SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
2 septembre 2025
Par Aly Gueye NIANG
POUR UN SURSAUT CITOYEN AU SENEGAL
«Etre citoyen, ce n’est pas seulement exercer son droit de vote, c’est agir au quotidien et s’engager activement dans la vie en société, pour le bien-être de tous et le vivre-ensemble.»
«Etre citoyen, ce n’est pas seulement exercer son droit de vote, c’est agir au quotidien et s’engager activement dans la vie en société, pour le bien-être de tous et le vivre-ensemble.» La citoyenneté pourrait signifier le droit de participer aux décisions relatives à la communauté politique. Cependant, il est important de souligner qu’il n’existe pas une définition exhaustive de la notion de citoyenneté. Dans cet article, nous allons retenir trois caractéristiques essentielles. La première est relative à la reconnaissance officielle de droits et de devoirs chez le citoyen. La seconde caractéristique renvoie à la capacité de l’individu de s’extraire de ses appartenances, sans les renier, pour embrasser une organisation plus large.
Enfin, la dernière caractéristique est liée, d’une manière intrinsèque, à la liberté individuelle. L’idée de la citoyenneté est inspirée de la cité antique, qui définit le citoyen comme celui qui participe à la communauté politique, notamment en exerçant son droit de vote, d’où la formule célèbre de Rousseau : «la loi exprime la volonté générale». Cependant, ce concept a beaucoup évolué. Il a été enrichi par des réformes constitutionnelles successives…, qui ont, en quelque sorte, renforcé les droits des citoyens. L’article 3 de la Constitution du Sénégal affirme que «la souveraineté appartient au Peuple sénégalais qui l’exerce par ses représentants ou par la voie du référendum». Par ailleurs, le principe d’égalité revêt, lui aussi, un caractère éminemment structurant, dans le statut de citoyen. «L’égalité des citoyens devant la loi, sans distinction d’origine, de race ou de religion.» Ce principe stipule d’autres points tels que l’égalité de la loi fiscale, l’accès à l’emploi, à l’éducation, etc. Autrement dit, il y a 3 grands principes de la citoyenneté. D’abord, la civilité : il s’agit de respecter les autres citoyens (politesse, etc.), mais également le matériel public (transports, bâtiments, etc.), afin de mieux vivre ensemble. Ensuite, le civisme : c’est, à titre individuel, le fait de respecter et faire respecter les lois et les règles et de reconnaître ses devoirs envers la société. C’est un comportement personnel qui va faire passer l’intérêt général avant son propre intérêt. Enfin, la solidarité : il s’agit de s’ouvrir aux autres, généralement les plus démunis et les plus fragiles, pour leur apporter de l’aide. La citoyenneté est soumise à une dualité, à savoir un certain nombre de droits et de devoirs. Ces droits doivent être exercés avec liberté et responsabilité. En ce qui concerne les devoirs, ils doivent être tout d’abord compris et respectés. Le premier devoir d’un citoyen est de connaitre la loi. L’adage disait que «nul n’est censé ignorer la loi». Cette maxime doit être comprise comme la nécessité, pour tout citoyen, de connaître les règles de vie en société. Ces règles peuvent être des lois sociétales ou juridiques. Par ailleurs, un citoyen doit connaître et respecter les symboles républicains : l’emblème national, les institutions, le drapeau, etc.
Cette idée de citoyenneté est-elle compatible avec la sociologie socio-culturelle sénégalaise ?
La citoyenneté exige d’aligner les comportements socioculturels et religieux aux valeurs républicaines et la culture du travail. L’idée de développement exige forcément une citoyenneté active, responsable et rationnelle. Au Sénégal, la citoyenneté renvoie uniquement à une élection, en dehors des périodes de scrutins, le Sénégalais cesse d’être un citoyen pour redevenir un simple habitant. Ce dernier peut être défini comme : un être vivant qui peuple un lieu. Autrement dit, quelqu’un qui n’apporte rien de nouveau à son environnement et qui ne s’en préoccupe que très peu ; tout le contraire de ce que doit être un citoyen. Le concept de participation est au cœur de la citoyenneté et demande une exigence et une responsabilité personnelle, avant de pointer du doigt les manquements des gouvernants. Prenons quelques exemples de faits récurrents aux antipodes de la citoyenneté : les dépôts d’ordures sur la voirie, la destruction des biens publics, le gaspillage d’eau ou d’électricité, les réseaux clandestins de branchement d’électricité, etc. Tous ces actes relèvent de la responsabilité unique des populations, car ces dernières vivent dans un cadre sans se préoccuper de l’Etat et du devenir de celui-ci. «Le citoyen, c’est celui qui participe, de son plein gré, à la vie de la cité. Il partage, avec ses concitoyens, le pouvoir de faire la loi... le pouvoir d’élire et, le cas échéant, d’être élu. Si tu fais la loi, il est normal que tu lui obéisses. Cela s’appelle le «civisme». Et si tout le monde s’arrangeait pour ne pas payer d’impôts, il n’y aurait plus de gendarmes, ni de lycées, ni d’hôpitaux, ni d’éboueurs, ni d’éclairage public, parce qu’il faut de l’argent, à l’Etat ou à la ville, pour entretenir tous ces services.» Régis Debray - La République expliquée à ma fille, 1998. Cette citation résume bien les enjeux de la citoyenneté et de son importance dans une république. Elle sous-entend également l’importance du rôle que pourrait jouer l’éducation dans la citoyenneté.
L’éducation à la citoyenneté, une piste de solution face à la crise de la citoyenneté active au Sénégal
Le constat est sans équivoque ; l’éducation au Sénégal est en perte de vitesse constante. Frappée par une crise endémique, des grèves cycliques, l’Ecole sénégalaise a perdu de sa superbe. Or, aucun pays ne peut se développer sans une école performante, capable de former de bons citoyens, aptes à remplir leurs tâches dans leur futur poste. Le parcours citoyen, un modèle intéressant pour le Sénégal ? Le parcours citoyen s’adresse à des citoyens en devenir qui prennent conscience de leurs droits, leurs devoirs et responsabilités. Adossé aux enseignements, en particulier l’enseignement moral et civique (Emc), l’éducation aux médias et à l’information (Emi), il concourt à la transmission des valeurs et principes de la République, en abordant les grands champs de l’éducation à la citoyenneté. Ce modèle pourrait être renforcé en intégrant les principes religieux sur le comportement du citoyen modèle. Cependant, il appartiendra aux experts de l’éducation de définir le bon curriculum, afin de faire passer le message.
La vulgarisation du modèle «Touba ca kanam», un modèle sénégalais et citoyen
Touba ca kanam est un modèle de développement communautaire initié par des jeunes habitants de la ville sainte de Touba. Un projet de développement communautaire peut être défini comme une action réalisée dans un objectif socio-économique, orienté vers la satisfaction d’un besoin collectif de base (alimentation, santé, éducation, travail, infrastructures de base, information, connaissances, etc.), d’une communauté d’hommes et de femmes, leur permettant de s’épanouir dignement. «Il tente d’en valoriser les qualités (ressources, atouts, valeurs), d’en minimiser les handicaps, d‘en contourner les contraintes.» (Daniel, 2003 : p.1). Il implique des groupes d’intérêts divers, notamment des membres de la communauté, autorités locales et agents externes d’appui technique et financier.
Contrairement au principe du modèle communautaire qui, dans plusieurs cas veut que l’Etat national, à travers ses structures déconcentrées, intervienne en général par ses apports financier et technique, «Touba ca kanam» a lancé un système inédit d’un financement participatif communautaire (par les mourides). Le caractère innovant de ce modèle se situe sur la capacité exceptionnelle à mobiliser des fonds, mais aussi à capter l’attention de chacun autour de ce projet. Par ailleurs, ce modèle mobilise également l’expertise des sympathisants dans tous les domaines d’intervention du projet. Il fonctionne sur la base du volontariat et du bénévolat. Exemple : un ingénieur des travaux viendra offrir son expertise gratuitement, etc. Plusieurs villes du Sénégal pourraient s’inspirer de ce modèle citoyen inédit au monde. Il garantit non seulement une efficacité et une efficience, mais aussi la participation de tout le monde autour de la construction de son quartier ou de sa ville. Cependant, la difficulté de ce type de modèle se situe sur la capacité à réunir les citoyens autour d’un objectif commun et à susciter l’intérêt de chacun, du fait des divergences de visions (par exemple). Pour ce faire, nous pensons qu’il est important de réunir les acteurs d’un quartier ou d’une ville autour de plusieurs thématiques ou problématiques, selon leurs centres d’intérêt. Exemple : créer des associations autour de la gestion des ordures en lien avec la commune ou une association autour de l’environnement, etc. L’idée est de regrouper les gens autour des thématiques qui les intéressent.
Ainsi, la création de plusieurs pôles de thématiques pourrait déboucher sur la prise en charge complète de tous les problèmes liés au quartier ou à la ville. Ce type de démarche nous paraît beaucoup plus réalisable. Par ailleurs, ce modèle doit fonctionner sur la base du bénévolat. Ainsi, chaque pôle sera dirigé par un expert certifié en la matière qui aura la charge de coordonner les activités. Le financement sera également participatif. Le Sénégal a beaucoup d’efforts à faire dans le domaine de l’éducation, notamment en ce qui concerne l’initiation et la formation des masses sur les principes de la citoyenneté. Il s’agit d’un enjeu crucial de développement. Seul un bon citoyen sera capable de porter, avec succès, les ambitions de développement d’un pays en développement, comme le Sénégal. Dans ce sens, il nous faut d’abord comprendre les principes de base de la citoyenneté, les apprendre, les appliquer sur tout ce que nous faisons, et qu’ils soient perceptibles à travers notre manière d’être, de faire, d’agir, etc. Pour cela, il semblerait pertinent de commencer par la base, à savoir les quartiers. Organisons-nous en association, mettons en place des projets, avec ou sans l’aide des élus, mettons-y rigueur et détermination ! Apprenons comment fonctionnent nos collectivités, quel doit être le rôle d’un maire, quelles sont ses prérogatives, missions, domaines de compétences. Bref faisons l’effort d’en connaître le plus possible ! D’un autre côté, exigeons la mise en place de dispositifs de participation qui sont à l’ère de la gouvernance actuelle : tels que le budget participatif dans nos communes1 ou l’enquête publique2. Le citoyen ne pourra être exigeant que lorsqu’il aura fait les efforts nécessaires afin de se former. Ainsi, il aura non seulement les capacités de comprendre son environnement, mais il pourra également le gérer avec intelligence. La citoyenneté active et la citoyenneté de veille permettront non seulement de tendre vers un développement local, mais elles peuvent également être une solution pour mettre fin à la politique électoraliste de certains élus.
1 Le budget participatif est un processus de démocratie participative dans lequel des citoyens peuvent affecter une partie du budget de leur collectivité territoriale, généralement à des projets d’investissement
2 Est procédure d’enquête publique préalable aux opérations susceptibles d’affecter l’environnement
MARIAGE ENTRE LE MAGISTRAT ET LA POLITIQUE, L’INCOMPATIBILITE EN DEBAT
Magistrat ne rime pas avec politique ou fonction élective
Au-delà du recours de Dr Moussa Saliou Guèye contre la candidature de Cheikh Issa Sall, la Cour d’appel a, là, l’occasion de trancher un débat qui revient sans cesse sur l’incompatibilité entre les fonctions de magistrat et celles politiques. L’on devrait savoir si le candidat de Bby à la mairie de Mbour a effectivement démissionné de la Cour des comptes ou pas. Mais des interrogations sont soulevées aussi sur la forme de la saisine qui pourrait rendre irrecevable cette requête.
Magistrat ne rime pas avec politique ou fonction élective. C’est le sens de la requête de Dr Papa Moussa Saliou Guèye qui a saisi la Cour d’appel de Thiès d’un recours, aux fins d’annulation de la candidature de Cheikh Issa Sall. Ce spécialiste en Droit public et membre de la Coalition Yewwi askan wi, rappelle, en effet, que la tête de liste majoritaire communale de la Coalition Benno bokk yaakaar à Mbour est un magistrat de profession et, par conséquent, «inéligible» aux élections locales du 23 janvier 2022 et, de façon générale, à un mandat électif conformément à l’article 32 de la loi n°2016-26 du 5 août 2016 abrogeant et remplaçant la loi organique n°99-13 du 17 février 1999 portant statut des magistrats de la Cour des comptes. Cet article 32 dispose, dans son alinéa 1 : «Les magistrats de la Cour des comptes, même en position de détachement, n’ont pas le droit d’adhérer à un parti politique et toute manifestation politique leur est interdite.» Mieux, il ajoute que «toute démonstration de nature politique, incompatible avec la réserve que leur imposent leurs fonctions, leur est également interdite». Et l’alinéa 3 va plus loin : « Ils sont inéligibles aux assemblées électives.» Dr Guèye a également visé les articles L.27 à L.275 du Code électoral et les articles 130 à 132 du Code pénal. Alors, le Directeur général de l’Agence de développement municipal (Adm) a-t-il démissionné ? Est-il en détachement ? Est-il en position d’indisponibilité ?
Quand le Comité de juridiction dénonçait Cheikh Issa Sall et Amadou Lamine Dieng
Ce recours devrait avoir le mérite de clarifier le débat qui avait déjà fait surface en 2016 avec Cheikh Issa Sall et Amadou Lamine Dieng, deux magistrats de la Cour des comptes, membres du parti au pouvoir et candidats aux élections locales. Etant entendu que l’ancien directeur de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (Anpej), aujourd’hui Dg de l’Ipres, est le maire sortant de Wack Ngouna. Le Comité de juridiction de la Cour des comptes avait rappelé à l’ordre Dieng et Sall dans un communiqué exploité par Le Populaire du 24 avril 2016, convoquant les dispositions de l’article 11 et 15 de la loi organique n°99-73 et non «n°99-13» du 17 février 1999 portant statut des magistrats de la Cour des comptes. L’alinéa 1 de l’article 11 stipule : «Est interdite aux magistrats toute activité, démonstration ou prise de position politique ou syndicale, ainsi que toute action concertée de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement de la Cour des comptes.» Seulement l’alinéa 2 place un bémol : «Cette interdiction ne s’applique pas lorsque le magistrat est détaché pour remplir les fonctions de membre du gouvernement.» Un fait : Cheikh Issa Sall n’est pas membre du gouvernement ! Mais l’article 15 est encore plus explicite sur le cas de Cheikh Issa Sall en ce qu’il dit : «Les fonctions de magistrat financier sont incompatibles avec toute autre activité publique ou privée ou mandats électifs.» Le Comité de juridiction de la Cour des comptes indiquait que «ces sujétions lient le magistrat, quelle que soit sa position administrative, en détachement ou en disponibilité» et que «la position de disponibilité ne peut servir de prétexte pour s’y soustraire». La structure avait condamné «sans réserve, l’attitude» de leurs deux collègues, Sall et Dieng, à qui elle demandait d’en tirer toutes les conséquences. «Le comité respecte, toutefois, le choix de ses deux membres, dès qu’ils en assument les conséquences. Il reste clair qu’un choix s’impose à leurs deux collègues : rester magistrat ou démissionner.» Et le communiqué concluait, en invitant «les autorités de la cour à prendre toute mesure utile en vue de l’application des dispositions prévues par la loi en pareille circonstance».
La réaction de Cheikh Issa Sall en 2016
Le Quotidien a tenté d’avoir la réaction de Cheikh Issa Sall, mais sans succès. Cependant, il avait répondu à la sortie du Comité de juridiction. Et de façon énergique. «Il faut savoir que l’organe de juridiction n’est pas un organe juridictionnel, c’est la branche de l’Union des magistrats du Sénégal au niveau de la Cour des comptes. Ce n’est pas l’avis de tous les magistrats, mais de quelques magistrats qui ont jugé qu’un magistrat, même en disponibilité, ne doit pas afficher ses engagements politiques. Moi, je crois le contraire, en tant que magistrat en disponibilité pour 5 ans. La disponibilité signifie : sortie provisoire d’un corps. Actuellement, je peux aller pêcher, aller à l’étranger, vendre du thiaf (cacahuètes), faire de l’élevage ou de l’agriculture. Je peux faire tout ce que je veux parce que je suis sorti provisoirement du corps pour 5 ans. Notre préoccupation, ce n’est pas de s’attarder sur ce communiqué. Notre préoccupation, c’est d’être proche des populations, d’essayer de tout faire pour satisfaire leurs besoins dans la santé, l’éducation, le social. Notre préoccupation, c’est également d’élargir la famille politique du Président Macky Sall au niveau de ce département (Mbour). Et nous sommes sur le terrain tous les jours», avait-il répliqué. Il n’y a jamais eu de suite pour les deux magistrats.
Alioune Niane relève un flou et demande une révision des textes
Et c’est peut-être, l’argument de Alioune Niane qui l’expliquerait. Ce magistrat de la Cour des comptes, interrogé par Rfm, relativise : «Les lois organiques sur le statut des magistrats judiciaires et magistrats de la Cour des comptes interdisent au magistrat des activités politiques. Dans les deux cas, il y a un flou dans la rédaction des textes. Parce qu’on dit que le magistrat ne doit pas faire de la politique, même en cas de détachement. Or, il y en a qui ne sont pas en détachement, mais qui ont une disponibilité. Celui qui a une disponibilité peut considérer qu’il peut faire de la politique et, juridiquement, ce serait valable. Il faut donc revoir les textes et préciser que, quelle que soit sa position, le magistrat ne peut exercer des activités politiques. Quelqu’un dont la disponibilité est arrivée à terme et qui ne reprend pas ses activités de magistrat, il est considéré comme démissionnaire. Et par conséquent, il peut faire de la politique ou autre chose. Donc, il faut mettre fin à cette confusion.» Tout porte à croire que, sur la base de ces arguments de Alioune Niane, Cheikh Issa Sall a démissionné, puisque son indisponibilité de 5 ans aurait expiré. Et puis, Dr Moussa Saliou Guèye a affirmé que le candidat de la majorité à la mairie de Mbour a été officialisé «sous la profession d’administrateur civil, qu’il avait été avant d’entrer dans la magistrature, notamment à la Cour des comptes». Ce qui, à ses yeux, est un «faux et usage de faux, voire une escroquerie politique, en vue des prochaines élections locales». Le Quotidien a consulté la liste des candidats investis par Benno bokk yaakaar de Mbour. Il est bien mentionné dans la rubrique profession «administrateur». Mais estce un administrateur civil ou un administrateur de société ? L’autre fait : il ne s’identifie pas ou plus comme magistrat. Dans tous les cas, audelà de la forme, c’est l’occasion de trancher définitivement cette question d’incompatibilité entre les fonctions de magistrat et l’exercice d’activités politiques.
ATTAQUE DE LA BASE DE CWE DE SINDIA : LA GENDARMERIE LIBERE LES VIEUX DE KHOKOMA
Au lendemain de la violente attaque de la base de l’usine chinoise, Cwe, qui construit l’autoroute à péage Mbour-Thiès-Aibd, la gendarmerie a procédé à des arrestations dans le village de Khokoma, situé dans la commune de Sindia, où elle n’a laissé que femmes et enfants. Mais, elle a procédé à un tri avant de libérer toutes les personnes âgées et mineures, hier. Pour l’instant, seuls 10 individus, soupçonnés d’avoir participé au cambriolage, ont été placés à en garde à vue. Ils vont être probablement déférés ce mercredi devant le Parquet du Tribunal de grande instance de Mbour.
Cette arrestation musclée avait ému les habitants du village, notamment la fille du chef de village, Oulèye Ka, qui a dénoncé la violation de l’l’intimité des fils du village de Khokoma. «Après cette attaque au niveau de l’usine, nous avons été réveillés par la gendarmerie, armée jusqu’¬aux dents, vers 6h, tous les hommes du village, même les plus petits, ont été réveillés et arrêtés avant d’être acheminés, les uns à la brigade de Saly et, les autres, à une destination inconnue. Un geste que nous n’apprécions pas parce qu’il n’y a aucun motif pour procéder ainsi. Ils ont arrêté des personnes qui devaient aller au travail, ils sont entrés dans nos chambres pour jeter nos matelas dehors, comme si nous étions des délinquants ou des criminels», regrette-t-elle.
GRAND BANDITISME SUR LA PETITE CÔTE
L’usine Solance batteries a subi une violente attaque dans la nuit du lundi au mardi. Les cambrioleurs ont bastonné les travailleurs, blessé les propriétaires indiens et ouvert le feu sur les gendarmes
Située dans la zone franche économique de Sandiara, l’usine Solance batteries a subi une violente attaque dans la nuit du lundi au mardi. Les cambrioleurs ont bastonné les travailleurs, blessé les propriétaires indiens et ouvert le feu sur les gendarmes. Ces derniers ont tué l’un deux, en ripostant à leurs tirs. Cette scène relance le débat sur l’insécurité qui grandit dans le département de Mbour.
Que se passe-t-il sur la Petite Côte ? Après l’attaque, ce week-end, contre la base de l’usine chinoise China international water and electric corporation (Cwe) qui s’active dans la construction de l’autoroute à péage, l’usine indienne Solange batteries de Sandiara a reçu, dans la nuit du lundi au mardi, une bande de malfaiteurs lourdement armés. Le bilan est lourd : il y a eu 5 blessés graves du côté des travailleurs et un mort parmi les assaillants. Le film de l’attaque est digne d’un scénario hollywoodien.
C’est vers 3h 30 voire 4h du matin, qu’un groupe d’individus, environ une vingtaine, lourdement armés, a débarqué à bord de 4x4 sur le site de l’usine qui continuait à fonctionner à cette heure de la nuit. Le gang a tenu en respect les agents de sécurité, avant de s’attaquer à eux. Ces malfrats, munis d’armes de pointe, ont attaqué l’usine alors que les travailleurs étaient dans les ateliers pour s’atteler à la production de batteries. Au moment de l’attaque, les travailleurs indiens étaient dans leur logement, situé dans l’enceinte de l’usine. Les explications des témoins montrent un cambriolage bien pensé. Gorgui Guèye, le coordonnateur et chef de la sécurité de l’usine Solance batteries, usine implantée dans la zone économique spéciale de Sandiara, explique : «C’est un groupe de malfrats, armés jusqu’aux dents d’armes automatiques, qui a débarqué avec une violence inouïe, installant la peur au niveau de l’usine de fabrique de batteries. Ils ont escaladé le mur, car les portes de l’usine étaient fermées. Une fois à l’intérieur, ils ont exercé une violence sur les travailleurs.»
Ce n’est pas tout, car ils ont fait subir des brimades aux travailleurs. «Ensuite, ils sont partis au niveau des logements des Indiens où ils ont tiré des balles sur les portes pour les ouvrir. Les Indiens ont pris peur, c’est ainsi que les assaillants leur ont demandé où se trouvaient l’argent et le comptable ? Cette bande était venue pour prendre l’argent de l’usine», raconte le chef de la sécurité. Malgré le moment de tension, la panique, les travailleurs ont réussi à alerter la gendarmerie de Sandiara.
Les éléments de cette brigade, qui se trouvent à quelques encablures de la zone économique spéciale de la localité, n’ont pas mis du temps à venir prêter mainforte aux autres travailleurs en mauvaise posture. Sentant que l’étau allait se resserrer autour d’eux, les assaillants ont pris pour cible les pandores, qui ont essuyé des tirs nourris. La riposte est automatique : ils ont dégainé en direction des cambrioleurs, et l’un sera touché mortellement. Chez les travailleurs de l’usine Solance batteries, le bilan est aussi lourd : 5 personnes ont été blessées. Il s’agit de trois Indiens, un élément de la sécurité de l’usine et un autre agent de l’entreprise. Cette partie de Sandiara, qui abrite de lourds investissements étrangers réalisés à coups de milliards de francs Cfa, est devenue stratégique, ce qui attire les grands délinquants.
Sans doute, elle mérite d’être mieux sécurisée, surtout que cette nouvelle attaque survient quelques heures après le cambriolage de la base de l’usine China international water and electric corporation (Cwe), spécialisée dans la construction et l’ingénierie. Elle a été l’objet d’une violente attaque de personnes en cagoule ce week-end, le bilan : trois Chinois blessés, dont un dans un état très grave. Les malfrats ont également emporté une importante somme d’argent. La gendarmerie a effectué une descente musclée dans le village peulh de Khokoma, situé à quelques mètres du lieu de l’agression et a arrêté tous les hommes du village, pour les besoins de l’enquête, avant de relâcher hier les personnes âgées
VIDEO
BARTH ARRÊTÉ
Le maire de Mermoz-Sacré Cœur et candidat de Yewwi Askan wi pour les élections locales à Dakar, a été interpellé en préparation d'un « doxantu » dans le cadre de la prochaine campagne électorale
L'opposant sénégalais Barthélémy Dias, candidat à la mairie de Dakar, a de nouveau été interpellé mercredi, une semaine après avoir été détenu à la suite de heurts entre ses partisans et les forces de l'ordre, a déclaré à l'AFP un de ses avocats, Me Cheikh Khouraissy Ba.
"Je confirme l'arrestation de Barthélémy Dias à la sortie de son domicile (...), alors qu'il partait en petit cortège distribuer des flyers (des tracts) au Plateau", le quartier d'affaires et des grandes institutions, a dit son avocat au téléphone sans plus de détails. Son interpellation n'a été ni confirmée ni démentie par la police.
M. Dias, farouche adversaire du président Macky Sall, avait déjà été arrêté et retenu par les policiers pendant quelques heures le 10 novembre, en même temps que deux autres figures de l'opposition, Ousmane Sonko, annoncé comme un des principaux concurrents à la présidentielle de 2024, et Elhadji Malick Gakou, ancien ministre. Ils avaient été interpellés à la suite de violences entre leurs supporteurs et les forces de l'ordre sur le chemin du tribunal où M. Dias devait comparaître pour une affaire de 2011. M. Dias devait répondre en appel avec d'autres prévenus de la mort d'un homme abattu par balle dans un contexte de violence politique.
M. Dias, maire de Mermoz-Sacré-Coeur, une commune de Dakar, est le candidat d'une coalition de partis de l'opposition à la mairie de Dakar aux élections municipales de janvier 2022.
Par Yoro DIA
CHINE-USA, LA BATAILLE DE L’EMPIRE DU MILIEU
La thèse de la Chine, puissance du 21e siècle, est très séduisante, mais le nouveau siècle sera encore américain parce que les Américains ont toujours réussi à éviter la cause principale du déclin de tous les empires
Le Secrétaire d’Etat, Antony Bliken, va terminer sa tournée africaine par Dakar, la seule étape francophone, comme le font aussi les Présidents américains lors de leurs tournées africaines. Les Chinois ont aussi choisi Dakar pour organiser le Forum Chine-Afrique. Ainsi, Dakar devient, comme à son habitude, un carrefour diplomatique, confirmant le statut d’Etat-pivot du Sénégal dans la sousrégion. Dakar, la capitale d’un Etat-pivot de l’Afrique de l’Ouest, comme Nairobi en Afrique de l’Est, ne peut être qu’au centre des luttes de pouvoir et d’influence qui opposent les Etats-Unis et la Chine. Une bataille mondiale pour être l’Empire du milieu.
Pour la cosmogonie et les géographes chinois, la Chine ne pouvait être que le centre du monde et tout l’univers devait tourner autour d’elle, d’où l’appellation historique d’Empire du milieu. Quand on dit Empire du milieu, on pense donc naturellement à la Chine, mais, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Etats-Unis sont devenus, de fait, l’Empire du milieu. Cette centralité des Etats-Unis dans les relations internationales a été très bien décrite par Pierre Melandri et Justin Vaisse, un de mes anciens profs à Sciences Po, dans leur livre «l’Empire du Milieu : les Etats-Unis et le monde depuis la fin de la seconde guerre mondiale».
Depuis son boom économique et s’appuyant sur son histoire, la Chine aspire à reprendre sa place d’Empire du milieu. Elle a beaucoup d’atouts sur les plans économique et militaire, mais la question politique reste son talon d’Achille. C’est-à-dire, comment gérer une économie moderne, ouverte sur le monde, avec des libertés publiques qui datent de Mao, à l’ère de Google et Twitter ? Pendant combien de temps, les Chinois, qui vont de plus en plus s’enrichir, découvrir le monde en réel et en virtuel, vont-ils accepter que les libertés soient sacrifiées à l’autel de la Raison du Parti qui n’est communiste que de nom.
Cette absence de libertés politiques et publiques, qui a fait la force de la Chine dans sa longue marche vers l’émergence, va devenir son principal talon d’Achille. Le 19e siècle a été européen, le 20e a été américain et le 21e a débuté avec une autre «guerre froide», pour un autre siècle américain ou un nouveau siècle chinois. En termes simples, pour Pékin, la «naissance» de la puissance chinoise devrait entraîner inéluctablement le «déclin» de la puissance américaine, pour reprendre l’idée centrale du fameux livre de Paul Kennedy, «Naissance et déclin des grandes puissances». La thèse de la Chine, puissance du 21e siècle, est très séduisante, mais le nouveau siècle sera encore américain (d’ailleurs le think tank Project for a new American Century a été mis sur pied uniquement pour y réfléchir) parce que les Américains ont toujours réussi à éviter la cause principale du déclin de tous les empires (de l’empire romain à l’empire soviétique) à savoir «des guerres longues et coûteuses, des difficultés économiques (entre autres) finissent par entraîner le déclin des plus puissants pays» et ont, depuis la fondation de l’union, «privilégié la prospérité économique qui est la première cause de l’émergence des grandes puissances»
Pour la prospérité économique, l’Amérique est le seul pays au monde à avoir constitutionnalisé «la recherche du bonheur» et à ériger l’optimisme au rang de fête nationale, avec la Thanksgiving. En ce qui concerne les guerres longues et coûteuses, l’Amérique de Biden s’est retirée de l’Afghanistan et a commencé le processus en Irak. Donc P. Kennedy a eu raison avec la chute de l’empire soviétique, mais la survie de l’empire américain va montrer qu’il a eu tort. Les «déclinologues» recrutent aussi l’Allemand Spengler, avec «le déclin de l’Occident», pour annoncer le déclin inexorable des Etats-Unis. Or, la thèse centrale de Spengler, à savoir «la démocratie est la forme politique du déclin», a montré ses limites.
La démocratie et la liberté constituent les sources à la fois de la puissance américaine et le plus grand rempart contre le déclin. Ce qui est le contraire de la Chine, un pays qui «censure Google» et Weiboo, le Google chinois, parce qu’une tenniswoman a dénoncé un cas d’agression sexuelle. Le problème fondamental de la Chine est loin d’être Hong-Kong ou Taïwan, mais comment éviter, ad vitam aeternam, la «cinquième modernisation» (la démocratie et les libertés) qu’exigent les dissidents, après les quatre autres impulsées par Deng, à savoir l’agriculture, l’industrie, l’Armée, la science.
La Chine est enfermée dans un grand dilemme : plus le pays va s’enrichir et s’ouvrir au monde, plus l’absence de liberté et de démocratie deviendra insupportable. Thomas L. Friedman, éditorialiste au New York Times, résume très bien les rapports entre la Chine et les Etats-Unis, en disant «les ipod et les iphones sont fabriqués certes en Chine, mais l’idée vient toujours des Etats-Unis». Entre les Etats-Unis et la Chine, vous avez toute la différence entre un ingénieur de conception et un ingénieur d’exécution.
La Chine est l’usine du monde et donc le plus grand marché de la sous-traitance et de la contrefaçon, mais les idées et les capitaux viennent, pour la plupart du temps, de l’Occident. Etant donné que «les idées gouvernent le monde», comme le dit le penseur américain Ralph W. Emerson, aussi longtemps que l’Amérique continuera à avoir ce système liberal qui lui permet de s’adapter aux crises économiques et qui lui permet d’avoir la moitié des prix Nobel, dont une grande partie est d’origine étrangère, elle va être l’Empire du milieu.
Spengler écrit dans son livre, «nous autres Allemands, nous ne produirons plus un Goethe, mais un César». L’Amérique produit des «Goethe» en série, comme Bill Gates, Larry Page et Serge Brin, les deux étudiants qui ont inventé Google, Steve Jobs qui a inventé l’iphone, alors que la Chine produit les «Césars» qui domptent la main d’œuvre pour les produire en quantité industrielle, à bon prix pour les mettre sur le marché mondial. On voit nettement où est le centre et où est la périphérie, d’où la rapidité de l’émergence économique chinoise qui, en mois de 50 ans, a quitté le «Tiers monde pour le Premier monde», pour citer le livre du très libéral, Lee Kwan Yeuw, de Singapour, qui a été l’inspirateur de Deng Xiaoping pour les reformes et l’ouverture économique
Dans la bataille pour l’Empire du milieu contre les Etats-Unis, il reste à la Chine la «cinquième modernisation», mais aussi et surtout le «soft power» qui est l’avantage absolu des Etats-Unis, qui ont réussi à «universaliser» leur culture grâce, non pas à leur armée, mais à Hollywood et aux séries télévisées. Kim Kardashian et Brad Pitt sont plus efficaces que des bataillons de marines pour l’influence des Usa et l’auto-colonisation culturelle. Sur ce plan, la Chine à plus que besoin d’un grand bond en avant.
CES GOULOTS QUI ÉTRANGLENT LA BAISSE DU LOYER
Non-application des textes, charges exorbitantes des bailleurs, absence d’accompagnement
Le manque d’application dans toute sa rigueur des textes de 2014 (problèmes liés à la surface corrigée, manque d’accompagnement de l’Etat vis-à-vis des bailleurs…) fait partie des goulots qui étranglent la mise en œuvre effective de la baisse du loyer font légion. Et les acteurs qui œuvrent dans le secteur de l’immobilier ont fait part de leurs préoccupations devant le ministre du Commerce Aminata Assome Diatta, à l’occasion d’une réunion hier.
Lors du Conseil des ministres du 21 octobre dernier, le Président Macky Sall insistait sur la nécessité d’une régulation urgente des prix du loyer tout en demandant aux ministres en charge du Commerce et des Finances de lui proposer, dans les meilleurs délais, des mesures d’urgence pour encadrer davantage et réguler les prix du loyer sur l’ensemble du territoire national, notamment au niveau des centres urbains. Le Président Macky Sall devra encore prendre son mal en patience si l’on se fie aux propos des principales parties prenantes. Sans ambages, ils ont disséqué les difficultés qui freinent l’efficacité de cette loi sur la baisse du loyer. ‘’Il y a une carence de synergie entre les parties prenantes du loyer surtout au niveau de l’administration. Il faut comprendre que le loyer touche beaucoup de secteurs qui sont indépendants. Concernant l’encadrement et la régulation du loyer, nous avons les meilleurs textes‘’, a estimé l’expert immobilier Chérif Thiam avant de s’interroger : ‘’Où est-ce que donc ça pèche ?
A mon avis, c’est au niveau de l’application. On ne peut pas prendre certaines mesures qui touchent la poche d’une partie de la population sans un encadrement et une rigueur constante.’’ A l’en croire, la mise en place d’un observatoire pour le loyer et l’immobilier semble opportune. Elle a son importance, selon l’expert immobilier, pour la simple et bonne raison que comme il y a beaucoup de services, beaucoup de parties de l’administration qui sont impliquées, il serait bon d’avoir un organe qui puisse centraliser le loyer et l’immobilier. ‘’Le deuxième point, c’est quand vous parlez de maîtrise du loyer. Pour nous, ça implique la révision surtout du décret de 2010. Et ce décret devrait être révisé tous les deux ans. On est en 2021. Il y a au moins 5 régularisations qui devraient avoir lieu‘’, renchérit M. Thiam non sans indiquer que pour parler de maîtrise aussi, il faut d’abord régulariser ces textes.
‘’LA DGID A FAIT PROFIL BAS DANS CET ASPECT DU LOYER‘’ ‘’
D’abord réveiller les commissions d’évaluation parce qu’entre 2010 et maintenant, la géographie du Sénégal et des villes a changé. Des quartiers qui étaient considérés avant comme quartiers qui n’étaient pas importants sont devenus des quartiers résidentiels. Il y a beaucoup de lotissements qui se sont faits et beaucoup de quartiers qui sont nés. La réalité du marché en transactions immobilières fait que pour la sauvegarde des intérêts des bailleurs, il faut en urgence réviser ce texte’’, insiste Chérif Thiam. Il souligne aussi la nécessité de réactiver le bureau des loyers au niveau de la Direction des Impôts et Domaines (DGID). Déplorant dans la foulée l’indifférence de cette direction, il trouve qu’il est constant que la DGID, dans cet aspect du loyer, a fait profil bas. ‘’C’est ça la réalité et ça se ressent’’, s’insurge-t-il. Dans le même ordre d’idées, il invite le gouvernement à faire appliquer la surface corrigée (c’est la surface habitable à laquelle on applique des coefficients de correction de la surface qui tiennent compte de l’état d’entretien, des équipements (ascenseur, baignoire…) ou encore de la situation du logement (l’ensoleillement, la vue…). Toutefois, pour sa part, la représentante de l’Association Nationale des Agences Immobilières du Sénégal (ANAIS) Fatoumata Diack estime qu’ils ont mesuré l’impact négatif de la surface corrigée sur le montant du loyer. ‘’Parce qu’actuellement, le barème de 2010 qui est utilisé pour le calcul de la surface corrigée donne un montant qui n’est pas réel. Entre une surface corrigée qui a été calculée en 2010 pour un bâtiment qui a été construit au niveau de la VDNet un autre qui est construit au niveau de Fan Résidence, cette surface corrigée, elle est identique. Alors que les prestations ne sont pas identiques. Les barèmes devraient être revus’’, renseigne Mme Diack qui trouve que ce barème est obsolète.
‘’DIRE QUE LE BAILLEUR DOIT TOUT ACCEPTER POURRAIT DEMOTIVER LES FUTURS PROPRIETAIRES QUI AURAIENT ENVIE D’INVESTIR DANS LE LOGEMENT‘’
Prenant en outre fait et cause pour les bailleurs, Elle déclare : ‘’ Les bailleurs et les locataires ne doivent pas être dans des situations de dos à dos. Nous devons savoir que ces bailleurs ont investi, ont choisi de mettre leurs biens en location. C’est une épargne. Ce montant de loyer sert quelquefois à subvenir aux besoins de la famille, à rembourser parce qu’il est adossé parfois à un crédit immobilier qui a été fait sur la base de loyers estimés.‘’ Dans ce cadre, pense-t-elle, il est important de ne pas occulter ce fait et dire du jour au lendemain que les loyers vont baisser. ‘’Il faut équilibrer les mesures qui vont avantager les locataires, mais aussi ne pas occulter que des bailleurs ont des droits et des obligations. Il ne faut pas occulter les charges. Quand le loyer est enregistré, il y a le coût de l’enregistrement de 2%. Quand vous prenez la TOM, c’est 3,6%. Quand vous prenez les impôts, ces impôts peuvent aller jusqu’à 40% du montant du loyer global‘’, plaide la représentante de l’ANAIS. De son avis, dire que le bailleur doit tout accepter pourrait démotiver les futurs propriétaires qui auraient envie d’investir dans le logement. ‘’Il y a un déficit de logement et l’Etat ne peut pas satisfaire tout le monde. Il faudrait peut-être inciter d’autres personnes à investir, à construire des logements à usage locatif mais pour ça, il faudrait les accompagner en créant par exemple des exonérations, des modes d’accompagnement relatifs aux promoteurs et aux propriétaires privés‘’, note-t-elle tout en rappelant aussi qu’il faudra accompagner les promoteurs dans les offres de location-vente. Une proposition appuyée par le président de l’ordre national des experts, Mohamed Lamine Sarr qui prône la nécessité d’augmenter l’offre de logement-locatif. ‘’Plus on aura de logements locatifs disponibles, plus on aura la possibilité de réguler et de maîtriser le coût du loyer’’, renseigne M. Sarr Mise en place d’un observatoire
Dans la même veine, il soutient que le marché de l’immobilier, il faut le connaître, l’analyser, le maîtriser pour voir dans quelle mesure il faut y adopter la loi sans problèmes. La prise en charge de l’écosystème locatif, d’après lui, est importante dans toutes ses composantes. ‘’Les agences immobilières sont le dernier élément du maillon. Elles sont au stade de la consommation, elles ne fixent pas le loyer. C’est le propriétaire qui fixe son loyer en tenant compte de l’antécédent et l’antécédent, c’est la filière. Dire que le loyer, c’est simplement les agences, c’est réducteur. C’est pourquoi l’Observatoire du marché, c’est quelque chose qu’il faut instaurer rapidement‘’, fait-il savoir. De son avis, le rôle de l’observatoire donc ne sera pas de réprimer les gens qui ne respectent pas la loi. Mais, renseigne-il, une vitrine qui permet d’avoir l’information sur le niveau du loyer dans tout le secteur. ‘’Les gens raisonnent par comparaison. Mon voisin a loué à 100 mille, je loue à 100 mille. Il faut des référentiels solides et puissants dans chaque quartier. L’observatoire servira à informer le consommateur pour dans chaque quartier, quelles sont les disponibilités’’, affirme le président de l’ONES.
LE PROGRAMME DES 100 MILLE LOGEMENTS, UNE SOLUTION
Répondant à certaines interpellations, le chargé de suivi et régulation au ministère de l’Urbanisme est revenu sur le programme des 100 mille logements. Selon lui, pour trouver une solution, le premier point, c’est une production massive de logements. Saluant dans la foulée la mise en place d’un dispositif adapté avec le projet ‘’100 mille logements‘’, qui offre un foncier gratuit bien aménagé aux promoteurs qui vont réaliser les logements.
ME BASSIROU SAKHO, PRESIDENT ADLS : «LA LOI 2014 A ETE PRISE POUR REGLER DES QUESTIONS CONJONCTURELLES DANS LA PRECIPITATION»
Pour le président de l’ADLS, la loi 2014 qui a été prise pour régler des questions conjoncturelles l’a été dans la précipitation. ‘’Ce qui justifie un tout petit peu l’échec de cette loi. Nous avions, à l’époque, considéré qu’il fallait trouver une solution alternative mais dans l’unique but de permettre à l’autorité, sur une période relativement courte de 5 ans, de régler définitivement la question du loyer à Dakar. Si nous sommes appelés à réfléchir à nouveau sur la question du loyer, et si on doit emprunter le même procédé, on risque d’aboutir aux mêmes résultats’’, déplore la robe noire. L’avocat insiste lui aussi sur l’impératif de mettre sur pied un observatoire. ‘’C’est d’abord pour régler tout de suite la question du loyer en demandant à tout locataire et bailleurs de venir déclarer son bail à ce niveau-là. Cet observatoire vous permettra, dans un délai court d’un an, de collecter toutes les données. Parce que nous n’avons pas des données fiables. Nous ne savons pas aujourd’hui le nombre exact de locataires à Dakar, sur le nombre de bailleurs qui donnent pas leur propriété à leurs agences‘’, prône-t-iltout ajoutant que le locataire est la partie faible de la relation contractuelle. ‘’Et entre le fort et le faible, c’est la loi qui libère’’, plaide Me Sakho.
MOMAR NDAO, ASCOSEN : ‘’BEAUCOUP DE BAILLEURS SONT AU MINISTERE DES FINANCES’’
Visiblement très remonté contre le ministre des Finances, le président de l’association des consommateurs Momar Ndao a soutenu que ce ministère est à la base de toutes les difficultés. ‘’C’est le ministère des Finances qui est compétent en matière de loyer. Et depuis 2014, est-ce que vous avez entendu le ministère des Finances parler de loyer ? Ils font tous le mort. Parce que beaucoup de bailleurs sont dans ce ministère et dans ces zones‘’, fulmine-t-il. Précisant aussi que la responsabilité est partagée concernant le coût du loyer, il déclare : ‘’La loi a été très bien faite mais le problème que nous avons, c’est l’application. Le consommateur ne paie pas le loyer. 57% ont des problèmes de paiement irréguliers. Le deuxième, c’est les bailleurs, ils veulent tous gagner. Et le troisième, c’est l’Etat.’’
LE SUDES ET LE SAES SE TIRENT DESSUS
Crise à l’institut de français pour les étudiants étrangers de l’Ucad
La crise au sein de l’Institut de Français pour les Etudiants Etrangers (Ife) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) prend une autre tournure. Divisés sur la question, le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Supérieur et recherche (Sudes) et le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) se font la guerre.
En fin octobre, le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Supérieur et recherche (Sudes) avait fait une sortie pour s’attaquer au recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Ahmadou Aly Mbaye, lui reprochant d’avoir pris la responsabilité exclusive de nommer le directeur de l’Institut de Français pour les Etudiants Etrangers (Ife) et le directeur des études de l’établissement sans se référer au Conseil d’administration. Une déclaration qui n’avait pas plu aux membres de la Coordination de Dakar du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes).
Face à la presse le 10 novembre, ces derniers avaient apporté une réponse cinglante à leurs camarades du Sudes, affirmant que l’arrêté de nomination d’un directeur intérimaire à l’Ife pris par Ahmadou Aly Mbaye est tout à fait légal et conforme aux textes de gouvernance de l’Ucad. Qualifiant les responsables du SudesS de «fauteurs de troubles», le Saes les accuse d’avoir posé des actes graves comme la «rétention illégale des copies d’examen, le sabotage des tests d’entrée, le blocage des accès et issues de secours de l’Ife pour empêcher les étudiants d’accéder aux salles de cours, la confiscation des clés de la salle 2 illégalement fermée avec un autre cadenas, etc». Sidéré par les allégations de la Coordination de Dakar du Saes, le Sudes s’est fendu d’un communiqué pour contrattaquer. «Depuis quelques jours, par la voix de Abdoulaye Diouf, prétendu directeur de l’Ife et par celle de Abdoulaye Dieng, coordonnateur du campus de Dakar du Saes, nous assistons à une campagne de désinformation et de diabolisation du Sudes, en particulier des membres de l’Usb Sudes-Esr de l’Ife.
Ainsi, nous avons jugé nécessaire de rétablir les faits relatifs aux contre-vérités diffusées dans certains médias, suite à leur conférence de presse du 10 novembre 2021», soulignent les responsables du Sudes dans un communiqué. Selon le Sudes, «l’arrêté 1269 du recteur Thioub daté du 23 avril 2019 qu’ils brandissent à tout bout de champ ne peut en aucun cas prévaloir sur le décret n° 79-175 du 28 février 1979 portant création et organisation de l’Institut de Français pour les Etudiants étrangers (Ife) que seul un nouveau décret peut modifier ou abroger. Point n’est besoin d’être un spécialiste en droit pour comprendre ce principe élémentaire. Par ailleurs, à l’Ife, les mandats du directeur et du directeur des études ne sont pas solidaires». D’après le syndicat, le décret de l’Ife, en son article 4, stipule que : «le directeur, obligatoirement choisi parmi le personnel enseignant de la faculté des Lettres et Sciences humaines, est nommé par le recteur, sur proposition du conseil d’administration après avis de l’assemblée de la faculté. Le directeur des études, choisi parmi le personnel enseignant titulaire de l’institut, est nommé par le recteur, sur proposition du conseil d’administration. Le mandat du directeur est de trois ans renouvelable. Le mandat du directeur des études est de deux ans renouvelable.»
«L’ACCUSATION DE RETENTION DE NOTES EST TOUT A FAIT INFONDEE»
Concernant la question de l’intérim, précise le Sudes, « celle-ci n’est pas prévue par les textes de l’Ife». «La preuve en est que Abdoulaye Diouf lui-même qui l’invoque, a été nommé Directeur des études suite au départ de la directrice des études précédente un an avant la fin de son mandat. Avec le soutien des Per de l’Ife lors d’une réunion du conseil scientifique et pédagogique, Abdoulaye Diouf a alors déposé un dossier de candidature au rectorat. Le Conseil d’administration s’est ensuite réuni, l’a élu et a proposé sa nomination au Recteur qui a signé un arrêté dans ce sens. A ce moment-là, il est resté muet au sujet de cet intérim qui ne l’arrangeait pas», ajoutent les responsables du Sudes.
S’agissant des notes de l’examen du second semestre de l’année 2020-2021, poursuivent-ils, l’accusation de rétention de notes est tout à fait infondée. Pour le Sudes, les enseignants concernés ont décidé de prendre leurs responsabilités et de sécuriser les notes en attendant de pouvoir les remettre à une direction installée de façon légale. «Quant au test illégal prévu ce lundi 8 novembre 2021 par la direction en dehors de toutes les procédures, les membres de l’Usb Sudes-Esr de l’Ife s’y sont opposés pacifiquement comme la loi les y autorise. Par conséquent, les ténèbres de la manière forte et la violence sont plutôt du côté des autorités universitaires qui ont choisi de faire appel à des agents de sécurité dans un but manifeste d’intimidation, ce dont tout syndicat digne de ce nom devrait non seulement s’inquiéter, mais devrait combattre avec la dernière énergie», martèle le Sudes.
LES PIÈCES DU PUZZLE DE LA RESTITUTION DES OEUVRES D'ARTS DU SÉNÉGAL PILLÉES SE CONSTITUENT
Le Musée des civilisations noires (Mcn) a mis sur pied une commission spéciale pour la restitution des collections sénégalaises spoliées en période coloniale et conservées dans les musées occidentaux
Le Musée des civilisations noires (Mcn) a mis sur pied une commission spéciale pour la restitution des collections sénégalaises spoliées en période coloniale et conservées dans les musées occidentaux.
La restitution du sabre d’El Hadji Omar Tall, enregistrée dans le patrimoine français comme étant « inaliénable et restituable », le 17 novembre 2019, est le premier acte de la vague de retour des œuvres africaines à la source. C’est dans cette veine que des acteurs culturels et universitaires se sont retrouvés hier, au musée des civilisations noires (Mcn), afin de s’atteler à l’installation officielle de la commission supérieure chargée de l’inventaire et du pilotage de la restitution des biens sénégalais spoliés par les Occidentaux.
Ainsi, ces acteurs se joignent à la revendication des communautés pour la restitution des œuvres confisquées par les pays occidentaux, notamment lors de la période coloniale. « Restituer », selon la définition du Petit Larousse, c’est rendre quelque chose à son propriétaire légitime. Et les peuples, notamment du Sénégal et du Bénin, ont réclamé des collections conservées dans les musées occidentaux. Pour ce faire, des démarches sont entreprises dans ce sens avec entre autres l’installation d’une commission opérationnelle qui se chargera de l’inventaire et celle qui a la charge de la restitution. Directeur du Musée des civilisations noires, Pr Hamady Bocoum, l’hôte de l’initiative, indique : « La mission de la commission, c’est de répertorier, de documenter, piloter le retour et la réinterprétation des objets afin d’en ramener le maximum possible dans nos pays. » Et dans un autre sens, il s’agit de faire le même travail pour inventorier les objets qui sont dans nos terroirs pour ne pas les perdre. D’autant qu’aujourd’hui, l’Afrique s’interroge sur son futur et travaille pour son unité.
Par conséquent, ce n’est pas seulement la question politique qui est en jeu, car cette dernière est dans une logique de diversité territoriale. Or, la continuité culturelle ignore les frontières héritées de la colonisation. « C’est cette puissante gomme qui doit être manipulée pour faire de sorte que la vague annoncée de la restitution ne nous foudroie pas, mais que nous surfions plutôt sur la vague pour revisiter nos continuités culturelles. Seulement, on ne doit pas oublier le reste. Car il y a des créateurs qui continuent de créer, du fait que le patrimoine de demain, c’est l’œuvre d’aujourd’hui. Il s’agit de réécrire notre histoire », assume le directeur du musée des civilisations noires.
PR HAMADY BOCOUM : L’AUTHENTICITE DES ŒUVRES AFRICAINES EST UN LEURRE
La question de l’authenticité souvent brandie par certains connaisseurs des arts est battue en brèche par le Pr Bocoum. Ce qu’ils appellent art africain est, selon le directeur du Mcn, un leurre. Car la plupart des objets qui sont dans les collections des occidentaux, de l’avis de Pr Bocoum, auraient été détruits et reconstruits. Parce que, explique-t-il, la culture africaine est dynamique : « On fait une production, elle finit son cycle de vie et d’autres productions sont faites. » Le musée à l’occidental est également renié par l’ancien directeur du patrimoine. Sur la question, M. Bocoum indique qu’il faudrait avoir une vision propre à l’Afrique. C’est dire que « nos espaces de concertations des œuvres d’art ne sont pas des musées ethnologiques (étude de l’autre), non plus anthropologique (qui avait légitimé la thèse de stratification raciale), ni chromatique (n’étant pas un musée de l’homme noir). On est dans l’insubordination. Il n’y a pas de musée que l’on considère comme un modèle. Il faut toujours rester dans la créativité, l’inventivité voire progressivement inventer un modèle que les populations comprennent, dans lequel elles se reconnaissent et qu’ils (ces musées) soient des espaces de rencontre ».
LE PARC DE NIOKOLO KOBA EN DANGER
Inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 1981, le parc national de Niokolo Koba (Pnnk) est un bien naturel situé dans la région de Tambacounda qui couvre une superficie de 913 000 ha
L’Unesco et la Direction des parcs nationaux sont très préoccupés par la situation du parc de Niokolo Koba. C’est ainsi qu’ils se sont réunis autour d’une table-ronde de deux jours qui s’est ouverte hier pour empêcher que le parc national de Niokolo Koba ne fasse plus partie de la liste du patrimoine mondial en péril. Ils souhaitent également que le parc de Djoudj ne connaisse pas la même situation.
Inscrit sur la liste du patrimoine mondial depuis 1981, le parc national de Niokolo Koba (Pnnk) est un bien naturel situé dans la région de Tambacounda qui couvre une superficie de 913 000 ha. Inscrit sur la liste du patrimoine mondial en péril depuis 2007, le parc est sujet à de multiples pressions qui compromettent sa valeur universelle exceptionnelle (Vue).
Les plus récentes font référence notamment aux activités illégales, à la prolifération d’espèces envahissantes/exotiques terrestres, à l’exploitation minière, aux infrastructures de transport de surface, aux infrastructures hydrauliques, aux sècheresses. C’est pour trouver une solution définitive à ce problème qu’une table ronde a été organisée par la Direction des parcs nationaux. Ainsi, le rapport 2021 sur l’état de conservation met l’accent sur plusieurs facteurs affectant le site, notamment le rejet des effluents agricoles vers le parc, la prolifération des plantes envahissantes, la pêche et la divagation du bétail entre autres.
Présidant la table ronde, la conseillère technique n°1 du ministère de l’Environnement, Colonel Mame Gogo Banel Ndiaye, indique que le parc a été classé dans la liste du patrimoine en péril depuis 2007. Malgré cela, les agressions de toute part ont continué à compromettre sa valeur universelle. «La valeur universelle étend tous les atouts que le parc doit présenter. L’Etat a pris des mesures coercitives, notamment la mise en place des ressources financières : 4 milliards CFA pour la conservation du parc», annonce-t-elle.
Avant d’ajouter qu’il y a aussi le système de recrutement des agents complémentaires avec 528 agents, de 2007 à aujourd’hui. N’empêche, il y a toujours un gap. «Le parc est énorme avec une superficie de 913 000 ha, et nous avons un agent pour 5000 ha à la place de la norme qui était d’un agent pour 1000 ha ; il y a donc un gap à réparer», regrette-t-elle.
A l’en croire, il y a ce qui est relatif au développement de la recherche mais aussi l’apport en termes de financement, ce qui n’est pas négligeable pour la conservation du parc. Pour sa part, le directeur régional de l’Unesco pour l’Afrique de l’ouest, Dimitri Sanda, indique que les populations qui vivent aux alentours des réserves de biosphère doivent pouvoir exploiter les ressources naturelles de manière durable et pérenniser cette exploitation de sorte que les générations actuelles puissent en bénéficier, mais aussi et surtout les générations futures. «En ce sens, il y a d’abord le processus d’inscription par les pays de ces sites au niveau des réserves biosphère, mais aussi la gestion de ces sites pour s’assurer des caractéristiques de ces sites», soutient-il. Selon lui, ils travaillent à aider les États membres à s’inscrire sur la liste mondiale, mais aussi à gérer ces réserves pour qu’elles puissent continuer à faire partie de cette liste.