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2 septembre 2025
FATCK, LE CEDAF IMPLANTER DANS TOUS LES DEPARTEMENTS
Le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre, et de la Protection des enfants compte généraliser l’implantation de Centres départementaux d’assistance et de formation pour la femme (CEDAF) dans tout le pays
Fatick, 15 nov (APS) - Le ministère de la Femme, de la Famille, du Genre, et de la Protection des enfants compte généraliser l’implantation de Centres départementaux d’assistance et de formation pour la femme (CEDAF) dans tout le pays a indiqué lundi, son secrétaire général, Mame Ngor Diouf.
"Nous allons généraliser l’implantation de CEDAF au niveau national, soit dans tous les départements", a dit M. Diouf.
Il s’exprimait lors de la cérémonie officielle de clôture de la session de formation des facilitateurs techniques du Programme d’alphabétisation et d’apprentissage des métiers (PALAM).
"Cette politique de généralisation dans l’implantation de ces centres sera prise en compte dans le cadre du budget 2022 du ministère de la Femme", a-t-il assuré en présence de l’adjoint au gouverneur de Fatick en charge du développement, Abdou Diop.
Dans cette perspective, a-t-il avancé, son ministère compte donner à ces centres d’assistance et de formation pour la femme "une vocation importante dans l’autonomisation des femmes".
A travers sa composante 3 dédiée spécifiquement aux femmes, le PALAM II permettra d’accéder à une alphabétisation fonctionnelle, à une formation technique et professionnelle pour le développement des micros entreprises, a rappelé M. Diouf.
Initiée dans les régions de Thiès et Fatick, deux zones d’intervention du PALAM II, sur la période du 9 au 15 novembre, cette session de formation a permis de renforcer les capacités de 84 facilitateurs techniques originaires de ces deux régions, a précisé Khady Fall Ndiaye Mbacké,
Durant sept jours les facilitateurs et facilitatrices du PALAM ont bénéficié d’un renforcement de capacités dans les filières : maraîchage, transformation des produits agro-alimentaires, transformation des fruits et légumes, a-t-elle fait savoir.
Mme Mbacké a aussi évoqué les filières de transformation de produits halieutiques, la teinture, la couture et la broderie à la main, la saponification, la javellisation, l’embouche, l’aviculture et la tannerie.
La cérémonie a été clôturée par une remise d’attestations aux facilitateurs participants et une dégustation de plats conçus à partir de céréales locales.
Le Palam II est un vaste programme du gouvernement appuyé par la Banque islamique de développement (BID) pour un montant de plus de 13 milliards de francs CFA.
Il intervient dans les régions de Fatick, Kaolack et Thiès.
BENNO FACE AU DANGER DES LISTES PARALLELES «NON AUTORISEES»
La coalition majoritaire, Benno Bokk Yaakaar est dans une zone de forte turbulence. La dynamique unitaire de cette coalition initiée en 2012 par l’actuel chef de l’Etat et qui a battu le record de longévité s’est effondrée sur la table des investitures aux élections locales du 23 janvier 2022 prochain provoquant un peu partout des listes parallèles poussant le chef de l’Etat à monter au créneau pour clarifier sa position sur cette situation.
La vague des listes parallèles qui polluent l’atmosphère de la coalition majoritaire, Benno Bokk Yaakaar (Bby) dans presque toutes les quatorze régions du pays empêche-t-elle au chef de l’Etat, Macky Sall par ailleurs président de ladite coalition de dormir à moins de trois mois des prochaines Locales ? En tout cas, depuis Paris où il séjourne pour les besoins du Sommet sur la paix, le président Sall est monté au créneau le samedi 13 novembre dernier, pour tirer les choses au clair concernant son silence sur cette prolifération au sein de la majorité de listes de candidatures pour les Locales du 23 janvier 2022 prochain lors d’une rencontre avec ses partisans de la capitale française. Et, c’est pour avouer n’avoir «autorisé des listes parallèles » que dans certaines zones où il est sûr de la victoire de la majorité, dit-il, pour « éviter la dispersion des voix » en citant Kolda et Bignona.
Poursuivant son propos, Macky Sall précisera en revanche dans la foulée qu’il «y a d'autres listes parallèles qui n'ont pas reçu mon onction». Toutefois, il faut dire que cet «appel de Paris» du président Sall ne semble pas trouver écho favorable auprès de ses camarades qui pensent « qu’il ne revient à aucune autorité à Dakar de choisir le maire » de leur localité à l’image de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Mary Teuw Niane, candidat de la coalition dénommée « And Ak MTN Liggey Ndar » à la mairie de Saint-Louis. D’ailleurs, ce dernier, réagissant sur cette sortie du chef de l’Etat, a indiqué que « ma liste en tout cas n’a pas eu d’autorisation quelle qu’elle soit puisque je n’ai jamais parlé avec le Président sur les questions liées aux élections locales». Outre Saint-Louis, plusieurs autres localités sont également confrontées à ce problème des listes parallèle au sein de la coalition majoritaire. Il en est ainsi à Dakar où le ministre-chef de cabinet du chef de l’Etat, Mame Mbaye Niang va briguer la mairie de Dakar avec sa propre coalition contre la liste Benno Bokk Yaakaar dirigée par le ministre de la Santé désigné par le chef de l’Etat.
Dans le département de Keur Massar, le ministre du Commerce, désignée par le chef de l’Etat, tête de liste de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY) dans la commune de Keur Massar Nord fera face, en plus de l’opposition, à une liste parallèle dirigée par son camarade de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Oumar Top, candidat de la coalition «ADT». Dans la commune de Fatick, le maire Matar Ba, par ailleurs ministre des Sports, candidat de Benno fera face à une liste parallèle : And Nawle Suxali Sunu Gox dirigée par ses camarades de parti: Sory Kaba, ancien Directeur des Sénégalais de l'extérieur et Sémou Diouf, PCA de l'Aprosi.
A Kaolack, le duo Mohamed Ndiaye «Rahma» et Pape Demba Bitèye désignés par le chef de l’Etat pour la commune et le département feront face à Serigne Mboup tête de liste d’And Nawlé And Liguééy pour ne citer que ces cas puisque la liste est loin d’être exhaustive. Ce qui permet de dire que la prolifération des listes parallèles au sein de la majorité présidentielle risque d’émietter l’électorat du camp au pouvoir, face à une opposition qui fait des élections locales de janvier 2022, un tremplin pour la liquidation politique du camp au pouvoir.
L’ARMP VA ABRITER UNE CHAMBRE DÉDIÉE AUX PPP
L’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) va abriter une chambre dédiée aux partenariats public-privé en perspective de la nouvelle loi sur les PPP
Dakar, 15 nov (APS) - L’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) va abriter une chambre dédiée aux partenariats public-privé en perspective de la nouvelle loi sur les PPP dont les décrets d’application ont été signés récemment, a appris l’APS, lundi, du ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott.
’’(…) Au regard de la suppression par la nouvelle loi du Conseil des Infrastructures, l’ARMP assume dorénavant le rôle d’organe de contrôle a posteriori des contrats de partenariat public-privé. A ce titre, il est prévu (…) la création, au sein de l’ARMP, d’une chambre dédiée aux PPP’’, a déclaré le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération.
Amadou Hott présidait cet après-midi l’ouverture d’une session de formation sur les fondamentaux des contrats de partenariat public-privé et l’évaluation des projets PPP.
Ce séminaire de 10 jours (15-26 novembre) est organisé par l’ARMP, en partenariat avec Setym International, un cabinet québécois de consultance établi au Canada.
Cette session de formation dont les modules portent notamment sur ’’la nouvelle loi’’, ’’l’analyse financière des PPP’’, ’’les fondamentaux du contrat de PPP’’ et ’’la passation de marché’’ est destinée aux autorités contractantes (Etat, collectivités territoriales).
’’Cette belle initiative arrive à son heure, après la promulgation de la loi relative aux partenariats public-privé et la signature de son décret d’application’’, a dit M. Hott, saluant une ’’loi simplifiée et plus adaptée’’ aux besoins de développement du Sénégal.
Selon le ministre, cette session de formation témoigne de la volonté de l’Autorité de Régulation des Marchés publics d’apporter une ’’contribution à l’appropriation des PPP par l’Administration’’.
Il a ajouté que ’’la réforme des PPP replace l’ARMP au cœur du dispositif d’encadrement des Partenariats public-privé’’.
’’Cette nouvelle loi apporte en effet des outils et des dispositifs innovants qu’il faut partager avec l’ensemble des acteurs intervenant dans les PPP’’, a encore fait valoir Amadou Hott.
Evoquant ces outils et dispositifs, il a notamment insisté sur le programme de préparation des projets, l’unité nationale d’appui aux PPP et l’accord programme et l’offre d’initiative privée.
L’ÉLEVAGE, UNE ’’BASE ESSENTIELLE’’ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE AU SAHEL
Le coordonnateur régional de la composante Amélioration de la santé animale du Projet d’appui au pastoralisme (PRAPS) a mis en exergue, lundi, l’importance de l’élevage dans l’amélioration de la sécurité et de la souveraineté alimentaire au Sahel.
Saly-Portudal (Mbour), 15 nov (APS) - Le coordonnateur régional de la composante Amélioration de la santé animale du Projet d’appui au pastoralisme (PRAPS) a mis en exergue, lundi, l’importance de l’élevage dans l’amélioration de la sécurité et de la souveraineté alimentaire au Sahel.
’’Oui, l’élevage est un capital fondamental, une base importante et essentielle pour l’amélioration de la sécurité et de la souveraineté alimentaire des pays sahéliens’’, a notamment dit Pr Idriss Omar Alfaroukh.
Dans ce cadre, souligne-t-il, le financement du PRAPS par la Banque mondiale constitue ’’une contribution et un soutien fantastique’’ pour l’appui au développement de l’élevage dans les pays membrs du PRAPS.
Pr Idriss Omar Alfaroukh présidait le démarrage d’une session régionale de formation sur l’exploitation des bases de données KoboToBox (KTB) sur Excel et les systèmes d’information géographique (SIG).
Cette formation destinée aux agents en charge des bases de données épidémiologiques pour une meilleure maîtrise du logiciel Excel avancé s’inscrit dans la troisième phase de la stratégie initiée pour perfectionner les pays du Sahel.
D’après Pr Alfaroukh, l’organisation mondiale de la santé animale (OIE) a reçu mandat de ses 182 pays membres dont ceux du PRAPS pour améliorer la santé animale dans le monde, y compris dans le Sahel, en se focalisant entre autres sur la transparence de la situation sanitaire mondiale, l’excellence scientifique, la solidarité internationale et le rôle des services vétérinaires.
Il faut aussi mettre l’accent sur la sécurité du commerce international des animaux et de leurs produits, la sécurité sanitaire des aliments et le bien-être animal, a-t-il poursuivi.
’’Parmi les obligations formelles des pays membres de l’OIE figurent la nécessité de soumettre des informations sur la situation relative aux maladies animales, y compris les zoonoses sévissant sur leur territoire, dans les meilleurs délais et de façon transparente’’, a expliqué Pr Idriss Omar Alfaroukh.
Dans le but de remplir le mandat qui lui a été assigné par les pays, l’OIE a dressé une ’’liste unique des maladies des animaux terrestres et aquatiques’’ à notifier à l’OIE dont la peste des petits ruminants (PPR) et la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), maladies prioritaires du PRAPS.
Il s’agit également de mettre en place un système mondial d’information sanitaire (WAHIS) offrant des informations sur les maladies prioritaire dans le monde et d’installer une base de données WAHIS-Wild qui fournit des informations sur la surveillance des maladies des animaux sauvages au niveau mondial.
’’Tout cela fait partie intégrante d’un mécanisme d’une surveillance épidémiologique et d’alerte précoce planétaire afin de protéger la santé de l’homme et celle des animaux dans le monde’’, a-t-il assuré.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé la réception, ce lundi, d’un lot de 265.590 doses de vaccins Pfizer, un don du gouvernement américain à travers le mécanisme Covax.
Dakar, 15 nov (APS) – Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé la réception, ce lundi, d’un lot de 265.590 doses de vaccins Pfizer, un don du gouvernement américain à travers le mécanisme Covax.
’’Le Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale a réceptionné ce matin, un lot de 265.590 doses de vaccins Pfizer accompagnés de seringues et de solvants, un don du Gouvernement Américain à travers le mécanisme Covax au peuple sénégalais’’, a indiqué le ministère sur son compte twitter.
Il s’agit du premier lot de vaccins Pfizer réceptionnés par les autorités depuis le lancement de la campagne de vaccination contre la Covid-19 au Sénégal en février.
La plupart des personnes vaccinées ont pris soit le vaccin Sinopharm, AstraZeneca ou Johnson and Johnson.
Le dernier bulletin quotidien du ministère de la Santé sur la pandémie de Covid-19 annonce quatre nouvelles infections, dont deux causées par la transmission communautaire.
Depuis l’apparition de la pandémie de coronavirus sur son territoire, le 2 mars 2020, le Sénégal a recensé 73.958 cas, dont 72.613 guéris.
La maladie a fait 1.881 morts dans le pays. A ce jour, 13 malades se font soigner à domicile ou dans les centres de traitement épidémiologique.
Selon le ministère de la Santé, 1.308.375 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin contre la Covid-9.
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COP26, UN ESPOIR LARGEMENT DÉÇU À DAKAR
La dernière conférence climat est une grande déception pour les pays africains, qui n'estime pas avoir été entendu. Ils font partie des premières victimes du changement climatique
La COP26 est une grande déception pour les pays africains, qui n'estime pas avoir été entendu. Ils font partie des premières victimes du changement climatique.
LE JEU PÉRILLEUX DE LA SURENCHÈRE
Beaucoup redoutent une situation de turbulence pouvant menacer la paix sociale. En effet, du côté du pouvoir comme de l’opposition, personne ne met de l’eau dans son vin
Beaucoup redoutent une situation de turbulence pouvant menacer la paix sociale. En effet, du côté du pouvoir comme de l’opposition, personne ne met de l’eau dans son vin. Se prononçant sur l’actualité politique, le chef de l’Etat a tenu, le week-end dernier, un discours incisif qui a fait naître une grosse polémique. Les analystes politiques se prononcent.
‘’Personne ne peut m’intimider. C’était impossible avant que je ne sois chef d'État, a fortiori aujourd’hui que Dieu m’a mis au pouvoir’’. Ces propos tenus par Macky Sall, en marge du Forum de Paris sur la paix, alors qu’il rencontrait les militants de Benno Bokk Yaakaar, ont fait naître la polémique dans l’espace politique sénégalaise. Pour d’aucuns, ils sont susceptibles de jeter de l'huile sur le feu ; pour d’autres, l’Etat doit rester fort et le président est dans son rôle, en prévenant les acteurs de l’opposition.
C’est le cas de l’analyste politique Pape Amadou Fall, qui souligne que l’Etat doit être fort au service du bien commun. ‘’‘’Occupez la rue publique’’, ‘’mettre la pression sur les gouvernants’’, est la stratégie mise en avant par certains dirigeants de l’opposition qui pensent que c’est ainsi qu’ils pourront s’allier l’électorat. Les événements du 8 mars dernier, sous la houlette d’Ousmane Sonko, avaient mis l’État en position de faiblesse. Et pour l’opposition, cette méthode est peut-être gagnante. Le président Macky Sall, en se prononçant sur la question, rassure les Sénégalais. L’État doit rester fort et c’est lui le garant, sur ce plan-là’’, indique-t-il.
Néanmoins, il précise que les Sénégalais ne veulent qu’avoir des élections apaisées. Pas des démonstrations de force.
Joint par ‘’EnQuête’’, Mamadou Sy Albert est d’un autre avis. ‘’Si le président dit qu’il n’est pas inquiété, qu’il ne va pas accepter une quelconque pression, c’est une menace qui s'ajoute à la situation qu’on a vécue, il y a quelques semaines. Quand le chef de l’Etat, chef d’un parti et chef d’une coalition, verse dans la menace, ça ne peut pas rassurer les acteurs politiques’’, dit-il. A ses yeux, le président Sall est en train d’utiliser lui-même l’intimidation. De ce fait, il considère qu’il y a une crainte que tout le monde partage, au-delà de la surprise. ‘’Est-ce qu’elle sera suivie par des actes allant dans le sens de la confrontation avec l’opposition ?’’, se demande-t-il. Tout en espérant que cette ‘’menace’’ soit simplement une alerte pour appeler à l’apaisement.
Ce qui est étonnant, pour le politologue, c’est que le chef de l’Etat se mêle à des élections locales. ‘’Le mandat du président n’est pas en jeu. Il n’y a pas de raison qui explique qu’aujourd’hui que Macky Sall élève la tonalité de son discours’’, dit-il.
‘’L’opposition est inquiète’’
Aux yeux de Mamadou Sy Albert, l’opposition est dans son droit, à partir du moment où elle sent qu’il y a une possibilité de réprimer les manifestations. ‘’L’opposition est inquiète. Elle ne sait pas réellement à quoi s’attendre. Cette inquiétude fait qu’elle se radicalise, appelle à la résistance, à la mobilisation. C’est des alertes en direction de l’opinion et du pouvoir, pour montrer qu’il faut éviter cette crispation du climat social, cette confrontation potentielle. Et c’est de ce risque-là que l’opposition est en train d’avertir, aussi bien le pouvoir que l’opinion : qu’il y a des possibilités de dérapage, de dérive même de notre démocratie’’, analyse-t-il. Et d’ajouter : ‘’Peut-être que certains propos relèvent de la provocation, en appelant à des marches à gauche et à droite, mais pour l’essentiel, l’opposition sénégalaise est très mature. Elle ne veut pas que le Sénégal verse dans la violence. Elle n’a aucun intérêt à la violence. Au contraire, l’opposition sait qu’elle va être à la limite perdante, quand il y aura des confrontations, des blessés, des privations de liberté. C’est pour cela qu’elle alerte.’’
Pour lui, c’est au président de la République d’être l’arbitre du jeu. Macky Sall, pense-t-il, doit essayer d’apaiser, de calmer le jeu et de rappeler les règles auxquelles tout le monde devrait se soumettre, aussi bien la majorité présidentielle que l’opposition.
Le politologue Moussa Diaw, enseignant-chercheur à l’UGB, abonde dans le même sens. Il relève que le leader de BBY a tenu ce discours à polémique pour répondre à Ousmane Sonko qui disait : ‘’Si Macky Sall veut la paix, tant mieux, s'il veut la guerre, il nous trouvera sur notre chemin.’’ Considérant ainsi que le président de la République s’est rabaissé au niveau de ses adversaires politiques, il dit : ‘’L’opposition est dans son jeu. Le président n’a pas besoin de dire qu’il détient le pouvoir et la force. C’est une grosse faute de communication.’’
L’appel de laFédération générale des travailleurs du Sénégal
Animée par ‘’le seul souci’’ de préservation de la paix et de la stabilité sociales, la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (FGTS-B), en sa qualité de partenaire social représentant des milliers de travailleurs parmi lesquels les travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal, estime devoir s’adresser à l’opinion nationale et internationale, au regard des récents développements observés dans le paysage politique, en prélude aux échéances locales prévues le 23 janvier 2022.
Pour elle, il s’agit d’une affaire pendante à la justice et qui concerne un citoyen sénégalais et responsable politique (Barthélémy Dias). Ce dernier, dit-elle, devait donc tout naturellement aller répondre à une convocation de la justice, suite à un appel qu’il avait lui-même fait, en plus de celui, également, fait par le procureur.
‘’Ce faisant, ne demande-t-il pas lui-même que la justice soit rendue et que le droit soit dit ? En tout état de cause, cela ne doit aucunement constituer un prétexte pour provoquer des turbulences inutiles’’, a soutenu FGTS-B dans une note parvenue à notre rédaction. ‘’Pourquoi vouloir politiser une affaire qui relève de la justice ? Laissons à nos braves acteurs du système judiciaire qui sont aussi des travailleurs, faire leur travail sereinement’’, réclame la FGTS-B aux acteurs politiques. Les syndicalistes martèlent qu'il n’est nullement profitable à nos populations et à la nation, de subir de telles subversions et dérives entretenues par une confusion qui risque de menacer, sinon de saper notre démocratie et notre stabilité.
En effet, la FGTS-B dit être particulièrement marquée par les préoccupations de jeunes élèves des collèges et lycées qui ont manifesté, sur les ondes des médias, leurs inquiétudes face au ‘’comportement irresponsable de la classe politique’’, mentionnant par ailleurs ‘’qu’ils ne trouvent plus en eux des références’’.
Elle pense que ‘’notre pays, le Sénégal, est une république dont le fonctionnement repose sur des principes majeurs que sont la séparation des pouvoirs, le respect du calendrier électoral qui permet au peuple notamment de choisir librement, par la voie des urnes, son président, ses représentants à l’hémicycle et ses élus locaux. Pour le régime qui gouverne, le respect de ces principes ainsi que leur stricte observance doivent constituer une performance républicaine qui entretient et consolide la démocratie et la paix sociale’’.
‘’Redoubler notre sens de la responsabilité’’
La FGTS-B appelle à plus de retenue de la part du pouvoir comme de l’opposition, car à l’aune desdites élections locales, l’image renvoyée par ces acteurs politiques à notre jeunesse ‘’ne nous rassure pas du tout quant à leur rôle d’éducateurs et de références devant inspirer les jeunes générations à cultiver de bons comportements dans l’excellence et la qualité’’. Elle rappelle que le Sénégal s’efforce, depuis plusieurs décennies, de se mettre en orbite vers un développement harmonieux et durable. Ce développement, dit-elle, ne pourra pas cependant se faire sans le sens de responsabilités de l’ensemble des acteurs politiques et ‘’sans confiance à notre système judiciaire’’.
Réitérant son appel, elle demande : ‘’Œuvrons tous en toute responsabilité. Aidons ce pays qui est le nôtre à aller de l’avant en restant collé aux valeurs républicaines et cardinales qui caractérisent notre nation, notre cohésion sociale et qui fondent notre système démocratique. Le ‘pouvoir à tout prix’ ne peut être que source de violences et d’instabilité rendant notre cher pays vulnérable à toute forme d’agression.’’
Elle soutient qu’au moment où bien des pays limitrophes connaissent des turbulences sociopolitiques, il paraît nécessaire, aujourd’hui plus que jamais, de ‘’redoubler notre sens de responsabilités, de quelque bord que nous nous trouvons, pour jalousement garder cette si précieuse valeur que constitue notre stabilité sociale, un bien que plusieurs nations du monde nous envient’’.
Par ailleurs, les syndicalistes pensent que les différents appels à la paix lancés par nos illustres guides religieux et coutumiers méritent d’être entendus et respectés par la classe politique et par tous, puisqu’à bien des égards, acteurs politiques et autres acteurs de développement font systématiquement recours à leur sagesse et leur leadership pour dénouer différentes crises qui surviennent dans la vie de notre nation.
AUX SOURCES DE LA PLÉTHORE DE PERSONNEL DANS LES MAIRIES
La plupart des municipalités sénégalaises souffrent d’un personnel trop nombreux, parfois même encombrant. Une situation qui a des incidences sur les finances de ces communes, obligées de payer des salaires à des agents au rendement douteux
Maguette NDONG et Oumar NDIAYE |
Publication 16/11/2021
La plupart des municipalités sénégalaises souffrent d’un personnel trop nombreux, parfois même encombrant. Une situation qui a des incidences sur les finances de ces communes, obligées de payer des salaires à des agents au rendement douteux. La raison est imputable aux recrutements politiques que font les maires une fois installés.
Dans l’enceinte de cette mairie dakaroise, deux jeunes sont assis sur un banc à côté du portail. Ils semblent se bronzer sous un soleil clément. Les va-et-vient des usagers au sein de la municipalité ne semblent guère les perturber. Abdou et Salif sont des travailleurs de cette mairie. En tant qu’agents municipaux, les deux jeunes hommes rongent leur frein la plupart du temps. Ils passent la journée dans une oisiveté parfaite. « On m’a affecté au marché central, mais le travail est harassant et cela ressemble à de la routine pour moi. Donc, la plupart du temps, je viens causer ici », fulmine Salif, le sourire au coin des lèvres. Son camarade Abdou devait être, à pareille heure, à son lieu de travail, au centre de santé. Mais il peut rester des jours sans passer à son poste. « Je suis dans le gardiennage là-bas, mais je partage le travail avec quatre autres camarades, nous sommes beaucoup trop nombreux à faire la même chose », explique ce jeune agent de 25 ans. Pourtant, à la fin du mois, ils font partie des premiers agents à se renseigner sur les virements de salaires. « C’est normal mon cher ! J’ai un contrat à durée indéterminée depuis deux ans, donc j’ai droit à un salaire à la fin du mois », assure le jeune Salif.
La situation de ces deux jeunes agents est celle que vivent plusieurs de leurs camarades dans cette municipalité située à l’Est de la capitale dakaroise. Car, une fois recrutés, beaucoup d’agents municipaux sont affectés dans un service. Mais souvent ils préfèrent vaquer à leurs occupations ailleurs. Cela s’explique par la pléthore des recrutements dans la plupart des municipalités sénégalaises. Cet autre agent municipal rencontré au centre-ville confirme cette réalité. « Cela fait longtemps que je n’ai pas mis les pieds dans mon lieu de travail. Tout simplement parce qu’il n’y a aucun contrôle sur les agents. Beaucoup de travailleurs de la mairie dans laquelle je travaille sont dans cette situation », souligne Alioune Badara. Lui-même trouve du temps à faire une autre activité différente de celle de sa municipalité où il est pourtant embauché. Un peu partout dans les municipalités sénégalaises, le recrutement du personnel se fait, le plus clair du temps, sur des bases opaques et politiques.
L’adjoint au maire de Diourbel, Alioune Tine, donne une explication à une telle situation. « Parfois les maires se font le devoir de recruter les gens de leur propre camp, mais aussi de ceux-là qui les ont accompagnés pendant la campagne électorale. En général, cela se passe comme ça. Ce sont des pratiques qui ont des conséquences fâcheuses sur la municipalité », soutient M. Tine, qui précise, toutefois, que sa municipalité ne vit pas pareille situation. Selon lui, les nouveaux maires sont toujours confrontés à « ce mur » d’agents recrutés par leurs prédécesseurs, sans pour autant qu’ils aient la qualification requise. Le secrétaire municipal de la commune de Diaobé Kabendou (région de Kolda), Ibrahima Sané, signale que c’est souvent le lot du « recrutement politique » qui est à l’origine des difficultés dans les mairies. L’adjoint au maire de Diourbel confirme ces propos de son collègue de Diaobé en affirmant que ces recrutements politiques sont la satisfaction d’une clientèle qui a soutenu la candidature du nouveau maire. « Cette pléthore de personnel dans les mairies est souvent due à la satisfaction d’une clientèle politique qui avait accompagné le maire pendant qu’il était à la conquête de la mairie. Une fois qu’il est élu, les gens attendent d’être servis comme si c’était un gâteau ; ce qui est dommage », soutient Alioune Tine.
Absence de qualification
Certaines mairies sont donc ces lieux de recasement de personnel politique et non des institutions qui se soucient des profils des personnes qu’ils embauchent. Une réalité que dénonce Alé Lô, Maire de Taïba Ndiaye (département de Tivaouane). « Vous voyez parfois une commune qui a deux véhicules et qui se retrouve avec 20 chauffeurs, ce n’est pas cohérent. Il y a donc un diagnostic à faire, des négociations aussi pour que la commune ait un poids normal par rapport à son personnel aussi bien en hommes qu’en qualité. Nous avons besoin de qualifications, de techniciens. Nous sommes contraints d’aller vers le budget programme à l’image de l’État et cela nécessite des compétences avérées », soutient l’ancien président de l’Union des associations d’élus locaux du Sénégal.
Bachir Kanouté, secrétaire exécutif d’Enda Ecopop, semble dénoncer cela. « Malheureusement les personnes affectées dans ces collectivités le sont plus par clientélisme politique que pour les ressources humaines de qualité. Souvent, en dehors du secrétaire municipal qui a peut-être le niveau du Bfem, tout le reste du personnel n’a pas de qualification et pourtant ils sont payés chaque mois », regrette-t-il, non sans préciser que cette situation n’est pas le propre des municipalités sénégalaises. « Ce qu’on a constaté au Sénégal, c’est ce qui se passe dans plusieurs pays en Afrique », précise-t-il en donnant l’exemple du Mali où, au moment de partir, certains maires en profitent pour faire signer des contrats à durée indéterminée à l’ensemble du personnel. « Cela fait que vous retrouvez un personnel pléthorique dans une mairie qui n’a même pas 50 millions de FCfa de budget de fonctionnement», soutient Bachir Kanouté. Pour l’heure, cette tendance est loin de changer sous nos cieux, surtout que la plupart des mairies s’apprêtent à changer de locataires. Face à cette peur du lendemain, tout peut arriver.