La vidéo embarrassante relative à l’arrestation de Seydina Fall alias Bougazelli n’a pas encore fini de faire le tour de la toile. Bouillant de rage, l’ex député a accusé à « tort » la gendarmerie avant de menacer d’une plainte un élément de la Section de Recherches de Colobane. Dans ce genre d’enquête, la vidéo ne pouvait être qu’une pièce à conviction versée dans le dossier et qui serait tombée entre les mains d’un tiers. Au finish, la vidéo est malheureusement utilisée comme arme de destruction sociale ou politique contre le pauvre Bougazelli. « Le Temoin » a enquêté…
Depuis son arrestation jusqu’à sa liberté provisoire, l’ex député Seydina Fall alias Bougazelli a toujours nié les faits qui lui sont reprochés c’est-à-dire délits de trafic de faux billets de banque, association de malfaiteurs et tentative de corruption. Sans doute une dénégation qui le soulageait d’un lourd fardeau. Et soudain, tout a basculé dans une vidéo à la fois embarrassante et compromettante où l’on voit Seydou Fall alias Bougazelli arrêté en flagrant délit par les éléments de la Section de Recherches de Colobane. Des images qui ont fait le tour du monde jusqu’à plonger l’honorable père de famille Seydina Falla Bougazelli dans une colère noire « Ceux qui ont balancé cette vidéo ont oublié que j’ai des épouses, des enfants, des frères et sœurs. Je suis atteint dans mon cœur et mon honorabilité par le gendarme A. A. M. qui m’a filmé lors de mon arrestation. Bilahi…Je vais porter contre ce monsieur qu’est l’auteur de cette vidéo » a juré Bougazelli en colère tout en accusant la prestigieuse institution qu’est la Gendarmerie nationale.
Jusqu’à une époque récente aussi bien au niveau du parquet que devant la Cour d’assises (Chambre criminelle) et autres tribunaux des flagrants délits, les pièces à conviction jouaient un rôle déterminant pour la manifestation de la vérité. Ce sont des objets placés sous scellés et déposés au parquet, puis au greffe du tribunal et utilisés pour la recherche de la vérité dans une affaire pénale.
En général, ces pièces à conviction ayant pour noms sachets de chanvre indien, armes à feu, coupes-coupes, faux billets de banque, corde de pendaison et autres faisaient le décor d’une salle d’audience. Aujourd’hui, les nouvelles technologies sont au cœur de l’investigation criminelle. Car les indices les plus infimes peuvent être la clef d’un dossier pénal.
Au delà des objets physiques visibles et tangibles (pistolets, faux billets, yamba etc), d’autres pièces numériques à conviction comme les images, audios, les vidéos et les tests d’Adn s’invitent dans les enquêtes de police ou de gendarmerie. Comme ce fut le cas de la vidéo de Seydina Fall dit Bougazelli filmé par un élément de la Section de Recherches de la gendarmerie lors de son arrestation. Il est vrai que l’auteur du film ne peut être qu’un gendarme. Mais l’auteur de la fuite peut ne pas être aussi un gendarme. Car après enquête, la personne gardée à vue est déférée au parquet c’est-à-dire devant le procureur de la République pour un entretien sur les faits. Les procès-verbaux d’enquête et les pièces à conviction sont aussi mis à la disposition du maitre des poursuites «Mais attention !
Le juge peut ne pas prendre en compte certaines pièces à conviction comme les vidéos et les images présentées tant durant l’instruction qu’au cours des débats, voire l’utilisation même de la vidéo dans le procès pénal. Tout cela peut être remis en question en l’absence d’un véritable cadre juridique ou d’une authentification » a précisé un magistrat à propos des pièces numériques à conviction.
A qui le tour ?
Selon un ancien officier de la Section de la Recherches de Colobane, une fois le dossier transmis au Parquet, seuls les avocats des deux parties ont un droit d’accès à certaines pièces comme les procès-verbaux d’enquête « Par contre, les pièces à conviction c’est-à-dire les vidéos, les armes, la drogue, les billets de banque, les armes, les résultats d’Adn etc sont exclusivement réservés au procureur et aux juges. De même qu’aux greffiers pour la gestion des scellés. Juste pour vous dire que la vidéo de Bougazelli peut tomber entre les mains d’un tiers compte tenu de son long circuit. De la gendarmerie jusqu’à la greffe, la vidéo de Bougazelli peut être dupliquée par cent ou mille copies par un des nombreux acteurs qui interviennent dans la procédure. Même un avocat peut s’arranger pour avoir une copie. En tout cas, seule une enquête pointue et approfondie pourra identifier l’auteur de la fuite ou connaitre l’origine de la vidéo fuitée » a rassuré notre ancien officier de police judiciaire.
Ensuite, il se dit convaincu que jusqu’à preuve du contraire, la fuite ne vient pas de la gendarmerie « Parce que la méthode, le professionnalisme, la discipline et la discrétion ne permettent pas aux enquêteurs de la gendarmerie de commettre certains manquements. Non ! » a-t-il juré. Comme l’a si bien expliqué cet ancien enquêteur de la gendarmerie, les avocats n’ont pas droit d’accès aux scellés bien qu’ils peuvent les obtenir par voie détournée. D’ailleurs un des avocats de Seydou Fall alias Bougazelli a confirmé au « Témoin » quotidien que la vidéo incriminée n’a pas été une pièce du dossier « En tout cas pour le dossier dont nous disposons, il n’y a pas eu de vidéo. Donc pour la fuite, il faut chercher ailleurs ! » s’est désolé un des avocats de Seydina Bougazelli.
Au début, les réseaux sociaux servent à « garder le contact avec ses amis », commenter leurs photos. Ou tout simplement animer des forums et glander des heures sur internet. Aujourd’hui, nous sommes très loin de cette époque. La preuve par la vidéo de Bougazelli qui se trouvait être une pièce à conviction avant de devenir une arme de destruction sociale ou politique. A qui le tour…
LA FAUTE LOURDE DE L’ENA
Le Sg du gouvernement Latif Coulibaly suspend les concours directs des cycles A et B
Dans l’affaire des candidats exclus des cycles A et B révélée par les journaux Le Témoin et le Quotidien, le ministre Secrétaire général du Gouvernement Abdou Latif Coulibaly a été victime de la légèreté dans la gestion du dossier par la direction générale de l’Ecole nationale d’administration. Le ministre n’a fait que signer par arrêté la liste établie et envoyée à son niveau comme tutelle par la direction de l’ENA. La faute lourde de l’administration de l’ENA, c’est de n’avoir pas fait le travail de vérification au préalable. Le juge des référés de la Cour Suprême n’a pas jugé sur le fond, mais la forme pour suspendre la tenue du concours direct. Cette décision de la Cour Suprême a été appliquée par le ministre Sg du Gouvernement Latif Coulibaly qui a pris un arrêté pour suspendre les concours directs des cycles A et B de l’ENA.
Très vite les deux décisions au niveau des concours directs des cycles A et B de l’Ecole nationale d’administration rendues le 16 septembre 2021 par le juge des référés de la Cour Suprême (Voir Témoin du vendredi 17 septembre) semblaient montrer que le ministre Secrétaire général du Gouvernement Abdou Latif Coulibaly a été désavoué par l’institution judiciaire supérieure du Sénégal. « Dans cette affaire, le ministre Abdou Latif Coulibaly a été victime des légèretés de l’administration de l’ENA. On ne saurait rien reprocher au SG du Gouvernement qui n’a fait qu’approuver les listes à lui soumises par l’administration de l’ENA qui se devait d’être rigoureuse dans son travail et surtout de travailler avec le ministère de la Fonction publique » souligne un haut cadre de l’administration. Parce qu’en réalité dans cette affaire, les candidats des cycles A et B qui avaient déjà vu leurs noms figurer dans la première liste du 06 aout 2021, avant d’être retirés le 20 août par arrêté du SG du Gouvernement ne devaient pas faire en aucun cas le concours direct du fait de leur statut de fonctionnaires de l’Etat. Il était alors de la responsabilité selon notre source de l’administration de l’ENA de prendre toutes les dispositions requises pour soit informer les postulants de l’erreur en les orientant si possible vers le concours professionnel. « Ce que l’ENA n’a pas fait. C’une faute lourde et des légèretés inacceptables de la direction générale et de son directeur général Serigne Mbaye. Du coup, c’est le ministre Abdou Latif Coulibaly en tant que tutelle de l’ENA qui en paie les pots passés en étant désavoué par la Cour Suprême. Or il n’est guère fautif d’une telle méprise. Le ministre Sg du Gouvernement ne fait que signer les propositions reçues, il n’a aucune responsabilité. C’est la direction de l’ENA qui n’a pas fait son travail de vérification en rapport avec le ministère de la Fonction publique » souligne notre interlocuteur.
La Cour Suprême n’a pas encore tranché dans le fond, l’ENA reporte le concours direct
La direction de l’ENA a décidé de s’aligner sur la décision de suspension de la Cour suprême des concours directs des Cycle A et B. Le juge des référés de la Cour suprême a seulement tranché pour les requérants que sur la forme. A ce niveau, l’institution judiciaire de dire que le Sg du Gouvernement Abdou Latif Coulibaly avait décidé de retirer un groupe de candidats des listes du concours Cycle A de l’ENA (Mamadou Diouf, Bocar Baldé, Mamadou Ndiaye, Pape Ousmane Gassama, Abdou Ndiaye, Khadim Sène et Mar Diaw) et Cycle B de l’ENA (Bamba Samb, Souhaibou Mboup, Nogoye Fall Diagne, Ndack Ndiaye et Mouhamadou Niane), des agents de l’Etat avaient vu à deux jours du concours direct du Cycle A et B de l’ENA leurs noms être retirés par arrêté no 027729 du 20 aout 2021 par le Secrétaire général du gouvernement Abdou Latif Coulibaly. Alors que l’arrêté publié en date du 06 aout 2021 no 027311 comportait bien leurs noms. Devant le juge des référés, les requérants sur les moyens, avaient estimé que l’arrêté du 20 août violait le principe de l’égal accès des citoyens aux emplois publics conformément à la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen.
En outre l’arrêté viole le décret du 06 octobre 2011 portant création de l’Ecole nationale d’administration (ENA) puisqu’il a été pris deux jours avant le début des épreuves le 22 aout alors que la liste a déjà été fixée 15 jours avant le début des épreuves le 06 aout 2021 et que les requérants remplissaient les conditions d’âge et de diplômes. Alors la Cour Suprême partant des dispositions de l’art 84 de la loi no 2017-09 du 17 Janvier 2017 indique que quand une décision administrative fait l’objet d’une requête en annulation, le juge des référés peut ordonner la suspension de l’exécution de cette décision ou de certains de ses effets lorsque l’urgence le justifie… et pouvant créer un doute sérieux quant à la légalité de la décision attaquée. L’urgence, c’est que la décision attaquée porte préjudice de manière suffisamment grave et immédiate à un intérêt public, à la situation des requérant ou aux intérêts qu’ils entendent défendre.
Les intéressés ayant été d’abord autorisés à se présenter au concours direct d’entrée au Cycle A et B de l’ENA avant que leurs noms ne soient retirés par un second arrêté à deux jours avant que l’épreuve de présélection ne débute. La Cour Suprême décide alors de la suspension de l’exécution de l’arrêté du 20 aout 2021 du ministre Secrétaire général du Gouvernement. Elle devrait dans les jours à venir statuer sur le fonds. L’ENA suite à un arrêté du ministre Sg du Gouvernement a décidé de reporter le concours direct du Cycle A et B. « Par lettre numéro 002196/SGG/MSGG, le ministre Secrétaire général du Gouvernement a notifié à l’Ecole nationale d’administration (ENA) les ordonnances numéros 23 et 24 du 16 septembre 2021 du juge des référés administratifs de la Cour Suprême ordonnant la suspension des arrêtés 027310 et 027311 du 06 août 2021 fixant les listes des candidats autorisés à se présenter aux directs d’entrée aux cycles A et B de l’Ena.
Par conséquent, et en conformité des décisions susvisées, les épreuves du concours direct A initialement prévues le 19 septembre sont suspendues jusqu’à nouvel ordre » écrit le ministre Latif Coulibaly.
PAR Nioxor Tine
TOLÉRANCE ZÉRO POUR LES MANDATS USURPÉS
Il est aisé de comprendre que l’évolution de la démocratie guinéenne a été lourdement handicapée par la persécution impitoyable, que n’a cessé d’exercer sur elle la France, vindicative, qui voulait lui faire payer son orientation anti-impérialiste
Le récent coup d’État en Guinée survenu après le double putsch au Mali et la destitution sanglante du président tchadien donnent une image peu reluisante de l’état de la démocratie dans l’Afrique subsaharienne, déjà fortement discréditée par les records de longévité au pouvoir de plusieurs présidents (Paul Biya, Sassou Nguesso, Museveni...), sans oublier les inévitables scénarios de dévolution monarchique au pouvoir (Faure Eyadéma, Ali Bongo ...).
Un continuum dictatorial jalonné de coups d’état post-mortem
La presse occidentale s’est toujours évertuée à présenter le premier président de la Guinée indépendante sous les traits d’un dirigeant sanguinaire au moment même, où la presque totalité des pays africains, y compris le Sénégal, étaient régis par la pensée unique, gouvernés par des partis uniques disposant de redoutables polices politiques.
S’il est clair que les pouvoirs néocoloniaux n’auraient jamais pu survivre sans les baïonnettes des anciennes métropoles, il est aisé de comprendre que l’évolution de la démocratie guinéenne a été lourdement handicapée par la persécution impitoyable, que n’a cessé d’exercer sur elle la France, vindicative, qui voulait lui faire payer son orientation anti-impérialiste.
C’est ce sentiment d’encerclement qui est à la base de la théorie du complot permanent et explique en grande partie la gestion paranoïaque du président Sékou Touré, à l’origine d’une répression brutale et sans discernement, qui n’aura même pas épargné ses soutiens potentiels.
Par ailleurs, si depuis le glorieux et retentissant non d’Ahmed Sékou Touré à la France lors du référendum de 1958, la Guinée a connu trois coups d’État, c’est bien la seule fois, cette année, qu’un président en exercice y est destitué, les deux autres putschs ayant été perpétrés juste après les morts respectives du président Sékou Touré en 1984 et de Lansana Conté, en 2008.
Les injonctions démocratiques de la Baule restées lettre morte
Durant la décennie 1990-2000, les régimes de parti unique subirent les sommations des puissances occidentales, qui préconisaient l’acclimatation de la démocratie libérale dans leurs pays, dans le souci de préserver la paix civile, tout en laissant intacts les rapports de domination impérialiste.
Cette reconversion à des formes plus civilisées de gestion du pouvoir, excluant les coups d’État, allait donner lieu au multipartisme, au pluralisme médiatique et même à quelques alternances au sommet de l’État (Bénin, Congo-Brazzaville, Mali ou Sénégal), sans véritable rupture avec la domination néocoloniale.
Mais en Guinée, c’est l’absence de culture démocratique, qui explique les réticences du président Lansana Conté et de toute l’élite militaro-politique et le peu d’empressement à se conformer aux nouvelles injonctions de "démocratisation" provenant de l’Occident.
Entrée en scène décevante de l’opposant historique
Entre 2008 et 2010 eut lieu une transition militaire mouvementée ponctuée par la tuerie du stade de Conakry du 28 septembre 2009, la tentative de meurtre contre chef de la junte militaire, le capitaine Dadis Camara remplacé par Sékouba Konaté, qui assurera l’intérim jusqu’à la remise du pouvoir aux civils.
Curieusement, l’entrée en scène de l’opposant historique, Alpha Condé va s’avérer particulièrement décevante. Son accession au pouvoir, en novembre 2010, après une longue carrière d’opposant et à la suite d’un marathon électoral unique en son genre et plein de rebondissements, ne laissait présager rien de bon.
De fait, grâce à l’appui de ses amis de la gauche caviar (en France et en Afrique) et d’industriels peu scrupuleux comme M. Vincent Bolloré, le vieil opposant de Sékou Touré, que des mauvaises langues accusent d’avoir eu, dans le passé, des accointances avec certains secteurs de la Françafrique, réussit, entre les deux tours, une remontada unique dans l’histoire politique mondiale. En effet, entre le 27 juin 2010 et le 7 novembre 2010, le score électoral d’Alpha Condé est passé de 18,25% à 52,52% tandis que celui de son principal challenger stagnait entre 43,6% et 47,5%.
Au total, la Guinée promise à un avenir radieux, de par ses potentialités agricoles et minières, n’aura été qu’un continuum de gouvernance tyrannique, qu’il s’agisse de la gestion paranoïaque de Sékou le révolutionnaire à celles gabegiques de ses successeurs, en passant par la parenthèse loufoque de Dadis.
La CEDEAO des peuples interpelée
Si le syndicat des chefs d’État de la CEDEAO en veut autant aux putschistes guinéens, c’est certainement parce qu’à leurs yeux, le colonel Mamady Doumbouya est coupable du double crime d’ingratitude et de lèse-majesté.
Il est vrai que le nouvel homme fort de la Guinée, ancien légionnaire français s’est trouvé subitement promu chef des forces spéciales de son pays d’origine et exhibé comme une bête de foire, lors de la fête nationale du 2 octobre 2018, par son parrain et bienfaiteur, qu’il vient d’évincer d’une station présidentielle usurpée.
Les périodes électorales sont devenues des moments de fraudes, de violences et de mort, à travers tout le continent, mais plus encore dans la sous-région ouest-africaine, et même dans des pays comme le Sénégal ou le Bénin, qui avaient de solides traditions démocratiques.
30 ans après la conférence de la Baule et un peu moins de 15 ans après l’adoption de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, le premier instrument régional juridiquement contraignant dans la promotion et la protection de la démocratie, le récent coup d’État en Guinée interpelle la CEDEAO des peuples.
PROCESSUS DE PAIX EN CASAMANCE, ACTEURS ET VICTIMES, LES JEUNES RECLAMENT LEUR TOTALE IMPLICATION
Les contours de la paix ne peuvent être tracés sans les jeunes. C’est la conviction des jeunes de Ziguinchor qui réclament désormais une place centrale dans le processus de paix en Casamance
La célébration de la Journée Internationale de la Paix est saisie par les jeunes pour réclamer une place centrale dans le processus de paix en Casamance. Acteurs et victimes de la crise trentenaire, ces jeunes veulent désormais être associés aux discussions, éventuelles négociations et prises de décisions. «Nous avons toujours été marginalisés dans ce processus», déplorent les jeunes de la région qui multiplient rencontres et fora pour porter leur plaidoyer.
Les contours de la paix ne peuvent être tracés sans les jeunes. C’est la conviction des jeunes de Ziguinchor qui réclament désormais une place centrale dans le processus de paix en Casamance. Multipliant rencontres et fora, ces jeunes s’expliquent difficilement leur marginalisation dans les prises de décision pour la recherche de la paix dans la région méridionale meurtrie par une crise armée qui aura duré plus de 38 ans. Même une accalmie règne en Casamance naturelle depuis plusieurs années maintenant, sur fond de «ni guerre, ni paix».
Et la célébration de la Journée Internationale de la Paix est saisie pour faire ce plaidoyer. «Désormais, nous réclamons notre place dans le processus de paix. Nous avons toujours été laissés en rade, aussi bien dans les discussions que dans les prises de décisions… Nous n'avons jamais été impliqués. Nous ne sommes-là que pour organiser ; mais nos idées, nos positions, notre perception n’ont jamais été prises en charge. C’est pourquoi nous voulons que l’Etat du Sénégal et le Mfdc (Mouvement des forces démocratiques de Casamance) puissent prendre en compte la perception des jeunes dans ce conflit et la vision des jeunes», déclare le président du Conseil régional de la jeunesse, Mamadou Talibé Diallo.
M. Diallo est d’avis que sans les jeunes, la paix ne peut se construire. «Nous sommes acteurs car, aussi bien dans l’Armée qu’au sein du Mfdc, les jeunes sont plus représentatifs. Nous sommes aussi victimes car, à cause du conflit, beaucoup de jeunes n’ont pu étudier. Voilà pourquoi nous demandons à être impliqués. Et nous saisissons cette Journée Internationale de la Paix» pour porter le plaidoyer, a fait savoir le responsable des jeunes de Ziguinchor, qui explique les réelles motivations de leur demande. «Nous pensons qu'au-delà de cette recherche de la paix, nous pouvons porter la voix, bien expliquer avec pertinence et dignité», renchérit M. Diallo qui parle de formation des jeunes pour mieux les outiller aux mécanismes de recherche de paix. Des jeunes accompagnés dans leur plaidoyer par le CRS (Catholic Relief Service).
Un plaidoyer des jeunes porté au moment où les différents acteurs du processus de paix célèbrent, ce mardi 21 septembre, la Journée Internationale de la Paix. Une occasion pour revisiter les facette de ce processus marqué par une accalmie qui suscite beaucoup d’espoir chez les populations du Sud. «Les jeunes et les femmes pour un cessez-le-feu et un déminage humanitaire de la Casamance», tel est le slogan brandi par les différents acteurs du processus de paix, lors de la célébration de cette Journée Internationale de la Paix. Brin, localité située à la lisière de Ziguinchor, sera le point focal de cette journée à Ziguinchor. Les femmes, autour de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, et les différentes franges de jeunes comptent se mobiliser pour marquer cette journée.
par Oumar-Diouf Fall
FAUT-IL BRÛLER L’ONU ?
EXCLUSIF SENEPLUS - N’a-t-on pas oublié le triste sort des populations du Kivu, de la RCA, du Yémen ? Les violations de droits de l’homme ne sont sanctionnées que par des résolutions incantatoires sans lendemain
Au moment où démarre, à New York, le sempiternel rituel inamovible de l’assemblée générale des Nations unies, ce qu’on appelle la communauté internationale incarnée par l’organisation des nations unies et ses antennes satellites spécialisées n’en finissent pas de ronronner. Rien que du surplace avec ses éternels résolutions et discours sans effets sur la vie des populations meurtries de la planète qu’elle est censée pourtant réguler et apaiser.
Jamais n’a cessé d’augmenter le nombre de réfugiés et de populations, « victimes des désordres du monde », selon le mot fort à propos de l’ancienne ministre française Christiane Taubira, des populations en errance avancée et interminable ! En atteste l’exemple récent des exactions, tortures, viols et atrocités en tous genres perpétrés par l’armée éthiopienne en province du Tigré, sous la supervision du Premier ministre Abye Ahmed, qui est pourtant attributaire d’un Prix Nobel de la paix qui a fini de moisir dans sa conscience habitée par la vengeance contre une minorité de son pays à la dignité et à la vaillance éprouvées.
N’a-t-on pas donné l’impression d’avoir oublié ou d’être impuissant face au triste sort des populations de RDC dans la province du Kivu, de Centrafrique, du Yémen, de Palestiniens de la bande de Gaza ? Pour ne citer que quelques énormes calamités qui échappent aux fourches édentées de l’ONU.
Les violences morales et physiques ainsi que les violations de droits de l’homme dans divers pays du monde ne sont sanctionnées que par des résolutions incantatoires sans lendemain.
Que dire de son manque d’anticipation doublé de son silence coupable face à la résurgence de pouvoirs de terreur et de violation de droits élémentaires de l’homme dans des pays qui ont fini de replonger le monde dans la spirale de coups d’État qu’on avait fini d’oublier, comme c’est le cas au Mali ou en Guinée ?
Dès lors, que vaut vraiment l’ONU devant tant de haine contre des âmes désarmées et devant tant d’agressions contre la nature, devenue de plus en plus hostile pour la survie de l’espèce humaine ?
Repenser cette organisation, dans sa composition restrictive du Conseil de sécurité et dans ses orientations stratégiques et opérationnelles, est devenu un impératif catégorique.
À défaut de la brûler, l’ONU a intérêt à cesser d’être ce machin dont se gaussait déjà le Général De Gaulle.
Oumar-Diouf Fall est journaliste, ancien Directeur Général de Sud FM
L’EXPOSITION A DE LONGUES HEURES DE TRAVAIL INDEXEE
1,9 million de personnes en 2016 ont succombé à des maladies et les blessures liées au travail. Selon les premières estimations conjointes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation internationale du Travail (OIT) publiées hier, lundi 20 septembre, la charge de morbidité et de blessures liées au travail, 2000-2016 étaient dus à des maladies respiratoires et cardiovasculaires. Toutefois, dans leur publication en mai 2021, l’OMS et le BIT ont souligné : «les charges des maladies cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux sont attribuables à l’exposition à de longues heures de travail (soit 750 000 décès)». Cette étude a établi que les longues heures de travail sont le facteur de risque qui pèse le plus lourd sur la charge de morbidité liée au travail.
LES CAUSES DES DECES
Selon l’OMS, les maladies non transmissibles représentaient 81 % des décès. Les plus grandes causes de décès étaient la maladie pulmonaire obstructive chronique avec 450.000 décès; accident vasculaire cérébral avec 400.000 décès et maladie cardiaque ischémique avec 350 000 décès. Quant aux accidents du travail, ils sont à l’origine de 19% des décès avec 360.000 victimes. Pour l’OMS, l’étude prend en compte 19 facteurs de risque professionnels, y compris l’exposition à de longues heures de travail et l’exposition au travail à la pollution de l’air, aux asthmagènes, aux agents cancérigènes, aux facteurs de risque ergonomiques et au bruit. Le principal risque était l’exposition à de longues heures de travail, liées à environ 750 000 décès. L’exposition en milieu de travail à la pollution atmosphérique dont les particules, gaz et fumées, a été responsable de 450 000 décès. «Notre rapport est un signal d’alarme pour les pays et les entreprises afin qu’ils améliorent et protègent la santé et la sécurité des travailleurs en honorant leurs engagements à fournir une couverture universelle des services de santé et de sécurité au travail», a relevé Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. Et de poursuivre : «à l’échelle mondiale, les décès liés au travail par population ont diminué de 14 % entre 2000 et 2016. Cela peut refléter des améliorations en matière de santé et de sécurité au travail. Cependant, les décès dus aux maladies cardiaques et aux accidents vasculaires cérébraux associés à l’exposition à de longues heures de travail ont augmenté de 41 % et de 19 % respectivement».
REDUCTIONS DES RISQUES
Pour Guy Ryder, Directeur général de l’OIT un changement de l’organisation du travail s’impose pour réduire les risques. «Les gouvernements, les employeurs et les travailleurs peuvent tous prendre des mesures pour réduire l’exposition aux facteurs de risque sur le lieu de travail», a-t-il évoqué. Et de poursuivre : «les facteurs de risque peuvent également être réduits ou éliminés par des changements dans les habitudes de travail et les systèmes. En dernier recours, l’équipement de protection individuelle peut également aider à protéger les travailleurs dont les emplois signifient qu’ils ne peuvent pas éviter l’exposition».
Pour Vera Paquete-Perdigao, Directrice du Département de la gouvernance et du tripartisme à l’OIT : «les normes internationales du travail et les outils et directives de l’OMS/OIT constituent une base solide pour mettre en œuvre des systèmes de sécurité et de santé au travail solides, efficaces et durables à différents niveaux. Les suivre devrait contribuer à réduire considérablement ces décès et handicaps».
Pour rappel, l’étude a aussi renseigné qu’un nombre disproportionné de décès liés au travail surviennent chez les travailleurs en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique occidental, ainsi que chez les hommes et les personnes âgées de plus de 54 ans.
IL FAUT REVOIR LE MODÈLE ACTUEL D’ÉLECTION DES DÉPUTÉS
Moussa Diaw se prononce sur la fréquence de scandales impliquant des parlementaires
«Nous vivons dans une société où les gens ne respectent pas la morale, les responsabilités. D’ailleurs, c’est ce qui explique toutes ces formes de trafic pour gagner de l’argent. Mais, cela est dangereux surtout quand on a des responsabilités parce qu’on doit comprendre le sens de sa fonction notamment des députés. Car, ces différentes histoires de scandales jouent naturellement sur l’image et la représentation qu’on a de notre Assemblée nationale, de la composition même de ses membres d’autant plus qu’il y a certaines personnalités qui sont impliquées dans des trafics de passeports diplomatiques. Certains députés profitent donc de leur fonction pour en abuser et c’est ça qui est scandaleux, puisque cela ternie l’image de notre Assemblée nationale et de notre République».
«S’agissant des autres affaires notamment celle relative au blanchement d’argent, je dirais que c’est un crime. Aujourd’hui, si on en arrive là, c’est que les personnes qui sont impliquées dans cette affaire ne respectent aucune morale, ils n’ont aucun sens de leur fonction. Cela montre également comme je l’avais dit un peu plus haut qu’on est dans une société où les gens ne sont limités par aucune morale, aucun vertu relativement à leur conviction, leur croyance et peuvent donc à tout moment s’adonner à des pratiques pareilles. Tout cela pour dire qu’un certain nombre des vertus ont disparu dans notre société, notamment la morale, la solidarité, le respect de l’autre et de sa fonction : tout cela semble voler en éclat. Je pense que, c’est ça qui est dangereux puisque c’est une forme de dérive sociétale à laquelle, il faudra lutter par des sanctions, par l’utilisation de la justice afin que cette justice exerce ses fonctions que l’impunité soit exclue dans notre société. Car, on est tellement habitué à cette impunité que des gens n’ont plus peur surtout ceux qui se sentent protéger parce qu’ils appartiennent à des partis politiques de la majorité. Donc, je pense que cet esprit d’impunité doit disparaitre et la forme de lutte contre la corruption dont parlait le président Macky Sall, devrait justement commencer par là. Donc, pas de pitié pour ceux qui abusent de leur fonction pour s’enrichir».
LE CHANGEMENT DE DESIGNATION DES ELUS DU PEUPLE S’IMPOSE
«Pour en finir avec cette situation qui ternisse l’image de l’Assemblée nationale voire de la République, je pense qu’une enquête de moralité des candidats à la députation pourrait beaucoup aider. D’ailleurs, cela est d’autant plus important qu’un changement de mode d’élections des députés permettra de mettre hors circuit des parlementaires plus ou moins éclaboussés dans des affaires, des scandales».
«On a vu aussi autres aspects et facteurs qui exigent à ce qu’on change le mode de scrutin des députés. C’est le vote mécanique de ces représentants du peuple qui sont choisis. On peut dire que cela convient de la façon dont on a désigné lors de la dernière législative les députés notamment au niveau de la majorité. Car, le président de la République a dressé une liste de candidats dont ceux-là sont retrouvés à l’Assemblée nationale sans savoir le sens de leur responsabilité, de leur fonction. Et malheureusement, aujourd’hui on se retrouve dans une situation qui n’honore pas l’hémicycle de par le comportement de certains députés».
«Donc le changement de désignation des élus du peuple s’impose, pour une meilleure lisibilité politique, pour un meilleur choix des députés qui vont remplir leur fonction au niveau cette haute Institution en termes de débats, de propositions de lois, d’implication dans l’élaboration et l’exécution des politiques publiques parce que c’est leur fonction principale même si je pense que les députés ne semblent pas être outillés pour pouvoir remplir cette mission-là».
«Donc, encore une fois de plus, je pense que c’est nécessaire de revoir le modèle actuel d’élection des députés pour apporter des améliorations qui s’inscrivent dans une logique de renforcement de la démocratie et des organes institutionnelles qui sont l’ossature même de l’Etat et de la République.
Autrement dit, l’Assemblée nationale». «On doit y penser et ne pas faire des réformettes en fonction des calculs politiques comme on a l’habitude de le faire. Mais choisir des experts qui vont réfléchir en tirant des leçons de ces dérives-là à laquelle on a assisté pour pouvoir améliorer la fonction de ces institutions notamment des modes de désignation des députés afin d’instaurer un climat de sérénité. Et si nécessaire aussi pourquoi pas ne pas instaurer une enquête de moralité au niveau de l’Assemblée nationale».
DES DÉPUTÉS PAS SI PAUVRES
La rémunération brute du député sénégalais hors avantages en nature, c’est-à-dire téléphone, carburant, véhicule, etc., est de l’ordre de 1 300 000 F CFA
Les scandales à répétition qui trempent des parlementaires sénégalais laissent perplexes les populations qui n’en reviennent toujours pas que certains de leurs représentants à l’hémicycle soient cités dans des affaires pas orthodoxes. Cela, alors qu’ils bénéficient des avantages devant leur permettre de travailler.
La rémunération brute du député sénégalais hors avantages en nature, c’est-à-dire téléphone, carburant, véhicule, etc., est de l’ordre de 1 300 000 F CFA. A cela, il faut ajouter les frais liés à son véhicule de fonction, un 4 x 4, soit 300 litres d’essence par mois. Le litre de l’essence étant actuellement à 775 francs CFA, l’essence du député revient à 232 500 francs CFA.
Ainsi donc, pour un député qui n’occupe aucun autre poste dans le Bureau de l’Assemblée, est entretenu par le contribuable à hauteur de 1 604 140 chaque mois. Quid des députés qui devront remplir des fonctions plus importantes au sein de l’hémicycle ? Ces représentants du peuple bénéficient d’avantages supplémentaires dignes de leur rang. Le président de l’Assemblée et les membres du bureau, c’est-à-dire les huit vice-présidents, les six secrétaires élus, les deux présidents de groupe parlementaires et les deux questeurs touchent un salaire mensuel de 2 millions de francs CFA.
Mieux, ils bénéficient de deux véhicules de fonction et de 1 000 litres d’essence par mois, soit 775 000 franc CFA. Pour les douze présidents de commission et les deux vice-présidents de groupe parlementaire, le salaire s’élève à 1,6 million de francs CFA, un 4 x 4, une seconde voiture de fonction et 775 000 franc CFA correspondant aux 1 000 litres d’essence reçus par mois.
En dehors de ces salaires et indemnités cités ci-dessus, les parlementaires bénéficieraient, ce qui n’apparaît toutefois pas sur leur bulletin de salaire, d’une enveloppe de 200.000 francs CFA comme indemnité de logement. Des faveurs et autres avantages reçus par les représentants qui étonnent tout contribuable qui entend l’implication de certains députés dans des affaires interdites par les lois qu’ils ont eu même voté.
Entrepreneur, animatrice de télé, conférencière, auteure et productrice de contenu, Hapsatou Sy ajoute une nouvelle corde à son arc. La franco-sénégalaise a été nommée Conseillère royale des Émirats Arabes Unis. Elle l’a annoncé dans un post sur son compte Linkedin : « À l’invitation de Son Excellence H.E.Tomasz Zaleski président du Cabinet royal de Son Altesse le Cheikh Ahmed Bin Faisal Al Qassimi, membre de la famille royale des Émirats arabes unis et Tim Balgobin Balgobin, conseiller royal, je vais également participer au sommet Afrique-Dubaï. Je souhaite remercier les Emirats Arabes Unis de cet honneur ».
À l’en croire, le sommet Afrique-Dubaï est la première édition à promouvoir l’Afrique au Moyen-Orient avec la participation de l’élite du continent Africain et mondiale conformément à la vision de l’exposition de Dubaï « connecter les visions - créer l’avenir »
Le sommet aura lieu du 29 au 30 septembre au palais Al Habtoor. "Je représente donc désormais les intérêts de la famille royale en plus de mes autres activités notamment sur le secteur business, entrepreneuriat et également médias et personnalités publiques", a souligné Hapsatou Sy.
SERIGNE MOUNTAKHA MBACKÉ DECAISSE 150 MILLIONS DE FCFA
Le khalife général des Mourides a sorti une enveloppe de 150 millions de nos francs pour non seulement soutenir les familles sinistrées par les inondations (120 millions), mais aussi appuyer l’association Touba Ca Kanam (30 millions).
Dimanche 26 septembre 2021, la communauté mouride va célébrer le grand Magal de Touba. En prélude à cet événement, le khalife général des Mourides a sorti une enveloppe de 150 millions de nos francs pour non seulement soutenir les familles sinistrées par les inondations (120 millions), mais aussi appuyer l’association Touba Ca Kanam (30 millions).
La révélation a été faite par son porte-parole, Serigne Bass Abdou Khadr, lors d’une rencontre à la résidence Khadim Rassoul avec les responsables de l’association Touba Ca Kanam. Pour rappel, le khalife des Mourides avait sorti, au début des inondations, une enveloppe de 50 millions en appui aux familles sinistrées par les inondations. En moins de deux mois, Serigne Mountakha a donné 200 millions pour soulager les populations de Touba.