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1 septembre 2025
PRETS AU LOGEMENT DES AGENTS DE L’ETAT, 150 MILLIARDS D’ENGAGEMENTS DES BANQUES PARTENAIRES
Enfin, après plusieurs évolutions (57 ans d’existence), les prêts sans intérêts communément appelés prêts DMC viennent de connaitre une importante avancée.
Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo et les administrateurs directeurs généraux des banques partenaires nationales se sont engagés hier, vendredi 19 novembre, à accompagner l’Etat dans la relance des prêts au logement, communément appelés « prêts DMC »
Enfin, après plusieurs évolutions (57 ans d’existence), les prêts sans intérêts communément appelés prêts DMC viennent de connaitre une importante avancée. En effet, l’Etat du Sénégal et son système bancaire national sont venus à acter hier, vendredi 19 novembre, l’octroi de prêts DMC aux agents de l’Etat aux fins de leur permettre d’avoir des logements. Instaurée par le décret n°64-150 du 27 février 1964, pour faciliter à ses agents l’accès au logement, lesdits prêts sont considérés comme l’une des plus anciennes politiques sociales de l’Etat du Sénégal.
Le ministre des Finances et du budget, Abdoulaye Daouda Diallo, dans son mot a ainsi déclaré : « La signature de cette convention constitue un moment très important qui entre dans le cadre de la mise en œuvre de l’axe 3 du Plan Sénégal Emergent intitulé ‘’Capital humain, protection sociale et développement durable’’ ».
L’action du président de la République Macky Sall, est fortement marquée « par son approche humaniste qui traduit sa volonté affichée pour une amélioration continue des conditions de vie de ses concitoyens en général, et des agents l’Etat en particulier », fait-il savoir. C’est la raison pour laquelle, ajoutera-t-il : « Il nous a instruit, lors du Conseil des ministres tenu le 20 janvier 2021, de relancer les prêts DMC, en relation avec le système bancaire national ».
Le ministre de préciser que l’objectif de l’externalisation « est la résorption, sur une période de quatre (4) ans, du stock de demandes de prêts en instance au 31 décembre 2020 ». En clair, il s’agit d’une solution alternative consistant à faire intervenir les banques partenaires dans la prise en charge des demandes de « prêts DMC ». Et celle-ci repose sur le mécanisme de la bonification des intérêts qui est une opération par laquelle l’agent de l’Etat reçoit un prêt à taux zéro (0) et l’Etat prend en charge les intérêts appliqués par les banques partenaires. Pour rappel, le prêt DMC a connu plusieurs évolutions et un grand succès qui s’est traduit par une forte augmentation du nombre de demandes.
Toutefois, pour des raisons budgétaires, l’arbitrage n’a pas toujours été favorable à la poursuite de la satisfaction des demandes. Il s’en est suivi une accumulation des dossiers de « prêts DMC » en instance de traitement qui s’élèvent aujourd’hui à plus de 38.000 demandes représentant un montant global d’environ 152 milliards de FCFA.
Le cadre réglementaire régissant ce mécanisme a connu plusieurs modifications à travers le temps, notamment celle de 2006 qui a consacré l’augmentation du montant-plafond du prêt qui est passé de deux millions (2.000.000) à cinq millions (5.000.000) de francs CFA et la prolongation du délai maximum de remboursement qui est passé de cinq (5) à sept (7) ans. En 2009, une autre évolution a autorisé l’octroi de prêts sans intérêt aux contractuels de l’enseignement général et technique.
PROMOTION D’UN VIEILLISSEMENT EN BONNE SANTE DES PVVIH
Lancement du projet «Viheilir au Sénégal », Les maladies chroniques constituent une préoccupation pour les personnes âgées vivant avec le VIH et les soignants
Le Conseil national de lutte contre le Sida du Sénégal a procédé hier, vendredi 19 novembre, au lancement du projet « VIHeilir au Sénégal ». Financé par Expertise France, le projet qui promeut le vieillissement en bonne santé des personnes âgées vivant avec le VIH, devra se dérouler sur une durée de 36 mois.
Les maladies chroniques constituent une préoccupation pour les personnes âgées vivant avec le VIH et les soignants. Face à cette situation, un projet dénommé « VIHeilir au Sénégal » a été mis en place par le Conseil National de Lutte contre le Sida(Cnls) pour répondre aux besoins des patients. La cérémonie officielle de lancement a eu lieu hier, vendredi 19 novembre. Financé par Expertise France, « VIHeilir au Sénégal » devra permettre d’améliorer les dispositifs de prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) âgées de plus de 50 ans en intégrant la prise en charge des cinq comorbidités les plus fréquentes (hypertension artérielle, diabète, cancer du col de l’utérus, hépatites B et C). « Ce projet est important pour nous parce que cela dénote déjà l’efficacité et du succès du traitement ARV.
Le Sénégal a accédé au traitement ARV en 1998. Il y a, parmi nos patients qui avaient commencé ce traitement qui étaient jeunes, mais aujourd’hui, ils ont plus de 55 ans et ils commencent à avoir d’autres problèmes de santé liés à l’âge tels que le diabète, l’hypertension, certains cancers ou bien même d’autres infections comme les hépatites. Et donc, ce projet vise à mettre en place un dispositif de prise en charge des besoins de la personne parce qu’il ne s’agit pas seulement du VIH ou du Sida mais d’une personne qui a une infection à VIH mais aussi le diabète comme une autre personne qui a l’hypertension », a expliqué la secrétaire exécutive du Cnls, Dr Safiétou Thiam.
Selon elle, le projet « VIHeilir au Sénégal » est un pas important dans la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. « Ça montre que le traitement a réussi pendant plus de 20 ans pour des personnes mais c’est aussi important parce que ce projet nous enseigne qu’effectivement, les personnes vivant avec le VIH ont réglé le problème de leur prise en charge du VIH mais vont certainement avoir d’autres problèmes de santé », a ajouté Dr Safiétou Thiam.
En effet, les PVVIH sont plus exposées à développer des maladies chroniques. « La définition d’une personne âgée descend à 50 ans quand il s’agit d’une personne vivant avec le VIH. Ça vaut dire que les personnes vivant avec le VIH sont plus exposées que la population générale à développer des maladies chroniques. Ce projet va leur permettre d’avoir accès à cette prise en charge des maladies chroniques avec une gratuité », a fait savoir l’enseignant en gériatrie à l’UCAD, Pr Mamadou Coumé.
Pour sa part, le chef de la Division Sida et infections sexuellement transmissibles au ministère de la Santé et de l’Action Sociale, Pr Cheikh Tidiane Ndour soutient que le projet va « combler un gap qui est le manque de données dans une catégorie importante sans cesse croissante qui est celle des personnes âgées ». Le projet va s’accompagner d’un volet communautaire porté par les associations pour promouvoir le « Bien Vieillir », prévenir les maladies chroniques et accompagner les personnes.
PRODUCTEURS ET OPERATEURS DANS L’EXPECTATIVE D'ARACHIDE DANS L'EXPECTATIVE
De Diourbel à Ziguinchor, en passant par Kaolack et le Fouladou, l’aspiration à un prix-plancher plus conséquent est la chose la plus partagée par les producteurs, opérateurs et stockeurs. Même si l’on reconnait que l’Etat consente des efforts
ADAMA NDIAYE, ABDOULAYE FALL, IGNACE NDEYE et ABDOU DIAO |
Publication 20/11/2021
La campagne de commercialisation arachidière 2021-2022 n’est pas partie pour être un long fleuve tranquille pour les acteurs du milieu. Pour cause, le prix de 250 F CFa fixé par l’Etat pour le kilogramme d’arachide, n’agrée pas totalement ces derniers. De Diourbel à Ziguinchor, en passant par Kaolack et le Fouladou, l’aspiration à un prix-plancher plus conséquent est la chose la plus partagée par les producteurs, opérateurs et stockeurs. Même si l’on reconnait que l’Etat consente des efforts.
DIOURBEL/FIXATION DU PRIX DU KILOGRAMME D’ARACHIDE A 250 FRS : LE OUI…MAIS DES PRODUCTEURS AGRICOLES
Les avis sont partagés par rapport à la fixation du kg d’arachide au producteur fixé à 250 Frs. Si certains applaudissent par rapport à ce prix, d’autres par contre soutiennent le contraire. Ces derniers estiment qu’il est impensable de vendre le kilogramme d’arachide à moins de 300 frs.
Les producteurs agricoles sont partagés sur le prix du kilogramme d’arachide à 250 frs. Si certains producteurs sont en phase avec l’Etat sur ce prix, d’autres pensent que le marché parallèle leur offre plus que le prix fixe par le Conseil national interprofessionnel de l’arachide (Cenia). Le Secrétaire général de l’association des producteurs d’arachide du département de Diourbel Moussa Amy Dieng, par ailleurs producteur agricole de Keur Laye dans la commune de Gade escale, se réjouit de ce prix fixé à temps. Selon lui, cela n’était pas évident car dans le marché mondial, le prix du kg de l’arachide n’est pas élevé. « L’Etat a consenti des efforts en fixant ce prix. Si l’Etat n’avait pas homologué ce prix, les gens allaient brader leur arachide à 200 à 210 frs ».
Par contre, il conteste les chiffres avancés par le ministère de l’Agriculture en ce qui concerne la production qui parle d’un chiffre de 1 000 000 tonnes d’arachide au Sénégal. Il s’agit selon lui de statistiques erronées. Ibrahima Ndiaye, un autre producteur agricole de la zone de Ngohe déclare : « l’Etat a fait des efforts par rapport à ce qui se passait d’habitude mais il reste encore car on n’achète pas le kg d’arachide à son réel prix. Le paysan travaille pendant 6 mois et brade sa production en moins de 2 mois. Ce qu’il gagne de sa production est très faible. L’Etat doit accompagner les producteurs agricoles en subventionnant le prix afin que les étrangers ne puissent s’accaparer de toute notre production pour la transformer et pour nous la revendre ». Et de poursuivre : « Nous pensons que cela n’est pas bon pour l’économie du pays et pour une société comme la Sonacos SA. Une telle situation n’arrange pas les producteurs qui ont rencontré ces dernières années des problèmes de semences ». Ainsi, il propose à la place de 250 frs 300 à 350frs le kg d’arachide.
Pour Cheikh Ndjigal, chef de village de Ndjigal, soutient pour sa part que le prix de 250 Frs le kg n’est pas bénéfique parce « c’est le même prix qu’on retrouve au marché hebdomadaire du dimanche de Ndindy. Nous allons écouler notre production avant même le démarrage de la campagne de commercialisation de l’arachide. Nous pensons qu’il sera impossible de collecter de l’arachide à ce prix au niveau du marché de Ndindy. Il y a des commerçants qui viennent de Touba pour acheter à ce prix dans notre localité. C’est nous qui paierons les peaux cassées parce qu’ils vont nous revendre cette arachide à 1000 frs le Kg d’arachide de coques. Il appartient à l’Etat de nous soutenir en proposant des prix préférentiels car nous avons besoin de l’argent alors que nous ne pouvons que vendre notre production pour satisfaire nos besoins alimentaires ». Et de conclure : « Nous voulons que le prix de l’arachide soit fixé à 350 voire 400 frs parce que nous risquons d’écouler notre production avant le coup d’envoi de la campagne de commercialisation ».
KAOLACK : LES PRODUCTEURS ET OPERATEURS EXPRIMENT LEUR VOLONTE A AVOIR PLUS
En Conseil des ministres réuni en sa séance hebdomadaire du mercredi 17 novembre dernier, le gouvernement du Sénégal, contrairement à la volonté du Comité interprofessionnel de l'arachide (Cnia) qui exprimait un prix de 270 frs le kilo, a finalement retenu les 250 frs comme prix de base. Une décision du gouvernement qui n'a pas tardé à susciter de nombreuses réactions autant chez les producteurs d'arachide, les opérateurs, petits spéculateurs et autres exportateurs de graines vers les marchés extérieurs. Si, à la sortie de la réunion ministérielle, un soulagement général s'est manifesté au sein des paysans et les organisations qui les mobilisent, dans les entités d'opérateurs c'est une appréciation qui est totalement en porte-à-faux. Car, pour les opérateurs, ce prix devrait faire l'objet d'une hausse à 270 frs pour mieux favoriser les intérêts des uns et des autres parmi les acteurs. Surtout les producteurs qui seront confrontés, sans peut-être le savoir, à faire un rajout de 20.000 frs à la tonne pour se procurer prochainement de l'engrais et 55.000 Frs à la tonne de semence d'arachide. Ces chiffres sont en effet sortis de la dernière rencontre du Cnia qui précédait l'introduction de son rapport auprès du gouvernement. Ainsi, au courant de l'année précédente, le même prix a été infligé aux producteurs. En ces moments de la commercialisation, le producteur cédait 6000 frs pour s'offrir une tonne d'engrais et 175.000 F d'apport pour une tonne d'arachide.
Contrairement à cette année où il est obligé de verser 230.000 frs. Ce qui, du reste, correspond à une hausse de 55.000 frs. Des mouvements certes, mais qui justifient la décision du Cnia de proposer cette année le prix de 270 Frs au kilogramme d'arachide. À cela s'ajoutent les difficultés auxquelles les producteurs ont été confrontés pendant la dernière saison hivernale. Une situation qui fait que dans certaines localités du pays, les rendements ont été bons mais mauvais dans la majeure partie des contrées. C'est pour dire que sur les quatre (4) vagues de semis exploitées la saison précédente, c'est seule la première et la seconde qui ont produit des résultats. C'est aujourd'hui l'exemple dans le Nord du pays où les producteurs de manière générale n'ont quasiment pas eu de rendement. Face au marché extérieur par contre, les opérateurs somment l'Etat de privilégier les sociétés nationales en matière de collecte. Autrement dit, leur offrir les quantités nécessaires fixées dans leurs prévisions avant d'ouvrir les modalités d'exportation. Ceci, pour payer les efforts des acteurs nationaux ayant été à l'origine de toutes les opérations aboutissant à la production souvent obtenue au Sénégal. Car, pensent les opérateurs, les plupart des subventions viennent du contribuable et en aucun cas ne peuvent profiter plus à des étrangers.
ZIGUINCHOR : PAYSANS ET PRODUCTEURS DEÇUS ET SURPRIS DU PRIX DU KILO FIXE
La campagne de commercialisation arachidière qui démarre les prochains jours risque d’être très agitée dans la partie sud du pays. Le prix de 250 francs Cfa fixé n’agrée pas les paysans et producteurs de la région de Ziguinchor qui expriment leur grosse déception face à ce prix du kilogramme. Donner beaucoup plus de valeur à la production arachidière; c’est le slogan brandi par la plupart des producteurs de la région à l’image de Malamine Sané, Président de l’Association des jeunes agriculteurs des Kalounayes (AJAK) : « Ça a été une véritable surprise. Je pense qu’on doit donner aujourd’hui beaucoup plus de valeur à la production arachidière. Pour labourer un hectare, il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu ; l’engrais ; le labour et autres qui sont tous payants. Donc seule une valorisation de l’arachide peut fixer nos jeunes», plaide l’agriculteur. Des paysans qui affichent déception après le prix du kilo fixé à 250 francs CFA. Pape Arona Diédhiou, le Président de l’entente Diouloulou ne cache pas aussi sa déception. Et lorsqu’il se prononce sur ce prix, c’est pour lancer ces propos : « je pense qu’il y a de quoi le revoir compte tenu des difficultés. Il y a aussi le marché parallèle avec ses prix. Maintenant, si on doit reconduire le prix de l’année dernière, cela n’arrange pas le producteur. Il faut que l’Etat revoie ce prix vu les difficultés que nous rencontrons», lance M. Diédhiou qui plaide pour une hausse du prix. Un prix qui est également rejeté par les opérateurs privés stockeurs de la région qui s’étaient d’ailleurs fait remarquer l’année dernière. En attendant, c’est sur fond d’inquiétudes que se prépare la campagne de commercialisation arachidière dans la zone sud du pays.
FOULADOU : LES PRODUCTEURS APPROUVENT MAIS RECLAMENT PLUS
L’annonce du prix du kilogramme d’arachide dope les producteurs. Ils sont déjà au champ pour déterrer les graines. Petite visite sur le terrain et discussion avec des producteurs du département de Médina Yéro Foulah, nouveau bassin arachidier du pays.
Le prix plancher de 250F le kg de l’arachide a fini de doper les producteurs au Fouladou. Ici, une production record est attendue, la région va sans nul doute occuper la première place en termes de production d’arachide. Avec, en tête le département de Médina Yéro Foulah où nous avons trouvé Samba dans son village de Hamdallaye Moussa Molo. Il est en train de déterrer son vaste périmètre arachidier avec une paire de bœufs attelée à une charrue. Encore des techniques traditionnelles demandant beaucoup d’efforts physiques.
La mécanisation est encore très timide à certains stades dans la chaine de production. « Déterrer les arachides, c’est difficile avec la traction animale. Mais c’est mieux qu’il y a quelques années auparavant où il fallait utiliser (Dibonn en pulaar) une petite houe pointue pour en faire. Mais l’espoir est permis d’arriver à des tracteurs qui peuvent faire plusieurs hectares par jour. Nous aurions aimé avoir 500F au moins pour le kg mais nous applaudissons car si les Chinois viennent, le problème des paysans va être réglé. Il faut protéger les paysans au lieu d’enrichir des industriels ». Samba est clair : « Beaucoup d’efforts sont perceptibles dans le secteur agricole mais il y a des choix à faire pour mieux protéger les producteurs qui n’ont point de syndicat.
Dans ce nouveau bassin arachidier qu’est le département de Médina Yéro Foulah, toutes les journées se ressemblent pour les paysans. La course est effrénée pour récupérer les graines dans le sol. Un travail fastidieux et lent qui se complique de jour en jour avec la disparition de l’humidité du sol. A Bellel Naoudé, autre village de la commune de Koulinto, Abdou S, cultivateur de son état, accueille aussi très bien le prix au producteur mais souhaite que les Chinois puissent installer des unités de transformation dans un département comme le Medina Yéro Foulah. « Il parait qu’ils sont très intelligents. Les Chinois peuvent nous aider avec des unités de transformation et aussi pourquoi pas de conditionnement du foin pour mieux valoriser les résidus agricoles. Nos autorités devront négocier aussi dans ce sens pour plus d’attractivité de l’agriculture ».
AS PIKINE-GUEDIAWAYE FC, UN MATCH PHARE POUR DONNER LE TOP DEPART DE LA LIGUE 1
Le championnat de foot national va démarrer ce samedi 20 décembre, avec le match inaugural qui oppose au stade Alassane Djigo, l'AS Pikine à Guédiawaye FC
Le top départ du championnat de Ligue 1 fera ses débuts ce week-end du 20 novembre avec un seul match en ouverture ce samedi. Ce sera le derby de la banlieue entre l'AS Pikine et Guédiawaye FC qui donne le départ du marathon. Mais aussi pour la succession de Teungueth Fc, championne en titre. La première journée se poursuivra le dimanche, avec six autres rencontres dont le choc entre Génération Foot et Jaraaf.
Le championnat de Ligue 1 va démarrer ce samedi 20 décembre, avec le match inaugural qui oppose au stade Alassane Djigo, l'AS Pikine à Guédiawaye FC. Ce derby de la banlieue dakaroise prévu à partir de 17h 30, donne le coup d'envoi d'une saison 2021/2022 qui s'annonce prometteuse. Du moins, si on se fie à la volonté affichée de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) de donner plus de visibilité au championnat de l'élite et surtout de le rendre plus attractif. Ce, conformément aux recommandations à la sortie du symposium organisé autour des acteurs du football. Le choix de commencer par ce derby n'est pas fortuit et entre dans cette logique. Il s'agit d'assurer le cachet populaire mais aussi de faire du stade pikinois le point focal de la journée.
Outre ce match phare, la première journée se poursuivra le dimanche 21 novembre avec six autres rencontres. Champion en titre, Teungueth FC va remettre son titre en jeu. Après son retour manqué en compétition africaine, le club rufisquois va relancer la machine en prenant le marathon par le bon bout. Les protégés de Youssouph Dabo vont effectuer leur premier déplacement au stade Ibrahima Boye où ils feront face à l'As Douanes.
L'autre gros choc opposera au stade Djibril Diagne de Deni Biram Ndao, Génération foot au Jaraaf. Classé à la cinquième place lors de la saison écoulée, les "Vert et Blanc" se présenteront avec un effectif fortement remanié si on retient les départs de ses piliers dont le portier international Pape Seydou Ndiaye, parti au Danemark ou encore un de ses meilleurs attaquants, Youssou Paye annoncé au Koweit.
Génération Foot qui avait terminé sur la troisième marche du podium, reposera principalement elle, sur le retour sur le banc de l'expérimenté coach français Olivier Perrin pour pouvoir encore jouer les premiers rôles. Deuxième la saison écoulée, Diambars sera tout aussi attendu dans le peloton de tête. Éjectés d'entrée de la course vers la phase finale de la Coupe CAF, les Académiciens de Saly feront leurs débuts à domicile face au Ndiambour de Louga. Tout comme le Casa Sport qui fera sa première sortie à domicile avec le premier duel qu'il va livrer face à l'équipe de Dakar Sacré coeur.
Sauvée in extremis de la relégation lors de l'ultime journée, l’US Gorée tentera de son côté à repartir ce dimanche du bon pied au stade Fodé Wade où elle va recevoir les Thièssois du CNEPS. Après son retour dans l'élite, la Linguère de Saint-Louis quant à elle, engagera le marathon du sur sa pelouse du stade Mawade Wade. Ce sera face à Mbour Petite Côte.
PROGRAMME DE LA 1E JOURNÉE DE LA LIGUE 1
SAMEDI 20 NOVEMBRE 2021
Stade Alassane Djigo
16h 30 : AS Pikine/Guédiawaye
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
JACTANCE IRRITANTE
EXCLUSIF SENEPLUS - Macky Sall donne le sentiment qu’il est tout le temps persécuté, blessé narcissiquement par ses opposants et tous ces Sénégalais qui ne s’éprennent pas de lui. En République, le moi est haïssable
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 19/11/2021
Dans l’histoire de l’humanité, quatre petits mots ou groupes de mots ont causé la perte de toute personne infatuée de soi-même ou imbue de son savoir, avoir ou pouvoir : moi, à moi, en moi, pour moi. Lorsque ces mots sont prononcés dans un sens qui hypertrophie l’ego, qui valorise l’amour excessif de soi, ils deviennent dévastateurs parce que reflétant la prétention, l’arrogance, le nombrilisme et l’égoïsme. Ces tares autolâtres sont toutes combattues par toutes les religions révélées qui détestent que l’individu s’auto-attribue une puissance que seul Dieu, l’Omnipotent, détient.
Satan, créé à partir du feu, a refusé de se prosterner devant le plérôme angélique Adam créé à partir d’argile sonnante. Dieu le maudit et le condamne jusqu’à la fin des temps. Le Pharaon de l’Exode a poussé la prétention jusqu’à prononcer ces propos rapportés dans le Coran, sourate (L'ornement) 43 Az-Zukhruf, verset 51 : « Ô mon peuple ! Le royaume de Misr ne m'appartient-il pas, n’est-il pas à moi, ainsi que ces canaux qui coulent à mes pieds ? N’observez-vous donc pas ? » Et dans la sourate 79 An Naziaat (Les Anges qui arrachent les âmes) verset 24, il prononce cette phrase qui défie la toute-puissance divine : « C’est moi votre Seigneur, le très-Haut ». Dans la sourate 28 (Al-Qasas), verset 39, Pharaon dit : « Ô notables, je ne connais pas de divinité pour vous, autre que moi. Haman, allume-moi du feu sur l'argile puis construis-moi une tour peut-être alors monterai-je jusqu'au Dieu de Moïse. »
Dans le Pentateuque, Exode 5.1-13, Pharaon répondit à Moise et Aaron qui voulaient la libération des Israélites : « Mais qui est ce Seigneur ? Est-ce que je dois l'écouter, moi ? Non ! Je ne connais pas le Seigneur. Alors je ne vous laisserai pas partir ! »
Et comme châtiment, Pharaon et son armée, à la poursuite de Moïse et de son peuple, furent noyés dans les eaux de la Mer Rouge dont il prétendait être le propriétaire.
Si nous avons évoqué cette histoire révélée dans les textes sacrés, c’est pour rappeler au président Macky Sall la finitude de l’existence humaine, l’éphémérité de la puissance de l’homme, bref l'inévitabilité de la déchéance physique et de la mort. Ainsi, l’histoire de l’humanité enseigne que les orgueilleux, les prétentieux et les arrogants, qui pensaient être des substituts voire des dieux sur terre, ont perdu, en quelques secondes, leur pouvoir et leurs richesses qu’ils pensaient éternels.
Mais le pouvoir rend aveugle et sourd. Et en maintes occurrences, le chef de l’État, Macky Sall, a fait montre de surdité et de cécité dans des situations explosives qui requièrent la sérénité et la lucidité. Le 10 avril 2018, lors de la réunion du Secrétariat national de son parti, le président de l’Alliance pour la République (APR) avait dit ceci en guise d’avertissement à toute personne qui se serait opposé à son vital projet de loi sur le parrainage : « Le drame de cette opposition est que, lorsqu’ils étaient au pouvoir, ses tenants ne me connaissaient pas assez. Aujourd’hui, ils ne me connaissent pas toujours. Je suis un géologue de formation : je préfère observer puis agir, plutôt que de bavarder. Njitu-réew dou beuri wakh, mais je suis fondamentalement démocrate… Mais je suis le seul à décider... ». Un tel discours va-t-en-guerre détonnait avec celui qu’il avait émis quelques jours auparavant devant la société civile et chez les Layènes à Cambérène. « On peut être en désaccord avec un État, mais il y a une forme d’exprimer sa désapprobation…À tout moment, c’est de notre ressort de négocier avec les gens, calmer les esprits et être conscient que dans un pays, tout le monde ne peut être d’accord sur tout. Mais on doit pouvoir accepter de dialoguer sur l’essentiel, dans l’intelligence et la courtoisie. Au moins, une solution pourrait se dessiner, ou sinon recourir au droit et à la démocratie, en cas de désaccord », avait-il déclaré devant le représentant du Khalife des Layènes.
Lors des événements sanglants de mars dernier, glacialement apeuré, le président avait dit au peuple sénégalais sur un ton compassionnel : « Je vous ai entendu. Nous sommes une seule famille, unie par une histoire qui nous assigne un destin commun. » Ainsi en tant que régulateur, il avait joué la carte de l’apaisement et de l’unité d’un pays ensanglanté par plusieurs jours de violence mortifère.
Mais lors son séjour récent en France, devant des militants faussement excité et boursouflé par une horde de caudataires, le président Sall n’a pas hésité à renouer avec la rhétorique guerrière. « Personne ne peut m’intimider. Quand j’étais dans l’opposition personne ne pouvait le faire a fortiori aujourd’hui que je détiens tous les pouvoirs. » Et le plus fort de café, c’est que des vendeurs de vent écervelés, des frotte-manches creux du genre Mbaye Pekh sanctifient les larmichettes tristounettes du Roi Couard et le bouffissent pour le ragaillardir.
Sa jactance irritante à Marianne est une sorte de réplique mal ajustée aux leaders de Yewi Askan Wi (Yaw) qui, lors des événements du 10 novembre dernier, ont fait savoir à Macky que désormais s’il veut la paix, il l’aura mais s’il veut la guerre, ils sont prêts à en découdre avec lui. La réponse à Yaw aurait pu venir d’un responsable du Secrétariat exécutif national (Sen) de l’APR parce que Macky, en tant que président de tous les Sénégalais, doit transcender toutes les contingences partisanes.
En parlant sous ce ton faussement comminatoire, Macky, hypersensible et susceptible, externalise psychologiquement la peur interne qui l’étouffe. Aujourd’hui ses réactions à fleur de peau sont récurrentes à la moindre sortie de ses opposants. Toute insignifiance discursive le vexe, l’attriste et le choque. En manifestant régulièrement un manque de confiance en soi fragile et défaillante, un caractère paranoïaque, il donne le sentiment qu’il est de tout temps persécuté, blessé narcissiquement par ses opposants et tous ces Sénégalais qui ne s’éprennent pas de lui, qui ne le reconnaissent pas ou qui ne partagent pas sa vision politique.
Ces exactions discursives montrent que le chef suprême des armées boutefeu est prêt à en découdre avec ses opposants. La déclaration de Paris qui occulte mal le traumatisme d’une 3e candidature inconstitutionnelle est un casus belli en cette veille d’élections territoriales. Aujourd’hui abandonné par le peuple, Macky, nimbé de son égocentrisme monomaniaque, compte sur son administration territoriale, ses juges, ses experts numériques et ses forces de défense et de sécurité (FDS) pour remporter les locales et les législatives aux fins de s’ouvrir allègrement le boulevard d’une 3e candidature telle que vaticinée par son missi dominici Saleh. Les moyens de répression des FDS ont été renforcés au lendemain des événements de mars. Ce qui traduit dans son subconscient que la guerre entre lui, les opposants et tous les citoyens rétifs à une 3e candidature aura bien lieu.
En effet, un discours menaçant à la place de solutions appropriées est loin d’être digne d’un président de la République qui doit prendre de la hauteur et transcender certaines querelles de clocher, lesquelles ne font que creuser davantage ce fossé qui sépare pouvoir et opposition depuis 2012. On trouve paradoxal qu’un chef de l’État, qui appelle à une concertation pour une question qui concerne la stabilité du pays, manifeste sa colère à la moindre incartade et tient des propos déstabilisants. Si son appel de Yoff était sincère, quels que soient les mots fâcheux des opposants, Macky aurait joué la carte de l’apaisement et du dépassement mais dans le respect des lois de la République. Mais un tel comportement citoyen qui mène toujours vers un gentleman agreement avec ses opposants est fortement arrimé une culture de dialogue. Ce que Macky Sall n’a pas malheureusement. Dans l’entourage du président de l’APR, des faucons roublards concoctent, en réalité, des manœuvres funestes qui n’ont rien à voir avec les intérêts du pays. La seule chose qui les importe, c’est d’affiner des stratégies et tactiques pour présenter illégalement leur mentor à une 3e candidature.
En son temps, le président Abdoulaye Wade trop suffisant, n’hésitait pas à provoquer ses opposants qu’il qualifiait régulièrement de trouillards qui n’osassent pas l’affronter surtout quand ceux-là s’étaient mobilisés pour réaliser les Assises nationales. Quand le Prince a voulu imposer son projet de loi relatif à la dévolution monarchique du pouvoir, le peuple a sonné la révolte du 23 juin 2011 qui a fini par le faire abdiquer. Aujourd’hui Macky Sall, qui a été un des acteurs de second plan du 23 juin, semble avoir oublié la révolte de ce jour indélébile dans l’histoire politique du Sénégal.
Macky Sall louis-quatorzien se comporte comme un monarque doté de pouvoirs absolutistes. De plus en plus, on sent dans le discours et comportement présidentiel l’orgueil, l’égoïsme, l’égocentrisme, le culte hypertrophique du moi, la volonté tenace de domination de l'autre. En République, le moi est haïssable parce que c’est une chose publique partageable entre tous les citoyens. L’absolutisme développe l’égoïsme et refoule l’esprit public. Lorsque l’État est entre les mains d’un seul homme qui en dispose à son gré et ne laisse à ses concitoyens que le seul rôle d’obtempérer ou de se soumettre à ses desiderata, la Nation est en péril car les démocrates déterminés réprouveront toujours et violemment à ses projets politiques.
En République, ce sont les contradictions qui nourrissent l’essence de la démocratie et font le lit des plages consensuelles devant aboutir à des réformes acceptés par l’ensemble ou la plupart des acteurs politiques. Sans cet esprit républicain, aucune force policière ou militaire ne pourra arrêter la détermination des citoyens décidés à faire respecter les règles du jeu démocratique par tous les moyens possibles y compris par ceux de la violence.
LE PLUS GRAND LEAK D'AFRIQUE DÉVOILE LES SECRETS FINANCIERS DU CONGO
En cinq ans, la famille Kabila et ses associés ont détourné, avec la complicité de la BGFI, dont ils contrôlaient la filiale congolaise, au moins 138 millions de dollars des caisses de l’État
Les documents de « Congo hold-up », plus grande fuite de données d’Afrique, montrent l’enrichissement de Joseph Kabila aux dépens de ses concitoyens. Ils écrivent aussi une histoire de ce pays, où flux financiers expliquent intrigues politiques et réalités sociales.
C’est l’histoire d’un hold-up, dont le magot se compte en dizaines de millions de dollars. Les protagonistes ? Un chef d’État, Joseph Kabila, au pouvoir au Congo jusqu’en janvier 2019. Une banque privée, la BGFI. Un pays, la République démocratique du Congo (RDC), géant d’Afrique centrale dont le sous-sol regorge de minerais, mais dont les trois quarts des 100 millions d’habitants doivent vivre avec moins de deux dollars par jour.
Ce braquage historique serait sans doute resté inconnu sans la plus grande fuite de données sensibles d’Afrique : 3,5 millions de documents confidentiels issus de la BGFI, qui permettent de retracer le scénario du casse dans ses moindres détails.
En cinq ans, la famille Kabila et ses associés ont détourné, avec la complicité de la BGFI, dont ils contrôlaient la filiale congolaise, au moins 138 millions de dollars des caisses de l’État. Grâce à des factures douteuses, des jeux d’écriture comptable, des transactions antidatées et, surtout, grâce à une société-écran qui leur a permis de couvrir le tout (lire notre première enquête ici).
Il faut également y ajouter 33 millions de dollars déposés en liquide sur les comptes de sociétés contrôlées par Joseph Kabila et son premier cercle, et 72 millions de dollars d’origine inconnue qui ont transité par le compte de la Banque centrale du Congo à la BGFI. Soit un total de 243 millions de fonds publics et de fonds à l’origine suspecte encaissés par l’entourage proche de Joseph Kabila en l’espace de cinq ans.
À partir de ce vendredi et jusqu’au 6 décembre, l’enquête « Congo hold-up » va détailler les différents aspects de ce gigantesque casse et ses ramifications internationales. Car la BGFI a également permis à des entreprises étrangères et des réseaux suspects d’hommes d’affaires (dont des financiers présumés du Hezbollah) d’opérer en RDC et d’accéder au système bancaire international. Ces flux d’argent sale ont transité par de grandes banques occidentales, qui ont opéré de nombreuses transactions suspectes en dollars pour le compte de la BGFI.
Effort de coopération sans précédent
Les révélations de « Congo hold-up » s’appuient sur plus de 3,5 millions de documents mais aussi les détails de millions de transactions bancaires issues de la BGFI. Ces documents confidentiels ont été obtenus par Mediapart et l’ONG française Plateforme de protection des lanceurs d'alerte en Afrique (PPLAAF), fondée et présidée par l’avocat William Bourdon.
Les données ont été analysées, dans un effort de coopération sans précédent, par 19 médias (RFI, De Standaard, Le Soir, NRC Handelsblad, Der Spiegel, Bloomberg, BBC Africa Eye, L’Orient-Le Jour…) et cinq ONG (PPLAAF, The Sentry, Public Eye, Resource Matters et Congo Research Group) basés dans dix-huit pays. En tout, une équipe de près cent personnes a été mobilisée pendant six mois, sous la coordination du réseau de médias European Investigative Collaborations (EIC).
C’est la première fois que des médias et des ONG collaborent sur un leak de cette ampleur. Après avoir enquêté conjointement, médias et ONG ont réalisé, chacun de son côté, de façon indépendante, vérifications, entretiens avec les personnes mises en cause et rédaction de leurs rapports et articles.
Cette coopération a permis de réunir toute l’expertise possible pour analyser les documents de « Congo hold-up » – qui constitue le leak le plus complexe obtenu par l’EIC à ce jour.
Pour la première fois, une fuite de données permet de plonger dans les entrailles d’une banque. Un logiciel spécifique a dû être créé afin de pouvoir extraire des documents les informations sur les flux financiers, puis de suivre la trace de l’argent. C’est ainsi que nous avons retracé, transaction après transaction, million après million, les bénéficiaires réels des pots-de-vin et des détournements de fonds, dissimulés derrière des libellés trompeurs ou anodins.
La banque ainsi passée au crible n’est pas n’importe laquelle. La BGFIBank est une banque gabonaise née de la « Françafrique », devenue un poids lourd implanté dans onze pays. Très liée aux autocrates Ali Bongo (Gabon) et Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), elle est déjà impliquée dans plusieurs scandales de corruption et de détournements de fonds publics, dont l’affaire des « biens mal acquis » (lire notre article ici).
Au Congo-Kinshasa, la symbiose entre la BGFI et le régime Kabila était totale. Cette proximité explique pourquoi un régime a pu détourner autant, et pendant aussi longtemps.
Mais les enseignements de « Congo hold-up » vont au-delà de la famille Kabila.
À Vélingara, dans la région de Kolda, beaucoup d’hommes sont également ferrés à la vitesse de l’éclair par le « ñaam joodo » qui transcende la légende charnelle
Loin de relever du mysticisme et du mythe, le « ñaam joodo » est l’astuce hospitalière du Sud qui promeut le mieux-être et le mieux-vivre en communauté. À Vélingara, dans la région de Kolda, beaucoup d’hommes sont également ferrés à la vitesse de l’éclair par le « ñaam joodo » qui transcende la légende charnelle.
Ses supérieurs ont dû hausser le ton et insister pour que Souleymane Ndiaye, juriste de formation, rejoigne son poste à Vélingara (Sud). Il a même fallu que sa hiérarchie brandisse la menace pour qu’il se résigne enfin à fouler le sol vélingarois. C’était il y a six ans. À cette époque, les préjugés et rumeurs défilaient dans son cerveau. Et Jules, pour les intimes, croyait ferme que Vélingara était une terre hostile, farouche et rebelle. Mais il va découvrir un peuple courtois et accueillant, des gens simples, une communauté pacifique unie par le sang et la chair. Au fil du temps, l’enfant de Pikine (re)trouve goût à la vie et découvre les sensations et merveilles du Sénégal des profondeurs. Loin du train-train dakarois, très loin de la pression quotidienne et du stress permanant de la capitale sénégalaise.
Plus les jours passent, plus Jules chérie davantage sa terre d’accueil. Sa rencontre avec une fille du nom d’Aïcha Diallo, une matinée de janvier 2018, marquera un tournant décisif dans sa (nouvelle) vie dans cette contrée du Fouladou. « J’ai croisé Aïcha au marché central de Vélingara. J’ai été subjugué par sa beauté, son charme et sa courtoisie. Pour moi, il n’était pas question de laisser passer cette chance. J’ai pris son numéro de téléphone et je suis passé à la vitesse supérieure ». Souleymane Ndiaye va, quelques semaines plus tard, épouser Aïcha. Aujourd’hui, le couple a deux enfants (une fille et un garçon). Pour manifester désormais son choix de rester vivre à Vélingara, Souleymane a construit une villa au quartier Sinthiang Woulata de Vélingara et compte finir ses jours dans cette localité.
Pour les proches, nul doute que Souleymane Ndiaye a été terrassé par le phénomène « ñaam joodo » (dans la langue locale, ce terme renvoie à une astuce cuisinière des femmes du Sud qui ferrent les hommes grâce à ce procédé). Jules n’est pas le premier et ne sera pas, sans doute, le dernier à se terrer définitivement, ou presque, sur la terre hospitalière de Vélingara, dans la région de Kolda.
En affectation ou en séjour périodique, certains fonctionnaires finissent par s’installer et élire domicile dans cette partie du Sud du pays. La grande beauté des femmes vélingaroises, l’hospitalité légendaire des sudistes, la vie harmonieuse en communauté, l’éloignement du foyer originel et les opportunités d’une vie à moindre coût… expliqueraient le choix de certains fonctionnaires sénégalais à élire domicile définitivement sur cette terre ferme de la Haute Casamance ou presque.
La quête d’un mieux-être
Même si le bruit a longtemps couru faisant du « ñaam joodo » un plat mystique concocté par la gente féminine du Sud, la réalité est tout autre. C’est une affaire de mieux-être et de mieux-vivre. Un fait social qui permet à l’homme de se sentir utile, d’être un maillon important de la société, de se construire et de construire son environnement, au grand bonheur de toute la collectivité.
Ancien banquier à la retraite, Oumar Diop, homme au visage creusé de rides, avait quitté son Saint-Louis natal pour rejoindre son poste d’instituteur à Vélingara. Après plusieurs années de service, il a pris femme, eu des enfants et construit une maison à Vélingara Fulbé, célèbre quartier vélingarois. « Les gens se trompent lourdement sur le sujet. Le « ñaam joodo » n’est pas un plat mystique qu’on offre aux étrangers. Il s’agit plutôt d’un mieux-être. Car, contrairement à la vie urbaine, la vie rurale ou semi-urbaine offre des commodités qui permettent à l’être humain de s’épanouir mais surtout de se sentir utile pour sa communauté, vice-versa. Loin du vacarme quotidien des villes industrialisées du Nord, Vélingara offre une nature généreuse, une vie vouée au culte du travail et de la considération communautaire », explique Oumar, conquis. Il enchaîne : « Je connais une trentaine d’amis qui étaient venus en affectation à Vélingara mais, au final, ils s’y sont installés définitivement. Ils y ont finalement élu domicile et vivent en famille, tous heureux ».
Pas de sorcellerie
De la joie dans le cœur de l’agent agricole Pape Mboup quand il a foulé, il y a 17 ans, le sol très accueillant de Vélingara. Autrefois, la ville n’avait pas une mine aussi radieuse que maintenant. Et pourtant, Pape était tombé sous le charme de cette contrée. Il a été séduit par la grande hospitalité et la simplicité des populations. « J’avais refusé de venir car pour moi une affectation à Vélingara était synonyme de sanction professionnelle, alors que j’avais une bonne réputation au sein de ma corporation. Mais dès que je suis arrivé sur place, j’ai eu une autre appréhension de la localité. Semi-urbain et semi-rural, Vélingara m’offrait tout le confort que je n’ai pu avoir chez moi à Thiès. Je ne veux plus y retourner, prévient Pape Mboup. Parce que tous mes trois enfants sont nés et ont grandi ici. Vélingara, c’est ma terre d’accueil ».
Cette terre ferme du Fouladou a la particularité de « ferrer » tout individu mû par le mieux-vivre, comme l’indique son nom « viens, s’il fait bon vivre ». Ici, le « ñaam joodo » charnel accroche les hommes et convainc les plus sceptiques. La nature généreuse berce. La femme prend soin de l’homme. La communauté intègre tout homme, quels que soient son rang et sa qualité, elle lui voue considération et estime. Pas de magie, pas de sorcellerie…, tout est dans l’approche et le savoir-être.
WAVE, LA TORNADE BLEUE QUI S'IMPOSE DANS LE PAIEMENT MOBILE EN AFRIQUE DE L'OUEST
La start-up américaine a bouleversé les opérateurs des télécoms et le marché des services financiers digitaux au Sénégal et en Côte d’Ivoire
Le Monde Afrique |
Théa Ollivier,Yassin Ciyow |
Publication 19/11/2021
Dans la guerre que se livrent les opérateurs de paiement mobile en Afrique, la couleur a son importance. A Abidjan, derrière la grille de sa boutique orange et jaune, qui signale la vente de services Orange et MTN, Mariam Coulibaly, commerçante de 35 ans, se désole : « Les clients ne s’arrêtent plus, car ma devanture n’a pas de bleu ni le fanion avec le pingouin », les emblèmes de Wave désormais omniprésents dans les rues de la capitale économique ivoirienne. « Cela fait plus d’un mois que j’ai demandé un agrément, mais je n’ai toujours rien reçu, poursuit la vendeuse, dépitée. Ils me disent qu’ils sont débordés. »
La start-up crééeil y a une décenniepar deux Américains – Drew Durbin et Lincoln Quirk – est arrivée en Côte d’Ivoire en avril 2021. En six mois, elles’est déjà taillé une belle place sur le marché, à en juger par le « buzz » que son arrivée suscite et les commentaires inquiets tenus en privé par certains de ses concurrents (non cotée en bourse, elle ne communique pas de chiffres).
Prenant le contrepied des grilles tarifaires complexes des opérateurs historiques, l’entreprise s’est distinguée en offrant à ses clients la gratuité des opérations de dépôt et de retrait d’argent, ainsi qu’un taux fixe de 1 % sur les transferts nationaux.
« L’écosystème bouillonnant des fintechs »
Orange, MTN et Moov, les trois grands opérateurs locaux, qui taxaient entre 3 et 10 % les transactions similaires, ont d’abord semblé hésiter face à cette vague bleue. Dans un premier temps, ils ont multiplié les offres promotionnelles sans pour autant baisser leurs prix dans la durée. Les consommateurs ivoiriens ont réagi sur les réseaux sociaux en menaçant d’abandonner leurs opérateurs traditionnels. Entre août et octobre, ceux-ci ont donc fini par s’aligner sur les tarifs mis en place par le nouveau venu.
Un scénario comparable s’était déroulé au Sénégal, où la start-up a débuté ses activités dès 2018, attirée notamment par « l’écosystème bouillonnant des fintechs », selon Coura Sène Tine, directrice générale de Wave dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. L’entreprise y a installé son siège social africain et fait son trou en cassant les prix, forçant Orange Money, son principal concurrent, à baisser de 80 % ses tarifs en juin 2021.