Le Président du Liberia, George Weah, demande aux présidents des Etats membres de la Cedeao de poser les vraies questions par rapport aux coups d’Etat répétitifs en Afrique de l’Ouest. Profitant du Sommet extraordinaire sur la situation en Guinée, il a demandé à ses pairs de diagnostiquer les causes profondes des putschs en s’interrogeant sur la problématique du troisième mandat.
L’ex-star du football devenue Président du Liberia est manifestement une embellie dans la grisaille. Connus pour leur inertie et leur conformisme concernant les situations politiques dans la sous-région, les présidents des pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(Cedeao) ont été, pour une fois, invités à réfléchir sur les causes des putschs répétitifs en Afrique par leur homologue George Weah.
S’exprimant lors du sommet virtuel extraordinaire des chefs d’Etat de la Cedeao, l’ex-ballon d’or européen a demandé à ses pairs de s’interroger sur les causes profondes des putschs dans la sous-région, notamment à la lumière du coup d’Etat survenu en Guinée. «Est-il possible qu’il y ait une corrélation entre ces événements et les situations politiques où les constitutions sont modifiées par les titulaires pour supprimer les limites de mandat par le biais de référendums ?» s’interroge le Président libérien avant d’ajouter : «Ou bien pourrait-il s’agir d’une simple coïncidence ?». Si la suppression de la limitation des mandats sert de déclencheur, indique-t-il, «alors la Cedeao devrait faire tout son possible» pour faire respecter la limitation des mandats dans les constitutions de tous les Etats membres.
A souligner que le Président Weah est arrivé au pouvoir lors d’élections démocratiques au Liberia, un pays qui a connu des bouleversements politiques majeurs, notamment des coups d’Etat militaires et une guerre civile prolongée. C’est la première fois qu’on voit un Président d’un pays membre de la Cedeao se prononcer ouvertement sur la question très sensible du troisième mandat, surtout en Afrique de l’Ouest. Avant le putsch perpétré en Guinée, deux coups d’Etat ont eu lieu au Mali en l’espace d’un an. Ibrahim Boubacar Keita a été renversé alors qu’il n’avait pas terminé son deuxième mandat de cinq ans avant que son successeur ne soit évincé en mai 2021.
Par Abdoul Aly KANE
PROGRAMME ECONOMIQUE ET POLITIQUE DU VERBE
Comment ne pas faire une incursion dans la politique sénégalaise d’où le débat économique est quasi absent, contrairement au débat politique, voire politicien, relayé par une presse encline à susciter la polémique politicienne.
Comment ne pas faire une incursion dans la politique sénégalaise d’où le débat économique est quasi absent, contrairement au débat politique, voire politicien, relayé par une presse encline à susciter la polémique politicienne.
Notre incursion porte sur une invite à plus d’économie, de programmes économiques et moins de politique, adressée aux partis politiques, dont le nombre était estimé à 325 en 2019. La classe politique doit savoir qu’aujourd’hui, le discours politique porte de moins en moins ; ce qui pourrait faire distinguer les uns des autres, ce sont les propositions de programmes à mettre en œuvre sur la durée d’un mandat électif.
Les campagnes électorales ne sont pas les meilleurs moments, ni les lieux les plus propices pour annoncer des mesures économiques à des populations qui auraient tendance à « entendre par la gorge » (électeurs alimentaires) comme on l’entend dire dans une partie du pays. Les programmes, pour autant qu’ils existent, devraient être portés à la connaissance des Sénégalais et débattus publiquement.
Par le passé, des leaders opposaient généralement à cette invite une boutade prêtant à sourire, du genre: « si je dévoile mon programme, mes adversaires à court d’idées vont me copier ». Aujourd’hui, les choses ont à peine changé. Peu de leaders de partis interviennent, en effet, sur les questions économiques. Les élections municipales, législatives et présidentielles sont en perspectives sur les années 2022/2024.
Avant les « présidentielles », nous allons vers des élections municipales, dont l’enjeu devrait être le développement des infrastructures locales et la couverture des besoins essentiels pour le bien-être des populations. Des plans de développement prévisionnels devraient déjà être élaborés et portés à la connaissance des populations pour bien fonder le choix des équipes municipales futures, d’autant qu’il n’y a plus d’ambiguïté sur la personne du maire potentiel qui serait la personnalité en tête de liste des partis ou coalitions en compétition.
Les futurs maires devraient s’engager à associer les populations à l’exercice de la gestion municipale. Jusqu’à présent, en effet, il est très rare, pour ne pas dire exceptionnel, que les citoyens soient individuellement informés du contenu des comptes administratifs annuels, des programmes d’investissements projetés dans les quartiers, ni d’un quelconque compte rendu d’exécution budgétaire. Les contacts avec les services se rapportent fréquemment aux patentes commerciales et, de façon plus désagréable, au paiement d’amendes pour mauvais parking de voiture. Cela, c’est bien sûr valable dans les villes.
Ailleurs, dans les zones rurales, il y a encore moins de contacts — ne serait-ce que sous forme d’amendes infligées ! — entre les équipes municipales Pas d’invitation aux séances de conseils municipaux, ni de mise à disposition des administrés d’une quelconque information. On est d’accord que les ressources financières municipales sont étroites, faute de paiement comme il se doit des impôts fonciers, des patentes des microentreprises et de leurs frais d’enseignes Il faut également convenir que, pour l’essentiel, les dépenses d’investissement et de fonctionnement sont couvertes par les transferts de l’Etat sous forme de fonds de dotations et d’équipements dont les délais de mise à disposition échappent au contrôle municipal, parce que dépendant des arbitrages du Trésor public, gardienne des fonds.
Mais là où il y a manque d’initiative municipale, c’est du côté de l’appel à la participation citoyenne. Dans le ramassage d’ordures, tous les quartiers devraient être mobilisés et des participations financières demandées.
Pour un service urbain de qualité et avec une communication adaptée à l’endroit des citoyens, les riverains d’un quartier sollicités pourraient répondre positivement. Lorsqu’il y a défaillance des services d’assainissement qui pourrait être préjudiciable à la bonne tenue des quartiers, tout résident serait prêt à apporter sa contribution, pourvu que les bonnes solutions soient trouvées.
Pour cela il faut une politique municipale préventive, centrée sur les besoins des quartiers. A deux années de l’élection présidentielle de 2024, les candidats devraient s’atteler, dès à présent, à affiner leurs propositions de programmes de parti ou de programmes communs de gouvernement, pour ceux-là qui projettent d’aller en alliance avec d’autres formations politiques.
Le parti au pouvoir devrait commencer à faire le bilan exhaustif du PSE, et de sa viabilité, du fait de l’argument avancé de son ébranlement par le COVID, de ses résultats médiocres sur le développement industriel et l’emploi, mais également de la lutte contre la corruption et les détournements épinglés par des institutions de contrôle comme l’IGE et l’OFNAC non encore sanctionnés. Les résultats médiocres de ce dernier office sont d’autant plus médiocres que sa création découle de la volonté politique du président Macky SALL de « promouvoir la probité dans la gestion des affaires publiques ».
Les alliances politiques pour des élections doivent avoir pour socles des programmes consensuels de gouvernement. Même lorsque ceux-ci ne sont pas réclamés par les électeurs, les futurs élus devraient se faire obligation de « dire » ce qu’ils ont prévu de « faire » une fois élus. Dans la perspective des élections présidentielles de 2024, les programmes des candidats devraient déjà être en librairie. Hormis Ousmane SONKO, nous n’avons pas encore vu de candidats potentiels à la magistrature suprême, proposer un programme de gouvernement.
Du président Macky SALL, au contraire, il n’est pas attendu un programme mais, plutôt, bilan exhaustif du PSE. En effet, pour un plan dont le terme est fixé à 2035, année d’émergence du Sénégal, partager ses réussites et ses échecs avec le pays tout entier à travers ses organisations politiques, syndicales et de la société civile serait une porte ouverte à la pérennisation de ses acquis. C’est pourquoi, instaurer un débat national sur les résultats du PSE, faute de l’avoir soumis au préalable au consensus populaire, est une exigence au regard des ressources financières engagées et des dettes contractées par le pays. Les citoyens sont en demande de confrontation de programmes économiques de ceux qui aspirent à les diriger.
Au-delà de l’évaluation des politiques publiques en cours, les thèmes majeurs sur lesquels les candidats pourraient être attendus tourneraient autour des points suivants : Propositions pour rendre la vie moins chère aux populations (action sur les prix relatifs aux besoins essentiels : eau, électricité, santé, éducation) ; Promotion d’infrastructures sociales adaptées aux besoins (hôpitaux, écoles) Politique pour l’employabilité des jeunes et réformes des programmes d’enseignement et de formation professionnelle ; Protection, promotion et système de financement des PME et TPE ; Grande Agriculture et gestion des ressources en eau ; question essentielle, si l’on sait que l’aménagement des 250 000 hectares de la Vallée pour l’irrigation se heurte au coût abyssal des infrastructures hydrauliques, et que l’OMVS est davantage centrée sur la gestion hydroélectrique dont les retours sont plus substantiels en termes de revenus.
Petite agriculture familiale dont les surfaces exploitées (riz) sont de l’ordre de l’hectare, peu rentables et à l’origine de faillites paysannes et de contentieux bancaires. Développement industriel souverain, et valorisation des ressources du sol et du sous sol.
Développement des exportations : Compétitivité et coût des facteurs ; compétitivité et taux de change ; Intégration économique et développement du commerce à l’échelle de la sous-région. La question de la monnaie est en débat partout dans la Zone franc A ce stade, aucune proposition de réforme ou d’abandon n’émane des leaders politiques, hormis Sonko et Macky Sall, l’un prônant la création d’une monnaie nationale et l’autre considérant que le FCFA est une très bonne monnaie. Les “prétendants au trône” devraient se prononcer sur les questions économiques essentielles afin d’être fin prêts le moment venu, pour mettre en œuvre des solutions alternatives et non s’inscrire dans une alternance de personnes. Auquel cas, les changements attendus dépendraient des seules qualités intrinsèque du chef élu, à charge pour lui d’opérer les ruptures nécessaires ou alors de dérouler dans le droit fil de son prédécesseur, le tout dépendant de son bon vouloir.
Le Sénégal a connu en 2008 l’expérience des Assises Nationales organisées par l’opposition de l’époque aujourd’hui au pouvoir. Cette initiative découlait, en partie, de l’absence de cette opposition au niveau des instances officielles de débat des politiques publiques. Ces Assises aboutirent, avec l’aide des experts de la société civile, à l’élaboration d’un programme de gouvernement centré sur des mesures essentielles portant, entre autres, sur la réforme du système judiciaire, la lutte contre la corruption, la réduction voire la suppression de la dépendance économique et financière. Les conclusions de ces Assises n’étant « ni la Bible, ni le Coran » encore moins la Thora, selon le président Macky Sall, ne furent donc pas appliquées.
Néanmoins, ce cénacle a pu indiquer le chemin d’une gouvernance préparée, même si on pouvait ne pas être d’accord sur certains aspects particuliers. Aujourd’hui, ma conviction est que le mythe de l’homme providentiel en matière de gestion d’un pays est en lente déperdition. La participation populaire, le contrôle et la reddition des comptes, de plus en plus exigés par les populations, deviennent indispensables à la bonne conduite des affaires des pays. De cette aspiration profonde qui émerge des discours citoyens, on peut valablement considérer que l’exercice du pouvoir tiendra plus du sacerdoce que la satisfaction d’une pulsion personnelle.
Abdoul Aly Kane
«JE NE ME CONSIDERE PAS COMME UN ECRIVAIN»
Entretien avec Mame Gor Ngom, journaliste, auteur de «Billets de salon»
Journaliste diplômé du très prestigieux Centre d’Etudes des Sciences et Techniques de l’information (CESTI), Mame Gor Ngom vient de mettre aux rayons des librairies son premier ouvrage, « Les billets de Salon ». Celui-ci a été unanimement salué par le public. Cet amoureux des belles lettres s’est confié au Témoin.
Cher confrère, tu viens de publier ton premier ouvrage. Comment s’est produit le déclic ?
…En tant que journaliste, j’ai très tôt saisi qu’une histoire aussi grave d’accusation de viol contre l’opposant le plus en vue du régime, est une grosse affaire qui va faire grand bruit. Cela, d’autant plus qu’elle intervient dans un contexte très anxiogène avec une pandémie de la Covid-19 qui aggrave une crise économique et sociale déjà ténue. J’avais l’habitude d’écrire sur toutes les actualités quasi-quotidiennement, mais j’ai tôt pensé que affaire Sonko-Adji Sarr méritait un livre.
Est-ce que ton statut de journaliste à beaucoup pesé sur ce choix
Oui, mon statut de journaliste, qui se nourrit de faits, a été décisif sur ma décision.
Tu rejoins ainsi des confrères comme Boubacar Boris Diop, Pape Samba Kane ou Ibou Fall, pourrais-tu faire le saut en publiant un jour un roman ?
Ah, ce sont de grands confrères qui sont sans doute des références. Je ne me fixe aucune limite. L’écriture, c’est une sensation. J’aime écrire et j’écris sur tout. Tous les genres journalistiques comme littéraires, car au-delà de mon statut de journaliste, je suis avant tout un littéraire qui a fait des études supérieures en littérature. J’ai aussi cette chance de faire de la science politique et les relations internationales qui peuvent m’aider à appréhender l’actualité et la géopolitique. Donc, que cela soit le roman, la poésie ou le genre journalistique, je suis prêt à les «embrasser». C’est une question de temps et d’opportunité.
Peut-on dire que tu as subi l’influence des ainés cités plus haut et qui ont balisé la voie ?
Ces aînés et confrères ne sont pas des influenceurs. Le terme est à la mode. (Rires) Pour être plus sérieux, je ne suis pas influencé et je ne veux pas être influencé. La raison coule de source. Le style, c’est l’homme. C’est pourquoi d’ailleurs, quand j’ai décidé de publier « Billets de salon », je n’ai pas voulu singer d’autres comme l’exceptionnel défunt Alain Agboton auteur de «Xorom Ci». Cependant, dans le cadre du journalisme comme dans le domaine de la littérature, dans la vie tout court, j’ai des références solides. Il est difficile d’essayer de les citer toutes.
Tu as choisi « Le nègre international comme éditeur…
Comme je suis un novice dans ce milieu, j’ai demandé des conseils. Et un ami m’a indiqué «Le Nègre international». Élie, je le connais bien dans le cadre de mes activités professionnelles. Saër Ndiaye, qui est le Directeur éditorial, nous avons même partagé la rédaction du journal, « Le Matin ». Donc, le courant est vite passé. Naturellement. Et je ne regrette pas.
Avec le statut d’écrivain, es –tu disposé à rejoindre les rangs de l’Association des écrivains du Sénégal…
J’avoue que, moi-même, je ne me considère pas comme un écrivain. Je suis un journaliste très passionné par ce métier malgré les difficultés rencontrées ici et là. Donc, je n’ai même pas pensé à cette association. Même si je compte écrire encore des livres. En tant que je journaliste, je constate que celui qui est à sa tête, a fait son temps. Et les changements de dirigeants peuvent à bien des égards être très positifs pour ce genre d’associations quelle que soit la qualité de celui qui est là.
Comment juges-tu la situation de la littérature et de l’édition au Sénégal ?
Je suis impressionné par le nombre de jeunes qui publient des livres. A côté de ces jeunes, il y a de grands écrivains comme Mbougar Sarr qui sont des talents réguliers et qui nous donnent beaucoup de satisfaction même s’ils ne vivent pas au Sénégal. Il y a un certain engouement noté. Malheureusement, pour l’édition, ce n’est pas du tout évident. Le secteur n’est pas bien organisé. J’ai l’impression que les écrivains sont abandonnés à leur sort. Il faut mettre le curseur sur la promotion même si le ministère de la Culture, avec la Direction du Livre, fait des efforts, il faut une véritable politique du livre pour vraiment encourager les initiatives.
En ta qualité d’analyste politique que t’inspire le débat sur le troisième mandat au Sénégal ?
Le débat sur la « troisième candidature » ne devait pas se poser au Sénégal en 2021. S’il se pose, c’est qu’il y a un échec. Évidemment, le président de la République, qui a été élu en 2012, pour mettre les choses à l’endroit et opérer des ruptures, est responsable de cet échec au premier chef. En voulant entretenir la confusion par un « ni oui ni non », il irrigue la tension et laisse planer un doute normal. Cette situation découle d’une crise de confiance. La parole donnée, la parole présidentielle ne vaut plus rien. C’est comme si l’histoire de 2011 est en train de se répéter avec cette débauche d’énergie contre la troisième candidature de Wade. Nous faisons du surplace. J’ose espérer comme beaucoup de Sénégalais et d’Africains, que le président Macky Sall est assez réfléchi pour ne pas tenter le diable.
Ça nous ramène à la Guinée. Quelle analyse en fais-tu ?
En Guinée, on constate aussi un non assimilation des leçons par Alpha Condé, Professeur de son état et opposant historique. Il a appris à ses dépens que la force ne peut pas tout régenter. Le fait de réduire l’opposition à sa plus simple expression, museler la Société civile, embrigader une bonne partie de la presse, mettre à genoux la justice et les institutions, n’a pas empêché sa chute. Une humiliation qu’il pouvait éviter en ayant la tête sur les épaules, en respectant ses concitoyens. Ces images d’un Condé entre des militaires, les yeux hagards, le regard lointain, la mine défaite, sont moches. Hélas, nous sommes nombreux à ne ressentir aucune compassion pour lui. Il a été le bourreau de ses principes. Tant pis pour lui.
LES 800 TRAVAILLEURS D’ECOTRA INTERPELLENT LE CHEF DE L’ETAT SUR LEUR SORT
Ils dénoncent l’injustice dont leur entreprise fait l’objet avec le retrait du marché de 12 milliards pour la réalisation de la boucle des Kalounayes
Arfang Saloum SANE, Correspondant à Rufisque |
Publication 10/09/2021
800 travailleurs d’Ecotra ont dénoncé hier jeudi une discrimination dans l’octroi des marchés publics dont ferait l’objet leur entreprise. Ils réclament l’exécution de la décision de la Cour suprême rendue le 27 mai 2021 qui a rétabli Ecotra dans ses droits pour la réalisation du projet de la boucle des Kalounayes.
Les travailleurs de l’entreprise de construction Ecotra sont encore montés au créneau. Ils dénoncent l’injustice dont leur entreprise fait l’objet avec le retrait du marché de 12 milliards pour la réalisation de la boucle des Kalounayes. Une discrimination dans l’attribution des marchés qu’ils ont dénoncée lors d’un point de presse tenu hier jeudi sur le site de leur entrepôt à Diamniadio. « Nous avons constaté depuis quelques temps qu’on nous écarte pratiquement de tous les appels d’offres. Et comme preuve, on a gagné le marché de la boucle de Kalounayes qui nous a été retiré. La Cour suprême a déjà tranché en notre faveur et depuis lors nous peinons à recouvrer nos droits », a déploré El Hadj Malick Ndiaye qui s’exprimait au nom des travailleurs de cette entreprise appartenant au milliardaire Abdoulaye Sylla. Son cri du cœur se voulait une alerte à l’endroit de l’opinion nationale et internationale afin de la sensibiliser sur cette discrimination à outrance dont serait victime sur plusieurs marchés cette entreprise à capitaux sénégalais.
Et interpellent le chef de l’Etat
En désespoir de cause, les employés d’Ecotra interpellent le chef de l’Etat Macky Sall qu’ils invitent à faire appliquer la décision de la Cour suprême pour leur éviter cette « situation désastreuse ». Laquelle risque d’avoir pour conséquence d’envoyer bientôt près de mille (1000) agents au chômage. « Plus de 800 employés sont aujourd’hui dans l’incertitude et menacés de perdre leurs emplois. Si vous ne prenez pas les mesures idoines, nous serons admis à une retraite anticipée forcée », a insisté El Hadj Malick Ndiaye qui a pointé du doigt les agissements d’un groupe de personnes qui, selon lui, voudraient tuer leur entreprise. « Vous êtes déjà dans une politique pour l’emploi des jeunes, nous avons déjà des emplois, s’il vous plaît aidez-nous à conserver nos emplois, on ne veut pas les perdre, sinon vous allez créer d’autres chômeurs et ce qui va créer d’autres problèmes dans la société. Avant d’en arriver là, prenez les mesures qu’il faut pour que nous allions vers des lendemains meilleurs », a encore sollicité El Hadji Malick Ndiaye en s’adressant au président de la République. Lui et ses collègues ont dénoncé par ailleurs leur mise à l’écart d’autres marchés au profit d’entreprises étrangères. « Pourquoi favoriser, au Sénégal, les entreprises étrangères qui en retour reviennent vers nous pour nous sous-traiter leurs travaux. (…). Nous avons le matériel requis et une main d’œuvre jeune. Beaucoup de ces entreprises étrangères font vivre à des travailleurs sénégalais des conditions inhumaines. Ce qui n’est pas normal du tout », a décrié pour sa part l’autre porte-parole des travailleurs d’Ecotra, Mouhamadou Abdoulaye Diallo.
VERS UN VENDREDI DE TOUS LES DANGERS
La manifestation contre la hausse des prix des denrées alimentaires, initiée par le mouvement ño Lank, a été finalement interdite
La manifestation contre la hausse des prix des denrées alimentaires, initiée par le mouvement ño Lank, a été finalement interdite. On s’achemine donc vers un vendredi de tous les dangers dans la capitale sénégalais...
Le 4 septembre dernier, le collectif Ño Lank, qui regroupe des organisations de la société civile et des partis politiques, faisait face à la presse pour protester contre la hausse des prix des denrées alimentaires et non alimentaires. Au cours de cette rencontre, il disait avoir constaté « une nette détérioration des conditions de vie des ménages ». Des difficultés économiques, qui touchent les citoyens dans leur capacité à assurer la dépense quotidienne et qui seraient largement ignorées par les pouvoirs publics. Lesquels étaient accusés de maintenir « leur train de vie dispendieux et n’hésitent pas à hausser les taxes pour continuer de le financer sans gêne. » Pour ainsi pousser les autorités étatiques à être sensibles à la condition des populations, le Collectif Nio Lank Nio Bagne avait invité les populations à la grande marche qu’il comptait organiser ce vendredi 10 septembre 2021 de la place de la Nation au rond-point de la Rts.
Pour une totale réussite de cette manifestation, le maire de Mermoz Sacré-Cœur, Barthélémy Diaz, avait, dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, invité la population à sortir massivement pour répondre à l’appel lancé par les organisations de la société civile. Car, estimait le bouillant maire, il faut faire face à « l’immoralité » du pouvoir et investir la rue pour faire entendre raison à Macky Sall et son régime. « Je lance un appel aux syndicalistes, activistes, leaders politiques, acteurs de la société civile bref, à toutes les forces de la nation, ou qu’elles soient, de se mobiliser massivement et de répondre à l’appel du peuple contre la cherté de la vie avec le renchérissement de tous les prix de grande consommation. Il faut manifester et exiger la baisse des prix des denrées de première nécessité », avait-il exhorté en demandant à Macky Sall d’éviter le syndrome Alpha Condé.
Mor Talla Tine suit les pas d’Alioune Badara Samb...
Mais, c’était compter sans le nouveau préfet de Dakar. Mor Talla Tine a suivi hier les pas de son prédécesseur Alioune Badara en interdisant la tenue de cette marche. Les motifs évoqués par le préfet Mor Talla Tine pour interdire cette marche sont « les risques de troubles à l’ordre public, les risques de propagation de la pandémie du Covid-19 et l’entrave à la libre circulation des personnes et des biens ». Le collectif Nio Lank Nio Bagne va-t-il se soumettre à la décision préfectorale sans broncher mot ou vat-il défier l’autorité administrative en marchantes de force ? Réponse dans les prochaines heures...
MUSLIM
Non, faire la prison ne peut emporter mon opinion.
Non, faire la prison ne peut emporter mon opinion.
La prison ne nous fournit aucune raison qui justifie son occupation ou sa fréquentation. Parce qu’étant enfant, elle nous a toujours été décrite comme un lieu de purgatoire de nos maux les plus exécrables.
La première fois que j’ai mis les pieds dans une prison, c’était en compagnie d’un ministre en visite à Rebeuss. J’en avais largement profité pour faire des prises de vues dans la discrétion et m’en étais tiré comme le Légionnaire de Piaf, c’est-à-dire pas vu pas pris.
Contrairement à certains de mes collègues qui s’étaient vus confisquer leurs pellicules. C’est plus tard que j’ai compris que la prison avalait même des innocents. Une personne qui n’a rien fait de répréhensible ne mérite guère la prison bien que ce soit difficile et incompréhensible de voir un imam purger une peine dans une citadelle de silence.
Pour des histoires de femmes, d’argent et de foncier les cachots aspirent tous les jours des délinquants primaires ou aguerris. Et ça me fend le cœur de voir les journaux faire leurs choux gras d’imams et autres maitres coraniques en conflit avec la loi ou la morale. Cette insolence manifeste à parler d’imams et de maitres coraniques délinquants est juste une méconnaissance de la religion. Foncièrement, tous ceux qui sont imbus de sciences musulmanes sont loin de ces contingences sordides.
Les délinquants pris en flagrant délit avaient certainement dilué leurs mauvais penchants dans des artifices sans lendemain. Qui sélectionne ces délinquants pour leur confier des mosquées et des enfants à éduquer ? Qui ? Tant qu’on continuera de fouler au pied les bonnes règles établies depuis que l’Islam est religion, des délinquants de la pire espèce se feront découvrir de la pire des manières. Ils seront fatalement pris et démasqués du fait de leurs vices qu’ils avaient cachés. Ces hommes sont indéfendables malgré les saillies mal convenues de certaines organisations dites islamiques. Un homme qui vit d’Islam ne se rencontre pas en prison comme détenu. Je suis convaincu que donner des cours de Coran en prison ne fait pas un exégète encore moins un bon musulman.
Tromper les hommes c’est se tromper soi-même. Pour tous ces gens, il convient de purger sa peine et faire amende honorable. Pour le futur, Dieu restera
La marche de «Noo Lank» d’aujourd’hui interdite
Le collectif «Noo Lank» voulait marcher aujourd’hui à Dakar pour protester contre la hausse des prix des denrées de première nécessité, mais le préfet de Dakar s’y est opposé. Le Préfet de Dakar Mor Talla Tine a pris hier un arrêté interdisant la marche de «Noo Lank» prévue aujourd’hui entre la Place de la Nation et la Rts. Il motive sa décision par des risques de troubles à l’ordre public, de propagation du covid-19 et d’entrave à la libre circulation des personnes et des biens. Une autre manifestation contre la vie chère est aussi prévue dimanche prochain à Guédiawaye.
09 nouveaux décès liés à la Covid-19
Le coronavirus a fait de nouvelles victimes sur l’étendue du territoire national. Selon les autorités sanitaires, 09 décès ont été enregistrés le mercredi 08 septembre 2021. Ce qui porte le nombre total de morts liés à la maladie à 1825. D’après le département ministériel dirigé par Abdoulaye Diouf Sarr, sur 1822 tests réalisés dans le bilan du jour d’hier, 43 sont revenus positifs, soit un taux de positivité de 2,36%. Les cas positifs sont composés de 02 cas contacts et 41 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers sont répartis comme suit : 13 pour le département de Dakar ; 02 pour le département de Rufisque ; 01 pour le département de Pikine. Dans les autres localités du pays, 06 contaminations communautaires ont été signalées à Kolda ; 05 à Thiès ; 03 à Touba et Ndoffane ; 01 à Bignona, Diourbel, Kanel, Kaolack, Matam, Mbour, Sokone et Tambacounda. Pour le maire de Yoff et ses collaborateurs, 5 973 patients sont actuellement sous traitement. S’agissant de la campagne de vaccination, 4 651 personnes ont été vaccinées le mercredi 08 septembre, portant le nombre total à 1 186 796. Depuis le 02 mars 2020 jusqu’à présent, 73 353 cas de coronavirus ont été enregistrés au Sénégal dont 65 554 guéris.
Manque de fiches de vaccination contre la covid-19
C’est à voir si le ministère de la Santé et de l’Action prend au sérieux la campagne de vaccination contre la covid-19. Aucun élément, aussi petit soit-il, ne doit être négligé dans la riposte contre la pandémie. Alors qu’on bombarde les gens de messages pour aller se faire vacciner, plusieurs Sénégalais courent derrière des fiches de vaccination après s’être vaccinées depuis maintenant un mois. Après plusieurs déplacements au poste de Santé de l’Unité 26 des Parcelles Assainies, il est impossible de disposer d’une fiche prouvant qu’on s’est vacciné. C’est toujours la même rengaine : «M. nous n’avons pas encore de fiches, revenez la semaine prochaine !» Comment peut-on avoir une pénurie de fiches dans ce contexte ? Réveillez-vous !
Don de matériels informatiques d’une valeur de 115 millions
Le ministère de la Santé a doté l’équipe du point focal national du Règlement Sanitaire International (Rsi) et les acteurs communautaires de matériel informatique d’une valeur de 115 millions Fcfa. Installé en novembre 2019, le point focal national du Rsi a pour mission d’aider la communauté internationale à prévenir et à faire face aux risques sanitaires aigus susceptibles de traverser les frontières et de constituer une menace pour les populations. Selon le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, le lot de matériels est constitué d’ordinateurs portables, de modem et de puces téléphoniques. Ces équipements devraient faciliter la communication entre les différents membres dans ce contexte de pandémie de Covid-19 où le respect des gestes barrières doit être de rigueur. A en croire Abdoulaye Diouf Sarr, des téléconférences sont régulièrement organisées entre les différents secteurs à travers le Comité National de Gestion des Epidémies (CNGE) mais aussi entre les niveaux de décisions stratégiques et opérationnelles. En outre, ces équipements informatiques permettront d’améliorer la coordination qui est assurée par la Direction générale de la Santé publique. Les acteurs communautaires ne sont pas laissés en rade et vont recevoir des smartphones pour faciliter le travail de proximité mené auprès des populations.
Abdoul Aziz Dieng remplace feu Ngaïdo Ba au CESE
Le Conseil Economique, Social et Environnemental(Cese) a un nouveau membre, en la personne d’Abdoul Aziz Dieng. Il a été nommé par décret présidentiel le 31 août, au titre des organisations socioprofessionnelles (acteurs culturels). Il remplace à ce poste le défunt Cheikh Ngaïdo Bâ. Pour rappel, le président de l’Association des Cinéastes du Sénégal est décédé au mois de janvier 2021, à l’âge de 72 ans.
Filature de Barthelemy Dias par la DST
Le maire de Mermoz-Sacré Cœur fait l’objet d’une filature de la part des éléments de la Direction de la surveillance du territoire (DST). Du moins si l’on en croit le chargé de communication de Barthelemy Dias. Qu’est-ce que les limiers cherchent ? Pape Konaré Diaïté ne saurait le dire pour le moment. Il a confié à «Seneweb» que des éléments de la DST étaient devant la mairie de Mermoz-Sacré Cœur, d’autres à son champ à Notto (région de Thiès) et certains se sont planqués devant chez lui. Selon Pape Konaré Diaïté, les limiers sont à bord de voitures banalisées. Pour le chargé de communication de l’édile de Mermoz-Sacré Cœur, il s’agit d’un acharnement sur M. Dias. Il alerte l’opinion nationale sur les agissements du pouvoir en place. M. Diaïté se demande pourquoi le pouvoir mobilise autant de limiers pour surveiller, à la limite traquer M. Dias à quelques mois des élections locales. Il rappelle que les policiers avaient adopté la même attitude à l’approche de la présidentielle en mars 2019. D’ailleurs, un agent de la Direction de la surveillance du territoire avait été surpris dans la voiture de Barthélémy Dias.
Démission du secrétaire national chargé de l’administration de Rewmi
Après une pause, les démissions ont repris au parti Rewmi. Idrissa Seck a enregistré un départ de taille hier. Le secrétaire national chargé de l’administration, de l’information et de la base de données de la jeunesse de Rewmi, Mouhamadou Dieng, a claqué la porte. Il a envoyé sa lettre de démission à Idrissa Seck à la suite de profondes réflexions et d’une analyse lucide de la situation actuelle. Membre fondateur de la communication digitale de Rewmi, Mouhamadou Dieng prend un autre cap. Le désormais ex-rewmiste n’a pas encore donné sa destination.
Choc des ambitions à Wakhinane Nimzaat
C’est le choc des ambitions à Wakhinane-Nimzaat. La confrontation entre les socialistes et les apéristes aux prochaines investitures pour les Locales est inévitable. Les socialistes de la commune de Wakhinane-Nimzaat sont plus que déterminés à investir leur camarade Alioune Badara Faye, par ailleurs membre du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct), tête de liste de la coalition, Benno Bokk Yaakaar. Ils ont également invité le maire apériste de la localité, Racine Talla, par ailleurs coordonnateur communal de Bby, d’avoir plus de respect envers leur responsable Alioune Badara Faye. Aussi, demandent-ils à Racine Talla d’arrêter de diviser les socialistes au risque de faire imploser la mouvance présidentielle. Ces socialistes, qui ont réitéré leur confiance à leur secrétaire générale Aminata Mbengue Ndiaye, se félicitent de la posture de leurs alliés à savoir le mouvement «Aar Nimzaat» et «Taxawu sa Gox». Ils exhortent leurs camarades à descendre sur le terrain politique et animer le parti.
Djidah Thiaroye Kaw dépourvue d’infrastructures
La Commune de Djidah Thiaroye Kaw souffre d’un manque criard d’infrastructures éducatives. Ce qui n’est pas sans conséquences. Les effectifs sont pléthoriques dans les écoles avec une moyenne 80 à 100 élèves par classe. Une situation que déplore la communauté éducative de la localité qui demande à l’Etat de faire des efforts pour régler ce problèmes Colère à Thiaroye sur mer Les populations de Thiaroye/Mer sont très remontées contre les autorités étatiques. Pour cause, le retard accusé sur le programme d’assainissement et de restructuration de leur commune. Pourtant, le programme est bien inscrit dans le projet de dépollution de la baie de Hann.
Problème d’assainissement de Grand Yoff
Grand Yoff semble être oublié par l’Etat. Le quartier est confronté à un sérieux problème d’assainissement. Avec la forte augmentation de la population, les canaux et les fosses septiques dégueulent en permanence durant toute l’année. Les rues sont envahies par les eaux fétides, polluant ainsi la commune et exposant les populations à plusieurs maladies. L’odeur des eaux usées sur la route qui passe devant le marché et la police est insupportable.
Macky Sall évoque l’initiative «build back better»
La reconstruction de la ligne ferroviaire Dakar-Tambacounda-Bamako est un des projets prioritaires que le Sénégal compte soumettre aux autorités américaines dans le cadre de l’initiative «Build Back Better» (reconstruire mieux), a indiqué, jeudi, le Président Macky Sall. «Réagissant dans les mêmes délais, à votre note verbale du 21 août dernier, sollicitant les besoins en infrastructures du Sénégal dans le cadre du projet Build Back better, je peux déjà vous dire qu’au premier rang de ces besoins figure le projet prioritaire de reconstruction de la ligne ferroviaire Dakar-Tambacounda-Bamako et ses connexions secondaires», a-t-il dit, d’après l’Aps. Le président des Etats-Unis, Joe Biden, a proposé en avril d’investir quelque 2000 milliards de dollars dans les infrastructures, avec l’objectif affiché de créer des millions d’emplois. Le Président Macky Sall a salué cette «excellente nouvelle», en indiquant que les études techniques et financières de la ligne de chemin de fer Dakar-Tambacounda-Bamako, d’un linéaire de 651 kilomètres pour la première phase, sont déjà disponibles. «Le chemin de fer est un besoin vital pour l’Afrique, au-delà du Sénégal. Nous avons besoin d’interconnecter les pays, pour le commerce intra-africain et faciliter les échanges», a-t-il ajouté lors du lancement officiel de la phase de mise en œuvre du nouveau Compact du MCC.
Sonacos contractualise avec les paysans
Quelque 800 tonnes de semences d’arachide ont été distribuées aux paysans sénégalais par la Société Nationale de Commercialisation des Oléagineux du Sénégal (Sonacos) à travers le programme de contractualisation initié avec les producteurs afin de sécuriser son approvisionnement en graine, a déclaré, jeudi à Keur Demba Fall (Louga) son Directeur général, Modou Diagne Fada. M. Diagne Fada a expliqué le programme de contractualisation qui lie sa structure aux producteurs au terme d’une visite effectuée dans des champs d’arachides bénéficiaires à Ndiengue Diaw dans la commune de Thiolome Fall (Kébémer) et Keur Demba Fall dans la commune de Kelle Guèye (Louga). La Sonacos a mené un programme de contractualisation avec les producteurs, les associations de producteurs, les coopératives et autres GIE de l’ensemble du pays. Il consiste à fournir des semences de qualités aux paysans qui, une fois la récolte terminée, vont rembourser la semence et vendre le reste de leur production à la Sonacos. «(… ) Nous sommes au contact des populations, des paysans pour regarder l’état de la végétation, des cultures et l’état d’évolution du programme de contractualisation, mais aussi pour encourager les producteurs à venir vendre à la Sonacos après la récolte», a-t-il expliqué à l’Aps. Selon M. Diagne Fada, le problème de la Sonacos est lié à la disponibilité de l’approvisionnement en graines, en matière première pour pouvoir faire de l’huile et des tourtereaux d’arachide destinés à l’aliment de bétail.
Par Cécile THIAKANE
SÉNÉGAL, UNE ÉMERGENCE IMMERGÉE ?
L’hivernage qui devrait être une période bénie et de réjouissances dans un pays sahélien comme le nôtre, est en phase de devenir une source supplémentaire d’inquiétude et de souffrance pour beaucoup de populations déjà éprouvées par les urgences du quotid
L ’hivernage, qui devrait être une période bénie et de réjouissances pour un pays sahélien comme le nôtre, est en phase de devenir une source supplémentaire d’inquiétude et de souffrance pour beaucoup de populations déjà éprouvées par les urgences de survie auxquelles elles doivent faire face de manière quasi quotidienne. La banlieue dakaroise, qui a connu une « urbanisation anarchique », vit les mêmes péripéties tous les ans, les inondations y sont récidivantes durant la saison des pluies.
L’HIVERNAGE, NOUVELLE SOURCE D’INQUIETUDE
On se rappelle de l’épisode catastrophique de 2012, qui occasionna de lourdes pertes immobilières, matérielles et en vies humaines. Les infrastructures publiques furent lourdement touchées : des écoles, des structures de santé, des réseaux d’approvisionnement d’électricité et d’eau potable. Cela entraina une rupture des services publics durant de nombreux jours. Cette situation désastreuse marqua un tournant dans la politique de gestion durable des risques d’inondations. Le gouvernement adopta le Programme Decennal de Gestion des risques d’Inondations (PDGI) dote d’un budget de plus de 700 milliards de FCFA. Le même parti politique étant au pouvoir depuis le lancement de ce programme, le problème de continuité dans la gestion se pose moins, pourrait-on penser ! Concrètement quel bilan peut-on tirer des réalisations imputables à ce colossal budget en une décennie ? Quelles améliorations ont été apportées à cette situation désastreuse ? Pendant l’hivernage 2020, la banlieue Dakaroise notamment Keur Massar restait toujours immergée. Les pluies diluviennes occasionnèrent de lourdes pertes matérielles et laissèrent un traumatisme psychologique à des familles vulnérables qui se sentent abandonnées à cet enfer qu’elles vivent tous les ans. Une enveloppe de 15 milliards est annoncée par le gouvernement pour solutionner le problème en un an. Au vu de ce qui s’y passe actuellement, force est de constater que la sortie de crise ne sera pas pour cette année, encore une fois.
QUEL BILAN TIRER DE CES DIFFERENTS INVESTISSEMENTS ?
Il y a obligation d’un audit technique et financier sur le dispositif de gestion et de prévention des inondations pour évaluer, l’efficacité et l’efficience de toutes les ressources humaines et financières spécialement mobilisées au cours de cette décennie. Où sont passés les fonds ? Ont-ils été utilisés de manière idoine pour résoudre spécifiquement ce problème crucial ? Peut-on parler de mauvaise gouvernance dans cette allocation de ressources ? Qui en sont les coupables ? Comment éviter l’enlisement et sortir les populations de cette galère ? Est-ce acceptable que dans un pays qui chante l’émergence à tout bout de champ, que des populations du fait du manque d’efficience de politiques d’assainissement et d’aménagement du territoire continuent à être sinistrées tous les ans par une pluviométrie abondante certes, mais loin de résulter d’un état de catastrophe naturelle ? Les effets du changement climatique sont plus ou moins connus depuis des années. L’extrême vulnérabilité de l’Afrique à ces changements climatiques : récurrence des sécheresses, érosion des sols, désertification et pluviométrie irrégulière, montée des eaux, sont des problèmes identifiés et on sait que leur ampleur pourrait s’intensifier d’année en année. Donc les états sont tenus d’ajuster leurs programmes et politiques publiques pour faire preuve de résilience climatique. Les solutions d’urgence ont déjà montré leur limite et l’on doit prendre conscience qu’elles n’apporteront aucune réponse durable dans le long terme. Habitués au colmatage de brèche, nous restons dans l’éternel recommencement. Il est urgent de changer de stratégie et d’éviter les solutions de bout de chaîne.
QUELLES SOLUTIONS PERENNES ?
Cette situation appelle à une réponse globale pour en finir avec cette politique publique de l’assainissement qui reste embryonnaire. Elle gagnerait à être transversale et inclusive pour adresser ces défis : 1- Urbanisation galopante et anarchique 2- Déficit d’investissement dans les infrastructures d’assainissement et d’aménagement du territoire, la planification et la priorisation des chantiers 3- Education et sensibilisation de la population pour l’impliquer davantage dans l’assainissement domestique et aussi dans le respect des infrastructures publiques d’assainissement notamment les canaux. 4- Fermeté à l’égard de tous les promoteurs immobiliers d’intégrer dans leurs programmes des VRD ( voiries et réseaux divers ) performants...
Même si les bassins de rétention des eaux pluviales sont une solution, il faudrait dans leur mise en œuvre proscrire les erreurs enregistrées avec la Zone de captage à Dakar. Cette infrastructure conçue à la base pour le drainage et la rétention des eaux de pluie et adresser le problème des inondations récurrentes à Dakar semble avoir été conçue en silo et non dans une vision holistique : gestion des eaux de pluies usées, salubrité, assainissement pour un meilleur cadre de vie et le bien-être des populations… Cet endroit est un tueur silencieux de toute la population vivant aux alentours car devenu un dépotoir d’immondices. L’infiltration de cette eau souillée dans la nappe phréatique, la prolifération des moustiques, autres bactéries et même des serpents posent un crucial problème sécuritaire et de santé publique. La région dakaroise a beaucoup perdu de sa végétation à cause d’un mauvais choix d’urbanisation qui a sacrifié les espaces verts. On sait pourtant que des arbres et arbustes sont des remparts contre l’humidité des sols car leurs racines absorbent l’eau. La bétonisation sans un réseau d’assainissement performant est aussi problématique car favorisant les inondations. Il est préconisé de minimiser le recours à des surfaces imperméables : asphalte, béton uni et de privilégier du béton drainant et les matériaux poreux par exemple (pavés perméables, copeaux de bois, gravier, nids d’abeille).
L’obstruction des canaux d’évacuation des eaux du fait des incivilités appelle aussi à une prise en charge de ce problème par une sensibilisation et conscientisation des populations. Inciter et encourager les études de sol ou étude géotechnique pour en connaître sa qualité et éviter ou prévenir ainsi les risques naturels qui peuvent affecter la construction : présence d’argile pouvant occasionner un phénomène de retrait-gonflement entraînant des fissures, risque d’inondation, remontée de nappes phréatiques.
Espérons que la ville nouvelle de Diamniadio ne perpétuera pas les mêmes erreurs que Dakar Quelles villes africaines de demain ? A la place des investissements de prestige comme le TER, on gagnerait à investir davantage dans l’assainissement qui reste un enjeu primordial, un prérequis important pour un développement économique concomitant au bien-être des populations au Sénégal. Bien au-delà de ces investissements nécessaires à l’amélioration de ces infrastructures de VRD (Voiries et Réseaux Divers) il convient de mesurer en parallèle les pertes occasionnées par leur défaillance. Le propos ici repose sur le coût d’opportunité. Prenons le temps d’apprécier à ses justes conséquences le désarroi et l’inconfort des populations sinistrées, les pertes économiques, le temps perdu dans les embouteillages, les risques pour la santé des populations et l’impact sur le bien-être des populations. Selon les différentes prévisions, la ville africaine connaîtra un boom démographique les prochaines décennies. Même si je pense que l’Afrique gagnerait à promouvoir un modèle d’urbanisation, basé sur de petites unités urbaines organisées autour de pôles d’attractivité, pour en finir avec les échecs patents de l’urbanisation en Afrique, il est opportun de s’inscrire dans une démarche prospective. La ville africaine de demain, devrait être construite en prenant mieux en compte les préoccupations des habitants en faisant converger différents domaines pour assurer le développement inclusif à long terme des sociétés sur les plans économique, social et environnemental. Ces différents domaines : logements et cadre de vie, eau, assainissement, gestion des déchets, accès à l’énergie, santé, transports, autres infrastructures devront être pensés, conçus et intégrés dans les plans d’urbanisation pour faire des villes africaines des endroits agréables à vivre pour tout l’ensemble de la population.
Cécile Thiakane est actrice du développement durable, experte en ODD 11 (villes et communautés durable)
AVIS DE TEMPETE SUR LE SENEGAL
Des orages et pluies accompagnés par moments de coups de vents sont prévus sur l’ensemble du territoire, plus particulièrement sur les régions Sud, Centre et sur la Petite Côte allant à Dakar durant la journée de ce vendredi 10 septembre
Des orages et pluies relativement fortes accompagnés par moments de coups de vents sont prévus sur l’ensemble du territoire, plus particulièrement sur les régions Sud, Centre et sur la Petite Côte allant à Dakar durant la journée de ce vendredi 10 septembre.
Ces prévisions météorologiques de pluies pour la période du 10 septembre à 6 heures au 12 septembre 2021 à 6 heures sont contenues dans le bulletin de météo spécial de l’Agence nationale de l’Aviation civile et de la Météorologie du ministère du Tourisme et des Transports aériens. Sur la carte de vigilance, il est indiqué de fortes pluies (entre 50 à 100 mm en 24 h) pour ces prochaines 48 heures.
La note ajoute que «les manifestations pluvio-orageuses persisteront sur toute la façade Ouest au courant de la journée du samedi». Au vu des conditions météorologiques très favorables, informe l’Anacim, la vigilance ci-après s’impose : «Risque élevé de fortes pluies à Ziguinchor, Cap-Skirring, Sédhiou, Kaolack, Kaffrine, les Iles du Saloum et Mbour»; «Risque modéré à Bakel, Goudiry, Kanel, Ranérou, Louga, Saint-Louis, Thiès et Dakar»; «Risque faible à Podor et Matam».
L’INFLATION IMPORTEE, MAITRE DU JEU !
Les mesures de stabilité des prix des produits de consommation courante initiées, par l’état de façon à impacter positivement les ménages sénégalais, risquent de ne pas porter tous leurs fruits en raison de l’inflation importée qui conditionne le marché
Les mesures de stabilité des prix des produits de consommation courante initiées par le gouvernement de façon à impacter positivement les ménages sénégalais, corrélativement à la conjoncture internationale risquent de ne pas porter tous leurs fruits en raison de l’inflation importée qui conditionne le marché.
L ’invite faite par le président de la République en conseil des ministres du mercredi dernier au ministre du Commerce… Aminata Assome Diatta et au ministre des Finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo aux fins de veiller à l’application stricte des mesures prises par le gouvernement pour assurer la stabilité des prix des produits de consommation courante sur l’ensemble du territoire national est volontariste mais peu évidente. Ce, à la suite d’un renoncement des recettes de l’Etat de l’ordre de 47 milliards de FCFA, tirés essentiellement de la suspension de la taxe conjoncturelle à l’importation (Tci) sur le sucre cristallisé importé; de la réduction de la taxe d’ajustement à l’importation qui passe ainsi de 10 à 5% sur les huiles brutes importées; du maintien de la Tva à 0 % sur le riz; de la suspension des droits de douane sur le blé; de l’application d’un taux de 0% de Tva sur la farine de blé; et du rétablissement des stades de commerce entre autres niches fiscales. Ces mesures visent à impacter significativement le pouvoir d’achat des ménages déjà éprouvés par la hausse des prix des denrées alimentaires. Ce qui porte à croire que le chef de l’Etat est sensible à la dure situation qu’éprouvent ses concitoyens. Mais, à voir de près, toutes ces mesures s’adressent à l’importation. Donc, soumis à la conjoncture internationale qui s’est déclenchée depuis le début de la crise sanitaire.
Dans la dynamique de donner corps à l’effort de guerre alimentaire, le chef de l’Etat Macky Sall a engagé le gouvernement à poursuivre le soutien énergique de préservation du pouvoir d’achat des ménages, en luttant contre toute spéculation, rétention de stock ou augmentation indue des prix des produits et services essentiels, notamment le loyer et dont le système de régulation doit être évalué et amélioré de façon concertée. Seulement, ces béquilles risquent de céder au poids de la conjoncture internationale qui esseule le monde depuis l’avènement de la pandémie de la covid-19.
DES MESURES DE SOUTIEN LARGEMENT TRIBUTAIRES A LA LOI DU MARCHE
En demandant à ses subalternes de travailler à la stabilité des prix des produits de consommation courante, le président Sall semble ignorer qu’en matière d’inflation, seule la Banque centrale des Etat de l’Afrique de l’ouest (Bceao) pour ce qui nous concerne (zone Umoa) est habilitée, à travers sa politique monétaire, à assurer la stabilité des prix. De fait, la politique monétaire peut permettre de maîtriser efficacement le niveau des prix sur le moyen et le long terme, alors que ses effets sur la production réelle ne sont que transitoires.
En outre, le maintien de la stabilité des prix, en réduisant l’incertitude sur les décisions d’investissement et de consommation, contribue également à réduire la volatilité de la production. En clair, c’est la Bceao qui injecte sur le marché financier, à travers son paysage bancaire une masse monétaire à des taux préférentiels de 2% pour qu’en définitive celles-ci refinancent à des taux soutenables pour l’économie. Face à cette situation de conjoncture mondiale, l’Etat n’ayant pas de mécanisme direct de contrôle des prix des produits, donc confronté à l’inflation importée, il ne saurait être le maitre du jeu. Aujourd’hui, tous les pays sous-développés sont confrontés par l’inflation importée qui est différente de l’inflation par les coûts, de l’inflation par les prix, et de l’inflation par la demande. Or, dans ces pays, la majeure partie des produits que nous consommons sont importés. Et dans une telle situation de dépendance alimentaire, on ne peut que supporter les coûts de production de ces produits. Or, dans ces pays la crise sanitaire a impacté ses pays producteurs. Donc, c’est dire que l’idée d’arriver à stabiliser les prix des produits de consommation courante sera chose très difficile à encourager. Et ce, même en dépit des mesures d’assouplissement des prix sur les denrées alimentaires. Autres facteurs et pas des moindres, la montée du prix du baril de pétrole, le coût des frets maritimes et la cherté des matières premières (intrants) qui concourent à la production des produits doivent être pris en compte.