Comme prévu. Cette troisième vague annoncée est finalement bien installée. Dans un photomontage, le Président Macky Sall est représenté centimètre au cou, avec cette légende : le tailleur a pris de nouvelles mesures, évoquant les dispositions que compte prendre le gouvernement face à la crise sanitaire. Seulement, la situation ne prête pas à rire. Lors de la remise du rapport du Comité de suivi de mise en œuvre des opérations du Fonds Force-Covid 19, le Chef de l’Etat menace et avertit sur le retour de la batterie de mesures justement en déclarant : « Je voudrais dire clairement que si la situation l’impose, nous reviendrons aux mesures que nous avons connues par le passé. »
Les rassemblements et les déplacements seront désormais limités et le respect strict des mesures barrières est préconisé à nouveau. Un appel relayé aussi par le Comité national de Gestion des Epidémies (CNGE), réuni ce jeudi 15 juillet 2021, qui tire la sonnette d’alarme. Face à la recrudescence des nouveaux cas de Covid, la pandémie n’a jamais été aussi présente. Plusieurs centaines de cas enregistrés pendant trois jours successifs, de quoi faire réagir les autorités. Cette variante Delta se révèle plus dangereuse et plus contagieuse que les précédentes pour un virus qui semble avoir élu domicile. Conformément aux recommandations du CNGE qui préconise entre autres le port généralisé du masque, le retour au télétravail, le recours à la vaccination, avec l’annonce d’un nouvel approvisionnement en vaccins ou encore d’éviter les déplacements et les voyages, surtout en cette période de fête de Tabaski, les autorités ont pris acte. Après un relâchement général(encore !) et surtout après la tournée économique du Chef de l’Etat et les mobilisations monstres enregistrées, l’opposition, toujours dans son rôle, désigne le coupable idéal.
S’inscrivant dans une volonté de montrer l’exemple, le mouvement Y en a marre livre, dans une déclaration en mode visioconférence, ses accusations contre le pouvoir accusé d’avoir utilisé à mauvais escient les Fonds Force Covid-19 et d’avoir mis en danger les populations lors de la tournée baptisée « Taggato » (au revoir) du Président. Le Congrès pour la renaissance démocratique (CRD), réunissant plusieurs chefs de partis de l’opposition, dénonce aussi la gestion calamiteuse de la pandémie et les efforts consentis malgré tout pour contenir sa propagation, et réduits à néant en quelques jours. Une situation causée par le « déplacement de foules mécaniques à travers le pays », dénonce le CRD.
Le pouvoir, dans une posture de défense, plaide innocent. Seydou Guèye, porte-parole du gouvernement, justifie et déclare que la hausse des cas de Covid a été notée surtout à Dakar et non à Matam. Les experts apprécieront et les chiffres vont livrer leur verdict. En attendant, les communiqués sortent en rafales, en premier celui du ministère de l’Intérieur qui préconise le port du masque dans les transports en commun et les espaces publics. La Société Dakar Dem Dikk a décidé de suspendre ses dessertes interurbaines face à cette recrudescence de cas et compte ainsi éviter tout « risque de propager le virus ».
Conséquence du retour annoncé de ces mesures barrières contre la propagation du virus, la fête de la Tabaski risque d’être célébrée en mode restriction. D’ores et déjà, les autorités de la mosquée Omarienne ont annoncé sa fermeture et appelle les fidèles à prier chez eux, en famille. Tandis que les pères de familles poursuivent leurs recherches ardues de moutons qui, après avoir pris le péage, semblent être arrivés à bon port, dans la capitale.
DANIEL SORANO PASSE DES PLANCHES AU NUMERIQUE
Le directeur général du théâtre national Daniel Sorano, Abdoulaye Koundoul, déroule un agenda annuel d’activités.
Le directeur général du théâtre national Daniel Sorano, Abdoulaye Koundoul, déroule un agenda annuel d’activités. Lors des échanges sur l’histoire du théâtre national, «Jaarjaar ak jaloore», Abdoulaye Koundoul prône un changement de paradigme après 56 ans d’existence. Et ouvre les rideaux de Daniel Sorano à la digitalisation voire le cinéma.
La 56e année d’existence du théâtre national Daniel Sorano (1965-2021) a été célébrée le samedi dernier. Ce moment de déclic a permis au Directeur général du théâtre d’acter le passage de la compagnie nationale, de la simple représentation théâtrale à la diffusion numérique et cinématographique, afin de toucher un large public. Cette nouvelle politique d’Abdoulaye Koundoul s’explique par les difficultés de regrouper des gens à cause de la pandémie de Covid-19. «Nous pouvons nous passer de cette possibilité à regrouper tout le monde pour un spectacle, et diffuser, grâce aux nouvelles technologies, tous les produits culturels aux Sénégalais, partout où ils puissent se trouver dans le monde. Car il devient évident que le théâtre aura des difficultés à rassembler encore le public, malgré les dispositions sanitaires prises. »
Retraçant le parcours du mythique théâtre Sorano sous le label «Jaarjaar ak jaloore», le Dg de la compagnie a présenté les partenaires qui accompagnent le théâtre national dans sa nouvelle orientation. Ce cercle de réflexion a permis aux partenaires de Daniel Sorano, notamment Musik Bi, le directeur de la cinématographie et le manager d’arthéa, de décliner la feuille de route de leur collaboration avec le théâtre. Toutefois, Abdoulaye Koundoul a lancé officiellement le programme «Jaarjaar ak Jaloore» qui devait être animé par les anciens. Et ce, malgré l’absence de ces derniers qui n’ont pas fait le déplacement à cause de la troisième vague de la pandémie.
La direction de Daniel Sorano a ainsi mis dans le contenu du programme « Jaarjaar ak jaloore » des éléments éclectiques qui passent par la danse, la musique traditionnelle et moderne mais aussi le théâtre. Et pour le dérouler, M. Koundoul a tendu la main à des partenaires pour atteindre ses objectifs. Il s’est agi de la direction de la cinématographie, Arthéa et Musik Bi. Ce dernier est une plateforme qui permet de diffuser du contenu artistique à travers la technologie, le numérique aux fins de toucher un large public. Quant à Arthéa, il intervient dans l’éducation artistique à travers des cours de danse et la musique.
«LES GRANDS EVENEMENTS QUI ONT FAIT L’HISTOIRE DU SENEGAL SE SONT DEROULES A DANIEL SORANO»
Auparavant, Dr Ibrahima Wane a porté un témoignage sur le symbolisme du théâtre national. «Les grands événements qui ont fait l’histoire du Sénégal se sont déroulés à Daniel Sorano. A travers cette triptyque : le ballet national la Linguère depuis (1961), la troupe théâtrale et l’ensemble lyrique traditionnel. Ce qui, selon lui, fait de Sorano un patrimoine à transmettre aux générations futures. Un avenir qui semble être tourné vers le numérique et le cinéma. Ce qui ouvrira la voie du théâtre national qui dispose déjà d’un écran de cinéma et d’un public à la diffusion de «grands films africains et d’ailleurs», indique le directeur de la cinématographie, Marcel Coly. M. Koundoul indique par ailleurs qu’au-delà des 56 ans qui sont célébrés, c’est également le passage d’un siècle à un autre, ce qui est un changement de paradigme. «Jaarjaar ak Jaloore» est, selon lui, une réminiscence des hauts faits ou les activités marquant le théâtre national. «Quand on parle de « Jaarjaar », on évoque le passer, la trajectoire de Sorano pour mieux fonder le programme qu’on veut mettre en avant. C’est juste une sorte de tremplin sur lequel nous nous appuyons pour nous projeter de l’avant», conclut le directeur général de Sorano.
TEUNGUETH ETRENNE SON SACRE, DIAMBARS EN AFRIQUE, US GOREE RESTE DANS L’ELITE
L’équipe de Teungueth Fc a soulevé hier, dimanche son premier trophée de champion de Ligue 1.
Teungueth FC a fêté son équipe fanion avec le trophée de champion de Ligue 1 étrenné hier, dimanche 18 juillet après le dernier match qui l’a opposé à l’As Pikine. La Ligue 1 a également rendu son verdict pour la très convoitée deuxième place qualificative à la Coupe CAF. Et c’est Diambars qui passe devant Génération Foot et s’empare de cette position après un large succès face aux CNEPS (5- 0). Pour l’opération maintien, elle a finalement souri à l’Union sportive Goréenne aux dépens du Stade de Mbour et Niary Tally qui basculent en Ligue 1.
L’équipe de Teungueth Fc a soulevé hier, dimanche son premier trophée de champion de Ligue 1. Sacrés depuis la 24e journée, les Rufisquois ont été fêtés à l’issue de la rencontre qui les ont opposé au stade Galandou Diouf, à l’As Pikine (5e, 40 points) pour le compte de la 26e et dernière journée de Ligue 1. Le sacre n’a pas ôté les enjeux de cette ultime journée auprès des équipes de têtes qui luttaient pour la deuxième place synonyme qualification à la Coupe CAF. Cette position est revenue à Diambars Fc.
Dans cette ultime bataille, les Académiciens n’ont pas fait dans la détail face aux Thiessois de CNEPS Excellence qu’ils ont battu sur la marque de 5 à 0. Simon Diédhiou et Moustapha Diaw, auteur d’un doublé chacun et Bilal Diallo, ont permis à l’équipe du président Saer Seck de sceller ce précieux succès. Avec cette victoire, Diambars (2e; 46pts) compte le même nombre de points que Génération Foot (3e; 46 points), Mais le devance au niveau de la différence de buts (+19 contre +17). En déplacement à Louga, les Académiciens de Deni Biram Ndao se sont imposés (0-2) face au Ndiambour. Après sa dernière participation en Ligue des Champions, Diambars effectue ainsi son retour en Afrique mais disputera pour la première fois la Coupe CAF.
Pour les autres matchs de la 26e journée, Mbour PC a dominé (3-1) Dakar Sacré Cœur (11e; 28pts -10). L’ AS Douanes (8e; 30pts -7) est tombée à domicile (0–2) devant le Casa Sports (6e, 36pts +9). En guise de bilan de la Ligue sénégalaise de football professionnel il a retenu un championnat relèvé et disputé. C’est ce que révèle Amsata Fall, directeur exécutif de la Ligue pro après la fin du championnat marqué par le sacre de Teungueth FC.. “Cette année c’est l’une des rares fois, qu’on a assisté à un championnat très relevé et disputé. Même si Teungueth Fc a été sacré à terme, sur le plan médiatique, les équipes ont fait beaucoup d’efforts au plan des liens sociaux. C’est tout à l’honneur de la Ligue professionnelle”, a- t-il confié.
Amsatou Fall pense que le sacre des Rufisquois est mérité. Selon lui, après une première expérience en compétition inter-clubs, le retour en Afrique devrait leur permettre de permettre de revenir mieux renforcé. “Teungueth Fc mérite son titre de champion. Il a maintenu la dragée haute à ce championnat pendant plus de 20 journées. C’est bien pour Teungueth parce que cela va lui permettre de retourner en Afrique. Teungueth a bien appris. Il a fait une coupe d’Afrique remarquable, un parcours honorable qui pouvait les amener en quart de finale. J’espère que les Rufisquois vont tirer tous les enseignements. Pourquoi ne pas se renforcer. En tout cas avec beaucoup plus de ressources financières et matérielles”.
Revenant sur l’ultime match de la 26e et dernière journée, le directeur de la Ligue pro ajoute: “ En fonction du goal barrage, c’est Diambars qui va représenter le Sénégal en Coupe de la Confédération. Au niveau des descentes, avec la défaite, le stade de Mbour rejoint la Ligue 2. L’Us Gorée s’est maintenue. L’équipe de Niary Tally a cravaché en 2e phase du championnat. Mais depuis quelques temps, Niary Tally et l’Us Gorée ont flirté avec des positions de relégables. Les Goréens ont fait des remontées extraordinaires lors des dernières journées”.
US GORÉE S’ACCROCHE, LE STADE DE MBOUR ET NIARI TALLY BASCULENT EN L2
Au bas du tableau, la lutte pour le maintien s’est aussi poursuivie jusqu’au bout. Lanterne rouge à l’avant dernière journée, l’Union sportive goréenne (12e; 27pts -10) a réussi à s’extirper de la relégation en L2, suite à sa précieuse victoire obtenue samedi (1–0) face Stade de Mbour. Ce qui lui permet de doubler les Stadistes et lui ravir sa place de première équipe non relégable. Mais aussi de le faire basculer au purgatoire (Ligue 2), les Stadistes qui accompagneront l’équipe de Niary Tally (14e; 24pts -7) qui a perdu (1-1) le match de la dernière chance face au Jaraaf (4e; 44pts +2 ). Un match qui a été interrompu à la 77e alors que les «Vert et Blanc» menaient par 1 but à 0.
DE LA NECESSITE DE REFORMER A L’OBLIGATION DE PERFORMANCE
Pour quoi, sur quoi et sur quels modèles des villes à forte identité historique, politique et émotionnelle pourraient-elles être l’objet de réforme ? Pour quels objectifs et sur quelle durée ? Quid des modèles étrangers ?
Annoncé par les tenants du pouvoir, le projet de changement de statut des villes comme Dakar a suscité une polémique, empruntant par moment des contours aux relents politiques. Mais, au-delà de ce débat qui semble passionnel, des questions légitimes se posent avec acuité : pour quoi, sur quoi et sur quels modèles des villes à forte identité historique, politique et émotionnelle pourraient-elles être l’objet de réforme ? Pour quels objectifs et sur quelle durée ? Quid des modèles étrangers ?
POLITIQUE DE PROXIMITE DE L’ETAT ET DE RESPONSABILISATION DES COLLECTIVITES LOCALES : De Diouf à Sall en passant par Wade, un processus sans cesse en mutation
Depuis 1872, date de la création de la commune de Saint-Louis, le Sénégal s’est lancé dans un processus irréversible de renforcement continu de la décentralisation. Ce processus a conduit à deux réformes majeures réalisées respectivement en 1972 et en 1996. La première réforme de 1972 pose «l’acte précurseur des libertés locales plus affirmées, avec la création des communautés rurales, la promotion de la déconcentration et la régionalisation de la planification».
Réalisée en 1996, la deuxième réforme, dans le souci d’accroitre la proximité de l’Etat et la responsabilité des collectivités locales, consacre la régionalisation avec notamment l’érection de la région en collectivité locale, la création des communes d’arrondissements, l’attribution aux collectivités locales de compétences par le transfert de neuf domaines de compétence. Cette loi de 1996 ouvre également la possibilité pour les communes de créer, par association, une structure d’entente et de coordination de leurs activités dans certains domaines de portées municipales : c’est la commune urbaine. Ainsi en 1997, les communes de la région de Dakar sont découpées en communes d’arrondissements : 19 dans la ville de Dakar, 16 à Pikine, 5 à Guédiawaye et 3 à Rufisque.
En faisant cette réforme, le président Abdou Diouf voulait expérimenter l’extension de la notion de « commune urbaine » aux autres régions. Arrivé au pouvoir en 2000, le président Wade a aussi apporté sa touche dans ce processus de consolidation de la démocratie locale. En 2002, il élève le territoire couvert par la ville de Guédiawaye dans le département de Pikine en département distinct de celui de Pikine.
En 2005, la communauté d’agglomération de Dakar qui regroupait les villes de la région de Dakar est créée sur la base d’une intercommunalité entre collectivités locales. En 2008, par n° 2008-1344 du 20 novembre 2008, trois communes d’arrondissement sont créées à Thiès : Thiès Nord, Thiès Est et Thiès Ouest portant ainsi le nombre de villes à 5, à savoir : Dakar, Pikine, Guédiawaye, Rufisque et Thiès. Mais avec l’Acte 3 de la décentralisation lancée par le président Macky Sall en mars 2013, on assiste à la généralisation des communes, à la création de conseils départementaux et à des modifications dans la répartition des compétences au sein des collectivités locales.
L’objectif visé par le président Sall était clairement affiché : « mettre en place une planification cohérente des compétences entre les collectivités locales et l’Etat. » Désormais, les communes étant de plein exercice, il devenait impossible de créer des communes d’arrondissements. C’est dans le cadre de la deuxième phase de cet Acte 3 devant parachever la première phase grâce à l’émergence de « nouveaux pôles territoriaux » que cette polémique portant sur le changement de statuts des villes est née.
CONSEQUENCES DE L’ACTE III DE LA DECENTRALISATION SUR LES VILLES : Dakar perd sa culture d’investissement
Certain spécialistes en décentralisation estiment que l’Acte 3 de la décentralisation a été mal fait avec, notamment, une communalisation intégrale jugée «trop osée». Selon eux, le chef de l’Etat en a fait des communes de plein exercice, «alors que leurs budgets ne leur permettaient pas d’investir». Des maires ne cessent de se plaindre de ces transferts de compétences par l’Etat qui ne sont pas accompagnés du transfert de moyens et de ressources nécessaires à l’exercice normal de ces compétences, comme le prévoient les dispositions de l’article 282 du Code général des Collectivités territoriales. «Si je prends le cas de la commune de la Patte d’Oie dont je suis le maire, nous avons hérité dans le cadre de la réforme de l’Acte III de la décentralisation la gestion du centre de santé Nabil Choucair et de son personnel dont la masse salariale est de 200 millions, sans le concours de ressources conséquentes. La preuve, cette année nous n’avons reçu que 51 millions dans le cadre des fonds de dotation pour l’ensemble des compétences transférées en matière de santé, d’éducation, de jeunesse, de sport, de culture, d’environnement», avait indiqué Banda Diop, maire de Patte d’Oie, en mai 2018, dans les colonnes de Sud quotidien.
Dans les collectivités locales, le personnel est souvent recruté sur «une base clientéliste, avec une vision qui s’arrête à la politique politicienne», estime un expert. Tout le contraire de la ville porteuse d’une «culture d’investissement». Prenant l’exemple de Dakar, des spécialistes constatent que non seulement elle avait la culture d’investissement, mais elle disposait aussi d’une «ingénierie» à travers un personnel municipal qualifié et capable de réaliser un plan d’aménagement durable. «La ville de Dakar n’est pas comparable à celle de Rufisque. Elle s’étend sur les 19 communes du département. Donc il y a une force départementale qui gère un puissant budget de 50 milliards, par péréquation ou pas, en tout cas avec la possibilité d’aider les communes.
La ville de Rufisque a 7 milliards de budget prévisionnel, mais recouvre tous les ans 5 milliards alors que le budget agrégé des 3 communes qu’elle polarise ne fait pas 3 milliards. Donc, cette ville-là est beaucoup plus puissante que les communes qui doivent se charger de l’exécution locale», explique Djibril Gueye, expert en décentralisation et membre du Bureau exécutif du Forum civil, la branche sénégalaise de l’ONG Transparency international (Ti).
En termes de gros investissements, il faut rappeler que tous les centres de santé dans les 19 communes ont été construits par la ville de Dakar. Grâce à l’amélioration du recouvrement des impôts, du temps du maire Pape Diop, la ville a vu ses recettes passer de 12 milliards de F CFA, en 2002, à 36 milliards de F CFA en 2008, dont la moitié consacrée à l’investissement, contre moins de 2 milliards il y a six ans. Dakar a pu ainsi refaire peau neuve, avec 270 km de réseau d’éclairage public mis en place depuis 2002. Mieux, 24 km de routes ont été aménagés, et 11 autres réhabilités. L’ouverture des centres commerciaux « Quatre C », de Colobane et des HLM, l’aménagement d’espaces publics (place Bienvenue, place du Souvenir, place Sfax…) ont contribué à embellir le décor urbain.
L’ouverture d’un Samu municipal, d’un centre gériatrique et d’une clinique ophtalmologique dit de dernière génération ont amélioré la couverture sanitaire de l’agglomération. Quant au « Crédit municipal de Dakar », il aide les démunis à démarrer une activité. Le maire Khalifa Sall, élu en 2009 grâce à une coalition d’opposition locale au président Abdoulaye Wade, n’a pas été en reste avec ses grands travaux : des investissements de 13 milliards de francs CFA sur la voirie, un éclairage public à 9 milliards, le pavage de la ville à 12 milliards, la construction du centre commercial de Kermel à 4 milliards et celui du centre Félix Eboué pour 2,5 milliards. La Ville de Dakar avait aussi acquis le centre commercial Djily Mbaye pour un montant de 1,5 milliard de francs Cfa afin de recaser «provisoirement» les vendeurs établis à Sandaga. Cependant, dès l’entrée en vigueur de l’Acte 3 de la décentralisation suivie du conflit ouvert en 2014 entre l’Etat central qui cherchait une mainmise sur la capitale et le maire qui nourrissait d’autres ambitions, presque tous les projets de la ville ont pris un coup de frein.
Trois épisodes de cette guerre entre les deux entités restent frais dans les mémoires : la sommation servie à la Mairie de Dakar par la Direction de la surveillance et du contrôle des sols (Descos, un organe dépendant de la Primature) pour arrêter les travaux de pavages sur la corniche ouest de Dakar, le blocage par l’Etat de l’emprunt obligataire lancé par la ville de Dakar dans la zone Uemoa, le différend ayant opposé la municipalité à l’ex ministre du Cadre urbain, Diène Farba Sarr, concernant l’aménagement de la Place de l’Indépendance… Aujourd’hui, «il semble que l’avènement de l’Acte III de la décentralisation ait fini par étouffer la culture d’investissement» de certaines villes, avancent des experts en décentralisation, qui se sentent du reste confirmé par le président de la république qui a indiqué que les villes «flottent parce que les communes sont de plein exercice». Une déclaration tenue le 31 décembre dernier, face à quelques journalistes, tout juste après son discours à la Nation.
PROCESSUS IRREVERSIBLE DU RENFORCEMENT CONTINU DE LA DECENTRALISATION : Les états généraux de la décentralisation nécessaires
«La ville est le lieu de la modernité et de la modernisation, c’est le lieu où on innove, on invente. Parce qu’on n’est plus pris dans le carcan des traditions et la surveillance en Afrique des anciens. On est dans un espace libre où face à de nouveaux challenges, on est obligé de venir avec des innovations», avait déclaré le Professeur d’Histoire à l’université de Columbia (Etats-Unis) Mamadou Diouf, lors de l’émission « Objection » de Sud Fm du 03 janvier dernier. Une assertion partagée par nombre d’experts en décentralisation pour qui la ville est «historique» et même «sociologique», regrettant ainsi ce débat sur la suppression des villes. «C’est une situation qui ne doit pas être prise à la légère car c’est une proposition d’un homme politique qui, devant la loi, cherche à modifier un existant. La ville de Rufisque, la ville de Dakar, historiquement ont une place dans l’ordre de territorialité au Sénégal. Ça, c’est depuis le 19ème siècle», argumente Djibril Guèye, du Forum civil. Poussant la réflexion plus loin, des experts rappellent qu’il y a beaucoup d’organisations internationales, comme la Fédération mondiale des villes jumelées (FMVJ), ou encore Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLU Afrique) qui reconnaissent plutôt les villes que les communes. Mieux, la ville en tant que collectivité locale disposant d’un grand budget, «est la seule, selon eux, capable de faire des investissements et au-delà, d’interagir dans le cadre de la diplomatie municipale.» Des exemples de coopérations décentralisées comme le Plan climat territoire intégré (Pcti) et l’initiative «Pépinière d’entreprises» dont l’idée remonte à 2009 foisonnent. Des interrogations et inquiétudes existent, par conséquent, quant à l’avenir de cette coopération décentralisée.
Du côté de l’Etat, plus précisément le président du Groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar (BBY, mouvance présidentielle), Aymérou Gningue, l’argument de l’inexistence des villes dans l’Acte III de la décentralisation est toujours mis en avant. «Avec la loi de 2013 communément appelée l’acte 3 de la décentralisation, nous avons créé la communalisation intégrale avec des communes d’égale dignité.
Ce qui veut dire qu’aujourd’hui il n’y a plus de région, il n’y a que le département et la commune et toutes les communes sont d’égale dignité. Cette loi dispose que deux communes peuvent se mettre ensemble pour créer des espaces qui peuvent être des espaces territoriaux, des espaces viables qui puissent leur permettre véritablement d’impulser le développement. Donc, la notion de ville n’existe pas dans l’acte 3 de la décentralisation», s’est défendu le parlementaire, sur un site d’information générale, le 18 décembre dernier.
Poursuivant M. Gningue estimera que «la question est de voir quelles sont les limites de la loi de 96 et regarder quelles sont les dispositions pertinentes de la loi de 2013 et regarder, à travers cette loi parce que ce qui est important c’est que toutes les communes sont égales». En fin de compte, même si l’Etat a ses arguments, nombre d’experts en décentralisation insistent sur la nécessité et «l’obligation de ne pas affaiblir les villes». Il y a un impératif de décentralisation à «concilier avec des critères bien déterminés, une taille géographique bien définie, ou encore des ressources financières conséquents» pour préserver la ville. Cela pousse à redéfinir la vocation des collectivités territoriales pour éviter des réformes simplement «cosmétiques» qui ne rendraient pas service aux populations. «Mon sentiment, et je crois que c’est le sentiment de toute la société civile, ce n’est pas de supprimer la ville. Cela n’a aucun sens. On peut garder la ville et lui assigner des missions. C’est ça que le président Macky Sall avait demandé. Il avait demandé qu’on lui corrige les imperfections en termes d’attribution de la ville par rapport aux communes. Il y a trop d’enchevêtrement (…)», a fait savoir Djibril Gueye.
Dans la même veine, d’autres experts estiment qu’il y a moyen de réfléchir sur un nouveau statut à donner aux villes, «comme une institution intercommunale, sur la base d’un regroupement de collectivités territoriales, comme le prévoit le Code général des collectivités territoriales». «Je pense qu’il faut donner à la ville un autre contenu pour régler le problème (...) II serait beaucoup plus facile de permettre à la ville de Dakar, qui gérait la fiscalité au niveau départemental, de pouvoir maintenir un matelas financier important et de se charger des gros investissements du département de Dakar(…)», suggère M. Guèye.
Pour ce faire, «des états généraux de la décentralisation» au Sénégal, semblent être nécessaire à leurs yeux. Ce qui permettrait de définir les attentes sur les collectivités locales, les communes, les villes, les conseils départementaux. Mieux, cela permettrait d’évaluer les 6 années d’exercice des villes avec des budgets conséquents, leurs différents échecs et manquements, pour créer d’autres attributions, ont-ils estimé. Les appellations, les vocables et les termes «importent peu», à leurs avis. Ils optent pour le «contenu» à mettre pour chaque entité de la décentralisation.
Comment «bien copier» l’exemple français en matière de décentralisation ?
Ailleurs, plus précisément dans la grande ville de Paris, en France, il existe des arrondissements municipaux, mais qui n’ont pas de fiscalité. C’est la ville qui prend sur son budget pour le distribuer aux 20 arrondissements municipaux. C’est ce qu’on appelle la loi PLM (Paris-Lion-Marseille), «mal» copiée, de l’avis des experts en décentralisation, par le Sénégal pour instaurer, à la place, des communes d’arrondissement. Là-bas, «la décentralisation a un sens», soutiennent-ils, d’autant plus que «l’Etat n’intervient même pas dans les territoires».
C’est eux qui construisent partout des terrains municipaux, des cantines scolaires, organisent des activités culturelles et sportives, etc. Contrairement à la décentralisation « incomplète » au Sénégal, marquée par la dépendance des communes par rapport aux fonds de dotation de l’Etat, «la France a parachevé la sienne», ont-ils estimé. Cela, même s’il faut admettre que cette loi d’exception PLM est très fortement critiquée en France, dans sa composante mode d’élection des maires, car considérée par certains comme permettant l’élection d’un maire minoritaire en voix. Il urge ainsi de trouver le juste milieu entre la nécessité de décentralisation conformément au processus déjà enclenché et l’obligation de performance pour que les collectivités territoriales puissent suppléer l’Etat dans les territoires. Un impératif, dans le but d’éviter ce qui se passe au Mali «champion en découpage», plus de 600 communes, avec comme conséquences, «la revendication de chacune d’entre elles d’un territoire qui lui serait propre», avertissent les experts en décentralisation.
«Sachant que le sentiment d’identité locale passe avant celui national dans ce pays, le fait de jouer sur les découpages pareils pourrait soulever des passions à même de créer des problèmes», ont ils fait noter. Ils n’ont pas manqué de prévenir que la levée de boucliers de la communauté Lébou, dès l’annonce du projet de changement de statut des villes, en disait long.
QUESTIONS À… DJIBRILGUÈYE (EXPERT ENDÉCENTRALISATION) : «Les réformes doivent répondre à des interpellations de développement socio-économique»
La question du changement de statut des villes a soulevé une vive polémique. Comment en sommes nous arrivé à ce point-là ?
C’est une question très importante qui mérite beaucoup de réflexion. Les villes de Dakar et Rufisque, historiquement, ont une place dans l’ordre de territorialité au Sénégal. Ça, c’est depuis le 19ème siècle. Il y a dans le nouveau code, l’acte III, les 2 ordres de territorialité : la commune et le département. C’est par décret que les villes ont été créées. On est à un moment maintenant où on demande la suppression de la ville, ce qui n’est pas prévu dans le code. Aujourd’hui, des politiciens (…) veulent créer un autre ordre de territorialité qui leur est favorable. Surtout si on interroge l’histoire, notamment tout ce qui s’est passé entre la ville de Dakar et le pouvoir. En termes électoraux, le pouvoir a des problèmes avec Dakar et Rufisque dont le poids politique reste extrêmement important. Mais à mon avis, le plus important reste le contenu qu’on donne à la ville. (…) L’historique de l’Acte 3 était de renforcer financièrement les communes d’arrondissement et faire de la ville, même dans son mode d’élection, un cadre d’orientation stratégique devant servir de lieu de péréquation pour que les communes qu’elle polarise soient renforcées financièrement. Mais, dans l’exécution, cela n’a pas été le cas. Ils ont renforcé les villes et affaibli les communes.
Quelles seraient les conséquences de la suppression de la ville ?
Pour moi, la première conséquence, si on élimine la ville de Dakar, forcément il doit y avoir un autre ordre de territorialité au-delà des communes : donc ce sera le département. On élimine la ville pour créer un département qui doit être géré par un président de Conseil départemental avec le même budget que la ville et qui sera peut-être un cadre pour l’association des différentes 19 communes. Donc, c’est presqu’une faitière des différentes communes. Alors, la ville sera supprimée de l’achalandage territorial du Sénégal. Du point de vue historique, c’est moribond. Il y aura énormément de conséquences sur le plan historique. Parce que, pour nous, la ville de Rufisque qui date du 19ème siècle, en 1880, il est impensable qu’on se réveille un bon jour pour nous entendre dire que la ville de Rufisque est supprimée. Idem pour Dakar. Il faut les garder. Ce sont des communes qui ont existé depuis plus de 3 siècles. Les réformes doivent répondre à des interpellations de développement socio-économique, mais pas sur des interpellations politiques politiciennes. Du point de vue économique, la ville de Dakar avait un budget, au-delà des fonds de concours, une fiscalité. Cette fiscalité sera certes favorable aux autres communes. Mais, il serait beaucoup plus facile de permettre à la ville de Dakar qui gérait la fiscalité au niveau départemental, de pouvoir maintenir un matelas financier important et de se charger des gros investissements du département de Dakar, comme ce qu’avait commencé à faire Khalifa Sall. (…) Cela a permis aux autres communes d’être sur d’autres formes d’investissements que sur les gros que seule la ville peut porter avec les 50 milliards. Donc, si on l’élimine, c’est par exemple permettre à chaque commune de se charger de sa propre fiscalité. C’est presqu’une assiette fiscale déchiqueté.
A votre avis, quelle est la réforme territoriale la mieux appropriée pour créer en réalité des territoires viables ?
(…) Ils ont créé la ville depuis 2014, qu’ils aient le courage d’évaluer la ville. Comme par exemple à Rufisque, ils ont 6 années d’exercice. Ils ont recouvré un net de 5 milliards chaque année. Donc, durant ces 6 années, cela fait 30 milliards. Posons le problème pour voir où est ce que ces 30 milliards sont visibles dans Tengheth.
Quelles sont les investissements majeurs, visibles que la ville de Rufisque a portés pour l’évaluer par rapport aux communes ?
(…) Quelles sont les attributions de la ville de Thiès qui peuvent être transférées aujourd’hui aux communes en termes de développement ? Ça, on peut y réfléchir. Pour moi, on peut garder la ville comme ordre de territorialité. Mais, on lui affecte d’autres attributions et on corrige l’assise financière des communes qui sont carrément dans l’exécution de la politique locale.
«LES POLITICIENS, QUE CE SOIT DU POUVOIR COMME DE L’OPPOSITION, SONT DEPASSES»
Candidat indépendant à la mairie de Fann-Point E-Amitié pour les élections locales, le Pr Ababacar Sadikh Ndiaye, promoteur du CIEL décrète l’échec des «politiciens» dans la prise en charge des aspirations et besoins des populations
Candidat indépendant à la mairie de Fann-Point E-Amitié pour les élections territoriales de 2024, le Professeur Ababacar Sadikh Ndiaye, ancien secrétaire général du Saes et promoteur du Collectif des candidats indépendants pour les élections locales (CIEL) décrète l’échec des «politiciens» qui seraient dépassés dans la prise en charge des aspirations et besoins des populations. Dans le deuxième volet de l’entretien qu’il a accordé à Sud Quotidien, il en finit par appeler les jeunes à prendre en main la gestion de leur commune
Que pensez-vous des modifications apportées au Code électoral, le lundi 12 juillet dernier, en procédure d’urgence ?
Malheureusement, je ne connais pas les détails des modifications qui ont été apportées. Toujours est-il qu’ils (les membres du camp du pouvoir-ndlr) nous ont tellement habitués à manipuler les textes. J’ai entendu le ministre de l’Intérieur (Antoine Félix Abdoulaye Diome) dire : «un texte, quand on le fait, ce n’est pas pour un tel ou contre tel individu». Tout cela, c’est un discours creux. On voit à la pratique chaque fois comment les textes ont été manipulés pour maintenir le pouvoir en place. On a vu le parrainage, par exemple. Tout le monde sait que ça été fait à dessein. Ce qui me choque en réalité, c’est que le pouvoir aurait pu nous épargner de tout cela. Mais, si telle est leur façon de faire, de penser qu’il faut marcher sur les textes, faire ceci ou cela, c’est bien pour eux. Mais, c’est l’opposition qui m’a causé problème. C’est-à-dire, comment l’opposition a accepté d’être amenée comme ça à l’abattoir, comme des novices, alors qu’ils savent très bien ce qui les attendait ? Moi j’avais des velléités pour être candidat, en 2019. Mais, je me suis dit, je ne suis pas le seul. Et il faut travailler à avoir une sorte d’unité, et on verra après. Pour vous dire que j’ai rencontré, pratiquement tous ces dirigeants. Il y avait une initiative qui est allée du début du mois de janvier 2018 au 18 avril 2018. Pendant tout ce temps, on se rencontrait tous les samedis. Mais, à la veille du vote de la loi sur le parrainage, on s’est rencontré pour une journée d’étude, pour constater qu’on ne pouvait rien faire.
Qu’est-ce qui pouvait expliquer ces velléités d’aller à la conquête du suffrage des Sénégalais ?
Ces politiciens des deux côtés, que ce soit du pouvoir comme de l’opposition, sont dépassés. C’est pour cela qu’il faut des hommes nouveaux comme nous qui avons une expertise déjà sur le plan syndical, dans la gestion des hommes et de beaucoup de choses. Aujourd’hui, les politiciens ont échoué et ce n’est pas seulement au Sénégal. J’ai mis en place une structure, parce que je suis candidat pour la commune de Fann-Point E Amitié, pour les locales. J’ai lancé l’idée de mettre en place le CIEL, c’est le Collectif des candidats indépendants pour les élections locales. J’ai dit qu’il n’est pas normal qu’on ait des velléités d’être candidats et qu’on ne soit initiés à rien concernant les discussions, surtout sur tout le processus électoral, y compris le fichier et tout le reste. Parce qu’il y a le pouvoir, l’opposition et le non alignés. Et nous ? C’est pour cela que j’ai lancé cet appel-là pour voir comment nous, les candidats indépendants, on pouvait se mettre dans cette sorte de collectif-là pour pouvoir être au moins présents dans ces discussions.
Avez-vous des cibles particulières en lançant l’initiative du CIEL ?
C’était une façon d’appeler surtout les jeunes, de prendre en main la gestion des affaires de leur commune. Il faut penser déjà à changer cette façon de faire. Les partis politiques ont toujours eu les adultes qui dirigent, les femmes qui applaudissent et font dans le folklore et les jeunes qui sont la «force de frappe». S’il faut aller casser des choses, s’il faut aller insulter quelqu’un, c’est eux qui font les sales besognes. On les réserve, peut-être, une place de ministre, quelques petites choses. Je vois que cet appel est peut être tombé en même temps, mais en tout cas, je me rends compte que dans la banlieue, c’est en train de bouger. Il y a de plus en plus de jeunes qui veulent prendre le pouvoir local. Pour moi, c’est important. J’ai même écris une fois sur ma page Facebook que les politiciens devraient laisser le pouvoir local aux populations «civiles».
En tant que candidat indépendant, vous ne vous sentez pas un peu défavorisé par rapport aux candidats des partis, lesquels sont exemptés de parrainage, alors que pour vous, il vous faut une liste d’électeurs souteneurs équivalant à 2% des inscrits au niveau du département ou de la commune?
Non pourtant. C’est vrai qu’on peut contourner cela en se faisant parrainer par un parti. C’est tout. Mais sur le principe, ce n’est pas mauvais, surtout sur le plan local. Au niveau national, ça n’a pas de sens. Parce que si vous prétendez être maire ici, vous devrez être capable de trouver 2%, ne serait-ce que des gens qui diront qu’ils vous connaissent. Moi en tout cas, ça ne me dérange pas. Si on n’est pas capable d’avoir ce nombre, allez-vous coucher. Sinon, on aura cent mille candidats et les gens seront perdus. Je crois que ce n’est pas méchant.
Vous dites que vous êtes candidat pour la commune de Fann-Point E Amitié. Pourquoi voulez-vous candidater ?
Je me dis que cette commune, Fann-Point E-Amitié, c’est une commune qui est à haut coefficient intellectuel. Je m’explique. Je crois que c’est la seule commune où vous pouvez étudiez du préscolaire, en passant par l’élémentaire, le moyen, le secondaire, jusqu’à l’université sans sortir de la commune. Deuxièmement, vous avez pas mal d’autres structures d’enseignement supérieur privé, pas mal d’ONG qui se sont implantées. Vous avez l’agence des Statistiques, beaucoup de services de l’Etat qui y sont. Donc, je me dis que c’est une commune qui est quelque part dessinée pour des gens comme moi. Aujourd’hui, on se rend compte de l’échec des politiciens. Parce que, tous politiciens dans sa tête, comme disait l’autre, «quand il se rase le matin, il rêve d’être un jour assis vers la corniche Est là-bas». Donc, il a tendance à avoir des comportements de ce genre au niveau local. Alors que ça n’a rien à voir. C’est les mêmes jeux de positionnement qu’ils importent au niveau local. Depuis qu’on a cette commune et tous les gens qui sont passés, je n’ai pas vu de valeur ajoutée. Je n’ai pas vu le problème de l’environnement réglé. Le problème de sécurité est là. La commune est sale. Il y a énormément de jeunes et tellement de possibilités pour qu’on puisse aider les jeunes à pouvoir travailler, mais on ne voit rien. Je vais travailler sur ce triptyque-là qui est l’éducation, l’environnement, la sécurité. Ce sont les trois piliers pour moi. J’ai beaucoup de contacts d’amitié au niveau d’autres villes, dans d’autres pays pour avoir des partenariats, des jumelages, etc.
«IL EST SAGE ET RECOMMANDE D’EVITER LES DEPLACEMENTS, SURTOUT DE DAKAR VERS LES AUTRES REGIONS»
Invité à l’émission Grand Jury de la RFM, le Directeur général de l’hôpital Principal, Mame Thierno Dieng invite les populations à éviter les déplacements, surtout de Dakar vers les régions.
La forte propagation de la pandémie deCovid-19, dans un contexte de préparation accrue de la fête de Tabaski, affole plus d’un. Invité à l’émission Grand Jury de la RFM, le Directeur général de l’hôpital Principal, Mame Thierno Dieng invite les populations à éviter les déplacements, surtout de Dakar vers les régions.
«Si les gens peuvent s’abstenir de voyager pendant la Tabaski, même si on connait l’importance sociale de cette fête, je pense que le jeu en vaut la chandelle», a lancé comme invite le Directeur général de l’- Hôpital Principal.
A l’émission Grand Jury de la RFM hier, dimanche 18 juillet, le Général Mame Thierno Dieng estime que «nous sommes dans une circonstance où il est sage et recommandé d’éviter les déplacements, surtout de Dakar vers les autres régions». Pour cause, il reste formel sur le risque de compromission des vies des Sénégalais.
Pour autant, le Directeur général de l’- hôpital principal de Dakar ne semble pas épouser l’idée d’un éventuel retour à l’Etat d’urgence et aux mesures de restriction, tel que prévenu par le chef de l’Etat. Le professionnel de santé souligne, en fait que, «les mesures contraignantes ont été mal tolérées par les populations».
Comme justificatifs de ce refus des restrictions par les populations, à majorité dans le secteur de l’informel, il dira que c’est «parce que si vous prenez mon parent qui habite à Diaré Yaksaw, Diaré Peul ou Keur Aly, qui vit simplement par ce qu’il tire des Loumas de Pékess et de Thilmakha, vous lui dites qu’il n’y a plus de Louma. Il ne vit plus. Parce que, c’est à l’occasion de ces Loumas qu’il va vendre sa chèvre pour acheter de quoi consommer». Comme solution, il exhorte les populations à se faire vacciner et à respecter les mesures barrières pour lutter contre cette forte propagation de la pandémie.
TABASKI À HAUT RISQUE
Rien que ce weekend, le pays a enregistré 3088 nouveaux cas positifs. Alors que la Tabaski va être célébrée les mardi 20 et mercredi 21juillet dans ce contexte de flambée des contagions, l’on redoute une explosion des cas dans les prochains jours.
La covid-19reprend ses aises au Sénégal de manière exponentielle. Rien que ce weekend, le pays a enregistré 3088 nouveaux cas positifs. Alors que la Tabaski va être célébrée les mardi 20 et mercredi 21juillet dans ce contexte de flambée des contagions, l’on redoute une explosion des cas dans les prochains jours. Pour cause, les déplacements et les rassemblements favorisent la circulation du virus.
Faut-il craindre le pire dans les jours à venir au Sénégal. Précisément après la fête de Tabaski ? En tout cas, le risque est grand au vu de la vitesse actuelle de propagation de la covid-19 dans le pays. Depuis quelques jours, la courbe des contaminations ne cesse d’augmenter, sans oublier le bilan macabre.
Ce weekend, le pays a battu un nouveau record du nombre quotidien de cas positifs, s’enfonçant davantage dans la crise sanitaire et dans une troisième vague de covid19 plus que dangereuse. 3088 nouveaux cas positifs et 11 décès ont été recensés par les autorités sanitaires dont 1722 pour hier, dimanche 18 juillet. Un chiffre jamais atteint depuis le début de la pandémie. Des signaux qui ne prêtent guère à l’optimisme face au variant Delta, réputé très contagieux et qui, selon le président-fondateur de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef), le Pr Souleymane Mboup constitue «30% des nouvelles infections».
Cette propagation fulgurante du virus pourrait, par conséquent, être aggravée dans les prochains jours. Ce, face au constat du grand relâchement des populations concernant le respect des gestes barrières même si les autorités viennent de relancer certaines mesures anti covid-19. Il s’agit, entre autres, du port obligatoire du masque dans les lieux publics et privés et les moyens de transport public et privé transportant au moins deux personnes. En effet, avec les déplacements et les rassemblements dans les marchés et gares routières, le cocktail est dangereux autour des préparatifs et de la célébration de la fête de Tabaski. Car, ils constituent des facteurs importants de propagation du virus.
Pis, Dakar, la capitale sénégalaise, qui concentre la plus grande partie de la population, reste l’épicentre de l’épidémie. Et la décision de suspension des liaisons interurbaines de la société Dakar Dem Dikk ne fera qu’aggraver la situation. Pour cause, la foule sera encore plus compacte dans les gares routières, sans occulter les bousculades, les flambées des prix débouchant sur un désordre inouï. Malgré les invites du Chef de l’Etat, Macky Sall et du Comité national de gestion des épidémies (CNGE) d’éviter les déplacements et de célébrer la Tabaski sur place, les Sénégalais sont en train de quitter en grande masse la capitale. Ce qui pourrait favoriser la propagation du virus dans les autres localités qui sont encore moins touchées. C’est pourquoi la fête fait redouter un accroissement exponentiel du nombre de personnes infectées par le covid19. Une telle situation est déjà l’œuvre dans plusieurs pays après l’arrivée du variant Delta.
Plusieurs évènements du genre ont été la tempête parfaite pour la propagation du virus. Les autorités ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation déjà grave que connait le pays. Selon elles, les hôpitaux sont débordés, l’oxygène en manque et le rythme de la vaccination très lent. Sur ce, elles ont insisté sur le respect des gestes barrières contre la covid-19.
Par Alioune TINE
UN PIONNIER, UN FONDATEUR ET UN HOMME ENGAGÉ DANS LA PROMOTION DES DROITS HUMAINS EN AFRIQUE
Avec la mort de Youssoupha NDIAYE, le Sénégal vient de perdre un de ses fils les plus illustres qui a porté une contribution majeure dans des domaines divers tels que le droit, les droits humains et le sport
Avec la mort de Youssoupha NDIAYE, le Sénégal vient de perdre un de ses fils les plus illustres qui a porté une contribution majeure dans des domaines divers tels que le droit, les droits humains et le sport, il les a tous portés à des niveaux d’excellence au plan national, régional et international. Un acteur et plusieurs figures, dont chacune brille et excelle dans son domaine de compétence.
Nous allons insister ici sur une des figures les moins connues de la jeune génération et les plus connues au plan régional et international, c’est celle du pionnier, du fondateur, du grand commençant et du magistrat engagé dans la promotion et la protection des droits de l’homme en Afrique et au Sénégal.
J’ai connu personnellement Youssoupha NDIAYE quand nous avons créé la RADDHO en 1990 et en tant chargé des relations internationales, je représentais l’organisation à la Commission Africaine des Droits de l’- Homme et des Peuples (CADHP), dont l’originalité était de permettre la participation des organisations de la société civile à ses travaux.
Youssoupha NDIAYE a été un des tout premiers membres de la CADHP, où il a siégé de 1987 à 1999 et en a été le Président en 1997. Je voudrai souligner ici le rôle modeste que Halidou OUEDRAOGO, alors Président de l’Union Interafricaine des droits de l’homme et Président du MBDHP et moi-même avons joué pour qu’il se présente comme candidat à la présidence de la Commission.
En avril 1997, lors de la session de la CADHP à Nouakchott, on a été approché par la commissaire Julienne Ondziel-Gnelenga pour nous informer de la nécessité d’élire un nouveau Président pour relancer l’intérêt sur la Commission Africaine et tous nous nous entendîmes sur le nom de Youssoupha NDIAYE, pour ses grandes qualités humaines et intellectuelles avec ses interventions toujours très pertinentes, très suivies, concises et économiques ; Ses compétences reconnues par tous avaient permis de lui confier la rédaction du règlement intérieur de la CADHP.
Halidou et moi sommes partis à son hôtel pour le convaincre d’être candidat. Quand tous les deux nous lui avons parlé, Youssou a été tellement ému qu’il a fondu en larmes. On a vu derrière un homme souvent perçu comme un homme de pouvoir, froid et distant, un être humain d’une extraordinaire sensibilité, et d’une extraordinaire générosité. De là est parti d’ailleurs une sorte de complicité qui me liait au Président Youssoupha NDIAYE.
Le bail qui liait Youssoupha NDIAYE aux droits humains en Afrique, remonte à plus de 40 ans. En 1979, suite aux massacres de 15 lycéens de Berengo en Centrafrique, sous le règne de l’Empereur BOKASSA 1er, l’OUA indignée créa une Commission d’enquête dirigée par le Juge sénégalais Youssoupha NDIAYE, pour faire la lumière sur les graves violations des droits de l’homme en Centrafrique.
A ma connaissance, c’est la première commission d’enquête sur les droits de l’homme créée sur le continent africain par les leaders africains, en matière de droits humains, on assistait à un véritable changement de paradigme. La publication du rapport et son impact dans la presse continentale et internationale a joué un rôle fondamental dans la chute de BOKASSA et surtout a servi d’accélérateur pour l’adoption de la Charte Africaine des Droits de l’- Homme et des peuples.
C’est ainsi que Edem KODJO, SG de l’OUA, a saisi cette opportunité pour réunir à Dakar beaucoup d’experts en matière de droits de l’homme dont Ibrahima FALL, Jacques BAUDIN, Youssapha NDIAYE, Kéba MBAYE qui soumet le premier projet de Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples avec le soutien politique et intellectuel du Président SENGHOR.
La suite on la connait avec la réunion de Banjul en juin 1980 et l’adoption de la Charte à Nairobi en 1981. Le fait que Youssoupha NDIAYE ait été membre de la CADHP et son Président ont exercé des effets très positifs sur la politique des droits de l’homme au Sénégal sous Abdou DIOUF.
Président de la Cour Suprême du Sénégal, il a été également nommé Président du Comité Sénégalais des Droits de l’Homme. Il a fortement influencé la politique des droits de l’homme du président DIOUF, qui va ensuite rehausser le statut du CSDH en lui conférant un statut législatif par la loi n°97-04 du 10 mars 1997. Le Comité Sénégalais des Droits de l’Homme (CSDH) à l’époque était composé de grandes figures dont : La juge Mireille NDIAYE, le juge Malick SOW, Me Ousmane SEYE, Mabassa FALL, le juge Alioune NDIAYE.
Cette période qui constitue une véritable remontée démocratique et des droits humains au Sénégal, a créé les conditions qui avaient eu une influence majeure sur l’avènement de l’alternance pacifique de 2000. On assistait effectivement au Sénégal à un véritable second souffle au plan démocratique et au plan des droits humains, il régnait une culture de la tolérance, de la critique, de la liberté de penser et on sentait les choses bouger au plan institutionnel. Dans le contexte de la géopolitique africaine, on était dans un cycle qu’on pourrait qualifier de printemps des transitions et des alternances démocratiques en Afrique. Youssoupha NDIAYE ne parlait pas beaucoup comme la plupart des fonctionnaires d’élites de son époque qui ont grandi avec une forte culture de l’obligation de réserve.
J’ai succédé à Youssoupha NDIAYE à la tête du CSDH et j’échangeais un peu avec lui, dire qu’il était déçu du sort réservé au CSDH par le régime libéral est une litote. Car avec le régime libéral, le CSDH a perdu le statut A que Youssoupha NDIAYE avait permis d’obtenir auprès des Nations Unies. Il s’était retiré à Saint-Louis et aussi s’était soustrait volontairement de toute activité publique. Sa disparition marque une fin de cycle qui doit amener le peuple sénégalais à se regarder en face, avec une démocratie de plus en plus problématique et une institution des droits de l’homme affaiblie. Faut-il s’étonner que ce pays qui paradoxalement n’a jamais été aussi riche, soit si fracturé aujourd’hui et la proie de violences politiques, sociales et symboliques d’une ampleur jamais égalée, au Parlement à l’université et à l’école. Tout se passe comme si les phénoménales ressources minérales dont dispose ce pays sont en train de jouer très négativement sur nos rapports au pouvoir, à la société et à nous-mêmes. Il est temps d’anticiper sur la construction d’un nouveau cycle et sur la vision d’un monde commun à inventer ensemble.
La mort de Youssoupha NDIAYE, qu’il faut considérer comme la marque d’une fin de cycle, les leçons inspirées de son parcours fantastique et son retrait de la vie publique doivent nous amener tous à une réflexion collective et réflexive sur notre société malade, en proie à de nouveaux démons.
*FONDATEUR AFRIKAJOMCENTER
THIÈS : UN MOUVEMENT DEMANDE UN AUDIT DE LA GESTION FONCIÈRE À CHÉRIF LÔ
Le mouvement And Taxaw Commune Chérif Lô (ATCC) invite l’Etat à mener un audit foncier, pour élucider la situation dans cette collectivité territoriale, où la Direction de la surveillance de l’occupation du sol (DSCOS) a récemment détruit dans le village
Ndiakhaté Ndiassane (Thiès), 19 juil (APS) - Le mouvement And Taxaw Commune Chérif Lô (ATCC) invite l’Etat à mener un audit foncier, pour élucider la situation dans cette collectivité territoriale, où la Direction de la surveillance de l’occupation du sol (DSCOS) a récemment détruit dans le village de Thiawone Bambara les bornes d’un lotissement jugé illégal.
’’Il faut qu’on mène un audit foncier clair’’, a dit Ndiaga Ndiaye, coordonnateur du mouvement ATTC, selon qui, au-delà du site qui abritait le lotissement de Thiawone Bambara, le foncier de toute la commune de Chérif Lô doit être audité.
S’adressant à des journalistes dans le village de Ndiakhaté Ndiassane, M. Ndiaye a laissé entendre qu’un audit foncier s’impose, pour faire la lumière sur la gestion foncière dans leur commune, sur laquelle leur mouvement alerte depuis deux ans.
Pour Ndiaga Ndiaye, à travers son opération, consistant à détruire des bornes sur 400 hectares d’un lotissement ‘’sans autorisation’’, à Thiawone Bambara, pour 15.000 parcelles, la DSCOS leur ‘’donne raison’’ quant à la légitimité de leurs inquiétudes.
Ils disent être en présence d’un ’’scandale national’’, voire ’’international’’, avec des paysans spoliés de leurs terres de production, des promoteurs immobiliers et des Sénégalais de la diaspora ’’arnaqués’’, alors qu’ils pensaient mettre leur argent en lieu sûr.
Le coût de ces parcelles est estimé selon M. Ndiaye à ‘’plus de 6 milliards de francs CFA’’, en plus des frais de bornage aussi évalués à plusieurs milliards.
’’Ce qu’on souhaite, c’est qu’on annule toute la procédure, qu’on revienne en arrière et qu’on mène des enquêtes pour protéger tout le peuple sénégalais’’, a dit Louis Jérôme Ndiolène, membre du collectif.
ATTC invite le procureur à s’auto-saisir.
M. Ndiolène, membre du conseil départemental de Tivaouane, où il dirige la commission en charge de l’aménagement du territoire, rappelle que ce lotissement a été effectué sur la base d’une ’’délibération fourre-tout’’ qui remonte à 2016, et qui stipulait que toute la commune de Chérif Lô est lotie.
Ce qui n’est pas conforme avec la réglementation qui nécessite une enquête préalable de la commission domaniale avant chaque délibération,, estime t-il.
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QUE CE SOIT DE GRÉ OU DE FORCE, EN 2024 MACKY DOIT FAIRE SES CARTONS SINON ...
Quoiqu’opposé à la limitation systématique des mandats présidentiels, Khadim Mbacké Sall dénonce l’option prise par de Ouattara et Condé et prévient Macky Sall contre toute tentative de leur emboiter le pas. Il a juste à choisir son mode de sortie
« Je ne suis pas d’accord avec la limitation des mandats », déclare le vice-coordonnateur de l’ONG Urgences panafricanistes dans la deuxième partie de son entretien accordé à AfricaGlobe. Pour lui, la limitation des mandats est une norme de la démocrate occidentale qui ne saurait fonctionner dans le contexte africain au risque de porter préjudice au décollage des pays africains. Pour lui la question des mandats doit être traité au cas par cas.
A cette fin si le pays retrouvait ses dirigeants de qualité d’antan pourquoi ne feraient-ils pas 3 mandats voire bien plus. En revanche, en aucun cas Alassane Ouattara ne sera jamais Thomas Sankara, Alpha Condé ne sera jamais Patrice Lumumba comme Macky sur aucun plan ne pourrait avoir l’étoffe de Kwame Nkrumah. Tant que la corruption, la mal gouvernance, la non prise en compte des questions sociales ont le vent en poupe même un 2è mandat reste une problématique.
De ce point de vue, aucune pertinence de bloquer les mandats présidentiels à deux. En effet, certains dirigeants ne méritent pas qu’on renouvelle leurs mandats parce qu’ils ne sont pas bons. En revanche d’autres méritent autant de mandats que possibles selon le raisonnement de l’activiste. Sauf qu’il va être difficile d’avoir ceux-là dans l’Afrique d’aujourd’hui.
Ces dirigeants avaient le leadership requis pour conduire les destinées de l’Afrique. Ils avaient la vision qui va avec. Ils étaient panafricanistes et avaient à cœur l’autodétermination de l’Afrique en même temps qu’ils n’avaient pas le souci d’accumulation des richesses au détriment de leur peuple contrairement à ceux qui sont actuellement au pouvoir dans les différents pays du continent.