Saly-Portudal (Mbour), 12 sept (APS) - Trois personnes ont perdu la vie dimanche dans un incendie qui s’est produit à la résidence ’’La Palmeraie’’ sise à la station balnéaire de Saly-Portudal (ouest), a appris l’APS.
Il s’agit d’un couple d’enseignants originaire de la ville de Saint-Louis (nord) et leur enfant âgé d’un an, selon une source sécuritaire.
Les sapeurs-pompiers et des éléments du commissariat urbain de Saly-Portudal se sont déplacés sur les lieux pour respectivement éteindre le feu et procéder au constat d’usage.
Cet incendie mortel serait causé par un court-circuit électrique, ayant occasionné également plusieurs dégâts matériels.
Les corps des victimes ont été déposés à la morgue de l’Etablissement public de niveau 1 (EPS) situé au quartier Grand-Mbour de la capitale de la Petite-Côte.
BAMBA DIENG AU CŒUR D’UNE RENCONTRE ENTRE SES CONSEILLERS ET L’OM, CE MARDI
Dakar, 13 sept (APS) – Les représentants de l’attaquant sénégalais de Marseille, Ahmadou Bamba Dieng, auteur, samedi, d’un doublé contre l’AS Monaco, rencontrent, mardi, la direction du club phocéen dans le cadre de la renégociation du salaire du joueur formé à l’institut Diambars de Saly, a annoncé le quotidien français l’Equipe dans son édition de lundi.
‘’Le hasard faisant bien les choses pour Dieng, la réunion entre ses représentants et la direction, d’abord prévue vendredi avant Monaco, aura lieu demain (mardi). Le poids de son doublé devrait compter dans les négociations’’, commente le quotidien sportif.
L’Equipe rappelle que l’OM avait décidé de lever l’option d’achat sur Bamba Dieng ‘’en fin de saison dernière pour 450.000 euros (295.180.650 francs) avec un salaire très bras’’.
En ce moment-là, le jeune attaquant, meilleur buteur de la phase aller de Ligue 1 sénégalaise avec 12 buts marqués en 12 matchs lors de la saison 2019-2020, était dans le viseur du Feyenoord (Pays Bas).
Mais l’OM qui avait recruté le jeune footballeur ‘’sur vidéos’’ dans le cadre de son partenariat avec Diambars, avait demandé 4 millions d’euros (2.623.828.000 francs) pour laisser partir le jeune footballeur dans le club qui a recruté son ancien coéquipier, Alioune Badara Baldé, ancien attaquant de l’équipe nationale U17.
Agé de 21 ans, Bamba Dieng habite encore au centre de formation et mange dans un restaurant sénégalais de Marseille. Le doublé n’avait pas changé ses habitudes dimanche, fait savoir la publication.
Le jeune attaquant sénégalais, conseillé par Bocar Seck, le fils du président de Diambars, Saer Seck, ancien footballeur professionnel, et est couvé par les deux Français d’origine sénégalaise de l’OM, Boubacar Kamara et Pape Gueye.
En attendant les retours de l’attaquant français Dimitri Payet et du Polonais Arkadiusz Milik, le jeune footballeur sénégalais a réussi son entrée dans le cœur des supporters et des dirigeants de l’OM.
BAMBA DIENG, LA PEPITE SENEGALAISE
Deux poteaux, un doublé et des accélérations foudroyantes pour mettre tout le monde d’accord et s’annoncer comme le nouveau joyau de l’OM.
L’attaquant sénégalais Bamba Dieng a éclaboussé de son talent samedi 11 septembre le match Monaco-Olympique de Marseille (0-2) comptant pour la 5e journée de Ligue 1 française. Deux poteaux, un doublé et des accélérations foudroyantes pour mettre tout le monde d’accord et s’annoncer comme le nouveau joyau de l’OM.
La statistique vaut presque un adoubement : Bamba Dieng a inscrit deux buts face à Monaco et cela faisait onze ans qu’un joueur sénégalais n’avait pas marqué un doublé en faveur de l’OM. La dernière fois, c’était le 21 février 2010 avec Mamadou Niang (triplé face à Nancy, 3-1). Le buteur sénégalais, meilleur artificier de Ligue 1 (18 buts), l’année du dernier titre de champion de l’OM, a quasiment donné sa bénédiction après la prestation de Dieng. « Bamba Dieng, je kiffe », a ainsi tweeté l’ex-capitaine des Lions du Sénégal.
LA UNE DE L’ÉQUIPE ET DE LA PROVENCE
Des destins qui basculent sur un match, le football en regorge, et Bamba Dieng vient certainement de donner une autre dimension à sa carrière. Lui, le jeune qui était annoncé comme « encore en apprentissage ». Le remplaçant qui n’avait disputé qu’une minute depuis le début de saison. Le minot qui pouvait être prêté ou transféré pour 5 millions d’euros. Et ce dimanche, il fait la Une du quotidien sportif L’Équipe et celle de La Provence, quotidien régional du sud de la France. Son entraîneur Jorge Sampaoli a dû se féliciter samedi d’avoir dit « non » à un départ du jeune Sénégalais. Sans doute attendait-il le bon moment pour lancer son poulain. « Pour moi, Dieng n’est pas une surprise, sinon je ne l’aurais pas mis, a lâché le coach argentin de l’OM à l’issue du match. Il a des qualités qu’on voit au quotidien, pour jouer dans les espaces. On l’a choisi pour cette capacité à faire mal dans leur dos. » Et cela a marché comme sur des roulettes. L’arrière gauche monégasque Chrislain Matsima a passé la première période à n’apercevoir que le numéro 12 du virevoltant attaquant sénégalais. Alex Disasi, qui a pris le relais au marquage, s’est vu transformer en piquet sur le second but du Marseillais.
UR PRODUIT DE DIAMBARS
Et voilà, Cheikh Ahmadou Bamba Dieng, de son nom complet en hommage au grand guide religieux mouride du Sénégal, réussit son entrée dans le grand monde de l’élite pour sa première titularisation de la saison. L’intéressé, plus timide en dehors de la pelouse, confiait après la rencontre : « Je suis très content de cette prestation. Je remercie toute l’équipe de m’avoir aidé. J’ai fait deux poteaux mais je savais que ça allait venir. Je suis resté concentré pour mieux faire et j’ai pu marquer ces deux buts. C’était une folie, nos supporters sont partout. Je les remercie, ils nous donnent envie de gagner et de bien jouer. Je n’ai pas les mots, mais je suis très heureux. » Heureux d’être à l’Olympique de Marseille et de marcher sur les traces de Mamadou Niang, après avoir fait ses gammes à l’Institut Diambars de Saly au Sénégal. Une école, un club créé par Patrick Vieira, Bernard Lama, Jimmy Adjovi-Boco et Saër Seck, l’actuel directeur. Le jeune Bamba Dieng, qui a évolué dans le championnat de Ligue 1 sénégalaise est arrivé sur la Canebière après la signature d’un partenariat en 2019 entre l’Institut et l’OM. Dieng est ainsi le premier Diambars à signer à Marseille. Comme ambassadeur, le club sénégalais ne pouvait pas rêver mieux.
«CERTAINS HOMMES POLITIQUES AFRICAINS UTILISENT L’ETHNO-STRATEGIE POUR DIVISER ET REGNER»
Mohamed Salifou Keïta (60 ans), auteur du livre «Les Enfants du quartier sombre», a analysé pour les lecteurs de Sud Quotidien, la crise qui secoue son pays avec le coup d’état qui a renversé le président Alpha Condé le 5 septembre dernier
Journaliste-écrivain, Mohamed Salifou Keïta (60 ans), auteur du livre «Les Enfants du quartier sombre», éditions Publibook, 2015 est consultant pour plusieurs organismes en tant qu’expert en communication stratégique et aussi un ingénieur en intelligence culturelle. Ancien conseiller spécial du Premier ministre Guinéen et lobbyiste de l’Etat guinéen auprès des médias internationaux, M. Keïta, présentement à Dakar, a analysé pour les lecteurs de Sud Quotidien, la crise qui secoue son pays avec le coup d’état qui a renversé le président Alpha Condé le 5 septembre dernier. Mais aussi, le paradoxe de la CEDEAO toujours prompt à condamner les coups de force militaires tout en faisant profil bas sur les coups de force constitutionnels. Non sans relever ce qui fait la force du Sénégal dans cette grisaille ouest-africaine.
Comment avez-vous vécu le coup d’Etat contre Alpha Condé en Guinée ?
Tout était là pour qu’il y ait un coup d’Etat parce que la Constitution qui a été ficelée en 2010, a été violée et le président s’est fait réélire. Cela n’a pas certainement plu aux gens. Il y a aussi, sur le plan économique, une certaine précarité. La pauvreté s’est installée au niveau de beaucoup de monde. Ceux qui ont fait le coup d’Etat, ont agi à une période où il y avait un mécontentement contenu.
Pourtant, un tel mécontentement que vous décrivez, ne s’est pas exprimé dans la rue ?
Il y a eu un paradoxe avant le changement de la Constitution, beaucoup de manifestations étaient suivies de répressions. C’est connu de tout le monde. Toutes les institutions, que ça soit les Nations Unies, l’Union africaine, la Cedeao ou l’Union européenne, ont été alertées. Tout le monde l’a suivi mais finalement, il y a eu ce changement de Constitution. La Constitution a été changée et les gens vivaient dans la fatalité. Ils se disaient : «un jour, on attend que Dieu change». La révolte était au plus profond des Guinéens. Il faut comprendre la nature du guinéen et la comprendre que lorsqu’il y a le changement. J’ai 60 ans. J’ai vécu la fin du Président Ahmed Sékou Touré qui a été pleuré pendant deux ou trois jours et il ya eu un mois après l’avènement du CMRN (Comité militaire de redressement national). Le peuple a explosé de joie parce qu’il se contenait, il se remettait à Dieu. Les Guinéens sont assez fatalistes. Ils se disent : «le jour où Dieu changera, ça a changé». C’est ce qui s’est passé. Je ne savais pas que les gens n’aimaient vraiment pas le président sortant. Ce n’est qu’après le coup d’Etat qu’on le sent. Les gens restent dans la fatalité. C’est psychologique. On dit : « le chef, c’est Dieu qui l’a mis là et nous acceptons ». C’est cette forme de fatalisme qui est constante pour les Guinéens.
Sur les 34 coups d’Etat que l’Afrique a subis, les 15 sont de l’Afrique de l’Ouest francophone. Comment expliquez-vous cette instabilité?
C’est parce que ceux qui arrivent au pouvoir, ont la boulimie du pouvoir. Ils n’ont aucune vision sociale. Ils n’ont aucun respect pour les peuples, pour les pays. Certains prennent leurs pays comme Léopold II prenait le Congo. C’est-à-dire, ils sont au centre de tout. Tout leur revient. C’est eux qui décident de tout, de la vie, de la mort de qui que ce soit. Je pense qu’il faut que nous revenions sur les fondamentaux de la démocratie. La démocratie, ce n’est pas seulement les élections, c’est l’économie, la liberté d’expression, le bien-vivre ensemble mais certains utilisent l’ethnostratégie pour diviser et régner. Ce sont là les socles d’une dictature qui ne dit pas son nom mais qui est camouflée sous le joug de la démocratie. C’est ça le problème en Afrique francophone. Il faut remonter aussi à la colonisation. Nous avons la colonisation anglaise qui a respecté certaines valeurs traditionnelles des autres pays. Quand vous allez dans un certain nombre de pays issus de la colonisation anglaise comme au Ghana, ils (les colonisateurs) n’ont pas touché aux structures traditionnelles tandis que dans certains pays francophones, ils ont touché aux structures traditionnelles et les pouvoirs qui sont venus ont touché aussi. Je prends toujours notre pays, comme exemple. Les premiers actes du président Sékou Touré étaient de s’attaquer à la chefferie traditionnelle. Donc, la tradition pour le système socialiste qui était en place, n’était pas considérée. Il y avait cela dans certains pays. Pourquoi le Sénégal s’en sort ? Ici, le système religieux est très endogène, autochtone. Je ne dirais pas qu’il a de l’emprise sur les populations mais elles y adhérent et les pouvoirs qui viennent respectent cela. Le premier président du Sénégal était Sérère, de surcroit catholique, dans un pays à majorité musulmane. Comment expliquez-vous cela ? Donc, il y a une forte adhésion de la population sénégalaise à ces réalités traditionnelles, religieuses. Aussi, la tradition démocratique institutionnelle est là. Dans certains pays, les gens sabrent tout ce qui est institutionnel. Les institutions ne sont pas fortes. Je disais aussi il y a deux jours à quelqu’un dans une analyse, je ne comprends pas qu’en Belgique, deux ans, trois ans, il n’y a pas de Premier ministre mais toujours il y a les institutions qui sont fortes et le pays marche à merveille. Il faudrait que nous travaillions dans ce sens-là et que nos institutions soient fortes et que nos Constitutions ne soient pas «violables». Il faut les rendre inviolables.
Pourtant, nous avons un «gendarme» qui se nomme Cedeao. Sauf qu’elle est beaucoup plus apte à condamner les coups d’Etat militaires et tolère les coups de forces constitutionnels comme ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire ou en Guinée. Quelle devrait être la place de cette organisation sous régionale ?
Il faut que la Cedeao revienne aux fondamentaux. C’est-à-dire, il faut qu’elle revoie sa copie. Les pères fondateurs ne l’ont pas faite pour ça. Elle est maintenant devenue une commission comme la commission de l’Union africaine. Aujourd’hui, elle fonctionne comme une sorte de cartel, de secte et une sorte de regroupement de chefs d’Etats. Les Chefs d’Etat ne sont pas sensibles aux cris stridents des peuples. Je crois qu’il y a une mission de la Cedeao qui doit séjourner en Guinée (vendredi, Ndlr). Mais elle va se heurter à une opposition parce qu’en Guinée, les Guinéens ont attiré plusieurs fois l’attention de la Cedeao. On ne peut pas continuer à violer nos Constitutions parce qu’elles sont faites avec l’unanimité de tout le monde, le compromis national en tenant compte de toutes ces diversités. On fait les Constitutions en ce sens. On peut les amender, les améliorer en fonction de l’évolution et du temps mais on ne peut pas les violer à tout moment. Donc, il faut que la Cedeao tienne compte du cri strident de population.
Quelle est son utilité puisqu’il arrive souvent aussi que des décisions rendues par la Cour, ne soient pas respectées comme le cas de Karim Wade au Sénégal. Quel est l’intérêt de sa supranationalité?
Il faut qu’elle se présente comme une institution sérieuse. C’est tout ! C’est-à-dire que les peuples portent confiance à cette institution. Mais aujourd’hui, comme disait De Gaulle au sujet des Nations Unies dans les années 40, 50, 60, la Cedeao devient un machin. Il faut aller sur les réseaux sociaux voir la réaction des Guinéens, des ouest africains par rapport à la réaction de la Cedeao. Elle doit revoir sa copie en tenant compte des difficultés que vivent les populations. Elle ne doit pas seulement défendre les Chefs d’Etat. Je pense que les dirigeants qui sont là, doivent nous servir et pas se servir et en général, les gens se servent des populations. Ils se servent de leur pays, des richesses de leur pays. Aujourd’hui, le discours doit changer. On doit tenir compte des plaintes de nos communautés.
Certains africains non plus ne sont pas d’accord sur la limitation des mandats. D’aucuns estiment qu’il faut même des septennats à la place des quinquennats parce que nous avons accédé à l’indépendance dans les années 60? Qu’en pensez-vous ?
L’idéal est que nous maintenions le quinquennat. J’ai vu à la télévision quand un des grands Karamoko, Matar Kanté parlait de cela sur les réseaux sociaux mais je pense qu’un mandat de 5 ans, c’est très bon pour nos pays, renouvelable une seule fois. La vie est une succession de faits. Vous travaillez, en cinq ans, vous avez des œuvres accomplies. En 10 ans, vous avez accompli les œuvres et vous partez. C’est une continuité. Vous ne pouvez pas rester là comme le roi. Nous ne sommes pas des royaumes. Nous sommes d’une diversité et 5 ans, c’est assez légal pour tout pouvoir. 10 ans, deux fois et après vous laissez la place à une autre équipe.
Pourtant, il est presque rare, aujourd’hui, de voir un africain de ne pas se glorifier de Paul Kagamé par rapport à ce qu’il représente mais aussi au développement de son pays. Pourtant, d’aucuns le prennent pour un dictateur. Est-ce qu’il n’y a pas ici un paradoxe pour le cas de Paul Kagamé qui fait plus de 20 ans au pouvoir ?
J’ai été au Rwanda. J’ai vu comment ce pays progresse. Peut-être la belle lecture, c’est qu’il sortait d’une situation exténuante, grave : le génocide. Vous avez vu le musée. Il y a des organismes qui ont amené des écrivains à parcourir le Rwanda, à venir à Kigali. Il y a eu des livres. Boubacar Boris Diop a publié un très beau livre là-dessus (Murambi, le livre des ossements, Ndlr). Il y a Thierno Monénembo qui a publié «L’Ainé des Orphelins ». Ça, c’était fait pour qu’on frappe à la porte des consciences des africains. Par rapport à votre question, je pense qu’il avait compris les enjeux. Il faut réconcilier ce pays. Il y ait parvenu. Il l’a dit. Je pense que la prochaine fois, il ne sera pas là. Aujourd’hui, le Rwanda est un pays émergent, un tout petit pays. Je crois que dans la gestion de la cité qui a connu des atrocités comme ce qui s’est passé au Rwanda, comment ces gens sont parvenus à prendre des machettes les uns contre les autres ? On accuse aussi le travail des anthropologues belges ainsi de suite. Bref, ce pays a connu cette guerre. Il en est sorti. Ils ont eu un chef d’Etat qui a une main de fer dans un gant de velours et qui est arrivé à ce stade de développement. Je n’ai pas vu en Afrique une capitale aussi propre comme Kigali mais il a mis des lois en place qui sont respectées par les Rwandais. Ben sûr que c’est un peu difficile pour l’opposition mais il est parvenu à faire cela. Il a réussi sa mission. Il dit : «Plus jamais ça !» mais, il va se retirer pour surveiller celui qui viendra.
Paul Kagamé constitue donc à vos yeux une «exception acceptable ?»
Dans un contexte difficile de sortie de crise, c’est acceptable pour ce pays. Je ne sais pas si c’est un pays turbulent mais je sais que les gens de ce pays ont été très méchants les uns contre les autres (Hutu et Tutsi).
Qu’est-ce qu’il faut aujourd’hui, en Guinée pour que cette guéguerre entre Malinkés, Soussous et Peuls, disparaisse?
Il faut tenir compte de l’inter pénétration culturelle que nous avons. Je disais que la Guinée est riche de sa diversité. Il faut tenir compte de cette diversité. Il faut tenir compte des mariages qui ont lieu entre différentes ethnies. Comment pouvez vous expliquer un mariage entre peul et malinké ? Un enfant qui en sortira qui est peul et malinké à la fois, comment voulez-vous qu’il se situe dans un contexte comme tel ? Donc, l’ethno-stratégie est le fait d’une certaine élite et c’est cette élite qui doit comprendre. Il y a un travail de fond à faire. Faire des textes fabuleux qui condamnent ceux qui font prévaloir cela et sensibiliser la population. On utilise la population analphabète pour y croire mais quand ils viennent au pouvoir, est-ce qu’ils travaillent pour cette population analphabète ? Parce que tout simplement, moi, je suis Soussou, il y a un Soussou là-bas, je vais m’identifier à ce Soussou. Qu’est-ce que cela va me rapporter si je ne travaille pas dur ? Donc, c’est ce qu’il faut et l’ethno-stratégie est le fait d’une certaine élite politique pour diviser et régner.
C’est valable pour la Côte d’Ivoire avec le concept de l’ivoirité ?
L’ivoirité a été très mauvaise pour ce pays. Ils ont eu un président (Félix Houphouët-Boigny, Ndlr) qui a reçu toutes les élites africaines. Voyez-vous où cela a amené la Côte d’Ivoire ? Dans une guerre inextricable et finalement, il y a eu beaucoup des massacres entre ivoiriens. Les gens du Nord contre ceux du Sud. Finalement, ils se sont ressaisis. A côté, il y a eu le Libéria, la Sierra Leone. Il y a eu des rebellions dans tous ces pays mais aujourd’hui, ils ont compris qu’il ne faut pas faire ça. Il ne faut pas dépasser le Rubicon. Pour le cas de mon pays, je pense qu’il faut tenir compte de la diversité culturelle guinéenne. Senghor disait : « La Guinée est un don de Dieu aux guinéens, Il a donné à manger, à boire à ses fils et à ses filles»
Nous allons vers 2024, une année charnière pour les élections au Sénégal. Qu’estce que vous inspire ce «ni oui ni non» du Chef de l’Etat pour un troisième mandat ?
Je n’ai pas de jugement à faire sur le Chef d’Etat du Sénégal. Je sais que le Sénégal est un pays démocratique et qu’il ne passera pas le Rubicon et que les dirigeants actuels de ce pays feront comme les pères fondateurs l’ont fait. Léopold Sédar Senghor qui a transmis le pouvoir à Abdou Diouf. Abdou Diouf qui a reconnu sa défaite face à Abdoulaye Wade et Wade qui a reconnu sa défaite face à Macky Sall du Sénégal qui a été Premier ministre, président de l’Assemblée nationale, un grand ministre qui dirige ce pays depuis plus de 8 ans. On voit que le Sénégal tend vers l’émergence. Sur le plan politique, je crois qu’on respectera les textes constitutionnels de ce pays pour que la tradition existe. Un jour, on a posé la question à Léopold Sédar Senghor : «Pourquoi au Sénégal, il n’y a pas de coup d’Etat militaire ? Il a tout simplement répondu : «au Sénégal, le soldat sénégalais et l’officier sénégalais parlent le grec et le latin».
C’est tout dire ?
C’est-à-dire qu’il faut avoir un certain niveau pour être dans l’Armée, pour être Officier de l’Armée sénégalaise. Donc, ce sont les Républicains qu’on forme. Vous avez une Armée républicaine. Vous avez aussi les dirigeants qui aiment la République et tiennent compte de l’existence de cette chefferie traditionnelle. Des dirigeants qui écoutent ces anciens-là et la présence de ces anciens aident beaucoup la vie politique au Sénégal. Parce que chacun des dirigeants, des protagonistes respectent ce qu’ils disent et c’est important pour le pays qui est un exemple.
«DES OPPORTUNITES D’EMPLOIS VERTS ET DECENTS POUR LES JEUNES», SELON ABDOU KARIM SALL
Restauration des terres dégradées et amélioration des systèmes alimentaires
Le Sénégal, à l’instar des pays du Comité inter-État de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss), a célébré vendredi dernier, la 36ème édition de ladite journée. La présente édition a été célébrée sous le thème : « Jeunes, restauration des terres et systèmes alimentaires productifs».
Dans son discours lu par son conseiller technique n°2, Ibra Sounkarou Ndiaye, le ministre de l’Environnement et du Développement durable a soutenu que les opportunités ne manquent pas pour «résoudre la problématique de l’emploi des jeunes qui représentent en Afrique, plus de 36% de la main d’œuvre active, pour la tranche d’âge entre 15 et 65 ans». La reforestation et la restauration des terres dégradées constituent autant de «possibilités pour créer des emplois verts et décents permettant ainsi une meilleure valorisation de notre dividende démographique», a ajouté Ibra Sounkarou Ndiaye.
Au Sénégal, la dégradation des terres touche plus de 34% des terres. Le coût annuel de ce phénomène a atteint, d’après les résultats de l’étude sur l’économie de la dégradation des terres, 550 milliards de FCFA ; soit 8% de notre Produit Intérieur Brut (PIB). Pourtant, la restauration des terres agricoles et la valorisation des services des écosystèmes, recèlent d’importantes opportunités pour la relance économique et la création d’emplois. Il conviendrait donc «de transformer les défis en opportunités, tout en optimisant l’utilisation des ressources natures», soutient le ministre. Donc, poursuit-il, «restaurer nos écosystèmes est possible. Il s’agit d’en afficher la volonté ferme doublée d’un engagement de TOUS pour la valorisation de nos atouts et potentiels notamment à travers la pleine participation de la jeunesse». Pour la valorisation du potentiel existant, «les jeunes et les femmes devront occuper une position d’avant-garde» appelle-t-il.
Fort de ce constat, Macky Sall, à l’issue du Conseil présidentiel du 22 avril 2021, à Diamniadio, avait défini, neuf (09) directives en vue d’intensifier le déploiement du Programme d’urgence pour l’insertion et l’emploi des jeunes : «Xeyu Ndaw yi» doté d’une enveloppe de 450 milliards pour les années 2021, 2022 et 2023. Dans la même logique, il a attribué au secteur de l’Environnement et du Développement durable, un quota de 10.000 jeunes. Sept mille (7.000) pour l’Agence sénégalaise de la reforestation et de la Grande muraille Verte (Asrgmv); trois mille (3.000) dont 2.000 pour la Direction des Eaux, Forêts, Chasses et de la Conservation des sols (Defccs) et mille (1.000) pour la Direction de l’environnement. La mise à disposition de ces moyens humains, «rendue effective aujourd’hui, devrait permettre de renforcer l’opérationnalisation de l’initiative majeure du PSE vert. Cet effort montre à souhait, l’importance que la plus haute Autorité accorde à la gestion durable des terres et à la jeunesse», a dit le ministre.
LA MARCHE CONTRE LA VIE CHÈRE TUÉE DANS L’ŒUF
La police qui a très tôt quadrillé la zone, a procédé à l’arrestation musclée des organisateurs dont le leader de Frapp/France Dégage
La marche (interdite) qu’avait prévu des activistes et autres membres de la société civile, des politiques et mouvements citoyens hier, dimanche 12 septembre 2021, à Guédiawaye, contre la vie chère, a été tuée dans l’œuf. La police qui a très tôt quadrillé la zone, a procédé à l’arrestation musclée des organisateurs dont le leader de Frapp/France Dégage.
L ’activiste Guy Marius Sagna et quelques-uns de ses camarades du mouvement Frapp/France Dégage et des mouvements et organisations citoyennes ont été arrêtés à Guediawaye hier, dimanche 12 septembre 2021, alors qu’ils participaient à une manifestation non autorisée contre la vie chère au Sénégal. La Police ayant reçu mandat de l’exécutif départemental de disperser la manifestation, a tué cette marche dans l’œuf.
Des manifestants brutalisés au moment de leur interpellation, regrettent les organisateurs. En effet, c’est après une brève déclaration face à la presse, à la Maison Hip-Hop de Guediawaye, que l’activiste et ses camarades ont envahi la rue, scandant, entre autres slogans, «Doundou bi dafa cher» («La vie est chère»). Mais, c’était sans compter avec la détermination des Forces de l’ordre, ayant déjà quadrillé la zone, qui ont vite maîtrisé les manifestants, malgré leur résistance. Refusant d’être conduits de forces, Guy Marius Sagna et certains de ses camarades ont préféré se mettre à terre. C’est là que les Forces de l’ordre les contraindront de force à embarquer dans leurs véhicules, usant également de gazes lacrymogènes pour disperser la foule. Ces activistes, embarqués dans un pick-up, ont été conduits au Commissariat de la Ville de Guediawaye.
FALLOU DIAGNE, SYLVESTINE MENDY, GUY MARIUS SAGNA ET PAPIS DJIM, ARRETES
A travers un communiqué sur cette marche avortée «contre la hausse des prix» à Guédiawaye, les organisateurs listent les noms de leurs membres interpellés. «Fallou Diagne (du Collectif Noo Lank), Sylvestine Mendy (Africa First), Guy Marius Sagna et Papis Djim (Frapp/France Dégage) ont été brutalisés et arrêtés par la Police de Guédiawaye, suite à l’interdiction illégale et injuste de la marche prévue ce dimanche (hier, Ndlr) à Guediawaye contre la cherté de la vie des citoyens sénégalais. Cette interdiction fait suite à celle opposée tout aussi illégale et injuste de la manifestation pacifique que Noo Lank avait initiée pour le vendredi 10 septembre 2021 à la Place de la Nation», ex-Obélisque, soulignent-ils dans le document parvenu à la Rédaction de Sud Quotidien.
Et de préciser que «ces organisations dénoncent fermement cette dictature du régime de Macky Sall et sa volonté de museler l’expression des libertés, et nous exigeons la libération immédiate de tous les militants arrêtés». Non sans inviter à «une convergence de toutes les luttes citoyennes contre la cherté des denrées de première nécessité, du loyer et de l’électricité, et appelons enfin à une journée de manifestation pacifique à Dakar et partout dans le pays vendredi 17 septembre 2021 de la Place de la Nation au rond-point RTS». En attendant, ils informent de la tenue d’une conférence de presse, incessamment, pour dévoiler un plan d’actions.
Aussi, une journée de «flyers fepp» sera organisée, ce mercredi 15 septembre, pour sensibiliser les populations sur la cherté de la vie, conclut-on dans le même texte signé le Collectif Noo Lank, And Taxawu Askan WI (ATAW), Frapp/France Dégage, Y en a marre (YEM), Forces Démocratiques du Sénégal (FDS) et «Luttons contre l’indiscipline au Sénégal». Cette manifestation de Guediawaye contre la vie chère a été interdite au motif de «risque de trouble à l’ordre public» et de «risque de propagation du coronavirus». Une décision qui n’a pas été bien appréciée par les organisateurs dont Frapp/France Dégage qui accuse le président Macky Sall de saigner les Sénégalais avec des prix qui augmentent «comme sa richesse et celle de sa bande et de ses maîtres impérialistes».
Frapp/France Dégage estime qu’il veut «empêcher que les populations crient leur ras le bol». Dans le manifeste appelant à manifester dimanche et publié vendredi dernier, il était écrit : «Ataw, Fds, Yem et le Frapp appellent tous les Sénégalais à la marche contre la vie chère qui aura lieu, ce dimanche 12 septembre, à partir de 9 h, de la grande porte du lycée Seydina Limamoulaye à la préfecture de Guédiawaye. Contre la vie chère et pour la sauvegarde de nos libertés, tous à Guédiawaye, ce 12 septembre à 9 h !»
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L’ÉTRANGE DESTIN DE SOUADOU NIANG
Partie étudier aux États-Unis, elle travaille comme femme de chambre dans un hôtel, nettoyant notamment les toilettes de l'établissement, quelques années plus elle devient propriétaire d’un somptueux hôtel à Dakar dirigé par des femmes. Découverte
Dire des États-Unis qu’ils sont une terre d’opportunités, un pays de tous les possibles n’est pas un leurre. Une preuve éloquente qui illustre cette perception du pays de Barack Obama, c’est Souadou Niang, cette sénégalaise qui est presque partie de zéro pour devenir héro, pour ne pas dire héroïne en travaillant comme subalterne dans un hôtel de luxe.
De femme de ménage dans un hôtel à Washington, elle a gravi les échelons dans l’établissement, après ses études en occupant les postes de responsabilités dans le management. Résultats des courses, Souadou a réussi à se réaliser de manière éclatante dans l’hôtellerie.
Rentrée au Sénégal elle a érigé son propre hôtel-boutique de luxe à Dakar. L'une des particularités de son établissement c'est qu'il est piloté par des femmes dont elle-même en tant que directrice, convaincue que des femmes sont des managers de naissance. C'est une belle affirmation du leadership féminin. Et pourtant que n'a-t-on pas dit pour décourager cette lionne lorsqqu'elle lancait son initiative sous prétexte que ce n'est pas fait pour femme et surtout pas pour femmes africaines? Mais au final, Souadou est parvenue, la foi aidant, à matérialiser son rêve.