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2 septembre 2025
ELIMINATOIRES COUPE DU MONDE : DÉJÀ CINQ QUALIFIÉS AUX BARRAGES
Cinq équipes nationales ont déjà validé leur ticket pour les barrages qualificatifs à la Coupe du monde 2022 dans la zone Afrique, après le démarrage de la 6-ème et dernière journée des éliminatoires, ce dimanche.
Dakar, 14 nov (APS) – Cinq équipes nationales ont déjà validé leur ticket pour les barrages qualificatifs à la Coupe du monde 2022 dans la zone Afrique, après le démarrage de la 6-ème et dernière journée des éliminatoires, ce dimanche.
L’équipe de la RD Congo, à la quête d’un succès contre le Bénin, a fait le job, l’emportant 2-0 dans son ‘’Stade des Martyrs’’, un résultat qui lui assure sa place dans les barrages.
Avec 10 points, les Ecureuils qui n’avaient besoin que du point du nul, ont échoué si près du but comme lors des éliminatoires de la CAN 2021 où, à deux reprises, ils sont passés à côté de leur sujet contre le Nigeria puis contre la Sierra Leone.
Lors de ces deux matchs éliminatoires, ils avaient perdu sur le même score de 0-1.
Avant la RD Congo, l’Egypte, qui est allée faire match nul, 2-2, à Luanda contre l’Angola, et le Mali, qui a battu largement le Rwanda, 3-0, ont aussi leur ticket.
Les Pharaons (11 points), en plus de leur nul, ont profité de la défaite 0-1 des Libyens (6 points) à Franceville contre les Gabonais (7 points).
Les Aigles (13 points) aussi ont pu bénéficier du nul du Kenya contre l’Ouganda (9 points) (1-1), leur principal adversaire, à la qualification aux barrages dans leur poule (E).
A la fin de la 4-ème journée, le Sénégal, puis le Maroc avaient déjà fini de composter leurs billets pour ces barrages programmés en mars prochain, après avoir remporté leurs quatre premiers matchs éliminatoires.
Il y aura un 6-ème qualifié entre le Ghana (10 points +3) et l’Afrique du Sud (13 points +5), qui vont jouer la finale de leur groupe à Cape Coast, en début de soirée.
A la fin de ces éliminatoires, il y aura 10 qualifiées pour les barrages qui seront tirés au sort en décembre prochain.
QATAR 2022, LES LIONS PASSENT LA 1ERE ETAPE AVEC BRIO
Les Lions ont terminé en beauté la phase des poules des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2002, en battant (2-0) les Diables rouges du Congo, dimanche soir, au stade Lat-Dior de Thiès.
Thiès, 14 nov (APS) - Les Lions ont terminé en beauté la phase des poules des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2002, en battant (2-0) les Diables rouges du Congo, dimanche soir, au stade Lat-Dior de Thiès.
Pour la dernière journée des éliminatoires du Mondial Qatar 2022, les Lions, qui sont déjà qualifiés pour les barrages, jouaient un match sans enjeu, ce qui fait que l’entraineur Aliou Cissé a un peu changé son onze de départ.
Le technicien sénégalais, suspendu pour cette rencontre pour cumul de cartons jaunes, a procédé à trois changements.
Il a ainsi titularisé le portier Alfred Gomis, le milieu Nampalys Gomis et Habib Diallo. En l’absence de Sadio Mane, qui est retourné dans son club pour raison de blessure, c’est Krépin Diatta qui s’est chargé de l’animation l’offensive du jeu des Lions.
Contrairement à jeudi où ils ont été à la peine devant le Togo (1-1), les protégés d’Aliou Cissé ont démarré cette fois-ci le match sous de meilleurs auspices. Ils ont trouvé la faille à la 13-ème mn sur un joli lobe d’Ismaila Sarr.
L’attaquant de Watford (élite anglaise) récidive dix minutes plus tard (23-eme mn), inscrivant son deuxième but sur un centre de Saliou Ciss.
Les Lions vont dominer la partie jusqu’à la mi-temps. Avec l’avantage au score, Ismaïla Sarr et ses partenaires vont reprendre la deuxième mi-temps sur le même rythme. Ils vont se créer des occasions sans toutefois réussir à les concrétiser, malgré les entrées d’Ahmadou Bamba Dieng, de Pape Alassane Guèye, de Moustapha Nam, de Pape Matar Sarr et d’Ablaye Seck.
Avec cette cinquième victoire en six journées et un match nul, les Lions réalisent un parcours sans faute.
Mais, avant les barrages du mois de mars, les vice-championnes d’Afrique devront d’abord confirmer leur statut de favoris en janvier, lors de la CAN au Cameroun.
-Stade :Lat Dior
-Temps : nuageux
-Public : 8.000 personnes
-Arbitres : Fabricio Duarté, Jorge Semeido Correia et Jorge Fonseca Santos(Cap Vert
-score : 2-0
-Buteurs : Ismaïla Sarr(13-ème mn et 23-ème mn)
-Sénégal : Alfred Gomis, Bouna Sarr, Pape Abou Cissé (Abdoulaye Seck), Kalidou Koulibaly, Saliou Ciss, Krépin Diatta, Nampalys Mendy (Moustapha Nam), Idrissa Gana Guèye (Pape Alassane Guèye), Ismaila Sarr , Habib Diallo (Pape Matar Sarr), Boulaye Dia (Ahmadou Bamba Dieng). Entraîneur : Aliou Cissé
-Congo : Christopher Henri Mafoumbi, Carouf Bakoua, Varel Jovial Rozan, Yhonan Many Andzouana (Wilfrid Nkaya), Gauis Abraham Jered Makouta, Antoine Makoumbou (Mick Harvy Ossete Itali), Pascal Dozi Ravi D Tsouka (Prince Mapata Mouandza), Jean Pierre Batina Nolan Mbemba, Guy Carel Kamboleke Mbenza, Machel Ovouka Raddy Hokemba Hernest Briyock Malonga), Beni Makouana (Kevin Yann Mabellla).
Entraîneur : Paul Put
EXCLUSIF SENEPLUS - Quelle crédibilité accorder à “l’auto-administration “constitutionnalisée des communes lorsque leurs responsables sont choisis par le président ? Le pays est devenu la risée de l’Afrique politique
De l’art de gagner des élections avant la tenue du scrutin.
Mode d’emploi :
D’abord commencer par décaler le scrutin le plus longtemps possible par crainte d’une déconvenue. Dans le cas d’espèce, 3 ans pour les joutes locales (2019 à 2022).
Ensuite organiser des élections en ayant auparavant soigneusement écarté (ou du moins essayer d’écarter) les opposants et neutraliser les activistes : Karim Wade, Khalifa Sall, Ousmane Sonko, Guy Marius Sagna et maintenant Barthélemy Dias. À qui le tour dans la stratégie annoncée de “réduire l’opposition à sa plus simple expression" ? Et même mieux, “de l’enterrer”, dixit le Directeur de cabinet du président de la République. Mais pour l’amour du ciel, où vont-ils chercher ces formules empreintes de bêtise et de méchanceté ?
Au préalable, confectionner unilatéralement un fichier électoral contesté et bloquer l’inscription des primovotants.
Puis rejeter par le biais administratif certaines des listes concurrentes. Et il est à craindre de nouvelles entourloupes et autres embuscades. Et sans doute se préparer à puiser dans les caisses de l’État des sommes astronomiques ponctionnées sur nos impôts pour l’achat des consciences.
À ce rythme n’importe quel péquenaud remporterait une élection, quitte à plonger le pays dans la violence et le chaos, et finalement à triompher sans “gloire“. Ça devient tellement grotesque que l’on finit par s’enfoncer dans la bêtise (ie.manque d’intelligence et de jugement) et dans l’illégitimité la plus totale. Et la démocratie dans tout ça ? Et le crédo “d’élections libres et transparentes “? Quelle crédibilité accorder à “l’auto-administration “constitutionnalisée des communes lorsque leurs responsables sont choisis par le président ?
Je croyais que j’en avais fini de m’indigner face à la médiocrité de la performance du régime du président Macky Sall, mais visiblement il n’en est rien, car il tombe toujours plus bas.
Un chef d’État est normalement guidé par certaines ambitions au-delà des plans, des programmes, des réélections et des réalisations.
D’abord, il doit vouloir inscrire son nom en lettres d’or dans l’histoire et doit se préoccuper de la façon dont il aura marqué la trajectoire de son pays (et de l’Afrique). Macky Sall n’a pas cette noblesse, il n’aura été au mieux qu’une note en bas de page, arrivé a la tête du pays par accident et dont on ne se souviendra que pour sa propension à l’enrichissement personnel effréné. Il ne sera jamais à la hauteur du défi de l’histoire et encore moins de nos attentes. Il sera donc vite oublié après qu’il aura été dûment débarqué et sanctionné en 2024.
Ensuite, on attend d’un chef d’État qu’il unisse son pays et qu’il le guide vers la voie du progrès économique et social. Au contraire, Macky Sall a appauvri les Sénégalais et fragilisé la société, et ce bien qu’il se soit approprié tous les leviers du pouvoir au point de vouloir choisir lui-même les élus locaux des Sénégalais. En réalité, il n’en a cure du pays et d’une population en pleine souffrance. Il jouit égoïstement du pouvoir et se délecte dans le paraître en fantasmant comme son prédécesseur ou ses voisins sur un troisième mandat. Le mimétisme en lieu et place de l’efficacité. Quel gâchis !
Finalement, on attend d’un chef d’État qu’il améliore l’image du Sénégal au niveau international. Or le pays est devenu la risée de l’Afrique politique. Il ne dirige aucune institution internationale ou même régionale, il est incapable de fédérer autour d’une initiative porteuse si ce n’est la sempiternelle annulation de la dette et en plus il a approfondi la dépendance néocoloniale. Macky Sall se cantonne toujours dans l’improvisation économique et sociale au quotidien, s’adonnant à des complots d’ordre politico-judiciaire minables contre l’opposition et s’abritant derrière les organes de l’État pour protéger ses arrières.
J’avais entamé un inventaire de toutes ses violations de la constitution, manquements à son serment, actes de corruption et crimes de sang, mais à quoi bon ? Ça ne choque même plus. Mais quand sera venu le temps irrémédiable de la reddition des comptes, tous ces dossiers devront être activés en justice afin que de telles pratiques soient bannies à jamais de la gestion de notre pays.
Mais d’ores et déjà voilà comment il aura marqué notre pays :
Ailleurs le pouvoir permet de s’enrichir. Chez nous avec Macky Sall, l’enrichissement est devenu l’objectif primordial de la conquête et de l’exercice du pouvoir.
Ailleurs le pouvoir essaie de masquer ses incompétences. Chez nous, le pouvoir étale son incompétence au grand jour.
Ailleurs le pouvoir s’affiche comme étant au service du peuple. Chez nous, le pouvoir asservit et dépouille le peuple.
Ailleurs le pouvoir défend les intérêts des populations. Chez nous, avec Macky Sall, le pouvoir défend les intérêts des investisseurs étrangers.
Ailleurs le pouvoir protège la nation. Chez nous, le pouvoir fragilise la nation.
Ailleurs le pouvoir se soumet à la loi. Chez nous, le pouvoir viole la loi.
Ailleurs le pouvoir a la confiance du peuple. Chez nous, le pouvoir a peur du peuple et ne lui permet même pas de choisir démocratiquement ses dirigeants.
Ailleurs le pouvoir rend fou, parfois. Chez nous, il rend définitivement bête…et méchant !
Quel legs !
journal d'une confinée, par annie jouga
BOB MARLEY, L’IMMORTEL
EXCLUSIF SENEPLUS #SilenceDuTemps - La plupart de ses mots, de ses paroles sont terriblement sensés, d’une grande actualité. C’était un visionnaire dont toutes les chansons se révèlent être une vraie leçon de vie
#SilenceDuTemps - « Faire du vélo, une révolution douce », nous dit la publicité … Il y a 4 ans tombait sur mon bureau de conseillère municipale un projet dont le but « est non seulement d’offrir aux habitants et visiteurs de la capitale du Sénégal cette révolution cycliste mais aussi de promouvoir un mode de vie responsable envers l’environnement et la santé. »
Le vélo n’a pour moi aucun secret, j’en ai fait mon activité principale durant mon enfance. Je me souviens de la pression que j’ai mise aux parents pour avoir en guise de récompense un vélo pour mon entrée en 6ème, toutes les copines du quartier avaient déjà le leur.
Je l’ai eu et aucune rue, trottoir, passage privé du plateau et même au-delà ne nous était inconnu. On jouait même comme les motards le jour du défilé de la fête de l’Indépendance à faire des figures … périlleuses. Il n’y avait pas trop de danger, le plateau n’était fréquenté que par ses habitants !
Mais revenons à notre projet « Dakar à vélo ». Un an avant de venir à Dakar, la même association à but non lucratif venait de lancer le projet à Marrakech qui semble-t-il, a bien marché. Réellement emballée par ce projet mais préoccupée par sa difficile réalisation dans le Dakar d’il y a 4 ans malgré des arguments béton vendant entre autres la « création d’une conscience citoyenne pour un projet environnemental, des activités écologiques, éducatives, santé, dépollution de la ville … » J’ai gentiment conseillé le promoteur d’aller voir du côté de l’île de Saint-Louis, mieux adaptée à ce projet.
J’ai continué à faire du vélo, adulte dans Dakar, assez insolite et j’allais en vélo au travail. Un architecte à vélo ici c’est « politiquement incorrect » mais mon patron n’osait rien dire ! J’allais au rendez-vous de chantier BICIS, défunte USB, Assemblée nationale … Vous n’imaginez pas la tête de tous ces patrons-là. Et puis je venais d’accoucher, c’était idéal pour le muscle du ventre. Un jour ma tante préférée Maamboye, celle de la chronique «des morts choisis» à qui je rendais souvent visite, elle habitait entre mon bureau et la maison, m’a rapporté les propos de son mari, tonton Jean, redoutable et influent notable de l’époque : «comment pourra-t-on la prendre au sérieux ta nièce sur son vélo, ici c’est Djoloff … Parles-lui et dis-lui de descendre de ce vélo, de porter des lunettes pour faire sérieux et surtout de se laisser pousser les cheveux ».
Éh bé, j’en avais des handicaps ! Ma tante et moi en riions souvent, je vous ai dit qu’elle me connaissait bien.Toujours le cheveu ras. Tiens, je suis allée chez le coiffeur hier pour me couper les cheveux comme tous les deux mois. J’adore toujours autant le vélo, j’ai d’ailleurs continué à faire du vélo et pendant 10 ans, avec la fédération de cyclisme, nous faisions de superbes randonnées le dimanche matin : 50 km. C’était dans les années 90, je me suis mise ensuite à la randonnée pédestre, mieux adaptée à ma condition physique.
Il y a 3/4 mois, je rencontre dans le bureau de madame le maire de Dakar un monsieur emballé, voulant développer un projet de vélo à Dakar ! Projet bien moins « social » que celui d’il y a 4 ans et moi toujours « fan de vélo » de lui parler de préalables du genre création de pistes cyclables. Et où ? Trottoirs à dégager ou à créer ? Et plein de petites choses comme çà ! « On peut commencer tout de suite », nous a-t-il dit ! … Mme la maire un peu dubitative, moi aimant toujours autant le vélo, j’ai même proposé de faire partie des cobayes pour le lancement, carrément !
L’après C. sera un autre jour, le promoteur sera lui aussi autrement. Le vélo, amélioration de la mobilité dans Dakar, de la qualité de l’air… On doit y arriver.
Jour 48
J - 1 de la chronique de mon amie Geneviève de Marseille que j’ai lue avec attention. Secrètement je cherchais quelque chose que je n’ai pas trouvé, quelque chose qui peut faire penser à la fin d’une étape, un petit au revoir qui commence aujourd’hui et finit demain. Même pas un questionnement sur l’après C., en fait elle s’y prépare depuis et donc le passage d’étape ne sera qu’un jour ordinaire ou mieux il n’y en aura pas et puis son temps de confiné durant ces 55 jours m’a semblé si bien assumé et donc …
Je pense qu’elle continuera ses chroniques, sûrement différemment. Eh oui pourquoi s’arrêter en si bon chemin, après tout, la vie continue non ! Le virus est partout, mais attendons demain de voir ce qu’il en sera au juste.
Une amie me dit la semaine dernière : « mais il est où C., je le cherche ?» Rappelons-nous au tout début de cette pandémie, les journalistes n’en pouvaient plus de dire et redire « aucun cas à Touba » alors que nous savions tous que le Magal qui a eu lieu, lorsque C. était bien là, aurait dû être interdit. Tous les cas qui se bousculent depuis 8 jours dans la ville sainte ne sont que le résultat de ce manque de courage politique d’alors. Que va donc nous dire monsieur notre président mardi ? le pays entier sera tout ouïe et espérons que lui sera compris !
Tous les jours/soirs dans les médias des groupes professionnels « pleurent » leur manque à gagner et la misère dans laquelle ils se trouvent. Les premiers et j’en ai bien ri, les communicateurs traditionnels ou griots, et dont j’ai parlés dans une de mes premières chroniques. Finis mariages, baptêmes et autres clientèles, leur remplissant aisément les poches après avoir entendu de flatteries en chansons. Tous y sont passés et la valse continue. Tout à l’heure Baba Maal, et avant lui on a eu de plus grosses pointures. Mais quel manque d’humilité ! Pensent-ils à tous ceux qui au bas de l’échelle ne savent même pas auprès de qui se plaindre, ceux qui n’auront pas accès aux médias même si certains sont prompts à nous faire écouter tout et n’importe quoi. C’est quand même terrible que les premiers à qui on a pensé, ce sont les hôteliers et bien entendu les plus grands, mais ceux-là s’ils sont si « grands », c’est qu’ils ont bien de l’avance. Ils devraient être les derniers à se plaindre.
Bon, je ne suis pas si naïve et je sens bien que le fait d’aboyer n’empêchera pas le retour du boomerang, lui qui ne saurait tarder.
Quoiqu’il en soit, il nous appartient chacun à notre niveau, de trouver les solutions de déconfinement. Il ne sera pas possible de continuer ainsi.
Je suis allée rendre une visite intéressée certes à tata Thiathiaka dans l’après-midi. Nous étions masquées, enfin elle s’est masquée en voyant Djélika qui faisait partie du voyage, nous avons respecté la bonne distance … Bon c’est vrai point de « waxtane » futile même si c’est agréable de temps en temps et en prime j’ai eu en partant salade et céleri du jardin maison, cultivé très sérieusement par une pro’. Quoi de mieux !
Jour 49
Impossible de commencer plus tôt comme ces jours derniers (qui s’en est rendu compte ?). Il me fallait écouter le président de la République qui pour la deuxième fois depuis C. s’adressait à la Nation. « Nous allons donc vivre avec C. jusqu’en août voir septembre ». Bon cela, on le savait plus ou moins et que « nous devons nous adapter ». C’est bien ce que nous tous faisons depuis le départ, avons-nous un autre choix !
Mais en fait, il lui fallait trouver comment et où « noyer » les deux équations qu’il lui fallait résoudre, celle des mosquées et celle des rapatriements des Sénégalais décédés du C. En les mélangeant au milieu d’autres problèmes comme les marchés à fermer ou non. Ceux-là qui n’ont jamais fonctionné dans les règles de l’art avant et bien entendu pendant C., ils étaient déjà une bombe en gestation, alors aujourd’hui avec C. on verra bien !
Il a bien l’air sous pression le Macky ! Mais c’est le président, on ne va pas le plaindre. J’étais naïvement persuadée que C. allait enfin nous aider à mettre de l’ordre à ce niveau, c’est raté, nos marchés seront encore « sales », dangereux et peu adaptés à nos réalités.
Et puis la prière du Vendredi respectant la distanciation sociale, j’imagine alors que toutes les rues comprises entre Lamine Gueye et L.S. Senghor dans le sens Ouest/Est et celles entre République et Pompidou dans l’autre sens seront barrées.
Je me souviens un jour où à l’heure de la prière je quittais la Cathédrale et j’ai pris la rue Félix Faure quelques minutes avant le début de la prière, j’étais avec un confrère qui n’en croyait pas ses yeux. J’ai avec détermination « tracé mon chemin » et même fait un peu de gymkhana, allant de gauche à droite non pas sur le trottoir mais sur ce qui me restait comme espace pour mettre le pied, faisant fi de toutes les récriminations dites à voix basse mais suffisamment audibles pour leur faire des chiip’petu en retour. Mon confrère éberlué m’a suivie sans broncher. Une autre fois, pareil et dans la rue A. Assane Ndoye, j’étais avec deux confrères marocains, ils étaient « sciés ». Des choses impensables dans le royaume chérifien, là c’est même un riverain allant prier mais bien complice qui nous a « tracé » un chemin certes bien étroit.
Aujourd’hui, 11 mai, il y a 39 ans que Bob Marley nous a quitté. Incroyable car aucun média sénégalais n’en a fait allusion. Bon qu’il ne sache pas qui est Jacques Césaire ou encore Ousseynou Diop dit Bob Yves … passons, encore que les archives c’est pour qui ? Mais Bob ? Et au profit d’une information toujours insipide, sans couleur, sans odeur. C’est terrible. «Don’t give up the fight, stand up for your right …you can full the people some time but you can’t full the people along time. » La plupart de ses mots, de ses paroles sont terriblement sensés, d’une grande actualité et comme le rappelle ma sœur Bigué de Gorée dans un post vocal envoyé en hommage émouvant à Bob tout à l’heure, il ne s’agit pas de l’écouter mais bien de le comprendre en ouolof c’est plus fort encore « dégg mooy gueen déglu …», me dit-elle. Elle continue en disant que c’était un visionnaire et que toutes ses chansons se révèlent être une vraie leçon de vie.
39 ans déjà, Bob Marley est si présent. Je me souviens étudiante en 1974, il passait pour la première fois en France et mon amie Danièle me dit qu’il fallait absolument aller le voir et moi comme une c. de lui rétorquer « je préfère … Jimmy Cliff », quel gâchis !
Mon fils « Pièce Unique » m’entendant fredonner une de ses chansons il y a quelques années, très étonné pensant qu’il était de sa génération… Bob l’immortel !
PS:je me suis complètement trompée mon amie Geneviève de Marseille n’a pas écrit le J 0 . J’espérais qu’il soit le départ d’une vie de « déconfinée ».
Annie Jouga est architecte, élue à l’île de Gorée et à la ville de Dakar, administrateur et enseignante au collège universitaire d’architecture de Dakar. Annie Jouga a créé en 2008 avec deux collègues architectes, le collège universitaire d’Architecture de Dakar dont elle administratrice.
La France va plaider lundi à Bruxelles pour l'adoption de sanctions européennes contre les militaires au pouvoir au Mali, dans la foulée de celles annoncées par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest
L'Union européenne doit adopter un "cadre juridique rapidement afin de prendre des mesures restrictives similaires (à celles de la Cédéao) contre ceux qui entravent la mise en oeuvre de la transition", a déclaré dimanche la porte-parole de la diplomatie française. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian fera part de cette position lors d'une réunion de ses homologues des pays de l'UE.
La Cédéao a imposé le 7 novembre des sanctions individuelles aux membres de la junte en raison du retard pris dans l'organisation des élections qui doivent consacrer le retour du pouvoir aux civils après le double putsh d'août 2020 et mai 2021. Les Vingt-Sept ont engagé des discussions pour "envisager des sanctions ciblées", avait indiqué un porte-parole de l'UE au lendemain de cette annonce. "L'UE réaffirme son plein soutien à la Cédéao", avait-t-il ajouté.
Les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept doivent avoir un "échanges de vues" sur le Sahel, précise seulement l'agenda officiel de la réunion. Jean-Yves le Drian rappellera aussi la "vive préoccupation" de la France et d'un certain nombre de partenaires européens concernant "un possible recours" par les autorités maliennes de transition aux mercenaires du groupe privé russe Wagner. "Les exactions commises en toute impunité (par ces mercenaires) dans d'autres pays sont largement documentées", a souligné la porte-parole du Quai, Anne-Claire Legendre, en référence notamment à la Centrafrique.
La France a averti la Russie que le déploiement de mercenaires russes dans la bande sahélo-saharienne serait "inacceptable", lors d'une rencontre vendredi des ministres des Affaires étrangères et de la Défense des deux pays à Paris.
LANCEMENT D'UNE ACADÉMIE AFRICAINE DES SCIENCES RELIGIEUSES
L’Académie Africaine des Sciences Religieuses, Sociales et Politiques dont l’ambition est de perpétuer l’héritage d'Alioune Diop (1910-1980), promoteur de la revue Présence africaine, a été officiellement lancée ce samedi à Dakar
L’Afrique dispose désormais de son académie des sciences religieuses, sociales et politiques. Sa création avait été recommandée lors du colloque international « 50 ans après Vatican II, l’Afrique et l’héritage d’Alioune Diop : le dialogue des religions et les défis du temps présent », organisé à Dakar en janvier 2016.
Par la suite des laïcs chrétiens engagés et des religieux et parmi des participants des non chrétiens, se sont retrouvés pour réfléchir sur la façon de poursuivre l’intuition d’Alioune Diop, tenant compte des défis du temps présent.
Cette académie qui se veut « panafricaine, d’Afrique et de Madagascar, et ouverte sur le monde », a son siège à Dakar. D’initiative laïque et autonome, selon ses promoteurs, l’entité est « œcuménique dans son organisation, (mais) non confessionnelle dans le choix de ses membres. »
« Par sa nature, précisent-ils, elle est une institution de réflexion et de recherche, privilégiant comme méthode la transdisciplinarité. »
Ses activités de réflexion concernent les problèmes majeurs de notre société dans les domaines religieux, social, politique, scientifique, culturel et environnemental. Ainsi, la dimension intellectuelle et spéculative de l’académie sera nourrie par l’expérience pratique.
Dans cette perspective, elle compte notamment défendre le pluralisme religieux et culturel, « en assumant au sein de l’église et de la société une fonction de veille, d’ouverture et de dialogue multiconfessionnel. »
A travers cette institution, le président de l’Assemblée nationale du Sénégal voit une « voie idéale pour bâtir un monde de paix où ériger des lieux d’échange, d’attention et d’écoute de l’autre, de recherche, d’apprentissage aboutissant à l’enrichissement mutuel grâce à ce carrefour humain porté par l’expérience qui unit des hommes et des femmes d’horizons divers. »
Pour Moustapha Niasse, « le terreau des enfants d'Adam se construit ici et maintenant car consolider les acquis du présent, c’est construire en même temps l’avenir pour une société qui évolue dans un environnement de paix et de convivialité. »
Il s’agit de vaincre, d’après lui, tous les fanatismes, d’anéantir tous les obstacles que sont l’ignorance, l’obscurantisme qui, au 21e siècle, n’a toujours pas disparu dans notre environnement géographique et socio-politique. Autant d’obstacles à la construction d’un monde plus solidaire, plus juste et plus humain.
Tout en offrant un espace de formation pour les jeunes, l’académie jouera, espère le parlementaire, un rôle d’éveil, de prévention et d’anticipation des défis qui se dresseront face à nous. Elle proposera au continent africain y compris les populations de Madagascar et celles de la diaspora les moyens du savoir-vivre ensemble pour restaurer le dialogue pour un enrichissement mutuel, la fraternité, la justice et la paix, a-t-il ajouté.
De son côté, le président du Conseil Pontifical pour la Culture, S.Em. Gianfranco Cardinal Ravasi, a souligné que l’Afrique peut et doit être à l’avant-garde du dialogue. Car, dit-il, « c’est en Afrique que se jouent en grande partie les destinées d’une société marquée par la réflexion, le respect et l’échange et non par l’ignorance, la violence et l’intimidation. »
« L’Afrique ne peut se limiter à imiter d’autres modèles de dialogues. Mais elle doit s’en inspirer pour ouvrir le chemin afin que d’autres continents puissent un jour l’imiter à leur tour », a soutenu le religieux.
Cette académie qui se destine en même temps à l’information et aux échanges multiconfessionnels pour tous ceux et celles qui sont épris de savoirs, hommes et femmes de bonne volonté, devrait donc jouer ce rôle d’espace d’où jailliront des solutions aux divers problèmes qui minent l’Afrique en particulier et le monde en général pour une paix durable entre les humains.
par Jean-Claude Djéréké
MONSEIGNEUR PHILIPPE KPODZRO, L'INFATIGABLE LUTTEUR DU TOGO
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour lui, se battre pour le respect des droits de l’homme est aussi important que recevoir la dîme. Il eut le courage de dénoncer ouvertement la dictature dans son pays et la Françafrique qui a fait trop de mal aux Africains
Le 20 mai 2021, Faure Gnassingbé, en visite officielle à Bruxelles, ne savait pas qu’une mauvaise surprise l’attendait. En effet, plusieurs dizaines de Togolais vivant et travaillant en France, en Allemagne, en Suisse, en Grande-Bretagne et en Hollande s’étaient donné rendez-vous dans la capitale de l’Europe pour protester contre l’Union européenne qui recevait le président togolais. Mgr Kpodzro s’était adressé à la représentation européenne en ces termes : “Le peuple togolais ne veut plus de Faure Gnassingbé, le peuple togolais ne l’a pas élu.” Exilé désormais en Suède, le prélat avait été exfiltré du Togo, le 28 avril 2021, par le Haut commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) après que des gens proches du pouvoir avaient tenté de l’assassiner. On lui en voulait à cause d’une lettre ouverte qu’il avait publiée une semaine plus tôt. Dans cette lettre, Kpodzro interpellait Emmanuel Macron sur la visite à l’Élysée de Faure Gnassingbé qui, selon lui, n’était pas le vrai vainqueur de l’élection présidentielle du 22 février 2020. Une partie du peuple togolais avait voulu prendre la rue, le 28 février, pour contester les résultats de cette élection mais elle dut y renoncer, la mort dans l’âme, quand elle commença à être gazée, bastonnée et réprimée par les nervis du petit dictateur. Quant à Mgr Kpodzro, qui avait appelé les Togolais “à se lever, à ne pas avoir peur des fusils et à sortir massivement dans la rue pour arracher la victoire”, il ne put sortir de sa maison encerclée depuis plusieurs jours par des militaires.
Après Bruxelles, Mgr Kpodzro met le cap sur Paris. Lorsqu’il prend la parole, le 20 octobre 2021, devant l’Assemblée nationale française, le nonagénaire n’y va pas de main morte : il condamne aussi bien le pillage de l’Afrique par la France que le règne dynastique des Gnassingbé au Togo.
À cet âge, on est normalement chez soi, en train d’écrire ses mémoires ou en train de mettre de l’ordre dans ses affaires avant la rencontre avec le Créateur. Mgr Kpodzro a choisi, lui, de crier dans le désert comme Jean le Baptiste, de se battre pour le Togo et l’Afrique, parce que les plus jeunes, qui devraient mener ce combat, ont été incapables de résister aux séductions, aux compromissions et au gain facile, parce qu’il est désorienté par cette jeunesse qui, tout en fustigeant l’aide française, accepte que Macron finance la démocratie en Afrique, parce qu’il a dû mal à suivre les “intellectuels” africains qui, tout en invitant à oublier la France qui n’a plus rien à offrir à l’Afrique, courent à Montpellier pour discuter avec un président qui, 4 ans durant, a soutenu des dictateurs violents et incompétents en Afrique. Mgr Kpodzro aime l’Afrique et, parce qu’il l’aime, il souffre ("patire" en latin) de la voir dans cet état. C’est cette double passion pour une Afrique libre et souveraine, pour plus de liberté et de justice dans les pays africains, qui le fait courir. C’est uniquement cela qui explique son engagement et sa détermination et non un quelconque désir de conquérir le pouvoir d’État qui donne si facilement accès aux honneurs et à l’argent dans une Afrique francophone qui tourne en rond depuis 6 décennies malgré ses énormes potentialités. Il l’avait déjà fait savoir en 1991 aux opposants togolais quand il fut sollicité par ces derniers pour diriger la Conférence nationale togolaise. Il leur répondit que seul le bien du pays l’avait amené à accepter de rendre un tel service. Mgr Robert Dossey aurait pu jouer ce rôle mais, trop lié au régime Eyadéma, l’archevêque de Lomé n’offrait pas suffisamment de gages à l’opposition. À l’époque, Kpodzro venait de succéder à Mgr Bernard Atakpah à la tête du diocèse d’Atakpamé. Ce que l’ancien évêque et le nouveau avaient en commun, c’est qu’ils n’avaient pas leur langue dans leur poche et c’est pour cette raison que le président Eyadéma ne les portait pas dans son cœur. Les soldats d’Eyadéma ayant saccagé le dispositif préparé pour le “sacre” de Mgr Philippe Kpodzro, le 1er mai 1976 à l’évêché d’Atakpamé, l’ordination épiscopale dut se faire le 2 mai à Lomé. Le nouvel évêque passera 4 ans dans la capitale togolaise avant de regagner son diocèse. Si l’opposition togolaise porta son choix sur Kpodzro, c’est probablement parce qu’elle le savait courageux, incorruptible et tenace. Le 15 juillet 1991, dans son discours d’ouverture, Mgr Philippe Kpodzro confirme qu’il n’a peur de rien quand il déclare : “Nous sommes ici par la volonté du peuple, et nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes.” La conférence nationale souveraine sera effectivement interrompue par la soldatesque d’Eyadéma. Mgr Kpodzro et les délégués sont séquestrés pendant 24 heures. Le général Eyadéma fait couper l’électricité dans la salle de la conférence nationale. Et pourtant, raconte Kpodzro, “monsieur le ministre Gachin Mivédor envoyé par le président de la République, vint me demander de présider la Conférence nationale qui allait se tenir bientôt à Lomé”. Les ambassadeurs Hans Joachim Held (Allemagne), Harmon Kirby (USA) et Bruno Delaye (France) sont enfermés avec les délégués. Après une séance marathon de quinze heures, la conférence accouche d’un Premier ministre (Me Joseph Kokou Koffigoh) et d’un Parlement de transition de 70 membres dirigé par Mgr Kpodzro.
Comme on peut le constater, l’archevêque émérite de Lomé n’a pas eu un parcours facile. Des embûches se sont plusieurs fois dressées sur sa route. Comment a-t-il réussi à porter sa croix ? Qu’est-ce qui l’a aidé à tenir le coup ? Il affirme avoir gardé sa confiance en celui qui l’a appelé à le suivre et qui jadis demanda à Simon-Pierre de jeter le filet malgré toute une nuit de pêche infructueuse. Mgr Kpodzro explique que, comme Pierre, il a toujours répondu : “Mais, sur ta parole, je jetterai le filet (autem in verbo tuo laxabo rete).
Continuer à jeter le filet malgré l’échec et le mauvais temps, même quand tout s’effondre autour de nous et que la situation n’incite guère à l’optimisme, tel pourrait être le testament de cet infatigable lutteur et assoiffé de justice et de liberté. Inutile de dire que j’aime cet “homme de Dieu” qui ne se contente pas de dire des messes, de parler du ciel quand la terre se consume, qui est capable de se joindre à ceux et celles qui se battent pour l’avènement d’une Afrique où cohabitent liberté, justice et prospérité pour tous. Je l’aime parce qu’il ne s’est jamais enfermé dans la sacristie, parce qu’il a toujours souhaité que sa bouche devienne “la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche” (Aimé Césaire), parce que, pour lui, se battre pour le respect des droits de l’homme est aussi important que recevoir la dîme, le denier ou l’offrande des fidèles, parce qu’il eut le courage de dénoncer ouvertement la dictature dans son pays et la Françafrique qui a fait trop de mal aux Africains.
Mgr Kpodzro aimerait bien voir de ses yeux le nouveau Togo et la nouvelle Afrique. Si cette grâce lui était accordée, il pourrait alors entonner le cantique de Siméon (le nunc dimittis) : “Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole, car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples.” (Luc, 29-30)
LE RÉCENT SUCCÈS DE LA LITTÉRATURE AFRICAINE PEUT-IL DURER ?
De nombreux prix littéraires ont été remis à des auteurs d'origine africaine cet automne. L'Occident reconnaîtrait-il (enfin) la littérature africaine? Pourquoi tout à coup un tel engouement ? Réponses en compagnie d'auteurs et d'experts
Mohamed Mbougar Sarr a reçu cette année le prix Goncourt, l’un des prix les plus prestigieux de la littérature francophone. D’autres prix ont été remis à des auteurs d’origine africaine cet automne, comme le prix Nobel de littérature pour l’écrivain tanzanien Abdulrazak Gurnah. Le Sénégalais Boubacar Boris Diop a remporté le prestigieux prix international Neustadt, tandis que la Mozambicaine Paulina Chiziane a reçu le prix Camoes, récompensant les auteurs et autrices de langue portugaise. Au point que certains parlent d'un "automne africain" pour la littérature.
Une reconnaissance dans l’air du temps
La reconnaissance de la littérature d’Afrique répond à l’attente d’une plus grande diversité dans la culture. Le mouvement Black Lives Matter, mais aussi les réflexions sur la décolonisation de l’art et de la littérature ont rendu cette question plus sensible. Il s’agit de donner plus de place à une littérature jusqu’ici sous-représentée. Une chose est sûre: le regard de l'Occident commence (enfin) à changer sur la littérature africaine.
Il y a aussi eu quelques changements du côté de la littérature africaine elle-même. Pour Christine Le Quellec, professeure de littérature francophone d'Afrique subsaharienne à l'Université de Lausanne, il s’agit d’une "diffusion plus large et d’auteurs plus internationaux. Il y a de fortes différences entre les Anglo-saxons et la France par rapport aux auteurs qui produisent depuis l’Afrique. Dans le cas de Mohamed Mbougar Sarr, c’est intéressant car il y a une co-édition entre les éditions Philippe Rey en France et Jimsaan au Sénégal. Son livre va sans doute aussi paraître en wolof"".
Un succès favorisé par la diaspora et internet
Être édité sur le continent africain, c'est aussi un élément essentiel de la reconnaissance pour Max Lobe, auteur genevois d'origine camerounaise. "Pour le texte 'Confidences', nous avons tout fait avec mon éditeur genevois pour qu’il soit publié au Cameroun. C’est un parcours du combattant! On ne veut pas reconnaître une littérature qui fait partie du patrimoine d’un pays étranger."
Comme Max Lobe, deux lauréats des grands prix font partie de la diaspora. Le prix Nobel Abdulrazak Gurnah vit depuis cinquante ans en Grande-Bretagne, tandis que le Goncourt Mohamed Mbougar Sarr vit en France, ce qui facilite leur reconnaissance.
Pour Bakary Sarr, professeur de littérature comparée à l'Université Cheikh Anta Diop à Dakar, d’un point de vue global, les mouvements entre Nord et Sud favorisés par internet jouent un rôle dans la créativité de la littérature africaine. "Cette circulation a permis de déconstruire les choses et apporté une meilleure fluidité dans la créativité. Il y a aussi des espaces critiques importants. Je cite l’exemple des Ateliers de la Pensée, qui ont eu un écho auprès des chercheurs et de la manière dont le devenu de l’Afrique est interrogé."