Dans la guerre que se livrent les opérateurs de paiement mobile en Afrique, la couleur a son importance. A Abidjan, derrière la grille de sa boutique orange et jaune, qui signale la vente de services Orange et MTN, Mariam Coulibaly, commerçante de 35 ans, se désole : « Les clients ne s’arrêtent plus, car ma devanture n’a pas de bleu ni le fanion avec le pingouin », les emblèmes de Wave désormais omniprésents dans les rues de la capitale économique ivoirienne. « Cela fait plus d’un mois que j’ai demandé un agrément, mais je n’ai toujours rien reçu, poursuit la vendeuse, dépitée. Ils me disent qu’ils sont débordés. »
La start-up crééeil y a une décenniepar deux Américains – Drew Durbin et Lincoln Quirk – est arrivée en Côte d’Ivoire en avril 2021. En six mois, elles’est déjà taillé une belle place sur le marché, à en juger par le « buzz » que son arrivée suscite et les commentaires inquiets tenus en privé par certains de ses concurrents (non cotée en bourse, elle ne communique pas de chiffres).
Prenant le contrepied des grilles tarifaires complexes des opérateurs historiques, l’entreprise s’est distinguée en offrant à ses clients la gratuité des opérations de dépôt et de retrait d’argent, ainsi qu’un taux fixe de 1 % sur les transferts nationaux.
« L’écosystème bouillonnant des fintechs »
Orange, MTN et Moov, les trois grands opérateurs locaux, qui taxaient entre 3 et 10 % les transactions similaires, ont d’abord semblé hésiter face à cette vague bleue. Dans un premier temps, ils ont multiplié les offres promotionnelles sans pour autant baisser leurs prix dans la durée. Les consommateurs ivoiriens ont réagi sur les réseaux sociaux en menaçant d’abandonner leurs opérateurs traditionnels. Entre août et octobre, ceux-ci ont donc fini par s’aligner sur les tarifs mis en place par le nouveau venu.
Un scénario comparable s’était déroulé au Sénégal, où la start-up a débuté ses activités dès 2018, attirée notamment par « l’écosystème bouillonnant des fintechs », selon Coura Sène Tine, directrice générale de Wave dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. L’entreprise y a installé son siège social africain et fait son trou en cassant les prix, forçant Orange Money, son principal concurrent, à baisser de 80 % ses tarifs en juin 2021.
LA PRESIDENTE DE MISS SENEGAL, AMINA BADIANE, BANALISE LE VIOL
Face aux indignations sur le viol suivi de grossesse sur Miss Sénégal 2020, la présidente du comité d’organisation du concours de beauté Miss Sénégal, Amina Badiane, est subitement sortie pour tenter d’éclairer la lanterne des Sénégalais
Les sénégalais demandent des poursuites et des tests d’Adn sur tous les membres du comité d’organisation.
Miss Matam et Miss Kolda 2019 enfoncent Amina Badiane
Dans un langage ordurier avec une gesticulation loin d’être sincère et un fou rire moqueur, la présidente du comité d’organisation de Miss Sénégal, Amina Badiane, a voulu banaliser le viol sur Miss Sénégal 2020. Malheureusement, elle a été enfoncée par Miss Matam et Miss Kolda 2019 qui l’accusent de complice et d’enrichissement sur le dos des miss. Les sénégalais s’indignent et demandent des poursuites judiciaires et des tests d’Adn sur les membres du comité d’organisation pour la paternité du bébé de Fatou Dione
Face aux indignations sur le viol suivi de grossesse sur Miss Sénégal 2020, la présidente du comité d’organisation du concours de beauté Miss Sénégal, Amina Badiane, est subitement sortie pour tenter d’éclairer la lanterne des sénégalais sur ces graves accusations portées sur sa personne et ses co-organisateurs. Malheureusement, dans le mépris, elle a fait une erreur de communication en tenant des propos arrogants et indignes d’une femme à l’endroit d’une autre femme. «Kougnou violé, yeuw la nékh. Et puis viol, gnaari nitta koy séékh «! C’est par ses mots que la présidente du Concours Miss Sénégal, Amina Badiane, s’est adressée à la victime pour tenter de banaliser le viol pour se disculper et culpabiliser la victime, Fatou Dione, à qui elle reproche d’avoir été consentante, si, dit-elle, il y a eu viol pendant la période de la compétition.
Entre un fou rire et des rigolades, elle affirme que les miss sont toujours mises dans de bonnes conditions à l’hôtel, et même dans leurs chambres. «Faux»! Rétorquent Awa Diallo et Bellybella Sy, respectivement Miss Matam et Miss Kolda 2019.
Dans un commentaire sur Facebook, Miss Kolda tance sévèrement Amina Badiane qui serait une présidente de comité qui ne s’intéresse jamais aux candidates en compétition, et qui ignore royalement leurs conditions dans les chambres d’hôtel».
Contrairement à l’organisatrice du concours de beauté national, les Miss candidates de l’édition 2019 avouent n’avoir jamais été en sécurité dans l’hôtel où elles avaient logé et où elles ont été chassées comme des malpropres et sans aucun franc. «Même pas pour le prix du transport alors qu’elle ne sait même pas si on avait de l’argent sur nous pour le billet de retour », ont-elles dit.
Chargeant Amina Badiane de «faire de l’argent sur les dos des Miss». «Je parle en connaissance de cause», ont-elles, toutes les deux, écrit. Miss Kolda, Awa Diallo, ne mâche pas ses mots. Amina Badiane serait une complice pour tout acte commis sur les misses. Suffisant pour que les internautes sénégalais se défoulent sur le comité d’organisation dudit concours de beauté pour dénoncer ce qu’ils appellent l’exploitation sexuelle des filles. Ils demandent surtout des poursuites contre les organisateurs de Miss Sénégal pour situer les responsabilités notamment le comité d’organisation. Ils proposent de prélever l’ADN de tous les organisateurs du comité d’organisation du Concours de beauté «Miss Sénégal» qui étaient chargés des déplacements, des hébergements dans les hôtels de Fatou Dione, les comparer avec celui du bébé pour connaitre le père indigne. Si, bien entendu, les faits sont avérés! Ces indignés pensent que cette histoire sordide devrait pouvoir se régler devant le procureur.
LA COURONNE DE FATOU DIONE ENTACHÉE PAR LE... SEXE DES ORGANISATEURS
La Miss Sénégal 2020 aurait été engrossée à la suite d’un viol sous l’effet de la drogue. De graves révélations que la présidente de la compétition a tenté de battre en brèche
Fatou Dione, Miss Sénégal 2020, porte une couronne... entachée par les organisateurs du concours de beauté Miss Sénégal. Elle aurait été engrossée à la suite d’un viol sous l’effet de la drogue. De graves révélations que la présidente de la compétition a tenté de battre en brèche.
L’enregistrement vocal de Miss Sénégal 2020 et la vidéo de sa mère sont très lourds à écouter et à visionner ! Une mère qui craque et fond en larmes pendant qu’elle faisait des révélations sur le viol suivi de grossesse sur sa fille, sacrée Miss Sénégal 2020. Une couronne qu’elle a donc portée difficilement depuis le podium du sacre jusqu’à hier. Jour où tout le monde a appris la mauvaise nouvelle ! Dès son élection, elle a été critiquée, insultée sur les réseaux sociaux parce qu’elle n’aurait pas mérité la couronne. Une couronne qu’elle a tout de même portée sur la tête appuyée par ses frêles épaules dans un corps élancé. Et plus rien ! Elle n’a reçu aucun des cadeaux promis par les organisateurs. Elle n’a non plus vu l’ombre d’une bagnole ! Encore moins bénéficier de sa bourse, ni voyager pour découvrir le pays de son choix. Elle a tout simplement été privée de tout pour une histoire sordide.
Tout est parti d’un diner sur invitation des organisateurs de la compétition à Diamniadio au cours duquel des «inconnus bizarres, des maures » parlant «très mal» l’anglais l’auraient approché en essayant de la caresser avant de l’inviter à monter sur la table et danser pour eux. Ce qu’elle a refusé, -»parce que, dit-elle, ne les connaissant pas»-, pour ensuite se connecter, tête baissée sur son téléphone portable avant d’aller dans sa chambre d’hôtel pour y passer la nuit.
D’après toujours ses dires, c’est quelques minutes après, qu’une certaine Alberta est venue la trouver dans sa chambre avec une montre en or pour lui dire que c’est un cadeau de l’inconnu. Ce qu’elle a refusé. Mais le lendemain, et à sa grande surprise, la présidente, organisatrice de la compétition, l’aurait grondé, prétextant qu’elle aurait manqué de respect à des autorités avant de lui dire ouvertement qu’elle ne sera plus prise en charge pour le voyage promis. Que c’était annulé pour ensuite carrément l’écarter ! Par la suite, on l’aurait drogué avant d’abuser d’elle sexuellement. Un viol suivi de grossesse !
Un scandale qui a éclaté après le constat général sur sa non -participation à l’édition 2021 de Miss Sénégal et qui a suscité des inquiétudes sur les réseaux sociaux avec des internautes qui ont même lancé une cagnotte pour elle quand ils ont appris qu’elle a été écartée de toutes les activités. Ce n’était que le début d’une indignation partielle puis collective à la suite des révélations de sa mère. Qui, dans la vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, accuse les organisateurs du concours d’avoir abusé moralement et sexuellement de sa fille. «Je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais, après cette rencontre, je suis tombée malade quelques jours après avant qu’on ne m’annonce ma grossesse. Au début, on pensait à un fibrome à cause des maux de ventre répétitifs. Mais c’est par la suite qu’on a parlé de grossesse», a-t-elle accusé.
D’après sa mère, Fatou Dione a été droguée puis engrossée suite à un abus sexuel par des «inconnus» dans sa chambre d’hôtel de Miss. «Dagnouko drogué, teuddéé ko, egg thi kawam bamou djeuléé thi eumb», a-t-elle dit en wolof. Kawtef! Une exploitation sexuelle avec des stigmates psychologiques et le poids de la prise en charge d’un enfant hors mariage et sans père. Le bébé a aujourd’hui cinq mois. Alors qu’elle était déjà psychologiquement affectée par les insultes, les critiques des internautes qui la trouvaient «moches». Elle a aussi été violée, humiliée et engrossée sous l’effet de la drogue avant d’être abandonnée comme une malpropre tout en l’écartant de toutes les activités de la compétition Miss Sénégal. D’habitude et parmi les conditions de Miss, la gagnante ne doit pas être mariée, ni être enceinte durant les 12 mois suivant son sacrement. Malheureusement, et si on se fie aux révélations, déclarations et témoignages de la victime et de sa mère, les organisateurs semblent eux-mêmes enfreindre cette règle qu’ils ont eux-mêmes édictée! Même si leur présidente, Amina Badiane, est sortie de son trou pour battre en brèche toutes ses accusations portées sur elle et ses complices.
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MISS SÉNÉGAL DANS UN DÉFILÉ DE POLÉMIQUES
Fatima Dione, la lauréate du concours de beauté en 2020, accuse, le comité d’avoir détourné l’argent dû à son couronnement. Elle reproche aussi aux organisateurs d’avoir joué un rôle dans le viol qu’elle aurait subi
C’est une affaire dont se serait volontiers passé le comité d’organisation de Miss Sénégal. Fatima Dione, la lauréate du concours de beauté en 2020, accuse, en effet, le comité d’avoir détourné l’argent que Matar Bâ, le ministre des Sports, lui aurait offert, suite à son couronnement. La Miss Sénégal 2020 reproche aussi au comité d’avoir sacrifié ses études, et surtout d’avoir joué un rôle dans le viol qu’elle aurait subi. Le comité a apporté sa part de vérité.
A peine la nouvelle miss Sénégal intronisée, le comité d’organisation retrousse ses manches et se jette dans une opération de communication, pour se laver à grande eau des accusations de l’ancienne détentrice du titre. En conférence de presse hier, l’équipe dirigée par Amina Badiane a voulu rétablir la vérité des faits. Accusés par Fatima Dione, la miss Sénégal 2020, d’avoir sacrifié ses études, détourné ses gains, mais surtout d’avoir joué un rôle dans le viol qu’elle aurait subi, Amina Badiane et le coordonnateur du comité, Seydina Camara, se sont lavés à grande eau. «Je dois rappeler qu’on signe un contrat avec toutes les miss. Les termes sont clairs. Il n’a jamais été dit que la miss va gagner une voiture. Le contrat est là. On avait dit qu’on va mettre à sa disposition une voiture, pour permettre à la lauréate de se rendre dans les cérémonies où elle a l’obligation de se présenter», dit-elle, pour camper le décor de la conférence de presse hier au Grand Théâtre.
La présidente du comité d’organisation est venue avec toute sa paperasse pour prouver ses dires. Concernant les études de Fatima Dione, Amina Badiane explique que la miss est restée longtemps sans répondre aux appels téléphoniques du comité. «On a essayé, par tous les moyens, d’entrer en contact avec elle. On nous a expliqué qu’elle est malade et que d’ailleurs, elle était au village de son grand père pour des bains mystiques. En réalité, elle était enceinte, c’est pourquoi elle ne s’est pas rendue à l’école. C’est faux de dire qu’on a sacrifié ses études», a informé la présidente du comité d’organisation de Miss Sénégal. Amina Badiane a même affirmé que Fatima Dione a perdu la bourse d’études supérieures promise, car ses moyennes, depuis la classe de seconde, «sont catastrophiques». «Elle n’a pas rempli les critères pour l’obtenir. Elle n’a jamais eu la moyenne.»
Revenant sur l’argent que le comité d’organisation aurait détourné, le coordonnateur, Seydina Camara, a expliqué ceci : «Toute Miss a un parrain. Souvent, les autorités accompagnent financièrement les candidates de leurs localités. Elle a reçu de l’argent de la part de Matar Bâ. Le ministre des Sports nous a remis aussi 1 million de francs Cfa avant la compétition. Je ne vois pas comment le comité pourrait détourner son argent, sachant que nous avons été reçus à des dates séparées.»
En guise d’éclaircissements, Amina Badiane est revenue sur le viol que Fatima Dione aurait subi. «Elle a dit qu’on avait arrangé une rencontre avec des partenaires. C’est faux. Miss Sénégal est toujours accompagnée par le comité. Elle dit qu’on l’aurait droguée et que c’est à son réveil qu’elle s’est rendu compte qu’on l’avait violée. Il faut préciser que quand les filles sont au vert, aucune visite, même des proches, n’est autorisée. En plus, on met deux candidates par chambre, pour éviter ce genre de situation. Je dois aussi préciser que les miss sont toujours dans des hôtels. Jamais, on n’a amené quelqu’un dans une maison. Pourquoi ne porte-t-elle pas plainte dans ce cas ? Elle ne dit pas la vérité. Pourquoi, quand elle s’est rendu compte du viol, elle ne nous a pas saisis ?», s’est-elle interrogée.
Par Moussa KAMARA
PRIX
Mbougar tout comme Diary Sow ont été happés par l’Occident
Le prix le plus prestigieux de la littérature en France pour cette année a donc été décerné à un jeune Sénégalais.
Ce sacre inédit a vraiment réjoui tous les amateurs de belles lettres. Qui s’accordent à dire que Mbougar est assurément une belle plume.
Au Sénégal, les grosses têtes soulèvent toujours la polémique. Mbougar, pour avoir déjà abordé le problème de l’homosexualité dans son pays d’origine, a récolté une pluie de cailloux surtout dans le Net. Il a eu de belles plumes pour le défendre.
A la gent féminine et masculine qui s’est distinguée dans cette défense de Mbougar Sarr, ces dames d’une certaine culture et ces hommes de culture certaine, qui n’ont souvent appris le Coran qu’en français si tant est qu’ils l’aient appris, cette gent donc adore forcément les auteurs qui traduisent avec succulence ses fantasmes. Quel que soit le niveau de maitrise des lettres, il faut d’emblée savoir que le sujet n’est point tabou et qu’il a été abordé dans le Livre et condamné définitivement par l’Islam.
Le bon musulman ne doit pas vouloir revenir sur ce qui a été jugé et bien jugé par le Coran. Le musulman accepte ou rejette. Ceux qui boivent, forniquent et empiètent quotidiennement les règles de l’Islam savent trop bien les punitions qu’ils encourent. S’il existe dans toutes les sociétés humaines des hommes qui préfèrent leurs pareils et des femmes lesbiennes, c’est leur problème. Mais que des mécréants veulent bouleverser toutes les règles pour nous imposer les leurs, c’est inadmissible.
Les règles de l’Islam sont immuables. Elles nous régissent depuis Mathusalem et nous nous en portons toujours mieux. Nous avons à faire avec des gens d’une intelligence pointue. Ils choisissent des sujets brillants de nos Ecoles, des personnes qui ont un avenir tout tracé pour en faire des porte-paroles de leur cause. Mbougar tout comme Diary Sow ont été happés par l’Occident.
Diary la cadette qui insulte ceux qui l’ont critiquée va vite apprendre de ses erreurs. Son impertinence que salue un ami qui la compare à de l’audace littéraire me semble plus une insuffisance ou une carence de l’âge. Deux jeunes brillants sujets qui ne semblent guère près de revenir vivre parmi nous. Surtout la Diary qui porte comme un fardeau sa virginité et que j’emmerde goulument. Point barre.
QUELQUES SCHEMAS POLITIQUES QUE MACKY SALL POURRAIT METTRE EN OEUVRE
Ousmane Sonko fait peur au pouvoir et empêche ses tenants de dormir. C’est une redondance que de le dire. Il l’est plus avec la naissance de la coalition Yewwi Askan Wi dans laquelle se trouvent aussi Barthelemy Diaz, Khalifa Ababacar Sall, Malick Gackou
Depuis la dernière présidentielle, qui a vu l’opposant Ousmane Sonko battre le président Macky Sall au niveau de la Basse Casamance avec un score de 57, 25 % des suffrages contre 38, 72 %, Macky Sall ne dort plus du sommeil du juste. En dépit des scénarii mis en place pour le liquider politiquement, Ousmane Sonko a survécu et continue de donner du fil à retordre au pouvoir. Pour tenter de conserver le pouvoir et éviter qu’il échappe aux libéraux, Macky Sall a mis en place des schémas politiques pour contrecarrer le leader de Pastef, les patriotes.
Ousmane Sonko fait peur au pouvoir et empêche ses tenants de dormir. C’est une redondance que de le dire. Il l’est plus avec la naissance de la coalition Yewwi Askan Wi dans laquelle se trouvent aussi Barthelemy Diaz, Khalifa Ababacar Sall, Malick Gackou pour ne citer que ceux-là. Ousmane Sonko fait d’autant plus peur qu’il a promis de revoir les contrats pétroliers ou de mettre en prison beaucoup de dirigeants politiques dont des ex-présidents de la République. C’est pourquoi, l’élection présidentielle de 2024 représente un danger pour les gens du pouvoir avec à leur tête Macky Sall. Ce dernier avait soutenu qu’une fois élu en 2019, il ferait son deuxième et dernier mandat. Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et l’actuel locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor semble vouloir revenir sur sa décision avec son fameux « ni oui, ni non ». Mais, il sait que les Sénégalais ne le laisseront pas briguer un troisième mandat sans se battre. Ils l’ont fait avec son prédécesseur, Me Abdoulaye Wade et rien ne laisse présager qu’ils ne le feront pas avec lui. C’est pourquoi, en perspective de la présidentielle de 2024, Macky Sall aurait mis en place plusieurs schémas.
LE SCENARIO IDEAL DE MACKY SALL POUR 2024
Lors d’une rencontre à Mbour, son fief, le directeur du cabinet politique du président de la République, Mahmouth Saleh, avait indiqué que les locales et les législatives de 2022 constituent des primaires pour BBY et son leader Macky Sall en perspective de la présidentielle de 2024. Cette boutade n’est pas sortie de la bouche d’un responsable ordinaire. Car, en disant ce qu’il a dit, le trotskyste qui théorisa naguère le « coup d’Etat rampant » avait dévoilé un pan du plan savamment ourdi par son mentor politique. C’est ce qui fait dire au politologue Mamadou Sy Albert que le moment et le scénario d’une candidature en 2024 dépendent fortement des élections locales et des législatives. « C’est la culture du pouvoir politique au Sénégal qui repose sur la collectivité territoriale et l’Assemblée nationale. Ce sont les deux piliers du pouvoir politique. Il faut savoir aussi que Macky Sall, depuis qu’il est au pouvoir, n’a pas perdu une seule élection importante. Il sait par expérience que s’il perd les locales de 2022, ce serait un mauvais signe. Cela voudrait dire que son électorat risque de baisser et qu’il pourrait perdre les grandes villes. En conséquence, on irait vers un affaiblissement de son pouvoir » a analysé le politologue. Qui n’a pas manqué de s’intéresser à la position de l’administration territoriale. « (…) Vous voyez, l’administration territoriale n’a jamais été aussi impliquée dans des élections locales. Quand le ministre de l’Intérieur sort pour défendre l’administration territoriale face à l’opposition, cela montre l’importance qu’il accorde à ces locales. Si le président Sall gagne les locales et les législatives, c’est le schéma idéal. Mais il y a aussi la jurisprudence Abdoulaye Wade qu’il mettra sur la balance. Le Conseil Constitutionnel ne pourra pas invalider sa candidature car le cas Me Wade est un exemple. Sur le plan politique et juridique, Macky Sall aura des raisons pour postuler. Pour le deuxième scénario, s’il perd les locales et les législatives, il sera contraint de chercher un candidat pour sa succession » a poursuivi l’analyste politique.
IDRISSA SECK COMME ROUE DE SECOURS AGEE DE 63 ANS
Il faut noter que Macky Sall a posé les jalons d’un grand parti libéral avec notamment l’arrivée non seulement d’Idrissa Seck mais aussi d’autres frustrés du Pds comme Omar Sarr sans compter Modou Diagne Fada et autres. Tous semblent d’accord sur le principe d’un grand parti libéral. Et cela pourrait être un scénario porté par Idrissa Seck qui serait à la tête de l’Assemblée nationale. Ainsi avant 2024, Macky Sall pourrait démissionner et quitter le pouvoir. Comme le prévoit la Constitution, Idrissa Seck, alors président de l’Assemblée nationale, serait chargé d’organiser des élections. A moins que le président du Conseil économique, social et environnemental ne se dédise. En effet, Idrissa Seck avait soutenu dans une de ses sorties publiques que si les Sénégalais ne l’élisent pas jusqu’à l’âge de 63 ans, ils n’auront plus le plaisir de le voir gérer les destinées du pays car il aura fini de tourner le dos à la politique. Or, selon Mamadou Sy Albert, la candidature d’Idrissa Seck serait en perspective pour deux choses : « les événements de mars dernier sont une leçon, cela pourrait se répéter si jamais Macky Sall se présente pour un troisième mandat. C’est un risque qu’il envisage dès maintenant d’ailleurs. L’autre chose, c’est le partenaire français qui risque de peser sur la balance et rejeter complètement le troisième mandat. Mais il peut aussi fermer les yeux comme il l’a fait en Guinée et en Côte d’Ivoire. C’est le message d’ailleurs de la rencontre France Afrique tenu à Montpellier. Macky Sall ne maîtrise pas ce scénario de révolte contre le troisième mandat sans compter le durcissement de la France. Si jamais ce cas de figure se présentait, je crois qu’Idrissa Seck sera le candidat naturel pour se substituer à Macky Sall. Il y a un pacte qui lie les deux hommes, mais quelle est la nature de ce pacte ? C’est la grande équation. Mais ce qui est sûr, c’est qu’Idrissa Seck n’a pas accepté de rallier le Benno pour un poste de Président du Conseil économique, social et environnemental. On verra plus clair après les élections » estime Mamadou Sy Albert. Poursuivant, il soutient que ni Macky encore moins Idy ne veut pas les libéraux perdent le pouvoir. De même, croit savoir le politologue, le PDS n’a aucun intérêt à ce que Khalifa Sall ou Ousmane Sonko arrive au pouvoir. « C’est pourquoi, forcément, il y aura un rapprochement entre le PDS et Macky Sall » a-t-il conclu.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
WELCOME DANS UNE DÉMOCRATIE AFRICAINE ORDINAIRE, MR BLINKEN
Pour peu, le secrétaire d’État — c’est-à-dire ministre des Affaires étrangères — américain, Antony Blinken, qui arrive dans notre pays ce weekend, aurait trouvé en prison le principal candidat de l’opposition pour la mairie de la capitale
Pour peu, le secrétaire d’Etat — c’est-à-dire ministre des Affaires étrangères — américain, Antony Blinken, qui arrive dans notre pays ce weekend, aurait trouvé en prison le principal candidat de l’opposition pour la mairie de la capitale !
Si ça ne tenait qu’à certains, en effet, Barthélémy Dias, interpelé brièvement mercredi dernier par la police dans le territoire de la commune dont il est l’édile, serait emprisonné de longs mois. En tout cas jusqu’après les élections du 23 janvier prochain. On lui reprochait d’avoir organisé une procession, donc un rassemblement public non autorisé ! Quelques jours auparavant, pourtant, le candidat du régime au pouvoir à cette même mairie de Dakar avait organisé tranquillement sa caravane — avec sonorisation s’il vous plait ! — à travers les quartiers du département de Dakar. La police avait regardé ailleurs…
Une semaine avant son interpellation de mercredi dernier, le même Barthélémy Dias et d’autres leaders de l’opposition comme Ousmane Sonko et Malick Gackou avaient été interpelés (encore !) par la police après avoir été gazés et brutalisés. Là aussi sous le même prétexte de rassemblement non autorisé sur la voie publique. Et qu’importe si, parmi ces trois dirigeants malmenés et jetés dans un panier à salade après avoir été pourchassés jusque dans le magasin d’un commerçant, l’un est un député du peuple. M. Antony Blinken, qui effectue en ce moment une visite de cinq jours sur le continent, a donc tenu à s’arrêter à Dakar, après Nairobi et Abuja. Au Kenya et au Nigeria, il devait aborder divers thèmes dont la lutte contre la pandémie de coronavirus, l’économie, le réchauffement climatique, les conflits régionaux — notamment la guerre en Ethiopie entre l’Armée et les rebelles du front populaire de Libération du Tigré, la lutte contre le terrorisme islamique (en particulier Boko Haram).
Le choix du Sénégal, lui, s’explique par la stabilité légendaire de notre pays et aussi sa démocratie exemplaire. Ça tombe bien ! Car, en plus de Barthélémy Dias, désormais interdit de se promener dans les artères de la ville dont il aspire à prendre les destinées et qui peut se retrouver au gnouf à tout moment, M. Antony Blinken aurait encore pu trouver en prison le candidat arrivé troisième aux élections locales de février 2019 ! Lequel, sous la grotesque accusation de « viol », aurait pu lui aussi être emprisonné. N’eut été une forte mobilisation populaire, M. Ousmane Sonko, puisque c’est lui, serait donc en ce moment à la prison de Rebeuss. Et il n’aurait été que la troisième figure emblématique de l’opposition à avoir été emprisonnée après les embastillements de Karim Wade pour « enrichissement illicite » et de l’ancien maire de Dakar — révoqué par le pouvoir en place — pour l’affaire de la caisse d’avance de cette institution municipale. Car la justice, dans ce pays présenté comme modèle démocratique et que M. Blinken vint honorer de sa présence, ne badine pas avec l’opposition qui tire pourtant son existence de la Constitution tout en étant une composante essentielle de la démocratie où qu’elle soit.
Un ministre de l’intérieur spécialiste de l’exclusion !
Si M. Blinken tendait l’oreille ou se renseignait un peu — on espère que l’ambassade américaine l’a suffisamment briefé —, il saurait qu’en ce moment même les préfets et sous-préfets du pays, ont été instruits par le ministre de l’Intérieur — un magistrat pourtant ! — de se pourvoir en cassation contre les décisions des Cours d’appel du pays ordonnant l’acceptation des listes de l’opposition dans certaines localités où ces mêmes préfets et sous-préfets les avaient recalées pour des motifs franchement spécieux.
Pour dire le moins… Plutôt donc que de veiller à ce que les prochaines élections locales soient les plus inclusives possibles, ce qui passe par la possibilité donnée aux maximum de listes respectant à peu près les critères requis, le ministère de l’Intérieur s’évertue à exclure un peu partout les listes de l’opposition alors que, partout à travers le territoire national, les listes de la majorité présidentielle, elles, sont accueillies à bras ouverts et avalisées les yeux fermés.
Et dans cette démocratie africaine exemplaire que vient saluer M. Blinken, on a vu un ministre de l’Intérieur, magistrat de surcroît, critiquer ouvertement les décisions rendues par les magistrats des cours d’appel, faisant peu de cas de la séparation des pouvoirs et semblant régler des comptes avec ses collègues par administration territoriale interposée. Or tout le monde sait qu’en Afrique, beaucoup de conflits ont été provoqués par des exclusions en matière électorale.
Hélas, des exclusions de listes d’opposition, c’est ce que le ministre de l’Intérieur Antony, pardon, Antoine Félix Diom est en train de faire allègrement en plus d’envoyer ses policiers traquer et mâter les opposants.
De tout cela, on espère que le bon samaritain Antony Blinken en touchera mot à son interlocuteur Macky Sall. Le reste, ce sont des péchés véniels de la démocratie sénégalaise à savoir les interdictions quasi systématiques de manifestations, l’interdiction absolue d’accéder à l’audiovisuel public devenu pire que la Pravda et la Voix de Moscou en matière de propagande, le débauchage systématique de l’opposition à travers la généralisation du phénomène de la transhumance, le démantèlement des groupes parlementaires de l’opposition ou, du moins, la création de conditions telles qu’ils ne puissent pas se constituer, le refus jusqu’à présent d’instaurer un statut de l’opposition, l’absence de financement public des partis politiques, l’accaparement de toutes les directions de sociétés nationales et de toutes les fonctions civiles par le parti-Etat au pouvoir…
Autant de choses censées réduire l’opposition à sa plus simple expression. N’en jetons plus ! Et welcome dans une démocratie africaine modèle, Mr Blinken !
Par Ibrahima NGOM Damel Journaliste
MACKY ET L’OBSESSION DU POUVOIR...CAPITAL(E)
Le parti présidentiel, qui n’a jamais contrôlé le fauteuil, est en train de faire des pieds et des mains pour y arriver. Et voilà tout le sens de cette rude bataille avant l’heure
Le Sénégal bruit de politique. Quoi de plus normal, en cette veille d’élections territoriales où les différents états-majors politiques, peaufinent les stratégies pour grappiller les suffrages au niveau local. Le président de la République Macky Sall, lui, sait bien que ces joutes ne seront pas une simple promenade de santé. En sus, il ambitionne de mettre au podium son ouaille, Abdoulaye Diouf Sarr. Il fait ainsi montre de beaucoup de ténacité pour réussir ce coup, histoire de laver un affront parce que, selon les observateurs les plus lucides et avertis de la scène politique sénégalaise, c’est la première fois, dans l’histoire de notre pays, qu’un parti au pouvoir n’arrive pas à contrôler le pouvoir...Capital(e). Il en a fait donc une obsession. Ce qui augure une âpre guerre des tranchées.
Les élections territoriales (municipales et départementales) auront lieu le 23 Janvier 2022. Déjà, l’on est de plein pied dans la pré-campagne. Le pays est, comme qui dirait, saturé de politique. Dans le camp du pouvoir comme dans celui de l’opposition, l’on note une réelle montée de l’adrénaline. La mairie de la Capitale sénégalaise suscite, déjà, tant de convoitises. Dernièrement, six (6) candidats sont retenus pour aller à l‘assaut du formage de «Ndakaaru».
Le parti présidentiel, qui n’a jamais contrôlé le fauteuil, est en train de faire des pieds et des mains pour y arriver. Et voilà tout le sens de cette rude bataille avant l’heure. Le Président Macky Sall et ses souteneurs ne veulent aucunement perdre cette bataille. La gagner, ils en font une obsession, voire une obstination. Est-il une manière de laver aussi ce qui peut être vu et considéré comme un affront. Une question de gros sou !
En 2009, la bérézina de la grande Coaliton de l’opposition, d’alors le Benno bokk yakkar, avait réussi à détrôner Pape Diop, alors tout puissant baron libéral. Khalifa Ababacar Sall est élu Maire. Au niveau de l’essentiel des autres communes de la région de Dakar( Dakar département, Pikine, Guédiawaye, Rufisque), bref, à l’intérieur du Sénégal, le Pds avait subi une raclée homérique qui présageait, déjà, sa chute et la survenue d’une seconde alternance politique en 2012.
Aux élections locales de 2014, Khalifa Ababacar Sall du Parti Socialiste, qui a rompu les amarres d’avec la Coalition Benno bokk yaakaar qui avait amené le Président Macky Sall au pouvoir, s’était présenté sous la bannière d’une autre nouvelle Coalition Taxaawu Dakar.
Ainsi, il n’était plus en odeur de sainteté avec son mentor Ousmane Tanor Dieng, qui jurait fidèle à Macky. Résultat des courses : il a battu à plate couture le Bby et a renouvelé son bail avec les populations de Dakar. Quelques temps après, le pouvoir agite l’affaire de la caisse d’avance.
En 2016, il a réussi à avoir la tête de l’ancien ministre socialiste. Khalifa Sall est alors mis en prison et a perdu beaucoup de ses droits ce, après une lourde condamnation. Sa première adjointe, Soham El Wardini, après avoir livré un rude combat avec des apéristes, est élu maire. Une première. C’est la première fois dans l’histoire qu’une femme contrôle cette institution municipale. Comme un supplice de Tantale (un objectif jamais atteint), le fauteuil de maire de la capitale, Dakar, échappe des mains des apéristes.
De 1960 à 1980, le parti de Léopold Sedar Senghor contrôlait la mairie de la capitale. Avec le Président Diouf et Wade, idem. Avec le Président Macky, le non contrôle de l’institution n’est-il pas un revers pour lui et ses partisans ? En tout cas, 2024 arrive à pas de course. Le 23 Janvier 2022 sera l’occasion ou jamais de laver cet affront. Wait and see.
SINDIA ENQUETE SUR LE CAMBRIOLAGE DE L’USINE CWE, LA GENDARMERIE MET LA MAIN SUR LE BUTIN
L’enquête n’a pas traîné : moins d’une semaine après l’attaque contre la base de l’usine chinoise, Water and electric corporation (Cwe) de Sindia, la gendarmerie a fait de grands pas pour élucider l’affaire
Que dire ? La gendarmerie n’a pas traîné pour élucider l’attaque qu’a subie l’usine chinoise, Water and electric corporation de Sindia, en retrouvant une partie du butin dans le village de Khokoma. Sur le plan judiciaire, 8 personnes ont été placées sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du Tgi de Mbour pour association de malfaiteurs, vol en réunion commis la nuit et en bande organisée.
L’enquête n’a pas traîné : moins d’une semaine après l’attaque contre la base de l’usine chinoise, Water and electric corporation (Cwe) de Sindia, la gendarmerie a fait de grands pas pour élucider l’affaire. Après l’arrestation de 10 personnes habitant le village de Khokoma, deux individus ont été libérés à la fin de leur garde à vue, dans l’affaire de cette attaque dont les auteurs ont blessé trois ressortissants chinois et emporté une forte somme d’argent. Après leur déferrement, elles ont été placées sous mandat de dépôt hier, pour association de malfaiteurs, vol commis la nuit en réunion, entre autres, par le juge d’instruction. Ils devront faire face prochainement au juge de la Chambre criminelle du Tribunal de grande instance de Mbour.
8 personnes sous mandat de dépôt
En plus de ces arrestations, les Chinois peuvent pousser un ouf de soulagement, car une grande partie du butin volé dans leur usine a été retrouvée par les pandores. Après qu’ils ont effectué des perquisitions dans les domiciles de ces présumés cambrioleurs où était encore gardé l’argent. La base de l’usine China international water and electric corporation (Cwe), spécialisée dans la construction et en ingénierie, qui s’occupe des travaux de l’Autoroute à péage Aibd-Thiès-Mbour, située à Sindia en allant vers Thiès, a été l’objet d’une violente attaque de personnes en cagoule, ce week-end. En plus d’avoir blessé trois Chinois dont l’un est toujours dans un état très grave, les malfrats ont également emporté une importante somme d’argent. La gendarmerie avait effectué une descente musclée dans le village de Khokoma, situé à quelques mètres des lieux de l’agression, et a arrêté tous les hommes du patelin, pour les besoins de l’enquête. Finalement, ils seront tous libérés, à l’exception de 10 personnes. Après leur déferrement hier, le juge d’instruction n’a, au final, placé que huit sous mandat de dépôt, pour association de malfaiteurs, vol commis la nuit en réunion et en bande organisée…
CONTRE LES MOUVEMENTS TRANSFRONTALIERS DES ENFANTS, SENEGALAIS ET BISSAU-GUINEENS ELABORENT UN PLAN D’ACTION
L’Ong Enda jeunesse action a aidé à la mise en place, dans les villages, de part et d’autre de la frontière entre le Sénégal et la Guinée, du côté de l’arrondissement de Pakour, département de Vélingara, de Comités transfrontaliers de protection de l’enfant (Ctpe) qui se chargent de lutter contre la migration précoce des enfants. Ces comités, en collaboration avec les autorités policières, administratives et locales des 2 pays, se sont réunis ce jeudi pour mettre en place un plan d’action commun pour lutter efficacement contre ce mouvement des enfants.
Le chef de Canton de la région de Ngabou Amadou, Korka Sow, l’autorité administrative de Pirada, Madiw Mballo, les responsables de la police de ces localités de la Guinée-Bissau et leurs collègues de l’arrondissement de Pakour, dans le département de Vélingara, sud du Sénégal, ainsi que les membres du Comité transfrontalier de protection de l’enfant (Ctpe) se sont rencontrés hier dans le village de Wassadou, en vue de finaliser un plan d’action devant permettre de lutter plus efficacement contre la migration précoce des enfants. Car, «un important mouvement d’enfants est remarqué entre ces 2 pays. Ce sont souvent des jeunes talibés avec leur maître,» a noté le sous-préfet de l’arrondissement de Pakour, Moussa Thiam.
Une réalité confirmée par l’autorité administrative de Pirada, Madiw Mballo, qui précise : «Pour la plupart du temps, ce sont des enfants guinéens qui sont déplacés au Sénégal par leur maître coranique. Je n’ai pas encore entendu parler d’enfants sénégalais qui entrent en Guinée-Bissau pour y poursuivre des études de quelque ordre que ce soit.»
l poursuit : «Nous Guinéens avons tout à gagner dans cette collaboration avec le Sénégal. Nous remercions Enda de nous avoir réunis et d’avoir organisé ce combat contre le trafic des enfants.» Et puis la coordonnatrice de Enda Jeunesse action Vélingara, Aïssatou Diouldé Camara, de lister les dangers de toutes sortes qui guettent ces enfants arrachés à l’affection de leurs parents, surtout les mois passés, coïncidant avec la période d’application rigoureuse des mesures restrictives contre le coronavirus. Elle note : «Les enfants passent clandestinement à travers des points de contournement où ils sont victimes de rapts, violences de toutes sortes, déscolarisation, comportements déviants et sont obligés de travailler dur pour survivre.»
Aussi, pour une lutte efficace contre ce trafic précoce des enfants, la rencontre de Wassadou a concocté un plan d’action, accouché par les différents individus et personnalités rassemblés dans ce village, situé à 7 km du pays de Oumarou Sissoko Mballo, afin de garantir la sécurité et la protection des enfants mineurs, le long de la frontière.
On peut lire, dans le plan d’action : «La mise en place de Cap, c’est-à-dire des coalitions des acteurs pour la protection des enfants dans les villages frontaliers, des comités de veille et d’alerte dans les villages de contournement, l’identification de familles d’accueil dans les villages, familles qui vont s’occuper des enfants, le temps de leur orientation vers des structures dédiées, l’installation de clubs d’enfants pour leur implication, en amont, dans les actions qui leur sont destinées, la réalisation d’activités de prévention et sensibilisation et l’appui à la scolarisation des enfants pour amener les parents à intégrer, comme norme sociale, l’éducation des enfants dans les écoles formelles ou dans les daaras.»
Tous les villages, de part et d’autre de la frontière, sont concernés par ces points du plan et «les autorités locales soutiendront toutes les actions retenues, pour une meilleure prise en charge des besoins des enfants et adolescents dans le cadre strict des lois et règlements des pays, et vont aider à la formalisation des comités conformément à la règlementation en vigueur dans l’espace Cedeao», assure le sous-préfet de Pakour, Moussa Thiam.