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25 juin 2025
DEPUIS 2004, DOING BUSINESS EST CRITIQUÉ
Si cet indicateur a historiquement accompagné les pays africains dans la promotion de l’investissement, il était devenu dans le fil temps non opérationnel, selon Mbaye Sylla Khouma
Les contestations de la fiabilité du rapport de Doing Business ne datent pas de 2018. Bien avant en 2004 avec l’économiste en chef de la Banque Mondiale Jeffrey Sachs qui critiqua le rapport pour ses limites, puis les contestations devenaient plus virulentes en 2012. Il reste que pour le consultant sénior Mbaye Sylla Khouma, le Doing Business si historiquement a eu à accompagner les pays africains dans la promotion de l’investissement, il était devenu dans le fil temps non opérationnel parce qu’il ne s’attaquait pas aux facteurs déterminants pour l’investisseur contrairement à l’outil de l’Index sur la compétitivité mondiale créé en 2004
Processus historique du Doing Business
Doing Business a publié son premier rapport en 2002 au même moment qu’on créait l’APIX en 2001 quand Me Wade est arrivé. L’APIX a été créé à partir d’un projet Banque Mondiale. Les agences de promotion des investissements existaient dans les pays anglophones, mais pour les francophones, le Sénégal était presque un pionnier à part la Côte d’Ivoire qui avait CPCI, dans tous les autres pays francophones d’Afrique il n’y avait pas d’agences de promotion des investissements. Le Rwanda n’a créé son agence qu’en 2009. Le Sénégal était précurseur dans le domaine avec des pays comme la Malaisie, le Costa Rica avec une agence autonome dépendante de la Présidence qui devait créer les conditions d’un environnement des affaires extrêmement favorable et de définir la politique de promotions des investissements privés. En 2002, le 1er rapport du Doing Business, nous l’avions pris comme parole d’évangile. A l’époque, il y avait ce qu’on appelait le parcours de l’investisseur où on avait un gros problème qui était l’obtention de terrains et du permis de construire. Cela pouvait prendre parfois 365 jours pour avoir un permis de construire. Il fallait réformer toute cette paperasserie et bureaucratie. Avec le premier rapport du Doing Business, nous avions des indicateurs et des critères de comparaison. Nous en avions fait notre outil de travail et notre tableau de bord pour les réformes parce que le Doing Business s’occupe d’indicateurs importants, mais ce ne sont pas aussi des indicateurs déterminants. Le Doing Business part du principe qu’il faut faciliter la vie à quelqu’un qui veut créer une entreprise. A l’époque c’était très compliqué parce qu’on vous demandait beaucoup de papiers. Nous nous sommes dits qu’il faut créer un Guichet unique dans lequel à travers un seul bureau, vous déposez tous vos papiers et toutes les questions (Ninea, registre de commerce…) seront recensées. Ensuite comment faire un business en embauchant les gens sans aucune complication, les contraintes de travail. L’autre critère, c’est de trouver le foncier qui était un problème dans beaucoup de pays. Si vous trouvez le foncier, il faut obtenir un permis de construire. Et lorsque vous demandez une connexion au réseau de la Senelec, il faut que cela aille très vite. Des critères importants
En quoi l’accompagnement du Doing Business était important ?
L’accompagnement du Doing Business était important à l’époque, parce que nous n’avions pas de tableau de bord qui intègre les indicateurs et une feuille de route à suivre. Pour la première fois, on offrait une feuille de route à certains pays pour améliorer l’environnement des affaires. C’était quand même important. Le seul problème, c’est dès 2004 Jeffreys Sasch qui était le chef économiste de la Banque Mondiale dit que le rapport du Doing Business est limité parce qu’il ne va pas au fond des choses concernant le coût de faire des affaires. Le Doing Business s’appesantissait sur la facilitation de faire des affaires parce qu’avoir un branchement rapide d’une connexion de la Senelec, cela ne veut pas dire que Senelec est bon marché. Avoir tout de suite un foncier et un permis de construire ne peuvent pas dire que le foncier est bon marché alors que l’investisseur regarde lui ce qui est bon marché. Ce rapport de Doing Business s’occupe de facteurs importants, mais il ne s’attaque pas aux facteurs déterminants pour l’investisseur. Jeffrey Sachs et cie ont lancé le Rapport sur la compétitivité des pays qui faisait la synthèse de l’Index de développement créé par Jeffrey et le rapport sur la compétitivité des affaires de Michael E. Potter, économiste à Havard . Ce nouveau rapport de l’Index de compétitivité mondiale est publié en 2004. Donc deux ans après la sortie du Doing Business, des voix se sont élevées pour dire que ce rapport n’est pas complet. Ce Rapport de compétitivité a été publié par le Forum économique mondial. Il s’est alors posé un problème de rivalité entre les deux documents entre le Doing Business de la Banque mondiale et l’Index de compétitivité mondiale. Dès 2006, j’ai dit que le vrai rapport qui va faire bouger un investisseur privé, ce n’est pas le Doing Business, mais le rapport de Compétitivité qui mesure les questions sur les infrastructures, il regarde si le pays a une connexion internet, une stabilité politique solide, une croissance économique, le coût d’intérêt pratiqué à la banque. Des éléments qui poussent l’investisseur à dire que je peux investir dans ce pays et obtenir un retour sur investissement.
Pourquoi malgré ces avertissements, Doing Business a continué à être sacralisé ?
Si les gens ont continué à sacraliser le Doing Business, c’est à cause de la Banque mondiale. A l’APIX, je n’ai jamais entendu les gens parler du rapport de l’Index de compétitivité. Ils ont toujours dit oui, il faut qu’on fasse Doing Business. Même en conseil des ministres, on ne parlait de s’améliorer que par rapport à Doing Business. On ne parlait pas de s’améliorer par rapport au rapport sur la compétitivité mondiale. Mais parce que c’est la Banque mondiale qui avait les cordons de la bourse. Seulement le rapport Doing Business posait un conflit d’intérêt parce que la Banque mondiale fait ce rapport, mais si vous êtes mal classé, c’est la même Banque mondiale qui vient vous dire je vais vois aider à vous améliorer. Ce qui se passe actuellement avec le Doing Business, cela ne date pas de maintenant. Les contestations datent de 2012. Des pays disent que le classement que j’ai, je ne le mérite pas. En 2006 le Pr Pape Demba Thiam économiste de l’intérieur de la Banque mondiale comme agent avait dit que ce Doing Business ne servait à rien. Il a failli être viré de la Banque mondiale. Ce rapport est décrié depuis longtemps. Mais comme c’était sous le couvert de la Banque mondiale qui est pour nos pays « Dieu le père », donc tout ce qui vient de ladite institution, on doit courir pour aller le faire. C’est parce que c’est un rapport produit de la Banque mondiale que les gens l’ont adulé en ignorant le Rapport du Forum économique mondial qui est le plus important. Si vous prenez un pays comme le Rwanda très bien classé dans le Doing Business à la 38ème place, presque au même niveau que la Chine, dans le rapport de compétitivité mondiale, il est 100 ème. Vous prenez dans le Doing Business, l’Ile Maurice qui est classé 13 ème, la Chine qui est la principale destination des investissements privés du monde est 31ème. Cela n’a pas de sens. Si Doing Business, c’est faire des affaires, mais où est-ce qu’on fait des affaires entre la Chine et l’Ile Maurice. La Chine bien sûr. D’ailleurs les pays de l’Asie n’ont jamais donné d’importance au rapport Doing Business et même à la Banque mondiale
L’APIX, REPÈRES BROUILLÉS
Le Doing Business mort. L’Agence de promotion des investissements désormais sevré de son principal instrument d’orientation doit trouver une alternative
Le Doing Business est mort. L’instrument de la Banque mondiale lancé en 2002 a été de cette date à nos jours, « l’Alpha » et « l’Oméga » de l’Agence de promotion des investissements (APIX). Du premier Dg de l’APIX Aminata Niane à l’actuel occupant Mountaga Sy, Doing Business est resté le principal indicateur de toute la politique de modernisation de l’Administration et de la promotion des investissements du Sénégal. Doing Business mort, l’APIX est sevré de son principal instrument d’orientation. Repères brouillés, mais le consultant Mbaye Khouma Sylla estime que l’APIX doit désormais se baser sur le Rapport de compétitivité mondiale plus complet que le Doing Business
Comme un élève qui scrute le résultat final du Bac, à chaque annonce d’un succès, la jubilation s’en suivait. Le rapport annuel du Doing Business est scruté fiévreusement du côté de l’APIX comme un moment de bilan à présenter auprès des autorités supérieures, des partenaires techniques financiers et de développement mais surtout des investisseurs potentiels. Du premier DG Aminata Niane à l’actuel Mountaga Sy, toutes les stratégies de l’amélioration du climat des affaires cherchaient qu’un seul but, bien figurer dans le classement annuel du Doing Business de la Banque mondiale. On s’époumonait gravement à travers des rencontres, ateliers, séminaires pour pointer du doigt tous les obstacles pouvant altérer le classement du Sénégal. L’APIX ne donnait encore l’impression que de travailler pour faire bonne figure au niveau du Doing Business.
L’Agence finira par lancer 8 réformes importantes (1-l’accès au crédit à travers le financement à moindre coût des agents économiques, 2-l’Exécution des contrats par le jugement des contentieux économiques en 90 jours, 3-Protection des investisseurs minoritaires pour plus de transparence et une meilleure gouvernance, 4-Transfert de propriété, 5-Raccordement à l’électricité, 6-Paiement des taxes et impôts, 7-Permis de construction, 8-Commerce transfrontalier. Cette batterie de réformes avait été sanctionnée positivement par le dernier rapport publié en 2019 avait permis au Sénégal de marquer de bons points dans le classement général du Doing business. En effet, notre pays avait obtenu 59,8 points dans la notation de la Banque mondiale sur la qualité du climat des affaires pour la période 2018/2019. Classé 123e dans le rapport Doing business 2020 rendu public ce 24 octobre 2019, le Sénégal fait un bond qualitatif de 18 places.
S’orienter vers le rapport de compétitivité
L’arrêt définitif du rapport Doing Business décidé par la Banque mondiale fait suite à des manipulations de conclusions des éditions 2018 et 2019. Certains pays comme la Chine, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et l’Azerbaïdjan avaient mis de la pression chez les auteurs du rapport pour enjoliver leur situation. Plusieurs anciens hauts cadres, dont l’actuelle patronne du FMI Kristalina Georgevia alors Directeur exécutive de la Banque mondiale sont impliqués dans ce qui est considéré comme un vrai scandale. « L’APIX est contraint de changer de fusil d’épaule.
Le Doing Business est un leurre, c’est quelque chose qu’on vous fait suivre, c’est comme la proie et l’ombre » souligne Mbaye Khouma Sylla ancien directeur Marketing de l’APIX. Le Consultant Sénior en promotion du secteur privé et développement économique ajoute que « les critères avancés dans le Doing Business sont importants, mais ils ne sont pas déterminants. C’est important de faciliter, mais il est beaucoup plus important que votre pays ne soit pas un pays cher. Si vous prenez notre pays, l’électricité industrielle pour les usines, elle est treize fois plus élevée au Sénégal qu’en Côte d’Ivoire, huit fois plus élevée en Ethiopie. Même si vous faites rapidement un branchement électrique, l’investisseur ne gère pas cela parce que l’électricité est dans les couts de facteurs de production. Elle rend sa marchandise chère et pas bon marché.
L’APIX doit s’orienter vers le rapport de compétitivité. Le Doing Business a pris un coup de crédibilité avec cette histoire. L’APIX est obligée dans son champ d’amélioration du climat des affaires de sortir totalement de ce que leur disait de faire Doing Business et de se rapprocher beaucoup plus du Rapport sur la compétitivité où le Sénégal est 114ème. On n’est pas si mal placé par rapport à certains pays, mais on est quand même très loin. Le Rwanda un pays enclavé est classé 100ème et que nous dans la compétitivité qu’on soit moins compétitif que le Rwanda, cela pose un problème »
YACINE DIOP DANS LE… CINQ MAJEUR !
La phase de Groupes du Fiba Women’s Afrobasket 2021, qui a lieu au Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé, est désormais terminée
La phase de Groupes du Fiba Women’s Afrobasket 2021, qui a lieu au Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé, est désormais terminée. Depuis le début de la compétition, quelques joueuses se sont particulièrement distinguées. Nous avons choisi de vous en présenter cinq qui ont brillé jusqu’à maintenant, sans ordre particulier. C’est le cas de la Sénégalaise, Yacine Diop, qui ne cesse de gravir des échelons pendant cette présente édition
Yacine Diop (Sénégal)
Yacine Diop se dépense sans compter pour le Sénégal. L’ailière de 1.78m se donne à 100 % à chaque fois qu’elle entre sur le terrain. Agée de 25 ans, Diop est une joueuse qui n’abdique jamais, toujours prête à motiver ses coéquipières. Sous son impulsion, le Sénégal a gagné ses deux matchs du Groupe C. Celle qui joue au sein du club français de Charnay Bourgogne Sud est une des leaders des Lionnes, qui font partie des favorites au titre dans cette 26e édition du Fiba Women’s Afrobasket.
Adaora Elonu (Nigeria)
La capitaine du Nigeria Elonu a confirmé son rôle de leader, motivant les D’Tigress sur le terrain et en dehors. Plutôt calme de nature, la joueuse de 31 ans semble sereine et dévouée à son pays à chaque fois qu’elle a l’occasion de le représenter. L’ailière de 1.85m, qui évolue dans le championnat espagnol avec le club de Spar Girona, ne se préoccupe pas trop de sa ligne de stats. Ce qui l’intéresse vraiment, c’est que la sélection nigériane produise du bon jeu. Elle a conclu la phase de Groupes avec des moyennes de 11.5 points, 6 rebonds, 3 assists et 5 ballons récupérés en deux matchs
Marina Paule Ewodo (Cameroun)
Ewodo est de nature discrète et elle est en général sous-estimée par ses adversaires, ce qui lui permet de briller avec le Cameroun. Sa présence sur le terrain n’attire en général pas beaucoup d’attention de la part de la défense adverse, elle en profite donc en attaque, notamment à trois points. A juste 23 ans, la joueuse de 1.85m est soudain devenue la coqueluche des fans et de son staff technique. Il y a fort à parier qu’elle n’a pas fini d’étonner à Yaoundé. L’ailière de Saint-Amand Hainaut (France) a conclu la phase de Groupes avec de remarquables moyennes de 13.5 points, 4 rebonds, 1.5 assist, 1.5 ballon récupéré et 1 contre par match
Soraya Degheidy (Egypte)
Soraya Degheidy, leader inspirante et infatigable à la Mène, est un plaisir à voir jouer. Que son équipe soit devant ou derrière au score, elle joue toujours avec la même énergie. Agée de 26 ans, elle s’attire le respect de ses coéquipières et de ses coachs, qui savent qu’ils peuvent compter sur elle. La distributrice de 1.72m, qui porte les couleurs d’Al Ahly dans le championnat égyptien, a effectivement beaucoup mûri. Elle portera pas mal de pression sur ses épaules lors du tour qualificatif de ce mercredi, avec une place pour les quarts de finale comme enjeu. Soraya a fini la phase de groupes avec des moyennes de 16 points, 5 rebonds, 3.5 assists et 3 ballons récupérés.
Mariam Coulibaly (Mali)
Basée en Espagne, l’intérieure Mariam Coulibaly a imposé sa présence et elle est la plaque tournante de la défense malienne dans ce Fiba Women’s Afrobasket. Ses prestations ont contribué à la qualification directe pour les quarts de finale, grâce à la première place du Mali dans le Groupe D. A 23 ans, la jeune Coulibaly n’a pas peur de prendre des coups pour conduire son pays vers la gloire. Elle est une menace constante des deux côtés du terrain. Du haut de son 1.92m, celle qui porte le maillot d’IDK Eusto - kren dans le championnat espagnol, a conclu la phase de Groupes avec des moyennes de 13 points, 9 rebonds et 1 assist. Le Mali devra attendre ce mercredi pour connaître son adversaire pour les quarts de finale.
Canal+ va diffuser le 4 octobre prochain deux épisodes de la série «Manjak» de Anna Gomis. Ce film veut vulgariser les pratiques mystiques de cette communauté à cheval entre le Sénégal et la Guinée-Bissau.
Une plongée dans la culture Manjak, c’est l’invitation faite au téléspectateur par Anna Gomis à travers une série éponyme qui sera diffusée le 4 octobre sur Canal+ Première. Anna Gomis qui est, elle-même, de cette communauté originaire de la Guinée-Bissau et qui a migré au Sénégal où elle est partie intégrante, braque sa caméra sur les rites et traditions mystiques des Manjak par le prisme de Jella.
C’est l’aventure d’une jeune femme qui «va devoir retourner vers ses origines pour accomplir une mission à la fois mystique et familiale. Pour que Jella puisse comprendre sa place dans le monde, il faut qu’elle sache d’où elle vient. Et cette quête de sa personnalité ne se fera pas sans dégâts. Les téléspectateurs pourront dé - couvrir les 2 premiers épisodes de la série le 4 octobre prochain en clair sur Canal+ Première, la chaîne qui va remplacer Canal+». L’annonce a été faite par le Directeur général du groupe Canal+ Sénégal.
Sébastien Punturello, qui a animé un point de presse pour expliquer le nouveau plan de service du groupe, a annoncé 5 nouveautés. Ainsi, Canal+ Comedy devient Canal+ Pop. Rien que pour cette année, 30 séries et des émissions telles que Startup sont attendues. La chaîne éducative Nathan TV, une première chaîne éducative en Afrique Francophone, sera lancée par Canal+ en collaboration avec l’éditeur spécialisé dans les ouvrages scolaires et parascolaires.
L’UE ET L’ETAT SUR LA MEME ROUTE
Avec la mise en place du Programme d’appui à la gouvernance dans le secteur des transports terrestres (Pagotrans), le Sénégal espère réduire l’insécurité routière qui provoque au moins 600 décès dus à des accidents de la route
Avec la mise en place du Programme d’appui à la gouvernance dans le secteur des transports terrestres (Pagotrans), le Sénégal espère réduire l’insécurité routière qui provoque au moins 600 décès dus à des accidents de la route. Il va permettre d’améliorer ce secteur qui continue son envol.
Les relations entre le Sénégal et l’Union européenne sont au beau fixe. Le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement, Mansour Faye, a procédé hier au lancement officiel du Programme d’appui à la gouvernance dans le secteur des transports terrestres (Pagotrans). Il est essentiel dans ce secteur surtout qu’il permettra d’arriver à un changement de comportements des usagers de la route en réduisant l’insécurité routière, en diminuant ou éradiquant la surcharge à l’essieu, la pollution de l’air due aux transports terrestres. Il y a évidemment la sauvegarde des emplois dans le secteur des transports terrestres.
Financé à hauteur de 2 milliards 620 millions F Cfa par l’Ue, le Pagotrans, d’une durée de 2 ans, vise à contribuer aux efforts des autorités sénégalaises pour relever ensemble les défis majeurs auxquels sont confrontés le Sénégal et les autres Etats d’Afrique de l’Ouest. Surtout que la route tue 600 personnes par an dans ce pays et la sécurité routière coûte 163 milliards par an à l’Etat. Ce projet pourrait être une bouffée d’oxygène. «La Team Europe, grâce à son expertise, accompagne le Sénégal afin de disposer de solutions de mobilité efficaces, sûres et respectueuses de l’environnement, et à créer les conditions permettant au secteur d’être concurrentiel et générateur de croissance durable et d’emplois», note la cheffe de la délégation de l’Union européenne à Dakar.
En écho, Mansour Faye rappelle que l’Etat du Sénégal s’est engagé dans la modernisation du système du transport et de sa gouvernance depuis 2012. «Cela s’est traduit par l’adoption, le 3 juillet 2020, de la nouvelle loi d’orientation du transport terrestre.
En effet, cette loi jette les bases de la modernisation du secteur qui passe normalement par la réhabilitation et le développement de réseau routier structurant ainsi que la construction d’autoroutes modernes destinées à améliorer les conditions de mobilité et de sécurité des usagers des routes», note Mansour Faye. Elles se mesurent, dit-il, à l’aune des réalisations avec près de 2.000 km de route revêtus et plus de 220 km de routes construits et mis en circulation depuis 2012. «Ces efforts de l’Etat ont nécessité la mobilisation d’importantes ressources financières qui ont impacté positivement la qualité du réseau. Aussi, le niveau des services de routes revêtues s’est considérablement amélioré passant d’un état bon et moyen de 61% en 2011 à 80% en 2020», enchaîne Mansour Faye. Il faut savoir que le Pagotrans s’appuie essentiellement sur deux volets : «une assistance technique» avec l’opérationnalisation de la Banque centrale des données routières (Bcdr), avec «l’amélioration de la gestion de l’entretien routier et la fluidité des services de transports sur le corridor international Dakar-Bamako». Il y a aussi le volet lié à «la sensibilisation autour des problématiques de la charge à l’essieu, l’entretien routier, la lutte contre les pratiques anormales, la pollution et la prise en compte des femmes dans le secteur des trans ports», ajoute Mansour Faye.
Au final, le Pagotrans vise à mettre en place «une meilleure stratégie pour préserver le patrimoine routier, l’amélioration de la fluidité du transport sur les corridors routiers et la mise en œuvre harmonisée et synchronisée des règlements»
LE MASSACRE DES CAÏLCEDRATS
Arbre protégé, le caïlcédrat est une espèce menacée dans la commune de Djibanar. Il est agressé par des fabricants de pirogues, qui gèrent ainsi un business florissant dans cette zone
Arbre protégé, le caïlcédrat est une espèce menacée dans la commune de Djibanar. Il est agressé par des fabricants de pirogues, qui gèrent ainsi un business florissant dans cette zone.
Le caïlcédrat est un arbre partiellement protégé au Sénégal. Soumis à des conditionnalités pour autoriser son abattage. Pourtant, cet arbre fait l’objet d’une agression innommable dans la commune de Djibanar depuis quelques années. Des fabricants de pirogue se sont installés dans le village de Djibanar et ont choisi cet arbre comme matériau de construction de leurs pirogues.
Des pirogues géantes. Un tour au bord du fleuve Casamance où ils ont installé leur quartier général nous a permis de mesurer la taille des pirogues qui sortent de «leur usine». Le chef de chantier, qui s’apprêtait à mettre à l’eau une de ces pirogues, la décrit : «Elle mesure 22m de long, 4m de large et 2m de profondeur.»
Parmi les fabricants se trouvent un ghanéen et un Togolais. Les pirogues seraient commandées par des Sénégalais mais aussi par des pays de la sous-région. L’un des collaborateurs de l’opérateur explique : «Nous sommes là depuis quelques années. Nous avons des autorisations d’abattage par pied. Ce sont souvent du bois mort ou alors des arbres qui ont fait l’objet d’abattage par les entreprises de construction de routes.»
Un habitant du village a donné une toute autre version : «dans mon champ, ils ont abattu un caïlcédrat qu’ils ont finalement laissé sur place parce que moisi de l’intérieur. Il occupe une partie du champ», fulmine-t-il, apparemment impuissant. «De temps à autre, des camions viennent débarquer des troncs de bois rouge ici ou en embarquent pour d’autres localités», poursuit-il
Par Yoro DIA
LES CANDIDATURES PUBLICITAIRES ET LES VERITABLES ENJEUX
«L’apathie est l’ennemi des démocraties», disait fort justement l’auteur de La Démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville
«L’apathie est l’ennemi des démocraties», disait fort justement l’auteur de La Démocratie en Amérique, Alexis de Tocqueville. Notre démocratie, avec plus de trois cents partis et un nombre illimité de candidats pour les locales, est très loin de l’apathie qui faisait si peur à Tocqueville. C’est une excellente chose pour ces locales, que la Société civile et des identités remarquables dans les localités, aient décidé de franchir le Rubicon en se lançant dans la course, parce que la politique est une chose trop sérieuse pour être laissée entre les mains des seuls politiciens professionnels.
Parmi ces candidats qui ont décidé de franchir le Rubicon, il y a beaucoup de novices en politique, mais avec une compétence professionnelle avérée. Il y a des ingénieurs, des hommes d’affaires, des hauts fonctionnaires, des avocats… Ces candidats de la Société civile, du mouvement associatif, du monde de l’Entreprise, de l’Université et du Barreau, ont enfin compris qu’en démocratie, la plus grande légitimité est élective, d’où leur décision de quitter le confort de leur salon dont le canapé était devenu un mur des lamentations, pour se lancer dans la bataille électorale.
Souvent, cette décision est la conséquence d’une accumulation de frustrations devant les défaillances et les manquements de l’Etat. Face à l’incurie de l’Etat, ces personnes ont cherché des solutions individuelles dans la jouissance de la «sphère privée», avant de chercher une solution familiale (au sens africain du terme) et de se rendre compte qu’on ne peut pas se substituer à l’Etat car pour être efficace socialement, il faut disposer d’un instrument public qu’on ne peut acquérir qu’à travers le suffrage. Cette nouvelle tendance, qui voit des Sénégalais extrêmement brillants et compétents, novices en politique, partir à l’assaut des élections locales, est une très bonne chose, car elle prouve que notre démocratie ouvre une nouvelle page.
La démocratie est une affaire de plébéiens et de patriciens. C’est la plèbe qui élit en arbitrant le combat des patriciens. C’est pourquoi la démocratie n’est pas affaire de médiocres mais d’élite. A partir du moment où la plus grande légitimité est élective, ce sont les meilleurs d’entre nous qui doivent «compétir» pour diriger. La page qu’on doit fermer est celle du débat permanent sur les règles du jeu, et ouvrir celle du vrai débat, avec la compétition des idées sur les vraies questions (Santé, l’école publique, la croissance, la paix durable en Casamance…). Bref, passer de la démocratie des gladiateurs à celle des porteurs d’idées, et la forte présence de la Société civile et des identités remarquables pour ces locales, montre que les gladiateurs deviendront bientôt anachroniques et laisseront la place à des vrais débats d’idées.
Notre démocratie est très loin de l’apathie que craignait Tocqueville en son temps, mais elle est menacée par le cannibalisme virtuel des candidatures publicitaires, qui sont une arme de distraction massive, mais qui crée un brouillage numérique considérable et porte préjudice aux vrais candidats. Une candidature publicitaire consiste à se présenter pour faire du buzz tout en sachant qu’on n’irait pas jusqu’au bout, ou même si on y va, on n’a aucune chance mais la finalité est le buzz, pas l’élection. Les candidatures publicitaires nous distraient alors que ces locales sont très importantes, car elles sont une sorte de primaire ou de course dans la course à la fois pour l’opposition mais aussi pour les poulains de Macky Sall.
LA DIFFICILE RÉADAPTATION D'ATIKA
Dans ce chef-lieu d’arrondissement de Goudomp, des populations anciennement déplacées sont en train de rejoindre leurs patelins d’origine. Mais la reconstruction de la vie se fait encore dans l’insécurité alimentaire et le banditisme transfrontalier
La circulation est libre sur l’axe Djibanar-Guinée Bissau (17 km) en passant par les villages, anciennement déplacés ou malmenés par la rébellion, de Saliot, Kloniya, Bafata et Adénanding. Plus de cas de braquages diurnes ou de crainte de sauter sur une mine. Cela, à la faveur du silence des armes, provoqué par le démantèlement des bases rebelles du Mfdc dans la province du Balantacounda dont celle de Sikoune au mois de janvier 2021. Dans ce chef-lieu d’arrondissement du département de Goudomp, des populations anciennement déplacées sont en train de rejoindre leurs patelins d’origine, aidées en cela par l’Ong Shelter for life. C’est le cas à Kloniya, Bafata, Sinkère et Adéanading. Mais la reconstruction de la paix, de la vie tout court, se fait encore, dans l’insécurité alimentaire et le banditisme transfrontalier. Plongée dans l’ancien front sud du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), dans la commune de Djibanar
Tout ce qui brille n’est pas de l’or. Les tôles grisâtres qui rutilent du haut des toits des bâtiments en banco du village d’Adéananding, en reconstruction, ne sont pas signe d’abondance. Comme c’est souvent le cas dans les villages casamançais où ce sont les toits en chaume qui renvoient à la pauvreté et le contraire par les tôles. Mais, dans ce village de la commune de Djibanar, niché au milieu d’une forêt d’anacardiers, à 2 km de la frontière avec la Guinée-Bissau, les 9 habitations qui ont juste 2 mois d’existence dégagent l’épuisement moral et physique ainsi que le dénuement. Ousmane Mansaly est le chef de ce village rasé de la carte de cette commune du département de Goudomp (Sud du Sénégal) depuis le début des années 1990. Trouvé sous la véranda moite de son bâtiment en banco qui sert aussi de cuisine, il raconte comment ils sont revenus dans ce village, il y a environ 2 mois. Il dit : «Après la traque des rebelles dans la zone, des agents d’une Ong (Shelter for life) nous ont trouvés dans le village de Bafata (à 3 km de là) pour proposer de l’appui si nous voulons retrouver nos terres. Nous sommes 9 familles à avoir accepté la proposition. Nous avons obtenu, pour chaque famille, 120 tôles, 40 lattes de rôniers, une offre de latrines et 1 puits pour le village. Il fallait auparavant construire la structure du bâtiment. Ce que nous avons fait dans la peine. La saison des pluies nous a surpris sur les travaux et il fallait presser le pas, à la sueur de nos fronts. Avec l’argent de la vente de notre récolte en anacarde», dit-il. Amadou Sagna Mané, chef de ménage, ajoute : «Ce que le vieux a dit à demi-mot, c’est que nous sommes épuisés physiquement et moralement. C’était en pleine année scolaire, nos enfants sont à l’école. Nous, adultes, faisions le travail avec quelques ouvriers que nous payions. Parce qu’on ne pouvait pas s’offrir le luxe de payer tout le travail nécessaire à la construction totale des maisons. Tout l’argent reçu des noix d’anacarde est passé par là. En conséquence, on n’a pu faire que des champs à côté de nos habitations, de petites surfaces en maïs et en arachide, faute de temps et du fait de l’installation difficile de l’hivernage. Actuellement nous n’avons aucun rotin. Pas d’accompagnement de l’Etat, pour l’heure.»
«Nous avons retrouvé nos vergers»
Le village d’Adéananding est entouré par des vergers d’anacardiers. D’ailleurs la première habitation que l’on découvre en provenance du Sénégal au nord est séparée des 8 autres maisons par une plantation de près de 4 ha, touffue en anacardiers géants. Amadou Sagna Mané, son propriétaire explique : «J’ai choisi de me mettre là pour me réveiller tous les matins et faire face à ces arbres. On nous en avait privés pendant des années. Des rebelles nous interdisaient de les récolter ou en ramasser les noix. Parfois ils nous donnent le temps de récolter et puis, ils viennent reprendre de force toute la production et nous obligent à la mettre sur nos têtes jusqu’en Guinée-Bissau, à près de 3 km.» C’est peu dire que Adéananding et les villages de Saliot, Kloniya, Bafata, remercient le Colonel Souleymane Kandé de leur avoir permis de retrouver leurs vergers, leur principale source de revenus. Tous ces villages se cachaient pour ramasser les noix des anacardiers qu’ils ont eux-mêmes plantés. Ceci est un mauvais souvenir. Ces populations ont pu accéder à leurs plantations cette année. Encouragées et rassurées en cela par la présence d’un cantonnement militaire dans le village de Bafata et de Sikoune, ancienne base des rebelles du front sud du Mfdc. «Cette année nous avons pu ramasser la totalité des noix sans problème. C’est notre unique source de revenus», renseigne Youssouph Mansaly, fils du chef de village de Bafata. Il ajoute : «nous n’avons plus peur des braquages diurnes, ni des mines antipersonnel sur le principal axe routier qui nous mène vers la route nationale, à Djibanar précisément. Si le réseau de la téléphonie cellulaire était à son top, la sécurité en serait plus garantie», assure-t-il.
Insécurité alimentaire
Dans les villages du Balantacounda, l’agriculture vivrière et celle commerciale de l’arachide a reculé au profit de l’arboriculture fruitière (mangues, agrumes), celle de l’anacarde en particulier. Cette situation est favorisée par l’installation de bandes armées le long des chemins qui mènent vers les champs et rizières, par la remontée de la langue salée sur les rizières et par les nombreux échecs des campagnes de commercialisation de l’arachide. Toutefois, le ramassage des noix d’anacarde, facilité cette année par la destruction des repaires des bandes armées, n’a pas pu servir à faire le plein de vivres dans les greniers, à partir du produit de sa vente, comme c’est le cas depuis plusieurs années. La cause, «nous avons mis une grosse part de cet argent dans la construction/reconstruction de nos maisons. Pire, nous ne pouvions allier ce travail avec des travaux champêtres, faisant une course contre la pluie. Malheureusement, cette situation va perdurer jusqu’à la prochaine campagne de commercialisation de l’anacarde en mars-avril», a noté Moussa Mané, chef du village de Kloniya, non loin de là. Dans le village de Bafata, l’insécurité alimentaire a une toute autre origine : «nos champs se trouvent du côté ouest du village, estampillé zone rouge par l’Armée nationale. La zone est infestée de mines. On y avait commencé une opération de déminage à laquelle le front sud du Mfdc s’est opposée et l’entreprise a plié bagage», indique Youssouph Mansaly, fils du chef du village, qui poursuit : «Nous sommes obligés d’agresser la forêt classée de Bafata dans laquelle nous cultivons. Là également des éléments des services des Eaux et forêts nous font payer des amendes à chaque fois que nous sommes surpris sur place. C’est difficile.» Ce n’est pas le seul problème : «nous avons d’autres champs en dehors de la zone rouge, mais ils sont exploités par des Bissau-guinéens contre lesquels nous sommes impuissants. Nous ne pouvons pas engager un combat contre eux. Non seulement ils sont toujours armés mais aussi nous nous rendons souvent dans leur pays pour certains marchés et besoins sociaux. Ils sont très revanchards. Les autorités administratives et locales sont au courant de la situation. Mais n’ont jamais engagé des négociations avec leurs homologues guinéens. Oui à la paix, mais surtout oui à la vie, aux moyens basiques de survie», conclut-il.
Banditisme transfrontalier
La présence d’un cantonnement militaire dans le village de Bafata et celui de Sikoune n’a pas suffi à garantir la sécurité des populations de cette bande de terre frontalière à la Guinée-Bissau de la commune de Djibanar. Le village de Bafata qui loge des militaires fait face à des vols de bétails sporadiques. Youssouph Mansaly : «Quand les enfants conduisent les bœufs et petits ruminants en brousse pour paître, il arrive qu’ils rencontrent des bandes armées qui les conduisent avec les bêtes jusqu’à la frontière avec la Guinée-Bissau et ensuite les libèrent et amènent les bêtes dans leur pays. Les militaires n’ont pas le temps de réagir parce que recevant l’information au retour des petits bergers. Au mois de juillet passé, il y eut un échange de tirs entre les militaires et ces voleurs.»
Le village de Kloniya est aussi victime de ce type de vol de bétail, mais nuitamment pour leur cas. Mais pire : «ce sont les panneaux solaires qui éclairent le village qui sont souvent volés. Le jeudi 9 septembre passé, pendant qu’il pleuvait la nuit, des bandits sont venus arrachés 7 panneaux solaires sur les 24 que compte la centrale. L’opérateur menace de résilier le contrat et de partir avec le reste des panneaux si nous ne pouvons pas assurer leur sécurité. Malheureusement, les militaires ne font pas de patrouilles nocturnes ou ne détachent pas d’éléments dans le village entre minuit et 5 heures du matin», informe Malang Diokou, conseiller municipal de la commune de Djibanar.
La construction de la paix est loin d’être garantie par la destruction des camps rebelles. L’implication de la Guinée-Bissau est nécessaire pour la consolider. En attendant, les programmes et projets de l’Etat comme le Puma, le Pudc et le Pacasen rural sont fortement sollicités dans ces villages qui commencent à revivre, dans une paix… relative.
PRES DE 850 PROPRIETAIRES DE MAISONS MENACES D’EXPROPRIATION
Les propriétaires de parcelles d’habitation sur le site du titre foncier n°3629/R à Tivaouane Peulh sont menacés d’expropriation et/ou de démolition de leurs maisons, pour ceux qui ont déjà construit.
Ils sont plus d’un millier de responsables de familles dans l’angoisse et l’incertitude. Ils sont menacés d’expropriation et/ou de démolition de leurs maisons. Après leur avoir vendu des parcelles sur le titre foncier 3629/R, le promoteur est retourné pour faire une hypothèque sur le titre en question et aujourd’hui la banque veut procéder à la liquidation du groupe immobilier Naby Immobilier.
Les propriétaires de parcelles d’habitation sur le site du titre foncier n°3629/R à Tivaouane Peulh sont menacés d’expropriation et/ou de démolition de leurs maisons, pour ceux qui ont déjà construit. Ces responsables de familles qui avaient acquis ces terrains dans le cadre du Plan Jaxaay, en 2007, ne dorment plus du tout. La raison, est que celui qui leur avait vendu ces parcelles, via le groupe immobilier Naby, est retourné mettre le site sous hypothèque auprès d’une banque de la place. Constatant des manquements dans les engagements du promoteur et propriétaire du Groupe immobilier Naby, la banque a décidé de passer à l’offensive pour rentrer dans ces droits. Une procédure qui risque de faire près de 850 familles des sans-abris. «Le Groupe Nabi nous a octroyé des terrains à usage d’habitation du Titre Foncier N° 3629/R, sis à Tivaouane Peulh, dans le cadre du Plan Jaxaay en 2007, signé par le Président Me Abdoulaye Wade et le Premier Ministre, Macky Sall à son époque. Nous avons tous honoré nos engagements et reçu nos attestations d’attribution avec numéros de parcelles et d’îlots, par le biais des Coopératives (RTS, SNEEL/ CNTS, FUMOA, GAINDE 2000, Gouvernance, ANSD, COFISAC, etc.)», a expliqué Nestor Sagna président de la coopérative du SNEEL/CNTS.
Informés de la liquidation prochaine du groupe Naby, les attributaires et propriétaires de parcelles sur le titre foncier en question, ont décidé de monter au créneau pour défendre leur patrimoine et refusent d’être engagés dans cette procédure. «Aujourd’hui, on a un problème malgré que nous avons payé tout ce que nous devions au groupe Naby, on parle de liquidation parce que le groupe Naby a des engagements ailleurs et qu’il n’a pas pu respecter. Et c’est là où, nous ne serons pas d’accord avec lui. Car, nous sommes tous en règle et aujourd’hui nous voulons être réhabilités dans nos droits. La liquidation, nous disons que ça ne nous concerne pas», relève le président de la coopérative SNEEL/CNTS.
Ces victimes accusent le promoteur d’avoir fait une transaction sur un bien qui ne lui appartient plus. «Comment peut-on hypothéquer un site déjà vendu ? Il faut le dire le promoteur Taboulé Sylla, c’est un escroc», s’indigne Mamadou Lamine Gueye, enseignant qui habite le site depuis 2015. Et selon eux, le promoteur bénéficie de soutien et de complicité auprès des responsables bien placés et spécialisés dans la «prédation foncière». Les propriétaires alertent et lancent un appel au chef de l’E tat, car, pour eux ce qui s’était passé à la cité Tabago de Ouakam ne pourra se répéter sur leur site à Tivaouane Peulh et ils sont prêts à aller jusqu’au bout. «Ce qui s’est passé à Ouakam ne se passera pas ici», a averti, Nestor Sagna. Affaire à suivre…
SCANDALES À RÉPÉTITION DANS L’HÉMICYCLE, AVIS DIVERGENTS ENTRE POLITIQUES ET SOCIETE CIVILE
Déthié Faye milite pour le changement de mode d’élection des parlementaires en priorisant le scrutin uninominal, El Malick Ndiaye opte plutôt pour un règlement intérieur corsé et pour Valdiodio Ndiaye, il faut plutôt penser à corser les sanctions
Jean Michel DIATTA et OUSMANE SY |
Publication 22/09/2021
La lancinante question du choix des députés qui représentent le peuple à l’hémicycle se pose avec acuité au regard des scandales et autres affaires de faux qui ternissent l’image du Sénégal. Entre nécessité de procéder à une enquête de moralité et/ou de changer le mode de scrutin, hommes politiques et membres de société civile déclinent leur option. Si Déthié Faye, leader du parti politique ‘’Fonk Sa Kaddu’’ milite pour le changement de mode d’élection des parlementaires en priorisant le scrutin uninominal, le Secrétaire national à la communication de Pastef, El Malick Ndiaye opte plutôt pour un règlement intérieur corsé. Quant à Valdiodio Ndiaye membre du Collectif des organisations de la société civile pour les élections du Sénégal (Cosce), il faut plutôt penser à corser les sanctions à l’encontre des fautifs.
EL MALICK NDIAYE, SECRETAIRE NATIONAL À LA COMMUNCATION DE PASTEF : «Le plus important, c’est le règlement Intérieur»
«J’ai eu à le défendre dans une des émissions à laquelle j’ai participé, la semaine dernière. Tout ceci découle en réalité du mode d’élection des députés et que désormais on doit revoir cela de sorte que les députés seront choisis par les populations de sorte, qu’ils ne puissent pas se sentir comme des députés du Président de la République, etc. Il peut toujours y avoir une liste proportionnelle. Le mode d’élection fera de sorte que la majorité des députés viendront directement des départements ou des différentes zones, c’està-dire choisi par les électeurs et non par un président. Ce qui fait qu’ils vont se sentir redevable, en quelque sorte, à ce président là et non aux populations. L’autre chose, c’est qu’il faut revoir la confection des listes. Je préfère avoir une Assemblée avec 100 députés de qualité qu’une Assemblée avec 165 députés, dont des députés qui n’y sont que pour du spectacle, qui ne connaissent même le rôle d’un député. Il faudra revoir les critères de choix, qu’il ait un strict minimum». «Il ne faut pas parler forcément d’enquêtes de moralité parce que si par exemple un département donné constate qu’il y a un monsieur qui pourrait le représenter et qui remplisse les critères, on considère qu’il a un vécu, c’est son département qui va l’envoyer siéger à l’assemblée. Maintenant, le plus important c’est le règlement Intérieur. Il faut revoir tout ça de sorte que quelle que soit la nature des députés, une fois là-bas, ils se confirmeront aux règlements de l’intérieur. Là, on pourra parler d’une Assemblée de qualité».
DETHIÉ FAYE LEADER DU PARTI «FONK SA KADDU» : «Nous avons toujours prôné que la priorité soit réservée au scrutin uninominal»
Les affaires peu orthodoxes qui éclaboussent l’hémicycle ces derniers temps, notamment le trafic de passeports diplomatiques tout comme celui des faux billets impliquant des parlementaires, remettent au goût du jour la lancinante question du choix des représentants du peuple. Sur ce point, Valdiodio Ndiaye membre du Collectif des organisations de la société civile pour les élections du Sénégal (Cosce) pense plutôt qu’il faudrait corser les sanctions à l’encontre des fautifs.
«Nous avons toujours prôné pour que, concernant le mode d’élection des députés à l’Assemblée, la priorité soit réservée au scrutin uninominal. Ce qui permettrait, sans enquêtes de moralité aux populations, connaissant bien les candidats dans une circonscription électorale, de pouvoir désigner leurs représentants. Mais quand il s’agit d’un scrutin de liste, comme c’est le cas actuellement, il est clair que si vous votez pour une seule personne, cela impacte plus de 150. Votre vote peut faire élire 150 personnes que vous ne connaissez pas. C’est ce qui fait que le mode de scrutin aujourd’hui ne permet pas d’avoir une Assemblée qui représente véritablement le peuple sénégalais».
«QUE LA JUSTICE FASSE SON TRAVAIL»
«Mais avant d’en arriver là, il faudrait que la justice fasse son travail. Parce que les scandales qui sont soulevés tant au niveau de l’Assemblée nationale qu’ailleurs, si la justice était prompte à sévir et à condamner les éventuelles coupables, il est clair que ça amènerait tous les citoyens à comprendre qu’il y a des pratiques qui ne peuvent pas passer sans faire l’objet de sanctions».
VALDIODIO NDIAYE SUR LA RÉCURRENCE DES SCANDALES A L’ASSEMBLÉE NATIONALE : «Prendre des mesures encore plus radicales»
Les affaires peu orthodoxes qui éclaboussent l’hémicycle ces derniers temps, notamment le trafic de passeports diplomatiques tout comme celui des faux billets de banque impliquant des députés, remettent au goût du jour la lancinante question du choix des représentants du peuple. Sur ce point, Valdiodio Ndiaye membre du Collectif des organisations de la société civile pour les élections du Sénégal (Cosce) pense plutôt qu’il faudrait corser les sanctions à l’encontre des fautifs.
Devrait-on réformer le mode de désignation des candidats à la députation, en allant vers des enquêtes de moralité des candidats à la députation, au vu des nombreux scandales qui ont éclaboussé l’hémicycle, avec notamment cette affaire de trafic de passeports diplomatiques, ou encore celle de trafic de faux billets de banque ? La question mérite tout son pesant d’or au regard de l’image négative à laquelle renvoie cette institution où sont votés les lois du pays, ou encore là où doit se faire le contrôle de l’action publique. Membre de la société civile, plus précisément du Collectif des organisations de la société civile pour les élections du Sénégal (Cosce), Valdiodio Ndiaye estime plutôt que le pays n’a pas de problème de texte concernant le choix des représentants du peuple. Mieux, il soutient que les «textes en soi sont bons». Pour autant, M. Ndiaye trouve qu’il y a un levier sur lequel il faudrait agir pour corser les choses. En effet, convaincu que cela découle de l’impunité des auteurs de ces actes qui ternissent l’image de la représentation parlementaire et surtout du pays au niveau international, il milite pour le renforcement des dispositions de sanctions. «C’est à dire prendre des mesures encore plus radicales», notamment de démettre de l’Assemblée tout parlementaire impliqué dans des affaires peu orthodoxes. Pour cause, il rappelle que le Sénégal était une référence à travers le monde. «Mais, ces affaires de faux visas et de faux billets ternissent l’image du pays et c’est dommage !», déplore-t-il. Cela, non sans indexer le choix des parlementaires par le chef de l’État, qui cherche des responsables politiques qui disposent d’une base politique, sans se demander comment ces derniers ont pu acquérir cet électorat. Encore que, à son avis, certains font de la politique un «business» dans lequel ils investissent pour attendre des retours sur investissement. Pour ce faire, Valdiodio Ndiaye du Cosce pense qu’il faudrait laisser le choix à la base pour que toutes les personnes qui n’ont aucune formation politique, aucune conviction politique ou encore aucun engagement pour servir le peuple, ne soient pas investies