La naissance de la deuxième grande coalition de l’opposition composée du Pds, Bokk Gis Gis, Aj/Pads, crd et la coalition Jotna est jugée salutaire par certains analystes politiques à l’image du Pr Ibou Sané et du journaliste Pathé Mbodj. Persuadés du poids électoral du Parti Démocratique Sénégalais (Pds) dans le landerneau politique, ils estiment que les libéraux et leurs alliés peuvent faire basculer les choses au profit de l’opposition, si toutefois Macky Sall fait de mauvais choix lors des Locales.
Locomotive de la seconde grande coalition de l’opposition, le Pds est un bon allié pour aller à l’assaut des communes et collectivités territoriales. En tout cas, c’est l’avis du journaliste Pathé Mbodj qui estime que le Pds demeure la locomotive de cette coalition qui vient de voir le jour. A en croire l’analyste politique, «le Pds participe aux élections depuis près de 50 ans, avec un score constant de 20% qui représente son bassin électoral». Et notre confrère de rappeler les propos de Abdoul Mbaye au sortir des dernières élections législatives lorsque ce dernier déclarait : « Heureusement que Wade était là sinon Macky Sall allait laminer l’opposition, parce qu’il a pris l’engagement de la réduire à sa plus simple expression. Mais avec le Pds, on n’a pas senti le coup.» Ce qui signifie qu’une alliance entre l’ancien Premier ministre et le parti de Wade saura tenir en ce sens que le premier connaît la représentativité du pape du Sopi.
Poursuivant, Pathé Mbodji souligne que Pape Diop n’a jamais quitté le Pds. «Il m’a avoué ne jamais concevoir une élection sans le Pds», dit le journaliste. Quid des autres partis qui cherchaient où aller en dehors de Yeewi Askan wi ? Pathé Mbodj estime qu’ils peuvent s’agripper autour du Pds qui est une bonne locomotive, représentant à lui seul 20% de l’électorat du Sénégal. Abondant dans le même sens, le professeur Ibou Sané se félicite de la nouvelle alliance entre le Pds, Bokk Gis Gis, Aj/Pads, Crd et la coalition Jotna. «Cette alliance est salutaire. Ici, c’est le Pds qui a la locomotive et c’est normal parce que c’est un vieux parti qui date de 1974 et qui a été de toutes les luttes et de tous les combats», relève-t-il avant d’ajouter : «C’est une bonne chose qu’il y ait des pôles éclatés un peu partout et cela montre que notre démocratie a une vitalité». Contrairement à ceux qui pensent que le Sénégal n’a pas de démocratie, l’analyste politique estime que celle-ci fonctionne à merveille même s’il y a des difficultés.
De l’avis de Ibou Sané, même s’il a perdu les élections en 2012, le Pds n’en demeure pas moins un parti avec un ancrage territorial très fort. C’est pourquoi, il trouve illusoire de penser que le Pds va laisser la tête de l’opposition à tous ces partis naissants. «Le Pds ne voudra jamais être derrière les petits partis, il va vouloir être la locomotive et c’est tout à fait normal. Parce qu’un parti qui date de 1974 ne peut être embarqué par de petits partis. Même si certains partis parmi eux ont de l’aura, le Pds ne peut pas se ranger. Au contraire ! En matière de position, tout doit se construire autour du Pds, car c’était le parti le plus fort. En démocratie, ce n’est pas possible qu’il y ait des partis qui naissent et viennent coiffer le Pds. Tout doit tourner autour du Pds ou alors rien ne tourne», tranche Ibou Sané.
Précisant que les autres partis de la coalition sont embrigadés dans le mouvement Sopi, il indique que c’est tout à fait normal. «Même si par ailleurs, on sait que ces partis n’ont pas une base politique très solide. Ce sont de petites bases ponctuelles pas très ancrées et c’est ça le hic».
LES COALITIONS DE L’OPPOSITION FACE A L’EPREUVE DE LA LONGEVITE DE BBY
A la question de savoir si ces deux blocs de l’opposition pourront battre le record de l’une des coalitions les plus solides en termes de durée, les spécialistes restent sceptiques. De l’avis du professeur Ibou Sané, si l’opposition est éclatée en plusieurs morceaux, c’est pour faire face à Benno Bokk Yaakaar (Bby) qui est restée un bloc soudé et monolithique depuis 2012. «C’est très rare dans l’histoire politique», souligne-t-il en indiquant que l’opposition va essayer de profiter des mauvaises investitures de Bby. «Mais, il ne faut jamais oublier que Benno est un bloc très solide et que le patron est un grand chef d’orchestre et aussi très fort en stratégie électorale», avertit l’enseignant. Pour sa part, Pathé Mbodj fait d’abord l’historique d’un bloc du passé et qui survit grâce à la fidélité et à la survie de Wade. «Après Wade, ça va se terminer en tant que bloc», prédit le journaliste. L’autre bloc, poursuitil, a un avenir à partir d’un Ousmane Sonko qui devient le chouchou de l’électorat. «Khalifa Sall étant victime aussi comme Sonko, on votera pour lui parce souvent, ceux qui arrivent au pouvoir sont des victimes. Wade a été victime de Diouf, Macky a été victime de Wade. Ceux qui sont victimes de Macky Sall peuvent aspirer au pouvoir», analyse-t-il.
Décortiquant le poids de ces blocs de l’opposition face à Bby, Ibou Sané estime qu’ils peuvent donner du fil à retordre au pouvoir à condition que le choix de la mouvance présidentielle dans les investitures pose problème. «Au cas contraire, ils risquent d’avoir beaucoup de difficultés», pronostique Monsieur Sané. Mais pour Pathé Mbodj, le pouvoir pourrait, au vu des jeux démocratiques, se maintenir en fonction de ses résultats et de ses capacités à faire rêver. «Hélas ! Il y a une sorte d’usure du pouvoir. Le pouvoir joue contre lui-même et il y a une certaine cacophonie à l’interne», affirme l’analyste politique.
SIMON EN GARDE À VUE, KILIFEU PROLONGE SON SÉJOUR À LA DIC
L’affaire d’escroquerie relative aux visas et aux passeports diplomatiques qui éclabousse Kilifeu est loin de connaître son épilogue
L’affaire d’escroquerie relative aux visas et aux passeports diplomatiques qui éclabousse Kilifeu est loin de connaître son épilogue. Ayant vu sa garde à vue prolongée jusqu’à lundi prochain, le rappeur du groupe «Keur Gui» a été rejoint par son camarade activiste Simon, cité aussi dans la même affaire. Ce dernier, après avoir été entendu par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic), a été placé en garde à vue.
En fait, Simon serait mouillé par Thierno Diallo qui soutient avoir voyagé avec un passeport diplomatique qu’il lui aurait fourni moyennant la somme de 2 millions FCFA. Mais le mis en cause parle de gage pour un prêt qu’il aurait reçu du plaignant.
Le rappeur Landing Mbessane Seck alias Kilifeu devra prendre son mal en patience. Filmé à son insu dans une supposée affaire de trafic de visas et de passeports diplomatiques, il a été placé en garde à vue depuis le 7 septembre dernier par la Division des Investigations Criminelles (Dic). D’ailleurs, il a vu hier sa garde à vue prolongée jusqu’à lundi prochain. Mais, il ne sera pas le seul à se morfondre au violon en attendant son face-à-face avec le procureur de la République, puisqu’il a été rejoint par son camarade activiste du mouvement «Y en a marre» Simon Kouka impliqué également dans ce dossier. Convoqué jeudi dernier par la Dic, il a été placé en garde à vue pour nécessité de l’enquête.
Selon son accusateur Thierno Diallo qui a été extrait de sa cellule où il purge une peine de deux ans de prison ferme, il lui a remis son passeport français moyennant la somme de 2 millions Fcfa. seulement, Simon a nié les faits en servant une autre version. Il soutient qu’il avait fait un prêt de 2 millions FCFA auprès de Diallo et en guise de garantie, il lui a remis son passeport français. N’ayant pas convaincu les enquêteurs, Simon a été placé hier en garde à vue.
Dans le même temps, Kilifeu a vu aussi sa garde à vue prolongée jusqu’à lundi. Ainsi, ils seront déférés au parquet le même jour.
A noter que lors de son audition, Kilifeu a reconnu avoir reçu de l’argent de la part de Thierno Diallo, mais il nie le délit de trafic de visas et passeports diplomatiques.
Pour rappel, dans une vidéo qui circule sur le net, on voit le rappeur Kilifeu qui marchande avec un individu dont la femme et l’enfant devaient quitter le Sénégal pour l’étranger le 16 juillet dernier. L’homme lui aurait remis au moins 4 millions FCFA, mais Kilifeu lui réclamait la somme restante, c’est-à-dire 500.000 francs.
Par Ousmane Ibrahima DIA
PARTIS ET JEU D'ALLIANCES : A LA RECHERCHE DE LA COHERENCE
Depuis 2000, la tendance est au regroupement au sein de coalitions, même si les grands partis traditionnels continuent de tenir le haut du pavé
Depuis 2000, la tendance est au regroupement au sein de coalitions, même si les grands partis traditionnels continuent de tenir le haut du pavé. Le Front pour l'alternance (FAL), issu de la Coalition pour l'alternance (CA 2000), véritable mélange de libéraux, de leaders de la gauche, réussit, sous la houlette de Me Abdoulaye Wade à déboulonner Abdou Diouf et les 40 ans du Socialisme.
Les Assises nationales lancées en juin 2008 par des partis de l'opposition et divers acteurs de la vie économique et sociale ont été la matrice de Bennoo Siggil Senegaal qui avait permis à l'opposition de s'imposer dans les grandes villes lors des élections locales de 2009.
En 2012, une nouvelle lame de fond politique regroupant libéraux, gens de la gauche, Socialistes, parmi d'autres, réussit à écarter du pouvoir le libéral Wade, au soir du 25 mars.
En perspectives des élections territoriales de janvier 2022, des partis et mouvements tentent de former des coalitions pour venir à bout de la machine Bennoo Bokk Yaakaar (BBY).
Constat : le même schéma est souvent reproduit avec des acteurs que tout opposait dans un passé récent, ce qui rend compte de la difficulté qu'il y a à lire le paysage politique sénégalais riche en alliances contre-nature, qui se font au gré des circonstances. Sans fondement idéologique.
Pourtant à l'aube de l'ouverture démocratique, en 1974, le président Léopold Sédar Senghor avait pensé à une distribution des rôles, selon un schéma basé sur quatre courants se rapportant chacun à une idéologie. Oui l’engagement politique doit reposer sur des convictions fortes. Si les pères fondateurs s’étaient battus pour l’indépendance, Senghor, en instaurant un multipartisme limité à quatre courants (Il fallait être socialiste, libéral, marxiste-léniniste ou alors conservateur), avait tracé une ligne de conduite pour un discours politique porteur de valeurs et de convictions. Mais le multipartisme intégral, dans un contexte d’ouverture du paysage médiatique, a ouvert la voie à la politique du ventre et érigé la politique au rang de métier. Le parti politique devient un instrument que l’on monnaye dans le cadre de soutien, en échange de postes, entre autres. C’est ce qui explique les alliances de circonstance derrière lesquelles s’abritent ces professionnels de la politique, uniquement mus par le souci de préserver des intérêts particuliers.
Le jeu démocratique gagnera en transparence et en maturité en plaçant au premier plan les batailles fondées sur des projets de société et en mettant sous le boisseau les préoccupations personnelles et de chapelle, qui discréditent partis et hommes politiques. Ce qui donnera un plus de cohérence et de crédibilité à ces jeux d'alliances.
Ousmane Ibrahima DIA
Par THÉA OLLIVIER
AU SENEGAL, LA SURVIVANCE ANACHRONIQUE DES «VILLAGES DE LEPREUX»
Malgré le peu de cas de lèpre, neuf sites d’isolement et de «reclassement social» perdurent, avec leur lot de discriminations
Malgré le peu de cas de lèpre, neuf sites d’isolement et de «reclassement social» perdurent, avec leur lot de discriminations.
Dans la cour de sa maison de Touba Peykouk, à 80 km de Dakar, Cheikh Fall partage un plat de thiéboudiène avec ses enfants et petits-enfants, tous en bonne santé. L’homme de 81 ans, qui a été amputé de plusieurs phalanges aux mains et aux pieds, raconte comment il est arrivé en 1962 dans ce village dit de «reclassement social» après avoir contracté la lèpre et avoir été chassé de chez lui. «J’ai pris un traitement pendant cinq ans avant d’être déclaré guéri, puis j’ai reçu une parcelle ici et je me suis marié avec une femme qui, elle aussi, avait eu la lèpre », se rappelle-t-il, soulagé à l’époque de pouvoir recommencer sa vie. « Nous avons beaucoup souffert de la stigmatisation par nos proches parents. Avant, je me cachais la journée en brousse et je ne sortais que le soir, car aucun médicament ne soignait la lèpre. Maintenant, beaucoup de Sénégalais savent que nous pouvons guérir rapidement», se réjouit-il.
Le Sénégal compte neuf «villages de reclassement social» comme Touba Peykouk, créés pendant la colonisation puis régis par la loi 76-03 datant de 1976 afin d’isoler les lépreux du reste de la société et de bloquer la chaîne de transmission de la maladie. Un statut qui existe toujours même si la lèpre n’est plus un problème de santé publique depuis 1995. Elle est même considérée comme éradiquée depuis 2015, alors que moins d’un cas pour 40 000 habitants est désormais recensé. Le ministère de la santé vient d’annoncer que 191 cas de lèpre ont été comptabilisés en 2020 sur une population de 17 millions d’habitants.
«SUPPRESSION DEFINITIVE»
«Les cas recensés viennent de tout le territoire sénégalais, et seulement quelques-uns sont issus des villages de reclassement social», remarque le docteur Louis Hyacinthe Zoubi, coordonnateur du Programme national d’élimination de la lèpre au ministère de la santé (PNEL). Face à ce constat, le président sénégalais Macky Sall avait demandé le 3 février au ministère d’engager «le processus d’abrogation avant la fin du mois de mars 2021 du cadre juridique relatif aux villages de reclassement social en vue de la suppression définitive de leur statut spécial». Mais, depuis, rien n’a bougé, constate Papa Mamadou Diagne, président de l’Association sénégalaise de lutte contre la lèpre et les maladies tropicales négligées (ASCLMTN). Le maintien de ces villages n’est pourtant pas la solution pour venir à bout de la maladie, souligne-t-il. Le spécialiste préconise plutôt un meilleur accès aux soins décentralisés, alors que le centre de référence de traitement de la lèpre manque de lits à Dakar. «La maladie est sous contrôle, cette loi 76-03 va à l’encontre de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées signée par le Sénégal, plaide-t-il. Elle est obsolète et doit être abrogée car ces villages n’existent pas administrativement.» Les habitants ne peuvent pas prétendre à certains investissements de l’Etat, explique le militant. Il prend pour exemple le cas d’un habitant empêché d’accéder à des semences distribuées aux agriculteurs par le gouvernement : son village ne faisant pas partie de la cartographie administrative du Sénégal, il ne pouvait figurer sur la liste des bénéficiaires.
«INJUSTE»
«Nous avons été isolés du pays, c’est injuste», dénonce Abdoulaye Mar, chef de quartier à Touba Peykouk. «Nous en avons marre, nous voulons notre liberté et avoir le même statut et les mêmes droits que tous les autres villages», s’insurge cet homme 71 ans qui réclame une réelle abrogation de la loi. D’autant qu’à Touba Peykouk, seules 189 personnes sur 3 000 habitants ont été handicapées par la lèpre mais sont désormais guéries. Le processus est en cours de route, affirme le docteur Zoubi du PNEL. Tous les deux ans, le médecin dirige une étude de recensement dans les neuf villages de reclassement social pour surveiller la transmission de la maladie et prouver qu’ils ne sont plus des foyers de lèpre. Une équipe médicale passe alors au peigne fin chaque maison. Après avoir été pesés, les adultes comme les enfants sont auscultés par le docteur Fatou Diop, une dermatologue. «L’examen de la peau permet de déceler de potentielles tâches hypochromiques insensibles, c’est-à-dire plus claires que la peau où la sensibilité est diminuée. Si j’en trouve, j’envoie un prélèvement à un laboratoire pour déterminer la présence ou non du bacille de la lèpre», explique la spécialiste. En 2021, trois villages ont pour l’instant été recensés et seulement une suspicion de cas de lèpre a été détectée, qui s’est révélée négative après biopsie. Les résultats de cette étude seront joints au dossier qui sera présenté à l’Assemblée nationale pour abroger la loi, ajoute le docteur Zoubi.
Les clubs sénégalais repartent ce week-end sur la scène africaine avec le démarrage du tour préliminaire de compétitions interclubs africaines. Pour ce retour aux allures de confirmation dans la Ligue africaine des champions, Teungueth FC accueille l’Asec Mimosas de la Côte d’Ivoire. Diambars de Saly prend le relais demain dimanche en Coupe CAF pour affronter les Guinéens de Wakrya AC. Ce sera dans duel à une unique manche du fait du coup d’Etat intervenu, il y a quelques jours en Guinée.
Champion du Sénégal, Teungueth engage ce week-end la compétition africaine en accueillant ce samedi 11 septembre, au stade Lat Dior de Thiès, l’ASEC Mimosas d’Abidjan en préliminaires de la Ligue des champions. Les Rufisquois effectuent leur deuxième participation dans cette compétition après celle de la saison la saison dernière.
Pour ce baptême de feu, ils avaient réussi la performance historique d’intégrer la phase de poules en parvenant à écarter le Raja de Casablanca, un des ogres des clubs africains et dernier vainqueur de la Coupe de la CAF où il a été reversé. Pour ce retour, Teungueth FC devra encore s’appuyer sur ses acquis et confirmer ce retour au premier plan du football local et relever le défi des préliminaires face à une formation ivoirienne qui fait partie des clubs phares de la Côte d’Ivoire.
L’ASEC Mimosa abidjanais a été déjà vainqueur de la Ligue des champions en 1998 et la Super Coupe d’Afrique en 1991. Malgré ce grand vécu africain, les Abidjanais peinent depuis quelques années à retrouver leur lustre d’antan. Les poulains de Youssoupha Dabo ont un bon coup en jouant crânement leur chance à domicile. Dans cette phase à élimination directe, démarrer avec un bon résultat serait en effet précieux en attendant un déplacement qui s'annonce souvent plein d’incertitudes. Ce match retour est programmé la semaine prochaine 17 septembre. L’équipe qualifiée sur cette double confrontation affrontera au tour suivant le vainqueur de la double confrontation entre Akwa United du Nigeri et CR Belouizdad d’Algérie.
Demain dimanche, ce sera autour de Diambars, l’autre représentant du Sénégal, d’entrer en lice en Coupe CAF. Ce sera face à Wakriya Athletic Club de Guinée au stade Lat Dior de Thiès (17h). Les Académiciens qui n’ont plus disputé de compétition africaine depuis 2014, ont toutes les cartes pour franchir ce cap. Ils auront un seul et unique match à jouer à domicile après la décision de l’instance africaine de faire jouer cette confrontation en une seule manche du fait du coup d’Etat survenu en Guinée. Un succès suffira et permettra donc au club du président Saer Seck de marcher sur les pas de son prédécesseur en Coupe de la CAF, le Jaraaf de Dakar. Au cours de la saison écoulée, les «Vert et Blanc» avaient réussi à décrocher la qualification jugée historique en quarts de finale en terminant premier de leur poule.
INTERDITE, NOO LANK REPORTE SA MARCHE AU 17 SEPTEMBRE
Face à la presse, les membres dudit mouvement ont décidé de reporter leur manifestation contre «la vie chère» au vendredi 17 septembre 2021
Interdite de marche hier, vendredi 10 septembre 2021, par arrêté du préfet de Dakar, Mor Talla Tine, la Plateforme multi-acteurs Noo Lank n’abdique pas.
Face à la presse, les membres dudit mouvement ont décidé de reporter leur manifestation contre «la vie chère» au vendredi 17 septembre 2021. «Cela ne signifie pas que nous allons continuer d'accepter l'arbitraire du préfet. Nous comptons tenir notre manifestation le Vendredi 17 Septembre 2021.»
Informé de l’interdiction de sa déclaration de marche, la veille jeudi, le collectif Noo Lank dénonce vivement cette pratique du préfet qui, selon ses membres, vise davantage à déstabiliser qu'autre chose.
Rappelant que sa lettre d'information a été introduite depuis plus d'une semaine, le collectif qui s’insurge contre, entre autres, la situation difficile que traversent les Sénégalais avec l’augmentation généralisée des prix des denrées de première nécessité, malgré les mesures étatiques dont l’application peine toujours à être effective. Il dit se préparer, en conséquence, pour la réussite de cette manifestation. «En attendant, nous allons continuer de mobiliser les Sénégalais et organisations pour une manifestation plus massive, afin de démontrer clairement au gouvernement que le peuple est á bout d'efforts et de sacrifices en ce qui concerne la hausse des prix des denrées et la cherté de la vie de manière générale. Ce délai sera aussi l'occasion d'observer les effets de l'arrêté du ministre du commerce».
Et de mettre en garde qu’il n’acceptera pas «l'arbitraire du préfet de Dakar», dont l’interdiction «vise à les déstabiliser». Le porte-parole du collectif, rappelant que l’itinéraire de cette procession, c’est de la Place de la Nation (ex-Obélisque) au rond-point de la Rts a souligné que, dans le fond, les motivations invoquées par l’autorité préfectorale dans sa réponse sont «encore plus scandaleuses».
En effet, pour motiver sa décision, le préfet de Dakar, Mor Talla Tine, a invoqué des «risque de trouble à l’ordre public», «risque de propagation de la Covid-19» et «risque d’entrave à la libre circulation».
Réagissant à ce motif, en ce qui concerne le «risque de propagation» du virus, il dira qu’aucune disposition n’est en vigueur. Cela est suffisant pour «prouver que le préfet est dans l’erreur manifeste. Et si nul n’est censé ignorer la loi, le préfet n’est censé, non plus, la violer comme bon lui semble», déclare Noo Lank, prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, pour montrer son attachement au respect de l’ordre public, et ne pas répondre à la «provocation» qui consiste à les présenter comme des «hors-la-loi».
LE JEU DE DUPES
A moins de 5 mois des élections locales prévues le 23 janvier 2022, la cartographie des coalitions électorales prend forme de plus en plus
A moins de 5 mois des élections locales prévues le 23 janvier 2022, la cartographie des coalitions électorales prend forme de plus en plus. La mouvance présidentielle devra batailler seule contre pas moins de 3 coalitions de l’opposition. L’enjeu de ces élections prochaines semble pousser les acteurs en compétition à négocier et nouer des alliances parfois contre-nature ou encore loufoque, privant ainsi le peuple d’une certaine lisibilité des forces politiques en jeu.
Pour les élections départementales et communales du 23 janvier prochain, les jeux politiques sont ouverts. Les différents protagonistes ne se font aucun cadeau et occupent au mieux possible les espaces laissés vides par les adversaires politiques pour nouer des alliances et autres coalitions à même de faire gagner le maximum de communes et de villes.
Cette effervescence politique notée dans le pays, à moins de 5 mois des joutes électorales, laisse se dessiner, pour le moment, 3 différents pôles, au-delà du camp de la mouvance présidentielle regroupée au sein de Benno Bokk Yakaar (Bby). La toute nouvelle coalition portée sur des fonts baptismaux le jeudi 9 septembre dernier, reste celle formée autour du Parti démocratique sénégalais (pds) de Me Wade avec ses alliés historiques que sont Bokk Guis Guis de Pape Diop, AJ/PADS de Mamadou Diop Decroix, etc.
En plus de ces partis le Pape du Sopi a convaincu le Congrès de la Renaissance démocratique (Crd) et ses huit partis mais aussi la coalition Jotna regroupant 18 formations. Bien avant, ‘’Yewwi Askan Wi’’ a été créé, regroupant Pastef d’Ousmane Sonko, Taxawu Sénégal de Khalifa Sall, PUR de Serigne Moustapha Sy, Malick Gakou du Grand Parti, Déthié Fall du PTR, Aïda Mbdoj, FSDB/J de Cheikh Bamba Dièye, entre autres. A cela s’ajoute la plateforme de l’opposition portée par Bougane Gueye.
Après avoir claqué la porte de Yewwi Askan Wi, le leader du mouvement Gueum Sa Bopp et ses alliés dans la Grande coalition Gueum Sa Bopp se sont résignés à former une coalition, non sans tendre la main à «tous ceux qui ne sont dans la politique politicienne». La réalité politique est passée par-là. En effet, au regard du mode scrutin (suffrage universel direct à un tour) au niveau départemental comme communal, à l’aune duquel la tête de liste sortie vainqueur des élections remporte automatiquement le poste de maire ou de président du conseil départemental, les différents chapelles politiques, conscientes de la fin du règne du parti unique, ruent vers des regroupements électoraux.
Ainsi donc, tous les coups sont permis, même les alliances contre-nature ou celles les plus inimaginables, donnant ainsi du tournis aux Sénégalais. A titre d’exemple, la coalition Benno Bokk Yakaar la plus hétéroclite car constituée d’environ 100 partis et mouvements variés, de provenances ou d’idéologies différentes, véritable fourretout sans liant entre eux, la quasi-totalité des autres alliances sont tout au plus aussi composites. Dans certaines, les adversaires politiques d’hier se retrouvent pour se liguer contre un «ennemi» commun, le régime en place. Il en est ainsi du leader de Pastef, Ousmane Sonko, de celui de Taxawu Sénégal Khalifa Sall, ou encore du Pur Serigne Moustapha Sy qui avaient tous pris des chemins différents et opposés à plusieurs reprises, notamment lors des élections législatives de 2017, tout comme pendant la présidentielle de 2019.
La réalité politique du moment, à savoir la quête du pouvoir, leur a fait bafouer certains de leurs principes pour faire front commun contre le régime de Macky Sall. Cela, au point de faire table rase sur certains propos et actes, quelque peu déplacés, tenus à un moment donné. Ailleurs, ce sont d’anciens compagnons du président Macky Sall devenus opposants après leur éviction et/ou démission du gouvernement qui nouent une alliance avec le «Père» de leur ex-mentor. Il s’agit de l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye de l’Alliance pour l’action et la citoyenneté (Atc) et l’ancien ministre de l’Énergie, Thierno Alassane Sall de la République des Valeurs (Rv), tous membres du Congrès de la renaissance démocratique (Crd). Eux qui avaient quitté le camp présidentiel pour avoir senti que le chef de l’État déroutait un peu pour sortir de la voie des ruptures promises, se coalisent avec celui qui était à l’origine de cette demande pressante de changement.
Le landernau politique sénégalais reste ainsi marqué par le jeu des grandes coalitions surtout en cette période électorale aussi bien dans la majorité présidentielle, qui essaie de consolider et de garder sa mouvance très menacée par les investitures internes à venir, que dans l’opposition qui à coup sûr ira à ces élections locales en rang dispersé, notamment avec pas moins de 3 pôles. Ces alliances électorales, au-delà de fausser la réalité du jeu politique par rapport au poids électoral des différents partis dans l’arène politique, laissent perplexe le Sénégalais lambda qui ne sait plus où donner de la tête. Les grands ensembles prennent depuis un moment, le dessus sur les idéologies politiques, que ce soit au Sénégal comme ailleurs. Quid de la démocratie ? Elle prend un sacré coup !
LA POLITIQUE EST UN JEU DE YOYO
Selon Ibou Sané, la naissance des deux grandes alliances de l’opposition : «Yewi askan wi » et la coalition du PDS avec le CRD et Jotna composées des ennemis d’hier, est une confirmation que le Sénégal est un pays de paradoxes et de contradictions
Selon le professeur Ibou Sané, l’officialisation des deux grandes alliances politiques de l’opposition : «Yewi askan wi » et la coalition du Pds avec Crd et Jotna composées des ennemis d’hier en perspectives des prochaines élections locales est une confirmation que le Sénégal est un pays de paradoxes et de contradictions avec un jeu politique flou. Interpellé par la rédaction de Sud quotidien hier, vendredi 10 septembre, l’enseignant chercheur en Sociologie politique à l'Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis est également revenu sur les raisons du refus du Pds d’intégrer la coalition «Yewi askan wi» mais aussi sur les enjeux des prochaines locales pour l’opposition.
«Il faut reconnaitre que depuis très longtemps, l’idéologie a disparue au Sénégal. Désormais, les Libéraux et Socialistes travaillent la main dans la main en essayant de mettre en forme un dispositif qui permettrait au pays de se développer. Chose impassable en Europe où l’idéologie fonctionne toujours. Vous ne verrez jamais là-bas un libéral travailler avec socialiste vice-versa ou un communiste travailler avec l’un des deux courants, cela n’est pas possible car les idéologies sont liées de père en fils et jusqu’à la mort. Or, en Afrique et au Sénégal en particulier, la politique est un jeu de yoyo où chacun essaie de mettre en place un dispositif qui lui permet d’avoir quelque chose. Résultats : on met de côté des idéologies pour s’engager dans les fourre-tout. Et cette situation confirme d’ailleurs que le Sénégal est un pays de paradoxes et de contradictions avec un jeu politique flou qui fait que les populations risquent de rien comprendre. C’est d’ailleurs ce qui explique la situation que nous assistons actuellement avec ces coalitions composées le plus souvent par des ennemis avec seulement comme objectif contrôler le maximum de municipalités mais aussi gagner le plus grand nombre de voix aux prochaines législatives en vue de la prochaine présidentielle parce qu’ils estiment que c’est le moment d’enclencher le processus pour faire tomber le président Macky Sall et son régime».
«LES INITIATEURS DE CETTE COALITION (YEWWI ASKAN WI, NDLR) ONT ESSAYÉ DE CONTOURNER LE PDS EN ESSAYANT DE FAIRE EN SORTE QU’ELLE NE SOIT PAS LA LOCOMOTIVE»
« L’opposition aurait du former un seul grand bloc autour du Parti démocratique sénégalais (Pds). Car, cette formation est un vieux parti, implanté jusque dans les coins les plus reculés du Sénégal de même que le Ps. La coalition de l’opposition (Yewwi Askan Yi, Ndlr) devait donc, théoriquement tournée autour de cette formation libérale. Malheureusement, les initiateurs de cette coalition ont essayé de le contourner en essayant de faire en sorte que la locomotive de cette coalition ne soit pas le Pds et c’est ce qui a amené à l’éclatement de la grande coalition de l’opposition. Et c’est vraiment dommage puisque beaucoup de partis qui sont dans cette coalition de l’opposition ne sont rien d’autres que des partis «yobaléma» qui ne représentent pas grande chose, électoralement».
«C’est la première fois en Afrique qu’on voit une coalition restée aussi longtemps ensemble malgré les problèmes du pays, les divergences internes. Partant de ce fait, je ne vois pas comment ces coalitions de l’opposition pourraient vaincre Bby. A mon avis, seules les divisions au moment les investitures pourraient amener la défaite de la majorité en place. Si Bby rate les investitures en créant des tensions et conflits, dans ce cas, les coalitions de l’opposition pourraient jubiler puisqu’elles auront de la matière à tordre. Mais, si Bby conserve son unité, l’opposition n’aura aucune chance». Car, les coalitions sont constituées de partis qui n’ont pas encore une bonne assise hormis le Pds et certains ténors.»