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25 juin 2025
JOURNAL D’UNE CONFINÉE, PAR ANNIE JOUGA
UN TEMPS SUSPENDU
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - C’était il y a 30 jours ... Déjà ! Trop long ! Ça va durer encore ? Mais 30 jours de quoi au fait ? À qui peut-on se comparer, question de se donner ou non un peu d’espoir ?
#SilenceDuTemps - Que pourrai-je trouver comme excuse ce soir pour cette chronique tardive et surtout sans grand entrain ?
Oh, les copines ne m’appelaient plus entre 20h00 et 22h00, les heures de ma concentration, de ma production ! Je viens de raccrocher d’un long « waaxtan » avec Marie, confinée à Ngaparou …
Où peut-être cette satané rhinite bien là à me liquéfier le cerveau et d’elle je n’ose en dire plus de peur qu’elle ne se sente indispensable.
Ah tiens, un petit oiseau s’est perdu dans l’appartement et il n’arrive plus à en sortir malgré portes et fenêtres grand ouvert !
« Petit oiseau » est toujours là à virevolter au-dessus de ma tête, évitant les issues. Il a l’air de bien se sentir dans les livres tout là-haut. Un oiseau qui cherche à se cultiver, un revenant qui me permet d’écrire mes premiers mots quand même ?
Ynti, notre premier petit-fils, nous aurait de suite dit son nom, et aurait trouvé une explication bien plus plausible que mes élucubrations fantastiques. Il est incollable en matière d’oiseau et pas seulement d’ailleurs. Tiens, lui aussi fait partie des « enquiquineurs » qui auront convaincu le Viou à porter le masque avant les directives !
Il lui a fait lors d’un appel téléphonique un long plaidoyer sur les risques encourus par les personnes âgées, sensibles, fragiles, etc. et le tout, mine de rien ! Il a 13 ans. J’ai adoré cet échange.
Comment va-t-on passer du port du masque obligatoire dans des lieux dits à un changement de pratiques « malsaines » durant le Ramadan qui pointe son bout du nez ? Et notamment avec cette terrible habitude de cracher partout, n’importe comment, trop souvent ? Je me souviens un jour en voiture, d’en avoir reçu un sur le capot venu du bus d’à côté ? J’imaginais le piéton passant à côté à ma place ? Crachat et Covid, quel combat en perspective.
Et mon amie Tiatiaka qui écoute tôt toutes les émissions de radio n’aura rien entendu de la sorte par rapport au proche Ramadan. Par contre les revendications du moment tournent autour des horaires du couvre-feu qu’il faudrait ramener à 4h 00 du matin, et devinez pourquoi ? Parce que c’est à cette heure-là qu’on commence à faire la C ! (qui veut dire en français : faire la noce) dans les quartiers populaires, « kheuddeu » oblige ! Vendeurs de « Fondé « à la criée ou sur les pas de portes ; ça va, ça vient comme en plein jour, malheur à toi si tu n’es pas dans la même logique…
Alors attendons de voir comment le pays va se mettre à l’heure du Ramadan de C. Avec masques, gants et distanciation sociale.
Jour 29
En écoutant la radio pour les journaux principaux, c’est-à-dire 12h 00 et 18h 00, la TV à 20h 00, pour me mettre au courant de la seule actualité donnée en ce moment, j’essaie de me faire une petite idée... j’avoue ne pas toujours comprendre.
Par exemple, j’ai entendu tout à l’heure que l’opération « un million de masques » vient d’être lancée. Si le slogan peut sonner fort, je me demande pour une population de 16 millions à quoi cela va-t-il servir ? N’aurait-il pas fallu rajouter un zéro, soit 10 millions de masques, ce qui serait quand même plus proche de la demande non ! Ou peut-être va-t-on nous annoncer 10 opérations identiques. Ils sont homologués par l’Institut de Normalisation du Sénégal, nous apprend-on. Mais seront-ils gratuits pour une certaine population ?
Avant la directive rendant obligatoire le port du masque, les pharmacies étaient en quasi rupture de stocks, les prix avaient flambé et parfois de 1 à 50, voire plus ! Ne devrait-il pas avoir un contrôle officiel des prix ? Comment faire des marges aussi affolantes sur des produits de survie ? L’éthique dont je parlais il y a quelques chroniques se cache aussi dans ces détails.
En fait, les directives doivent être prises en même temps que les mesures d’accompagnement arrivent pour éviter le flou dans les esprits et sur le marché.
L’éternelle Tata Tiatiaka, eh oui elle ne veut pas passer au stade de Maam, m’a grondée hier après la lecture de la chronique de dimanche qu’elle ne lit que le lendemain matin, c’est une couche-tôt !
« Qu’est-ce que tu fais dehors avec Djélika, sais-tu que les enfants sont porteurs sains et vous deux, petits vieux, etc. » J’en ai pris plein mon grade mais c’est vrai, elle a raison. J’avais pourtant trouvé l’endroit le plus isolé, surtout proche de la maison, l’heure la moins fréquentée pour me donner la permission de sortir ainsi. De plus, j’étais masquée, mais pas la petite, bien que sa tata Adeye Ababa lui ait apporté un magnifique masque rouge, ne supporte pas de se « parer » ainsi.
C’est compliqué tout cela ! Et surtout, où se situent les limites de ce qui est permis, possible ou interdit et risqué ?
Cela fait cinq semaines que le Sénégal est dans une espèce de confinement et les mesures se durcissent au fur et à mesure. Est-ce à dire que la période restant de confinement sera plus longue et plus douloureuse encore, combien de temps va-t-elle durer ? À qui peut-on se comparer, question de se donner ou non un peu d’espoir ?
Difficile de répondre. Apparemment nous sommes tous des cas particuliers !
« Kong’, kong’ kong », entend-t-on frapper à la porte et la goroo de Julie (belle-mère) de répondre : « kookan’la (qui est là) ? et sans même attendre de réaction de l’autre côté de la porte, elle lance un « restez chez vous » et en français, elle qui ne parle vraiment pas français ! LOL
Comme quoi le message entendu dans les médias est bien passé !
Jour 30
C’était il y a 30 jours ... Déjà ! Trop long ! Ça va durer encore ? Mais 30 jours de quoi au fait ? Soyons positive ! Je rentre de vacances après 30 jours de grand dépaysement, comme tant souhaité pour des vacances !
J’ai pris beaucoup de temps à faire des choses que je ne fais pas en temps normal. Me suis également laissé aller, pris du soleil sur la terrasse tous les matins quelques bonnes minutes. J’ai appelé des gens que j’ai perdu de vue et d’autres que j’aime, que je n’appelle pas assez en temps normal...
J’ai pris un grand plaisir à faire la cuisine que je ne fais pas d’habitude et surtout j’ai appris à me concentrer sur les moments essentiels de la journée. Je les ai posés dans des pages que j’ai remplies et que quotidiennement j’impose.
De belles vacances quoi !
Elles vont me donner l’énergie pour aborder les jours et plus qui arrivent, m’aider à dénouer tous ce qui paraît inextricable...
Mon yoga ce matin a été rythmé aux sons des musiques du film « Good morning England ». Oui Adeye Ababa je sais, le yoga c’est dans le silence ou avec des musiques genre cithare indienne ! Eh ben moi par ces temps de C, j’aime bien être bercée par autre chose et en sourdine.
Ces musiques de mon adolescence, années Rock and Roll terriblement stimulantes par les temps qui courent ! Sunny afternoooon, In the summer time, Let’s spend the nigth together, « oh, cher Mick, pas en ce moment, désolée ». A whiter shade of pale, (eh oui en ce moment pour certains c’est dur d’être toujours confiné), Dancing in the street, (vraiment pas possible en ce moment) ... et bien d’autres chansons mais celles-ci semblaient me narguer.
Et puis ces airs-là m’ont ramenée à de merveilleux moments que nous ont offert deux grands hommes de radio, Jacques Césaire, fils d’Aimé et Ousseynou Diop dit Bob Yves. Jacques Césaire nous a quittés il y a 8 jours à Fort de France. Qui s’en souvient ici ? Déjà le père est presque inconnu, alors le fils des années 70 ! Bob Yves qui lui nous a quittés il y a bientôt 10 ans, peu de gens se sont souvenus. En fait en l’absence d’archives, cela n’est pas très étonnant !
Et pourtant, ils auront comme de vrais compères, complices, révolutionné les studios de l’ORTS de l’époque, sur l’avenue de la République. À l’avant-garde de toutes les musiques à l’époque, venues d’Angleterre pour la plupart ! Je me souviens y être allée avec le dernier disque des Stones sous le bras. Nous étions plusieurs invités dans un grand studio et ... assis par terre ! Une superbe ambiance
C’était l’époque des pantalons pattes d’elph’ (d’éléphant pour les non-initiés), des pantalons à pont, des chemises Babette et chemises à fleurs, des Clarks et surtout des ... minijupes, que j’adorai porter ! Aujourd’hui, quand je vois une fille avec une minijupe, je suis admirative et j’espère que cela ne passera jamais de mode.
Tout dernièrement juste avant C., j’apprends que le règlement du collège interdit les minijupes ! Mesure insensée (je suis dans le Conseil d’administration et le Conseil pédagogique, ça m’a échappé !) et pour soutenir les étudiantes, j’avais promis de venir un jour en mini ...
Et demain c’est la reprise des cours !
Annie Jouga est architecte, élue à l’île de Gorée et à la ville de Dakar, administrateur et enseignante au collège universitaire d’architecture de Dakar. Annie Jouga a créé en 2008 avec deux collègues architectes, le collège universitaire d’Architecture de Dakar dont elle est administratrice.
Pelé retourne en soins intensifs, à cause de difficultés respiratoires, peu après sa sortie d’hôpital. Mais, peu après l’annonce de la nouvelle par l’hôpital de Sao Paulo, la fille de la légende brésilienne, Kely Nascimento a réagi, tentant de rassurer.
La vidéo de son arrestation en 2019 pour trafic de faux billets interroge sur sa liberté provisoire. Bougazelli, en pleurs, supplie les enquêteurs qui filmaient la scène
Il revient dans l’actualité malgré lui. Seydina Fall dit Bougazelli est sur tous les réseaux sociaux et toutes les lèvres avec la vidéo de son arrestation dans l’affaire des faux billets en novembre 2019. Il est dans un véhicule, le sien apparemment, entre une dame et un homme, «capitaine», comme l’appelle le député. Et c’est un autre élément de la gendarmerie qui filme les délires d’un responsable de l’Apr pris en flagrant délit. «Aywaay man yakkunaa ! (Mon Dieu, je suis foutu !)». Un des agents a alors la main dans un sac aux pieds de Bougazelli. Par moments, il sort des liasses de billets qui mettent encore le député dans tous ses états. Impuissant, il tente d’éviter de mettre les pieds à la Section de recherches. «Baayilen niou gérer ko (réglons ça discrètement entre nous). Dites-moi ce que je peux faire et ça s’arrête là.» La dame lui rétorque : «Non, on le fera là-bas.» Il demande : «Où ça ? A la brigade ? Non, ce serait terrible là-bas.» Une tentative de corruption qui devait alourdir son dossier.
L’on comprend d’ailleurs pourquoi ce délit a été ajouté à ceux d’association de malfaiteurs, contrefaçon de signes monétaires en cours légal au Sénégal, blanchiment de capitaux. L’homme politique avait été arrêté le jeudi 14 novembre, à la station d’essence de Ngor par des éléments de la Section de recherches de la gendarmerie avec 32 milliards de F Cfa en faux billets, dit-on. Les gendarmes lui ont tendu un piège en demandant à son présumé fournisseur, Mamadou Samb, de faire une commande auprès de Bougazelli. Le 22 novembre, il est placé sous mandat de dépôt. Mais 6 mois après, il bénéficie d’une mise en liberté provisoire après la requête de son avocat Me El Hadj Diouf. Officiellement pour des «raisons médicales». Et il faut rappeler que même dans la vidéo virale depuis hier, il avertit les gendarmes de son statut de diabétique. Mais cette liberté provisoire ne convainc pas grand monde qui y voit une main politique pour un responsable du parti au pouvoir.
Bougazelli annonce une plainte contre le gendarme «auteur de cette vidéo»
Cette vidéo de Bougazelli a été justement diffusée dans un contexte où les activistes Kilifeu et Simon, filmés à leur insu, sont arrêtés pour une affaire de trafic présumé de passeports diplomatiques. Certains avaient dénoncé qu’ils soient envoyés en prison alors que l’Apériste de Guédiawaye est en liberté. Mais d’autres questions, et pas des moindres, se posent : qui des agents de la gendarmerie a publié ou fait publier cette vidéo ? Dans quel intérêt ? Bougazelli, «en colère», a réagi hier à Senego.com. «J’ai été filmé par Abdou Aziz Mbaye, un gendarme de la Brigade de recherches habitant Pikine. Maintenant, je vais déposer une plainte contre ce monsieur. C’est lui qui est l’auteur de cette vidéo», a-t-il annoncé.
par Charles Faye
GÉOCULTUREL
Capitale jadis des événements culturels et pas que de ça d’ailleurs, Dakar s’est fait distancer par Abidjan, sa concurrente, qui a toujours rêvé de lui damner le pion
Capitale jadis des événements culturels et pas que de ça d’ailleurs, Dakar s’est fait distancer par Abidjan, sa concurrente, qui a toujours rêvé de lui damner le pion, en lui arrachant ses lampions contrastés, faisant sa beauté dans ses chaudes nuits bercées par ses sirènes marines, désormais absorbées par les bétons de front de mer.
Orpheline, prise au piège par un absentéisme totalitaire et assourdissant, la culture a pris le large. Se laissant courtiser par la ville lagune, que feu Félix Houphouët Boigny, premier président de Côte d’Ivoire, a dressée droit au ciel, pour porter ombrage au vieux Ndakaru de son vieil ami et non moins rival, Léopold Sedar Senghor.
Une revanche, s’il en est du progressiste sur le poète, pour qui pourtant, Dakar ne pouvait avoir pour destin, que d’être une ville lumière millésimée, élevée au rang de Paris, Vienne, Rome, New-York.
Pacheco s’était même laissé prendre aux lambris de l’an 2000.
Que s’est-il passé ?
Que nous ayons perdu le Cinéma, nous n’avons même plus de salle de projection, que nous mobilisons des fonds pour des films que nous ne voyons jamais, hormis les séries que de jeunes génies s’évertuent à sortir avec peine de leurs objectifs numériques, que nous ayons fait de la culture, la locomotive manquante du développement, ne dérange pas.
Dans un tel contexte, la culture, prise trivialement pour une activité satanique dans laquelle s’exhibent l’oisiveté et les damnés de l’enfer, ne peut que manquer d’air et prendre le large afin de se mettre à l’abri de contenants sans contenus autres que l’obscurantisme et les frontières hermétiques de communautarismes.
Tant pis ! Abidjan brille ! Ouaga projette ! Dakar se rurbanise.
Heureusement pour nous, il y a les affaires de la cité. Celles de la justice. Notamment cette affaire de trafics de visas filmée à la Dakarwood, à laquelle s’invite sans surprise la politique.
Qui est fou pour laisser passer l’opportunité d’aider Simon à porter à sa croix et donner à Landing un statut de Kilifeu.
Chapeau le Sonko pour la scénarisation d’une prise de position immédiate et sans faille, campant un discours sans gants, clair comme l’eau de roche.
Le leadership culturel passé sous le nez et la barbe de Dakar ne saurait être au profit de coalitions sans âmes quand bien même elles se définiraient en angles triangulaires.
El phénoméno n’a que trop bien vu l’angle politique, pour laisser passer l’occasion d’affirmer un statut de leader et qui sait, celui du seul vrai patron de l’opposition. Si ce n’est de la culture politique, c’est ignorer comme le disait Marcus Garvey qu’un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines. Déraciné !
EXIL DE CONDÉ, ÉLECTIONS DANS SIX MOIS : LA JUNTE DIT NIET À OUATTARA ET ADDO
Le CNRD a organisé son premier point de presse ce samedi 18 septembre à Conakry. Il a été essentiellement consacré au bilan de la visite des chefs d’États de la Cédéao vendredi (le président Ghanéen Nana Akufo Addo et son homologue ivoirien Alassane Ouattara). L’organisation ouest africaine a décidé de sanctions ciblées contre les responsables de la junte, exigé une transition courte de six mois, et également la libération « sans conditions » du président renversé Alpha Condé.
Sur ces deux exigences, le Lieutenant Mamady Doumbouya et ses hommes ont signifié une fin de non recevoir à leurs hôtes, si l’on en croit les mots du colonel Amara Camara, porte-parole de la junte qui animait la rencontre avec la presse.
Concernant Alpha Condé, il a rappelé que les présidents ghanéen et ivoirien ont pu le rencontrer vendredi. Quel sera son sort ? « L’ancien président demeurera en Guinée dans un lieu choisi par le CNRD. Toutes les mesures seront prises pour le respect de son intégrité physique et morale. Il est en lieu sûr, je ne pourrais pas vous en dire plus aujourd’hui », conclut-il.
Sur le délai de six mois demandé par la Cédéao pour organiser des élections, « Le colonel Doumbouya » a répondu qu’il était « important que l’organisation écoute les aspirations légitimes du peuple, il a rappelé les concertations nationales en cours » et affirmé que « seul le peuple de Guinée décidera de son destin » indique le colonel Amara Camara.
Enfin sur les sanctions ciblées à l’encontre des membres du CNRD, les échanges là-dessus ont été « très brefs », affirme-t-il. Selon lui, le colonel Doumbouya a répondu : « Nous sommes des soldats. La mission pour nous se passe en Guinée, donc pas besoin de voyager. Et nous n’avons rien sur nos comptes ».
GUINÉE, LA JUNTE S'AFFIRME FACE AUX EXIGENCES DE LA CEDEAO
Les militaires affirmaient leur autorité samedi, presque deux semaines après le putsch, repoussant pour le moment les demandes de libération de l'ex-président Alpha Condé et les exigences d'élections dans les six mois, au nom de la "volonté du peuple"
Depuis vendredi soir, la junte formée lors du putsch du 5 septembre, le "Comité national du rassemblement et du développement" (CNRD), désigne son chef, le colonel Mamady Doumbouya, comme "président de la République et chef de l'Etat".
Le CNRD a détaillé samedi lors de sa toute première conférence de presse la réponse du colonel Doumbouya aux exigences de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) qu'étaient venus lui exposer la veille les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et ivoirien Alassane Ouattara.
"Il a été rappelé par le président de la République à ses hôtes qu'il était important que la Cédéao écoute les aspirations légitimes du peuple de Guinée", a déclaré un porte-parole du CNRD, le colonel Amara Camara, au sujet de l'organisation d'élections dans les six mois, réclamée par l'organisation régionale.
Le colonel Doumbouya a souligné la nécessité de ne pas rééditer les "erreurs du passé", rappelant qu'une concertation nationale pour tracer les grandes lignes de la transition que conduira un futur "gouvernement d'union nationale" avait débuté mardi et que "seul le peuple souverain de Guinée décidera de son destin", a ajouté le colonel Camara.
"Il est aussi clair pour toutes les parties que l'ancien président demeurera en Guinée au lieu du choix du CNRD", a précisé le porte-parole.
Dès vendredi soir, le CNRD affirmait "que l'ancien président de la République, le professeur Alpha Condé, est et demeurera en Guinée", dans un communiqué lu à la télévision publique.
"Nous ne céderons à aucune pression", assurait la junte, expliquant vouloir balayer des "rumeurs" de négociations avec la Cédéao pour une sortie du pays de M. Condé, dont la communauté internationale réclame la libération depuis le putsch.
La visite de la délégation de la Cédéao faisait suite à un sommet extraordinaire de l'organisation jeudi au Ghana, qui en assure la présidence tournante, au terme duquel les dirigeants ouest-africains ont exigé "la tenue, dans un délai de six mois, des élections présidentielle et législatives".
- "Sentinelle de la démocratie" -
Le CNRD a par ailleurs annoncé que la concertation nationale continuerait la semaine prochaine, notamment lundi avec des rencontres avec les acteurs culturels, les associations de presse et celles du secteur informel.
La junte a encore gagné en popularité samedi à l'occasion du retour d'exil de quatre figures de la mobilisation contre un troisième mandat de M. Condé.
L'arrivée à l'aéroport de ces quatre militants du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de mouvements politiques et de la société civile qui a mené la contestation contre le troisième mandat a été saluée par des cris de "liberté!liberté!", mais aussi "merci au colonel Doumbouya !".
Dans la transition à venir, "le FNDC sera là comme sentinelle de la démocratie", a assuré l'un d'entre eux, Ibrahima Diallo.
De leur côté, des organisations de défense des droits humains se disant "préoccupées pour le respect des principes démocratiques et de l'Etat de droit" ont appelé le CNRD à "communiquer dans les meilleurs délais une feuille de route de la transition qui tient compte de toutes les propositions issues des concertations".
Dans un communiqué elles "exhortent la junte à inscrire la lutte contre l'impunité des crimes de sang et économiques parmi les priorités du prochain gouvernement de la transition".
Le colonel Doumbouya n'a encore donné aucune indication sur le possible contenu de la transition, sa durée, quel rôle les militaires y joueraient, ni comment seraient organisées des élections.Mais il a affiché sa volonté d'une "refondation" de l'Etat, entreprise difficilement conciliable avec un délai de six mois.
Comme à l’accoutumée, à chaque veille de Magal, le président de la République effectue une visite à Touba. Cette année, la visite sera marquée par l’inauguration de l’hôpital" de niveau 3 en construction à Touba. Le nouvel établissement hospitalier, lancé en 2016, sera mis en service, ce samedi 18 septembre. Arrivé un peu après 16 heures, l’invité de marque est introduit par le porte-parole du Khalif, Serigne Bass Abdou Khadre.
Avant de couper le ruban, cet après-midi, le chef de l’État sera reçu, dès son arrivée, pour une visite de courtoisie au Khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, en prélude de la célébration du Magal de Touba prévu le 26 septembre prochain. C’est après qu’il procédera, avec le patriarche de Darou Minam, à l’inauguration du nouvel hôpital.
L’infrastructure portera le nom du fondateur du mouridisme, Serigne Ahmadou Bamba Mbacké. Le guide religieux a donné des consignes aux fidèles pour l’accueil de son hôte dans la cité sainte. Un accueil sans tambours ni trompettes selon son porte-parole, Serigne Bass Abdou Khadre.
Les éventuels perturbateurs sont déjà prévenus.
En compagnie de son invité de marque, le Khalif se rendra, ensuite, sur le site du nouvel hôpital situé sur la route de Darou Mousty, à la sortie de la ville. Ils procéderont à la coupure du ruban et au dévoilement de la plaque. Le Khalif va formuler des prières avant de se retirer. Pour la suite de la cérémonie, le président Sall, en compagnie du porte-parole du Khalif, du maire de Touba, Serigne Abdou Lahat KA, des autorités administratives et politiques et des dignitaires religieux de Touba, fera la visite guidée des lieux avant de s’adresser aux populations de la ville sainte.
Finies les évacuations sanitaires vers Dakar
Le nouvel hôpital de niveau 3, dont les travaux ont démarré en 2016, d’un coût de 40 milliards F CFA est bâti sur dix hectares avec une capacité d’accueil de 300 lits. Doté d’équipements de dernière génération, la nouvelle infrastructure hospitalière devra résoudre le casse-tête des évacuations vers les hôpitaux de Dakar. Plus de 500 ouvriers ont travaillé à son élaboration.
La capitale du mouridisme étrenne son troisième hôpital après celui de Ndamatou et de Matlaboul Fawzeyni.
LA DIC DÉMANTÈLE UN RÉSEAU DE FAUSSAIRES À NORD FOIRE
Les éléments du Groupe de recherche et d’interpellation (Gri) de la Division des investigations criminelles (Dic) ont démantelé un nouveau réseau de trafic de passeports.
Les faussaires avaient élu domicile à Nord-Foire, chez la nommée Ndèye Yandé Seck. Cette dernière, en complicité avec un couple gambien, qu’elle hébergeait, et leur contact basé en Allemagne, parvenait à confectionner de faux passeports européens et américains qui étaient vendus à 6,5 millions de F CFA. De même que des cartes de séjour dans l’espace Schengen qui s’échangeaient à 5 millions de F CFA.
D’après le journal Libération, la Dic a envoyé une demande d’entraide à l’Union européenne et à l’ambassade des États-Unis afin de les aider à identifier les documents saisis. D’autres arrestations sont attendues, toujours la même source.
TROIS AUTRES ANNEES DE GESTION POUR BABACAR NGOM A LA MSAE
Le président de la Mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE-Sénégal), Babarcar Ngom, a été reconduit pour trois ans à la tête de la structure, a appris l’APS des délégués de cette organisation.
Le président de la Mutuelle de santé des agents de l’Etat (MSAE-Sénégal), Babarcar Ngom, a été reconduit pour trois ans à la tête de la structure, a appris l’APS des délégués de cette organisation.
L’annonce de la reconduction de Babacar Ngom a été constatée samedi à travers une déclaration signée des délégués, alors que l’assemblée générale de la structure qui devait se tenir le même jour a fait l’objet d’une interdiction sous-préfectorale.
‘’L’Assemblée générale, initialement prévue ce samedi, a été annulée suite à la notification au président de la MSAE de l’arrêté du Sous- préfet de l’arrondissement de Sindia interdisant sa tenue pour menace de trouble à l’ordre public’’, lit-on dans la déclaration rendue publique au cours d’un point de presse.
‘’Nous, délégués des sections à la 6eme Assemblée générale, nous nous félicitons des décisions suivantes prises à l’issue de la rencontre, à savoir la reconduction des membres du bureau exécutif sortant, l’installation des membres du CA issus des renouvellements, des sections départementales (…)’’, rapporte la même source.
Elle signale que parmi les décisions prises dans le cadre d’une rencontre tenue vendredi figurent la reconduction des membres de la commission de contrôle suite à la présentation de leur rapport et l’adoption des statuts, du règlement intérieur et du manuel de procédures de la mutuelle.
Les délégués font également savoir que les 42 Sections départementales de la Mutuelle ont renouvelé leur bureau, élu leurs représentants au Conseil d’Administration et leurs délégués à l’Assemblée générale nationale
par Momar Dieng
LES RÉFLEXES AUTORITAIRES DE RETOUR
En revenant à la règle illégale des interdictions systématiques sous prétexte d’anticiper le « trouble à l’ordre public », le président, par l’entremise de sa préfecture politisée, enfile à nouveau le sombre costume de la répression
Depuis quelques semaines, c’est le retour à la case-départ dans la gestion des « autorisations » liées aux manifestations publiques. Un tour de vis systématique est ainsi appliqué aux demandes citoyennes concernant l’exercice de libertés publiques constitutionnelles. C’était le cas ce week-end avec l’interdiction d’une marche contre la cherté des denrées alimentaires de première nécessité. Ce fut déjà le cas la semaine dernière en banlieue dakaroise. Ici et là, des citoyens ont été arrêtés, brutalisés, privés de libertés pendant des heures, relâchés… Et rebelote sans doute sous peu.
En revenant à la règle illégale des interdictions systématiques sous prétexte d’anticiper le « trouble à l’ordre public », le président de la république, par l’entremise de sa préfecture politisée, réenfile le sombre costume de la répression qui caractérise sa conception autoritariste du pouvoir. Or, il y a quelques mois, ses propres certitudes avaient été dangereusement secouées par une violente insurrection politique. L’une des branches de cette rébellion fut justement de mettre un terme au bâillonnement des libertés minimales dont les citoyens d’une démocratie, même de moyenne qualité, sont en droit de jouir. C’était la réponse à un processus de normalisation stalinienne de principes démocratiques immuables et inviolables sacralisés par la Constitution. Désireux subitement de sauver son pouvoir, Macky Sall abdiqua sans demander son reste.
Six mois après, comme s’il attendait que la bourrasque de mars 2021 perdît de sa puissance, le voilà qui retombe dans ses vieux réflexes impérieux, oubliant que c’est son autoritarisme primesautier qui fut l’une des causes de ces événements sanglants. Les forces de l’ordre sont de retour sur scène, sous les accoutrements préférés de politiciens cyniques : ceux de la répression. Au nom du principe de déclenchement des causes et des effets, il n’est pas certain que cette voie soit la mieux indiquée pour assurer la paix sociale.