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5 juillet 2025
LA PENSION DE RETRAITE SERA ÉTENDUE AUX ÉMIGRÉS
Les travailleurs sénégalais résidant à l’étranger pourront désormais percevoir une pension de retraite, a annoncé Abass Fall, ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions.
Les travailleurs sénégalais résidant à l’étranger pourront désormais percevoir une pension de retraite, a annoncé Abass Fall, ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions.
Au Sénégal, le nouveau ministre du Travail a révélé, dans un entretien publié mercredi par le quotidien national Le Soleil, que ses services finalisent actuellement les décrets d’application des nouveaux Code du travail et Code de sécurité sociale, qui introduiront plusieurs réformes significatives.
« Nos services sont en en train de travailler sur les décrets d’application. Cette année, il y aura un nouveau Code du travail et le Code de sécurité sera beaucoup plus extensible. Il prendra en compte plusieurs réformes de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) et de la Caisse de sécurité sociale. Il y a beaucoup d’innovations et les travailleurs seront beaucoup plus sécurisés au niveau du Code de sécurité sociale », a affirmé Abass Fall.
Poursuivant, le ministre a précisé : « La pension de retraite va connaitre une extension aux émigrés. De nombreux émigrés travaillaient et n’avaient pas la chance d’avoir une pension de retraite. Maintenant, des Sénégalais qui travaillent ailleurs peuvent récupérer leurs pensions ici au Sénégal ».
Parmi les autres réformes en cours, l’ancien député et membre du parti au pouvoir, Pastef, a mentionné le Pacte de stabilité sociale et la fusion entre l’IPRES et la Caisse de sécurité sociale, destinées à renforcer la protection sociale des travailleurs.
LE MALI QUITTE OFFICIELLEMENT LA CEDEAO LE 29 JANVIER 2025
Dans une correspondance datée du 13 janvier 2025, la Cedeao confirme le retrait officiel du Mali à partir de cette date. Des discussions techniques sont prévues pour organiser les modalités de cette séparation.
Dans une correspondance officielle datée du 13 janvier 2025, le président de la Commission de la Cedeao, Dr. Omar Alieu Touray, a confirmé que la République du Mali quittera officiellement la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à partir du 29 janvier 2025.
Cette annonce fait suite à une note verbale envoyée par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali le 29 janvier 2024, informant l’organisation regionale de cette décision.
Lors de la 66e session de la Cedeao tenue à Abuja, au Nigeria, le 15 décembre 2024, les chefs d’État et de gouvernement de l’organisation régionale ont pris acte de cette décision conformément aux dispositions de l’article 91 du Traité révisé de l’organisation ouest-africaine. La date officielle du retrait a été fixée au 29 janvier 2025.
Dans son communiqué, Dr. Touray a également précisé que la Commission engagera dès cette date les formalités nécessaires pour acter la séparation du Mali de l’organisation.
Par ailleurs, il a proposé une réunion entre les équipes techniques des deux parties afin de discuter des modalités de ce retrait, tout en soulignant que la date de cette rencontre pourrait être convenue ultérieurement après consultation.
PAR MANSOUR FAYE
J'AI PEUR !
"Pas pour moi puisque je ne connais pas la peur; mais j'ai peur pour mon pays! Une République construite avec tant de sacrifices qui risquent de se révéler vains juste parce que notre cher pays est malheureusement tombé entre des mains d'amateurs"
Pas pour moi puisque je ne connais pas la peur; mais j'ai peur pour mon pays!
Une République construite avec tant de sacrifices qui risquent de se révéler vains juste parce que notre cher pays est malheureusement tombé entre des mains d'amateurs sortis de nulle part par la magie d'un aveuglement orchestré d'un peuple qui s'est réveillé brutalement pour constater son erreur.
Conscient de cet état de fait, nos gouvernants veulent trouver un prétexte a leur médiocrité et leur "échec avant l'heure" en tournant ce même peuple vers des incongruités mesquines mettant en cause des sénégalais qui n'ont commis d'autres fautes que de se battre et de donner un sens à leur vie.
Demain le rouleau compresseur du régime Pastéfien, en accélération, va indubitablement, s’abattre sur des responsables ciblés de l’APR et ses alliés, suite à une commande faite par le « demi-dieu »: le pharaon de la Cité Keur Gorgui. Les courageux Amath Suzanne Camara, Lat Diop, Moustapha Diakhaté et autres ne sont que les premières victimes. Farba Ngom et d’autres, sont dans le couloir, et certainement seront les prochaines victimes.
Ils ont tous comme point commun de s'être vaillamment opposé au Pastef et d'alerter le peuple.
Il apparaît clairement que ce régime et ses sbires ont prévu de « surpeupler » davantage les prisons nationales par d’innocents et dignes fils et filles de ce pays. À ces apprentis dictateurs, je voudrais tout simplement dire que c’est peine perdue. Leur entreprise est vouée à l’échec.
Pour la première fois de l'histoire, un pouvoir décline avant même de finir à prendre ses marques.
Au lieu que les alertes et déceptions exprimées du peuple leur suffisent pour réorienter leurs actions, ils s'entêtent à vouloir encore justifier leur incompétence en mettant en cause d'honnêtes et braves citoyens.
J'allais dire que le réveil sera brutal mais il me semble qu'ils sont plongés dans un sommeil tellement profond que ce sont les clairons de lassitude et de regrets du peuple qui les réveilleront quand il sera trop tard. Les promesses fallacieuses et mensongères faites, aux sénégalaises et sénégalais, ne trouveront jamais réponses. Donc inutile de créer des contrefeux pour masquer leurs carences et leurs incompétences. Le peuple saura répondre et il répondra dans pas longtemps. Ces marchands d'illusions ont manipulé, trompé et tourné en bourrique un peuple assoiffé de paix et de bien être qu'il avait ressentis sous Macky Sall.
Ils ont tenté vainement de mettre en mal d’éminentes personnalités de ce pays aussi bien politiques que privées avec leurs populations par de fausses accusations malicieusement fabriquées de toutes pièces. Tout ça, rien que pour assouvir une soif de pouvoir, de revanche et de vengeance! Quelles qu’en soient les conséquences, nous ferons face et nous vaincrons, parce que la vérité finit toujours par triompher!!!
LEVÉE D’IMMUNITÉ, AMADOU BA REJETTE TOUTE PRÉCIPITATION
Le député membre du parti Pastef apporte des éclaircissements sur la procédure en cours concernant la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom. Il insiste sur le respect strict des règles.
L’Assemblée nationale s’apprête à entamer la procédure de levée de l’immunité parlementaire du député Farba Ngom. Après la réunion des membres du bureau ce mardi, une commission ad hoc sera mise en place vendredi prochain pour mener l’instruction de cette demande. Le député Amadou Ba, membre du parti Pastef, a apporté des précisions sur le déroulement de cette procédure.
Selon Amadou Ba, la constitution de la commission ad hoc se fera le jeudi 16 janvier. Cette commission sera composée de 11 membres : neuf députés de Pastef, un de Takku Wallu, et un du groupe des non-inscrits. La plénière sera convoquée le vendredi 17 janvier à 11 heures pour voter la ratification de ces membres, marquant ainsi la première étape formelle de la procédure.
Amadou Ba a tenu à clarifier un point essentiel : « Le vendredi 17 janvier, la plénière ne statuera pas sur la levée de l’immunité parlementaire de Farba Ngom, mais sur la ratification des membres de la commission ad hoc. » Cette précision est cruciale pour éviter toute confusion sur le processus en cours et l’idée d’un traitement accéléré de la demande.
Une fois la commission ad hoc mise en place, elle établira son calendrier pour instruire la demande de levée de l’immunité. Elle pourra entendre Farba Ngom ou un député qu’il aura désigné pour le représenter, afin d’examiner les charges qui lui sont reprochées. Les conclusions de cette instruction seront ensuite soumises à la plénière pour une décision définitive.
Amadou Ba a insisté sur le fait que la procédure suivra son cours normal, sans précipitation : « Pas de fast track pour exécuter une quelconque commande politique. » Cette déclaration vise à rassurer sur l’indépendance et la transparence du processus, dans un contexte où la levée de l’immunité parlementaire est souvent perçue comme une manœuvre politique.
Cette démarche encadrée et progressive illustre la volonté de l’Assemblée nationale de respecter les procédures légales et d’assurer une gestion juste et équitable de la situation de Farba Ngom. Les regards restent tournés vers la commission ad hoc et ses travaux à venir, qui seront déterminants pour l’issue de cette affaire.
ENQUÊTE DU PARQUET FINANCIER SUR UN DETOURNEMENT DE PLUS DE 13 MILLIARDS FCFA
Une enquête judiciaire met en lumière un possible scandale financier impliquant un célèbre loueur de véhicules de luxe.
Le Parquet du Pool judiciaire financier a lancé une enquête sur un célèbre loueur de véhicules de luxe, pour un montant estimé à 13 610 088 725 FCFA (treize milliards six cent dix millions quatre-vingt-huit mille sept cent vingt-cinq). Ce rapport, émis par la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF), a conduit à l’ouverture d’une procédure judiciaire sur des soupçons de blanchiment de capitaux, de détournement de fonds publics et d’autres infractions financières.
En application de l’article 66 de la loi n° 2024-08 sur le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive, le Parquet financier a requis une information judiciaire. Les accusations portées contre le mis en cause incluent : association de malfaiteurs, faux et usage de faux en écritures publiques, faux et usage de faux en écritures commerciales ou bancaires, escroquerie, détournement de fonds publics, et blanchiment de capitaux.
Le juge d’instruction a confirmé ces charges et a ordonné son placement sous mandat de dépôt, l’accusant d’avoir encaissé plus de 13 milliards FCFA pour la location de véhicules de luxe à l’État entre 2020 et 2023. Le montant moyen facturé chaque année s’élevait à environ 2 milliards FCFA.
LA BAD FINANCE UN PROJET D’EFFICACITE ENERGETIQUE
La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un prêt de 8,51 millions d’euros pour le Programme de promotion des lampes d’éclairage efficace au Sénégal (PPLEEF)
La Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un prêt de 8,51 millions d’euros pour le Programme de promotion des lampes d’éclairage efficace au Sénégal (PPLEEF), a appris mercredi APA.
Initiative inédite, le Programme de promotion des lampes d’éclairage efficace (PPLEEF) vise à améliorer l’efficacité énergétique au Sénégal. Le projet constitue le premier investissement de la BAD entièrement dédié à l’efficacité énergétique côté demande. Il devrait profiter à près de 700 000 ménages et à 80 000 petites entreprises dans les régions de Dakar, Thiès et Diourbel, situées entre l’ouest et le centre du Sénégal.
Le programme prévoit notamment le remplacement des ampoules à incandescence par des éclairages LED modernes. Cette transition permettra d’importantes économies d’énergie, une réduction des coûts de l’électricité et une diminution des émissions de carbone. Un modèle innovant de financement sur facture permettra aux consommateurs de rembourser progressivement le coût des nouvelles lampes grâce aux économies réalisées sur leurs factures d’énergie.
« Le Programme de promotion des lampes d’éclairage efficace du Sénégal est une étape importante dans l’engagement national du Sénégal en faveur du développement durable et de l’accès universel à l’énergie. Ce programme permettra de réduire la demande et la consommation d’énergie aux heures de pointe, et l’approche de financement sur facture sera utilisée ultérieurement pour introduire des appareils plus efficaces », a expliqué Jalel Chabchoub, chargé en chef de l’efficacité énergétique au sein de la BAD.
« En tant que première phase du programme d’éclairage efficace du Sénégal, le PPLEEF ouvrira la voie à un avenir énergétique plus durable, non seulement au Sénégal, mais aussi dans toute l’Afrique », a-t-il ajouté.
Le programme devrait aussi retarder les besoins d’investissement dans de nouvelles centrales électriques en réduisant la consommation d’énergie, notamment en période de forte demande. « Ce projet aura un impact positif sur les budgets des ménages et des petites entreprises en réduisant leurs factures d’énergie », a souligné Mme Mame Coumba Ndiaye, directrice générale de l’Agence pour l’économie et la maîtrise de l’énergie (AEME) du Sénégal.
Elle a précisé que le programme permettrait également d’économiser plus de 189 GWh d’électricité chaque année, allégeant ainsi le réseau électrique et facilitant l’amélioration de l’accès à l’énergie pour les populations.
La BAD, qui a engagé 6 milliards de dollars dans le secteur énergétique en Afrique entre 2019 et 2024, continue d’appuyer des initiatives innovantes à travers le continent. Le PPLEEF s’inscrit dans cette dynamique, soutenue également par l’initiative « Mission 300 », menée conjointement avec le Groupe de la Banque mondiale et d’autres partenaires, pour combler le déficit d’accès à l’énergie en Afrique.
Mamadou Bodian
L’ÉTAT DOIT-IL ACCELERER SUR LA ROUTE CHAOTIQUE DES DEUX-ROUES ?
Lorsqu’une autorité étatique décide d’agir, elle doit maîtriser tous les paramètres en jeu et avancer avec détermination, car toute hésitation ou rétropédalage peut être perçu comme un aveu d’impuissance, fragilisant sa crédibilité et son autorité.
Lorsqu’une autorité étatique décide d’agir, elle doit maîtriser tous les paramètres en jeu et avancer avec détermination, car toute hésitation ou rétropédalage peut être perçu comme un aveu d’impuissance, fragilisant sa crédibilité et son autorité.
La régulation des motos non immatriculées au Sénégal, initiée par le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens (MITTA), illustre cette exigence. Inscrite dans une démarche ambitieuse et complexe, cette initiative vise à structurer un secteur à la fois dynamique, précaire et profondément enraciné dans l’informalité.
Annoncée le 2 janvier 2025, elle accorde un délai de trois mois aux conducteurs de deux-roues non conformes pour se régulariser, avec une échéance fixée au 13 mars 2025. La gratuité temporaire des démarches d’immatriculation, effective dès le 6 janvier, traduit une tentative audacieuse de conjuguer fermeté réglementaire et pragmatisme socio-économique. Cette approche hybride reflète une volonté d’adaptation aux multiples réalités d’un secteur essentiel pour des millions de Sénégalais.
Ces deux-roues, initialement présents dans des villes comme Kaolack et Thiès, ont progressivement envahi Dakar, malgré des restrictions réglementaires. Dans un contexte où environ 300 000 nouveaux demandeurs d’emploi, majoritairement des jeunes, affluent chaque année sur le marché du travail, les motos « Jakarta » sont devenues une véritable bouée de sauvetage.
En 2024, le taux de chômage élargi atteignait 21,6 %, contre 18,6 % l’année précédente, révélant l’incapacité structurelle du secteur formel à absorber cette main-d’œuvre croissante. Dans cette situation, l’« économie de débrouille » s’impose comme une réponse pragmatique, et les motos « Jakarta », estimées à plus de 500 000 en circulation, en sont le symbole. Offrant des opportunités d’emploi informel dans le transport de personnes et de marchandises – notamment à travers des services de livraison express (Thiak-Thiak) –, elles comblent les lacunes béantes d’un marché de l’emploi en crise.
Face à ces réalités, l’autorité étatique se trouve confrontée à un dilemme complexe : comment structurer et réguler un secteur aussi désorganisé sans briser sa fonction sociale essentielle ? La réponse à cette question exige une gestion stratégique et équilibrée, afin de préserver la légitimité de la régulation tout en répondant aux besoins économiques et sociaux des populations concernées.
1. Les motos « Jakarta » : un enjeu entre innovation populaire et quête de régulation par l’État
Les motos « Jakarta » ne sauraient être réduites à de simples moyens de transport. Elles constituent le fragile point d’ancrage qui relie des milliers de jeunes à une forme de dignité économique, dans un contexte où l’accès à un emploi stable demeure une utopie pour une large partie de la population. En desservant des zones où les infrastructures de transport public sont déficientes, ces deux-roues se sont imposées comme une réponse pragmatique aux lacunes structurelles. Elles incarnent un microcosme où l’ingéniosité individuelle se conjugue avec des besoins collectifs urgents, illustrant ainsi l’économie informelle en tant que palliatif face aux insuffisances d’un État souvent perçu comme distant et déconnecté des réalités quotidiennes.
Toutefois, cette dynamique socio-économique n’est pas sans failles. L’augmentation des accidents de la route met en lumière l’absence criante de formation, de régulation et de respect des normes de sécurité. En 2019, l’Agence nationale de la Sécurité routière (Anaser) a recensé 4 000 accidents de la circulation, dont 745 ont entraîné des décès. Ces chiffres, bien qu’austères dans leur présentation statistique, traduisent une urgence sociale où les fragilités de l’économie informelle pourraient se muer en crises nationales.
Dans ce contexte, l’État tente de reprendre le contrôle sur un secteur échappant depuis longtemps à toute régulation formelle. L’instauration de l’immatriculation obligatoire, le renforcement des contrôles routiers et l’application de sanctions traduisent une volonté manifeste de rendre visible et compréhensible une activité jusqu’alors insaisissable. Cependant, ces mesures dépassent largement le cadre technique de la régulation : elles reflètent une bataille symbolique, celle d’un État cherchant à réaffirmer son autorité face à une économie informelle souvent perçue comme incontrôlable.
Cette situation met également en lumière un enjeu fondamental : la marginalité administrative des acteurs du secteur. Une part importante des conducteurs se trouve dépourvue de pièces d’identité en raison des lacunes de l’état civil, les privant ainsi de l’accès aux documents officiels indispensables tels que le permis de conduire ou la carte grise. Cette exclusion administrative aggrave leur précarité et limite leur intégration dans le cadre légal, renforçant ainsi les inégalités systémiques.
Dans ces conditions, les initiatives actuelles doivent impérativement s’inscrire dans une démarche plus large, visant à combler ces lacunes structurelles. Sans une prise en compte globale des réalités vécues par ces acteurs, l’efficacité des mesures réglementaires risque d’être sérieusement compromise, alimentant davantage les poches d’exclusion et fragilisant encore la relation entre l’État et ses citoyens. Par ailleurs, la tentative de formalisation soulève des interrogations légitimes : comment intégrer un secteur fondé sur la débrouille sans en altérer l’essence ?
La gratuité temporaire des démarches d’immatriculation, en vigueur jusqu’au 13 mars 2025, constitue certes une initiative louable, mais demeure insuffisante si elle n’est pas accompagnée d’un accompagnement concret et d’une simplification administrative. Les longues files d’attente, la centralisation des services à Dakar, et les coûts annexes liés aux prestataires privés complexifient davantage le quotidien des conducteurs, déjà en situation de précarité.
L’expérience démontre qu’une régulation imposée sans concertation avec les populations concernées est vouée à échouer, suscitant des résistances, qu’elles soient explicites ou plus diffuses. Ainsi, une réflexion s’impose : l’État peut-il réguler sans aliéner ? Peut-il imposer la visibilité sans opprimer ? Une gouvernance adaptée, conciliant fermeté et inclusion, pourrait alors transformer ce défi en une opportunité de structurer un secteur vital tout en renforçant la légitimité de l’État auprès de ses citoyens.
2. Réguler l’informel : entre résistances discrètes et opportunités de transformation durable
Toute tentative de contrôle d’un secteur informel porte en elle le risque de résistances. Les motos « Jakarta » ne se limitent pas à leur fonction utilitaire ; elles incarnent une forme d’autonomie et de survie économique pour leurs propriétaires et conducteurs.
Dès lors, toute mesure perçue comme restrictive ou punitive est susceptible de provoquer des résistances, qu’elles soient passives — contournement des règles, évasion administrative — ou actives, sous forme de tensions sociales visibles.
Les initiatives précédentes, souvent empreintes d’une approche coercitive, illustrent bien cette dynamique. Les arrestations massives et les amendes disproportionnées n’ont fait qu’accentuer le sentiment d’exclusion et la méfiance envers les autorités publiques.
Si l’État veut éviter que cette nouvelle tentative de régulation ne devienne un catalyseur de conflits, il est essentiel d’adopter une posture d’écoute et de dialogue. Cela passe par l’implication active des acteurs du secteur — conducteurs et propriétaires — dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques.
Pour réussir, cette régulation doit s’inscrire dans une vision globale de transformation sociale et économique. Elle ne peut se limiter aux contrôles et sanctions, mais doit se muer en un levier d’intégration et de modernisation. Une telle démarche exige des réformes structurelles, notamment la simplification et la déconcentration des démarches administratives, ainsi que l’introduction de plateformes numériques pour en faciliter l’accès.
Des initiatives comme des subventions pour l’acquisition d’équipements de sécurité (casques, vêtements de protection), accompagnées de campagnes de sensibilisation ciblées, sont également indispensables. Mais au-delà des mesures techniques, cette transformation repose avant tout sur une gouvernance participative. L’État doit percevoir les conducteurs et propriétaires de motos non comme des contrevenants potentiels, mais comme des partenaires essentiels dans la construction d’un secteur plus sûr, plus organisé et capable de contribuer à un développement économique inclusif.
La régulation des deux-roues au Sénégal représente une opportunité de repenser la gouvernance en conciliant fermeté étatique et pédagogie de l’inclusion. L’État doit affirmer son autorité en garantissant le respect des normes de sécurité publique, mais sans se limiter à des mesures coercitives susceptibles de susciter des résistances.
Pour désamorcer ces résistances, une gouvernance participative est indispensable. Elle doit s’appuyer sur la concertation avec les acteurs concernés pour co-construire des solutions adaptées. L’inclusion intelligente, quant à elle, repose sur des incitations et une pédagogie proactive : simplification des démarches, décentralisation des services, subventions pour les équipements de sécurité, et campagnes de sensibilisation ciblées. En impliquant les usagers, l’État peut transformer ce secteur informel en un moteur d’intégration sociale et économique. Les motos « Jakarta », vitales pour l’emploi et la mobilité, doivent être reconnues pour leur impact et intégrées dans une économie modernisée.
Ainsi, cette régulation ne doit pas être perçue comme une simple réponse administrative ou une tentative de contrôle, mais comme un véritable levier de transformation sociale. En alliant fermeté, pédagogie et inclusion, le Sénégal peut non seulement désamorcer les tensions liées au changement, mais également poser les bases d’un modèle exemplaire de gouvernance, où l’autorité de l’État s'exerce dans une logique de coopération et de co-construction. Cette démarche offrirait non seulement une solution aux défis immédiats, mais aussi une vision à long terme pour un développement harmonieux et inclusif.
UN ACCORD DE COOPERATION SUR LA MIGRATION EN GESTION ENTRE DAKAR ET NOUAKCHOTT
Le Sénégal et la Mauritanie ont annoncé, mardi, à Nouakchott, travailler à un accord bilatéral sur les conditions d’entrée, de séjour et d’établissement de leurs ressortissants dans les deux pays...
Le Sénégal et la Mauritanie ont annoncé, mardi, à Nouakchott, travailler à un accord bilatéral sur les conditions d’entrée, de séjour et d’établissement de leurs ressortissants dans les deux pays, et d’aider les opérateurs économiques mauritaniens et sénégalais à investir dans les hydrocarbures.
Ils ont annoncé ces mesures au terme d’une visite de travail du Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, de dimanche à mardi, dans la capitale de la Mauritanie.
‘’Les deux Premiers ministres ont donné des instructions aux ministres de l’Intérieur des deux pays pour finaliser le projet d’accord relatif aux conditions d’entrée, de séjour et d’établissement des personnes et de leurs biens’’, affirment les deux gouvernements dans un document, à la fin de la visite de M. Sonko.
La Mauritanie va soumettre au Sénégal un projet d’accord sur la migration, ont annoncé les ministres des Affaires étrangères des deux pays, Mohamed Salem Ould Merzoug (Mauritanie) et Yassine Fall (Sénégal).
Ce texte devrait comporter de ‘’nouvelles conditions d’accès à la carte de séjour’’, sans laquelle il est difficile pour les étrangers de s’installer et de travailler en Mauritanie.
Au terme de la visite de M. Sonko, ‘’les deux pays ont adopté […] un protocole d’accord’’ destiné à ‘’maximiser l’implication’’ du secteur privé sénégalais et mauritanien dans le développement de l’économie pétrolière et gazière.
Il s’agira, pour les autorités des deux pays, de faciliter les investissements des opérateurs économiques dans les hydrocarbures, pour les tâches qu’ils sont en mesure d’effectuer dans l’industrie du pétrole et du gaz.
La Mauritanie et le Sénégal ont décidé, depuis quelques années, d’exploiter ensemble le gisement de gaz naturel découvert sur leur frontière maritime. Le 31 décembre dernier, ils ont déclaré avoir procédé à l’ouverture officielle du premier puits de ce gisement.
Une ‘’collaboration au sein des cadres régionaux’’
Les Premiers ministres Ousmane Sonko et Moctar Ould Diay, ainsi que plusieurs ministres des deux pays, ‘’ont réaffirmé leur engagement à œuvrer conjointement pour la paix, la sécurité et le développement dans la région du Sahel’’.
Ils ont décidé aussi de poursuivre leur ‘’collaboration au sein des cadres régionaux, afin de relever les défis liés à la paix [et] à la lutte contre le terrorisme’’.
‘’Les deux Premiers ministres ont passé en revue les divers domaines de coopération et se sont félicités des réalisations accomplies. Ils ont […] insisté sur le renforcement de la coopération dans les domaines de la sécurité, des affaires consulaires, de l’énergie, des transports, de la pêche, de l’élevage…’’ disent les deux gouvernements à la fin de la visite de travail d’Ousmane Sonko.
Ils ont décidé de continuer à lutter ensemble contre ‘’la criminalité transfrontalière’’, ainsi que ‘’le terrorisme, la migration clandestine, le trafic illicite d’armes et de drogues, les flux financiers illicites et le blanchiment d’argent’’.
Dakar et Nouakchott disent avoir ‘’une parfaite convergence de vues sur l’ensemble des sujets abordés’’ lors de leur concertation à Nouakchott.
Pour sa visite de travail, Ousmane Sonko était accompagné de plusieurs ministres. Outre Yassine Fall, il y avait Jean Baptiste Tine, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Birame Souleye Diop, chargé de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Yankhoba Diémé, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, et Fatou Diouf, celle chargée des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires. Plusieurs hauts fonctionnaires y ont pris part.
LES FILMS RÉCOMPENSÉS AU FESPACO SERONT DIFFUSÉS DANS PLUSIEURS VILLES AFRICAINES
Le Délégué général du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), Alex Moussa Sawadogo, a annoncé, mardi, que les films récompensés lors de cette 29e édition prévue du 22 février au 1er mars prochain seront diffusés..
Le Délégué général du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), Alex Moussa Sawadogo, a annoncé, mardi, que les films récompensés lors de cette 29e édition prévue du 22 février au 1er mars prochain seront diffusés, une semaine durant, dans plusieurs villes africaines.
»L’objectif est de permettre aux populations qui n’ont pas pu faire le déplacement à Ouagadougou, d’avoir l’opportunité de vivre la créativité de l’industrie cinématographique africaine », a-t-il déclaré lors d’une conférence presse organisée à Ndjamena, la capitale du Tchad, pays invité d’honneur de cette édition.
Pour cette présente édition, il a rappelé que 235 films venant de 48 pays ont été retenus sur une liste de 1351 films tous visionnés par le comité de sélection.
»Ce record de films jamais atteint dans l’histoire du Fespaco traduit la vitalité du cinéma africain malgré les difficultés, notamment financières, auxquelles, il est aujourd’hui confronté », a-t-il affirmé.
S’agissant des innovations de cette année, il a annoncé la mise en place d’un »Prix Thomas Sankara pour le panafricanisme » destiné à »récompenser des producteurs, réalisateurs dont les projets contribuent à renforcer le panafricanisme sur le continent africain ».
Le film »Yambo Ouologuem, la blessure » [portrait de l’écrivain malien Yambo Ouologuem 1940-2017 accusé injustement de plagiat] du réalisateur Sénégalais Kalidou Sy est en lice pour ce prix Thomas Sankara, du nom de l’ancien président burkinabé, anti impérialiste et révolutionnaire assassiné le 15 octobre 1987.
Le jury de cette section Prix Thomas Sankara sera présidé par le Rwandais Kivu Ruhorahoza, producteur et metteur en scène. Au total, 14 films sont en lice pour cette distinction.
Alex Moussa Sawadogo a également dévoilé les membres du jury de la section »Perspectives » dénommée »antichambre » où on note la présence de la cheffe du service culture de l’Agence de presse sénégalaise (APS), Fatou Kiné Sène, du réalisateur et acteur ivoirien Alex Ogou, du cinéaste sud africain Teboho Edkins comme président, entre autres.
Vingt films dont deux sénégalais, »Une si longue lettre » de Angèle Diabang et »Timpi Tampa ou Empreinte » de Adama Bienta Sow, seront soumis à l’appréciation de ce jury »Perspectives ».
Le réalisateur sénégalais et ancien secrétaire permanent du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuel (FOPICA), Abdoul Aziz Cissé, présidera le jury Yennenga post-production où sept projets seront présentés.
BASSIROU DIOMAYE FAYE REPARE UNE INJUSTICE HISTORIQUE ENVERS LES ENSEIGNANTS DECISIONNAIRES
Les enseignants décisionnaires du Sénégal verront enfin leur statut aligné sur celui des fonctionnaires, mettant un terme à une injustice qui a duré des décennies.
Les enseignants décisionnaires du Sénégal verront enfin leur statut aligné sur celui des fonctionnaires, mettant un terme à une injustice qui a duré des décennies. L’Etat du Sénégal matérialise cette mesure et répare ce que ces enseignants ont longtemps considéré comme étant une inégalité.
Le secrétaire national du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS) Hamidou Diédhiou, salue cette « avancée majeure » et espère des ajustements complémentaires, notamment le relèvement de cinq ans de l’âge de la retraite pour compenser les préjudices subis et une revalorisation salariale. La volonté politique des nouvelles autorités a permis de franchir ce pas important. Près de 7000 décisionnaires de l’enseignement se disaient victimes d’injustice, et réclamaient depuis plusieurs années d’être reversés dans le corps de la fonction publique
Une inégalité réparée
Le SELS souligne qu’il n’existe aucune différence entre un fonctionnaire et un décisionnaire en termes de recrutement, de formation, de charge de travail ou de rigueur professionnelle. Pourtant, les décisionnaires étaient jusqu’à présent exclus des avantages liés à un statut de fonctionnaire, une iniquité dans leur plan de carrière.
Cette situation révèle le collectif, trouve ses racines dans des lois et décrets remontant à l’avènement du défunt Président Léopold Sédar Senghor. Deux catégories d’enseignants avaient alors été créées : les titulaires et les décisionnaires. Ces derniers subissaient une différence de traitement qui s’étendait même à la retraite, où leurs pensions étaient inférieures.
Un décret présenté au président de la République va permettre bientôt de reclasser les décisionnaires comme fonctionnaires. Toutefois, le collectif des enseignants décisionnaires insiste sur la nécessité de rétroactivité pour inclure ceux encore en activité et de revoir les pensions des retraités. Ils plaident pour l’abrogation des lois et circulaires obsolètes afin de garantir une égalité totale.