Macky Sall ne mérite pas d’être Président d’un pays. Mais nous non plus nous ne faisons rien pour lui montrer que nous méritons mille fois mieux que la façon ignoble et irresponsable dont il nous gouverne. C’est quoi un pays où tout le monde a honte d’être discipliné ? Qu’est-ce qu’un peuple qui passe tout son temps à supplier Dieu et les forces intermédiaires de lui offrir ce que ses forces intellectuelle et physique lui permettent d’avoir ? C’est quoi ce pays où tout le monde se mêle de décision médicale, de vaccin, de stratégie pour endiguer le coronavirus ? C’est quoi ce président qui, après avoir englouti des milliards dans la gestion chaotique de la pandémie, se propose comme agent du marathonien Corona ?
Macky a déstructuré l’État, ensauvagé la politique et abîmé les mœurs citoyennes. Et nous, qu’avons-nous fait pour l’arrêter ? Les plus téméraires sont devenus des héros de plateaux radio et télé avec des analyses superficielles où la vocifération fait office de science. Les plus lucides se content de jouer une comédie de martyrs pour décorer un paysage politique désert. A quoi ça rime de se faire arrêter chaque fois qu’une tentative de révolte prend forme (au lieu de contribuer à coordonner des actions réfléchies) ? On dirait même qu’il y a parfois une volonté de folkloriser le statut de lanceur d’alerte !
Notre allergie à la discipline, notre fatalisme charlatanesque, notre indolence sont plus dangereux que la pandémie. Il nous faut, dans ce pays, un redresseur de vertu, de valeur. Nous avons tous été des vecteurs très actifs du virus soit par les fausses informations que nous véhiculons, soit par notre hostilité à l’ordre et à notre manque de sérieux (caxaaneries sénégalaises). Corona se transmet chez nous davantage par le mensonge que par la main, plus par la langue pendue que par la toux et l’éternuement.
C’est quoi un président qui convoie des milliers de citoyens pour soi-disant drainer des foules dans le seul but de faire oublier l’affront du faux printemps sénégalais ? Pendant que Macky exposait ses milices, il nous cachait les autres plus dangereuses et plus sournoises : une armée de virus à propager dans le pays comme pour se venger des Sénégalais.
Des anthropologues, des sociologues, des médecins, etc. ont dit dès le début que la lutte contre la pandémie devra d’abord reposer sur des facteurs humains et sociaux. On ne lutte pas contre une pandémie comme on lutte contre le cancer. Les comportements individuels et collectifs sont ici déterminants : nous devons chacun être un bouclier de notre prochain contre ce virus. Arrêtons de prendre notre ignorance pour de la science si nous voulons sauver ce pays.
A force de méditer sur nos comportements, on n’a qu’une seule envie : adopter une vie de monastère pour échapper à cette gigantesque scène de tartufferie.
10E COURONNE POUR AL AHLY, VAINQUEUR DU KAIZER CHIEFS FC
Le club égyptien d’Al Ahly s’est imposé 3-0 en finale de la Ligue des champions contre la formation sud-africaine du Kaizer Chiefs FC, ce samedi 17 juillet au stade Mohammed-V de Casablanca.
Le club égyptien d’Al Ahly s’est imposé 3-0 en finale de la Ligue des champions contre la formation sud-africaine du Kaizer Chiefs FC, ce samedi 17 juillet au stade Mohammed-V de Casablanca. C’est le dixième sacre des ‘’Diables rouges’’ dans la compétition et le troisième pour leur entraîneur Pitso Mosimane.
‘’Je suis un Sud-Africain qui prépare la déroute de mes compatriotes’’. Pitso Mosimane avait donné le ton avant cette finale, et tout s’est déroulé comme prévu pour l’ancien sélectionneur des ‘’Bafana Bafana’’, déjà vainqueur à deux reprises de la Ligue des champions avec le Mamelodi Sundowns FC en 2016 et Al Ahly en novembre dernier. Le technicien connaissait la recette et a su parfaitement l’appliquer dans un stade Mohammed-V de Casablanca à huis clos.
La démonstration égyptienne
Comme attendu, ses joueurs monopolisent le ballon dès les premières minutes de cette finale, face à une équipe du Kaizer Chiefs FC qui s’attèle surtout à bien défendre, comme elle le fait depuis le début de la compétition. Et le club sud-africain est en réussite pour sa première finale : son gardien nigérian Daniel Akpeyi n’a aucun arrêt à faire. Al Ahly maitrise les débats sans être tranchant, mais n’est aussi jamais mis en danger par les hommes de Stuart Baxter qui ne font que courir après le ballon.
À force de défendre, les ‘’Chefs’’ se mettent à la faute, à l’image du défenseur Happy Mashiane coupable d’un tacle très dangereux sur le latéral droit des ‘’Diables rouges’’ Akram Tawfik. Sa semelle sur la cheville de l’Égyptien n’est d’abord sanctionnée que d’un carton jaune. Mais l’arbitre burundais Pacifique Ndabihawenimana change sa décision après avoir consulté la vidéo : le jeune Sud-Africain est exclu juste avant la pause.
Les nonuples champions d’Afrique en profitent. Après une longue séquence de conservation du ballon, Akram Tawfik trouve une passe en profondeur lumineuse pour son attaquant Mohamed Sherif, qui trompe le gardien d’une balle piquée (1-0, 53e). Pitso Mosimane et son staff exultent. Al Ahly est lancé et ne laissera rien au Kaizer Chiefs FC. Le club du Caire étouffe celui de Soweto et double la mise après un une-deux entre Mohamed Sherif et Mohamed Magdi Afsha que conclut ce dernier d’une frappe imparable à l’entrée de la surface (2-0, 64e).
Sans forcer, Al Ahly enfonce le clou avec Mohamed Sherif, le meilleur buteur de la compétition, toujours dans les bons coups : l’attaquant égyptien talonne le ballon pour Amr El Soulia qui trouve la lucarne d’un plat du pied (3-0, 74e).
La suite est un long calvaire pour le Kaizer Chiefs FC. La formation sud-africaine n’aura pas eu les armes pour rivaliser avec le club le plus titré de la compétition qui assoit encore un peu plus sa domination avec cette ‘’decima’’.
DIAMBARS ET GOREE DRIBBLENT TOUT LE MONDE
Après le sacre avant la limite de Teungueth Fc comme champion de Ligue 1, l’autre verdict attendu est tombé samedi lors de la dernière journée, avec Diambars qui va jouer la Coupe Caf et l’Us Gorée qui a sauvé sa tête en se maintenant dans l’élite
Après le sacre avant la limite de Teungueth Fc comme champion de Ligue 1, l’autre verdict attendu est tombé samedi lors de la dernière journée, avec Diambars qui va jouer la Coupe Caf et l’Us Gorée qui a sauvé sa tête en se maintenant dans l’élite
Avant la dernière journée de Ligue 1 qui s’est jouée ce week-end, Diambars pour la qualification à la Coupe Caf et l’Us Gorée pour le maintien, n’avaient pas leur destin en main. L’équipe de Saly était course avec Génération Foot pour la 2e place qualificative pour la Coupe Caf. Tandis que les Insulaires se devaient de batailler ferme avec Niarry Tally et Stade de Mbour pour se maintenir en Ligue 1.
A l’arrivée, l’équipe du président Saër Seck a doublé celle de Mady Touré. Victorieux largement du Cnpes de Thiès (5-0), Diambars, grâce à un meilleur goal-average (+19 contre +17), est passé devant Génération Foot qui s’est imposée (2-0) face au Ndiambour à Louga. Du coup, les joueurs de Saly représenteront le Sénégal à la prochaine Coupe Caf. Ils vont ainsi retrouver l’Afrique… 8 ans après. Simon Diédhiou et Moustapha Diaw, tous les deux auteurs d’un doublé, et Bilal Diallo ont douché les espoirs de Génération Foot.
Avec ce succès, Diambars compte le même nombre de points que Génération Foot (46) mais devance l’équipe de Déni Biram Ndao par le plus grand nombre de buts marqués, 37 contre 29. Au bas du tableau, le suspense a vécu jusqu’au bout. Finalement, l’Us Gorée est passée. L’équipe du président Augustin Senghor s’est imposée 1-0 face au Stade de Mbour grâce à une réalisation de Mamadou Coly (35e). Un revers avec comme conséquence une descente en Ligue 2 pour les Mbourois.
Et aussi pour Niarry Tally qui a perdu 0-1 face au Jaraaf, dans un match qui s’est terminé dans la confusion. L’arbitre ayant mis fin à la partie… à la 82e minute. Notons que le Tfc a déjà été sacré champion du Sénégal avant la limite. L’équipe rufisquoise va à nouveau représenter le Sénégal en Ligue africaine des Champions
Par Hamath KANE
YOUSSOUPHA NDIAYE, LE «SAGE» SPORTIF
Youssoupha Ndiaye est décédé à Saint-Louis, samedi, à l’âge de 83 ans. L’ancien président du Conseil constitutionnel a aussi été un «sage» dans le milieu sportif, le football notamment.
Youssoupha Ndiaye est décédé à Saint-Louis, samedi, à l’âge de 83 ans. L’ancien président du Conseil constitutionnel a aussi été un «sage» dans le milieu sportif, le football notamment.
Discret. Youssoupha Ndiaye le fut jusqu’à sa mort, ce samedi 17 juillet 2021. Beaucoup l’avaient même oublié. Parce que, même s’il a fait parler de lui par ses fonctions internationales notamment, il avait tout de même disparu depuis son départ du gouvernement de Abdoulaye Wade. Un homme «transversal», décrivent certains. «Multidimensionnel» pour d’autres. C’est justement parce qu’il n’a pas fait carrière que dans la magistrature. Le sport aussi, particulièrement le football. Ce fils de chef de canton est mort à Saint-Louis où il a vu le jour le 9 mai 1938. C’est aussi dans la «vieille ville» qu’il a fait ses études primaires et qu’il va décrocher plus tard son baccalauréat série philosophie au Lycée Faidherbe en 1959. Et, en même temps, c’était le coup d’envoi d’une carrière sportive couronnée à l’image de celle intellectuelle entre 1953 et 1963. «International de football junior scolaire, joueur de football à l’Union sportive goréenne et à la Saint-Louisienne de Saint-Louis…» Ô divine surprise ! Youssoupha Ndiaye prend la médaille d’or des Jeux de l’Amitié de Dakar de 1963. Membre du Comité international olympique (Cio), il a été plusieurs fois à la tête de la Commission d’éthique.
«Les Sénégalais veulent cesser d’être de courageux affamés d’espoir»
A l’image de ses performances sportives, le juge qu’il est devenu depuis 1966 prend les escaliers pour atteindre les sommets de la justice. Il est d’ailleurs membre fondateur et président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) de 1968 à 1986. Sans doute, s’il y a un match qui l’a marqué dans sa carrière de magistrat, ce devrait être l’épisode douloureux de 1993. Président de la Cour de Cassation, il devient président du Conseil constitutionnel par décret n°93-183 en date du 2 mars 1993 du président de la République, après la démission de Kéba Mbaye. La température politique et électorale était chaude et le climat de confiance entre opposition et pouvoir était loin d’être clément. Le 15 mai de la même année, le vice-président du Conseil constitutionnel, Me Babacar Sèye, est assassiné avant la proclamation des résultats des élections législatives, contestées par l’opposition. Youssoupha Ndiaye n’était non plus celui qui pouvait rassurer l’opposition incarnée par le Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds). Abdoulaye Wade l’accusait, comme d’autres avant lui d’ailleurs, d’être «un homme de Abdou Diouf». Mais, ironie du sort, le Bon Dieu a fait que c’est lui qui installera le Président de la première alternance politique. Avec cette phrase qui n’était pas loin de «Les Sénégalais sont fatigués» de Kéba Mbaye. Dans un article intitulé «Prestation de serment : Petites histoires d’un moment de grande solennité», publié le 1er avril 2019, le site nettali.com rappelait cette phrase de Youssoupha Ndiaye qui déclare dans un stade Léopold Sédar Senghor archicomble, devant une jeunesse acquise à la cause du Pape du sopi : «Les Sénégalais veulent cesser d’être de courageux affamés d’espoir. Ils souhaitent vivre dans la cohésion, la solidarité et la fraternité, dans le respect des valeurs de progrès.» Qui ne se souvient pas des échanges épistolaires entre Me Wade et Youssoupha Ndiaye dans l’affaire dite Alé Lô ? Mais si, comme le croyait l’opposant en 1993, le Youssoupha Ndiaye était un «homme de Diouf», alors il deviendra un «homme de Wade» ! En effet, le président du Conseil constitutionnel a écourté son inamovibilité pendant 6 ans pour rejoindre le gouvernement. Pour ce faire, il a dû saisir le Conseil le 5 novembre 2002 d’une «demande d’avis conforme tendant à mettre fin à ses fonctions». C’est acté, et le sportif prendra le ministère des Sports qu’il pilotera jusqu’en 2005.
Prédécesseur de Macky Sall, ministre des Sports par intérim
Dans un article intitulé «Le football est une affaire d’Etat» sur Rfi, Ddier Samson racontait les circonstances du départ de Youssoupha Ndiaye du gouvernement de Macky Sall, qui a d’ailleurs cumulé l’intérim de ministre des Sports : «Le troisième match nul de l’Equipe nationale du Sénégal, les Lions de la Teranga, face au Togo le samedi 18 juin à Dakar, a été fatal au ministre des Sports et à l’entraîneur de l’Equipe nationale. L’annonce du limogeage de Youssoupha Ndiaye, le mercredi 22 juin, a surpris mais pas étonné les aficionados du football sénégalais. Il fallait bien que quelqu’un paye les mauvais résultats de cette équipe qui n’arrive pas à retrouver son niveau de jeu qui lui avait valu une place en finale de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2002 et quart de finale de la Coupe du monde 2002. Même si l’élimination de la Can-2006 en Egypte et du mondial 2006 en Allemagne n’est pas encore effective, les Sénégalais sont en très mauvaise position dans la course à la qualification. Ils sont troisièmes à 15 points derrière le Togo (17 points) et la Zambie (16 points).» Guy Stephan aussi, sauvé d’un limogeage en 2003 déjà par Youssoupha Ndiaye lui-même, ne pouvait échapper à la guillotine. Après son audience avec Macky Sall, il accepte le divorce «à l’amiable». Entre le ministre d’Etat et Abdoulaye Wade ce n’est plus qu’une séparation de corps, mais un divorce. Tiens, Youssoupha Ndiaye est aussi auteur de l’ouvrage «Le divorce et la séparation de corps (éditions NEA, 1979)».
SALE TEMPS POUR LES DELINQUANTS
La douane a réussi à mettre la main sur des billets noirs en coupures euro d’une valeur de 184 millions de francs Cfa à Mpack, région de Ziguinchor, et près de 640 kg de chanvre indien entre Toubacouta, Nioro et Keur Mbouki,
La douane a réussi à mettre la main sur des billets noirs en coupures euro d’une valeur de 184 millions de francs Cfa à Mpack, région de Ziguinchor, et près de 640 kg de chanvre indien entre Toubacouta, Nioro et Keur Mbouki, localités situées dans la région de Kaolack.
La pêche a été bonne pour la douane. «Les agents des douanes du poste frontalier de Mpack, Subdivision de Ziguinchor, ont procédé le vendredi 16 juillet 2021, vers 18 heures, à l’arrestation d’un homme de nationalité bissauguinéenne voyageant à bord d’un véhicule de transport de marchandises vide», révèle le Bureau des relations publiques et de la communication de la douane.
En détail, il s’agit de 520 billets de 500 euros, 400 billets de 50 euros, 25 billets de 20 euros et 13 billets de 5 euros. Le cumul a atteint 184 millions 038 mille 575 F Cfa. «Le prévenu est mis à la disposition de la justice et l’enquête suit son cours», poursuit le Bureau des relations publiques et de la communication. Dans le même sillage, il annonce que les unités de la région douanière du Centre ont saisi près de 640 kg de chanvre indien entre le dimanche 11 et le mardi 13 juillet 2021. «Ces saisies de drogue ont été effectuées entre les débarcadères de Toubacouta (Fatick) et les berges du Saloum, dans la région de Kaolack», révèle toujours la douane. Il faut noter que lors de l’opération de Toubacouta, une dizaine de trafiquants ont été arrêtés dans le cadre de ces opérations.
Les agents de la Brigade mobile de Nioro n’ont pas réussi à mettre la main sur les dealers qui ont abandonné la marchandise, profitant de la nuit et de la végétation abondante de cette partie de la frontière avec la Gambie
PAR MADIAMBAL DIAGNE
L’EXEMPLE SERIGNE MBAYE SY MANSOUR
Finalement, seul Serigne Mbaye Sy Mansour, le khalife général des Tidjanes, a eu la bonne attitude ; l’attitude cohérente et constante face au Covid-19
Finalement, seul Serigne Mbaye Sy Mansour, le khalife général des Tidjanes, a eu la bonne attitude ; l’attitude cohérente et constante face au Covid-19. Il a strictement observé et cherché à faire observer les mesures de distanciation physique, du port du masque et de l’interdiction des rassemblements, même pour des activités liées au culte. Pendant que tout le Sénégal se relâchait sur les gestes barrières et autres mesures de prophylaxie, Serigne Mbaye Sy a continué de vivre comme un reclus. Ses efforts n’ont peut-être pu être compris, mais l’histoire lui donne raison. La flambée subitement vertigineuse de la propagation de la pandémie à travers le Sénégal révèle que notre irresponsabilité, notre laxisme nous rattrapent tous. Nous avons vécu comme s’il n’y avait aucun péril. Dans les cérémonies familiales, les transports collectifs, les lieux de rencontres, les rassemblements politiques et autres, les accolades et embrassades avaient libre cours. Nul n’avait plus cure du virus qui vit et se développe parmi nous. Les doses de vaccin, difficilement acquises, ont été snobées par les populations, jusqu’aux plus vulnérables, en dépit des campagnes d’information et de sensibilisation. Le 21 décembre 2020, au début de ce qui était appelé «la deuxième vague du Covid-19 au Sénégal», dans une chronique intitulée «En attendant les vaccins de la charité», nous relevions «qu’assurément, nous sommes en proie à une nouvelle vague, tant redoutée, de la pandémie du Covid-19.
Cette situation est due à notre relâchement collectif. Chacun d’entre nous a pu observer avoir personnellement fait montre de moins de vigilance, de moins de précaution, de moins d’attention. Les personnels de santé ne peuvent pas eux se relâcher, ils subissent stoïquement l’épreuve de devoir faire avec notre irresponsabilité ou notre insouciance. La désinvolture a eu pour conséquence que de plus en plus de personnes ont fini par choper le virus. Les services hospitaliers commencent à être débordés, les personnels épuisés et les moyens financiers commencent à faire défaut». Une accalmie a néanmoins été notée par la suite. Mais aujourd’hui, le Sénégal, dont la gestion de la pandémie avait pu être donnée en exemple, retombe au même niveau que tous les autres pays. La hausse des cas de contamination grimpe de jour en jour et la liste des décès s’allonge. Les alertes lancées par les médecins et autres professionnels de la santé ont été ignorées. Et le pire est que cette troisième vague a révélé que bien des choses que l’on pouvait considérer comme acquises n’existaient que dans les discours et autres rapports officiels.
En effet, si tant est que des centaines de lits d’hospitalisation avaient été acquis dans le programme d’urgence de riposte contre le Covid-19, où sont-ils passés ? Où sont passées les dizaines de respirateurs artificiels et les unités de production d’oxygène, pour qu’on en arrive à devoir en commander à nouveau dans l’urgence ? Ainsi, apprend-on que les Centres de traitement des épidémies (Cte) avaient été démontés alors que la pandémie n’était pas encore vaincue. Où sont passés les matériels démontés ? Et on découvre, comme par enchantement, que toutes les cliniques médicales privées de Dakar qui ne disposaient pas de matériels et autres appareils respiratoires ont pu s’en doter après le démantèlement des Cte.
Allez savoir, mais une telle coïncidence est fort troublante ; surtout qu’on assiste à la naissance d’un nouveau business, apparemment lucratif et qui se développe, avec des privés disposant d’appareils respiratoires qu’ils mettent à disposition de malades restés à domicile faute de places à l’hôpital ou ne pouvant bénéficier d’une assistance respiratoire au niveau des structures hospitalières. Des spécialistes de la santé considèrent que les Cte avaient été fermés pour éviter de devoir payer des primes aux personnels de santé intervenant dans les opérations de prise en charge des malades. L’exemple le plus parlant serait le Cte de l’hôpital Le Dantec, démonté dans la précipitation, en dépit des avis contraires des médecins qui préconisaient une veille durant un certain temps. On voit que les protestations du Pr Moussa Seydi (la figure la plus emblématique de la lutte contre le Covid-19 au Sénégal) et du Dr Abdoulaye Bousso (ci-devant directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire), entre autres, quant aux conditions qu’ils jugeaient insatisfaisantes de la prise en charge de la pandémie, n’étaient pas que des querelles de chefs.
En outre, dès l’instant que le niveau de contamination avait baissé, les autorités sanitaires avaient crié victoire, oubliant que la résurgence de la pandémie a été systématique dans tous les pays, avec des nombreux variants du virus en circulation. Résultat des courses ? Des arriérés de primes à payer aux personnels de santé sont accumulés et aucun service de réanimation n’est aux normes dans la région de Dakar qui concentre plus de 86% des malades de la pandémie. Une démotivation réelle est observée au niveau des personnels de santé qui, il faut le rappeler, ont payé un lourd tribut à la lutte contre la pandémie. Si telle est la situation à Dakar, qu’en sera-t-il des structures de santé des autres régions ? L’urgence n’est assurément pas de chercher des responsables de tel ou tel manquement, mais de s’efforcer d’abord à faire face au chaos qui nous guette.
La fatale Tabaski
Déjà que le Sénégal n’a jamais atteint ces niveaux de contamination, avec ces statistiques de positivité de près de 40% des personnes testées, mais la situation risque de se révéler encore plus dramatique. Les jours à venir, il faudra s’attendre fatalement à une explosion des cas de contamination à travers le pays. Les migrations de populations vers toutes les contrées du pays, à l’occasion de la fête musulmane de la Tabaski, seront un facteur de démultiplication des contaminations.
Les appels du chef de l’Etat à éviter les déplacements inter-régionaux en cette période de fête sont ignorés, au point que de hauts responsables de l’Etat (ministres, directeurs d’entreprise publique), sans doute dans la futile perspective de marquer des points précieux pour les batailles prochaines des élections locales, affrètent des dizaines de bus pour transporter des étudiants et autres militants pour leur permettre de passer les fêtes dans leur patelin. Ce n’est pas alors à ces personnes qu’il faudrait demander d’éviter de se rassembler dans les lieux de culte le jour de la fête pour s’acquitter de la prière rituelle. De quels moyens disposerait l’Etat pour contrecarrer la menace ? L’Etat est pratiquement impuissant. Qui ne se rappelle pas que les populations avaient bravé tous les interdits, au prix de confrontations avec les Forces de l’ordre, encouragées à cela, pour ne pas dire incitées, par des leaders politiques, des leaders sociaux et des leaders d’opinions qui développaient des agendas politiques parfois en opposition au régime du Président Macky Sall, et qui ne se rendaient même pas compte qu’ils s’exposaient ainsi eux-mêmes et aussi leurs proches aux périls de la mort ? Les Forces de sécurité devront-elles consacrer toute leur énergie à des actions de maintien de l’ordre, sans aucune assurance de pouvoir remplir leurs missions ?
Le Président Macky Sall aura beau menacer de recourir à des mesures fortes que ces colères passeraient pour de vulgaires rodomontades. Il ne pourra pas mettre tout le monde en prison ou fermer à nouveau l’économie du pays qui a déjà tant souffert des contrecoups de la pandémie. Et le plus désolant est l’absence de lisibilité, de logique ou de cohérence dans les décisions au plus haut niveau de l’Etat. Comment pourrait-on demander aux populations d’éviter les rassemblements dans les lieux de prière le jour de la fête et laisser organiser à Dakar le week-end dernier des concerts géants, regroupant des milliers de personnes pour chanter, danser, s’amuser et faire la fête sans aucune mesure particulière ?
Qui pourra empêcher à l’impertinent du coin de considérer que si le concert de la vedette musicale Julien Bouadjie, plus connu sous le nom de scène Tayc, a pu se tenir à Dakar, sans aucune mesure d’interdiction dans un tel contexte, c’est justement parce que son public est composé de filles et fils de riches, des enfants des «en-haut d’en-haut», qui sont seuls capables de s’offrir les tickets d’entrée qui coûtent le prix d’un mouton de Tabaski ?
N’avait-on pas bien observé que durant les périodes de couvre-feu de l’année dernière, seuls ces fils et filles de riches disposaient de laisser-passer et autres autorisations pour sortir nuitamment et faire la fête jusqu’à provoquer des drames ? Nous sommes en proie à une véritable insouciance dans un contexte lourd de dangers et de menaces. Cela rappelle un passage d’une chronique du «célébrissime» Abdou Sow dans l’hebdomadaire Walfadjri dans les années 1990, qui disait que les passagers du Titanic faisaient la fête sur le pont du bateau, pendant que le paquebot sombrait.
Le président de la République lui-même n’a pas manqué de pécher par un excès de confiance, vu les statistiques optimistes des derniers mois, jusqu’à engager des tournées économiques en pleine pandémie. Cependant, il peut s’estimer heureux que les régions et localités qu’il a eu à visiter ne font pas partie des zones touchées par la nouvelle vague de la pandémie, bien après la période d’incubation.
Peut-être qu’on ne rechignera plus à prendre le vaccin
Un véritable problème de sécurité nationale se pose. La situation est partie pour être difficile. La panacée se trouve dans l’administration à grande échelle des vaccins. Le Sénégal, comme tous les pays africains du reste, peine à en trouver. Les dons sont faits de manière parcimonieuse, car les plus grands donateurs songent d’abord à mettre en sécurité leurs propres populations. Les limites des moyens de nos Etats ne leur permettent pas de faire de grosses commandes, encore qu’il faudrait trouver des laboratoires en mesure de satisfaire aux éventuelles commandes dans des délais d’urgence. Le Président Sall a eu la bonne idée de positionner le Sénégal sur le terrain de la production de vaccins anti Covid-19. Le Sénégal est parti pour être le premier pays africain producteur de vaccins de ce type. Cette initiative fort heureuse est à saluer. L’échéance de juin 2022 pour la production à Diamniadio des doses de vaccin ne devra point être manquée. L’enjeu devrait d’ailleurs être de travailler à rapprocher autant que possible cette échéance. Des livraisons prochaines de 500 mille nouvelles doses provenant de l’étranger sont annoncées et on ose espérer que quand les vaccins seront disponibles en quantités suffisantes, les populations ne rechigneront plus à prendre d’assaut les centres de vaccination. La désaffection du vaccin avait poussé le Président Sall à fulminer jusqu’à dire qu’il risquait de donner les vaccins en souffrance à d’autres pays qui en auraient besoin. La presse a eu à faire état de lots de vaccins jetés à la poubelle pour cause de délais et conditions de conservation qui les auraient rendus impropres. Peut-être que pour une fois, la leçon sera retenue !
Par Mamadou Lamine DIANTE
REVIENS SENGHOR, ILS SONT DEVENUS FOUS
Pour tenter de décrire le spectacle que nous offrent l’école et l’université sénégalaises ces derniers jours, nous empruntons à Philippe Val le titre de son ouvrage tout en choisissant de remplacer Voltaire par le Président Senghor
Pour tenter de décrire le spectacle que nous offrent l’école et l’université sénégalaises ces derniers jours, nous empruntons à Philippe Val le titre de son ouvrage tout en choisissant de remplacer Voltaire par le Président Senghor. Car, les scènes de violence et de vandalisme perpétrés par nos apprenants actuels ne font que rendre nostalgiques les sénégalais qui ont connu l’école sous Senghor, où le maître était à la fois l’être le plus craint et le plus admiré. Une époque où il fallait d’abord assister à la levée des couleurs, ensuite se mettre en rangs pour entrer en classe, puis débuter les journées de classe par les leçons d’éducation civique et de morale, qui sont présentement rayées des curricula.
Les faits qui se sont déroulés à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) durant cette année académique font froid dans le dos. Après les affrontements entre deux groupes d’étudiants en février, que d’aucuns ont voulu à tort qualifier de conflits interethniques, des perquisitions effectuées dans le campus social par les services de la Direction générale du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD) ont dévoilé un arsenal inquiétant d’armes blanches dans les chambres d’étudiants.
Les élections des représentants de la Faculté des Sciences juridiques et politiques (FSPJ) et de la Faculté des lettres et sciences humaines (FSLH) en juin, ont été émaillées d’actes de vandalisme et de violence inouïs, car ne se limitant plus à des batailles rangées entre étudiants et atteignant le campus pédagogique. Il s’est agi d’agressions physiques sur des professeurs, de micro arraché d’un enseignant qui faisait cours, de menaces de mort proférées contre des autorités universitaires, de voitures caillassées, de facultés saccagées et de dégradation de biens de l’UCAD.
L’université et la violence, c’est une longue histoire et c’est connu. Mais celle-ci a été entretenue et exacerbée par des politiciens véreux à la quête de vivier électoral et les privilèges et autres prébendes liés à la position de représentant des étudiants à l’assemblée de l’université. Ce qui est nouveau, c’est la brutalité qui atterrit dans les lycées et collèges d’enseignement moyen (CEM). En réalité, cette année scolaire a connu de nombreux cas patents de violences et d’agressions physiques et morales. Il s’agit non seulement d’actes de violence entre élèves, notamment des disputes pour petit copain avec usage d’armes blanches entre filles, d’altercations entre élèves ayant abouti à mort d’homme aux Parcelles assainies et à Saint Louis, selon certaines versions ; mais aussi et surtout d’agressions contre des enseignants et d’actes de vandalisme visant des édifices scolaires.
La présente année scolaire a débuté par des histoires de «Flash K», qui sont des vidéos indésirables réalisées à l’insu d’enseignants et balancées dans les réseaux sociaux par des élèves indélicats ; ensuite, ce furent des séquestrations et jets de pierre contre le corps professoral au lycée de Ndiaganiao et au CEM de Bambey Sérère ; l’étranglement d’une professeure de philosophie au lycée de Kébémer ; l’agression d’un surveillant par un élève au lycée de Sangue, pour ne citer que ceux-là.
Les scènes de vandalisme perpétrées par des élèves du CEM de Hann, devenues virales et qui ont sidéré plus d’un sénégalais, en marqueraient le paroxysme. Sur ces images, on voit des élèves vandaliser des salles de classes, déchirer leurs cahiers achetés pourtant par leurs parents, jeter par terre leurs cartables et blouses avant de les piétiner, etc. Une manière inédite de célébrer la fin de l’année scolaire et le début des grandes vacances. De pareils actes auraient eu lieu dans beaucoup d’autres lycées et collèges de Dakar, notamment à Yoff.
Alors que l’émoi était déjà à son comble, des élèves du lycée de Sindia en rajoutèrent, en défonçant la porte de la salle des professeurs et en mettant le feu à l’intérieur. Dans leur honteuse odyssée, ils ne s’arrêtèrent pas en si mauvais chemin : ils incendièrent des cahiers de texte, des fiches de pointage d’absences d’élèves et autres documents administratifs. Une chose est sûre et tous les acteurs avertis en conviennent : quelque chose s’est cassé. Ces actes impardonnables n’en sont que la manifestation et leurs auteurs, les derniers éléments d’une longue chaine de responsabilité. Il s’agit d’abord des parents qui peinent de plus en plus à prendre en main sérieusement l’éducation de leurs enfants.
Ensuite l’Etat qui, non content d’avoir failli à sa mission régalienne d’éducation citoyenne, est incarné par des dirigeants au comportement incivique. Il s’y ajoute une justice à plusieurs vitesses qui crée une catégorisation des citoyens. Puis l’administration scolaire, coupable de laxisme et le corps professoral qui manque souvent d’observer la distance critique avec les élèves. Enfin, la société sénégalaise qui a tendance à promouvoir des anti-modèles et tend à faire croire que l’école n’est plus cet ascenseur social. Pour tenter d’éradiquer ce fléau dans le système éducatif, les autorités optent pour des sanctions.
A l’université, le Conseil restreint de l’Assemblée de l’UCAD, réuni le 21 juin dernier, a «condamné avec fermeté » ces actes de violences, exprimé sa solidarité à l’endroit des membres de la communauté victimes de ces violences et s’est engagé à traduire les mis en cause devant les juridictions.
Puis, le Conseil de discipline, réuni le vendredi 2 juillet, a prononcé les sanctions. Et, il n’y est pas allé de main morte. Sur 88 apprenants visés par l’instance, un étudiant en Licence 2 à la FSJP est exclu de façon perpétuelle ; 7 autres exclus pour une durée de 5 ans ; 37 potaches pour une durée de 2 ans ; 9 ont été réprimandés ; 21 autres ont bénéficié d’une relaxe et 10 ont été suspendus d’inscription, en attendant leur audition. Dans le moyen secondaire, les différends entre enseignants et potaches sont restés globalement impunis, ou ont fait l’objet de petits arrangements pour satisfaire les différentes parties, pendant que certains acteurs auraient souhaité des sanctions exemplaires à l’encontre des élèves fautifs.
Tout comme, depuis l’épisode du CEM de Hann, des voix se sont élevées pour réclamer des sanctions contre les coupables. Pourtant, tout semble indiquer que ces scènes honteuses ne sont qu’une expression de dépit d’une année scolaire marquée par le pilotage à vue, avec des programmations ; déprogrammations et reprogrammations des dates d’évaluations par la tutelle.
S’il est vrai que nul ne doit cautionner des actes de violence et de vandalisme, encore moins dans le système éducatif, il est tout aussi improductif d’installer l’école et l’université dans une logique permanente de sanction et d’exclusion, au risque de violer la loi 2004-37 qui consacre l’obligation scolaire de 10 ans. En réalité, ce que d’aucuns pourraient qualifier de faiblesse coupable de l’administration n’est que le résultat, au-delà de la suppression de l’éducation civique et de la morale des curricula, de l’édulcoration du règlement intérieur des écoles et de la réduction à leur portion congrue des prérogatives du Conseil de discipline dans les cycles moyen et secondaire.
L’élève a presqu’ainsi tous les droits, mais pratiquement aucun devoir. L’école devient de moins en moins un lieu d’éducation, et de plus en plus un simple espace d’enseignement-apprentissage. Il apparait donc nécessaire d’envisager sérieusement des solutions structurelles, en lieu et place de mesures conjoncturelles, épidermiques. Cela exige le repositionnement du système éducatif dans sa triple mission d’apprentissage, d’éducation et de socialisation ; avec une part belle à accorder à l’éducation à la citoyenneté.
En effet, l’anéantissement des valeurs fondamentales de la citoyenneté, à tous points de vue et à tous les niveaux, est clairement établi. Toutes les concertations effectuées durant les Assises nationales de l’éducation et de la formation, avec des sénégalais de toutes catégories, ont recommandé «la nécessité et l’urgence de la refondation du système». L’ambition étant de transformer le système d’éducation et de formation en un levier puissant de «production du capital humain dont le Sénégal a besoin» et de «restaurer l’école de la République », portée par une « vision inclusive et prospective ».
En effet, les Assises de l’éducation proposent un € citoyen (ne) éduqué €, « enraciné € dans ses valeurs culturelles, collectives, spirituelles, morales, civiques et citoyennes positives de son milieu tout en restant ouvert € au monde». Ainsi, le produit de l’école sénégalaise devra être porteur de valeurs positives fortes, et faire montre de citoyennetés locale, nationale et internationale.
A cet égard, elles soutiennent que « l’Ecole du futur va s’engager dans la logique du triptyque : instruire, socialiser et qualifier », avec comme valeurs fondatrices et mobilisatrices «respect ; foi ; créativité et solidarité». Sanctionner et extirper la gangrène de notre système éducatif est bien, mais se donner les moyens de ne pas la reproduire est encore bien mieux ; car cela préservera la société sénégalaise de ‟l’ivraie” citoyenne.
Mamadou Lamine DIANTE
Président du Mouvement pour une Citoyenneté Engagée – M.C.E Andu nawle
Par Imam et Citoyen Tahir Fall
CONTRE LA COVID: LA VOLONTE PUBLIQUE EN PLUS DE LA VOLONTE D’ETAT
Concentrons-nous sur le combat que tous les Sénégalais, au-delà des allégeances politiques, au-delà des erreurs des uns et des autres, doivent mener pour contrer la 3ième vague
Imam et Citoyen Tahir Fall |
Publication 19/07/2021
Nous voulons joindre ici notre voix à celle des autorités gouvernementales, des autorités sanitaires et scientifiques, des chefs religieux et coutumiers, de la société civile et enfin de tous les Sénégalais lucides et qui aiment le pays pour appeler à l’effort commun nécessaire pour briser la chaîne de transmission de la COVID-19 avec ses variantes.
Ce lundi, nous réciterons le Coran, comme l’a recommandé le saint khalife général, Serigne Mountakha Mbacké. Nous implorerons la clémence de Dieu et solliciterons aussi la bienveillance du Prophète Mouhamed (PSL) ainsi que celle de nos guides religieux de toutes les confréries et de toutes les religions. Mais aussi, nous convoquons à déployer tous les efforts à notre portée humaine et dans les circonstances difficiles actuelles pour freiner le virus. Dans la réalisation de nos destins d’êtres humains, il y a la décision de Dieu mais aussi une part que nous devons prendre en charge par nos propres actions. Et que devons-nous faire?
Bien sûr prier, mais aussi suivre ce que nous recommande la science des humains et que nous pouvons chacun, chacune de nous réaliser. Cela est bien possible et c’est la pratique assidue des mesures barrières. Se préoccuper de sa santé et de celle des autres est aussi un acte de dévotion. Car Allah aime que nous protégions nous même ce bien sublime qu’est la vie. Il y a urgence pour tous à se mobiliser pour endiguer le virus car s’il continue ainsi sa progression actuelle, nous vivrons un tsunami pandémique. Qu’Allah nous en préserve.
Le virus a percé notre garde et il est en train d’assommer. Nous avons vécu des moments de relâchement et d’inattention. Nous pensions que le virus avait faibli. Mais non. La covid était allée recharger ses batteries et elle nous revient plus fort avec ses variantes qui tapent dur. Les taux de contamination journalière que l’on nous fournit sont en fait en dessous de la réalité. L’urgence est d’agir et de taire les accusations contre les uns et les autres. Le virus explose aussi au Rwanda, en Ouganda, en Tunisie, en Afrique du Sud etc.
En France, malgré les vaccins disponibles et les infrastructures sanitaires, on parle d’une 4ième vague. Est-ce que toutes ces recrudescences fulgurantes sont liées à des tournées politiques ou des manifestations publiques? Les raisons sont multiples et les responsabilités aussi diversement situées. Concentrons-nous sur le combat que tous les Sénégalais, au-delà des allégeances politiques, au-delà des erreurs des uns et des autres, doivent mener pour contrer la 3ième vague. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce sont les bonnes idées de tous, les bonnes stratégies d’accompagnement pour les populations, une communication cohérente et à portée de compréhension par les différents milieux, groupes et âges afin que les actions de terrain soient efficaces et suscitent l’adhésion de tous. Qu’est-ce que chacun peut faire là où il se trouve? Comment organiser nos structures de santé pour une bonne prise en charge à l’hôpital ou à domicile? Comment susciter une collaboration harmonieuse entre les forces qui surveillent l’application des mesures barrières et les populations, partout où cela est nécessaire? Comment activer plus la solidarité internationale pour la disponibilité des vaccins dans notre pays? Comment susciter l’adhésion des personnes réticentes à la vaccination?
Ce sont les réponses à ces questions qui doivent orienter nos réflexions et actions. J’ai une pensée particulière à l’endroit de nos «daras» où cohabitent de nombreux jeunes talibés, souvent dans des conditions difficiles. Il est important d’y mener la communication appropriée dans un langage accessible et de mettre à disposition le matériel nécessaire ( gel, savon, masques). Bal len ma akh. Et qu’Allah nous protège et nous apporte l’harmonie des cœurs et des comportements, surtout en cette période, alors que les Sénégalais ont besoin d’avancer ensemble.
Dewenati.
Imam et Citoyen Tahir Fall
Guendel, Rufisque, Sénégal
«NOTRE GOUVERNEMENT A FAILLI...»
L’assertion est du Dr Cheikh Tidiane Dièye qui jette ainsi un pavé dans la mare du gouvernement qui, au sujet de la riposte contre cette troisième vague du Coronavirus, brille par sa timide réaction
Alors que le débat sur l’absence de mesures restrictives pour freiner la propagation apide du variant Delta du Coronavirus fait rage, Cheikh Tidiane Dièye croit dur comme fer que le Chef de l’Etat n’a plus de légitimité pour diriger la lutte contre cette troisième vague. le leader de la plateforme “avenir Sénégal Bi nu Beugg” estime que c’est Macky Sall lui-même qui a démobilisé le peuple
«Notre gouvernement a failli». L’assertion est du Dr Cheikh Tidiane Dièye qui jette ainsi un pavé dans la mare du gouvernement qui, au sujet de la riposte contre cette troisième vague du Coronavirus, brille par sa timide réaction.
“Si l’autorité morale du Président Macky Sall est inhérente à sa position institutionnelle, ses actes et pratiques ont cependant contribué à dilapider cette autorité. Voilà pourquoi il est disqualifié pour conduire la guerre contre la troisième vague du Coronavirus. Son message ne passe pas. Il a perdu toute légitimité pour diriger cette lutte”, soutient mordicus le leader de la plateforme Avenir Sénégal Bi Nu Beug dans un post sur sa page Facebook où il clame : “Nous sommes seuls face à nous-mêmes !Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.”D’ailleurs, en mars dernier, constate Dr Cheikh Tidiane Dièye pour s’en désoler, au moment où nul ne s’y attendait, lui (ndlr, Macky Sall) et ses hommes ont provoqué les terribles événements que nous avons vécus. S’il n’y avait pas eu leur complot sordide et irresponsable, nous serions tous restés concentrés sur la lutte contre le virus, croit savoir l’opposant.
“Non content d’avoir fait cela, il s’est ensuite lancé dans une campagne électorale déguisée, pompeusement appelée « tournées économiques », ayant drainé des milliers de personnes transportées à des centaines de kilomètres de leur domicile pour l’accueillir”, s’en prend-il au Chef de l’Etat qui, dit-il, a fini avec ses tournées par démobiliser le peuple. Il lui sera impossible de le remobiliser, poursuit Cheikh Tidiane Dièye. “Pendant qu’il tente de convaincre les citoyens de passer la fête là où ils sont, dans son propre camp, des responsables politiques offrent des bus gratuits pour convoyer les jeunes aux quatre coins du pays. Chacun d’entre nous peut et doit assumer une part de responsabilité. Mais il n’y a aucun doute, il est le responsable. Car tous les autres, à un moment ou un autre, ont été forcés de réagir à sa méconduite : les uns pour résister légitimement à sa charge et refuser de se laisser détruire ; les autres pour répondre à sa surenchère politique”, assène le leader de la plateforme Avenir Sénégal Bi Nu Beug qui trouve que face à la gravité de l’heure, l’éthique nous commande de taire les divergences pour sauver ce qui peut encore l’être.
Fort de ce constat, l’opposant prône le respect des gestes barrières et d’éviter les rassemblements.
LA SOCIETE CIVILE MET EN PLACE UNE TASK-FORCE
Les stratégies et les idées pullulent de partout pour faire face à l’évolution dangereuse du variant Delta de la Covid-19 avec son taux record de contaminations depuis le début de la pandémie au Sénégal, le 2 mars 2020.
Après avoir constaté la passivité du gouvernement dans la riposte contre l’évolution inquiétante de cette troisième vague du Coronavirus, la coalition des organisations de la société civile a décidé de mettre en place une task-force afin de donner prôner une réponse rigoureuse et plus inclusive.
Les stratégies et les idées pullulent de partout pour faire face à l’évolution dangereuse du variant Delta de la Covid-19 avec son taux record de contaminations depuis le début de la pandémie au Sénégal, le 2 mars 2020. C’est dans ce cadre que, se retrouvant autour d’un webinaire tenu le vendredi 16 juillet dernier sous le thème : «Quelles réponses de la société civile face à la 3e vague de Covid-19 ?», la Coalition des organisations de la Société civile a fait un diagnostic complet de l’évolution exponentielle de la pandémie avec cette troisième vague qui, selon les chiffres, avance avec une progression 3 fois plus rapide que la deuxième et avec une virulence encore plus dangereuse marquée par de nouvelles infections majoritairement communautaires.
Ainsi, affichant toute son inquiétude face à la stratégie passive adoptée par les pouvoirs devant cette situation, la Coalition des Organisations de la Société Civile (COSC) sur le Global Financing Facility a décidé de mettre en place une taskforce de riposte rigoureuse qui implique tous les acteurs de la société civile évoluant dans le domaine de la santé.
Selon la note de presse reçue à la Rédaction, cette task-force ambitionne de mettre en synergie les ressources de la société civile afin que toutes les organisations membres revisitent encore les plans et les budgets pour mettre en place un programme d’urgence et venir en aide au système de santé du pays. Dans ce dispositif, une place importante est réservée aux jeunes et aux femmes dans les stratégies de riposte, surtout au plan commun a u t a i r e , indique-t-on.
Regrettant la politique de l’Etat qui n’a pas beaucoup intégré la société civile dans ses actions de lutte contre la pandémie de manière structurée et durable, malgré le soutien effectif en ressources humaines, financières et matérielles, en action sur le terrain de cette dernière, Safiétou Diop Fall, la présidente de la Coalition des organisations de la société civile, et Cie ont exhorté l’Etat du Sénégal à valoriser le travail de la société civile en démédicalisant davantage la riposte, à reconnaître pour le rectifier que le système de santé ne se limite pas uniquement au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, et qu’il est impératif d’impliquer tous les acteurs de la santé, du niveau stratégique au niveau communautaire.
Aussi, le COSC demande à l’Etat de veiller à ce que les messages destinés aux populations ne soient pas divergents ni conflictuels, mais plutôt centrés et coordonnés, de sortir du relâchement en adoptant des mesures fortes tout en adoptant l’attitude d’un « bon père de famille, de centraliser et analyser la remontée des informations afin de définir de meilleures stratégies de gestion de cette troisième vague, et de revoir ses nouvelles politiques de prise en charge des cas de Covid-19, en pensant à une stratégie hardie de vaccination visant à immuniser au moins 60 à 70% de la population.
Par rapport aux déplacements liés à la célébration de la fête de la Tabaski, la Société civile, non sans appeler à une prise de conscience de toute la communauté pour endiguer cette troisième vague, souhaite que les Sénégalais qui sont à Dakar et qui envisagent d’aller passer la Tabaski dans leur localité puissent se prémunir en masques et en gels hydro-alcooliques comme « Yobàlu Tabaski».