La capitale du Sud, qui est habituée aux manifestations de colère des étudiants et aux mouvements d’humeur des enseignants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), a eu droit hier à une manifestation très particulière : un sit-in des femmes membres du corps professoral de ladite université. Ces dernières veulent, en effet, mettre un terme aux diverses formes de violence dont elles font l’objet dans l’enceinte de l’institution universitaire. Elles ont ainsi dénoncé des «cas récurrents de violence, de harcèlement et chantage sexuels ou encore d’humiliation et d’insulte grave».
Une première dans les annales de l’Université publique au Sénégal. Jusqu’ici, l’opinion a l’habitude d’entendre les vociférations des organisations syndicales et de voir les étudiants manifester la plupart du temps pour faire aboutir leurs revendications. Mais hier, au Sud du pays, on a eu droit à une manifestation toute particulière : les femmes du corps professoral ont en effet observé hier un sit-in, à l’Université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz).
Ces professeures de l’Uasz, à travers leur manif’, ont tenu à dénoncer avec la dernière énergie, des cas de violence, de chantage et harcèlement sexuels notés au sein de l’espace universitaire. Elles n’ont pas manqué aussi de déplorer le silence des autorités académiques. Fatoumata Anne, professeure à l’Uasz et porte-parole de ses collègues, n’a pas manqué aussi de donner une forte tonalité à leur frustration et autres revendications. «Il nous a été permis de constater des cas récurrents de violence, de harcèlement et chantage sexuels ou encore d’humiliation et d’insulte grave», dira Mme Niane.
Avant de soutenir en substance : «La réalité, c’est qu’il reste encore difficile d’oser parler de ces violences sexistes dans un cadre aussi prestigieux qu’une université.» Celle qui porte la parole de ses collègues de l’Uasz, a tenu également à déplorer devant le presse l’absence de réaction de leurs autorités. Ce qui l’a poussée, d’ailleurs, à marteler : «Qu’on le veuille ou non, être victime, c’est aussi craindre que l’Institution ne réagisse pas. Nous dénonçons vigoureusement et nous nous indignons profondément.» Les femmes du corps professoral de l’université Assane Seck de Ziguinchor n’ont pas voulu en rester là. Elles ont réclamé de l’administration de leur université, ni plus ni moins, l’application de toutes les sanctions «prévues par l’article 24» du règlement intérieur de l’Uasz. Les dispositions de cet article indiquent en effet : «Il est formellement interdit, dans l’espace universitaire, toute activité de nature à compromettre la dignité, l’intégrité physique et morale des personnes, le harcèlement, le chantage, le proxénétisme et l’abus de pouvoir.»
Le sit-in des professeures de l’université Assane Seck de Ziguinchor ne manquera pas de susciter des débats au sein de l’espace universitaire, dans son entièreté, ainsi qu’au sein de l’opinion. En tout cas, les autorités académiques sont appelées à réagir au plus vite afin que ces pratiques supposées ne soient plus de mise dans un cadre de réflexion aussi important que l’espace universitaire
TOUS LES HOMMES DU VILLAGE DE KHOKOMA ARRÊTÉS
La base de l’usine chinoise Cwe, qui construit l’autoroute à péage Mbour-Thiès-Aibd, a fait l’objet d’une attaque par des personnes en cagoule dans la nuit du samedi à dimanche
La base de l’usine China international water and electric corporation (Cwe), spécialisée dans la construction et en ingénierie qui s’occupe des travaux de l’autoroute à péage Aibd-Thiès-Mbour, située à Sindia en allant vers Thiès, a été l’objet d’une violente attaque par des personnes en cagoule ce week-end. Bilan trois chinois blessés dont un dans un état très grave, les malfrats ont également emporté une importante somme d’argent. La gendarmerie a effectué une descente musclée dans le village peulh de Khokoma, situé à quelques mètres du lieu de l’agression et a arrêté tous les hommes du village pour les besoins de l’enquête.
La base de l’usine chinoise Cwe, qui construit l’autoroute à péage Mbour-Thiès-Aibd, a fait l’objet d’une attaque par des personnes en cagoule dans la nuit du samedi à dimanche. Les malfrats, qui ont réussi à s’introduire dans la base où sont garés les engins qui construisent l’autoroute à péage, ont d’abord maîtrisé les vigiles avant de s’attaquer aux logements des Chinois.
D’après Daouda Sow, qui est employé au niveau de la base, les faits se sont déroulés vers 2 Heures du matin. «L‘attaque a eu lieu au moment où tout le monde était dans les bras de Morphée, des personnes en cagoule sont entrées dans la base pour défoncer les portes et saccager les chambres. Ils ont mis les Chinois dehors avant de les dépouiller de leurs biens. Ils ont pris leurs téléphones portables et leur argent. C’est à la suite de cela que la gendarmerie de Popenguine a été alertée et, elle n’a pas tardé à faire une descente au niveau de l’usine», relate ce travailleur qui officie au niveau de la base.
UNE IMPORTANTE SOMME D’ARGENT EMPORTEE
Cette attaque a installé la peur dans l’usine où les travailleurs ne se sentent plus en sécurité. D’ailleurs, les Chinois étaient aux abonnés absents hier au niveau de leur lieu de travail. A en croire Djibril Sarr, responsable administratif, chef du personnel et adjoint du directeur, la base a été attaquée par des personnes armées dont les identités ne sont pas encore connues. «Ils ont attaqué la sécurité d’abord. Après avoir neutralisé les vigiles, ils ont attaqué les logements des Chinois. Ils ont défoncé les portes et agressé physiquement les chinois avant d’emporter une importante somme d’argent», déplore M. Sarr.
A l’en croire, cette base mise en place à Sindia depuis 2012 et dirigée par des Chinois, emploie des travailleurs sénégalais et excelle dans la construction de l’autoroute à péage. Après cette attaque, la gendarmerie a procédé à des arrestations dans le village de Khokoma où elle n’a laissé que femmes et enfants. Une arrestation musclée de ses fils que la fille du chef de village déplore.
Selon Ouley Ka, la gendarmerie a violé l’intimité des fils du village de Khokoma situé dans la commune de Sindia. «Après cette attaque au niveau de l’usine, nous avons été réveillés hier par la gendarmerie armée jusqu’aux dents vers 6h, tous les hommes du village, même les plus petits, ont été réveillés sur leur lit et arrêtés avant d’être acheminés un groupe à la brigade à Saly et l’autre à une destination inconnue. Un geste que nous n’apprécions pas parce qu’il y a aucun motif pour procéder ainsi. Ils ont arrêté des personnes qui devaient aller au travail, ils sont entrés dans nos chambres pour jeter nos matelas dehors comme si nous étions des délinquants ou des criminels», renseigne notre interlocutrice. «Je ne pense pas que les habitants de ce village osent s’attaquer à une base qui est à zéro mètre du village. Nous avons des droits comme tout le monde, ils ont arrêté même des élèves âgés de 14 ans qui étaient sur le chemin de l’école. Ceux qui ont été arrêtés le dimanche ont été acheminés à Saly, mais ceux qui ont été arrêtés hier on ne sait pas où est-ce qu’ils ont été acheminés», informe encore Ouley Ka
LE PILON OUT, LA CORVEE DU BOIS IN POUR LES FEMMES DU FOULADOU
L’image marquante de la condition féminine dans le monde rural du Fouladou est le pilon tenu par une femme qui écrase une bonne mesure de céréales par la force de ses biceps. Mais cette image n’est plus de mise puisque les moulins sont répandus dans les contrées les plus reculées. Actuellement, c’est un fagot de bois porté à la tête qui fagote, encore, les femmes du Fouladou rural.
«Les coqs chantent tous les jours, tous s’éveillent dans le village. Pour que le bon couscous soit prêt, femmes debout et du courage. Pilons pan pan, pilons gaiement !» Cette chanson bien maîtrisée par les élèves des écoles élémentaires du Sénégal, peignait bien, il n’y a guère longtemps, la réalité au quotidien des femmes rurales du Sénégal et même celles des zones semiurbaines. Actuellement, et c’est bien heureux, la préparation du bon couscous n’est pas assujettie aux coups de pilon des femmes sur les durs grains de céréales. Le machinisme a fait son œuvre et a eu raison du longiligne bout de bois raboté, aux extrémités arrondis. De nos jours, le moulin à céréales fonctionnant avec l’électricité ou du carburant, a définitivement pris la place du pilon. Plus de bruits de pilon tôt le matin. Même dans les villages les plus reculés du département de Vélingara, le concert de coups de pilon réveillant tout le monde, à la suite du chant du coq, a cessé de résonner pour la préparation du petit déjeuner, du déjeuner voire du dîner. Mamadou Baldé, enseignant, fait un petit rappel historique : «Ceux de ma génération (la soixantaine toute proche), se rappellent encore des diatribes de Me Abdoulaye Wade lors des campagnes électorales de 1988 et 1993 donnant le sobriquet de M. forage et Mme moulin au couple Diouf, ancien président de la République du Sénégal. La distribution des moulins dans les villages a commencé à cette époque-là et s’est poursuivie avec Abdoulaye Wade une fois au pouvoir et a continué avec le régime actuel. Même des organismes internationaux d’aide au développement et des Ong font de l’appui des femmes en moulins, une forme d’allègement des travaux ménagers pour qu’elles puissent mieux s’adonner à d’autres activités génératrices de revenus et à l’éducation des enfants.» Presque chaque village a au moins 1 moulin collectif ou privé ou les 2.
En plus, le coût du kilogramme de grains de céréales à moudre est insignifiant et très attractif. Souleymane Diallo détient un moulin dans le village de Kandiaye : «Depuis plus de 30 ans, le kg de céréale est transformé à 25 francs. Ça n’a pas changé depuis. Alors que le prix du carburant comme celui du KWh de l’électricité ont énormément augmenté entre temps. C’est pourquoi pour s’en sortir il faut avoir un moulin multifonction. Le pilon a disparu de nos contrées», a-t-il conclu. Et pourtant, une septuagénaire nostalgique, Fatou Baldé, regrette la disparition du pilon. Elle dit : «Il y a plus de baraka dans l’alimentation produite par le mortier que par ces objets mécaniques. En plus, il n’y avait pas de la peine à piler. Tout est question d’argent aujourd’hui. Nous nous retrouvions entre jeunes filles, le soir pour piler. Dans une cadence et une musicalité à faire danser les plus sérieux dévots. On ne sentait pas la fatigue tant qu’on le faisait en groupe.» On pilait gaiement, quoi. Mais ça c’est de l’histoire…
De la corvée du bois
La marque spécifique du Fouladou dans les travaux ménagers des femmes est la recherche du bois de cuisine. Dans ces contrées peules de la région de Kolda, ce sont les femmes qui doivent fournir le bois leur servant à la préparation des 3 repas. Malheureusement, même leurs propres enfants de sexe masculin rechignent à faire ce job. Les mamans sont, tout au plus, aidées dans cette tâche par leurs filles. Et gare à celles qui n’ont que des garçons. Mansour Boiro est jeune enseignant, natif du village de Dinguiraye : «Je n’ai jamais aidé ma maman à chercher du bois. Elle ne le demande pas d’ailleurs. Je n’ai jamais cherché à savoir pourquoi la tâche de pourvoir la cuisine en bois de chauffe incombe aux seules dames. C’est une tradition.» Assiatou Baldé, la cinquantaine, du village de Sinthiang Coundara : «La recherche du bois de cuisine se fait en 2 phases. Pendant les récoltes, nous rapportons au quotidien du bois mort issu du défrichement des champs avant la campagne agricole. Puis il y a ce que nous appelons ici «léwé». Ceci démarre en avril-mai. C’est-à-dire avant le début des travaux champêtres pendant qu’il est encore possible de pénétrer dans les forêts galeries ou dans les champs en jachère, parce que l’herbe a séché. Ce sont des arbustes sur pied ou des bosquets que nous coupons, que nous ramenons à la maison et que nous mettons à l’abri de la pluie pour faciliter sa combustion. Cela peut prendre plusieurs semaines Les femmes se font une bonne provision de bois qu’elles entreposent à côté des cuisines pour tout le reste de l’année jusqu’à la prochaine saison sèche.»
Pourquoi diantre les garçons ne sont pas associés à ce travail ? Elle répond : «Je ne sais pas. Chez moi les garçons ne participent pas à la coupe du bois, mais ce sont eux qui ramènent le bois en charrette. Ce sont les femmes des familles qui n’ont pas de charrette qui ramènent leur bois sur la tête.» Et dans cette tâche, chaque femme mariée doit s’arranger à avoir son entrepôt de bois, sinon elle ne devra pas toucher à celui de sa coépouse ou d’autres épouses de la même concession. Gare à celle qui est malade ou en voyage pendant la période du «léwé» (période consacrée à la recherche du bois). Elle trouvera, de toute façon, les moyens de faire bouillir la marmite. Demandez-leur s’il n’y a pas d’autres alternatives à cette corvée de bois, elles vous répondent toutes : «Il n’y a que le charbon de bois. Nous avons de grandes familles. Nous utilisons le charbon pour la préparation du thé et pour préparer la bouillie de mil du bébé. Le bois est plus adapté à la taille de nos familles et aux différentes marmites utilisées.»
Alternatives à la corvée du bois : foyers améliorés et charbon bio
Moussa Sibo Mballo, coordonnateur du projet GoEco, président de l’Association des communicateurs amis de la nature (Ascan), a son idée sur la persistance de la recherche du bois par les femmes dans le Fouladou. Pour ce journaliste, tel que le bois est cherché par les femmes dans le département de Vélingara empêche la régénération des forêts galeries. Il explique : «Pour trouver du bois, les femmes ne font pas recours aux grands arbres, même morts, elles sont incapables de les couper. Elles coupent les jeunes plants, les arbustes et les bosquets, les empêchant, du coup, de grandir. Et comme ce sont toutes les familles qui ont recours au bois pour le chauffage, c’est une cause de déforestation que l’on ne cite pas souvent.» Et puis de proposer une solution : «C’est le recours au charbon bio. Une expérience est en cours dans le département de Bignona avec Asapid (Association d’appui aux initiatives de paix et de développement) qui fabrique du charbon à partir de feuilles mortes ou de résidus de récoltes.
A Vélingara nous avons en projet d’importer ce modèle d’Asapid. Nous en avons discuté dans le cadre du projet GoEco (Gouvernance environnementale et économique). L’autre alternative c’est la vulgarisation des foyers améliorés. Ce sont des fourneaux qui utilisent peu de bois dans la cuisson de l’alimentation de la famille. Ascan (le nom de son association de protection de l’environnement) en a fourni l’expertise à des forgerons de la commune de Némataba dans le cadre du projet GoEco.» Ces deux propositions, selon M. Mballo, sont plus accessibles à ces populations rurales que «le gaz butane dont le coût est encore dissuasif».
LE GMFF, UN ESPACE DE DIALOGUE SUR LA MIGRATION
20 films de 13 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre vont être projetés dans le cadre du Festival international sur la migration (Gmff) organisé par l’Organisation internationale pour les migrations (Oim)
20 films de 13 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre vont être projetés dans le cadre du Festival international sur la migration (Gmff) organisé par l’Organisation internationale pour les migrations (Oim). En conférence de presse hier, les organisateurs annoncent des projections jusque dans les zones rurales. Une façon de susciter une «meilleure perception des migrants».
Du 20 novembre au 18 décembre 2021, 20 films de 13 pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre seront en compétition dans le cadre du Festival international du film sur la migration (Global migration film festival, Gmff en anglais).
L’Organisation internationale pour les migrations (Oim), qui organise l’évènement, était en conférence de presse hier. «L’objectif du Gmff est de susciter, à travers les productions cinématographiques, une plus grande attention sur les questions liées à la migration, mais également une meilleure perception et une attitude positive envers les migrants», expliquent les organisateurs.
Pendant toute la durée du festival, des projections seront organisées dans chacun des pays ciblés à savoir, Burkina Faso, Cameroun, Gambie, Côte d’ivoire, Ghana, Guinée, Liberia, Mali, Nigeria, République Centrafricaine, Sénégal, Sierra-Leone, Tchad. Ces projections auront lieu dans des espaces variés comme les cinémas, les salles de concerts, en passant par les écoles et les universités, jusqu’aux zones difficiles d’accès des communautés rurales. «L’objectif est de créer un espace de dialogue sur ce sujet très complexe qu’est la migration», indique Amanda Nero de l’Oim. «Les films ont le pouvoir de montrer différentes facettes de la vie, ce qui peut aider les spectateurs à cultiver une empathie plus profonde pour les migrants ainsi qu’une meilleure compréhension de leurs réalités, besoins, perspectives et capacités», explique l’Oim en présentant cet évènement.
Pour la première fois, un appel à films a été lancé, qui a reçu 160 propositions. Deux catégories, court métrage et long métrage, seront en compétition. «Ce sera l’occasion de donner la parole à la communauté, à ces jeunes et femmes», indique Badara Fall de l’Oim. Les migrations sont donc intrinsèquement liées à l’histoire du continent. «En Afrique il y a deux choses qu’on ne peut pas interdire aux gens, c’est de bouger et de prendre la parole. C’est ici que l’homme est né et il a fallu qu’il peuple la planète. On est un continent de la mobilité», a souligné le Pr Ibrahima Thioub, ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) et historien.
Le cinéaste Moussa Touré a aussi beaucoup travaillé sur les questions de migration. Pour le cinéaste, il s’agit d’un questionnement qu’il puise dans ses racines leboues dont une des activités d’enfant étaient de regarder cet horizon fuyant de l’océan. «Mon cinéma n’est pas voyeur, il est actif. Et j’ai toujours été dans le voyage et dans l’exil», dit-il. Sa filmographie rend compte de cet intérêt pour la migration et l’ailleurs. Moussa Touré est en effet le réalisateur de films comme La Pirogue, Toubab Bi, Tgv, Poussières de villes, entre autres qui abordent, chacun, une de ces thématiques.
Dans la sélection de cette 6e édition du Gmff, trois films viennent du Sénégal. Il s’agit de La Quête, un film d’animation de Pi Niang, Sega de Idil Ibrahim et la Maison Bleue de Hamedine Kane. On y retrouve aussi Le dernier refuge du Malien Ousmane Samassekou. Les films primés remporteront entre 100 et 1000 dollars selon les organisateurs. Le lancement, prévu le 19 novembre, verra la projection du film d’ouverture, Les forêts de Djibril de Thomas Ceulement et Saydou Kalaga. Le film raconte l’histoire d’un jeune berger sahélien qui cherche désespérément la forêt magique dont son grand-père lui parlait sans cesse.
4EME EDITION DU PRIX E-JICOM DE JOURNALISME, 11 PRIX EN COMPETITION DONT SIX SPECIAUX
Les Prix E-jicom de Journalisme ont été lancés depuis 2018 dans le cadre du projet Ethique et Excellence dans le journalisme (Eej) mis en oeuvre par E-jicom depuis 2017.
La quatrième édition des Prix E-jicom de Journalisme aura lieu le 22 décembre 2021, a annoncé la direction de l’Ecole supérieure de journalisme et des métiers de l’internet et de la communication (E-jicom), dans un communiqué. Après trois éditions réussies, celle-ci sera, pour les initiateurs, celle de la «consolidation».
Les Prix E-jicom de Journalisme ont été lancés depuis 2018 dans le cadre du projet Ethique et Excellence dans le journalisme (Eej) mis en oeuvre par E-jicom depuis 2017. Ces moments sont devenus une occasion «unique» dans la vie de l’E-jicom et de la presse sénégalaise dans son ensemble. Des «prix spéciaux», pour motiver les journalistes à produire davantage d’articles de qualité sur divers sujets, vont s’ajouter aux cinq prix décernés par l’E-jicom pour cette 4ème édition. Il s’agit du prix «droit des femmes», parrainé par Osiwa pour la seconde année consécutive. «L’actualité politique et sociale de notre pays montre qu’il y a encore du chemin à faire dans ce domaine. Les journalistes y ont un grand rôle à jouer», a affirmé Hawa Ba, directrice Pays pour le Sénégal à Osiwa. Le prix «liberté de la presse», parrainé par Reporters Sans Frontières (Rsf) et ceci, pour la troisième fois consécutive. «Ce prix vise à mettre à l’honneur ceux qui incarnent les idéaux de la profession», a dit Arnaud Froger, Responsable du bureau Afrique de Rsf. Le prix «Accès à l’information», soutenu par la représentation diplomatique de la Grande Bretagne au Sénégal. «La capacité des journalistes à rendre compte librement des questions d’intérêt public est cruciale pour la démocratie», a déclaré Son Excellence Victoria Billing, ambassadrice de la Grande Bretagne au Sénégal.
Le prix «Spécial Covid-19», parrainé par la Fondation Hirondelle, sera l’opportunité pour les journalistes de mettre en avant leur production durant cette année, marquée par cette terrible pandémie. «Nous savons tous que la pandémie du Covid-19 a fortement impacté le travail des journalistes. La Fondation Hirondelle est heureuse d’être aux côtés de l’E-jicom, à travers ce prix spécial, afin de récompenser la meilleure parmi les productions permettant de savoir comment les journalistes ont traité cette information», a dit Jacqueline Dalton, Chargée de programmes à la Fondation Hirondelle. Le «Prix Spécial Pasneeg», exclusivement destiné aux journalistes femmes, est parrainé par le Projet d’appui à la stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre. Il va récompenser les meilleures productions des journalistes femmes traitant avec pertinence des questions de femmes. «Nous saluons ce moment fort du journalisme sénégalais initié par l’E-jicom et voulons y faire entendre la voix des femmes dans les médias, au même titre que celle de leurs collègues hommes», a déclaré Mme Awa Nguer Fall, coordonnatrice du Pasneeg.
Et enfin, le prix «Energie durable», parrainé par Energy 4 Impact et ceci, pour sa première participation. «Ce partenariat vise à amener les acteurs des médias à contribuer à la promotion des investissements dans les énergies renouvelables à partir des retombées du gaz et du pétrole, en faveur de l’éducation, la santé et l’autonomisation économique des femmes et des filles», a tenu à souligner Abdou Karim Dosso, directeur Pays de Energy 4 Impact. Outre ces prix spéciaux, cinq autres prix (presse écrite, télévision, radio, presse en ligne et Grand Prix E-jicom de Journalisme) seront décernés lors de la cérémonie, rappelle le communiqué.
Par Hyacinthe DIANDY
LES OCCASIONS IL FAUT LES METTRE
Les Lions ont bouclé la der des éliminatoires du Mondial 2022 par un nul (1-1) au Togo jeudi et une victoire (2-0) à la maison face au Congo, dimanche. Deux performances à saluer, même s’il faut déplorer les nombreuses occasions vendangées
Les Lions ont bouclé la der des éliminatoires du Mondial 2022 par un nul (1-1) au Togo jeudi et une victoire (2-0) à la maison face au Congo, dimanche. Deux performances à saluer, même s’il faut déplorer les nombreuses occasions vendangées, à Lomé et Thiès. Une inefficacité offensive qui se paye cash dans le haut niveau.
On dit souvent que quand on est plus fort que son adversaire, ça doit se refléter au tableau d’affichage. Cette remarque certaines équipes en font leur credo. En Europe, on peut citer en exemple la France qui a atomisé 8-0 le Kazakhstan. En Afrique, une équipe comme l’Algérie n’a aucune pitié face à des adversaires à sa portée. On a en mémoire le 8-0 contre Djibouti et le 6-1 face au Niger en éliminatoires du Mondial 2022.Cette même équipe du Niger a disposé de Djibouti sur le score de 7 buts à 2. Evidemment, de tels scores reflètent la différence de niveau entre certaines équipes. Mais loin de vouloir humilier ses adversaires, c’est surtout cette efficacité qui exige qu’on doit être un vrai «tueur» devant les buts, quel que soit le niveau de l’équipe adverse. S’il faut se féliciter dans ces éliminatoires des 15 buts marqués par les Lions en 6 matchs, on peut aussi nourrir quelques regrets quand on compte des doigts les occasions vendangées par les attaquants sénégalais, surtout lors des deux derniers matchs du Groupe H.
A Lomé où les Lions ont arraché le nul (1-1) dans les arrêts de jeu, on pouvait ne pas arriver à un tel scénario si Ismaïla Sarr n’avait pas raté son face-à-face avec le gardien togolais. On jouait seulement la 4e minute. Un but matinal de l’attaquant de Watford aurait donné une autre tournure à ce match que le Sénégal a failli perdre. Même scénario à Thiès où les Lions, qui ont très tôt mené au score (2-0 après 24 minutes de jeu), ont semblé vite rassasiés face à une équipe du Congo Brazzaville largement à leur portée. En témoigne cette inefficacité notée en seconde période avec beaucoup d’occasions ratées par Bamba Dieng, Krépin Diatta et Ismaïla Sarr. Justement, ce dernier, auteur d’un doublé, a raté de peu le triplé en négociant mal son face-à-face avec le portier des Diables Rouges.
Ismaïla Sarr doit être plus «clinique» devant les buts
Auteur d’un chef d’œuvre pour son premier but, en délivrant une superbe frappe enveloppée, «Iso» gagnerait cependant à être beaucoup plus «clinique» dans le dernier geste.
L’aveu de Krépin : «On doit être plus tueurs»
Des propos qui ont de quoi rassurer le sélectionneur Aliou Cissé qui ne cesse de rappeler à ses attaquants que cette efficacité offensive, c’est une exigence du haut niveau. La Can arrive à grands pas !
Macky recolle les morceaux
Bien que confiant quant à l’issue des locales, le chef de l’Etat n’entend pas croiser les bras pendant que certains de ses lieutenants sont au bord de la rupture avec son parti à cause de ses choix. Le week-end dernier, « L’As » a appris qu’il a multiplié les audiences pour ainsi éviter par exemple à Diouf Sarr la bérézina. Nos radars ont aperçu, le weekend dernier, l’ancien Dage de la Présidence en pleine discussion avec le Boss.Il semble que la première victime du troisième mandat était fâchée contre Diouf Sarr dont les investitures au niveau de Yoff sont loin de faire l’unanimité. Si l’on se rappelle déjà que les alliés à l’image de Babacar Ndiaye de Ldr Yeessal, avaient rué dans les brancards à l’aube des investitures, il y a fort à parier que Yoff risque de basculer si le Président ne recollent pas les morceaux.
Macky Sall à Bissau
Le président de la République sera en Guinée Bissau aujourd’hui. Sur invitation de son homologue le Général Umaro Sissoco M’ballo, le Président Macky Sall va prendre part à la célébration du 48e anniversaire de l’indépendance de la Guinée Bissau. Le chef de l’État et sa délégation vont rentrer au pays après la cérémonie.
Réunion du gouvernement sur le loyer
Les locataires espèrent que cette fois-ci sera la bonne. Après avoir reçu des instructions du chef de l’Etat sur la nécessité de revoir la loi sur le loyer qui a été un échec dans sa mise en application, le gouvernement commence à bouger. Le ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises a convié aujourd’hui tous les acteurs à une réunion sur le loyer. Selon Momar Ndao de l’Association des consommateurs, la rencontre permettra de mettre sur pied des mécanismes de régulation. Ainsi, des représentants des ministères du Commerce, de la Justice et de l’Habitat ainsi que d’autres acteurs, vont réfléchir sur une régulation efficiente du loyer afin de faire des propositions concrètes. A l’en croire, beaucoup de failles ont été décelées dans la mise en application de la loi. Il est attendu une forte déclaration du ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta. Espérons que les mesures prises ne vont pas encore créer des querelles entre les bailleurs et les locataires comme lors de l’adoption de ladite loi.
Blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme
Des journalistes ont été outillés hier sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme lors d’un atelier initié par l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF). Cette rencontre s’inscrit dans un contexte de démarrage des journées de l’inclusion financière (JIF)-édition 2021 qui pose inéluctablement les jalons d’un cadre de collaboration entre le réseau des journalistes économiques et les acteurs du dispositif de la LBC/FT pour une meilleure diffusion des informations dans ce domaine. Présidant la cérémonie d’ouverture au nom du ministre des Finances et du Budget, Momar Diop PCO de l’Oqsf précise que dans sa définition conceptuelle, le blanchiment de capitaux est un processus par lequel la source illicite d’actifs obtenus ou produits par une activité délictuelle est dissimulée pour masquer le lien entre les fonds obtenus et le délit initial. A l’en croire, le blanchiment de capitaux consiste à retraiter des produits d’origine criminelle pour en masquer l’origine illégale, de manière à légitimer des biens mal acquis. En dépit des nombreuses initiatives menées par les autorités monétaires et des organes de contrôle, dit-il, la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme reste encore un défi majeur dans l’écosystème au regard des effets néfastes sur la stabilité économique et financière.
Dix coalitions à l’assaut de la mairie de Kolda
La préfecture de Kolda a rejeté deux listes de candidatures et jugé recevables 10 autres en lice pour les élections départementales et municipales de cette entité administrative. Pour l’élection du conseil municipal de Kolda, indique l’APS, les listes de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) dirigée par le maire sortant Abdoulaye Bibi Baldé, de l’Alliance pour des valeurs citoyennes, conduite par Abdourahmane Baldé dit Doura, ont été déclarées recevables. La coalition Wallu Sénégal dirigée par le journaliste Tidiane Tamba, la Convergence patriotique pour la justice et l’équité «Naay Leer», conduite par Mame Boye Diao, le directeur des Domaines, la coalition Yewwi Askan Wi dirigée l’économiste Mountaga Diao ont été également déclarées recevables par le préfet. L’Union citoyenne Buntou Bi, conduite par Sanoussi Diakhité, ex-directeur général de l’Office national de formation professionnelle, a déposé une liste acceptée par l’autorité administrative.
Les listes de Bokk Gis-Gis et de Defar Sa Gox irrecevables à Kolda
Pour l’élection du conseil départemental de Kolda, quatre listes de candidature ont été déclarées recevables : celles de la coalition BBY, dirigée par le président sortant du conseil départemental Moussa Baldé, de la coalition Wallu Sénégal dirigée par Ndiogou Dème, de la coalition Gëm Sa Bopp conduite par une femme, Ndèye Ndoumbé Mbengue, et de YewwiAskan Wi, menée par Sassoum Lèye Kouyaté, un enseignant. La liste Defar Sa Gox, en lice pour l’élection du conseil départemental, a été déclarée irrecevable, car elle est «incomplète». La liste de Bokk Gis-Gis pour l’élection départementale de Kolda a également été rejetée pour non-respect de la parité hommes-femmes entre les personnes investies.
Le recours de Zator Mbaye
La bataille des recours fait rage. Cette fois-ci, c’est bien Benno qui dépose un recours en annulation contre Yewwi Askan au niveau de Mermoz Sacrée Cœur. Le mandataire de la coalition Benno Bokk Yakaar de la commune de Mermoz Sacré-Cœur a déposé hier après-midi auprès de la Cour d’Appel de Dakar un recours en annulation de la liste de YEWI ASKAN WI.
Trois blessés dans une attaque d’une base d’une société chinoise
La base de la société chinoise China Road And Bridge Corporation de Sindia qui a construit l’autoroute Ila Touba a fait l’objet d’une attaque à main armée dans la nuit du samedi au dimanche. Elle se trouve à la sortie de Sindia sur la route allant à Bandia. Selon des témoins, plusieurs individus armés ont débarqué sur les lieux avant de tenir à respect les préposés à la sécurité. Les assaillants ont blessé trois responsables avant d’emporter une forte somme d’argent. Les trois blessés dont un grièvement ont été évacués à l’hôpital de Mbour.
Tous les hommes d’un village environnant mis aux arrêts
Restons avec l’attaque de la base de la société chinoise China Road And Bridge Corporation pour indiquer que la gendarmerie de Popenguine a ouvert une enquête. Les investigations sont allées très vite. Puisqu’hier, tôt le matin, la gendarmerie de Popenguine a effectué une descente au village de Konkoma situé non loin de la base pour interpeller plusieurs personnes. La fille du chef de village, Oulèye Ka, déplore ces arrestations et la manière de faire des gendarmes. A en croire Oulèye Ka, les gendarmes ont violé leur intimité en fouillant toutes leurs chambres tôt le matin. Affaire à suivre.
Réception d’un lot de 265 590 doses de vaccins Pfizer
Alors que le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr déplore l’absence d’affluence des candidats au vaccin contre la covid-19, il a réceptionné hier un lot de 265 590 doses de vaccins Pfizer, un don du gouvernement américain à travers le mécanisme Covax. Le Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Alassane Mbeugue qui a réceptionné les doses de vaccins Pfizer, a indiqué qu’elles sont accompagnées de seringues et de solvants. M. Mbengue a salué la belle collaboration qui a permis de manière synergique avec l’Usaid et Gavi-Alliance de recevoir et de garder ces vaccins dans des conditions optimales, avec une chaîne de froid performante ultra-basse de 05 réfrigérateurs. Il n’a pas manqué de magnifier le soutien permanent des partenaires à l’endroit des efforts entrepris par le Sénégal pour la mise aux normes de ce dépôt de vaccins pour la conservation des vaccins, selon les standards de la G.E. Pour lui, ce don doit être une source de motivation pour la relance de la stratégie de vaccination contre la Covid-19 afin de parer à ces vagues. A rappeler que c’est le premier lot de vaccins Pfizer réceptionnés par le Sénégal depuis le lancement de la campagne de vaccination contre la Covid-19 en février. Le Sénégal n’avait reçu que des doses de Sinopharm, Astra Zeneca et Johnson and Johnson.
04 nouveaux cas de covid-19 enregistrés
Le Sénégal a encore enregistré de nouvelles contaminations liées au coronavirus. Sur 1 269 tests réalisés, 04 cas ont été déclarés positifs, soit un taux de positivité de 0,31%. Les nouveaux cas sont composés de 02 cas contacts et 02 cas issus de la transmission communautaire. Ces derniers ont été détectés dans le département de Dakar. Si 02 patients suivis sont déclarés guéris, 03 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation. Selon les autorités sanitaires, aucun décès n’a été enregistré ce dimanche 14 novembre 2021. Depuis le 02 mars 2020, 73 958 cas de covid-19 ont été signalés sur l’étendue du territoire national dont 72 613 guéris. Le pays compte actuellement 1 881 décès causés par la maladie et 13 patients sous traitement. S’agissant de la campagne de vaccination, 409 personnes ont été vaccinées le dimanche 14 novembre 2021, portant le nombre total à 1 308 675.
La Cour d’appel de Thiès tranche en faveur de YAW
La bataille judiciaire bat son plein avant même les élections territoriales. Les verdicts de Cours d’appel continuent de tomber suite aux nombreux recours déposés par l’opposition, particulièrement la coalition Yewwi Askan wi. Si elle a été déboutée sur le recours pour la commune de Kédougou, Yewwi Askan wi a obtenu gain de cause dans deux communes du département de Bambey. Hier, dans l’après-midi, la Cour d’appel de Thiès a autorisé le dépôt des listes de YAW des communes de Lambaye et Ndondol.
Frustrations dans les rangs de l’Apr à Saint-Louis
La publication des listes continue de susciter des vagues de colère dans les rangs de l’Alliance pour laRépublique (Apr). Khalifa Ababacar Mbaye, militant de la première heure de l’Alliance pour la République et farouche défenseur du maire de Saint-Louis Amadou Mansour Faye, a été zappé sur les listes de Benno Bokk Yaakaar alors qu’on lui avait demandé de fournir un dossier pour son investiture. Suffisant pour qu’il sorte de ses gonds. Selon lui, son quartier où l’Apr a toujours gagné a été laissé en rade contrairement à d’autres qui ont été bien servis. A l’en croire, c’est une injustice qui ne dit pas son nom. Khalifa Ababacar Mbaye pense que de tels actes doivent cesser. En attendant, il a décidé de geler ses activités au sein de l’Apr, tout en promettant d’aller en campagne. La question qui taraude les esprits est pour quelle liste battra-t-il campagne avec ses nombreux militants ?
Louga : la tension monte entre Moustapha Diop et Mamour Diallo
La guerre fait rage actuellement dans la commune de Louga. Les élections locales sont parties pour être âprement disputées dans la capitale du Ndiambour. Entre la liste Benno Bokk Yaakaar (Bby) dirigée par le maire sortant, Moustapha Diop et celle de «Jammi Louga» incarnée par Mamadou Mamour Diallo, la tension a déjà commencé à monter. Les deux camps qui se regardent en chiens de faïence se lancent des flèches incendiaires. Avant-hier, c’est l’adjoint au maire DjibyDiallo qui est monté au créneau pour lancer des piques à Mamour Diallo et compagnie. Il indique que la liste de M. Diallo ne peut rien apporter à Louga et que les populations, très matures, sauront prendre leurs responsabilités. Le collaborateur de Moustapha Diop enfonce le clou en soutenant que les populations ne confieront pas leur destinée à un leader en perte de repère. La riposte de l’autre camp n’a pas tardé. Pour Maniang Faye, le terrain fera la différence. Il est convaincu qu’au soir du 23 janvier, la liste «Jammi Louga » sortira victorieuse.
L’ADMINISTRATION TERRITORIALE, UN MYTHE EN DÉCADENCE ?
Jadis craint, adulé et respecté, l’autorité administrative est de nos jours, un « homme d’État » dont la tenue n’inspire plus le respect mérité. Un gouverneur, préfet ou sous-préfet, à la solde du pouvoir politique, est une récrimination fréquente
Les Présidents des Cours d’appel ont validé plusieurs listes de la coalition Yeewi Askan wi (YAW) et d’autres de l’opposition antérieurement rejetées par les préfets. La décision tombe aussi après que la Commission électorale nationale autonome (CENA) eut rappelé à l’ordre les préfets, suite au refus des listes de la coalition dirigée par Adama Faye. Ces problèmes notés lors des dépôts des listes des candidats investis pour les locales du 23 janvier 2022 viennent se greffer à la perception que des populations et autres organisations ont de l’Administration territoriale qui est souvent accusée d’être à la solde de l’autorité politique. Alors qu’elle est censée être neutre.
Le fait avait attiré l’attention de plus d’un, les listes de la coalition Yeewi Askan wi (YAW) rejetées dans plusieurs localités par l’autorité administrative. Des jours après, elles ont été rétablies dans la course aux élections locales par les Cours d’appel. Une décision judiciaire qui n’est pas anodine aux yeux d’une certaine opinion, dont la presse. Plusieurs quotidiens dans leur parution au lendemain de celle-ci, avaient considéré la décision de justice comme un «discrédit» des préfets. Et ce n’est pas l’unique constat de «désaveux» par rapport aux investitures aux élections locales. La Commission électorale nationale autonome (CENA), à travers un communiqué rendu public, le 6 novembre 2021, a aussi servi une leçon aux préfets, suite au rejet des listes de la coalition Defar sa Gokh du frère de la Première Dame, Adama Faye, qui a décidé de déposer des listes parallèles à celles de Bennoo Bokk Yaakaar (BBY). Dénonçant un «excès de zèle», la CENA a jugé que les préfets ont outrepassé leur compétence en fondant le refus des listes sur une supposée ressemblance des couleurs.
OUTREPASSER SES COMPÉTENCES
«Les motifs de rejets sont bien spécifiés dans le Code électoral (article L.250 et L.285). Et cette énumération ne comporte aucun point relatif aux couleurs et symboles d’un parti, d’une coalition ou d’une entité indépendante». Mieux, rappelle la CENA, «En cas de contestations, le préfet ou le sous-préfet saisit le ministre chargé des Élections qui attribue, par priorité, à chaque parti politique sa couleur statutaire, son sigle et son symbole traditionnels, par ordre d’ancienneté. Pour les coalitions de partis politiques et les entités indépendantes, l’attribution se fait selon la date de notification du nom choisi. Le ministre chargé des Élections en informe aussitôt le préfet ou le sous-préfet qui, à son tour, en informe les parties intéressées. Est interdit le choix d’emblèmes comportant une combinaison des trois couleurs du drapeau de la République : vert, or et rouge», nota la commission, citant ainsi l’article L.287 du Code électoral. L’institution dirigée par Doudou Ndir avait aussi estimé que «le préfet ou sous-préfet, sans au préalable avoir satisfait aux prescriptions contenues dans l’article du Code électoral susvisé, ne peut prendre la décision de notifier à un parti, une coalition ou une entité indépendante le rejet d’une liste sur la base des couleurs, sigles ou symboles».
«HOMME D’ETAT» DONT LA TENUE N’INSPIRE PLUS LE RESPECT MERITE
Loin d’être des cas isolés ou une légitimé redonnée à un parti politique, ces mesures sont des actes qui viennent s’ajouter à une mauvaise perception d’une profession d’Elite. Jadis craint, adulé et respecté, l’autorité administrative est de nos jours, un «Homme d’Etat» dont la tenue n’inspire plus le respect mérité. Un gouverneur, préfet ou souspréfet, à la solde du pouvoir politique, est une récrimination qui revient souvent. En septembre dernier, le membre du mouvement national des cadres du Pastef, Amadou Ba, avait taxé les préfets de «délinquants» politiques. «Macky Sall transforme nos préfets en délinquants politiques», avait-il dit, en faisant allusion à l’interdiction d’une marche de protestation contre la vie chère. Le Préfet de Dakar avait invoqué le risque de trouble à l’ordre public, risques de propagation de la Covid-19 et entrave à la libre circulation des personnes et des biens, pour motiver sa décision notifiée par arrêté. Un argument qui n’avait pas convaincu les demandeurs. L’interdiction de marche ou le «prétexte» maintien de l’ordre public sont des occasions pendant lesquelles l’autorité administrative est au-devant de la scène. En mars derniers, lors des évènements qui ont suivi la convocation de leader du Pastef, Ousmane Sonko, à la Section de recherche de la Gendarmerie et par le Doyen des juges, l’ancien préfet de Dakar et actuel gouverneur de Saint-Louis, Alioune Badara Samb, avait l’objet de critiques. Du fait de ces agissements sur le terrain au côté des Forces de l’ordre et de ces sorites jugées maladroites. Surtout l’ordre qu’il avait donné de gazer les manifestants, y compris les journalistes qui assuraient la couverture médiatique, alors qu’il était en plein dans les manifestations avec une présence jugée trop importante.
COLLUSION AVEC LE POUVOIR POLITIQUE POUR… SA CARRIÈRE
La fonction politique confère à son acteur une place de choix. Certes ! Pourvu qu’il travaille à garder jalousement ce prestige, de plus en plus dévoyé à cause d’accointances supposées avec le pouvoir politique qui gère les carrières des agents de l’Administration. Ce qui expliquerait certains cas d’excès de zèle, pour plaire au Prince, en vue d’une promotion en retour, dénoncent certains observateurs. Des comportements, pour une gestion de carrière, qui affaiblissent aussi l’Administration et certains de ces agents pourtant bien formés. Constat, ces derniers qui prêtent le flanc font que n’importe qui les attaque, pour un oui ou un non. Surtout quand on est dans les bonnes grâces de l’autorité politique au sommet. A titre d’exemple, le député réputé très proche du président de la République, Farba Ngom, avait eu un accrochage avec le préfet de Kanel de l’époque, Daouda Wade Seck, au moment de la présentation des condoléances à la famille de Baïdy Kane, du nom du Consul général du Sénégal à Pointe-Noire, décédé au Congo. Pis, le député aurait menacé de faire destituer le préfet, selon des informations reçues mais que Farba Ngom avaient récusé, au temps.