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24 juin 2025
MAME ABDOU AZIZ SY DABAKH EST VENU, A VECU ET CONVAINCU
Véridique, désintéressé et ouvert, l’ancien khalife général des Tidiane Mame Abdou Aziz Sy Dabakh jouait un rôle prépondérant dans l’équilibre social du Sénégal. 24 après sa disparition, le Sénégal pleure toujours sa voix médiane
Ses recommandations étaient suivies d’effets immédiats. Véridique, désintéressé et ouvert, l’ancien khalife général des Tidiane Mame Abdou Aziz Sy Dabakh jouait un rôle prépondérant dans l’équilibre social du Sénégal. 24 après sa disparition, le Sénégal pleure toujours sa voix médiane.
Lors des évènements malheureux du mois de mars dernier où le Sénégal a failli basculer dans le chaos, la médiation des chefs religieux du pays a été d’un grand apport pour l’apaisement et la pacification de la situation. Un rôle que ces guides ont longtemps joué pour préserver et perpétuer l’exception sénégalaise.
Et un homme d’entre eux a écrit son nom : Mame Abdou Aziz Sy Dabakh. Né en 1904, ce vénéré fils d’El Hadji Malick Sy, mis sur orbite soudaine pour devenir le Khalife général des Tidianes en 1957 après les rappels à Dieu presque simultanément de ses deux grands frères Serigne Babacar Sy et Serigne Mansour Sy (père de l’actuel khalife Serigne Babacar Sy Mansour ), était une figure religieuse attachante et faisait l’unanimité autour de sa personne.
Avec sa voix unique, à la fois mélodieuse, attirante et tranchante, ‘’Mame Abdou’’ comme l’appelaient les Sénégalais, ne tergiversait pas lorsqu’il s’agissait de parler des maux de la société de recadrer les hommes politiques. Son seul meilleur ami : La vérité. Celui qui a eu la chance de passer de maître en maître, mais le tout au sein de l’Université de Tivaouane où il a été formé intégralement aux sciences islamiques, avait fini par instaurer une loi impartiale et impersonnelle en matière de vérité. «Quelle coïncidence en ce 14 septembre 2017 que la commémoration du vingtième anniversaire du rappel à Dieu de Mame Abdou Aziz Sy Dabakh, qui fut khalife général des Tidianes, se déroule le même jour que l’installation de la 13ème Législature issue des élections du 30 juillet dernier ! Si cette coïncidence est à ce point saisissante, c’est essentiellement dû au message que le saint homme adressait aux parlementaires, comme en un rappel à l’ordre, on ne peut plus explicite pour que, de façon intemporelle, ils ne perdent jamais de vue le sens de leur obligation d’élus du Peuple. Le message est si chargé de sens, surtout à l’heure actuelle, qu’il a été à juste raison passé en boucle sur des chaînes de télévision et les ondes de radio.
A lui tout seul, il pourrait servir de code de conduite à des élus qui ne sauraient pas pourquoi ils sont à leur poste de représentants du Peuple», soutenait le chercheur Abou Bakr Moreau, dans un article très repris avant de signaler que «dans un message laissé à la postérité et appelé à demeurer, Mame Abdou Aziz Sy s’est fait plus homme d’Etat que tous les hommes dits d’Etat qui, très souvent, ne pensent qu’à la prochaine élection.
Mame Abdou Aziz Sy Dabakh s’est fait homme d’Etat plus que tous les hommes dits d’Etat que nous avons jamais connus», renchérissait l’enseignant à l’Ucad. Difficile ne pas acquiescer eu égard à la dimension de ce grand homme de Dieu. Il entretenait des relations cordiales avec toutes les confréries, organisations religieuses, mais aussi l’Eglise. D’une simplicité et d’un franc-parler légendaires, le fils d’El hadji Malick était un régulateur hors pair. Le sermon qu’il a tenu lors du décès de l’avocat et ancien président de l’Assemblée nationale, Lamine Guèye, est entré dans les annales de l’histoire.
En tirant sa révérence le 14 septembre 1997, Mame Abdou laisse une nation orpheline. Sa parole manque aux Sénégalais. Et pour s’en convaincre, à chaque fois que le pays connaît des soubresauts, ses prêches sont repris en boucle pour apaiser les Sénégalais. Et comme l’a dit un jour le professeur Abdou Aziz Kébé sur Pr Barham Diop : «Mame Abou est venu, il a vécu, il a convaincu».
RENVOYÉS DES ECOLES PRIVÉES PAR DEFAUT DE PAIEMENT, LES ETUDIANTS MENACENT CHEIKH OUMAR HANNE
Dans tous leurs états, les étudiants du privé menacent de hausser le ton et de passer à la vitesse supérieure d’ici trois jours si le ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Omar Hanne, ne prend pas en compte leurs revendications
Les étudiants orientés dans les écoles privées par l’Etat sont très remontés contre le ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Oumar Hanne. A l’origine de leur colère ? Le renvoi dont ils font l’objet de la part des établissements privés à cause du non-respect des engagements pris par l’Etat
Dans tous leurs états, les étudiants du privé menacent de hausser le ton et de passer à la vitesse supérieure d’ici trois jours si le ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Omar Hanne, ne prend pas en compte leurs revendications. Lors d’une conférence de presse tenue à Mbour, ils ont déploré l’attitude de l’Etat qui a foulé au pied les engagements qu’il avait pris auprès des écoles privées.
Selon eux, le gouvernement n’a pas payé la facture qu’il doit à ces établissements privés. D’où la décision de ces derniers de mettre à la porte plus de 150 étudiants dont certains sont en classe d’examen.
Etudiant en sciences infirmières de l’IST de Mbour, Ibrahima Diop affirme qu’ils n’accepteront pas d’être sacrifiés par un Etat qui n’honore pas ses engagements. «Nous tirons la sonnette d’alarme pour dire aux autorités compétentes, notamment au Président Macky Sall et à son ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Omar Hanne, de régler cette situation inacceptable. Nous donnons un ultimatum à l’Etat. Si rien n’est fait d’ici 72h, nous allons passer à la vitesse supérieure», a-t-il martelé.
Abondant dans le même sens, sa camarade Patricia Ngom affirme que depuis le 18 août 2021, tous les étudiants sont privés de cours et bloqués sur toutes les plateformes d’enseignement. Elle ajoute que s’ils ne participent pas aux examens, tous leurs efforts seront réduits à néant, car ils devront reprendre l’année universitaire. Afin d’éviter un tel scénario, ils menacent de croiser le fer avec les autorités. D’autant que, se désole Patricia Ngom, de nombreux étudiants ne peuvent faire des concours. «Les établissements ont tout confisqué les documents administratifs, empêchant ainsi certains étudiants de faire des concours. Certains étudiants veulent se présenter aux concours nationaux, mais cela leur est impossible sans les documents administratifs», soutient-elle.
NOUVELLE COALITION AUTOUR DU PDS, THIERNO ALASSANE SALL SE DEMARQUE
Si Bougane Gueye Dany a signé la charte de «Yewi Askan Wi» pour se démarquer ensuite, Thierno Alassane Sall et le juge Dème, eux, ne signeront point celle de l’alliance autour du Pds
Un nouveau coup dur pour la nouvelle coalition formée autour du Part Démocratique Sénégalais (Pds) ! Après le juge Ibrahima Hamidou Dème qui a démenti toute information selon laquelle son mouvement «Ensemble» faisait partie de cette alliance ; c’est autour de la république des Valeurs de prendre ses distances.
Les coalitions électorales existantes de l’opposition semblent souffrir de tares congénitales. Si Bougane Gueye Dany a signé la charte de «Yewi Askan Wi» pour se démarquer ensuite, Thierno Alassane Sall et le juge Dème, eux, ne signeront point celle de l’alliance autour du Pds.
Pourtant, leurs entités respectives étaient déjà annoncées comme étant membres de ce nouvel appareil électoral.
Dans un communiqué parvenu hier à «L’As», Thierno Alassane Sall et Cie ont indiqué qu’ils ne se reconnaissaient pas dans les alliances au niveau national. En conséquence, soulignent-ils, la République des Valeurs ne signera pas la charte de la coalition nouvellement annoncée. «Notre option de toujours a été de construire un vrai pôle alternatif ancré sur l’éthique et la citoyenneté», soulignent-ils avant d’indiquer que leur parti reste ouverte à tous les Sénégalais, mouvements citoyens et forces politiques qui s’opposent résolument au régime actuel, pour une refondation de la République.
Face à cette situation, la République des Valeurs compte annoncer très prochainement les modalités de sa participation aux élections départementales et communales. Cette déclaration vient ainsi remettre en cause le communiqué rendu public 9 septembre dernier annonçant une nouvelle coalition électorale dans laquelle figure le Congrès de la Renaissance démocratique (CRD) auquel fait partie la République des Valeurs.
L’on se demande comment se fait-il que le CRD donne son accord sans que tous ses membres ne soient engagés ou n’aient la même perception des choses. Quoi qu’il en soit la façon dont les nouvelles coalitions de l’opposition se forment laissent à désirer et renseignent sur leur niveau de faiblesse. Vouloir coûte que coûte participer ou gagner une élection ne doit pas pousser les acteurs politiques à nouer des alliances contre-nature. D’autant que des alliances construites sur des bases incertaines profitent toujours à la grande coalition présidentielle.
Pour l’heure, Benno Bokk yaakaar (BBY) épie scrupuleusement les moindres actions de l’opposition en attendant de sortir son grand jeu. A rappeler que l’absence de concertations et d’inclusion a été également à l’origine du départ de Bougane Gueye et de «Guem Sa Bopp» de la coalition «Yewi Askan Wi» (YAW). Il soutenait être mis devant le fait accompli, lui comme la plupart des membres.
A l’en croire, à part Pastef, Taxawu Senegal et PUR, les autres membres de «YAW » ont découvert le jour du lancement le nom, le logo et les couleurs. Aujourd’hui, Bougane Guèye Dany et sa coalition comptent aller seuls aux élections et tendent la main aux partis et mouvements qui souhaiteraient cheminer avec eux. Même si leurs cas diffèrent, Thierno Alassane Sall va à coup sûr adopter la même posture. Et pourquoi pas une coalition entre eux !
CES INDICES RÉVÉLATEURS DE PAUVRETÉ
Il s’agit de la taille du ménage, du sexe, de l’âge et de la situation matrimoniale du chef de ménage (CM)
Dans son étude sur les conditions de vie des ménages, l’Ansd a fait un profilage de la pauvreté lui permettant d’identifier et de caractériser les pauvres. Il s’agit de la taille du ménage, du sexe, de l’âge et de la situation matrimoniale du chef de ménage (CM). Sous ce rapport, les enquêteurs ont conclu que, par exemple, les ménages dirigés par des femmes sont moins pauvres que ceux dirigés par des hommes.
Selon l’étude de l’Ansd, la pauvreté varie sensiblement selon la taille du ménage. Plus la taille du ménage est faible, moins les personnes y vivant sont confrontées à la pauvreté. “En effet, l’incidence de la pauvreté passe de 3,9% chez les personnes vivant dans des ménages de moins de cinq personnes à 69,1% chez celles vivant dans des ménages de plus de vingt individus. Cette situation est plus accentuée en milieu rural où 78,0% des personnes vivant dans des ménages de plus de vingt individus sont pauvres”, fait noter l’Ansd qui renseigne, par ailleurs, que 46,9% et 30,2% des pauvres vivent respectivement dans des ménages composés d’au moins 15 personnes et de 10 à 14 personnes.
Faisant le lien entre la pauvreté et le sexe du chef de ménage, l’Ansd indique qu’au Sénégal, les ménages sont majoritairement dirigés par des hommes (76%). Par contre, les résultats de l’enquête montrent que la pauvreté est moins répandue dans les foyers dirigés par des femmes comparativement à ceux dirigés par des hommes. “En effet, deux personnes sur dix (21,8%) vivant dans des ménages dirigés par une femme sont pauvres contre un peu plus de quatre sur dix (42,7%) sous l’autorité d’un homme”, révèle l’étude.
Sur l’âge, l’étude montre que le taux de pauvreté est plus faible chez les individus dirigés par un CM qui a moins de 25 ans (35,0%) et plus élevé chez ceux dont leur chef de ménage (CM) a un âge compris entre 50 et 60 ans (39,3%). “L’incidence de la pauvreté est de l’ordre de 36,4% chez les personnes dont le chef de ménage est âgé de 60 ans et plus. Cependant, les personnes de cette dernière catégorie, bien que n’étant pas les plus affectées par la pauvreté, contribuent le plus à sa formation (33,1%)”, notent les enquêteurs de l’Ansd qui montrent que l’extrême pauvreté, au niveau national, touche plus les individus vivant dans des ménages dont le chef est âgé entre 40 et 49 ans (8,3%). Aussi, ajoute l’étude, elle est plus répandue chez les individus ayant un homme comme chef de ménage.
Sur un autre registre, relève l’Ansd, au Sénégal, un individu sur deux (50,8%) vit dans un ménage où le chef est monogame et ceux sous l’autorité d’un polygame représentent 34,9% de la population. L’analyse des résultats montre que la pauvreté touche plus les individus des ménages dirigés par des CM polygames (46,4%) et monogames (36,3%) qui concentrent plus de 90% des personnes pauvres. “Les personnes vivant dans des ménages dirigés par des divorcés ou veufs sont, à contrario, moins affectées par la pauvreté (une incidence de 21,8%). Ils représentent aussi un poids faible (7,2%) dans la totalité des pauvres. Les individus des ménages dirigés par des célibataires sont faiblement représentés dans l’effectif des pauvres avec une contribution de 1,1% pour un taux de pauvreté de 22,7%”, constate l’étude.
LES MEMBRES DES MENAGES, DE CM TRAVAILLANT POUR LEUR COMPTE PROPRE, SONT PLUS EXPOSÉS À LA PAUVRETÉ
Sous un autre rapport, indiquent les enquêteurs de l’Ansd, la mise en parallèle de la pauvreté avec la branche d’activité des chefs de ménage révèle des niches de pauvreté. En effet, relatent-ils, chez les ménages dirigés par des agriculteurs, la pauvreté touche plus de six personnes sur dix pour une contribution à la pauvreté de 44,9% chez les personnes dont le CM est occupé. Les populations vivant dans des ménages dont le chef travaille dans l’industrie présentent également des niveaux d’incidence de la pauvreté élevés, soit 43,6% pour l’industrie extractive et 32,5% pour les autres types d’industries.
Ensuite, le taux de pauvreté chez les individus vivant dans des ménages dirigés par des CM exerçant dans le commerce est établi à 29,3% avec une contribution de 14,5% à la pauvreté des personnes ayant un CM occupé. Par ailleurs, chez les membres de ménage dont le chef est dans une entreprise privée ou une ONG qui représentent 93,1% des personnes sous l’autorité d’un CM occupé sont plus confrontés à la pauvreté (42,7%) et contribuent à hauteur de 97,1% à la formation de la pauvreté. Et pour les membres de ménage ayant à leur tête des CM travaillant comme personnel domestique, l’incidence de la pauvreté est de 34,7%. “Dans les ménages où le CM travaille dans l’administration publique ou dans des organismes internationaux, l’incidence de la pauvreté est estimée à 15,3% avec une contribution à la pauvreté de l’ordre de 2,4%.
L’analyse du statut dans l’emploi du chef de ménage en rapport avec la pauvreté met en avant le fait que les membres des ménages de CM travaillant pour leur compte propre sont plus exposés à la pauvreté avec une incidence de 51,6%. S’ensuivent ceux dont les CM ont un statut de tâcheron ou d’aide familiale (45,4%). Ces deux groupes contribuent le plus à la formation de la pauvreté chez les ménages dirigés par un CM occupé avec une part de 80%”, conclut l’étude de l’Ansd qui portait sur les conditions de vie des ménages.
LA RESPONSABILITE DE L’ETAT ENGAGEE
Alors que l’affaire du trafic de visas et passeports diplomatiques impliquant des activistes et députés de la mouvance présidentielle n’a pas encore révélé tous ses secrets, des membres de la société civiles et des journalistes se prononcent
BARTHÉLÉMY COLY (STAGIAIRE) & ID |
Publication 14/09/2021
Alors que l’affaire du trafic de visas et passeports diplomatiques impliquant des activistes et députés de la mouvance présidentielle n’a pas encore révélé tous ses secrets, des membres de la société civiles et des journalistes se prononcent sur les conséquences que cette histoire pourrait avoir sur l’avenir et la crédibilité de ces mouvements citoyens. Réactions croisées de Seydi Gassama, Directeur exécutif Amnesty international/Sénégal, Ibrahima Lissa Faye, président APPEL et Directeur de publication de Pressafrik et Babacar Ba, président du Forum du Justiciable.
SEYDI GASSAMA, DIRECTEUR EXECUTIF AMNESTY INTERNATIONAL/SENEGAL «La crédibilité de Y en a marre, en tant qu’organisation, n’est pas en cause aujourd’hui malgré que…»
«Mon point de vus dans cette affaire de trafics de visas qui concerne en l’occurrence des membres de Y en a marre qui constituait un mouvement de centaines de jeunes est que dans ce mouvement, vous avez des journalistes et toute sorte de profil, des rappeurs. C’est vrai que parmi les voix de ce mouvement, les gens du groupe ‘’Keur Gui’’ étaient les plus connus à savoir Thiat, Simon et Kilifeu. Mais le mouvement Y en a marre ne se limite pas uniquement à ces personnes citées. Vous avez Fadel Barro, Aliou Sané et tant d’autres personnes. Donc, il faut d’abord qu’on évite de réduire ces organisations-là à des personnes, avec des missions bien précises, organisées, puis qu’on substituts à toutes ces personnes. Voilà, donc je dis cela évidemment en respectant la présomption d’innocence de Kilifeu et Simon, qui sont présumés innocents, pour le moment, jusqu’à ce que la justice décide autrement. Alors, je dis quand-même que Y en a marre, ce n’est pas un petit mouvement, c’est un grand mouvement qui est structuré et présent dans tout le Sénégal. Pour ce, sa crédibilité, en tant qu’organisation, n’est pas en cause aujourd’hui malgré que certains individus de ce mouvement soient entre les mains de la justice pour trafics de visas et de passeports. Vraiment, je pense que, comme je l’ai dit, la crédibilité de ce mouvement n’est pas en jeu. Aujourd’hui, lorsque vous prenez la tête de Y en a marre, le patron de ce mouvement c’était Fadel Barro et quand il a quitté, il a laissé la tête de l’organisation à Aliou Sané. Donc aujourd’hui, je ne vois pas en quoi le message fondamental de Y en a marre va connaître des problèmes. Il y a toujours au sein de ce mouvement des gens crédibles, qui n’ont aucun problème avec la justice, les gens doivent pouvoir continuer à travailler sur des questions de citoyenneté. Par contre, on n’oublie souvent ces politiciens qui essayent aujourd’hui d’accabler le mouvement. Alors qu’ils oublient tous qu’ils ont encensés le mouvement Y en a marre entre 2011 et 2012, pour le combat que ce mouvement a mené en ligne de front de la lutte pour la consolidation de la démocratie dans ce pays. En plus de ça, le président de la République s’était rendu dans leur quartier général pour les encenser et leur demander un soutien qui lui a d’ailleurs même été accordé. De ce fait, on ne va pas oublier tous ces combats, ces victoires de ce mouvement parce qu’il y a quelques membres du groupe qui, aujourd’hui, ont affaire avec la justice. Je pense que tant les combats dans lesquels, Y en a marre est engagé, pour une résonnance et dans l’intérêt du peuple sénégalais sont là, ces derniers se lèveront pour mener le combat.
«LE SEUL ET UNIQUE RESPONSABLE DE CETTE SITUATION, C’EST L’ETAT DU SENEGAL»
Maintenant, tout tourne autour de la question du passeport diplomatique. Si on n’en est arrivé là, aujourd’hui, c’est la faute de l’Etat du Sénégal. Surtout avec l’avènement des libéraux au pouvoir, Macky Sall et Abdoulaye Wade, c’était une banalisation du passeport diplomatique. Le passeport sénégalais est un document officiel de l’Etat du Sénégal, c’est un document extrêmement important et qui est réservé uniquement aux plus hauts représentants de l’Etat. Seuls les plus hauts représentants de l’Etat ont droit de détenir un passeport diplomatique. C’est eux seuls, pas leur conjoint ni leurs épouses. Malheureusement, pour des raisons totalement clientélistes, pour satisfaire des élus, des officiels et des politiciens, on a décidé d’étendre le bénéfice de ce document aux épouses, à toute sorte de personne au sein de la société, à des gens qui ne sont même pas des diplomatiques ; qui ne sont même pas des officiels de l’Etat du Sénégal, de la société civile, des religieux, des personnes inconnues ont eu accès à ce document-là. C’est cela qui a ouvert la porte aujourd’hui à cette situation de fraude ou de trafics de visas et de passeports. Donc le seul et unique responsable de cette situation, c’est l’Etat du Sénégal. Alors, il convient de changer les choses radicalement, faire en sorte qu’aujourd’hui le bénéfice de passeport diplomatique soit limité uniquement aux représentants de l’Etat, les gens qui voyagent pour représenter l’Etat. Et quand un député ou un ministre veut voyager avec sa femme, qu’elle aille demander un visa dans une ambassade.
IBRAHIMA LISSA FAYE, PRESIDENT APPEL «Quand on est activiste ..., je pense qu’il faut couvrir ses arrières…»
«Il faut reconnaitre que cela va entamer une réputation et les gens vont croire et dire effectivement que c’est des Sénégalais comme tout le monde, corrompus et cupides, qui sont à la recherche de gain facile. C’est très clair. Mais, d’autre part, il y a aussi certains sénégalais qui pensent que, quelque part, c’est aussi un complot qui est ourdi contre ces activistes pour les attraper. Effectivement, il y a aussi des gens qui ont été ou qui sont trempés dans des histoires comme ça qui n’ont pas été inquiétés, pour qui, au final, il y a eu une médiation pénale et qui sont tirés d’affaire. Donc si aujourd’hui, ces activistes-là sont inculpés et placés sous mandat de dépôt c’est parce qu’il y a eu des charges qui pèsent sur eux et qui quand-même peuvent être irréfutables. Maintenant, quand on est activiste et quand on est dans l’opposition, je pense qu’il faut couvrir ses arrières et savoir que la moindre erreur ne vous sera pas pardonnée. Et ils le leur ont rappelé à leur dépend. Et puis des histoires comme ça, c’est à éviter. Quel que soit ce que les gens peuvent penser, «c’est un complot ou bien des gens ont tout fait pour les faire tomber», mais l’essentiel c’est qu’ils ne ils ne pouvaient se mettre dans des histoires aussi visibles que celle de trafics de visas ou chercher des passeports diplomatiques pour des gens. Il faut savoir que personne n’est blanc comme neige, mais ce qu’il faut, c’est faire attention et surtout quand on est journaliste, activiste ou influenceur. La raison, parce qu’aucune erreur ne vous sera pardonnée de la part du pouvoir ou des autorités judiciaires. Il faut savoir que c’est des délits du droit commun et donc cela incombe aux gens qui sont arrêtés. Donc, les faits leur sont imputables (à titre individuel, ndlr), mais pas totalement au mouvement. Déjà les appels à la manifestation qui sont lancés par les mouvements, l’Etat aurait du laisser ces manifestations avoir lieu. Comme ça, on aura l’occasion au moins de jauger, de savoir si effectivement l’arrestation de Kilifeu et de Simon va faire désembuer ou impacter un peu le mouvement Y en a marre, FRAPP/France Dégage et les autres. En fait, ce sera l’occasion de mesurer si effectivement il y a eu impact ou pas. Parce que leur arrestation intervient au moment où on parle de la cherté de la vie, où il y a des manifestations qui sont prévues alors que le mouvement Y en a marre est impliqué. Donc, l’Etat devrait les laisser (manifester) et puis là, les gens sauront si effectivement ces mouvements restent populaires. Et si effectivement, Kilifeu, Simon ou les membres de Y en a marre ont un poids lourd dans cela. Je pense que c’est une affaire qui concerne toute la population et qu’en fait ce n’est pas seulement les deux personnes arrêtées qui pourraient mobiliser. Et donc les gens pourraient se mobiliser, c’est la raison pour laquelle l’Etat ne veut pas prendre le risque de laisser les gens sortir. Mais, au moins, on n’aurait pu laisser passer et voir ce qu’ils seront demain».
BABACAR BA, PRESIDENT FORUM DU JUSTICIABLE «Cela peut même amener les populations à ne plus avoir confiance, en tout cas, à ces acteurs de la société civile»
«Je voudrais préciser d’emblée qu’il faut aujourd’hui que les gens comprennent véritablement ce qui est le rôle d’un acteur de la société civile ou bien activiste. Parce que ces acteurs ont un rôle de sentinelle à jouer. C’est des personnes qui alertent, qui parfois dénoncent certaines pratiques qui sont jugées ne pas être normales. Aujourd’hui, notre rôle, c’est d’être le trait d’union entre les pouvoirs politiques et la population. En quelque sorte, ce sont les acteurs de la société qui aujourd’hui porte la voix des populations, les différentes recommandations de ces gens-là. Donc, nous jouons un rôle de sentinelle, c’est à nous de recadrer les hommes politiques aussi bien ceux qui sont dans l’opposition et au niveau du pouvoir. Je pense qu’à partir de ce moment, nous avons une lourde responsabilité. Alors, si aujourd’hui c’est à nous de dénoncer certaines pratiques que font les politiques, je pense également que les acteurs de la société civile et les activistes doivent avoir un comportement qui est exemplaire. Cependant, si aujourd’hui on n’arrive à citer des acteurs de la société civile ou des activistes dans des affaires de trafics de visas et des passeports, cela quand même peut décrédibiliser en quelque sorte le combat. Et cela peut même amener les populations à ne plus avoir confiance, en tout cas, à ces acteurs de la société civile. De ce fait, quand vous dénoncez certaines pratiques, il faudrait que également que, nous acteurs de la société civile, nous ayons un comportement exemplaire. C’està-dire qu’on soit exempt de reproches, en quelque sorte. Alors, je pense que si nous n’avons ce comportement et qu’aujourd’hui les acteurs de la société ou des activistes sont cités, malgré le fait que jusqu’à présent ils gardent la présomption d’innocence, dans des histoires de trafics de visas, il faut reconnaitre que cela peut effectivement décrédibiliser le combat. Et je pense que c’est quelque chose qui est vraiment regrettable. Si aujourd’hui, on continue de citer les acteurs de la société civile ou des activistes dans des histoires de trafics des visas mais cela peut créer le doute chez des populations à ne plus avoir confiance à ces porteurs de voix, à ne plus croire à ces acteurs de la société civile et des activistes. Et cela, certainement, peut se répercuter sur cette capacité de mobiliser. Si aujourd’hui, les acteurs de la société civile arrivent à mobiliser, c’est parce qu’ils bénéficient de la confiance de la population. Donc, maintenant, si aujourd’hui la population ne vous fait plus confiance parce que vous êtes cités dans des affaires de trafics de visas ou passeports, en quelque sorte cela peut impacter sur la capacité de mobiliser de ces acteurs et activistes.».
QUAND LE DÉSORDRE DICTE SA LOI
L’affaire de trafic de visas et des passeports diplomatiques qui met en cause des activistes du mouvement Y en marre et des députés de la majorité n’est pas nouvelle au Sénégal
L’affaire de trafic de visas et des passeports diplomatiques qui met en cause des activistes du mouvement Y en marre et des députés de la majorité n’est pas chose nouvelle au Sénégal. Pis, ce genre de «scandale» impliquant des célébrités ou hautes autorités et politiques occupent souvent les devants de l’actualité du fait des répercutions de ces manquements. Des citoyens et même des personnes de nationalités étrangères n’ayant pas droit à ce titre de voyage «prestigieux» en ont bénéficié ou en bénéficient dans des conditions douteuses. D’ailleurs, l’Union européenne (UE) et le gouvernement américain avaient eu à signaler, pour le déplorer, la pagaille qui entoure l’obtention du passeport diplomatique sénégalais.
Simon et Kilifeu du mouvement Y en a marre sont entre les mains de la justice. La cause, le trafic présumé de visas dans lequel ils seraient impliqués. Deux députés de la majorité au pouvoir sont aussi cités dans des faits similaires ; une magouille sur les passeports diplomatiques sénégalais.
En effet, les histoires de trafic de visa sont récurrentes. Celles qui occupent souvent les devants de l’actualité sont celle dans lesquelles des célébrités sont cités et/ou traduits en justice. Artistes, autorités, politiques, bref, des personnalités insoupçonnées sont souvent indexés. Des Sénégalais sont en permanence grugés. Le passeport diplomatique, quant à lui, défraie la chronique du fait de détention abusive, avec notamment des nationaux et étrangers qui en disposent alors qu’ils n’en ont pas droit. Et ce n’est pas nouveau.
En atteste, aux premières heures de son élection, le président de la République, Macky Sall, avait décidé de le retirer à des détenteurs qui n’en n’avaient pas droit. Tout comme le passeport de service. Une décision qui avait fait grand bruit au temps. Il y a aussi cette alerte de l’Union européenne (UE), en 2018, qui voulait instaurer le système de visas aux Sénégalais détenteurs de passeports diplomatiques. Les pays européens voulaient voter une loi qui obligerait tout Sénégalais en possession d’un passeport diplomatique de chercher un visa. Le refus des députés espagnols avaient mis un frein à cette réforme.
Les pays de l’UE voulaient instaurer le système de visa à cause de la «pagaille» constatée dans la délivrance de ce titre de voyage prestigieux chez les Sénégalais. La Police de l’Air et des Frontières de plusieurs pays de l’UE avait constaté une affluence, avec l’arrivée sur leurs sols de famille dont les membres avaient un passeport diplomatique. Auparavant, les autorités américaines avaient pris des mesures contre des Sénégalais. Des plaintes dans les hôpitaux et autres structures publiques ont amené les Américains à douter du sésame sénégalais.
En mai 2019, le quotidien Enquête révélait l’octroi de 200 passeports diplomatiques à des non ayants droit notamment durant la phase transitoire entre la réélection de Macky Sall, à l’issue du scrutin du 24 février, et la formation du nouveau gouvernement, le 7 avril 2019. Une liste de 100 personnes dont les passeports diplomatiques devraient être retirés avait été donnée à la Police de l’Air. Pourtant, la détention du passeport diplomatique au Sénégal est règlementée.
Seuls les membres du gouvernement, ceux du Sénat, de l’Assemblée nationale, du Conseil Economique et Social et Environnemental, les diplomates (Conseillers des affaires étrangères et Chanceliers), les Hauts magistrats (Président de la Cour suprême, du Conseil d'Etat) ainsi que les fonctionnaires sénégalais en service dans les organisations internationales ont droit à ce type de passeports. Le mouvement Y en a marre, un des pionniers de l’activisme au Sénégal vit ses heures les plus sombres, avec l’implication de deux de ses membres dans une affaire de trafic de visa. Déjà secoué par les financements reçus de Lamine Diack, ancien président de l’athlétisme mondial, IAAF, ayant été citée dans les fonds russes, certains des activistes doivent avoir des arguments solides pour se tirer d’affaire.
Pour rappel, le mouvement Y en a marre a joué un rôle majeur lors de l’élection présidentielle de 2012 et continue sa partition dans la conscientisation des populations surtout jeunes à citoyenneté ou contrôle citoyen de l’action des gouvernants, élus et autres autorités gérant des deniers publics ou dont les décisions ou actions impactent directement les populations.
«RESTER CONCENTRÉS SUR LA SURVEILLANCE EPIDÉMIOLOGIQUE»
Après une baisse des cas de Covid 19 dans cette troisième vague au Sénégal, Dr Alioune Badara Ly, directeur du centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) recommande
Après une baisse des cas de Covid 19 dans cette troisième vague au Sénégal, Dr Alioune Badara Ly, directeur du centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous) a déclaré : «nous devons rester concentrés sur la surveillance épidémiologique». Il a fait le point de la situation depuis la déclaration de la maladie dans le pays avec une troisième vague qui n’a duré que trois mois. Une communication faite hier, lundi 13 septembre lors du point de presse Covid journalier.
Pour Docteur Alioune Badara Ly, la situation épidémiologique de la pandémie entre le 02 mars 2020 et le 31 août 2021 est marquée par des poussées épidémiques connues sous le nom de vagues. Des vagues qui ont été caractérisées par des niveaux de transmission de plus en plus élevés mais forte heureusement de courte durée. «Ceci traduisait une transmission beaucoup plus intense et probablement l’installation d’une immunité de groupe qui s’est installée plus rapidement entre autres facteurs», a-t-il avancé. Et de poursuivre : «l’analyse de l’évolution mensuelle des différentes vagues que nous avons eu à constater lors de la mutation de la maladie chez nous, montre par rapport à la première vague qui a duré de mars à novembre 2020, soit 9 mois, que 16107 cas de Covid-19 et 333 décès ont été enregistrés. Il faut noter que pendant cette période, on n’a pas eu au niveau du pays à identifier ou à signaler de variants dits préoccupants parmi les quatre reconnus et signalés par l’OMS».
634 DECES POUR CETTE TROISIEME VAGUE
Pour le docteur Ly, 634 décès ont été notés pour 31484 cas de Covid-19 dans cette troisième vague à la date d’hier, lundi 13 septembre. Marqué par le variant Delta, cette vague a démarré selon Dr Ly vers mi-mai mais qui s’est consolidée en juin 2021. « Il faut remarquer que par rapport à la première vague, cette troisième vague a entrainé plus de 15380 cas et par rapport à la deuxième vague, elle a engendré plus de 6161 cas. Et cette troisième vague, à la date d’aujourd’hui, n’a duré que trois mois. Ceci, n’est pas sans expliquer les fortes pressions que le nombre de patients élevé a fait peser sur le système de santé», a fait savoir Dr Ly. Et de poursuivre : «nous constatons fort heureusement que depuis 6 semaines, notamment depuis le 26 juillet, une baisse consécutive du nombre de cas positifs passant de 5639 cas à 273 cas la semaine dernière». En ce qui concerne les cas graves, le directeur du COUS fait constater que la tendance à diminuer depuis quatre semaines consécutives. «Depuis la semaine du 9 août, le nombre de cas graves, en moyenne, dans les centres de traitement épidémiologique (Cte) cumulés sur une semaine, est passé successivement de 61 cas, puis à 52, puis à 42, puis à 32 et la semaine dernière à 22 cas. Soit une diminution de 10 cas. Ce qui représente en termes de taux de diminution 45, 5 % entre les deux dernières semaines écoulées», a-t-il déclaré. Quant à la deuxième vague, le spécialiste de la santé publique a souligné : «elle a duré de décembre 2020 à mars 2021, soit 6 mois au cours desquels, 25326 cas de Covid-19 et 807 décès ont été enregistrés selon les experts du ministère de la santé et de l’action sociale».
SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DANS LES REGIONS
8 régions ont enregistré à la date d’hier, lundi 13 septembre plus de 1000 cas. Selon le Dr Ly, il s’agit de Dakar, qui reste largement l’épicentre de la maladie avec 48511 cas, soit 66 % des cas qui ont été confirmés au niveau du Sénégal suivie de la région de Thiès avec 7798 soit, 11 % des cas identifiés suivies des régions de Diourbel, Saint-Louis, Kaolack qui tournent autour de 3 et 5 %. Les régions de Ziguinchor, Louga, Fatick suivent avec respectivement chacune 2,57 %, 2, 31 % et 1,95 % de l’ensemble des cas qui ont été confirmés au niveau de notre pays. «Ces 8 régions représentent pratiquement 97,5 % de l’ensemble des cas qui ont été confirmés au niveau du Sénégal. Quand on regarde aussi l’évolution récente de la pandémie au niveau de ces régions au cours des dernières semaines, nous constatons que Dakar a aujourd’hui, huit semaines de baisse consécutive», a-t-il attesté. Et de poursuivre : «les régions de Thiès et Ziguinchor sont à 6 semaines de baisse consécutive du nombre de cas. Et les régions de SaintLouis et de Diourbel sont à leur 5ème semaine, Kaolack et Sédhiou sont à leur 2ème baisse consécutive. La région de Fatick comme Kaffrine sont à leur 1ème semaine de baisse consécutive des nouveaux cas».
MALGRE LA BAISSE, KOLDA PREND LA TANGENTE
Malgré la baisse des cas de Covid dans la quasi-totalité du pays, la région de Kolda continue d’enregistrer des cas. Une situation qui inquiète les autorités sanitaires. «Quelques régions restent dans des situations de non baisse avec de légère hausse mais pas significative. Il s’agit de Kolda qui connait depuis quelques semaines une hausse du nombre de cas. C’est une région qu’il nous faut surveiller. A côté, il y a les régions de Louga de Matam, de Kédougou et de Tambacounda qui ne sont pas encore dans une tendance baissière forte. Elles connaissent aussi des hausses qui ne sont pas significatives», a-t-il révélé.
UNE SURVEILLANCE S’IMPOSE
Pour le docteur Alioune Badara Ly, le Sénégal est dans une situation de baisse globale de l’ensemble des indicateurs dont les cas confirmés, les décès et les cas graves. Une observation qui montre que nous sommes dans une tendance baissière solide. Cependant, il a avancé : « nous ne devons pas crier victoire trop tôt car, le virus est encore dans nos murs. Nous devons travailler aussi sur la surveillance virologique qui est extrêmement importante». Sur la surveillance épidémiologique, la blouse blanche a laissé entendre : « nous sommes en train de surveiller ce qui est en train de se passer dans le monde. On parle de nouveaux variants, même s’ils ne sont pas pour le moment classés préoccupants. Nous devons anticiper sur toutes les situations qui peuvent survenir demain. Nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle poussée épidémique, puisque nous allons vers l’organisation de grands évènements religieux comme le Magal de Touba, le Gamou mais aussi d’autres évènements comme la réouverture des classes». Toutefois, il a appelé au renforcement du respect des mesures barrières notamment le lavage des mains, la distanciation physique et le port de masque, ainsi que la vaccination.
MACKY, UNE MACHINE À BROYER DE «L’OPPOSANT»
Coïncidence ou pas, depuis son élection à la présidence, toutes les personnes qui ont choisi la voie de l’opposition radicale comme l’avait fait Wade contre les régimes de Senghor et Diouf, ont pour la plupart mal fini
Le régime du président Macky Sall est-il un gouffre d’«opposants» politiques ? En effet, si l’histoire politique du Sénégal a été toujours marquée par de rudes luttes démocratiques menées par de grandes figures de l’opposition et de la société civile contre les différents régimes, le Sénégal, sous la gouvernance du président Macky Sall semble faire exception à cette règle. La plupart des opposants radicaux de l’actuel chef de l’Etat sont contraints au silence à cause des casseroles mis à jour sur la place publique.
Coïncidence ou pas, depuis son élection à la présidence de la République le 25 mars 2012, toutes les personnes qui ont choisi la voie de l’opposition radicale comme l’avait fait Me Abdoulaye Wade contre les régimes du président Léopold Sédar Senghor et son successeur Abdou Diouf, ont pour la plupart mal fini. La preuve, cette affaire de trafic de passeports diplomatiques qui éclabousse aujourd’hui l’image du mouvement «Y en a marre» du fait de l’implication présumée de trois de ses membres très actifs.
KILIFEU, SIMON ET THIAT, SOUILLES DANS UN «TRAFIC»
Lancé en janvier 2011 par un collectif de rappeurs et de journalistes dans un contexte de contestation contre les coupures intempestives d'électricité, ce mouvement a joué par la suite un grand rôle dans la perte du pouvoir par le régime libéral du président Wade, notamment à travers sa participation à la manifestation du 23 juin 2011 et ses campagnes d’incitations des jeunes à s'inscrire sur les listes électorales afin de participer au changement à la présidentielle de févier 2012. Suite à l’avènement de la seconde alternance politique au Sénégal, l’engagement des membres de ce mouvement qui prônaient «un changement de mentalité pour l’émergence d’un Nouveau Type de Sénégalais (NTS) dans une République des citoyens», a été salué dans la plusieurs pays au point que ses leaders soient invités à partager leur expérience dans certains pays africains comme en République démocratique du Congo (Rdc), au Burkina Faso pour ne citer que ceux-là. Au lendemain de la prise de pouvoir par le régime en place, le mouvement «Y en a marre» avait observé une pose de plusieurs années de ses activités de contestation jusqu’à la veille des législatives 2017. L’éclatement de cette affaire présumée de trafic de passeports diplomatiques dans laquelle sont cités, Kilifeu, Simon et Thiat intervient dans un contexte où ce mouvement qui a clairement déclaré son opposition à toute éventualité d’une troisième candidature pour l’actuel chef de l’Etat, menait comme en 2011 des activités de conscientisation des jeunes en perspectives des prochaines élections locales. Toutefois, il faut préciser que les responsables du mouvement «Y en a marre» ne sont pas les seuls à voir leur réputation construite au fil des années de lutte citoyenne fortement écornée d’un seul coup.
QUAND KHALIFA ABABACAR SALL SE PERD DANS LA CAISSE D’AVANCE DE LA MAIRIE DE DAKAR
Membre influent du Parti socialiste, Khalifa Ababacar Sall est certainement la première personnalité publique à voir son image et ses rêves brisés à cause de son opposition radicale au régime du président Macky Sall. Maire charismatique de la populeuse commune de Grand Yoff propulsée par sa popularité à la tête de la ville de Dakar après la victoire mémorable de la coalition Benno Siggil Sénégal, issue des Assises nationales dont il était tête de liste lors des locales de 2009, Khalifa Ababacar Sall nonobstant sa réélection devant l’ancienne Premier ministre Aminata Touré, investie par la coalition au pouvoir lors des locales de 2014, n’a pas pu pour autant sortir indemne de son bras de fer avec l’actuel chef de l’Etat, autour de la présidentielle.
Présenté à l’époque comme un sérieux adversaire politique qui pourrait même passer devant le président sortant lors de la présidentielle de 2019, Khalifa Ababacar Sall a vu son rêve anéanti par le régime en place dans une affaire de détournement de deniers publics durant son premier mandat de maire de Dakar entre 2009 et 2014. Accusé le 3 mars 2017 par l’actuel procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye d’avoir utilisé sans justification 1,83 milliard de francs CFA de la caisse d’avance de la ville de Dakar, il sera par la suite condamné à 5 ans de prison ferme assortie d’une amende pénale de 5 millions francs CFA, sans dommages et intérêts. Une situation qui le met ainsi définitivement hors de course pour une élection présidentielle.
OUSMANE SONKO ET LE «PIEGE » DU SALON D’ADJI SARR
Outre Khalifa Ababacar Sall, le leader du Pastef, Ousmane Sonko fait également partie des responsables politiques qui semblent aujourd’hui faire les frais de leur opposition radicale au président Sall. Traqué par le régime en place qui est allé jusqu’à le révoquer de la fonction publique à cause de sa ligne politique basée sur les dénonciations de certains manquements à la bonne gouvernance, Ousmane Sonko a réussi pourtant à tenir tête et à tenir bon jusqu’à la présidentielle du 26 février 2019 dernier où il a obtenu un score mémorable pour une première participation.
En effet, arrivé 3ème derrière Macky Sall, président élu, avec ses 58,27% et Idrissa Seck (20,50%), pour sa première participation à une présidentielle, Sonko qui a toujours incarné l’aille dure de l’opposition au président Sall, est ainsi présenté par plusieurs observateurs comme un potentiel successeur de l’actuel chef de l’Etat. Seulement, en début de cette année, il sera lui aussi éclaboussé par une crasseuse affaire de viol présumée avec menace de mort sur une employée d’un salon massage. Une affaire qui a failli d’ailleurs vaciller les institutions de la République du Sénégal.
En effet, convoqué à la Section de recherche de la Gendarmerie nationale qui a ouvert une enquête suite à une plainte déposée par Adji Sarr, nom de la jeune femme qui a accusé Ousmane Sonko de l’avoir violé à plusieurs reprises sous contrainte de menace avec arme à feu, le leader de Pastef a tenu un point de presse dans lequel, il a accusé nommément le président Macky Sall d’être derrière cette accusation dans le but de le faire condamner pour ainsi l’éliminer comme Khalifa Sall et Karim Wade de la course à la prochaine présidentielle.
Dans la foulée de cette déclaration, il a ainsi annoncé son refus de déférer à cette convocation, tout en appelant ses partisans à la résistance. Un appel qui a finalement eu écho favorable puisque suite à son arrestation sur la route du tribunal, des manifestations violentes ont secoué Dakar et plusieurs villes de l’intérieur du pays les 3, 4 et 5 mars au point que le juge du 2e cabinet qui avait hérité de cette affaire, se rétracte.
Prenant alors le dossier, le doyen des juges d’instruction, en lieu et place d’un mandat de dépôt comme le prévoit la loi en cas d’accusation de viol, a finalement choisi de placer Sonko sous contrôle judiciaire, le laissant ainsi rentrer chez lui. Une décision qui a finalement ramené le calme dans le pays. Seulement, l’image de Sonko continue de souffrir de cette affaire mœurs. Comme qui dirait : «Macky qui s’y frotte s’y pique».
LE NOMBRE DE PAUVRE PASSE DE 5,8 MILLIONS A PLUS DE 6 MILLIONS
Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages au Sénégal
Le nombre de pauvres a augmenté entre 2011 et 2018 au Sénégal, passant de 5,8 millions à plus de 6 millions alors que le taux de pauvreté monétaire a enregistré une baisse de cinq points sur la même période. C’est ce qu’a révélé les résultats de la enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) menée par l’agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), rendus publics hier, lundi 13 septembre.
Le taux de pauvreté monétaire est estimé à 37,8% entre 2018 et 2019, soit une baisse du niveau de pauvreté de cinq points par rapport à 2011 (42,8%). Malgré cette baisse du taux de pauvreté, le nombre de pauvres a augmenté au Sénégal (5 832 008 en 2011 contre 6 032 379 en 2018). C’est ce qu’a fait ressortir l’enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) rendue publique hier, lundi 13 septembre par l’agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd).
Selon l’étude, la pauvreté était, sur la même période, davantage accentuée en milieu rural (53,6% contre 19,8% pour le milieu urbain) où il ressort une baisse plus importante du niveau de pauvreté par rapport à 2011 (5,2 points contre 2,1 points pour le milieu urbain). Les résultats de l’enquête ont également fait ressortir que le taux d’extrême pauvreté était passé de 12,2% à 6,8% entre 2011 et 2018.
Le Sénégal a réalisé, sur l’initiative de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), une enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) financée par la Banque mondiale (BM). «L’EHCVM est une des composantes principales du programme d’harmonisation et de modernisation des enquêtes sur les conditions de vie (PHMECV) dont l’objectif est de renforcer les capacités des Etats membres de l’Union dans la conception, la mise en œuvre, le traitement et l’analyse des données d’enquêtes pour l’évaluation de la pauvreté», a rappelé l’Ansd. Elle souligne que cette initiative de la Commission se justifiait par la faible comparabilité des indicateurs de pauvreté entre pays et, dans certains pays, la comparabilité temporelle est sujette aux mêmes difficultés.
L’EHCVM permet de fournir les données pour le suivi/évaluation de la pauvreté et des conditions de vie des ménages dans chacun des pays membres de l’union.
UN HÔPITAL DE NIVEAU 3 INAUGURÉ SAMEDI 18 SEPTEMBRE À TOUBA
Le Khalife Général des Mourides va inaugurer le nouvel hôpital de Touba, construit par l’état du Sénégal, Samedi 18 Septembre 2021 en présence du Président Macky Sall, selon son porte-parole, Serigne Cheikh Bassirou Abdoul Khadre.
L’hôpital de niveau 3 de Touba qui portera le nom du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul, construite par S.E Macky Sall sera inauguré le Samedi 18 Septembre 2021 par le khalife générale des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké Bassirou.
A cet effet, poursuit la même source, "le khalife met en garde ceux qui seraient tentés de saboter la visite du chef de l’Etat dans la ville sainte".
Pour les prochaines élections locales, conformément au statut spécial de Touba, Serigne Sidy Abdoul Ahad est chargé de confectionner une liste unique et de choisir le maire, indique le porte-parole de Touba.
Toutefois, précise-t-il, le Khalife général des mourides rappelle qu’il "est interdit toute activité politique et toute forme de manifestation à Touba ".