KEEMTAAN GI - TUBE DE L’ETE
Ça swingue fort dans ce charmant pays. Le tube de l’été ? C’est tout comme. C’était le bon vieux temps - pas si vieux que ça- où les vacances n’étaient pas moroses. A Galsen, ça danse sous les airs d’une délicieuse rumba tenue pas un député dépouillé de son costume de parlementaire, en rupture de ban et pris la main dans le sac, la gueule puante de belles confessions. Autant dire qu’on ne s’ennuie pas. L’homme pleure sur ses misères et avoue sans fausse pudeur son statut de malfaiteur. Dans d’autres pays, on ne parlerait plus de ce criminel économique remis en liberté pour des raisons de santé et qui mène la belle vie. Ailleurs donc, on le laisserait moisir en prison. Sa remise même en liberté, malgré les preuves accablantes et incriminantes contre lui, constitue un scandale. Mais lui, il n’est pas un citoyen comme les autres. Dans un baroud d’honneur, il a même déclaré sa candidature à la mairie de son patelin avant de redevenir sérieux et se rappeler qu’il a un pied en prison. Un individu, plus dangereux que les trafiquants ou fumeurs de chanvre indien qui croupissent en prison, attendant leur procès. Lui, il est de la majorité présidentielle et l’ami de la Première Dame. A lui, tous les honneurs. La prison, c’est pour les autres. Comme ces sales gosses empêtrés dans une histoire de passeports diplomatiques qui implique également deux parlementaires qui tardent à répondre à Dame Justice. Rassurez-vous, il ne leur arrivera rien. Ce sont des porteurs de voix comme ceux dont le dossier est mis sous le coude du Chef. Chez lui d’ailleurs, le discours et la méthode, c’est comme le ciel et la terre. C’est toujours pour créer une certaine diversion. Comme son engagement à combattre la corruption alors qu’il est entouré de personnes qui sont dans les deals. Pourquoi pensez –vous à son griot attitré qui se promenait dans les rues de New York, distribuant des dollars et soudoyant pour un accueil royal au Chef. Montrer qu’il est dans les cœurs. Si ce n’est pas de la corruption… KACCOOR BI
MACKY A NEW YORK POUR L’AG DE L’ONU
Le président de la République Macky Sall a été chaleureusement accueilli par la communauté sénégalaise vivant à New York à son arrivée aux Etats-Unis où il séjourne à l’occasion de la 76e Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Cette grande rencontre annuelle onusienne a commencé ce lundi 20 septembre. Les images montrées à la RTS présentent un décor d’un accueil chaleureux des Sénégalais avec des drapelets aux couleurs nationales. Les caméras de la RTS n’ont pas montré une supposée manifestation annoncée de l’opposition. Macky Sall, indique un communiqué de la Présidence, s’adressera à la séance plénière de l’Assemblée et prendra part à des événements en marge de la Session. En outre, le chef de l’Etat a prévu « plusieurs entretiens bilatéraux » avant de rentrer le 25 septembre prochain. L’Assemblée Générale est le principal organe de délibérations, décisionnaire et représentatif des Nations Unies. Les 193 États membres y sont représentés. Cela en fait le seul organe de l’Organisation des nations unies (Onu) qui offre une représentation universelle. Chaque année, au mois de septembre, les États membres au complet se réunissent à l’Assemblée Générale à New York pour la session annuelle.
LE SECRET DE L’ACCUEIL DE MACKY SALL A NEW YORK
On en sait un peu plus sur l’accueil réservé au Chef de l’Etat à New York par la communauté sénégalaise. Il faut plutôt dire communauté Hal Pular. A l’œuvre, son griot attitré, Farba Ngom, qui a balisé le terrain avant l’arrivée de son « Guer » de président. Ayant devancé le chef de l’Etat, il a tout entrepris pour lui éviter un accueil impopulaire. Et c’était pour sortir la grosse fortune. Sept millions à chaque groupe de Hal Pular venus de Washington, Kentucky, Philadelphie, Atlanta et New York. De bienheureux convoyés en avions et bus avec pour chaque militant 250 dollars (120. 000 Cfa). L’ingénieux Farba ne s’en est pas arrêté là. Il a également payé la communauté de New York pour barrer la route à toute manifestation hostile. Mais l’opposition n’a pas encore dit son dernier mot. En effet, une grande marche est prévue aujourd’hui devant l’Ambassade du Sénégal à New York. Tey mou neex !!!
INONDATIONS A TOUBA SERIGNE MOUNTAKHA DEGAGE UNE ENVELOPPE DE 150 MILLIONS DE FRS DE SOUTIEN
Le Khalife général des Mourides Serigne Mountakha Mbacké a encore affiché sa générosité à l’endroit des populations de Touba durement frappées par les inondations. Après avoir dégagé une première somme de 50 millions de francs Cfa en appui aux familles touchées par les inondations, Serigne Mountakha Mbacké leur a encoure allouées une nouvelle enveloppe de 150 millions. L’annonce vient d’être faite par Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre. Le chef religieux recevait dans la salle de la résidence Khadim Rassoul des responsables de l’association Touba Ca Kanam, (Serigne Abdou Lahad Habibou Mbacké et le Président Abdou Farah Guèye, en l’occurrence) à qui il aura remis exactement 30 millions. Ce qui fait un total de 150 millions F Cfa consentis par le patriarche de Darou Miname séance tenante. L’argent destiné aux familles sera distribué par le dahira Hizbut -Tarquiyah.
SOUTIEN AUX COMMUNAUTES LA SEDIMA SOIGNE SA RSE
L’école primaire de NDilakh (commune de Sindia) se verra bientôt dotée de deux salles de classe supplémentaires. Un appui financier de 10 millions de francs Cfa de la Sedima qui survient quelques mois après l’épisode malheureux survenue entre la minoterie et les populations de cette contrée du département de Mbour, comme pour lustrer une image quelques peu écornée. « Sur instruction du directeur général, 10 millions de francs Cfa ont été débloqués pour la construction de deux (02) salles de classe à l’école de Ndilakh. Le lycée de Ténn Toubab a aussi reçu 10 millions pour la construction de 2 salles de classe également », a indiqué Oumar Sarr le responsable des moyens généraux et logistiques de la Sedima. Une révélation faite, ce samedi, alors que l’entreprise procédait dans ses installations à Jaxaay à une cérémonie de remise de dons au profit des zones où la Sedima a des sites d’activités. Ainsi, dans le cadre de sa Rse, elle a octroyé une dotation en denrées alimentaires au collègue franco-arabe des jeunes filles Daara Rama de Diamniadio. « On a reçu 1 tonne de riz, 20 litres d’huile et 20 kilos de sucre. Des produits que nous achetons pour les pensionnaires de l’internat », a salué Aminata Fofana la principal de l’institution qui appelle les entreprises implantées dans le domaine industriel de Diamniadio à suivre l’exemple.
SOUTIEN AUX COMMUNAUTES LA SEDIMA SOIGNE SA RSE (BIS)
Restons toujours avec la Sedima. L’usine du PDG Babacar Ngom a réservé une portion importante à l’assistance des mosquées et Daaras. En effet, des institutions religieuses qui avaient formulé des demandes auprès de la direction ont reçu du matériel de construction. Un appui global composé de 40 tonnes de ciment, 15 tonnes de fer et 150 m3 de béton, destinés à neuf (09) mosquées et deux daaras des localités environnantes. Il s’agit de la mosquée Jaxaay Parcelles Assainies Unité 17, de la grande Mosquée de Notto, de la mosquée de la cité Comico 5 de Bambilor, de la mosquée de Keur Serigne Touba Jaxaay, de la mosquée de la Cité Dubaï, de la mosquée Serigne Mansour Sy, de la grande mosquée Tivaouane Peulh.
PORT DE DAKAR LE TRAFIC NAVIRES EN BAISSE EN 2020
La covid-19 s’est impactée dans le trafic des navires en 2020. Le port de Dakar a enregistré 2887 escales de navires contre 2976 en 2019 ; soit une dépréciation de 3% largement imputable à la baisse significative du nombre de touchées des navires porte-conteneurs (- 10%), des navires autres (-60%) et des navires de croisière (-10%). Ces informations ont été publiées par le Tam-Tam du Docker, bulletin bimestriel d’information du Port autonome de Dakar numéro 30 avril-mai 2021. Cette situation s’explique par la baisse des flux de marchandises, mais également par le ralentissement de l’activité des navires de croisière attribués aux effets négatifs de la pandémie du Coronavirus. Les porte-conteneurs, après plus d’une décennie de domination, viennent de perdre leur place de leader en passant de 718 touchés à 645 touchés, soit une régression de 10% par rapport à 2019. Quant à la dépréciation notée dans la catégorie des navires autres, elle est imputable à la diminution du nombre de rotations des navires passagers exploités par la compagnie maritime COSAMA pour assurer la liaison Dakar-Ziguinchor en raison des mesures barrières imposées par l’Etat dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. En revanche indique le journal, les navires de pêche, en tête du classement de cette année ont effectué le plus grand nombre de touchées avec 826 touchées, soit une hausse de 36% sur 2019 qui se justifie largement par le dynamisme du secteur de la pêche marquée par l’afflux des chalutiers et des thoniers senneurs.
GROGNE DES TRAVAILLEURS A L’OFFICE DU BAC
A l’Office du Baccalauréat, les travailleurs sont très remontés contre le Directeur de l’institution Sossé Ndiaye selon Seneweb. Ces agents réclament leurs droits dans les redevances versées par les usagers. Lesquelles sont constituées d’une partie des droits d’inscription au Baccalauréat d’un montant de 1 000 FCFA pour chaque candidat, des attestations spéciales d’un montant de 1 000 FCFA pour les destinations de Dakar centre et de 1 800 FCFA pour les autres destinations, des duplicatas de relevé de notes à raison de 1 000 FCFA ainsi que des duplicatas de diplôme à raison de 25 000 FCFA. Selon des informations reçues, « cette manne financière constitue la fonction de service qui fait l’objet de divergences entre le Directeur et les travailleurs ». Revenant sur la genèse des faits, notre source de retracer qu’en effet, la fonction de service est organisée par l’arrêté n° 004283 du 20 novembre 2002 modifié en 2004 en son article 3 qui fait la répartition avec 50 % pour la prise en charge des frais de réalisation, 35 % à l’Office du Baccalauréat et 15 % pour le social. « Depuis cette modification, l’arrêté a fait l’objet d’une application sans faille par ses prédécesseurs qui ont donné aux travailleurs les 35 %. Ils ont aussi appliqué la part sociale en définissant les domaines d’intervention en commun accord entre la direction et les travailleurs. Tout cela constitue des acquis que le Directeur a remis en cause. Au cours d’une réunion d’information, il affirme l’existence d’un dernier arrêté qui ne donne pas de pourcentage. Le lendemain, il sort cet arrêté de 2002 modifié en 2004 qui prévoit des pourcentages », a déploré la source. Face à ces contestations, Seneweb a pu joindre le Directeur de l’Office du Bac Sossé Ndiaye ? Ce, afin d’avoir sa version des faits. « Je n’ai pas de réaction à faire par rapport à ces faits ! », dira-t-il. Sur notre insistance, il servira au bout du bout, ce lundi 20 septembre : « Je ne suis pas au courant de ce dont vous parlez. Donc, si quelqu’un vous en a parlé, c’est à lui de vous donner les informations »
Le nouvel espace de débat citoyen convie le public à un débat sur le dialogue politique inter-générationnel au Sénégal mercredi 23 septembre, avec des personnalités comme : Ousmane Khouma, Ousmane Blondin Diop, etc.
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de Pencum Warc à propos de sa conférence de presse du mercredi 23 septembre suivie d’un débat sur dialogue politique intergénérationnel animé par d’éminentes personnalités dont : Ousmane Blondin Diop, Amy Sarr-Fall, entre autres.
« Pencum WARC, un espace de débat ouvert, a le plaisir de convier la presse nationale et internationale a une conférence de presse qui se tiendra au Centre de Recherche Ouest Africain (WARC), le mercredi 23 septembre à 15h. L'objet de la rencontre est d'informer sur les buts et objectifs de ce nouveau cadre de concertation et de débat intellectuel et scientifique (lire ici le manifeste de Pencum WARC).
Cette séance avec la presse sera suivie d'un panel sur le thème : "Dialogue politique inter-générationnel : Regards croisés sur les pratiques politiques au Sénégal"
Intervenants :
M. Ousmane Blondin Diop, Sociologue
Mme Amy Sarr-Fall, DG Intelligences Magazine
M. Haadi Ba, Enseignant Chercheur, UCAD
M. Ousmane Khouma, Enseignant-chercheur, UCAD
Modératrice : Mme Penda Mbow, historienne
Ce panel se tiendra au WARC le même jour du mercredi 23 septembre de 16h à 18h. Le public est cordialement invité. »
PENCUM WARC, UN ESPACE DE DÉBAT CITOYEN OUVERT
Si le Sénégal veut continuer à compter en Afrique et dans le monde, nous devons renouer avec la « société savante ». Notre ambition est de définir un programme autour d’une pensée stratégique autonome - LE COMITÉ D'INITIATIVE
SenePlus publie ci-dessous, le manifeste de l’initiative Pencum Warc, qui se veut un espace d’échange autour des sujets stratégiques concernant le Sénégal.
« La situation du Sénégal, les mutations profondes qui interviennent dans le monde nous interpellent tous. Il s’agit de renouer avec la très longue tradition de débat intellectuel : Congrès des Intellectuels en 1957-1958 sous la houlette de Présence africaine avec Alioune Diop, le Premier Festival mondial des Arts nègres sous le magistère de L. S. Senghor, en 1966, et les différents colloques d’État, la Conférence des Intellectuels et de la Diaspora organisée en 2004 par Abdoulaye Wade et l’Union africaine jusqu’aux Assises nationales en 2008 sous la direction d’Amadou Mahtar Mbow, etc.
Dakar doit sa réputation à deux faits au moins :
- d’abriter un nombre important d’institutions de recherche et d’espaces de débat : IDEP, CODESRIA, AFARD, BREDA, FORUM DU TIERS MONDE, ENDA, CRDI, TRUST AFRICA, etc.
- d’être la terre d’accueil et d’asile, de rencontre de plusieurs intellectuels africains et de la diaspora parmi lesquels on peut citer les Haïtiens Jean Brière, Gérard Chenêt, Joseph Zobel, Roger Dorsinville, Jacqueline et Lucien Lemoine, Joseph Ki-Serbo, Camara Laye, Seydou Badian Kouyaté, Ibrahima Ly, Madina Ly Tall… sans oublier la longue liste de chercheurs à l’IFAN.
Personne ne peut nier la foisonnante production de savoirs disponibles dans ce pays, la longue tradition intellectuelle incarnée par de grands noms et au sein de toutes les générations : Yoro Diao, Shayk Musa Kamara, Cheikh Anta Diop, Léopold Sédar Senghor, Abdoulaye Ly, Assane Seck, Amar Samb, Birago Diop, Abdoulaye Sadji, Ousmane Socé Diop, Abdoulaye Bara Diop, Pathé Diagne, Sembène Ousmane, Cheick Hamidou Kane, Cheikh Aliou Ndao, Abdou Anta Kâ, Amady Aly Dieng, Boubacar Ly, Mariama Ba, Aminata Sow Fall, Arame Fall, Boubacar Boris Diop,, Abdoulaye Bathily, Boubacar Barry, Iba Der Thiam, Djibril Samb, Abdoulaye Élimane Kane, Mamoussé Diagne, Souleymane Bachir Diagne, Felwine Sarr, Mahtar Diouf, Moustapha Kassé, Kader Boye, Babacar Kanté, Fatou Sow, Lat Soukabé Mbow, Momar-Coumba Diop, Mamadou Diouf, Babacar Fall Baker pour ne citer que ceux-là.
L’histoire de notre université a été marquée par des enseignants et chercheurs respectés d’abord issus de la sous-région, de très haut niveau dans toutes les disciplines. Les départements de philosophie et d’histoire de l’UCAD ont connu différentes générations de savants tout comme on peut évoquer les noms de nos grands juristes et professeurs de médecine et de sciences, ainsi que des artistes et cinéastes de renom parmi lesquels, Papa Ibra Tall, Iba Ndiaye, Alpha Waly Diallo, Ibou Diouf, Souleymane Keita, Jacob Yacouba, Ousmane Sow, Ndary Lô, Djibril Diop Mambetty, Doudou Ndiaye Rose, Samba Diabaré Samb, Wasis Diop, Youssou Ndour, Yandé Codou Sene, Ndiaga Mbaye, Abdoulaye Mboup, Cheikh Tidjane Tall, Souleymane Faye Diégo, Thione Seck et bien d’autres qui sont les porte-étendards de l’esthétique négro-africaine.
La question qui se pose dès lors est de savoir pourquoi, malgré cet important legs intellectuel, les ressources humaines de qualité disponible dans le pays n’arrivent pas à influer de manière décisive sur les changements sociaux, la définition d’un espace économique de qualité, l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques.
Notre société est encore structurée autour d’ordres, de castes et d’allégeances religieuses et la République est devenue de plus en plus évanescente. Les médias qui ont joué un rôle déterminant dans l’ancrage démocratique à partir des années 1970, perdent de plus en plus leur rôle d’informateurs. La pensée politique est quasi-inexistante dans l’espace public. Les partis de gauche qui ont grandement contribué à la formation politique de la jeunesse, au lendemain de l’indépendance perdent de leur influence dans le pays.
Or si le Sénégal veut continuer à compter en Afrique et dans le monde, nous devons renouer avec ce qu’un ami appelle la « société savante ». En lançant le Pencum WARC, notre ambition est de définir un programme autour d’une pensée stratégique autonome pouvant influencer les décisions sociales, économiques et les politiques nationales. Mais la réflexion doit aussi inclure la sous-région et l’Afrique sans oublier la diaspora.
Pour atteindre cet objectif, nous allons d’abord tenter de réunir des esprits brillants, maîtres de différents territoires théoriques, autour des sujets suivants :
- À la lumière de la nouvelle carte du monde qui se dessine, quelle place pour le Sénégal et l’Afrique ? Serons-nous toujours à l’abri des évolutions dramatiques observées dans une partie du Sahel ? Quelles seront les conséquences de la situation en Afghanistan ou du Liban sur notre société ?
- La société sénégalaise est profondément divisée entre intellectuels formés à l’occidentale et ceux non europhones selon la fameuse expression de notre collègue et ami Ousmane Kane. Comment faire dialoguer ces différentes strates pour en tirer le meilleur, jeter les bases d’un véritable consensus allant dans le sens du respect de l’autre, pour renforcer la stabilité de ce pays et surtout faire éclater le repli communautaire et identitaire ?
- Quel citoyen et autour de quel projet éducatif penser la réorientation des politiques publiques ? Beaucoup de choses ont été dites depuis les États généraux, les forums sur l’éducation mais aussi la Charte culturelle. Ces conclusions doivent être réactualisées et partagées avec les jeunes générations.
- Les enjeux autour de la santé ne peuvent pas être ignorés. Notre pays dispose des ressources humaines qualifiées pouvant penser de manière ordonnée le Sénégal post-covid. Quels en seront les conditions et les sacrifices nécessaires ?
La véritable équation pour le Sénégal se situe autour des enjeux de transformation sociale allant dans le sens du progrès.
Péncum Warc sera un espace ouvert, de dialogue intergénérationnel sur toutes les questions qui interpellent les citoyens de notre cher pays. »
UN OBJECTIF DE 350.000 TONNES SUPPLÉMENTAIRES DE FRUITS ET LÉGUMES PAR AN (DG HORTICULTURE)
Koumbal (Kaolack), 20 sept (APS) – Le Sénégal a l’ambition d’augmenter d’au moins 350 mille tonnes par an sa production horticole, dans l’optique d’atteindre l’objectif des deux millions de tonnes visé à travers le Plan d’action prioritaire accéléré (PAP2A) du Plan Sénégal émergent (PSE), a indiqué le directeur national de l’horticulture, Dr Macoumba Diouf.
‘’L’objectif actuellement prévu au Sénégal est d’arriver à deux millions de tonnes de produits horticoles d’ici 2023. Pour cela, nous voulons au moins produire 350 mille tonnes de légumes et de fruits par an pour atteindre cet objectif fixé dans le Plan Sénégal émergent’’, a-t-il déclaré.
Macoumba Diouf s’exprimait en marge d’une journée de consultation médicale gratuite organisée ce week-end à Koumbal, un village de la commune de Latmingué, dans le département de Kaolack, à l’initiative des étudiants et agents de santé ressortissants de ladite commune.
‘’Le secteur de l’horticulture est le recours principal pour l’insertion durable des jeunes ruraux dans l’agriculture. Si on veut faire des revenues, gagner de l’argent et satisfaire des besoins outre que l’alimentation, c’est de l’horticulture qu’on doit pratiquer’’, a affirmé M. Diouf, par ailleurs maire de la commune de Latmingué.
Pour lui, ce sous-secteur de l’agriculture ‘’est une activité de résilience, productive et compétitive’’.
‘’L’horticulture est une source de revenus financiers et alimentaires pour celui qui la pratique. Nous voulons que le concept d’horticulture pour tous et partout soit une réalité au Sénégal’’, a souhaité Macoumba Diouf.
Il a rappelé que le gouvernement du Sénégal a décidé de financer cette année des centaines de jeunes avec le projet Agri - jeunes. ‘’ Nombre de ces jeunes vont travailler dans la filière horticulture’’, a-t-il indiqué.
Le projet Agri-jeunes ou Projet d’appui à l’insertion des jeunes ruraux agri-preneurs se positionne comme une initiative de transformation rurale ciblant les jeunes ruraux, largement exclus des processus de création de la richesse, faute d’emplois productifs et innovants dans le secteur agro-sylvo-pastoral et halieutique.
LES JUGES ET CONSEILLERS CONSULAIRES MENACENT DE PARALYSER LE TRIBUNAL DE COMMERCE
Pour des arriérés d’indemnités à hauteur de 88 millions francs CFA
Les juges et conseillers consulaires sont très remontés contre les autorités. En effet, depuis l’installation du tribunal de commerce en 2018, ils peinent à recevoir leurs indemnités de présence aux audiences. C’est pourquoi, après avoir alerté sur leur situation et tenté à plusieurs reprises d’entrer en contact avec le ministre de la Justice, Me Malick Sall, ces acteurs judiciaires menacent de paralyser tout bonnement le fonctionnement du tribunal de commerce.
La prochaine rentrée des Cours et Tribunaux s’annonce mouvementée. Et pour cause, les juges et conseillers consulaires menacent de paralyser le fonctionnement du Tribunal de commerce. Par cet acte, ils comptent réclamer le paiement de plusieurs années d’indemnités de présence aux audiences. Lesquelles indemnités sont fixées à 100.000 francs CFA par audience au cours de l’année judiciaire et plafonnées à un montant mensuel global de 500.000 FCFA. En effet, depuis leur entrée en fonction avec l’installation du Tribunal de commerce en 2018, ces juges consulaires n’ont perçu que 4 mois d’indemnités. Au nombre de 12 et officiant au Tribunal de commerce hors classe de Dakar, ils courent depuis 4 ans derrière leurs indemnités de présence aux audiences estimées à une somme globale de 88.000.000 FCFA. Les conseillers consulaires sont également logés à la même enseigne.
Las d’attendre leur pécule, les juges et conseillers consulaires ont décidé passer à la vitesse supérieure pour se faire entendre. Même s’ils n’ont pas encore décliné leur plan d’action, ils n’excluent pas de paralyser le fonctionnement du Tribunal de commerce. Et ils pourraient mettre leurs menaces à exécution puisque dans la correspondance qu’il leur a adressée le 08 juin 2020, le ministre des Finances et du Budget avait soutenu que la procédure de paiement de ces indemnités doit être initiée par les services du Ministère de la Justice. Il s’agit précisément de la Direction de l’Administration générale et de l’Equipement (DAGE) du ministère.
Par conséquent, les services dirigés par Abdoulaye Daouda Diallo leur avaient suggéré de saisir le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Malick Sall, pour que les dispositions utiles soient prises à cet effet. Ce qu’ils ont fait à plusieurs reprises. Dans le but de rentrer en possession de leur dû, ils avaient saisi, par une correspondance datée du 09 novembre 2021, le ministre de la Justice, garde des Sceaux pour l’interpeller sur la situation difficile à laquelle ils sont confrontés. Mais, cette missive est restée sans suite. C’est ainsi que ces Juges et Conseillers consulaires ont adressé une nouvelle lettre, le 23 mars 2021, à Me Malick Sall pour l’alerter sur cette situation regrettable qui, selon eux, ne saurait perdurer sans porter atteinte à la crédibilité et au bon fonctionnement du Tribunal de commerce. Vont-ils passer à l’action ?
Par Daro KANE
VIDEOS FUITEES
Vues. Ignorées. Vues. Commentées. Vues politisées. Des vidéos partagées à l’origine de plaintes
Vues. Ignorées. Vues. Commentées. Vues politisées. Des vidéos partagées à l’origine de plaintes. Mettant au grand jour un délit nié dont la preuve par l’image et le son enfonce encore et encore les mis en cause. Ce qui était une histoire de prêt ou d’échanges de services devient un trafic en bonne et due forme. Y en a marre est au bord de l’implosion lorsqu’une partie de ses membres se retrouvent sous les verrous pour trafic de faux passeports, traite de migrants, entre autres charges retenues contre Kilifeu et Simon. La conférence de presse convoquée par le reste du groupe, au lendemain du verdict, crie au complot, comme ligne de défense. Un air de déjà entendu car lorsqu’un opposant au pouvoir à maille à partir avec la justice, il crie au complot fomenté par le régime, bien sûr. Pour le faire taire et le décrédibiliser auprès de l’opinion. De quoi faire inspirer ce titre à un quotidien : « Y en a marre : le peuple en a marre».
Du côté des députés cités dans l’histoire de passeports diplomatiques trafiqués, c’est le scandale à tout-va. S’ajoutant à la liste ouverte par un autre d’entre eux qui avait également été pris et écroué pour trafic de faux billets, puis relâché pour liberté provisoire. La vidéo de son arrestation a fuité et fait le tour de la toile. La parodie du talentueux Kouthia est attendue tellement la scène oscille entre le burlesque et le pathétique pour un homme, pris en flagrant délit, qui supplie les gendarmes venus l’arrêter de le laisser repartir.
Tous menacent de porter plainte contre les auteurs des vidéos, comme Kilifeu avec son désormais ex-ami Thier, mais aussi contre Dame Dieng, patron du site Leral, pour collecte illicite et diffusion de données à caractère personnel. Le premier a filmé le rappeur à son insu et le site d’information du second a diffusé la vidéo incriminée et à l’origine de son arrestation. Pour son dernier numéro, c’est un jakarlo d’anthologie qui a été servi aux téléspectateurs de la TFM, vendredi, en deuxième partie de soirée. Le débat sur l’avortement médicalisé passionne les intervenants et les positions se font percutantes. Les féministes montent au front et leur représentante du jour, Gabrielle Kane, invitée du talk-show, a oublié d’être timide. Ayant le courage de ses opinions face un plateau cent pour cent masculin, la plupart du temps. Défendant le droit à l’avortement médicalisé suite à un viol, à un inceste en se basant sur la liberté de choix individuel, sans se voir imposer le point de vue de la religion.
Sokhna Maï Mbacké Djamil, dans son intervention, prend le contre-pied de sa « camarade ». Faisant appel à l’appartenance religieuse comme ligne de conduite et ligne de vie de l’individu, surtout dans un pays à majorité musulmane. Contre l’avortement médicalisé, elle défend la position de la religion et surtout dans un pays où le dispositif qui permettrait de distinguer les véritables victimes d’agression sexuelle qui y auraient donc droit, et les autres, n’existe pas encore. Cette porte ouverte pourrait faire entrer des dérives autrement plus gravissimes que la cause elle-même.
Mame Makhtar Guèye, ci-devant représentant de Jamra, a fait l’historique du sujet, rappelant l’arsenal législatif et les arguments religieux. Lui prône le droit à la vie et se fait catégorique contre l’avortement quel que soit le qualificatif juxtaposé. Egratignant au passage les féministes de la première génération qui ont passé le relais à la deuxième génération. Selon lui, le budget de communication consacré à cette campagne de promotion de l’avortement médicalisé suite à une agression sexuelle devrait plutôt être orienté pour appuyer les orphelinats afin d’accueillir et de s’occuper de ces enfants nés dans ces circonstances dramatiques. La liberté d’expression est à saluer et chacun se fera son opinion.
En attendant, comme dans certaines ambassades ou dans certains services, exiger d’éteindre les téléphones dans les réunions privées ; la méfiance s’installe car l’espion est parmi nous. Ou ne rien dire ou faire de compromettant. C’est tout !
AISSATOU SOPHIE GLADIMA PLÉBISCITÉ COMME PORTE-ÉTENDARD DE BENNO À JOAL
La ministre du Pétrole et des Énergies va porter les couleurs de la majorité présidentielle lors de prochaines élections locales, révèle Le Soleil, dans son édition du jour. Une dizaine de partis politiques ont formulé leur engagement à accompagner Aïssatou Sophie Gladima pour diriger cette municipalité.
"Nous, partis politiques et mouvements de la commune réunis autour de la coalition de la majorité présidentielle, après concertation avec les groupes constitués, notamment les associations de classe d’âge, religieuses, socio-professionnelles, mouvements et groupements, proposons à Macky Sall de porter à la tête de la liste Aïssatou Sophie Gladima pour présider aux destinées futures de la Mairie de Joal-Fadiouth", lit-on dans un déclaration signée par les sections locales de Benno.
«DANS LE CAS D’ESPECE, AUCUN DÉPUTÉ NE SERA PROTÉGÉ PAR MON GROUPE»
Aymérou Gningue sur le trafic de passeports diplomatiques impliquant des élus et la limitation des mandats
Le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (bby) était l’invité hier de l’émission «Jury Du Dimanche (Jdd)» sur «i-radio». Interpellé sur le trafic de passeports diplomatiques impliquant des députés de la majorité, Aymérou Gningue a indiqué que personne ne sera protégé et que la majorité ne s’opposera pas à la levée de leur immunité parlementaire.
Le Sénégal est dernièrement secoué par une affaire de trafic de passeports diplomatiques impliquant des membres de la majorité parlementaire. Un scandale qui vient écorner davantage l’image des députés sénégalais. En effet, dans un passé récent, l’un d’entre eux était arrêté pour trafic de faux billets de banque. Le plus anecdotique, tous ces élus incriminés ou poursuivis sont issus du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (Bby). Pour autant, son président rassure que ces derniers ne pourront pas compter sur leur soutien en souhaitant que la procédure judiciaire puisse édifier les uns et les autres. «Les enquêtes de police sont en cours. La justice va certainement être saisie. Laissons la justice faire son travail», lance-t-il.
Toutefois, il précise que le groupe parlementaire BBY fera le travail qu’il faut chaque fois que, dans la procédure, il lui sera demandé de lever l’immunité d’un député trempé de près ou de loin à quelque chose d’illégal. «Vous pouvez compter sur moi que la levée sera effective. Pour le moment, nous n’avons reçu aucune demande de levée de l’immunité parlementaire», soutient Monsieur Gningue. Il ajoute avoir déjà reçu les députés concernés et que ces derniers sont disposés à répondre et donner leurs arguments à la police. «Aucun député dans le cas d’espèce ne sera protégé par mon groupe», souligne le président du groupe parlementaire de la majorité.
Poursuivant, Aymérou Gningue estime que dans cette affaire, on n’est pas dans un cas de flagrant délit et qu’il y a une personne centrale qui a été arrêtée et qu’au cours de l’enquête, des documents qui semblent appartenir à des députés ont été retrouvés chez elle. Répondant à ceux qui dénoncent des lenteurs dans cette affaire, il estime qu’on ne peut pas accélérer les dates, car il faut respecter la procédure. «Il y a une enquête de police et nous laissons les choses se poursuivre», déclare-t-il.
Concernant Boughazelli, Aymérou Gningue affirme qu’on était en procédure de flagrant délit parce qu’il a été pris la main dans le sac. C’est pourquoi, dit-il, on a pu le prendre sans demander la levée de son immunité parlementaire. «Mais il avait deux choix. Soit on recevait la demande de levée de l’immunité parlementaire, soit il démissionne de son propre chef pour se mettre à la disposition de la justice. Il a pris L’option 2. Maintenant, il y a une procédure judiciaire et je m’en tiens à la présomption d’innocence. Et le temps de la justice n’est ni le temps de la politique, ni le temps de la presse», souligne le président du groupe parlementaire Bby qui appelle l’ensemble des députés à faire des efforts pour avoir un comportement exemplaire.
Toutefois, il trouve que les députés ne sortent pas ex-nihilo. «Ce sont des sénégalais et ils ont les qualités des Sénégalais et leurs défauts. Quand vous êtes choisi pour représenter le Sénégal, il faut faire un travail d’introspection et chercher à être un exemple dans votre comportement de tous les jours, dans votre attitude, dans ce que vous devez faire et dans ce que vous ne devez pas faire. C’est un problème qui interpelle la conscience individuelle et collective des gens. Je demande toujours aux députés d’être des exemples», affirme le chef de la majorité à l’Assemblée nationale.
En ce qui concerne par ailleurs l’affaire Kilifeu et Simon, il soutient que tant qu’ils ne seront pas jugés et condamnés, il ne va pas les considérer comme coupables. «Cependant, c’est trop facile de parler de complot dans cette affaire. C’est la voie la plus courte pour sortir de ses turpitudes. Ils sont accusés et le dossier est en instruction. La justice rendra sa décision et quand cette décision tombera, je me prononcerai sur cette décision », a-t-il conclu.
«JE SUIS CONTRE LA LIMITATION DES MANDATS»
Lors de l’émission de JDD hier, la question du coup d’Etat en Guinée a été abordée. Et par ricochet celle des problèmes liés au troisième mandat dans les pays africain. Mais le député et chef de la majorité s’est voulu très clair : «Pourquoi quand on parle de troisième mandat, les regards doivent-ils se tourner vers le Sénégal ?». Et d’ajouter pour donner sa position contre le troisième mandat. «A titre personnel, je suis contre la limitation des mandats. Je suis contre aussi le fait de les limiter à 5 ans. Je suis contre aussi le fait qu’on limite l’âge des candidats à 75 ans. Ce que le Président va faire en 2024, c’est lui qui le sait. Par contre, je sais qu’à bonne date le Conseil constitutionnel va se prononcer sur la légitimité ou l’illégitimité du Président Sall», a-t-il soutenu.
«L’ETAT EST COINCÉ ET N’A PLUS LES MOYENS DE LA RÉSILIENCE»
Le Sénégal va vers de lendemains très sombres, si l’on en croit l’économiste Mounirou Ndiaye.
Le Sénégal va vers de lendemains très sombres, si l’on en croit l’économiste Mounirou Ndiaye. Invité de l’émission «Objection» sur «Sud Fm», l’enseignant-chercheur à l’université Iba Der Thiam de Thiès pense que l’Etat n’a plus les moyens de la résilience. Par conséquent, il demande aux Sénégalais de rehausser leur niveau de productivité, parce que des dangers guettent l’économie du pays.
Le Président Macky Sall et son régime seraient-ils dans l’impasse pour résoudre les difficultés économiques qui assaillent le Sénégal ? La réponse est affirmative, si l’on se fie aux propos de l’économiste Mounirou Ndiaye. Invité hier de l’émission «Objection» sur «Sud Fm», l’enseignant-chercheur célèbre pour ses nombreuses publications sur l’économie renseigne : «Il y a eu un arrêt des appareils productifs pendant un certain temps en 2020.Il y a une campagne de rattrapage sur les stocks, il y a eu aussi une dynamique internationale qui a impacté sur les coûts à la hausse».
Se montrant alarmiste, Dr Ndiaye recommande d’ores et déjà aux Sénégalais d’aller travailler et de chercher les moyens. «Il faut qu’on se focalise sur le pouvoir d’achat que nous allons subir. Il faut que les populations soient sensibilisées sur ce qui se passe. Il y a des tensions sur les stocks, des tensions sur le coût et des tensions sur le fret maritime qui fait que les coûts vont augmenter sur le plan international alors que nous importants 40% de ce que nous consommons», indique Mounirou Ndiaye qui fait un diagnostic peu reluisant de la situation économique du pays. «L’Etat est coincé, il n’a plus les moyens de la résilience. Il faudrait que tous les Sénégalais le sachent », dit-il.
Si l’on n’y prend garde, avertit-il, l’Etat va se retrouver avec des problèmes insolubles. «Il y a eu une dette qui était attendue à 55% en 2020 et qui a grimpé à 67%. Nous avons une inflation qui est en train de grimper. Le déficit public, qui était attendu à 3% et qui a atteint 6, 2% en 2020, risque de s’aggraver. Où voulez-vous que l’Etat trouve les moyens pour faire les subventions qu’on attend et bloquer les prix ? Il faut tirer les conséquences pour les populations. Il faut que les Sénégalais sachent que maintenant ils doivent se réconcilier avec le pouvoir d’achat, le travail, la productivité», souligne l’économiste. «L’interférence de la politique sur l’économie fait que les décisions publiques ne tiennent pas compte des données probantes»
Dans la même veine, il annonce que des dangers guettent les populations à cause de l’économie numérique pour laquelle ils ne sont pas préparés. «Les métiers intermédiaires disparaissent, il y a du chômage silencieux. Les vendeurs de cartes de crédit, on ne les voie plus. Dans quelques mois, il y aura le passage entre un compte bancaire et Wave. Le billet d’avion, on l’achète maintenant par E-dreams, les gens ne vont plus dans les agences de voyage. La Société Générale avait même déclaré qu’en 2020 elle n’aurait plus besoin de ses guichetiers. Malgré cela, nous ne nous sommes pas toujours préparés. Nous continuons à faire de la politique. Les dangers sont là et nous guettent», clame-t-il un tantinet pessimiste. Dans la foulée, il pense que l’interférence de la politique sur l’économie est telle que les décisions publiques ne tiennent pas compte des données probantes.
Pour attester cela, il rappelle : «Quant on signait un contrat avec Bin Laden Group, les autorités nous avaient dit que l’aéroport allait coûter 229 milliards Fcfa alors qu’il a couté 431 milliards Fcfa. Elles avaient fait une mauvaise évaluation et il y a eu 5 avenants. La licence de Tigo a été vendue à 50 millions Fcfa, au bout de 10 ans, elle a généré plus de 52 milliards Fcfa de chiffre d’affaires». Evoquant le rapport de l’Ansd sur la pauvreté, Dr Mounirou Ndiaye a soutenu que beaucoup de Sénégalais sont de plus en plus pauvres. Toutefois, il estime que cela ne remet pas en cause les efforts pour trouver des solutions aux problèmes des populations. «A partir de 2012, il y a eu les bourses de sécurité familiale qui ont servi à un certain nombre de ménages. Il y a eu également la CMU qui a permis à certains ménages d’amortir les dépenses liées à la santé», relève l’économiste.
«NOS STRUCTURES ÉCONOMIQUES SONT EXTREMEMENT FAIBLES»
Ces efforts, souligne Mounirou Ndiaye, sont amoindris par beaucoup de déconvenues. «Outre les problèmes conjoncturels, la Covid a entrainé des éléments structurels qui ont persisté. Sur le plan institutionnel, on parle de transparence des marchés. Mais l’Agence de Régulation des Marchés (Arm) ne s’intéresse pas à tous les produits. L’Arm n’a pas les compétences pour dévoiler la régulation sur tous les secteurs. Elle ne s’intéresse qu’à certains produits agricoles tels que le riz, l’oignon, la pomme de terre. Pour l’autoroute et le sucre, elle devrait avoir des compétences pour dérouler des enquêtes sectorielles. Aujourd’hui, si on avait un bon régulateur du point de vue institutionnel avec toutes les prérogatives et tous les moyens, on aurait pu déployer beaucoup d’actions pour mesurer la dynamique des coûts», explique-t-il.
Pour lui, il est impossible de demander à un commerçant de baisser ses prix, si le gouvernement ne maitrise pas ses coûts. «Il peut déclarer un coût qui est erroné, mais on ne peut pas le savoir, parce ce qu’il n’y a pas d’organes forts pour pouvoir contrôler», s’insurge Dr Ndiaye avant d’ajouter : «Quel crédit donner à la Cour des Comptes par rapport à la manière dont l’Etat traite les rapports que cette Cour publie chaque année ?. L’Armp, l’Ofnac publient chaque année des rapports qui n’ont sont pas suivis d’effets. Il y a beaucoup de problèmes sur le plan institutionnel qui font que nos structures économiques sont extrêmement faibles».
Déplorant par ailleurs le faible impact du secteur privé national, il considère qu’aucune mesure n’est appliquée pour protéger les intérêts des nationaux. «Aujourd’hui, 34% du PIB sont issus des entreprises européennes, 25% des entreprises françaises. Si on ajoute cela aux intérêts marocains, turcs, indiens, qu’est-ce qui reste ? », se demande Dr Mounirou Ndiaye