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20 juin 2025
EN AFRIQUE DU NORD, PRESSE EN DANGER
Procès expéditifs ou à huis clos, lourdes peines de prison: plusieurs journalistes ont été pris ces derniers mois dans l'étau judiciaire au Maroc et en Algérie, frères ennemis du Maghreb qui referment ensemble une brève embellie de liberté d'expression
Procès expéditifs ou à huis clos, lourdes peines de prison: plusieurs journalistes ont été pris ces derniers mois dans l'étau judiciaire au Maroc et en Algérie, frères ennemis du Maghreb qui referment ensemble une brève embellie de liberté d'expression, selon les défenseurs des droits humains. "Ce sont deux systèmes déstabilisés qui réagissent mal et sont en train de s'enfermer de façon surprenante dans une spirale" de répression, estime le Français Christophe Deloire, directeur général de l'ONG Reporters sans Frontières.
D'un côté, Alger, qui fait face depuis 2019 à une contestation inédite, marquée au début par une certaine libération de parole, a censuré plusieurs médias indépendants et condamné des journalistes reconnus. Parmi eux, Khaled Drareni, fondateur d'un site d'information indépendant et correspondant de chaînes européennes, condamné à deux ans de prison en septembre 2020 pour "incitation à attroupement non armé" après avoir couvert une manifestation du mouvement prodémocratie Hirak. …
Au Maroc, Soulaimane Raissouni, le rédacteur en chef d'un journal indépendant aux opinions critiques, a été condamné la semaine passée à cinq ans de prison. Aujourd’hui, c’est le journaliste Omar Radi qui vient d’être lourdement condamné à une peine de 6 ans ferme.
Le révérend Jesse Jackson, figure de la communauté noire américaine, a reçu lundi les insignes de commandeur de la Légion d’honneur des mains du président Macron qui évoque la fraternité de la France à l'égard du révérend.
Emmanuel Macron a remis lundi 19 juillet 2021 les insignes de commandeur de la Légion d’honneur au révérend Jesse Jackson, « défenseur infatigable » de la communauté noire américaine et des valeurs de « justice et de diversité ». « Les valeurs pour lesquelles vous vous êtes battu sont les mêmes que celles de la République française […] Vous êtes notre frère », a déclaré le chef de l’État, en lui remettant, avec « une grande joie », la plus haute distinction française. « Je suis très reconnaissant de recevoir une décoration aussi prestigieuse de la part de la grande et aimée nation française », a réagi Jesse Jackson, 79 ans, dans un communiqué.
Emmanuel Macron s’est entretenu en tête à tête avec le pasteur baptiste avant la cérémonie dans la salle des fêtes de l’Élysée, où étaient rassemblées une centaine de personnes, dont quatre de ses cinq enfants et des proches venus des États-Unis. Étaient également présents l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira, l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault en tant que président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, et le député des Français établis en Amérique du Nord, Roland Lescure (LREM).
La communauté musulmane du Sénégal célèbre encore la fête de la Tabaski en rangs dispersés. Et pour cause, alors qu’une partie de la communauté commémore le sacrifice d’Abraham en ce mardi 20 juillet, au lendemain de la station d’Arafat, avec l’Arabie Saoudite et le reste du monde, la grande majorité a pris date pour demain, mercredi 21 juillet 2021. Comme officiellement annoncé par les autorités au Sénégal. Sud Quotidien profite de l’occasion pour revisiter les grands contours de cette fête religieuse qui doit en principe «unifier» tous les Musulmans.
IMAM MOUHAMED GUEYE SUR L’HISTORIQUE, LES VERTUS ETC. DE LA TABASKI : «Egorger plusieurs moutons dans une même famille importe peu devant Dieu car...»
Aïd el-Kebir, Aïd al-Adha ou Tabaski est une des deux fêtes musulmanes. Aussi appelée fête du mouton, en rapport avec le sacrifice du Prophète Ibrahima (AS), la Tabaski est pleine d’enseignements. Imam Mouhamed Gueye revient ici sur l’- historique, les vertus, les interdits et recommandations de cette fête musulmane célébrée demain, mercredi 21 juillet 2021 officiellement au Sénégal, même si une partie de la communauté musulmane nationale prie ce mardi 20 juillet, lendemain de la station d’Arafat, avec l’Arabie Saoudite et le reste du monde. Non sans souligner qu’égorger plusieurs moutons dans une même famille importe peu devant Dieu car c’est l’acte du sacrifice qui intéresse le Seigneur.
«Ibrahima Khaliloullah (Ibrahima, l’ami de Dieu –SWT a eu tardivement un fils Ismaïl. Avoir un enfant au delà de 100 ans est une aubaine. Un véritable don de Dieu. Le Prophète Ibrahima (AS) très attaché à son fils, Dieu lui montre en songe qu’il doit égorger Ismaël. Histoire de voir qui de Lui ou d’Ismaïl prime dans le cœur d’Ibrahima. Affaire de «jalousie» car Dieu est très jaloux. Le matin, Ibrahima explique son rêve à Ismaïl. Ce dernier approuve et dit qu’il sera parmi les élus de Dieu. La réponse d’Ismaël est à saluer. L’enseignement qu’on peut en tirer est qu’un fils doit obéir à son père.
En résumé, au moment de passer à l’acte, Dieu l’a remplacé (Ismaïl) par un gros bélier. Le mouton venant du paradis était l’œuvre d’un érudit, Habii. Ce dernier l’avait égorgé en guise de vœu exaucé. La Sunna est perpétuée lorsque le Prophète Mohamed (PSL) l’a réitéré. Alors elle devient «obligatoire» pour tout musulman qui en a les moyens. Cependant, il est bien de souligner qu’égorger plusieurs moutons dans une même famille importe peu devant Dieu. Ce qui est important, c’est l’acte du sacrifice. Encore que Dieu n’a pas besoin de la viande. Il est aussi interdit de se cotiser pour l’achat du mouton… C’est un gâchis, au contraire, car Dieu ne va pas rétribuer pour le groupe. Tout individu aura ses récompenses devant Allah (SWT), juste à la hauteur de ses actes, ses bonnes œuvres...
UN INDIVIDU PEUT ACHETER UN MOUTON, L’EGORGER POUR LUI ET AU NOM DE TOUTE LA FAMILLE
Cependant, il faut noter que si un seul individu a les moyens d’acheter le mouton pour la famille, c’est bien. Dans ce cas, il peut l’égorger pour lui et au nom de toute la famille. D’ailleurs, pour rappel, le Prophète (PSL) a égorgé 2 gros béliers, un pour Lui (PSL) et l’autre pour sa famille et pour tout musulman qui sera dans l’incapacité de s’en procurer. Le Prophète (PSL) dit, dans un Hadith : «accomplissez la Tabaski (achat d’un bélier) car elle sera votre monture pour traverser Sirat». D’où l’opportunité d’acheter un gros bélier, si les moyens le permettent. A noter que dès l’instant où la lune est apparue, il est déconseillé pour celui ou celle qui veut réellement sacrifier un bélier, de couper ses cheveux et ses ongles.
LE MOUTON A NE PAS ACHETER
L’achat du bélier doit obéir à des critères. Le mouton ne doit pas être borgne, ne doit pas boiter, ni avoir une gueule puante, ni être aveugle, ni avoir les cornes brisées ou qui saignent ; ses oreilles ne doivent pas être trop trouées. Le bélier de Tabaski ne doit pas être malade, ne doit pas souffrir de diarrhée, de gale ; il ne doit pas être un mouton maigrichon, encore moins avoir plus du tiers de la queue coupée. L’âge du mouton joue aussi dans la mesure où d’aucuns disent qu’un bélier n’est apte pour la Tabaski qu’à partir de 8 mois et pour d’autres à partir de 6 mois.
DES POSSIBILITES QUI S’OFFRENT AUX MUSULMANS QUI NE PEUVENT PAS SE PROCURER UN BELIER
Une vraie miséricorde pour la Ummah. Des alternatives existent, si l’on ne peut pas avoir le mouton. Les opportunités : un bélier ou un mouton castré ou une brebis, un bouc, un bouc castré ou une chèvre, un bœuf, un taureau (bœuf castré) ou une vache, un chameau, un chameau castré ou une chamelle. Et l’on a 3 jours, à partir du jour de la Tabaski qui se fête ainsi, pour se procurer l’un de ces choix. Celui qui n’y parvient pas en est exempté. Tout est important en ce qui concerne la fête du sacrifice. Le Prophète (PSL) avait «instruit» à Fatima d’aller assister (regarder) au moment de l’égorgement. Car c’est une occasion pour tout musulman de se faire pardonner ses péchés d’il y a un an. Les péchés connus ou méconnus. Et chaque goutte de sang qui tombe est bénéfique et que Dieu l’insère dans le livre de ses bonnes œuvres.
LES INTERDITS
Rien du mouton ne doit être vendu. Cependant, la viande est divisée en 3 parties : une pour la consommation, une autre pour les offrandes et une dernière quantité qu’on peut garder. Il est formellement interdit d’égorger son mouton avant l’imam. Alors, ce qu’il faut faire le jour j, c’est de se lever tôt, prendre son bain, s’habiller de ses plus beaux vêtement et partir prier (les deux rakkats, ndlr), écouter le sermon de l’imam, s’assurer qu’il a égorgé son mouton. Choisir un autre chemin pour le retour. Tout le monde doit sortir pour magnifier ce jour. Tous à la prière, même les femmes en menstrues doivent y aller, même si elles ne prient pas. L’autre chose à souligner c’est le «takbir» («Allahou Akbar») à prononcer après chaque prière, jusqu’à la prière du matin au 4e jour.
La Tabaski est célébrée au lendemain d’Arafat qui correspond au 9e jour du mois. Le Prophète (PSL) invite tout musulman a observé le jeun, s’il ne part pas en pèlerinage. Une occasion pour se faire pardonner ses péchés. Ces dix jours de ce mois sont d’une importance capitale et incommensurable. De l’accomplissement de bons actes à perpétrer mais le contraire aussi est lourde de sanctions (…).»
LE «TANKU NJEKKE», CE CASSE-TETE DE JEUNES MARIEES
Une trouvaille ancienne pour raffermir les liens entre les familles des deux mariés, le «tanku njekké», qui est le fait d’offrir un gigot du mouton de Tabaski à sa belle-famille durant la fête de Tabaski, est en train de devenir un vrai calvaire...
Le «tanku njekké», comme son nom l’indique, est le gigot que l’on offre à sa belle famille, notamment à sa marraine, durant la fête de Tabaski. Jadis un acte socioculturel pour raffermir, consolider les liens entre la mariée et sa belle famille, cette tradition est dévoyée et sortie de son contexte. Elle est en train de devenir de plus en plus un nouveau fardeau qui fatigue nombre de femmes mariées parce que ne se limitant plus au gigot offert. Comme si cela ne suffisait pas, de nos jours, il faut s’acquitter aussi du «fallaré yaye», qui est le filet et côte filet du mouton destiné à la belle-mère. Si les unes pensent que ne pas sacrifier à cette tradition est source de problème dans leurs foyers, d’autres trouvent que c’est du gaspillage et qu’il faut revoir nos comportements
Une trouvaille ancienne pour raffermir les liens entre les familles des deux mariés, le «tanku njekké», qui est le fait d’offrir un gigot du mouton de Tabaski à sa belle famille durant la fête de Tabaski, est entrain de devenir un vrai calvaire pour des femmes mariées. Au début, les femmes mariées attendaient le soir, le jour de l’Aïd el-Kebir (Aïd al-Adha ou Tabaski), pour amener le «tanku njekké» qui était seulement composé du gigot, chez leur belle famille, s’elles n’habitent pas ensemble. Mais, maintenant, elles y ajoutent des tissus très chers et une somme d’argent très importante pour soi-disant le prix de la couture. Et celles qui ne l’ont pas ou qui se contentent de donner le traditionnel gigot sont méprisées par leur belle famille. Et ce sont surtout les jeunes mariées et leurs proches (mamans et sœurs) qui en font les frais, à travers des piques, dénigrements et autres paroles déplacées venant souvent des sœurs et mêmes mamans des maries. Comme s’il s’agissait d’un droit ou une obligation religieuse ou divine.
Ajouter à cela l’histoire de «fallaré yaye» qui consiste à donner le filet et côte filet du mouton de tabaski à la belle-mère, entre autres rituels, la coupe est pleine. Trouvée dans son appartement avec une perruque à la main, dans un quartier huppé de Dakar, madame Séye pense que ce n’est pas obligatoire. Pour elle, c’est une question de choix personnel et c’est un phénomène qui est à la mode. Mais ne pas le faire devient une source de problème chez la femme.
LE «FALLARE YAYE», L’AUTRE HANTISE EN EMBUSCADE
«Ce n’est pas obligatoire ; moi je le fais. C’est une question de choix. C’est aussi à la mode. Celle qui ne le fait pas est une grande perdante. Si tu donne seulement le «tanku njekké», on te dénigre car tu n’y as y pas mis de l’argent ou des tissus de grande valeur. Il y’a aussi le «fallaré yaye» qui est le filet et côte filet du mouton ; ce n’est pas obligatoire, mais c’est un phénomène à la mode. Et le faire réconforte la femme dans son ménage.
Comme le «suukëru koor» qui est un présent donné durant le mois de Ramadan, le «tanku njekké», s’il n’est pas fait normalement c’est-àdire donner en plus du gigot, de l’argent ou des tissus riches, on te traite de tous les noms», nous apprend la dame Séye. «Malheureusement, c’est ce qui se passe au Sénégal. C’est pourquoi personne ne peut épargner. Tu travailles des mois et des mois juste pour gaspiller ça en une journée», se désole madame Baldé qui est marié depuis plus de 10 ans. A en croire les deux intervenantes, le mari peut ne pas être au courant ; mais ce sont ses sœurs, appuyées parfois par leur maman, «qui vont te mener la vie dure et finir par influencer leur frère. Ce qui peut même causer des problèmes dans le foyer de la nouvelle mariée».
Une autre dame, même «contrainte». Marème Ndiaye, femme de ménage, et qui vie dans un foyer polygame, ne donne pas le «tanku njekké». Mais plutôt, à la place, elle donne à sa belle famille des tissus car c’est devenu une habitude pour elle. Joint au téléphone, madame Sagna trouve que «si l’on ne le fait pas, sa belle famille peut lui en vouloir car c’est devenu un lundi chez eux d’attendre que tu leur donnes chaque année le ‘’tanku njekké’’». Trouvée devant sa boutique de prêt-à-porter, madame Mbodj soutient que cela dépend des personnes. «Il y a en qui le font car elles en ont les moyens et d’autres qui ne le tentent pas car elles savent que leurs revenus ne le leur permettent pas». Toujours selon elle, «il y a des femmes qui ne connaissent pas cette tradition, d’autres la connaissent mais ne s’attardent pas à ces traditions qui sont une perte de temps et d’argent.»
«LA GENERATION D’AUJOURD’HUI N’A RIEN COMPRIS DE L’ESSENCE DE CETTE TRADITION»
Pratiqué au début pour raffermir les liens entre les belles familles, donner le «tanku njekké» a vu son but détourné au fil des années. La nouvelle génération a totalement modifié le sens de cette tradition, en y incluant l’aspect pécuniaire et matérialiste. Interpellée sur ce phénomène, mère Baldé, revient sur l’essence de cette pratique et comment on donnait le «tanku njekké» à sa belle famille, au début. «Nous, auparavant, on ne donnait pas de l’argent ou des tissus, encore moins le «tanku njekké».
Au contraire, on cuisinait un très bon repas que l’on remettait à nos belles familles, avec de la boisson et des colas. Mais ce n’était pas obligatoire car nos familles savaient que les temps étaient durs. Nos belles familles nous donnaient, au contraire. C’est elles qui nous aidaient pour mieux raffermir les liens des familles. Mais, la génération d’aujourd’hui n’a rien compris de l’essence de cette tradition», a déclaré mère Baldé qui se désole du fait qu’on ait dévoyé cette belle tradition. Toujours d’après mère Baldé, il faut revoir les priorités, changer nos comportements et connaitre le rôle et l’esprit de ces traditions anciennes. Pour madame Aminata Ndiaye, étudiante en journalisme et communication et mariée récemment, c’est du gaspillage pur et dur. «Et si le mari qui est polygame n’a pu acheter qu’un seul mouton, et que chacune des deux femmes prennent (chacune) un gigot du mouton pour donner à leur belle famille, comment vont-ils faire pour bien manger durant la fête ?
OUSTAZ MAODO FAYE, SUD FM «Le ‘’tanku njekké’’ , c’est quelque chose en déphasage avec les préceptes de l’Islam»
«Ce phénomène ne se trouve ni dans le Coran, ni dans les «Khadisses» (traditions) prophétiques. Ce sont nos us et traditions. Dieu nous demande juste d’immoler le mouton, le sang et la viande n’intéresse pas notre Créateur. Au contraire, c’est l’acte et la dévotion qui nous rappelle la «Sunna» du Prophète Abraham (AS). La fête de Tabaski est une «Sunna» (tradition prophétique, ndlr) perpétrée per le Prophète Mohammed (PSL) qui l’a hérité du Prophète Abraham (AS). La personne n’a pas le droit de vendre la viande du mouton, mais elle peut en donner comme un acte de charité aux plus démunis.
Le «tanku njekké», à la limite, l’Islam ne le reconnait pas ; c’est quelque chose qui est en déphasage avec les préceptes de l’Islam. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, ce que nous faisons, cela n’engage que nous. Si c’est le «tanku ndjekké» qui est le socle du mariage, alors ce mariage n’était pas solide ; c’est un peu ironique, mais c’est la réalité. Il faut parfois interroger notre intelligence ; Dieu n’a ni parlé de gigot, ni de cou pour la tabaski. On peut tuer son mouton, le manger avec sa famille, sans en offrir à personne sans pour autant qu’il y ait un péché commis. Le mariage est une chose et la Tabaski en est une autre. Comment peut-on lier un mariage qui est sacré avec ce fameux «tanku khar» ? Quel est le lien ? Si les gens qui le font étaient intègres, ils devaient dire : «nous le faisons en dehors de Dieu».
En tout cas ça na rien à voir avec l’Islam, c’est nos traditions. Et d’ailleurs, le «suukëru koor», le «tanku njekké», revenir de La Mecque et faire le «ganalé», toutes ces choses ne se trouvent nulle part dans les préceptes de l’Islam, aucun enseignement islamique ne l’enseigne»
SOULEYMANE LO, SOCIOLOGUE «C’est un fait social, mais culturel important...»
«C’est un fait social, mais c’est aussi un fait culturel important. L’idée derrière, c’était pour créer une stabilité dans la famille, consolider les relations, créer un lien social de proximité et qui est indispensable entre les individus qui entrent en action particulièrement s’ils partagent en commun certaines valeurs. Le «tanku njekké» revenait au mari. Parce que si on remonte l’histoire, il existait, et dans la religion et dans la tradition, les demi-frères. Et dans les sociétés, on essaie toujours de voir comment faire pour éviter ces histoires qui se perdurent dans les sociétés car ça détruit les relations.
Le «tanku njekké», c’était toujours au début du mariage car, lorsqu’un homme prend une femme, on lui dit que tu te maries pour une famille, on ne marie pas la femme pour soi-même. C’est pourquoi pour la nouvelle mariée, on lui trouve un «mari» qui est le «njekké», qui est la demi-sœur du mari, pour raffermir les relations et éviter les histoires de frères et de demi-sœurs. C’était ça le sens de cette tradition. Mais il y a de l’excès et il vient toujours du fait que les gens ne comprennent pas et que chacun voudrait rabaisser son prochain, faire la vantarde devant sa belle famille. Et si l’on arrive à ce niveau, cela peut faire peur et peut surcharger l’individu car, forcément, il va penser que s’il ne le fait pas, cela peut briser son ménage ; alors que tel n’est pas le cas car si la femme le fait, c’est pour ne pas éloigner son mari de ses sœurs et prouver aussi qu’elle est une «jeegu pusso» c’est-à-dire une «femme qui consolide les liens de sa belle famille», qu’il y ait un même climat d’entente. C’est ça la logique de ce phénomène».
LE BIG-BROTHERISME DE MASSE DE PÉGASUS
Quels sont les pays africains concernés par l’espionnage du logiciel israélien ? Plusieurs gouvernements africains ont été épinglés dans l’enquête menée par un consortium de médias et portant sur cet espionnage révélé par des journalistes.
Un tribunal de Casablanca a condamné ce lundi 19 juillet le journaliste et défenseur des droits humains Omar Radi à six ans de prison dans une double affaire d'« espionnage » et de « viol » à l’issue de son procès en première instance. L’enquête pour « espionnage » avait été ouverte fin juin 2020 après la publication d’un rapport d’Amnesty International affirmant que le téléphone du journaliste avait été piraté via le logiciel Pegasus. Introduit dans un smartphone, ce logiciel permet d’en récupérer les messages, photos, contacts et même d’écouter les appels de son propriétaire.
Des soupçons de longue date
La veille de ce verdict, dimanche 18 juillet, une enquête publiée par un consortium de médias internationaux, dont les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian, et américain The Washington Post, a révélé que des journalistes, des personnalités politiques nationales ou étrangères avaient été potentiellement ciblés par le logiciel Pegasus de la firme israélienne NSO. Le nom d'Omar Radi figure bien sur la liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories (« Histoires interdites ») et l’ONG Amnesty International, comptant selon eux 50 000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle. Les soupçons pèsent depuis longtemps sur cette société israélienne. « Nous ne parlons pas ici juste de quelques États voyous, mais d’une utilisation massive d’un logiciel espion par au moins une vingtaine de pays », a expliqué lundi la secrétaire générale d’Amnesty, Agnès Callamard, à la BBC radio. « Il s’agit d’une attaque majeure contre le journalisme critique », a-t-elle souligné.
D’après le journal britannique The Guardian, Pegasus infiltre aussi bien les appareils Android que l’iPhone, fabriqué par Apple. Dans certains cas, précise le journal, l’utilisateur du téléphone n’a même pas besoin de cliquer sur un lien ou d’activer une quelconque mise à jour. Il opère en sourdine, échappant même aux antivirus.
L’Afrique dans l’œil du cyclone des espions
Si le gouvernement marocain a catégoriquement dénoncé comme « mensongères » les informations selon lesquelles les services du royaume « ont infiltré les téléphones de plusieurs personnalités publiques nationales et étrangères et de responsables d’organisations internationales à travers un logiciel », d’autres gouvernements en Afrique sont concernés. Parmi eux, on trouve l’Algérie, la République démocratique du Congo, l’Égypte, l’Ouganda, le Rwanda et le Togo, selon une carte publiée par la plateforme Forbidden Stories, qui rassemble des journalistes d’investigation du monde entier. Comme le révèle Le Monde, la spécificité de ces pays est de se concentrer sur « des journalistes, des opposants, des avocats, des défenseurs des droits de l’homme, qui sont les principales cibles de ce logiciel ».
Carte des pays cités dans l'enquête sur le logiciel Pegasus.
Fondée en 2011, NSO, régulièrement accusée de faire le jeu de régimes autoritaires depuis l’alerte lancée en 2016 par un dissident émirati, Ahmed Mansoor, assure que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes. « Il y a 20-30 ans, les exportations d’armes ont permis à Israël de forger de nombreuses relations diplomatiques ou officieuses avec des pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient, et c’est la même chose aujourd’hui. Mais Israël a plus de choses à vendre, une panoplie de cyberoutils », a expliqué à l’AFP Yoel Guzansky, chercheur à l’Institut des études sur la sécurité nationale (INSS) de Tel-Aviv. « Mais c’est un couteau à double tranchant car Israël peut aussi être vu comme aidant des régimes autocratiques à réprimer les libertés civiles » a-t-il ajouté.
Dans le cas du Maroc, le site d’information français Mediapart a annoncé, ce lundi 19 juillet, le dépôt d’une plainte auprès du procureur de la République de Paris, « au nom [du] journal, de Lénaïg Bredoux et d’Edwy Plenel », deux de ses journalistes dont les téléphones auraient été espionnés par les services de renseignements du royaume chérifien.
CES PRATIQUES ANCREES DANS LES CROYANCES POPULAIRES DES PECHEURS
La communauté des pêcheurs est encore très attachée à certaines croyances populaires (Sacrifices, offrandes, rituels) dont certaines restent très ancrées dans les mentalités
La pêche demeure la principale activité des communautés léboues du Sénégal. Mais dans l’exercice quotidien de ce métier ancestral, ces pécheurs attachent une importance capitale à des pratiques païennes censées les protéger contre les mauvais esprits qui peupleraient la mer.
Des pirogues alignées sur le rivage, d’autres au repos dans l’eau non loin de la plage. Des femmes, bassines à la main, attendent avec impatience le retour des pêcheurs. Quelques groupes se forment par-ci et par-là, suscitant des discussions tous azimuts. Nous sommes à Soumbédioune et il est 15 heures 30 minutes. La célèbre baie qui longe une partie de la Corniche Ouest en face de l’îlot Sarpan est toujours aussi animée et colorée même si elle a perdu un peu son lustre d’antan avec les travaux de construction du tunnel. Son marché aux poissons est tout aussi fameux que le vieux village artisanal naguère paradis des touristes.
Comme dans les autres quartiers lébous de la capitale et de l’intérieur du pays, la communauté des pêcheurs est encore très attachée à certaines croyances populaires dont certaines restent très ancrées dans les mentalités. Par exemple, avant d’aller en mer, les pêcheurs respectent scrupuleusement des pratiques censées les protéger contre les mauvais sorts et les coups durs. «Les pêcheurs artisanaux ont des croyances païennes. La preuve, dans tous les villages d’origine lébou ou niominka (sérère), vous trouvez des ‘’khamb’’. Ce sont des lieux de cultes traditionnels implantés dans les maisons avec des tas de canaris, de cornes d’animaux, de gris-gris… Ils sont bien entretenus. Ces esprits édictent les sacrifices à faire comme égorger des bœufs, moutons ou chèvres ou verser du lait en mer, se laver avec des gris-gris, laver la pirogue», confie Daouda et Ndiaye, un vieux pécheur. «Ces pratiques nous ont été léguées par nos ancêtres. Nous leur accordons une grande importance. Il arrive même que le capitaine de la pirogue nous dise les types de poisson qu’il va ramener. Et ce, avant même d’aller en mer. C’est dans ses rêves qu’il voit tout cela», ajoute un autre pécheur du nom de Moussa Ndoye.
Selon Lamine Ndoye, président de l’association des ‘’Wanner’’ (une tribu de la communauté lébou de Soumbédioune), le peuple lébou a une particularité : il est fortement attaché aux croyances païennes. Ainsi, au niveau de chaque plage, il y a des esprits dont il faut respecter les recommandations. « Les offrandes et les sacrifices sont incontournables. Dans chaque famille léboue, on gère les Khambs qui sont souvent dans un coin reculé de la maison. Même les pêcheurs qui viennent de l’intérieur du pays, à force de cohabiter avec leurs collègues lébous, finissent souvent par s’approprier ces pratiques.
A Dakar, chaque année, il y a ce que l’on appelle les ‘’sarakhou Ndakarou’’ (sacrifices, Ndlr)». Ces sacrifices sont des prières collectives qui datent de 1895. Un moment de recueillement que toute la communauté léboue observe durant une journée par des récitals du Saint Coran, explique Moussa Ndoye. «Quand on était enfant on nous disait de dessiner une étoile, de réciter la Fatiha (NDLR : la première sourate du Coran) et d’enjamber l’étoile avec le pied droit avant d’entrer en mer», renseigne-t-il.
Parfois, les activités de pêche peuvent être suspendues pour une durée bien précise, non pas pour des raisons surnaturelles mais simplement parce que les informations délivrées par la météo déconseillent d’y aller. Cela, les pêcheurs le savent. Ils savent également, par expérience, qu’il y a des jours et des périodes de l’année où la mer est poissonneuse ou pas. «La pêche industrielle a les moyens de naviguer en mer quel que soit le temps qu’il fait. Par contre, la pêche artisanale qui se fait avec une pirogue dépend des aléas du climat. C’est une question de rationalité. Quand tu es dans une pirogue et que ta vision ne va pas au-delà de 20 mètres, la pêche ne sera pas possible», a expliqué Moussa Ndoye.
Interpellé sur la question, l’anthropologue Madické Guèye, doctorant en archéologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), affirme que ces croyances ont une importante essentielle dans le quotidien des pécheurs. «Ces pratiques leur permettent non seulement d’être en sécurité, mais surtout d’avoir une mer poissonneuse.
Dans la société sénégalaise d’une manière générale, elles occupent une place importante. Les pêcheurs lébous font confiance à des rituels tels que le Ndeup qui est une sorte de séance d’exorcisme, destinée à purifier l’âme et l’esprit de l’individu, pour le protéger des esprits maléfiques ou djinns. C’est une thérapie de groupe visant à guérir les personnes souffrant de troubles mentaux ou d’état dépressif. En dehors de cela, ces pratiques ont aussi des effets thérapeutiques. Elles sont axées par rapport à des périodes et des orientations», indique-t-il.
Les Lébous constituent une communauté traditionnellement pécheurs mais aussi agriculteurs. Ils sont concentrés dans la presqu’ile du Cap Vert (Dakar) qu’ils occupaient avant l’arrivée des premiers colons dans la région. Selon l’histoire orale, ils se sont installés dans la région de Dakar après un long voyage dont le point de départ serait l’Egypte. Leur itinéraire aurait englobé l’Océan Atlantique et débouché dans la zone du Cayor. Aujourd’hui, cette communauté s’est établie dans plusieurs localités de la capitale sénégalaise notamment à Mbao, Bargny, Rufisque, Yoff, Ouakam, etc
LA FILLE D’UN OPPOSANT RWANDAIS ESPIONNEE PAR PEGASUS EN BELGIQUE
Opposant notoire au président Kagame et héros du film « Hôtel Rwanda», Paul Rusesabagina est actuellement jugé à Kigali. Sa fille, qui se bat sans relâche pour sa libération, a vu son téléphone infecté par le logiciel espion.
LeMondeAfrique |
Par Joël Matriche et Kristof Clerix |
Publication 20/07/2021
Opposant notoire au président Kagame et héros du film « Hôtel Rwanda», Paul Rusesabagina est actuellement jugé à Kigali. Sa fille, qui se bat sans relâche pour sa libération, a vu son téléphone infecté par le logiciel espion. Les autorités rwandaises démentent toute implication.
Gérant de l’Hôtel des Mille Collines, que détient la Sabena, l’ancienne compagnie aérienne belge, au cœur de Kigali, Paul Rusesabagina n’a pas encore fêté ses 40 ans lorsque, le 6 avril 1994, un missile sol-air touche de plein fouet le Falcon-50 qui ramène le président rwandais Juvénal Habyarimana de Tanzanie. L’événement déclenche un génocide qui, en quelques semaines, signe la mort de plus de 800 000 Tutsi et Hutu modérés.
Immédiatement, Paul Rusesabagina, dont l’épouse est tutsi, se réfugie dans l’hôtel dont il a la charge, ouvrant la porte à 1 268 autres réfugiés, les protégeant – dans des circonstances controversées – des milices. Un sauvetage mis en scène par l’Irlandais Terry George dans le film Hôtel Rwanda, en 2004.
Installé en Belgique avec sa famille depuis 1996 et devenu l’un des opposants les plus virulents de l’actuel président, Paul Kagame, Paul Rusesabagina, 67 ans, a été arrêté à la fin du mois d’août 2020 au Rwanda. Il doit répondre de neuf chefs d’accusation, dont celui de terrorisme, et risque de finir ses jours en prison.
Ce dissident averti, dont les inimitiés réciproques avec les autorités de Kigali étaient connues, s’est retrouvé menotté à la fin des vacances d’été 2020, prisonnier exhibé à la presse par le Bureau rwandais d’investigation… Le citoyen belge avait décollé de l’aéroport de San Antonio (Texas), où il réside une partie de l’année, afin de se rendre au Burundi. Or, lorsque son vol a fait escale aux Emirats arabes unis, un pays qui entretient d’excellentes relations avec le Rwanda, Paul Rusesabagina a embarqué dans un avion privé qui, croyait-il, allait le mener à Bujumbura. En fait, il s’est retrouvé à Kigali, où son procès s’est ouvert en février.
Les proches de M. Rusesabagina ont envisagé que les communications de ce dernier avaient été écoutées par les services de renseignement rwandais. Une suspicion qui s’est étoffée lorsque, dans le cadre de cette enquête collaborative menée par Le Soir et Knack en collaboration avec Forbidden Stories, Amnesty International et quinze autres médias, l’un des iPhone de Carine Kanimba – l’une des filles de Paul Rusesabagina –, analysé par le Security Lab d’Amnesty International, a révélé des traces récentes d’intrusion.
« J’avais réservé le vol de mon père jusqu’à Dubaï, il s’était déjà arrangé lui-même pour aller de Dubaï au Burundi », raconte Carine Kanimba, formelle sur le fait qu’« il ne serait jamais rendu au Rwanda de son plein gré, parce que le gouvernement rwandais a déjà tenté de le tuer. » « Ils ont déjà pénétré dans notre maison en Belgique à plusieurs reprises. (…) Il y a quelques années, nous avons reçu l’enregistrement audio de deux personnes en train de parler. C’étaient deux membres du Bureau rwandais d’investigation, ils envisageaient d’empoisonner mon père, mais aussi de mettre des photos pédopornographiques dans son ordinateur. Ils avaient ce matériel, il leur fallait juste pouvoir s’approcher de son ordinateur. Puis ils auraient alerté le FBI afin qu’ils l’arrêtent. Et la même chose se serait passée en Belgique. Mon père s’est rendu à la police afin de porter plainte. »
LE CRD MET PAPA OUMAR SAKHO DEVANT SES RESPONSABILITES
Le Congrès de la Renaissance Démocratique (CRD) s’invite dans l’intimité solennelle du Conseil constitutionnel.
L’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, a saisi hier, lundi 19 juillet, le président du Conseil Constitutionnel du Sénégal, Papa Oumar Sakho, pour attirer son attention sur le risque que fait courir le blocage de cette institution composée aujourd’hui de quatre (4) membres sur l’Etat de droit et la stabilité des institutions au Sénégal. Dans une correspondance signée au nom du Congrès de la Renaissance Démocratique (CRD), Abdoul Mbaye invite ainsi Papa Oumar Sakho à saisir le Président de la République, Macky Sall « pour l'informer de la situation grave dans laquelle est plongée l'institution et exiger la nomination de trois nouveaux membres au Conseil Constitutionnel.
Le Congrès de la Renaissance Démocratique (CRD) s’invite dans l’intimité solennelle du Conseil constitutionnel. En effet, dans une lettre signée par le président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT), Abdoul Mbaye, le Crd a saisi hier, lundi 19 juillet, Papa Oumar Sakho, Président du Conseil Constitutionnel du Sénégal. Et ce, pour lui demander de saisir à son tour le Président de la République, Macky Sall « pour l'informer de la situation grave dans laquelle est plongée l'institution et exiger qu'il mette fin au désordre institutionnel en procédant à la nomination de trois nouveaux membres au Conseil Constitutionnel ».
effet, explique l’ancien Premier ministre du premier gouvernement de l’ère du président Sall, « Il a été constaté que le Conseil Constitutionnel est composé actuellement de quatre (4) membres et n’est plus en capacité de délibérer : un membre est décédé le 03 janvier 2021 (empêchement définitif) et pour les deux autres nommés le 26 juin 2015, leur mandat de 6 ans, non renouvelable, a pris fin le 25 juin 2021 (départ définitif). Les trois membres qui ne font plus partie du Conseil Constitutionnel sont exclus du point de vue juridique, du champ de l’empêchement temporaire défini par l’article 5 de la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016
Poursuivant son argumentaire, Abdoul Mbaye souligne que cette situation viole les dispositions de l’article 3 de la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil Constitutionnel qui stipulent que « le Conseil constitutionnel comprend 7 membres nommés par décret pour six ans non renouvelables, dont un président et un vice-président » mais aussi de l’article 23 de ladite loi qui dit que « le Conseil Constitutionnel ne peut délibérer qu’en présence de tous ses membres, sauf empêchement temporaire de trois d’entre eux au plus, dûment constaté par les autres membres ». Cela, tout en rappelant que le « 30 juin 2021, l'opposition parlementaire a déposé un recours au niveau du greffe du Conseil constitutionnel aux fins d’annulation de 2 lois adoptées par l'Assemblée nationale portant sur la modification du code pénal et du code de procédure pénale, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ».
L’article 17 de la loi organique n°2016- 23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil Constitutionnel dispose que «le Conseil doit statuer dans le délai d'un mois à compter du dépôt de recours». Le président de l’Act au nom de ses camarades du Crd de souligner à l’endroit du président Papa Oumar Sakho que « la composition actuelle du Conseil Constitutionnel est irrégulière : le Conseil Constitutionnel comprend 4 membres alors que l’article 23 de la loi organique du 14 juillet 2016 dispose qu’il ne peut délibérer qu’en présence de tous ses membres au nombre de sept (7) ». «Un tel blocage est source d’instabilité juridique et constitue une menace pour l’Etat de droit et la stabilité des institutions, dont le Conseil Constitutionnel, la plus haute institution judiciaire occupe une place centrale.
La traduction concrète de ce blocage est l’incapacité juridique du Conseil Constitutionnel, dans sa composition actuelle, à statuer sur les recours de l’opposition », insiste l’ancien Premier ministre qui a tenu à préciser qu’une telle « situation est une source de préoccupation majeure pour les partis d’opposition qui concourent à l’expression du suffrage et participent à l’approfondissement de la vie démocratique de notre pays ».