords qu’ils soient et d’autre part, à poser un débat longtemps dévoyé sur l’implication des religieux dans l’espace public.
Le constat est que l’implication des religieux est plus que nécessaire, non pas seulement pour pacifier l’espace public, mais surtout pour l’assainir, en restaurant les valeurs fondamentales d’éthique et de sens de la citoyenneté, tout en adoptant une posture d’équité et d’impartialité.
Pour cela, il est impératif de rattraper les pertes de valeurs auprès des plus jeunes afin d’épargner les générations futures en leur inculquant tant soit peu une éducation à la paix, à la citoyenneté et à nos valeurs islamiques.
Nous avons tous l’obligation de « Laver le pays (Sangue rewmi) » tel que le rappelait Al Maktoum.
Mais je ne rêve plus et ma lucidité me dit que la guerre sera longue et ardue. Chaque génération aura l’obligation de gagner une bataille.
Pour moi, ce sera mon ultime combat.
P.S. EN CE QUI CONCERNE MA MODESTE PERSONNE, IL Y A EU UNE VIE AVANT LE CADRE ET IL Y EN AURA SUREMENT APRÈS LE CADRE. J’EN ESPERE AUTANT POUR NOS ACTEURS POLITIQUES AU SOIR DU 23 JANVIER 2022.
--
Je ne perds jamais. Soit je gagne soit j’apprends.
Mandela"
LE PREMIER VIN PRODUIT AU SÉNÉGAL REÇOIT SON AGRÉMENT ALIMENTAIRE
Les premières bouteilles de vin du domaine du Clos des Baobabs – millésime 2020 - sont commercialisées, depuis mardi dernier, après l’autorisation de fabrication et de mise en vente délivrée par les autorités
Au Sénégal, c’est l’aboutissement d’un défi un peu fou : les premières bouteilles de vin du domaine du Clos des Baobabs – millésime 2020 - sont commercialisées, depuis mardi dernier, après l’autorisation de fabrication et de mise en vente délivrée par les autorités sénégalaises. C’est le premier vin produit dans le pays, un projet qui a débuté en 2013.
Jusqu’ici, seul le Cap-Vert produisait du vin en Afrique de l’Ouest, sur l’île volcanique de Fogo.
Désormais, il y a donc aussi un vin « made in Sénégal » sur le marché, fruit d’une longue aventure pour les associés français François Normant et Philippe Franchois : « Le jour est très important parce qu’après huit ans d’expérimentation, nous pouvons enfin, suite à un agrément alimentaire du Sénégal, être visibles chez les cavistes ou dans les restaurants. »
LES POPULATIONS DU SAHEL NE SONT HOSTILES À LA PRÉCENSE FRANÇAISE
Malgré le blocage au Niger d'un convoi militaire français, le journaliste et auteur Vincent Hugeux estime qu'il ne faut pas confondre "le noyau de militants agressifs" des capitales, avec l'ensemble des habitants
Malgré le blocage au Niger d'un convoi militaire français, le journaliste et auteur estime qu'il ne faut pas confondre "le noyau de militants agressifs" des capitales, avec l'ensemble des habitants.
DAVID DIOP MET LA FRANCE DES LUMIÈRES FACE À L'ESCLAVAGE
Dans son nouveau roman, « La Porte du voyage sans retour », l’auteur sénégalais installé à Pau raconte le voyage du botaniste français Michel Adanson au Sénégal, dans les années 1750
Jeune Afrique |
Nicolas Michel |
Publication 28/11/2021
Après Frère d’âme, prix Goncourt des lycéens en 2018 et Booker Prize International en 2021, David Diop publie aux éditions du Seuil La Porte du voyage sans retour. Dans un style totalement différent de celui de son livre précédent, l’écrivain d’origine sénégalaise raconte le voyage au Sénégal, au XVIIIe siècle, du savant français Michel Adanson (1727-1806). Partiellement inspiré de personnages réels, ce texte à l’écriture précise raconte l’évolution d’un homme des Lumières façonné par les préjugés de son époque et dont les certitudes sont progressivement mises à mal par l’amitié et, surtout, par l’amour.
Jeune Afrique : Comment vous est venue l’idée de ce livre ?
David Diop : J’en ai eu l’idée il y a une quinzaine d’années, quand j’ai lu le récit de voyage que Michel Adanson a publié en 1757, racontant ses quatre ou cinq années passées au Sénégal au début des années 1750. Trois ans après son retour, il rédige un texte qui devait faire office d’introduction générale à son Histoire naturelle du Sénégal. J’ai été frappé par l’originalité de son regard et par la qualité de son écriture. Il sait raconter son voyage et se mettre en scène avec les « Nègres du Sénégal », comme il les appelle. Et comme il est savant, il observe leur société de façon méthodique.
Quand j’ai lu son texte et que j’ai vu des mots, des noms, des réalités que j’ai moi-même connues au Sénégal, cela m’a extrêmement intéressé, au point que c’est de lui qu’est partie mon idée de créer un groupe de recherche sur les représentations européennes de l’Afrique aux XVIIe et XVIIIe siècles. Sur place, il essaie de savoir – c’est d’ailleurs une instruction qui lui était donnée par les frères Jussieu, membres éminents de l’Académie royale des sciences de Paris – quelles pouvaient être les propriétés des plantes qu’il était venu décrire.
Michel Adanson, c’est avant tout un botaniste.
Oui, et il fait l’épreuve de ces plantes par son corps. C’est une attitude propre aux philosophes et aux savants des Lumières, l’expérimentation. Son autre originalité, c’est qu’il apprend le wolof parce qu’il a compris que les propriétés de ces plantes sont connues par un petit groupe de personnes, hommes ou femmes, que les traducteurs de l’époque n’étaient pas en mesure de comprendre.
Comment avez-vous travaillé sur ce personnage bien réel pour bâtir votre fiction ?
J’ai prélevé des indices. Un jeune historien sénégalais qui s’appelle Ousmane Seydi a attiré mon attention sur le fait qu’au Muséum d’histoire naturelle de Paris sont conservés des brouillons rédigés par Michel Adanson. Lesquels contiennent des contes et des légendes en wolof qu’il a conservés dans le but d’écrire son Histoire naturelle du Sénégal. Il ne s’agissait pas seulement pour lui de classifier des plantes, mais aussi de décrire des hommes et leurs sociétés.
LE COMBAT DES ACCIDENTÉS DU TRAVAIL POUR LEURS DROITS
Au Sénégal, beaucoup de victimes d'accidents du travail sont poussées vers la sortie de leurs entreprises sans indemnisation. Certains se sont constitués en association pour défendre leurs droits
Au Sénégal, beaucoup de victimes d'accidents du travail sont poussées vers la sortie de leurs entreprises sans indemnisation. Certains se sont constitués en association pour défendre leurs droits. C'est le cas de l'association nationale des accidentés du travail.
Reportage.
CAMP PENAL, FRAPP REVELE LES DESSOUS DU MILIEU CARSSERAL
Plus de 35 prisonniers ont été ‘’mis en cellule d'isolement pour casser leur résistance’’ face aux ‘’tracasseries et brimades’’ quotidiennes qu'ils subissent.
Plus de 35 prisonniers ont été ‘’mis en cellule d'isolement pour casser leur résistance’’ face aux ‘’tracasseries et brimades’’ quotidiennes qu'ils subissent. C’est ce qu’a indiqué, hier, le front citoyen Frapp, dans une note transmise à ‘’EnQuête’’, à la suite d’un remous dans la matinée au sein de la prison du Camp pénal.
Dans une note transmise hier à ‘’EnQuête’’, à la suite du mouvement noté au sein de la prison du Camp pénal de Liberté 6, le front citoyen Frapp affirme que ‘’plus de 35 prisonniers’’ ont été mis en cellule d'isolement pour casser leur résistance face aux ‘’tracasseries et brimades quotidiennes qu'ils subissent’’.
‘’Le Frapp, le Collectif pour la justice et contre les violences policières et les familles des détenus appellent à la retenue et au calme. Déjà, la prison du Camp pénal est connue pour avoir des problèmes d'eau. Malgré tout, des gardes ont versé l'eau des prisonniers, douchant même les prisonniers avec le liquide précieux. L'Administration pénitentiaire a-t-elle besoin de faire cela aux prisonniers ? Le Frapp, le Collectif pour la justice et contre les violences policières et les familles de détenus dénoncent les tortures verbales, physiques que certains gardes exercent sur les prisonniers’’, soutient le mouvement citoyen.
Le Frapp rappelle dans le texte qu'il n'y a guère longtemps, des gardes pénitentiaires s'étaient retrouvés en prison. ‘’Les gardes devraient bien tenir les prisons et y installer des traditions qui soient respectueuses des droits et libertés des prisonniers, car ils peuvent se retrouver dans la même position que ceux qu'ils brutalisent aujourd'hui. Il est dommage que, pour garder leur poste et par esprit vindicatif, l'Administration pénitentiaire cache la vérité et refuse de reconnaître la vérité. Le Frapp, le Collectif pour la justice et contre les violences policières et les familles de détenus demandent à l'Administration pénitentiaire de ramener le calme à la prison du Camp pénal. Un calme qui ne soit ni inhumain ni dégradant pour les prisonniers’’, poursuit le document.
‘’Des grenades lacrymogènes ont été lancées dans les chambres des prisonniers’’
Le Frapp, le Collectif pour la justice et contre les violences policières et les familles de détenus demandent ainsi la libération des 35 prisonniers du Camp pénal mis en isolement. Le Frapp, le Collectif pour la justice et contre les violences policières et les familles de détenus demandent au directeur de l'Administration pénitentiaire de calmer le nouveau chef de cour et le directeur de la prison du Camp pénal.
‘’Des grenades lacrymogènes ont été lancées dans les chambres des prisonniers et les prisonniers enfermés avec la fumée des lacrymogènes. Les prisonniers ont des droits et le Frapp, le Collectif pour la justice et contre les violences policières et les familles de détenus tiendront le ministre de la Justice pour responsable de toute tragédie qui arrivera à la prison du Camp pénal’’, dénonce le mouvement citoyen.
De son côté, l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred) a aussi dénoncé et condamné avec énergie la violence sur toutes ses formes dans les établissements pénitentiaires du Sénégal. ‘’Tout est parti de la volonté de fouiller la chambre 10. Une telle mesure de sécurité devrait bien être accueillie par les détenus, car prévu par le règlement intérieur de la prison. Malheureusement, cette fouille a dégénéré et a engendré une altercation entre agents et détenus qui, finalement, s’est soldée par un détenu blessé. Heureusement, l’ordre est rétabli’’, souligne l’association dans un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’.
L’Asred appelle au calme dans cet établissement et notamment dans tous les autres établissements pénitentiaires du pays, et demande au personnel pénitentiaire de faire preuve d'humanisme à l'égard des détenus qui sont en situation de faiblesse.
‘’La situation est très difficile pour certains qui purgent de longues peines et qui n'ont plus de visite. Ce contexte si particulier et le caractère sensible des prisons doivent être des motifs valables pour appeler au calme et demander que les droits du détenu soient respectés lors des fouilles. Nous suggérons que des solutions soient trouvées le plus rapidement possible avant que l'irréparable ne se produise, car nous ne voulons plus de mutinerie dans les prisons’’, plaide le président de l’Asred qui a signé le document.
L’Administration pénitentiaire rassure les familles
Si le Frapp indexe l’Administration pénitentiaire, celle-ci n’a pas tardé à réagir. ‘’Après une fouille de routine faite ce jour au Camp pénal de Liberté 6, sans aucun incident, des détenus s’en sont pris à un de leur codétenu, qu’ils soupçonnent d’être un informateur. A la suite de cela, ils ont été dispersés et le calme est revenu. L’Administration pénitentiaire tient à informer l’opinion publique que les fouilles régulières font partie de la procédure de sécurisation des lieux de détention, pour empêcher l’utilisation de produits interdits ou dangereux comme les armes, les téléphones portables et la drogue. L’Administration pénitentiaire rassure les familles des pensionnaires que l’incident a vite été maîtrisée et que, contrairement aux informations relayées sur les réseaux sociaux, aucun acte de maltraitance n’a été pratiqué et qu’aucun blessé n’est à déplorer’’, lit-on dans leur note.
30% DES SENEGALAIS SONT HYPERTENDUS
Les chiffres sont alarmants : plus de 30% des Sénégalais souffrent d’hypertension artérielle. Pis : la plupart du temps, ils ne sont pas traités.
Les chiffres sont alarmants : plus de 30% des Sénégalais souffrent d’hypertension artérielle. Pis : la plupart du temps, ils ne sont pas traités.
Près de 30 % de la population sénégalaise souffrent d’hypertension artérielle (Hpa) et plus de la moitié des cas ne sont pas traités, a annoncé Healthy hearth africa (Hha), un programme initié par AztraZeneca, pour lutter contre l’Hpa et les maladies cardiovasculaires en Afrique. «Au Sénégal, on estime que près de 30 % de la population sont atteints d’hypertension, la plupart du temps non traités, avec un taux de contrôle de seulement 8 %», a indiqué vendredi Hha. «Par ailleurs, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que 42 % de tous les décès au Sénégal sont causés par des maladies non transmissibles», a poursuivi la structure, dans un document de presse remis lors du lancement du programme à Sicap Mbao. Non traitée, l’hypertension artérielle peut engendrer des complications, telles qu’une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral (Avc) ou une insuffisance cardiaque, a par ailleurs mis en garde Hha.
Aujourd’hui, le Sénégal est devenu le 7ème pays africain où le programme est lancé. Un mémorandum, en ce sens, avait été signé au mois de juin, entre AstraZeneca et le ministère de la Santé et de l’action sociale. «L’objectif du programme est de contribuer à la prévention et le contrôle des maladies cardiovasculaires dans le pays, en portant une attention particulière à l’hypertension», a ainsi décliné le document, indiquant que le programme va être déployé dans les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis. «Notre approche des soins de santé primaires a toujours été centrée sur les personnes et guidée par les données.
Nous utiliserons cette approche pour notre déploiement au Sénégal, afin d’atteindre les personnes, là où elles vivent et travaillent, et les diriger vers des soins de qualité pour l’hypertension, conformément à notre mission de réduction des inégalités, en matière de santé», a relevé Aminatou Sar, directrice Hub Afrique de l’Ouest et Sénégal à Path (structure ayant mis en œuvre le projet au Sénégal). Pour une meilleure efficience, le programme va contribuer au renforcement des systèmes de santé, grâce à la formation des prestataires de soins. Depuis son lancement au Kenya en 2014, Hha a formé plus de 8.500 professionnels de la santé à l’éducation, pour assurer l’éducation et la sensibilisation, le dépistage et le traitement de l’hypertension au renforcement des systèmes de santé, grâce à la formation des prestataires de soins.
Le document, qui a donné ces précisions, a révélé en outre qu’il a mis en marche 900 établissements de santé en Afrique, pour fournir des services d’hypertension et identifier 4,1 millions de lectures de pression artérielle élevée. Des centaines de personnes ont été dépistées à l’Hta et au diabète, à la cérémonie de lancement du programme, présidé par le conseiller technique no2 du ministère de la Santé, Dr Malick Ndiaye, et la représentante de Hha, Barbara Neil.
UCAD, LE CESTI TRANSFORME EN FACULTE
Classé 37ème université du continent, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar cherche à améliorer ce rang. Et cela passe par de nouvelles réformes selon le Recteur, Amadou Aly Mbaye.
Classé 37ème université du continent, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar cherche à améliorer ce rang. Et cela passe par de nouvelles réformes selon le Recteur, Amadou Aly Mbaye. "Pour consolider notre leadership dans le domaine des sciences et de la technologie, nous allons ouvrir notre deuxième école d’ingénieurs à côté de l’École supérieure polytechnique (Esp), renseigne-t-il. L’Institut des sciences de la terre (Ist) vient d’être érigé en école d’ingénieurs. L’Assemblée de l’université en avait fait la demande, et le Gouvernement a accédé à sa demande. Un décret vient d’être signé en ce sens. Cela va permettre à l’Ucad de disposer d’une autre école d’ingénierie centrée sur les ressources minières."
Le Centre des Études des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) n’échappera pas non plus à cette vague de réformes, souligne le Recteur : "Le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti), l’École supérieure d’économie appliquée (Esea) et l’École des bibliothécaires archivistes et documentalistes (Ebad) sont aussi devenus des écoles avec rang de faculté. Cela permettra leur montée en puissance et mieux consolider notre rôle de hub régional dans des domaines aussi importants pour le développement de nos pays."
Pour Amadou Aly Mbaye, cette mutation ne va pas avoir de conséquences sur le modèle d’excellence du CESTI : "Le Cesti a toujours été un hub sous-régional. Les meilleurs journalistes de la sous-région ont été formés ici. Il s’agit de donner au Cesti les moyens et la flexibilité nécessaires pour capitaliser sur ses atouts. Cela permettra au Cesti de monter en puissance et de consolider sa place de hub régional dans le domaine des sciences de l’information et de la communication"