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23 juin 2025
CONDE-JAMMEH-AZIZ, TRIO AU DESTIN TRAGIQUE
Ils étaient unis pour le meilleur (amis et proximité dans la manière de gouverner), mais rien ne présageait que le destin allait aussi leur réserver des sorts identiques.
Ils étaient unis pour le meilleur (amis et proximité dans la manière de gouverner), mais rien ne présageait que le destin allait aussi leur réserver des sorts identiques.
Alpha Condé (Guinée), Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) et Yahya Jammeh (Gambie) formaient un triumvirat au sein de la sous-région. Ils (Jammeh et Condé) n’avaient cure des décisions de la Cedeao. Le coup d’Etat de dimanche au pays de Sékou Touré a terrassé le dernier résistant. Ces 3 amis et ex-chefs d’Etat sont éloignés des arcanes du pouvoir et subissent une persécution liée à leur passage à la tête de celui-ci. Bien sûr, les conditions de départ de ces anciens dirigeants sont diverses. Pour Alpha Condé, c’était le mandat de trop.
En modifiant la Constitution afin de se représenter pour une 3ème fois, le leader du Rpg/Arc-enciel a été réélu dans la controverse l’année dernière. Des dizaines de personnes ont perdu la vie, d’autres jetées en prison pour avoir protesté dans les rues de Conakry l’illégalité du troisième mandat. Au-delà, Alpha Condé dirigeait son pays d’une main de fer : opposants incarcérés, journalistes bâillonnés et une Société civile étouffée. Appauvri par 11 ans de gestion économique calamiteuse, le Peuple guinéen semblait souffrir en silence.
Les scènes de liesse à Conakry après le coup d’Etat de dimanche peuvent en attester. Mohamed Ould Abdel Aziz, quant à lui, a voulu se payer une sortie honorable en décidant de respecter la Constitution en août 2019. Mais son plan a été trahi parce qu’il a mis son numéro 2 pour gérer le pouvoir par procuration. Malheureusement, son successeur Mohammed Ould Ghazouani l’a livré à la justice.
L’ancien Président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a été mis en détention préventive en juin dernier. Lui qui crie au «règlement de comptes» avait été inculpé en mars dernier, en même temps qu’une dizaine de hautes personnalités, pour des faits présumés de «corruption, blanchiment d’argent, enrichissement illicite ou encore dilapidation de biens publics commis» pendant les années où il dirigeait le pays. Comme Condé, il avait aussi réduit ses opposants au silence. L’ex-Président Aziz est aussi rattrapé par son coup d’Etat. En août 2008, il renverse le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, pourtant démocratiquement élu.
Enfin, Yahya Jammeh était l’autre membre du groupe. D’ailleurs, ce sont ses amis Alpha Condé et Mohamed Ould Abdel Aziz qui jouaient aux médiateurs pour lui permettre d’avoir une sortie honorable en 2017. Battu par Adama Barrow, l’enfant de Kanilai s’accrochait à son fauteuil. Il a fallu une mission militaire de la Cedeao pour le pousser à l’exil en Guinée Equatoriale. Loin des fastes du pouvoir, ces anciens dirigeants n’ont pas eu une sortie digne de celle d’un chef d’Etat. Tristement célèbres, esseulés, ils vont sans doute ressasser leurs actes
«LE COVID-19 A PARTICIPÉ À RÉDUIRE LES PERFORMANCES SUR LE DÉPISTAGE DU VIH»
Tel est le sentiment de Cheikh Tidiane Ndour, Professeur titulaire de maladies infectieuses à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar
La prévalence du Covid-19 a contribué à la réduction des performances sur le dépistage du Vih/Sida et sur la rétention des patients dans les soins. Tel est le sentiment de Cheikh Tidiane Ndour, Professeur titulaire de maladies infectieuses à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Chef de la Division de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmises (Dlsi) du ministère de la Santé, Pr Ndour estime qu’il faut ajouter à cela l’exacerbation des difficultés d’accès à la charge virale.
Présentez-vous Professeur !
Cheikh Tidiane Ndour, Professeur titulaire de maladies infectieuses à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, chef de la Division de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmises (Dlsi) du ministère de la Santé et de l’action sociale
Définissez-nous le sigle PvVih !
PvVih veut dire personne vivant avec le Vih, c’est-à-dire présentant une sérologie Vih positive, quel que soit son état clinique immunologique ou virologique.
Quel est l’impact du Covid-19 dans la prise en charge des malades du Vih et sur les services de prise en charge du Vih ?
La pandémie à Covid-19 a eu un impact considérable sur la continuité des services Vih depuis le dépistage jusqu’à l’accès au monitoring virologique. Les patients qui doivent se présenter tous les 3 à 6 mois ne pouvaient plus être réguliers dans les structures de santé pour plusieurs raisons dont la stigmatisation des sites de prise en charge Covid-19 et la surcharge de travail du personnel Vih qui a été redéployé dans les sites Covid-19. En définitive, cette pandémie a participé à réduire les performances sur le dépistage, les stratégies avancées n’étant pas pertinentes dans ce contexte et sur la rétention des patients dans les soins, en plus de l’exacerbation des difficultés d’accès à la charge virale.
Qu’en est-il de la vaccination contre le Covid-19 chez les sujets Vih ? Quel est aujourd’hui l’état de la vaccination ?
A ce jour, il manque des données sur la situation vaccinale des PvVih, mais la recommandation faite à toute personne suivie dans les cohortes est de se faire vacciner. Comment se passe la prise en charge des sujets Vih atteints de Covid-19 ? La prise en charge des PvVih atteintes de Covid-19 n’a de particulier que l’assurance que le traitement antirétroviral soit effectivement en cours en plus de la prise en charge d’infections opportunistes éventuelles. La prise en charge des complications liées au Covid19 est pareille à celle de la population générale.
Sont-ils vulnérables plus que les autres ou moins vulnérables au Covid-19 ?
La vulnérabilité de PvVih au Covid-19 bien documentée est corrélée à la profondeur de l’immunodépression qui les expose à des formes plus graves et donc à une plus forte mortalité. Un traitement antirétroviral efficace avec une charge virale indétectable est donc un facteur protecteur contre les formes graves.
Avez-vous des chiffres sur des sujets atteints ? Comment faites-vous pour mobiliser des fonds pour le Vih dans ce contexte où toutes les ressources sont orientées vers la prise en charge de la pandémie ?
En pleine période pandémique, des stratégies innovantes de financement ont permis de passer le cap de l’urgence. En effet dans une première phase, ce sont les fonds Vih destinés à des activités Vih reprogrammés qui ont été redirigés vers la riposte Covid19. Et dans un deuxième temps, des fonds Covid-19 ont été mis en place pour la prise en charge différenciée du Vih. Une plus grande mobilisation de fonds domestiques avec le Ppp et autres initiatives serait souhaitable dans ces périodes particulières.
PAR Ibe Niang Ardo
UNE COALITION DE TOUTES RECRUES
EXCLUSIF SENEPLUS - L’on fait davantage dans la confusion entre recrutement et engagement, comme si l’on avait pour but de perpétuer une tradition d’échec. « Yewwi askan wii » n’était pas bien inspiré. Le yewwi a commencé en interne
Yewwi Askan wi est le nom de ralliement hyperbolique trouvé par l’opposition pour constituer une large coalition en vue des prochaines élections locales et celles de la présidentielle de 2024, avec l’ultime but de dégager du pouvoir le régime du président Macky Sall.
Les analyses vont bon train depuis l’annonce de cette coalition, mais il y a quelque chose qui a surtout retenu mon attention : - jamais le lancement d’une coalition politique, qui de surcroît regroupe les ténors de l’opposition, n’a manqué autant d’engouement et d’enthousiasme. Pas un des participants n’avait la mine de l’occasion pour un événement de cette importance - n’est-ce pas curieux ? Ça l’est assez en tout cas pour ne pas échapper à un analyste, car l’on sait, ces qualités sont des attributs de l’impact recherché.
Cela m’a suffi pour aller à la recherche des incongruités insidieuses du projet qui pourraient en être la cause. J’ai abouti à la conclusion que la précarité était la qualité la plus appropriée à attribuer à cette coalition. Oui la précarité parce que cette coalition est fatalement confrontée à sa disparition par le fait même de ses forts relents d’objectifs inavoués, point besoin du moindre épiphénomène externe. Pourquoi le dis-je ?
Problématiques de la légitimité de la coalition.
- Au sommet de cette coalition se trouvent des membres fondateurs dont un dignitaire religieux à côté d’activistes politiques laïques, qui se distinguent notoirement les uns les autres par l’absence chez les derniers de la doctrine religieuse qui cristallise les adeptes du premier. Ce compagnonnage pose un problème pour chaque leader adhérent. Il devient impossible pour chacun d’eux de consolider son charisme auprès de ses partisans, tout en assurant un soutien solidaire aux autres leaders, qui à leurs yeux n’ont aucune légitimité. Il faut vraiment en tant que responsable manquer de confiance en soi pour vouloir à ce point être dans une telle coalition, qui manque de sens.
- L’on fait aussi ici davantage dans la confusion entre recrutement et engagement, comme si l’on avait pour but de perpétuer une tradition d’échec politique. Certes une coalition est essentielle à un leader politique, il est dit que l’on ne réussit pas en politique avec ses parents et amis comme militants. D’où l’impératif de tendre la main aux autres. Mais de quelle manière faut-il s’ouvrir aux autres ? - Certes pas en appelant à un engagement autour du nihilisme sans un programme articulé autour de valeurs et objectifs communautaires clairement définis. Or le lynchage médiatique ad hominem dirigé systématiquement à l’encontre de l’élu au pouvoir, en l’occurrence son excellence Macky Sall, n’est autre chose que ça. La base constituante de cette communauté est l’obsession de dégager ce dernier et, partant de ce modèle axé sur l’objectif, la coalition se dirige vers la confusion entre objectifs idéaux et objectifs atteignables. Cette confusion surviendra tôt lorsque les recrues se retrouveront autour d’une table avec les recruteurs pour décider des actes prioritaires. Les politiciens laïques en ces temps où les idéologies sont remisées, contrairement aux religieux, ne subissent aucune forme de pression sur eux sinon celle de la sanction des urnes. J’attire l’attention sur le danger de la duplicité d’une coalition qui est à la fois essentielle pour tout leader politique, mais aussi très redoutable - il n’y a pire chose pour ce dernier que de la rater.
Lacunes au niveau du choix organisationnel
La coalition est avant tout une organisation, un moyen par conséquent d’atteindre des objectifs. Dans le cas de la coalition «Yewwi askan wi» les objectifs organisationnels étant d’emblée affichés non seulement à travers le slogan de ralliement, mais aussi par la composition hétéroclite des membres et les objectifs clairement exprimés par les différents leaders pour les locales et la présidentielle de 2024, le standard choisi est à l’évidence l’approche par les objectifs fixés. Or cette approche est souvent illusoire en coalition politique où pour un objectif convenu il y a souvent autant d’objectifs inavoués que de parties en présence. Par conséquent le recrutement et le nombre important d’alliés n’est pas ici un critère de valeur sûre, mais un facteur de délitement - c’est le ver dans le fruit. L’on a pêle-mêle dans cette coalition des soixante-huitards (plus d’un demi-siècle d’opposition sans discernement), des jeunes pousses activistes fougueux, des marabouts, des mondains, des sachants et des incultes qui autour d’une table prennent des décisions sous la dictature d’une discipline d’égale dignité de tous, prise au sens le plus péjoratif. Ce choix non basé sur le système organisationnel ignore les critères d’efficacité nécessaires à la viabilité d’une organisation, viabilité sans laquelle toute atteinte d’objectifs est dès lors compromise.
Au moment même où je boucle cet article sur un pari que cette coalition ne survivra pas l’année 2021, la nouvelle sans surprise me parvient par un point de presse sur Sen TV, que la coalition Gueum Sa Bopp s’en est retirée. Le yewwi a donc commencé en interne. Tous les mouvements et partis “yobaalema” suivront bientôt pour laisser la fierté de la grande coalition annoncée se rétrécir comme une peau de chagrin en très peu de temps.
LE TAUX D’ANALPHABÈTES TOUJOURS ESTIMÉ À PLUS DE 50%
Selon la CNEPT, « la société dans laquelle nous vivons est une société en évolution, l’alphabétisation doit être considérée comme un premier échelon d’un apprentissage tout au long de la vie »
Au Sénégal, plus de 50% de la population sont analphabètes. C’est ce qu’a indiqué la Coalition nationale pour l’Education pour Tous (CNEPT) dans un communiqué rendu public à l’occasion de la célébration de la journée internationale de l’alphabétisation, coïncidant avec ce 08 septembre.
A l’occasion de la célébration de la journée Internationale de l’Alphabétisation hier, la Coalition nationale pour l’Education pour Tous (CNEPT) a pondu un communiqué pour visiblement déplorer le taux élevé d’analphabètes au Sénégal qui dépasse plus 50%. «Le taux d’analphabètes au Sénégal demeure très élevé et atteint plus de 50% et notre pays, cité en exemple dans le sous-secteur en Afrique de l’Ouest, avait réussi à réduire sensiblement l’analphabétisme, dans le cadre de la stratégie du faire-faire. Pourtant, beaucoup de raisons justifient la mise en œuvre de programmes d’alphabétisation et parmi celles-ci, nous pouvons noter : l’éducation est considérée comme un droit de la personne car un minimum de connaissances est nécessaire pour vivre dans une société en perpétuelle mutation ; en s’adressant notamment aux femmes, l’alphabétisation est considérée comme un moyen qui contribue à l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires en les aidant à mieux s’organiser autour de leurs préoccupations ; les adultes éduqués ont plus tendance à encourager l’éducation de leurs enfants, particulièrement celle de leurs filles», renseigne le document.
Selon la CNEPT, « la société dans laquelle nous vivons est une société en évolution, l’alphabétisation doit être considérée comme un premier échelon d’un apprentissage tout au long de la vie ». D’après la structure dirigée par Silèye Gorbal Sy, une bonne politique d’alphabétisation devrait utiliser les langues maîtrisées par les populations et mettre l’accent sur la revalorisation des acquis de ces langues. « Les statistiques de l’Unesco révèlent que plus de 700 millions d’adultes dont deux tiers de femmes sont dépourvus de compétences minimales en matière d’alphabétisation.
Lors de la 70e session de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre 2015, les Etats membres ont adopté l’Agenda de Développement Durable 2030. Les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD)figurent au cœur de l’Agenda, dont l’ODD 4 qui couvre l’éducation : assurer l’accès de tous à une éducation de qualité ; sur un pied d’égalité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie», indique le texte. Si l’on se fie toujours au communiqué, en rapport à la journée internationale, les acteurs de l’alphabétisation du Sénégal consacrent une semaine au sous-secteur avec la mise en œuvre de diverses activités relatives au développement et à la promotion de nos langues nationales.
Le thème de cette année est «l’alphabétisation pour une reprise axée sur l’humain : réduire la fracture numérique». «La Journée internationale de l’alphabétisation 2021 examinera les façons dont l’alphabétisation peut contribuer à bâtir un fondement solide pour une reprise axée sur l’humain, en mettant en avant les interactions entre l’alphabétisation et les compétences numériques dont ont besoin les jeunes et les adultes non alphabétisés. Elle explorera également les facteurs qui rendent une alphabétisation fondée sur la technologie inclusive et utile, afin de ne laisser personne de côté. Ce faisant, cette Journée sera l’occasion de réinventer l’avenir de l’enseignement et de l’apprentissage dans le domaine de l’alphabétisation, dans le contexte de la pandémie et au-delà », lit-on dans le texte.
LES FAMILLES DES VICTIMES DU JOOLA RÉITERENT LEURS VIEILLES DOLÉANCES
A 17 jours de la commémoration du 19e anniversaire du naufrage, le collectif des familles des victimes a réactualisé ses sempiternelles revendications pour les soumettre encore une fois aux autorités gouvernementales
En prélude à la commémoration du 19ème anniversaire du naufrage du bateau qui assurait la desserte maritime Dakar-Ziguinchor, le Comité d’initiative pour l’érection du mémorial-musée «Le Joola» a remis au goût du jour les doléances du mémorandum de 2007. Il s’agit notamment de la prise en charge des orphelins et des rescapés, du renflouement de l’épave du bateau et de la tenue d’un procès afin de situer toutes les responsabilités autour de cette grosse tragédie dans laquelle ont péri plus de 1 800 personnes.
A 17 jours de la commémoration du 19e anniversaire du naufrage du bateau «Le Joola», le collectif des familles des victimes a réactualisé ses sempiternelles revendications pour les soumettre encore une fois aux autorités gouvernementales. Il s’agit des cinq points du mémorandum déposé sur la table des autorités étatiques depuis 14 ans et qui sont restés en l’état. Ces doléances s’articulent autour de la prise en charge des orphelins et des rescapés, du renflouement de l’épave du bateau, de la tenue d’un procès pour rendre justice à toutes les victimes, de l’édification du mémorial «Le Joola» et enfin de l’institution de la date du 26 septembre comme Journée nationale du souvenir. Seulement, le régime de Macky Sall, à l’image de celui de son prédécesseur Me Abdoulaye Wade, reste sourd aux revendications des familles des victimes. «Les gouvernements successifs, de 2002 à 2021, ont manifesté peu de volonté politique dans la prise en charge des doléances», se désole le président du Comité, Samsidine Aïdara.
Lui et ses camarades estiment que les points relatifs au renflouement de l’épave du navire, de la tenue d’un procès et de l’institution de la Journée Nationale du Souvenir sont au point mort. «Nous attendons la réplique du Mémorial à la corniche Ouest de Dakar comme promis par le Président. Les familles des victimes doivent également être impliquées dans l’élaboration du contenu du projet Mémorial», ajoutent Samsidine Aïdara, coordonnateur du Comité et orphelin du Joola, et ses jeunes camarades qui ont repris le relais aujourd’hui. Ils n’ont pas manqué de déplorer le retard dans la prise en charge des orphelins de la catastrophe maritime qui a fait officiellement 1 864 morts. «Le gouvernement a attendu 10 ans pour s’y atteler. Et en plus de cela, le pouvoir n’a pris en charge que ceux qui avaient 08 ans au moment du drame. Or, les autorités avaient pris l’engagement, lors du conseil des ministres du 17 février 2021, de prendre en charge financièrement les orphelins non déclarés pupilles. Ce qui tarde à se faire.
Le coordonnateur du comité, Samsidine Aidara, et ses camarades réclament également le respect des dispositions de la loi. A savoir la considération de la base du recensement des ayants droit en prenant en compte la situation de 2002. «A noter qu’au lendemain du naufrage, 1 900 orphelins mineurs avaient été recensés. Et le gouvernement d’alors avait pris l’engagement solennel de les prendre immédiatement en charge», souligne Samssidine Aidara. Il annonce pour conclure qu’en raison de la pandémie, la commémoration de cette année sera sobre. «Il n’y aura qu’un dépôt de gerbes de fleurs en mémoire des victimes, à 12 heures à la Place du souvenir et dans les cimetières. Une minute de silence sera aussi observée», indique le coordonnateur du comité.
LES POPULATIONS DE KEUR MASSAR EXIGENT UNE PROROGATION DE LA RÉVISION DES LISTES ÉLECTORALES
Le délai est jugé trop court par certains demandeurs de la localité
Ayant démarré depuis le 31 juillet dernier, les demandes d’inscription sur les listes électorales devraient prendre fin hier, ce mercredi 8 septembre 2021. Mais le délai est jugé trop court par certains demandeurs au niveau de Keur Massar. En plus, ces derniers déplorent le non-déploiement d’une équipe conséquente dans certaines localités du département. Toutes choses qui les incitent à exhorter le gouvernement à prolonger la date pour permettre aux citoyens de s’inscrire massivement.
Sauf changement de dernière minute, les citoyens sénégalais qui n’ont pas pu s’inscrire jusqu’à ce mercredi sur les listes électorales vont être forclos. A Keur Massar, hier, à quelques heures de la clôture des opérations de révision sur les listes électorales, des centaines de citoyens ont assiégé tôt le matin l’école élémentaire Massar Dièye qui abrite l’unique commission administrative de Keur Massar nord, pour s’inscrire ou changer leurs adresses électorales. C’est le cas de Moussa Sané. La vingtaine, masque couvrant totalement le visage, il ne cache pas son inquiétude de ne pas pouvoir s’inscrire sur les listes électorales. «C’est la troisième fois que je viens ici depuis l’ouverture de la commission, et je n’arrive toujours pas à m’inscrire. On me dit souvent que les listes d’attente sont pleines», se désole ce jeune qui a tout l’air d’être un primo votant. En plus, poursuit-il, il n’y a qu’une seule commission ; c’est donc très normal qu’elle ne puisse pas inscrire tout ce monde. «Les autorités devraient normalement déployer au moins 3 à 4 équipes pour faciliter l’enrôlement, mais malheureusement, depuis le début, il n’y a qu’une seule équipe déployée», s’offusque M. Sané qui invite les autorités à prolonger le délai pour permettre aux Sénégalais de pouvoir remplir cette condition primordiale devant permettre de s’acquitter de son droit de citoyen aux élections locales.
Embouchant la même trompette, Mme Guissé déplore le manque d’organisation et la discrimination constatée dans les o p é r a t i o n s d’enrôlement. «Nous sommes là depuis 5h du matin pour un seul bureau, alors qu’ils devraient ouvrir les autres salles de classe pour que les gens puissent s’inscrire rapidement et vaquer à leurs occupations. Malheureusement, on constate une ferme volonté de décourager les citoyens de s’inscrire», déplore notre interlocutrice. Poursuivant sa complainte, elle informe que les organisateurs des opérations de révision ont créé des listes parallèles pour permettre à leurs militants de s’inscrire. «Il y a absence de transparence sur les listes. Je trouve cette situation très regrettable. Vu que nous sommes tous des citoyens, tous égaux en droits et devoirs, nous devons être traités sur le même pied», sérine amèrement Mme Guissé. Elle invite par conséquent les Sénégalais à rester déterminés parce que, selon elle, il s’agit du destin de leurs localités. «Les Sénégalais doivent tous s’inscrire», peste-t-elle.
PAPE ABDOULAYE TOURE : «LES AUTORITEES FONT DES MANŒUVRES POUR SABOTER LES OPERATIONS D’ENROLEMENT»
Le coordonnateur de Noo Lank, Pape Abdoulaye Touré, venu s’inscrire sur les listes, abonde dans le même sens. Il estime que les autorités font des manœuvres politiques afin de saboter les opérations de révisions électorales. «On demande aux citoyens notamment les primo votants d’aller chercher des cartes d’identité dans les commissariats de police ou des services de la Direction de l’Automatisation des Fichiers (Daf) déployés dans les différentes localités avant de revenir pour s’inscrire sur les listes et avoir deux cartes, alors qu’ils pouvaient le faire une seule fois», déplore l’activiste. Selon lui, il s’agit juste d’une mise en scène des autorités pour décourager les jeunes. «Heureusement que la population a compris ce jeu. Même si c’est dur, les jeunes continuent de venir pour arracher leur droit fondamental qui est le vote», se réjouit pape Abdoulaye Touré. Il appelle les autorités à savoir raison garder et à prolonger la date des inscriptions. «Le délai est trop court. En plus, il y a un problème de communication. L’Etat n’a pas mis en place un dispositif conséquent pour informer les citoyens à temps sur les procédures. Vu que tout cela n’a pas été fait, nous les invitons à donner une seconde chance aux citoyens pour qu’ils puissent s’inscrire», soutient-il. A l’image de l’école Masser Dièye, la préfecture de Keur Massar grouille de monde. Une longue file d’attente des jeunes venus récupérer leurs cartes nationales d’identité donne un nouveau décor au terminus des bus Tatas 71.
Aissata Sy, teint clair, le masque bien noué sur la moitié de son visage, attend patiemment son tour. Depuis presque 3 jours, elle court derrière sa pièce d’identité pour aller s’inscrire sur les listes électorales. «Je suis là depuis 7 heures, malheureusement le service est un peu lent mais j’espère récupérer la carte aujourd’hui et aller directement à la commission électorale où je me suis déjà fait préinscrire sur la liste d’attente», souligne notre interlocutrice. Contrairement à Aissatou, Sidiya Diédhiou n’a pas eu le temps de s’inscrire sur les listes d’attente de la commission électorale. Il compte cependant, dès la réception de sa pièce, aller tenter sa chance pour voir s’il pourra être enrôlé dans les prochaines listes électorales. «Je n’ai jamais voté ; vraiment j’aimerais remplir ce devoir citoyen. C’est pourquoi, je prie les autorités de me donner cette chance en prolongeant le délai», plaide-t-il.
LES EMPLOYES EXIGENT L’APPLICATION DU DECRET DE 2014
Le 24 avril 2014, le chef de l’Etat a créé par décret l’Office des Forages Ruraux (Ofor), en remplacement de la Direction de l’Exploitation et de la Maintenance des forages (Dem) créée en 1981 et qui était chargée de gérer la question de l’eau
En vue de réformer le secteur de l’hydraulique, le président de la République a créé, en 2014, l’Office des Forages Ruraux (Ofor) qui était censé coopter tous les anciens employés de la Direction de l’Exploitation et de la Maintenance des forages (Dem). Cependant, les travailleurs dénoncent l’annulation de ce décret présidentiel par un arrêté pris en 2015 par Mansour Faye, alors ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Le 24 avril 2014, le chef de l’Etat a créé par décret l’Office des Forages Ruraux (Ofor), en remplacement de la Direction de l’Exploitation et de la Maintenance des forages (Dem) créée en 1981 et qui était chargée de gérer la question de l’eau dans le monde rural. Dans son article 21, la loi numéro portant création de l’Ofor stipule que les agents de l’Etat relevant du statut général des fonctionnaires ou du régime spécial applicable aux agents non fonctionnaires de l’Etat en direction de l’exploitation et de la maintenance à la date d’entrée en vigueur de la présente loi peuvent, dans un délai de deux ans opter entre le statut du personnel de l’Ofor et leur statut d’origine (c’est-àdire des agents de l’hydraulique : Ndlr)». A cette période, tous les agents de l’ex-Dem relevant du statut général des fonctionnaires avaient opté pour le statut du personnel de l’Ofor en adressant des demandes de recrutement au directeur général et au ministre de l’Hydraulique.
Dans un mémorandum rendu public, des chefs de division régionale de l’hydraulique de Sédhiou, Kolda, Kaolack, Tambacounda, Kaffrine, Matam, Dakar, Diourbel, Fatick, Louga et Thiès, ont déploré l’absence de suivi sur «les recommandations formulées dans le rapport final sur l’étude de définition de l’organisation et du financement de l’exploitation des forages ruraux motorisés».
En d’autres termes, les travailleurs avaient jusqu’en 2016 pour choisir leur déploiement soit au niveau de l’hydraulique, soit au niveau de l’Ofor. Cependant, ils sont contraints par le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de retourner à leur statut d’origine. En effet, le 12 février 2015, Mansour Faye sort un arrêté qui rattache les divisions régionales de l’Hydraulique, les Brigades des Puits et Forages et les subdivisions de Maintenance à la Direction de l’Hydraulique. Aussi, il décide que ces services déconcentrés peuvent être utilisés en tant que de besoin par l’Office des Forages ruraux dans la période transitoire de mise en place des délégations de service public. Une situation jugée anormale par le secrétaire général du Syndicat National des Travailleurs de l’Hydraulique (Snth).
Yelly Coulibaly qui dit ne pas comprendre comment un arrêté ministériel peut bloquer un décret présidentiel, exhorte l’Etat du Sénégal à appliquer la réforme de 2014. Ce qui pousse Birahime Seck du Forum Civil à dire «qu’un arrêté ne peut pas mettre en cause un décret.Donc, cet arrêté est censé n’avoir jamais existé. Mais malheureusement, c’est un acte administratif. Vous n’avez pas pris le temps de l’attaquer devant la Cour Suprême», a-t-il lancé aux ex-employés de la Dem, lors du Forum d’Intégrité pour la Transparence Hydraulique organisé par le Forum Civil.
IPRES ET CSS NE SONT PAS VERSEES DE 2012 A 2021
Revenant sur les problèmes des agents de l’hydraulique, Yelly Coulibaly révèle qu’ils n’ont pas d’Indemnité de Prévoyance Maladie (Ipm). A cela, s’ajoutent le non-paiement des indemnités de déplacement et de logements, d’habillement, de pharmacie ainsi que les indemnités de risque et de salissure. «Mais, le plus grave, c’est que les retraités n’ont pas de pensions, ni d’indemnités de départ. Alors qu’on leur coupe 6.675 Fcfa par mois, ce qui revient à plus de 20 millions Fcfa par an pour les 200 et quelques employés de l’hydraulique», affirme M. Coulibaly.
Après vérification, dit-il, la direction de l’Ipres leur a fait savoir que le ministère a arrêté de cotiser pour ses employés depuis 2012. «Où vont les 6.675 Fcfa qu’ils prennent chaque mois sur notre salaire et cela depuis 9 ans maintenant ?», se demande-t-il. Il convient de noter que dans son rapport général de 2017, la Cour des Comptes avait recommandé au ministère de l’Eau et de l’Assainissement de revoir les dispositions relatives à l’intégration des agents fonctionnaires et non fonctionnaires dans le personnel de l’Ofor.
L’ARTP VILIPENDE ORANGE
Abus sur les données personnelles, services payants attribues sans consentement, surfacturation
Manifestement, les utilisateurs ne sont pas du tout satisfaits des services de l’Operateur téléphonique Orange. En effet, lors du cinquième Forum de Partage et d’Echanges avec les journalistes, le chef du département suivi consommateur de l’Autorité de Régulation des Télécommunications et des Postes (Artp), Coumba Diouf Guèye, s’est beaucoup appesanti sur les nombreuses complaintes des clients à l’encontre de l’opérateur Orange.
Les opérateurs de téléphonie mobile au Sénégal ont intérêt à revoir leur copie en mettant le respect et la dignité de leurs clients au cœur de leurs actions. Des principes que doit appliquer Orange qui a la plus grande part de marché dans ce secteur. En effet, selon les responsables de l’Artp, de nombreux clients se plaignent des services de cet opérateur.
Faisantl’état des lieux de ces problèmes, Mme Coumba Diouf Guèye a fait un sévère réquisitoire contre cette société de téléphonie. «La plupart des réclamations proviennent du réseau Orange. 222 complaintes ont été recensées. Nous avons noté cette année beaucoup de perturbations sur l’internet (20%), les services activés à tort (16%), l’absence de réseau (19M%), la hausse sur les illimix (10%), parce qu’en 2020, on a eu beaucoup de réclamations sur les illimix», renseigne-t-elle avant de relever aussi des plaintes sur la facturation abusive et sur Orange Money.
Dans le même sillage, Mme Guèye indique : «Concernant l’enquête de satisfaction chez Orange, sur les 213 cas concernés, les satisfaits sont de l’ordre de 63%, les insatisfaits se situent à 25%. C’est un nombre qui évolue souvent, parce que c’est lié à la couverture et à la qualité de service». Elle ajoute cependant que l’opérateur a un plan de déploiement qui est programmé sur 2 à 3 ans. «C’est pourquoi, les plaintes techniques sont difficiles à résorber», dit-elle. Toujours au chapitre des manquements, elle estime qu’il y a beaucoup d’abus sur les données personnelles. «Très souvent, ils envoient des jeux alors que le client s’en plaint déjà, ce n’est pas un service demandé et très souvent, le client trouve que c’est un abus», souligne Coumba Diouf Guèye avant d’ajouter : «Beaucoup d’entreprises qui détiennent le fax sont facturées sans même s’en rendre compte. Il y a aussi une surfacturation des services vocaux». Dans la foulée, le chef du département suivi-consommation relève l’importance de revoir les contrats qui lient l’opérateur aux utilisateurs. Elle estime que ce sont des types de réclamations que le régulateur ne recevait pas dans le passé. «Il faut les prendre au sérieux. Au niveau de l’Artp, nous sommes dans une phase de réflexion par rapport à cela », affirme Mme Guèye.
Faisant un fort plaidoyer pour les consommateurs, elle pense que l’opérateur concerné doit revoir les paramètres d’activation des services payants attribués sans consentement chez Orange. «Dalal Tone, sauvegarde répertoire, il y a beaucoup de services qui sont activés où le client se sent vraiment lésé», souligne-t-elle avant de demander plus de respect vis-à-vis des consommateurs. «Il faut une stratégie basée sur le sentiment du consommateur. Et dans ce cadre, il est nécessaire d’anticiper sur les textes juridiques».
Concernant l’operateur Free, elle souligne que les plaintes sont souvent liées à la portabilité, au débit internet, au free money, aux services payants non demandés et à l’absence de réseau. A propos de l’operateur Expresso, Coumba Diouf Guèye indique que ses services n’ont pas reçu énormément de plaintes cette année.
LE PARI RISQUÉ DU PDS
Il vaut mieux être seul que mal accompagné. Le PDS l’a peut-être compris en prenant ses distances avec la nouvelle coalition électorale de l'opposition. Mais que vaut aujourd’hui la formation libérale sur l’échiquier politique national ?
Deuxième à toutes les élections auxquelles il a participé depuis 2012, le Parti démocratique sénégalais a décidé de faire confiance à sa machine électorale, plutôt que de cheminer avec certaines composantes de Yewwi Askan Wi. Retour sur une dispersion qui n’a pas encore révélé tous ses secrets.
Il vaut mieux être seul que mal accompagné. Le Parti démocratique sénégalais (PDS) l’a peut-être compris, en prenant ses distances avec le Pastef, Taxawu Senegaal, le Pur et les autres partis membres de la nouvelle coalition électorale Yewwi Askan Wi. Lesquels partagent presque une même trajectoire, différente de la sienne depuis la période des Assises nationales. Et il suffisait d’écouter certains responsables proches desdites formations, pour se rendre compte du caractère incestueux de cette union multicolore, très hétérogène.
Pour le journaliste, analyste politique Pathé Mbodj, il n’y a aucune surprise. Il raconte : ‘’Les choses ne sont pas trop compliquées, dans cette affaire. Il y a trois grands qui étaient en train de négocier. A un certain moment, ils entendent qu’il y a un quatrième. Après, sans en informé le PDS, ils ont envoyé la charte fondamentale à Pape Diop et à Decroix. Le PDS leur a alors dit que ce n’est pas ce qui était convenu. Il y a un vrai problème de sérieux et de confiance qui s’est posé. Ce qui a amené le PDS à claquer la porte. Il leur a dit qu’il ne peut pas être dans une entité où on prend des décisions à son insu et où les règles de base sont violées au fur et à mesure. C’est aussi simple que ça.’’
Selon l’analyste politique, Sonko et Khalifa n’auraient pas joué franc jeu dans ce dossier. Il déclare : ‘’Je crois que Sonko et Khalifa ont un agenda qui n’est pas celui du PDS. Cela a causé des problèmes. Abdoul Mbaye l’a d’ailleurs brossé. Il y a des choses cachées qui font qu’ils ne peuvent pas rejoindre la coalition. C’est cela le véritable problème, à mon avis. Ils ont voulu noyer le PDS dans un conglomérat de petits partis sans signification. Le PDS ne peut pas l’accepter.’’ Et d’ajouter : ‘’Le PDS, diongoma la boo khamni niepeu ko sokhla. Cela résume tout. Comme disait l’autre, la Guinée est une belle femme. On lui fait l’amour, on ne lui fait pas la guerre. Le PDS est aussi une belle femme, désirée et désirable. Personne ne cracherait sur un soutien de Wade. Comme le disait Abdoul Mbaye en 2014, si Wade n’était pas là, ç’aurait été pire. C’est toujours une réalité.’’
Tout en s’acoquinant avec la machine libérale, certains tentaient de fuir comme la peste son leader de fait, Karim Wade. Proche du président du Pastef, Mody Niang l’exprimait en des termes on ne peut plus clairs sur Seneweb. ‘’C’est sûr que si Ousmane Sonko s’affiche avec Karim Wade, cela va le nuire. Mais dans cette coalition, il ne s’agit pas de Karim Wade, c’est le PDS et ses responsables à la base. Karim Wade n’a rien à voir ici. Mais les gens ont fait exprès de les mettre ensemble dans une photo. Je suis sûr que cela vient de la majorité et de certains membres de l’opposition qui n’ont pas intérêt à ce que ces entités soient unies. Ceux qui l’ont fait ont juste voulu porter préjudice à Sonko et c’est réussi... J’espère qu’il va sortir pour clarifier les choses’’, clamait-il.
La dislocation n’avait pas encore lieu. A entendre le détracteur des Wade, proche du leader du Pastef, il n’est pas interdit de s’allier avec le PDS pour remporter les élections locales. Ce qu’il faut éviter, c’est une quelconque fréquentation de Karim Wade. ‘’J’ai reçu tellement de messages venant surtout de la diaspora, pour me demander que fait Sonko avec Karim Wade. Encore une fois, les gens doivent savoir qu’il s’agit d’élections locales. Karim Wade n’a rien à voir avec ça. Mais le seul fait de les mettre ensemble dans une photo, c’est un problème. Mais c’est l’œuvre des adversaires’’, s’est-il répété, non sans reconnaitre que l’unité de l’opposition est une nécessité pour aller aux Locales et empêcher à la majorité de réaliser ses projets.
Cela augurait déjà des difficultés pour les ‘’4 grands’’ à se mettre ensemble. Finalement, pour ne pas subir la loi des autres, le PDS décide de baliser sa propre voie.
Aller aux locales avec qui ?
Mais, s’empressent de préciser certaines sources, il n’est pas question d’aller seul aux Locales. La question qui se pose est alors de savoir avec qui le parti de Maitre Abdoulaye Wade compte aller aux prochaines joutes électorales ? Selon nos interlocuteurs, des négociations très avancées sont en cours et sous peu, les Sénégalais vont être informés des tenants et aboutissants.
En attendant, ils refusent d’en fournir plus de détails. ‘’La seule chose que je peux vous dire, c’est que le parti n’ira pas seul aux élections. Bientôt, on fera une communication officielle pour exprimer notre position et notre stratégie. A partir de là, nous pourrons commenter’’, précise un de nos interlocuteurs. Tout au plus, il se borne à révéler qu’une réunion a été tenue à cet effet, récemment, et d’importantes décisions, qu’il ne veut pas dévoiler, ont été prises.
A en croire le docteur en communication et analyste politique Moussa Diop, c’est méconnaitre le PDS que de croire qu’il peut se laisser noyer dans une coalition. Il déclare : ‘’Le PDS a une longue trajectoire politique et son identité est fortement liée à l'histoire politique du Sénégal. Dès lors, il ne peut pas se fondre très facilement dans une coalition, comme s'il était un parti banal. Il ne faut pas oublier que, pour le parti, l'enjeu fondamental se situe en 2024, la candidature de Karim Wade, la succession du président Macky Sall. N'oublions pas le vœu de Wade : un Sénégal gouverné par les libéraux jusqu'en 2035 !’’.
Quoi qu’il en soit, la séparation ne sera pas sans conséquence pour les uns et pour les autres. En effet, même s’il a été abandonné par un bon nombre de ses responsables à la base, le parti a pu conserver un bon vivier électoral qui lui a garanti une 2e place à toutes les élections auxquelles il a participé, depuis la perte du pouvoir en 2012.
D’abord, aux Législatives la même année, avec un score de 298 846 sur 1 968 852 votants, soit 15,23 % des voix pour 12 députés. Ensuite, cinq ans plus tard, aux Législatives de 2017, le parti libéral et ses alliés grimpaient à 552 095 voix sur un total de 3 337 494 votants. En valeur relative, cela fait à peu près le même score qu’en 2012, plus exactement 16,67 %, pour un total de 19 députés.
La différence entre ces deux élections, c’est que si le PDS est parti presque seul, sous sa propre bannière en 2012, il était, en 2019, dans le cadre de la Coalition Gagnante Wattu Senegaal avec notamment Bokk Gis Gis, Tekki, AJ de Mamadou Diop Decroix, pour ne citer que ceux-là. Tous les ‘’grands’’ partis de l’opposition ayant préféré cheminer avec Khalifa Sall.
Malgré cette faiblesse et les départs en cascade, les libéraux ont su jusque-là conserver une certaine constance dans leurs performances électorales. Doyen Pathé Mbodj : ‘’Le PDS est venu aux négociations en mettant sur la table les 117 collectivités remportées en 2014. C’est vrai que certains responsables sont partis, mais ceux qui les ont élus sont encore là. La posture du PDS consiste donc à montrer que c’est un parti qui compte et qui a les moyens d’aller aux élections avec ou sans les autres. Quelle que soit alpha, sa position sera décisive.’’
Le Dr Diop insiste : ‘’Je pense qu’il n'y a pas de mal ou de pertes pour le PDS à ne pas s'arrimer à Yewwi Askan Wi. Dans tous les cas, si les objectifs et les intérêts convergent, ils pourront toujours se retrouver. Sinon, le PDS va prendre part à une autre coalition.’’
Tout va se jouer à la base
Pour parler d’élections locales, en 2014, le PDS avait remporté plus de 110 collectivités territoriales. A l’époque, la doctrine était claire. Il était alors fortement recommandé d’organiser les investitures sur la base des critères fondés sur la représentativité, l’engagement militant et l’ouverture par rapport aux organisations et partis alliés. Dans cette optique, informait le Comité directeur, ‘’le PDS sera présent dans toutes les collectivités locales du Sénégal. Dans toutes les collectivités où des partis de la coalition Booloo Taxawu Askan Wi sont présents, le PDS a pris l’option stratégique d’aller ensemble avec eux aux prochaines élections locales (2014). Et pour cela, des discussions doivent être entamées dès à présent et les comités électoraux élargis à leurs représentants’’.
Dans les localités où des partis de l’opposition ou non-alignés autres que ceux de Booloo Taxawu Askan Wi étaient présents, la directive était de confectionner avec ces derniers des listes gagnantes tout en tenant compte de la représentativité de chacun.
Si le même schéma est reconduit, il ne faudra pas s’étonner de voir des représentants du PDS accompagner des responsables de Yewwi Askan Wi. Par exemple, dans des zones comme Ziguinchor et Dakar, il est fort probable de voir les différentes parties taire leurs querelles pour faire face à la majorité. Bien que n’appartenant pas à une même coalition.
Quoique mis à rude épreuve, le trio PDS, Pastef, Taxawu suscitait de l’espoir, selon le doyen Pathé Mbodj. Qui les caractérise en ces termes : ‘’C’est quelqu’un qui maitrise Dakar, quelqu’un qui est sur la montante et quelqu’un qui a un bassin resté constant depuis 1978.’’
Mais que vaut aujourd’hui, le Parti démocratique sénégalais sur l’échiquier politique national ? Absent de la dernière Présidentielle, il est très difficile de faire une évaluation. Ce qui est certain, c’est qu’entre 2017, date de sa dernière élection, et maintenant, des figures importantes du parti ont quitté la barque. Si la représentativité de certains d’entre eux est sujet à controverse, d’autres ont une base incontestable. Il en est ainsi de l’ancien coordonnateur adjoint du parti, Oumar Sarr.
Aussi, pour beaucoup d’observateurs, le PDS avait intérêt à être dans une grande coalition pour conserver au moins certaines des localités sous son contrôle. Toutefois, le parti peut se consoler avec l’actuelle configuration de bâtir une coalition qui va s’articuler autour de sa machine électorale, une coalition où il sera l’alpha et l’oméga.
AFRICTIVISTES APPELLE A UNE TRANSITION APAISEE POUR RENDRE LE POUVOIR AUX CIVILS
Depuis le renversement par coup d’État militaire du président guinéen, Alpha Condé le 4 septembre dernier, les réactions fusent de partout. La dernière en date est celle d’AfricTivistes qui, dans un communiqué rendu public, invite les militaires à organiser un processus de transition et de passation du pouvoir.
Atravers une note rendue publique, AfricTivistes admet que cette situation de crise politique notée en Guinée par le renversement du président Alpha Condé par des putschistes découle «de la volonté manifeste d’une personne élue d’affaiblir les institutions de la République de Guinée au profit de sa propre personne» au regard des actes qu’il a posé. Il s’agit, selon eux, de la manipulation de la constitution guinéenne pour se maintenir au pouvoir au prix de plusieurs dizaines de vies humaines (92, selon le Front National pour la Défense de la Constitution - FNDC).
Pour autant, Cheikh Fall, président d’AfricTivistes et ses camarades dénoncent le coup d’État perpétré par la junte, le 5 septembre dernier. «Un coup d’État n’est jamais souhaitable, ni à encourager dans quelque pays que ce soit. Cela demeure un acte anticonstitutionnel qui met le pays dans une situation d’exception.
En tant qu’organisation qui lutte pour la démocratie, AfricTivistes ne saurait s’associer à une telle pratique. Nous condamnons donc fermement le coup d’État perpétré le dimanche 5 septembre 2021 en République de Guinée», peut-on lire sur la note.
Par conséquent, ils ont lancé un appel aux militaires réunis au sein du Comité National du Rassemblement et du Développement (CNRD). «Nous, AfricTivistes, appelons le Comité National du Rassemblement et du Développement à organiser un processus de transition et de passation du pouvoir par une élection libre et transparente».
Poursuivant, ils invitent aussi la société civile guinéenne à accompagner le Cnrd à organiser la période de transition, non sans encourager celui-ci à collaborer avec la société civile guinéenne notamment pour la réécriture d’une Constitution inclusive et consensuelle qui garantit la mise en place d’institutions solides tout en créant un équilibre entre les pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) pour l’avenir de la République de Guinée.
Ne s’en limitant pas là, Cheikh Fall et ses camarades appellent la communauté internationale, notamment la CEDEAO et l'Union africaine (UA) à accompagner le peuple guinéen dans les discussions pour une transition très courte qui mènera à un scrutin présidentiel libre et transparent.